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00:00 Claudia Goldin, qui a été récompensée pour ses travaux sur la place des femmes dans l'entreprise, dans le marché du travail et les inégalités avec les hommes.
00:07 Vous vouliez nous en parler, alors allons-y.
00:09 - Parce que c'est un superbe prix, parce que c'est un prix qui fait très plaisir, parce que c'est un prix qui vient aussi un peu changer les choses
00:18 et récompenser une chercheuse, une professeure, une académique absolument exceptionnelle, à la fois du point de vue de la qualité de son travail,
00:26 mais aussi du point de vue de son travail institutionnel pour faire en sorte que la place des femmes dans l'économie et dans la recherche en économie
00:34 soit justement rétribuée. Et de ce point de vue-là, je pense que l'atmosphère générale a été celle d'Euphorie à l'annonce de ce prix, et c'est bien normal.
00:46 Je vous rappelle par exemple qu'il y a beaucoup plus de prix Nobel dont le prénom est Robert, dont le prénom est John, dont le prénom est James,
00:56 dont le prénom, je réfléchis, est Paul, qu'il y a de femmes prix Nobel d'économie. Donc on a un vrai problème avec ce prix Nobel aussi d'économie
01:06 qui ne représente pas justement la place incroyable que les femmes ont dans la recherche en économie, et de ce point de vue-là, c'était un signal important
01:13 à adresser à la profession et au débat public plus général.
01:17 — Pour être très orthodoxe, je rappelle qu'il s'agit du prix de la Banque de Suède en l'honneur...
01:21 — En sciences économiques. — En sciences économiques.
01:23 — En l'honneur d'un frère Nobel. — En l'honneur de la mémoire.
01:25 — En mémoire d'un frère Nobel. — Parce qu'il y a des gens très très énervés quand on dit Nobel d'économie.
01:28 Vous savez que ça fait 4 ans que j'essaie de féminiser cette émission, Camille Landay. Je suis en contact avec des quantités de femmes.
01:34 Eh bien, elles ne fonctionnent pas comme les hommes, celles qui font de l'économie.
01:39 — C'est-à-dire ?
01:40 — Eh bien c'est-à-dire que les hommes, en fait, si je vous le fais de manière un peu vulgaire et cash,
01:44 vous avez vu que c'est une émission un peu toutologie. On parle de tous les sujets d'actualité économique, exclusivement.
01:49 Enfin un peu de tous les sujets. Les hommes, ils vont dire... C'est un peu... Bon, je sais pas grand-chose, mais je dirai tout.
01:54 Je suis prêt à venir. On verra. Et puis les femmes, c'est... Ah, moi, je suis compétente dans ce domaine.
01:58 Et je ne parlerai que de ce domaine. Eh bien je peux vous assurer que ça marche à tous les coups.
02:02 — Ah oui, c'est top.
02:03 — Et il y en a certaines que je fais venir exclusivement avec des castings correspondant à leur domaine,
02:08 dans la certitude qu'on va rester dans leur domaine. Donc je sais pas. Mon domaine, c'est le social.
02:12 Ou mon domaine, c'est la finance, les marchés. On va rester dans les domaines qui leur sont propres,
02:17 parce que sinon, elles se sentent pas à l'aise. Voilà.
02:19 — Oui, mais en même temps, si elles préfèrent ne pas raconter n'importe quoi, c'est plutôt une bonne chose, non ?
02:24 — Oui, mais... Oui, mais je sais pas...
02:25 — Vous avez la question de changer un tout petit peu la structure de l'émission.
02:28 — Non, mais je suis d'accord. Je suis d'accord. Mais ça fait quand même plus de 10 ans que je réalise cette émission.
02:31 Et objectivement, les gens qui participent ici sont quand même des gens qui ont eu des notions en économie
02:37 suffisamment solides pour avoir des avis éclairés, on va dire, sur pas mal de sujets. Enfin voilà. Petite anecdote.