• l’année dernière
Transcription
00:00 En améliorant l'offre contraceptive pour les garçons, on améliorera la qualité de la charge contraceptive
00:05 qui ne doit pas être portée sur un individu.
00:08 Je m'appelle Maxime, j'ai 36 ans, je suis infirmier de profession et militant maintenant pour la contraception
00:20 dite masculine, quelle qu'elle soit.
00:21 Je pratique moi-même la contraception dite masculine thermique.
00:25 Les testicules sont excentrées du corps pour une raison toute simple,
00:28 c'est qu'elles doivent être à une température inférieure à celle du corps pour produire des spermatozoïdes.
00:32 Sitôt que les testicules sont plaquées contre le corps, la production va s'arrêter.
00:36 Pour pratiquer la thermique, il y a différents outils qui ont été créés.
00:39 Il y a au départ un slip, le fameux remont de couille toulousain que tout le monde connaît,
00:43 qu'il est possible d'obtenir par le biais du CHU de Toulouse ou des réseaux militants.
00:47 Il existe aussi des jockstrap et aussi ce petit objet dont je suis le concepteur
00:51 qui est un anneau en silicone biocompatible qui permet au final de maintenir ces testicules
00:57 dites en position haute.
00:58 L'idée est de toujours venir enserrer la verge et le scrotum
01:03 pour que les testicules restent dans cette position haute.
01:06 C'est une position qui au final est tout à fait naturelle.
01:09 Tous les garçons connaissent cette position in fine
01:11 parce que la poche scrotale n'est pas que externe, elle est aussi interne.
01:15 Ces objets ne sont pas contraceptifs, ils ne font que maintenir les testicules
01:19 à la racine de la verge et à cet endroit, la température est de 37°C
01:23 et donc la production de spermatozoïdes va s'arrêter.
01:26 Il faut porter ces dispositifs une quinzaine d'heures par jour,
01:30 tous les jours, donc sur 24 heures.
01:32 Il faut 3 mois pour que ce soit efficace.
01:34 Les spermatozoïdes qui sortent aujourd'hui ont été produits et constitués il y a 3 mois.
01:39 Et comment on sait si c'est efficace ?
01:41 En allant réaliser un examen de sperme qui est très simple,
01:44 ce qui est appelé le spermogramme, qui se réalise dans beaucoup de laboratoires en France
01:47 où l'éjaculat est récupéré et une goutte de sperme est regardée au microscope
01:51 et un comptage permet de définir si le nombre de spermatozoïdes
01:55 est bien inférieur au seuil contraceptif.
01:57 Un médecin généraliste suffit pour faire cette consultation pré-contraceptive.
02:02 La méthode est très réversible, donc il ne faut surtout pas oublier
02:05 d'exposer ses testicules quotidiennement.
02:07 Comment arrêter la méthode ?
02:08 Tout simplement en arrêtant d'exposer ses testicules quotidiennement
02:11 à la chaleur de son propre corps.
02:12 Pour des raisons qui mériteraient encore d'être recherchées,
02:15 les lobbies pharmaceutiques n'ont pas spécialement voulu investiguer
02:18 les possibilités contraceptives pour les garçons
02:21 alors qu'il existe énormément de pistes très intéressantes
02:24 qu'il suffirait de développer.
02:25 La méthode thermique, maintenant, on est un peu plus d'un millier
02:28 dans le monde entier.
02:29 C'est rien, mais il y a encore 3-4 ans, on était 100 à 200.
02:33 L'idée de se les remonter peut être désagréable
02:36 parce que culturellement, ça n'a pas été identifié
02:39 comme quelque chose qui pouvait avoir une fonction.
02:41 Cette disparition du testicule est souvent vécue
02:43 comme une émasculation pour le garçon.
02:45 Et culturellement, la contraception pour un garçon, ça n'existe pas vraiment.
02:50 Un garçon qui se met en état de contraception,
02:52 ce n'est pas pour autant quelqu'un qui va perdre
02:55 ce qui le constitue ou l'idée qu'il se fait de lui-même.
02:57 C'est simplement venir freiner une fonction.
02:59 Mais culturellement, on n'a pas nos pères qui nous ont enseigné ça.
03:02 Et donc, oui, c'est encore vécu avec des réactions d'ignorance
03:07 et de peur et de douleur, alors qu'à l'usage,
03:10 la première réaction des garçons, c'est toujours de se dire
03:13 "Ah mais en fait, ça va, ça ne fait pas mal, je me sens bien,
03:15 je peux faire tous les mouvements."
03:17 Et quelques heures après, le garçon dira
03:18 "Mais en fait, je l'ai totalement oublié."
03:20 En améliorant l'offre contraceptive pour les garçons,
03:23 on améliorera la qualité de la charge contraceptive
03:26 qui ne doit pas être portée sur un individu,
03:28 mais qui est une réflexion de couple
03:30 et qui se situe au milieu de la relation de couple.
03:32 C'est une relation, la contraception.
03:34 Pour faire un bébé, que je sache, il faut deux gamètes,
03:36 c'est bien la rencontre de deux gamètes.
03:37 Donc, il y a deux responsabilités qui sont engagées.
03:39 Déresponsabiliser les hommes en ne leur donnant pas accès
03:42 à l'information et aux outils, malgré les essais cliniques,
03:46 malgré les preuves, que ce soit sur l'hormonal
03:48 ou sur la thermique, de la viabilité, de l'efficacité,
03:50 de la réversibilité, de l'acceptabilité des effets secondaires
03:54 et de l'abordabilité des méthodes.
03:57 Il est peut-être temps de faire quelque chose, non ?
03:58 Vous ne croyez pas ?
03:59 *BIP*

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