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00:00 on vous donne donc la parole sur le bien-être animal.
00:02 - Oui, on en parlait dans les journaux, la Chambre d'agriculture de l'Iserviens
00:05 signait une charte de prévention de la maltraitance animale.
00:08 Alors que faut-il améliorer ?
00:10 On est tous pour le bien-être animal,
00:12 mais est-ce qu'on est prêt par exemple à payer davantage
00:15 pour une viande et un animal qui a été bien traité ?
00:18 Cela ouvre beaucoup de questions.
00:19 - Oui, faut-il plus de contrôle pour améliorer le bien-être animal ?
00:22 Ou bien cela fait-il trop de contraintes pour les agriculteurs ?
00:26 Rappelez-nous que vous soyez éleveur amoureux des animaux,
00:30 simple consommateur à numéro 0476 46 45 45.
00:34 - Et pour en parler avec nous, Jimmy Guédard.
00:36 Bonjour à vous, Monsieur Guédard.
00:38 - Oui, bonjour.
00:39 - Merci d'être avec nous.
00:40 Vous êtes directeur adjoint de l'OABA,
00:42 l'Oeuvre d'assistance aux animaux d'abattage.
00:44 C'est une association de protection des animaux de la ferme.
00:47 Vous faites des contrôles, notamment dans des élevages et des abattoirs.
00:51 J'aimerais d'abord vous faire entendre l'avis de David Rivière.
00:54 Il est président de la cellule Bien-être animal
00:56 à la Chambre d'agriculture de l'Isère-Écouté.
00:59 - Il y a 3000 élevages en Isère,
01:00 et ça ne touche que 10 à 15 élevages par an.
01:03 C'est vraiment minime.
01:05 L'année dernière, suite aux actions coordonnées,
01:07 on a pu sortir 6 élevages de nos dossiers à problème
01:10 en les remettant sur les droits chemins,
01:12 que ce soit au niveau réglementaire ou au niveau alimentaire,
01:15 technique, sanitaire.
01:17 - Alors est-ce qu'effectivement, Monsieur Guédard,
01:19 ce problème de maltraitance animale est minime ?
01:22 - Alors, je ne peux pas être d'accord effectivement
01:25 avec la Chambre de l'agriculture, pour plusieurs raisons.
01:29 Quand on voit, nous, au niveau de l'OABA,
01:32 sur la période de 2022,
01:34 on a atteint notre record de retrait d'animaux maltraités
01:37 sur demande des préfectures.
01:39 On a retenu plus de 2000 animaux, 2090 précisément.
01:43 Et comment ce record de 2022, ce triste record,
01:48 n'est pas exceptionnel,
01:50 puisque quand on regarde sur l'année 2016 à 2021,
01:54 le nombre d'animaux pris en charge par l'OABA
01:57 a augmenté de 22% au total, soit en moyenne 10% chaque année.
02:02 Donc ce n'est pas minime,
02:04 peut-être qu'au niveau de l'ISER ça l'est,
02:07 mais au niveau national, c'est en pleine explosion,
02:11 autant sur les animaux de ferme que sur les animaux de rente,
02:16 de compagnie, comme on l'a vu avec l'ASPA cet été.
02:18 - Effectivement, et on va en parler tout à l'heure
02:20 avec le président de l'ASPA.
02:21 D'abord, on file au Standard de France Bleu
02:23 avec l'un des premiers concernés, un agriculteur.
02:25 Bonjour Jérôme. - Bonjour.
02:27 - Vous nous appelez de brillons. - Bonjour.
02:29 - Votre avis sur notre débat du jour ?
02:32 - Alors moi, pour ce qui me concerne,
02:34 je trouve que nous on est bien assez sollicités
02:37 pour gagner des animaux.
02:39 Pour ma part, on fait tout ce qu'on peut
02:41 pour que nos animaux soient le mieux possible.
02:43 Alors c'est sûr qu'il y a certainement des élevages
02:45 où ce n'est pas le cas,
02:46 mais il me semble que c'est de mieux en mieux chaque année maintenant.
02:48 - Vous avez des contrôles, par exemple, réguliers ?
02:50 Comment ça se passe ?
02:51 - Oui, les contrôles, c'est pas très...
02:53 On a les services vétérinaires qui passent,
02:55 et puis nos vétérinaires qui nous surveillent quand même.
02:57 Quand on a une vache qui est malade,
02:58 ils viennent bien voir comment elle est,
03:00 ils se rendent tout de suite compte
03:01 si elle a été maltraitée ou pas.
03:03 Mais sinon, je veux dire, nous dans les élevages,
03:06 je trouve que maintenant on est en stabilisation,
03:08 donc en 3D, les vaches elles ont 5 à 7 m²
03:10 par vache pour se coucher.
03:13 Et par rapport à il y a 30 ans en arrière
03:15 où les vaches étaient attachées,
03:16 elles ne pouvaient pas se coucher.
03:17 Enfin, elles pouvaient juste se coucher et se lever.
03:19 Et c'est vrai que là, pendant 6 mois, ça devait être dur.
03:21 Donc là, maintenant, on leur met des brosses pour qu'elles se frottent.
03:23 Enfin bon, on essaie de les rendre,
03:24 c'est que ça fait trop chaud l'été.
03:26 Moi, personnellement, je trouve qu'on fait tout ce qu'on peut.
03:29 - Est-ce que vous êtes suffisamment accompagné, Jérôme ?
03:32 Je me rappelle, j'étais venu vous voir, moi,
03:33 dans votre exploitation cet été.
03:35 Vous me disiez que, vu les températures,
03:38 il fallait éventuellement des brumisateurs,
03:40 des choses comme ça,
03:41 mais ça demande un investissement important.
03:43 - Voilà, oui, on commence à y penser un petit peu.
03:46 Au niveau investissement, ça commence à baisser un peu en termes de tarifs.
03:50 Et puis, de toute façon, vu que l'été qu'on va avoir,
03:52 il me semble qu'il faudra tout ce qu'on y passe
03:53 et qu'on leur mette une petite brume sur la tête
03:56 quand elles sont en attente de la traite,
03:57 où elles soient.
03:58 Et puis même pour les loueurs,
03:59 parce que les loueurs, ça devient un demande.
04:01 Quand il fait 40, 45 dehors dans la stadie,
04:03 il y a autant.
04:04 Donc c'est vrai que, voilà, ça, ça devient le problème,
04:07 le réchauffement climatique.
04:08 Mais bon, il faudra s'adapter, il y a très bien le chaud.
04:11 - Merci beaucoup, Jérôme, de nous avoir appelé de brillons.
04:13 Merci pour ce témoignage.
04:15 Votre réaction, M. Guédard, adjoint à l'OABA,
04:19 votre réaction par rapport à ce témoignage ?
04:21 - Oui, après, j'entends, effectivement,
04:24 c'est vrai que ça concerne une part minime des agriculteurs,
04:27 il faut le dire, mais c'est une part que nous,
04:31 on a l'impression qu'elle est croissante.
04:33 Si, dans les débuts, enfin, dans la fin des années 2010,
04:38 ça concernait 1% des éleveurs,
04:41 aujourd'hui, c'est peut-être 5,
04:43 alors je n'ai pas les chiffres actuels,
04:45 mais c'est vrai que nous, au niveau des chiffres,
04:46 on le voit, ça augmente d'année en année.
04:48 Et ces éleveurs, effectivement, chez qui on intervient,
04:51 dans la majorité des cas, dans 99% des cas,
04:55 ne sont pas des éleveurs qui souhaitent être maltraitants.
04:57 - Bien sûr.
04:58 - C'est plus de la maltraitance par négligence,
05:00 parce qu'ils n'ont pas les moyens économiques
05:02 de subvenir alimentairement aux besoins de leurs animaux.
05:06 - C'est ce que j'allais vous dire.
05:08 - Ils n'ont pas les moyens de faire venir les vétérinaires.
05:10 Parce que, tout simplement, ils sont dans le déni,
05:13 ils ont eu des problèmes sociaux,
05:15 ils ont eu des problèmes familiaux, économiques,
05:17 voilà, ce problème est bien plus que de la maltraitance animale,
05:22 on va dire, physique, c'est un problème social et animal par conséquent.
05:29 - On retourne au Standard de France Bleu à Gilonais,
05:32 avec Guillaume. Bonjour Guillaume.
05:35 - Oui bonjour.
05:37 - Vous êtes agriculteur vous aussi, votre avis sur le débat du jour ?
05:41 - En fait, c'est un débat qu'on entend beaucoup parler au niveau national,
05:46 mais je peux vous dire qu'en élevage, on a de plus en plus de réglementations,
05:52 et puis on fait de plus en plus attention à nos animaux au quotidien,
05:56 parce que c'est quand même notre outil de travail,
05:58 et c'est quelque chose qu'on aime bien s'occuper,
06:02 parce qu'on s'en occupe tous les jours, et 365 jours de l'année.
06:05 - Ça vous pèse ces contraintes, ou est-ce que vous les comprenez,
06:08 au fond, que ça devienne un enjeu de plus en plus important pour les consommateurs ?
06:11 - Alors, que ça devienne un enjeu de plus en plus important pour les consommateurs,
06:14 je les comprends, il ne faut pas non plus rentrer dans une exagération de tout ça,
06:21 il faut bien penser qu'en 20 ou 30 ans, l'agriculture, et surtout l'élevage,
06:26 a beaucoup évolué en France et dans nos départements,
06:31 aujourd'hui, quand vous venez dans les exploitations agricoles,
06:34 soit laitières ou alétantes, vous voyez le confort qu'ont les animaux en 2023,
06:40 aujourd'hui, il y a des brumisateurs dans les bâtiments pour la chaleur,
06:43 il y a des ventilateurs, elles ont des brosses,
06:46 elles ont toute une place dans les bâtiments,
06:48 c'est plus comme avant où c'était en entravée,
06:50 les vaches, elles pouvaient juste se lever et se coucher,
06:52 voilà, ça a quand même vraiment beaucoup, beaucoup évolué.
06:56 - Merci beaucoup, Guillaume, de nous avoir appelés de Gilonais.
06:59 Monsieur Gouédard, à l'OABA, on a effectivement une différence
07:04 entre ce que nous disent les agriculteurs qui nous disent ça,
07:06 beaucoup progressé, et vous, dans les chiffres, de toute évidence,
07:09 vous dites les cas de maltraitance augmentent.
07:12 - Oui, tout à fait, après, comme je le disais tout à l'heure,
07:15 c'est qu'effectivement, nous, on intervient chez les éleveurs
07:18 qui sont le plus en difficulté, donc je suis content d'entendre
07:22 qu'effectivement, ça évolue, nous, c'est vrai que sur le terrain,
07:25 on le voit aussi, parce qu'on fait quand même des concertations
07:28 avec les filières professionnelles, avec le gouvernement,
07:32 et donc on voit que ça évolue, malheureusement,
07:35 l'état de la réglementation aujourd'hui ne permet pas le bien-être animal.
07:39 Elle permet effectivement, et encore, la bien-traitance éventuellement,
07:44 mais on en est très loin, il y a des pratiques qui sont aujourd'hui
07:47 encore autorisées, comme les pointages des becs,
07:51 qui est pourtant scientifiquement prouvé, enfin,
07:55 les animaux ressentent de la douleur, et pourtant, c'est aujourd'hui
07:59 autorisé en élevage. - Donc il faut faire évoluer la réglementation.
08:03 - Voilà, exactement, exactement, il faut augmenter cette réglementation,
08:07 et alors, bien évidemment, avec de l'aide pour les éleveurs,
08:11 on est bien évidemment d'accord, mais c'est un débat nécessaire
08:15 pour justement, comment respecter le bien-être animal
08:19 et les attentes du consommateur. - On fait un petit écart
08:23 à ce sujet de la bien-traitance en élevage, pour parler de la bien-traitance
08:27 des animaux domestiques, avec Gérard Lassiaz. Bonjour M. Lassiaz.
08:31 - Bonjour. - Président de la SPA du Dauphiné,
08:35 votre avis sur ce débat du jour, vous, sur la question
08:39 de la bien-traitance des animaux domestiques.
08:43 - Les animaux domestiques, enfin nous, du côté refuge et association,
08:47 aujourd'hui, on a une dégradation des conditions d'accueil
08:51 des animaux domestiques, qui est liée
08:55 à un phénomène sociétal, enfin l'évolution de la société, avec toutes les contraintes
08:59 qu'on peut avoir, notamment l'inflation, etc., et le mode de vie
09:03 qui est très chahuté aujourd'hui. Alors, je ne parlerai pas de maltraitance,
09:07 maltraitance c'est à peu près 10% des cas, sur ceux qu'on nous signale,
09:11 mais dans 90% des cas qu'on nous signale, c'est de la négligence,
09:15 c'est-à-dire que c'est l'évolution des conditions de vie des maîtres
09:19 qui fait qu'ils sont arrivés à un stade où ils apportent plus
09:23 qu'il faudrait à l'animal. Et quand je dis
09:27 qu'ils leur apportent plus, c'est au niveau conditions, salubrité, au niveau nourriture...
09:31 - La pauvreté engendre la maltraitance. - La pauvreté et le mode
09:35 de vie qui est très changeant, avec une vie professionnelle
09:39 qui bouge beaucoup, avec de l'habitat qui change,
09:43 etc. Donc c'est toute la société qui fait cela
09:47 et les gens ne s'en rendent pas forcément compte. - Je vous coupe monsieur Lassiès, j'aimerais
09:51 entendre une dernière fois monsieur Gouedard sur ce sujet de l'inflation. On voit
09:55 par exemple que les hachets à deux issus de poules en cage moins chères
09:59 sont repartis à la hausse avec l'inflation. Est-ce que vous craignez qu'avec l'inflation
10:03 il y ait un recul du bien-être animal ? - C'est évidemment une crainte
10:07 parce que, comme vous l'avez dit, on voit que
10:11 les hachets à deux en batterie augmentent, mais c'est surtout au détriment du bio
10:15 qui lui est de beaucoup moins
10:19 acheté. Or le label bio est aujourd'hui le seul label
10:23 qui garantit le bien-être animal dans son cahier
10:27 des charges. C'est indiqué qu'effectivement
10:31 il doit y avoir la meilleure protection possible du cahier des charges.
10:35 C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'y a pas de halal ou de kf qui sont bios, parce que
10:39 d'un point de vue étourdissement, ça n'est pas compatible.
10:43 Il y a une nouvelle etiquette qui existe, c'est l'étiquette
10:47 AEBEA, qui est disponible notamment sur les poulets de chair
10:51 qui permet de savoir le niveau de bien-être animal
10:55 que l'on consomme. - Merci, le message est passé. Merci Jimmy Guédard
10:59 adjoint à l'OABA, l'Oeuvre d'assistance aux bêtes de bataille. Belle journée à vous, merci.

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