Dans son édito du 10/10/2023, Jérôme Béglé revient sur les prises de position polémiques de Jean-Luc Mélenchon après l'attaque du Hamas contre Israël.
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00:00 Si l'objectif de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis était de faire le maximum de bruit,
00:03 de saturer l'espace médiatique par leur déclaration,
00:06 et bien mission accomplie.
00:08 En rompant la condamnation unanime des exactions du Hamas,
00:11 la France insoumise a une nouvelle fois dérapé.
00:14 Mais la plupart de ces cadres semblent s'en satisfaire,
00:16 et loin de faire amende honorable.
00:18 Mélenchon a multiplié ses diatribes sur les réseaux sociaux.
00:21 Sur X, il a accusé le CRIF de faire le jeu de l'extrême droite,
00:24 ou la Première ministre de, je cite,
00:27 "profiter de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre lfi,
00:30 l'approbation du massacre en cours déshonore Mme Borne,
00:33 la France ne parle pas comme ça, a-t-il écrit."
00:36 Mais à quel moment, Elisabeth Borne a-t-elle dit ça ?
00:39 Mais à quel moment la position du gouvernement français
00:42 suggère-t-il une telle approbation ?
00:45 On est là dans la plus pure définition des procès de Moscou,
00:48 condamner quelqu'un pour des propos qu'il n'a pas tenus,
00:50 ou pour des actes qu'il n'a pas commis,
00:52 une spécialité de lfi mais qui cette fois-ci dépasse l'acceptable.
00:55 Face aux critiques, évidemment justifiées,
00:57 dont sont l'objet la bande à ménusches,
01:00 les voilà maintenant,
01:01 jouant les vergers farouchés, les victimes.
01:03 Jean-Luc Lechwiner a dénoncé hier, je cite,
01:06 "la lapidenso médiatique désormais permanente,
01:09 dont son mouvement serait aujourd'hui la victime, on croit rêver."
01:12 La stratégie de Jean-Luc Mélenchon, Jérôme,
01:15 peut-elle se révéler payante politiquement ?
01:18 Fondamentalement, je ne crois pas.
01:19 Un sondage IFOP réalisé à la fin du mois de septembre
01:21 montrait déjà que les Français préféraient Fabien Roussel
01:25 à Jean-Luc Mélenchon.
01:26 Il est probable que le différentiel se soit accentué ces derniers jours.
01:29 Jérôme Guelch, Valérie Rabault et même François Ruffin,
01:32 pourtant député de la France Insoumise,
01:34 ont pris leur distance plus ou moins violemment
01:36 des propos honteux de Mélenchon et de ses amis.
01:39 En peu de mots, Roussel décrit la situation,
01:42 "l'urgence c'est d'abord de condamner l'agression terroriste."
01:45 Voilà, c'est un minimum, un minimum de bon sens
01:47 qui n'interdit pas ensuite de critiquer
01:49 tel ou tel pan de la politique israélienne
01:51 à l'égard de l'autorité palestinienne, voire du Hamas,
01:53 mais qui relève du bon sens et de la décence.
01:56 Au final, cet épisode enfonce un peu plus le clou,
01:59 non seulement dans le cercueil de la nupes,
02:01 mais aussi dans l'effigie jusqu'ici considérée
02:04 comme intouchable, voire infaillible, de Mélenchon.
02:07 Rodrigo Arenas, qui est député de Paris,
02:10 a écrit dans une boucle de messagerie interne
02:12 une phrase d'une rare clairvoyance.
02:14 "La justesse des causes anticoloniales
02:16 et du refus des oppressions
02:18 perd leur légitimité le jour où elles acceptent
02:20 les massacres civils et le terrorisme aveugle
02:23 comme des stratégies militaires acceptables."
02:26 Oui, il y a quelque chose de pourri au royaume de Mélenchon.
02:29 Vivement une bonne révolution.
02:31 Merci beaucoup.
02:32 Jérôme Béglé, ça risque d'être la foire d'en poigne
02:35 cet après-midi à l'Assemblée nationale.
02:37 Je crains de voir ce spectacle, oui.
02:39 Ça ne va pas être réjouissant.
02:41 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:44 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]