BETOGETHER avec Charlotte Bonnet

  • l’année dernière
Transcript
00:00 Je pense qu'en tant que sportif, on se dit que si on fait certaines actions,
00:11 peut-être que les gens vont nous voir à la télé, vont nous entendre à la radio,
00:14 vont se dire que nous aussi on peut faire quelque chose si eux ils l'ont fait.
00:18 Je m'appelle Charlotte Bonnet, j'ai 28 ans, je suis nageuse de haut niveau,
00:21 médaillée olympique, aux championnats du monde et championne d'Europe.
00:25 Je suis engagée auprès de la Maïf Sport Planète avec le Team LUCA pour la protection de l'environnement.
00:31 Le dispositif a démarré en juin dernier aux championnats de France, à Rennes.
00:35 Les médailles ont été converties en heures de ramassage de déchets.
00:38 Il y a eu 19 médailles, 3 records de France.
00:41 Avec le Barème, on a réussi à faire 36 heures de ramassage.
00:44 On les a réparties, on était 12 nageurs du Team samedi dernier pour l'opération
00:49 dans la journée mondiale du nettoyage.
00:53 On a fait 3h, 3h30 de ramassage dans la journée.
00:57 Ce qui m'a choqué le plus, c'est forcément la quantité de déchets qu'on a ramassé.
01:01 On a ramassé 641 kilos de déchets.
01:03 On était à Varseille sur la plage de Corbière et on a ramassé des barrières de sécurité dans l'eau,
01:09 des bonbonnes de dioxyde d'azote, des déchets qu'on ne soupçonnait pas.
01:15 Malheureusement, je pense qu'il y a une prise de conscience de la part des citoyens,
01:18 mais encore trop importante par rapport aux dégâts, par rapport à la situation actuelle.
01:24 Et c'est vrai qu'on voit encore des gens laisser leurs déchets, traîner,
01:29 ne pas ramasser, ne pas jeter dans les poubelles, c'est assez hallucinant.
01:31 Je pense que tout le monde ne fait pas les efforts nécessaires.
01:34 Ce n'est même pas un effort, c'est quelque chose de bon sens qui devrait être naturel.
01:39 Chacun fait à son échelle. Nous, on n'est pas des citoyens parfaits,
01:41 on ne fait pas les choses parfaitement chez nous,
01:43 mais on fait des gestes du quotidien, on essaie de trier, de ne pas acheter du plastique,
01:48 à tout va. Et je pense qu'en tant que sportif, on essaie de peut-être être un peu plus exemplaire.
01:54 On a peut-être une parole un peu plus écoutée que certaines personnes.
01:59 Et on se dit, si on fait certaines actions, peut-être que les gens vont nous voir à la télé,
02:03 ils vont nous entendre à la radio, nous dire, nous aussi on peut faire quelque chose,
02:07 si eux, ils l'ont fait.
02:08 On essaie de faire les choses bien et de sensibiliser un maximum de gens,
02:12 mais on pense qu'on peut encore mieux faire.
02:14 Dans mon équipe, il y a des nageurs d'eau libre.
02:18 Donc eau libre, ça veut dire qu'ils font des compétitions en lac, en mer.
02:20 Ils nous ont dit que tous les endroits qui sont côtoyés sont pollués.
02:24 Et c'est problématique, leur dernière compétition qui avait lieu dans la Seine,
02:28 le test event de Paris, un an avant les Jeux, a été annulé.
02:32 Et c'est hyper important, on se dit, dans un an, il y aura les Jeux à Paris.
02:36 Si leur compétition est annulée, comment ça va se passer ?
02:39 Et tout ça, c'est à cause de la pollution.
02:40 L'eau, c'est notre outil de travail, c'est vraiment notre milieu.
02:44 On est encore plus sensibles à la pollution,
02:46 mais eux, ils sont vraiment embêtés au quotidien pour s'entraîner et pour faire leur compétition.
02:50 Après les Jeux Olympiques de Tokyo, j'ai eu un petit coup de mou
02:57 et j'ai fait une petite pause d'un an pour me sentir mieux,
03:02 faire un break, un peu comme un burn-out d'une discipline.
03:06 C'est comme le travail, des fois on fait un surplus et on n'en veut plus.
03:10 Faire un peu autre chose pendant un an et revenir à ce que j'ai toujours aimé faire,
03:14 ça me fait du bien aujourd'hui.
03:15 J'ai de nouveau envie sur le crawl,
03:17 et j'avais perdu un petit peu cette envie et cette flamme.
03:21 C'est un peu comme dans une relation, il faut retrouver un peu le piment.
03:25 Ça m'a permis de le retrouver.
03:27 En tant que sportif français, beaucoup se sont posé la question
03:31 de savoir si on continue encore trois ans après les derniers Jeux à Tokyo,
03:34 de savoir si ça valait le coup de continuer,
03:37 de voir que c'est à Paris, à la maison, d'avoir des Jeux Olympiques,
03:41 on pouvait vivre ça avec nos proches,
03:43 je pense que c'est une motivation supplémentaire.
03:44 Ramener une médaille, ça serait très bien,
03:46 mais finir là-dessus, c'est hyper bien de finir sa carrière
03:50 sur des Jeux Olympiques, sur des Jeux Olympiques à la maison.
03:53 En tant que capitaine, j'ai été récemment nommée capitaine de l'équipe de France,
03:57 c'est plutôt cool, je vais finir ma carrière sur des bonnes choses.
04:00 [Musique]

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