Jean-Luc Mélenchon s’en prend au Crif. Le leader de la France insoumise a reproché ce lundi au Conseil représentatif des institutions juives de France "d'empêcher" la solidarité des Français "avec la volonté de paix", quelques heures après les rassemblements en solidarité avec Israël auxquels le Crif a appelé. Et au sein de LFI, "quelques voix discordantes commencent à se faire entendre" sur après les attaques du Hamas sur Israël.
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00:00 Nous évoquions hier la polémique du week-end après le refus des Insoumis de qualifier les attaques du Hamas d'attaques terroristes.
00:07 Et Jean-Luc Mélenchon a refait parler de lui hier lorsqu'il a évoqué la manifestation, le rassemblement à l'appel du CRIF.
00:15 Oui, chaque fois qu'il est coincé, Jean-Luc Mélenchon adopte la même tactique.
00:18 D'abord se victimiser et ensuite tenter de déplacer le problème.
00:22 Il y a une illustration hier, le leader des Insoumis s'est plaint sur son blog que son mouvement soit victime d'une lapidation médiatique permanente.
00:30 On rappellera au passage quand même que la lapidation n'existe que dans les pays où on applique la charia.
00:36 Et puis il s'est trouvé une nouvelle cible, donc le CRIF.
00:38 Alors que le conseil représentatif des institutions juges de France, qui regroupe pas moins de 60 associations,
00:43 appelait donc à une marche de solidarité avec Israël et les Israéliens,
00:47 LFI a refusé d'appeler à s'y rendre et Jean-Luc Mélenchon a reproché au CRIF d'avoir empêché la solidarité des Français avec la volonté de paix
00:55 en obligeant tout le monde à s'aligner sur la position du gouvernement d'extrême droite israélien et en acceptant de manifester avec le RN.
01:02 C'est ce qu'on appelle un alibi car la vérité c'est que Jean-Luc Mélenchon n'aurait pas été le bienvenu sur le parvis du Trocadéro hier.
01:09 La paix que souhaite Jean-Luc Mélenchon, a répondu Jonathan Arfi, le président du CRIF,
01:13 c'est de soumettre l'Ukraine à la Russie, Taïwan à la Chine, Israël au Hamas.
01:16 La majorité des Français dénoncent le totalitarisme et le terrorisme.
01:19 Jean-Luc Mélenchon, lui, est toujours du mauvais côté de l'histoire.
01:22 Alors il faut dire qu'entre les deux hommes, les différents ne datent pas d'hier.
01:25 En juillet dernier, Jonathan Arfi avait reproché à LFI de sacrifier la République sur l'autel des communautaristes.
01:31 Jean-Luc Mélenchon avait répondu à Jonathan Arfi que le CRIF était d'extrême droite.
01:35 Mais la nouveauté, c'est que dans un parti aussi caporalisé que la France Insoumise,
01:41 quelques voix discordantes commencent à se faire entendre.
01:43 - Oui, parce que tout le monde n'est pas sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon.
01:45 - Non, je vous en parlais hier, par exemple, vous savez, François Ruffin,
01:49 le potentiel rival de Jean-Luc Mélenchon pour la prochaine présidentielle,
01:52 lui avait réagi dès samedi d'une façon très différente en condamnant totalement les attaques.
01:56 Il avait été relayé par Alexis Corbière, un député de Sainte-Sindy,
01:59 qui n'est plus aujourd'hui en odeur de sainteté, si j'ose dire, auprès de Jean-Luc Mélenchon.
02:02 Hier, c'est un autre député insoumis, Rodrigo Arenas, député de Paris,
02:06 qui lui avait déclaré qu'il se rendrait à la manifestation.
02:09 Il explique "la justesse et la justice des causes anticoloniales et du refus des oppressions
02:13 perdent leur légitimité le jour où elles acceptent les massacres de civils
02:17 et de terrorisme aveugle comme des stratégies militaires acceptables".
02:19 Et puis il disait "si notre idée de la justice d'une cause nous conduit à fermer les yeux,
02:25 voire pire, à absoudre ceux qui la déshonorent par leur inhumanité,
02:28 alors il y a de quoi désespérer".
02:30 Alors, ils sont encore minoritaires, mais tiens, hier, Clémentine Autain,
02:33 elle a reconnu quelques maladresses, un manque de clarté.
02:35 On voit bien que, même si c'est minoritaire, ça commence peut-être à bouger au sein de la France insoumise.
02:40 - Et chez les alliés des insoumis, et au sein de la NUPES, ça se passe comment ?
02:43 - Il y avait une stratégie différente.
02:45 Hier, le Parti socialiste avait appelé à se rendre à la manifestation.
02:48 On a vu Olivier Faure, bon, il n'a pas forcément été très bien accueilli,
02:51 mais il y était Yannick Jadot, l'écologiste, l'ancien candidat à la présidentielle, il y était aussi.
02:55 Et le feu couvre.
02:56 Olivier Faure a dit que les déclarations de LFI laisseront des traces.
02:59 Et puis Anne Hidalgo, par exemple, qui était opposée à la NUPES,
03:01 elle a dit qu'il fallait rompre cette « mésalliance » qu'elle qualifie de « mésalliance » avec Jean-Luc Mélenchon.
03:05 Ce matin, il y a une réunion de l'intergroupe à l'Assemblée nationale.
03:08 C'est une bonne occasion de voir s'ils décident, comme d'habitude,
03:11 de mettre la poussière sous le tapis, ou s'ils décident de se dire les choses en face.
03:15 - C'est l'aspirateur.
03:17 - Merci Mathieu. Culturez-vous, Lorraine.