Parlement Hebdo - Pierre-Henri Dumont

  • l’année dernière
Retrouvez un point complet sur l'actualité parlementaire et politique de la semaine en présence de Pierre-Henri Dumont, député du Pas-de-Calais, groupe Les Républicains.

Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.

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Transcript
00:00 [Générique]
00:09 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de Parlement Hebdo,
00:13 l'émission qui revient sur l'actualité de la semaine au Parlement.
00:16 Et cette semaine sur ce plateau, nous accueillons Pierre-Henri Dumont.
00:19 Bonjour. - Bonjour.
00:20 Vous êtes député LR du Pas-de-Calais.
00:22 On va revoir avec vous ce qu'il fait le débat au Parlement.
00:25 Et à la une cette semaine, l'Assemblée nationale adopte le projet de loi pour le plein emploi.
00:29 Désormais, les bénéficiaires du RSA devront réaliser 15 heures d'activité par semaine pour toucher leur allocation.
00:35 Le président de la République a dessiné les contours de sa réforme de la Constitution.
00:40 Il est prêt à élargir le champ du référendum.
00:42 On verra ce qu'en pensent les sénateurs qui jouent un rôle crucial dans toute révision constitutionnelle.
00:47 Et puis le sujet des punaises de lit s'invite à l'Assemblée nationale.
00:50 La France insoumise dénonce la réaction tardive du gouvernement sur ce problème sanitaire qui gâche la vie de nombreux Français.
00:57 L'Assemblée nationale a donc adopté, mardi 4 octobre, la loi.
01:03 Elle a plutôt achevé le débat sur la loi baptisée pour le plein emploi.
01:07 Le texte sera adopté lors d'un vote solennel le 10 octobre prochain.
01:11 Une mesure est au cœur de ce texte, le RSA sous condition.
01:15 Retour en séance avec Elsa Mondin-Gava.
01:18 C'est le point le plus débattu du projet de loi sur le plein emploi.
01:22 La réforme du RSA, le revenu de solidarité active.
01:27 Le gouvernement veut instaurer des contreparties au versement de cette allocation.
01:33 Quand on dit solidarité active, ça veut dire activité.
01:36 Et ce que nous faisons là, c'est au contraire investir pour faire en sorte que l'accompagnement soit présent et que l'insertion soit présente.
01:42 Moi, je ne me résouds pas et je ne me résoudrai jamais à ce que des hommes et des femmes dans notre pays soient condamnés au RSA
01:48 pendant des dizaines d'années et parfois même des dizaines d'années.
01:51 Et ce que nous faisons, c'est de mettre en place un parcours.
01:54 Les bénéficiaires devront signer un contrat d'engagement réciproque.
01:58 Un amendement proposé par la droite et voté par la majorité impose 15 heures d'activité hebdomadaire.
02:05 Une obligation dont pourront être exemptées les parents isolés ou les allocataires porteurs de handicap.
02:11 Nous pensons que face au RSA, il y a des contreparties.
02:14 Ces 15 heures, c'est quoi ?
02:16 Ce sont 15 heures d'accompagnement, de formation, de stage, à la fois d'accompagnement professionnel et social.
02:24 Ce n'est pas l'un ou l'autre, ce sont les deux.
02:26 La gauche dénonce une mesure qui stigmatise les plus précaires.
02:30 Avec cette idée qu'au fond, celles et ceux qui sont au RSA sont des feignants et qu'il faut les mettre d'urgence au travail pour un revenu, je le rappelle,
02:41 un revenu qui est de 604 euros.
02:45 Le texte prévoit aussi un nouveau régime de sanctions en cas de non-respect des engagements.
02:51 En France, près d'1,9 million de foyers sont allocataires du RSA.
02:58 Pierre-Henri Dumont, si la loi est votée, donc mardi prochain à l'Assemblée, 15 heures d'activité seront obligatoires par semaine pour pouvoir toucher le RSA.
03:07 Est-ce que ce n'est pas tout de même stigmatisant à l'encontre des bénéficiaires qui parfois n'ont pas d'autre choix que d'être au RSA ?
03:14 Vous rigolez. Ce qui est stigmatisant, c'est de faire de la fausse solidarité, comme vient de le proposer la gauche et la France Insoumise.
03:22 La fausse solidarité, c'est quoi ? C'est d'imaginer qu'on donne 607 euros à des personnes et qu'on ne s'en occupe plus.
03:28 Moi, je préfère que des gens reprennent confiance en eux, puissent avoir le pied à l'étrier, puissent reprendre une petite activité.
03:35 Il ne s'agit pas d'avoir du travail déguisé, il s'agit de les aider à remplir un CV, une lettre de motivation,
03:40 parfois leur donner une petite activité qui serait par exemple d'accompagner des enfants à l'école le matin, d'aider dans les collectivités.
03:48 C'est au final redonner confiance à des personnes qui sont très éloignées de l'emploi.
03:52 Vous savez, il n'y a qu'un tiers des allocataires du RSA qui, à l'issue de ces temps dans le RSA, sortent du dispositif.
04:00 Est-ce que vous trouvez ça normal ? Non, ce n'est absolument pas normal, d'autant plus qu'aujourd'hui nous avons des très grands besoins de main d'œuvre.
04:07 Parfois il faut trouver le petit moment déclencheur, le moment déclencheur c'est redonner confiance aux allocataires du RSA, leur dire qu'ils sont utiles à la société.
04:14 Vous savez, dans la commune dont j'étais maire, Marc-Anthony Calaisie, j'ai mis obligatoirement des heures de bénévolat, non pas de Calais,
04:21 j'ai mis obligatoirement des heures de bénévolat pour toutes les personnes qui bénéficiaient d'une aide de la commune.
04:25 On a eu 80% de sorties positives vers l'emploi ou la formation.
04:30 C'est donc des dispositifs qui fonctionnent parce qu'on fait confiance aux gens et qu'on leur redonne confiance en eux.
04:34 Vous parlez de besoin de main d'œuvre, ça veut dire que vous assumez que ces bénéficiaires du RSA pourraient répondre à ce besoin ?
04:39 Non, c'est absolument pas ce que j'ai dit. Je dis qu'il y a des besoins de main d'œuvre et que donc on ne comprendrait pas qu'il y ait d'un côté
04:44 simplement un tiers des allocataires du RSA qui sortent du RSA après 7 ans et que de l'autre côté des entreprises n'arrivent pas à recruter.
04:50 Et que parfois il y a des personnes qui sont très éloignées de l'emploi, qui n'arrivent pas à rentrer même dans des dispositifs d'insertion
04:56 et c'est pour ça qu'on souhaite une fois plus leur remettre le pied à l'étrier.
04:59 Il ne s'agit pas de prendre des allocataires du RSA pour compléter les offres d'emploi manquantes,
05:04 il s'agit simplement de les faire progresser petit à petit vers le chemin de l'insertion, du travail.
05:10 Mais les personnes qui sont très éloignées de l'emploi, elles rentreront peut-être grâce à ce dispositif dans des dispositifs d'aide, d'accompagnement, d'association, d'insertion.
05:18 Les personnes dans les associations d'insertion arriveront peut-être ensuite progressivement vers l'emploi et donc on arrivera avec un cheminement positif
05:25 qui permettra de résoudre des problèmes d'emploi et surtout, surtout, surtout de sortir de la précarité.
05:30 On ne vit pas avec 607 euros.
05:32 Alors oui, mais on comprend bien la philosophie sur le papier, mais est-ce que notre système actuel de protection sociale,
05:37 encore lourdement endettée, a concrètement les moyens de fournir ces 15 heures d'accompagnement ? C'est quand même pas rien.
05:43 Ça a été testé dans plusieurs collectivités, pas le même dispositif mais un simili à ce dispositif, ça fonctionne.
05:50 Et je vous le dis, là où ça a été testé, il y a des retours extrêmement positifs de la part, évidemment, des départements qui portent cette mesure
05:57 et qui ont essayé cette mesure, plutôt des départements de droite d'ailleurs, et puis surtout les allocataires du RSA qui retrouvent un travail,
06:04 qui retrouvent confiance en eux et qui sont capables de pouvoir à nouveau peut-être se rendre utile à la société et rendre fiers les enfants.
06:11 Je prends en mémoire une personne qui était dans ma commune, qui a donné un coup de main lors d'une brocante pour sécuriser la brocante dans le dispositif que j'avais mis en place.
06:22 Et il m'a dit, vous savez, à l'époque j'étais encore maire, "vous savez monsieur le maire, moi pour la première fois mon fils était fier, il a dit regardez c'est mon papa".
06:31 En passant devant lui devant qui sécurisait la brocante. Donc c'est également important, n'oubliez jamais ça.
06:36 Alors cette mesure à l'Assemblée nationale, elle fait l'objet d'une alliance entre la majorité présidentielle et les députés LR,
06:42 puisque c'est un amendement du député LR Philippe Juvin qui a été retenu.
06:47 Finalement, entre les LR et la majorité présidentielle, ce sont les mêmes solutions qui sont proposées pour cette question du chômage.
06:53 Les Républicains, c'est le parti des droits et des devoirs. Nous avions toujours proposé dans nos programmes électoraux,
06:59 c'est dans mon programme aux élections législatives par exemple, la mise en place d'une contrepartie au versement du RSA.
07:04 Pas parce que c'est quelque chose de nouveau, mais c'est quelque chose qui était imaginé depuis la création du RSA,
07:09 mais qui n'avait jamais été réellement mise en place. Donc la majorité a décidé de nous rejoindre sur ce point,
07:15 ça avait été mis en place par les sénateurs, ça avait été proposé dans nos différents programmes électoraux.
07:19 Tant mieux, ça prouve que les Républicains sont capables de pouvoir faire des choses concrètes.
07:23 Et si on réussit à sortir des dizaines de milliers de personnes du RSA, ce sera une excellente nouvelle pour ces personnes.
07:29 - Initialement, ce sont bien les sénateurs LR qui avaient instauré dans le texte ces 15 heures d'activité.
07:34 Est-ce que vous vous êtes concerté, vous député ici, avec vos collègues de la Chambre haute ?
07:40 - C'est une proposition du parti, c'est une proposition des différents candidats à l'élection présidentielle depuis de nombreuses années.
07:45 - Mais ça va plaire, 15 heures d'activité aux sénateurs ? C'est assez ? C'est assoupli ?
07:50 - Les sénateurs LR estiment que vous avez trop assoupli le dispositif, car cette durée de 15 heures d'activité par semaine
07:55 pourrait être réduite en fonction du profil individuel. Qu'est-ce que vous leur dites ?
07:59 - On est en train d'être sur le détail. La réalité, c'est que nous avons exclu, ça a été dit dans votre reportage,
08:04 les personnes, les parents isolés qui ont des problèmes de garde d'enfants, les personnes en situation de handicap.
08:09 Et si on gardait la mesure initiale dans le texte, telle qui a été sortie de la commission,
08:14 c'est-à-dire la volonté des députés de la majorité associée aux voix de la gauche et du RN,
08:19 qui s'est complètement planquée durant ce débat, où ils n'ont pas pris position sur cette mesure.
08:25 Je rappelle que les députés du RN ont voté avec la nuppesse pour empêcher,
08:30 voter contre cet amendement et pour ne pas avoir les 15 heures.
08:33 - Mais il est quand même passé ? - Il est quand même passé.
08:35 La réalité, c'est quoi ? C'est que 15 heures, peut-être que ce n'est pas assez, mais en tout cas, c'est déjà un début.
08:40 Et que si on n'avait pas ce système de 15 heures, tel qui a été proposé par les députés LR, il n'y aurait rien eu du tout.
08:45 Je préfère avoir 15 heures que rien du tout. Et avec un minimum, en effet, ça peut être dégressif selon le profil de la personne,
08:50 mais la position initiale du gouvernement, c'était qu'il pouvait faire zéro heure dans le contrat d'engagement.
08:55 Nous, que ce soit de la formation, que ce soit de l'accompagnement, que ce soit en effet un petit travail,
09:00 il y aura ces 15 heures qui sont mises en place et c'est déjà un bon point.
09:03 - Alors cette semaine, le président de la République, Emmanuel Macron, a dessiné les contours de sa prochaine révision de la Constitution.
09:09 Il a notamment défendu l'idée d'élargir les thèmes que le président de la République pourrait soumettre à référendum,
09:15 alors qu'on pense à les sénateurs qui auront leur mot à dire pour faire adopter cette révision constitutionnelle.
09:21 Un sujet de Samia Dechir.
09:23 - C'est une promesse qui date de son premier quinquennat.
09:26 Emmanuel Macron veut réformer la Constitution et notamment élargir le champ du référendum.
09:32 Très strictement encadré par l'article 11, il ne peut aujourd'hui porter que sur l'organisation des pouvoirs publics,
09:39 la politique économique et sociale ou la ratification de traités internationaux.
09:44 Le président de la République veut l'ouvrir à d'autres sujets.
09:47 - Il existe encore des domaines importants pour la vie de la nation qui échappent au champ de l'article 11 de notre Constitution.
09:54 Et je souhaite que nous puissions trouver collectivement les moyens de mener à son terme ce chantier.
09:59 Favorable à cet élargissement, la droite sénatoriale réclame un engagement ferme du président pour l'organisation d'un référendum sur l'immigration.
10:08 - Emmanuel Macron ne peut pas nous balader pendant des mois comme il peut s'apprêter à le faire
10:13 si parallèlement il ne s'engage pas clairement à faire un référendum et nous le suggérons sur l'immigration.
10:18 Mais les centristes, alliés de la droite au Sénat, ne sont pas favorables à l'élargissement du référendum et encore moins sur l'immigration.
10:26 - Ce serait oui ou non à un paquet complet sur des questions qui sont liées aux filières clandestines, à la question du travail, aux régularisations.
10:39 Et vous voulez le faire comme ça, par un paquet qu'on lance au peuple en disant oui ou non ?
10:44 La gauche, elle aussi opposée à tout référendum sur l'immigration, se montre sceptique sur les annonces d'Emmanuel Macron.
10:50 Le président, s'est dit favorable à l'inscription de l'IVG dans la Constitution, promesse déjà formulée le 8 mars dernier.
10:57 - Je ne compte plus le nombre d'interventions d'Emmanuel Macron sur la réforme constitutionnelle depuis les 78 mois dans lesquels il dirige le pays.
11:06 Donc voilà, c'est une nouvelle annonce qui s'inscrit dans une forme de procrastination.
11:10 Immigration, interruption volontaire de grossesse, la réforme de la Constitution voulue par Emmanuel Macron,
11:16 balayé des sujets clivants, des lignes rouges pour la droite comme la gauche.
11:20 Le président aura bien du mal à faire adopter sa réforme par le Parlement, étape obligatoire pour changer la Constitution.
11:27 - Alors Pierre-Henri Dumont, les Républicains veulent élargir le champ du référendum à l'immigration, mais à l'Assemblée nationale,
11:34 est-ce que vous, les députés LR, vous aurez une majorité pour faire voter une telle mesure, un élargissement, un référendum sur l'immigration ?
11:40 Quelle majorité vous aurez ?
11:41 - Écoutez, on verra déjà la proposition constitutionnelle qui est mise sur la table par le président de la République et par le gouvernement.
11:47 Nous, on a toujours été très clair, nous estimons que le champ de l'article 11, qui ouvre le droit au référendum, est beaucoup trop limité.
11:53 Et que donc, il faut l'élargir à tous les sujets. L'immigration évidemment, mais pas que.
11:57 Il faut qu'il y ait les sujets de société qui puissent aussi être tranchés. Vous savez, nous sommes une famille gaulliste.
12:01 Le général de Gaulle n'a jamais eu peur du peuple. D'ailleurs, il est parti. Il a quitté le pouvoir à l'issue d'un référendum qu'il avait perdu.
12:07 Et donc, nous estimons que parfois, quand les situations sont bloquées, il faut s'en remettre au peuple,
12:11 parce qu'il y a des intérêts particuliers au niveau du Parlement qui empêchent de trancher des sujets extrêmement majeurs.
12:16 L'immigration, évidemment, au premier chef.
12:17 - On comprend bien, mais concrètement, quelles questions vous pourriez poser aux Français ?
12:20 Vous allez soumettre, comme le disait votre collègue du Sénat, un paquet complet, c'est-à-dire tout le projet de loi immigration aux Français ?
12:27 - Il y a deux sujets. Le premier sujet, c'est la réforme constitutionnelle.
12:31 D'abord, si on ne peut pas faire de référendum sur l'immigration s'il n'y a pas une réforme, un changement de l'article 11 de la Constitution.
12:39 Donc l'urgence, le point le plus important, c'est d'abord de réformer la Constitution.
12:43 Une fois que cela est fait, on verra les termes dans lesquels la réforme constitutionnelle est proposée par le gouvernement.
12:48 Nous pourrions, soit par un référendum d'initiative partagée, soit directement par une décision du Sénat et de l'Assemblée nationale,
12:55 présenter un référendum sur l'immigration avec un sujet en particulier qui est la prédominance du droit national dans cette matière migratoire sur le droit européen.
13:03 Parce qu'on l'a bien vu, une dernière décision de la Cour de justice de l'Union européenne l'a malheureusement démontré.
13:07 Aujourd'hui, nous ne sommes plus en possibilité d'imposer le pouvoir régalien de savoir qui entre, qui se maintient, qui doit partir du territoire.
13:15 Parce qu'un ensemble de textes, qui ne sont pas des textes européens mais qui sont des jurisprudences des différentes Cours de justice de l'Union européenne,
13:21 empêchent le pays, notre pays, de pouvoir appliquer une politique migratoire qu'il désire.
13:26 Donc par référendum, vous voulez sortir des traités européens sur l'immigration ?
13:29 Nous voulons faire ce qu'on appelle un "opt-out", c'est-à-dire une adaptation du droit européen.
13:34 Ce qu'ont fait les Britanniques pendant des années.
13:36 Ce qu'ont pu faire les Britanniques, ce qu'ont fait les Néerlandais dans certains sujets, en particulier en termes de taxation,
13:40 ce que font d'autres pays, les Danois par exemple, qui ont exercé un tel système sur des politiques migratoires sur certains sujets.
13:47 Et donc c'est quelque chose qui existe, qui n'a pas été mis en France, mais vous savez, il faut que la France impose un peu plus sa place dans le concert des nations de l'Union européenne.
13:56 Moi je me souviens que quand les intérêts vitaux de la France étaient en jeu au niveau de l'Union européenne.
14:00 Le général De Gaulle avait fait la politique de la chaise vide en 1965 pendant 6 mois.
14:05 Ça avait certes bloqué les institutions, mais au final on avait 1) préservé le budget de la politique agricole commune,
14:10 2) maintenu le droit de veto sur les sujets les plus importants.
14:13 On voit bien que quand on va au bras de fer, il est possible de pouvoir remporter des sujets.
14:17 Il ne faut pas avoir une destinée qui soit créée par les juges européens, qu'on reprenne de la souveraineté d'une part aux États, d'autre part au peuple.
14:24 C'est au peuple de décider et non pas à des gens qui ne sont pas élus.
14:27 Alors quand même, on n'y est pas. Pour pouvoir changer la Constitution, la procédure est lourde.
14:32 Il faut que les deux chambres, Assemblée et Sénat, votent dans le même terme. Vous croyez vraiment que ça peut aboutir ?
14:39 Oui, ça peut aboutir. Vous parliez de la constitutionnalisation du droit à l'interruption volontaire de grossesse.
14:45 Même si c'est un sujet qui ne fait pas de débat en France, c'est un sujet sociétal, un porté des États-Unis.
14:51 Aujourd'hui, il n'y a pas une seule formation politique représentée à l'Assemblée nationale qui est contre l'interruption volontaire de grossesse.
14:57 Ça a été voté à l'Assemblée nationale ?
14:58 Ça a été voté à l'Assemblée nationale, mais on a trouvé un contremis avec le Sénat.
15:01 La formulation qui est celle de Philippe Bas au Sénat, qui était de dire la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse,
15:07 c'est quelque chose qui est permetté de sécuriser juridiquement le texte,
15:10 qui permettait d'avoir un accord entre les Républicains ici à l'Assemblée nationale et le Sénat.
15:15 Donc on voit qu'en travaillant main dans la main, côte à côte, il est possible de pouvoir trouver des formulations.
15:19 Parce qu'il faut être très précis dans la formulation de la réforme de la constitution,
15:23 parce qu'il y a après des questions d'interprétation de la constitution, qui est celle du Conseil Constitutional et du juge administratif.
15:30 Et donc ça nécessite d'être extrêmement précis. On ne peut pas aller à la va-vie.
15:34 Donc ce sera en effet un travail d'écriture extrêmement important.
15:37 Mais j'ai toute confiance dans nos collègues sénateurs et puis ici mes collègues députés
15:42 pour trouver les meilleures formulations qui ne laissent pas d'interprétation et pas de possibilité pour les juges
15:47 de tordre le cou et le doigt du législateur qui a écrit la réforme de la constitution.
15:52 Donc pour vous, il peut y avoir un consensus sur cette inscription du droit à l'IVG dans la constitution ?
15:56 Mais je vous dis, ça dépendra de la réforme du package qui sera présentée,
15:59 parce qu'il y a plusieurs sujets qui ont été ouverts par le Président de la République.
16:02 On ne va pas faire sujet par sujet, ce sera un ensemble.
16:04 Nous, nous sommes évidemment favorables à la formulation que je viens de vous exprimer,
16:08 qui était celle qui a été présentée par le Sénat.
16:10 Alors l'élargissement du champ du référendum, c'est une demande de longue date du rassemblement national.
16:14 Et justement, on va écouter la réaction de Marine Le Pen à ces annonces cette semaine du Président de la République.
16:19 Oui, notre constitution est remarquable.
16:24 Il faut donc la préserver, la protéger, peut-être d'ailleurs la relire de temps en temps quand on est dirigeant
16:31 parce qu'on s'aperçoit que petit à petit, on l'a un petit peu vidée de cette puissance.
16:38 Mais elle peut être améliorée, et notamment par la mise en œuvre du référendum d'initiative populaire,
16:44 qui est absent aujourd'hui.
16:47 Je pense aussi que la constitution ne devrait pouvoir être réformée que par référendum.
16:53 Alors justement, parlons du référendum d'initiative partagée entre les parlementaires et les citoyens.
16:59 Emmanuel Macron souhaite faciliter le recours à ce type de référendum.
17:03 D'ailleurs, il en avait déjà parlé après la crise des Gilets jaunes en 2019, mais sans véritable concrétisation.
17:09 Et l'an dernier, le gouvernement n'était pas favorable à un RIP sur la réforme des retraites.
17:14 Est-ce qu'il y a un double discours du Président sur cette question du RIP ?
17:17 Ce qui est sûr, c'est que ça a bien arrangé le Président de la République qu'il n'y ait pas de référendum sur les retraites.
17:21 C'est assez évident.
17:22 Ceci étant dit, il faut qu'on fixe un cadre qui soit un cadre général et qu'on ne l'adapte pas par rapport aux événements.
17:28 Qu'on puisse développer le référendum d'initiative partagée, c'est-à-dire abaisser le seuil du nombre de signataires nécessaires au niveau des citoyens.
17:36 Par exemple, passer de 4 à 1 million le seuil.
17:39 C'est quelque chose qui serait extrêmement positif.
17:41 Le RIP qui a été celui qui a rencontré le plus de succès, c'est celui sur l'aéroport de Paris, sur la privatisation d'aéroport de Paris.
17:49 Mais qui n'a tout de même pas abattu.
17:50 Mais qui avait obtenu plus d'un million de signatures.
17:52 Et donc, c'est quelque chose qui va, à mon avis, dans le bon sens.
17:55 Là, vous faisiez partie des députés qu'on a qualifiés de frondeurs contre la réforme des retraites.
18:00 Vous regrettez qu'il n'y ait pas eu de RIP, de référendum sur la réforme des retraites ?
18:04 Je n'ai pas à regretter qu'il n'y ait pas eu de RIP.
18:06 Enfin, pardon, mais le sujet maintenant, c'est le sujet de la Constitution.
18:09 Et ça dépasse, puisqu'on parle de loi fondamentale, ça dépasse les petites lois, dont celle de la retraite, qui impactent des millions de Français, certes.
18:17 Mais on parle ici de la réforme de la Constitution.
18:19 Il ne s'agit pas de faire une réforme de la Constitution pour répondre à tel ou tel besoin.
18:23 C'est ce que j'exprimais sur la question de l'IVG, qui est un débat importé des États-Unis.
18:27 Mais il s'agit en fait de fixer un cadre qui permettra de régler l'ensemble des problèmes,
18:31 s'il y a un nombre minimum de signatures via le RIP, ou si, en élargissant le champ du référendum de l'article 11,
18:38 il y a un sujet que nous désirons, à l'Assemblée nationale et/ou au Sénat, être tranché par les citoyens, qu'on puisse le faire.
18:45 On va parler du sujet des punaises de lits, qui s'est invité cette semaine à l'Assemblée nationale.
18:50 C'est nuisible, disparu dans les années 50, mais qui sont revenus semer la panique dans le quotidien des Français.
18:56 Le gouvernement a été interpellé à plusieurs reprises sur ce sujet,
18:59 notamment par la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot,
19:04 qui a reproché à la Première ministre son inaction.
19:08 Ces petits insectes répandent le désespoir dans notre pays.
19:11 Faut-il attendre que Matignon soit infesté pour qu'enfin vous réagissiez ?
19:16 Oui, les punaises de lits sont une angoisse pour nos concitoyens qui craignent d'y être confrontés.
19:23 C'est un véritable calvaire pour ceux qui sont touchés.
19:26 L'infestation d'un logement peut devenir un enfer pour celles et ceux qui y habitent,
19:31 et les solutions pour s'en débarrasser peuvent être coûteuses.
19:35 La majorité présidentielle a engagé un travail pour trouver des réponses de long terme
19:40 sur la détection, l'infestation et l'accompagnement des personnes touchées.
19:45 C'est une réflexion qui devrait pouvoir rassembler largement dans cet hémicycle.
19:49 Alors travaillons ensemble, trouvons des solutions ensemble.
19:53 Pierre-Henri Dumont, est-ce que pour vous le gouvernement a sous-estimé la menace soudaine des punaises de lits ?
20:00 Il faut trancher ce qui est de l'ordre du réel et de la psychose déjà.
20:03 Parce qu'on a l'impression tous d'avoir des punaises de lits chez soi,
20:06 depuis que le sujet monte et est mis en exergue dans les médias.
20:09 La réalité c'est qu'il y a souvent eu des punaises de lits.
20:12 On voit bien dans des articles d'il y a 5 ou 10 ans, qu'il y a des lycées qui avaient déjà à l'époque été fermés
20:16 pour des raisons d'infestation de punaises de lits.
20:18 Comment vous expliquez cette psychose, le fait qu'on en parle soudainement ?
20:22 Déjà il y a des aspects techniques, c'est-à-dire qu'il y a des insecticides qui ont été interdits il y a quelques années.
20:27 Ensuite on sait bien que les punaises de lits voyagent avec l'augmentation des mobilités,
20:32 des migrations, que ce soit celle de voyageurs en particulier.
20:35 Et que donc du coup avec l'interdiction de l'insecticide en question,
20:38 puis la période Covid qui a bloqué la plupart des voyages,
20:42 on n'a pas pu voir les effets de l'interdiction de cet insecticide sur la prolifération des punaises de lits avant 2022-2023.
20:50 C'est-à-dire qu'on est aujourd'hui en plein dedans.
20:52 Donc il y a avant toute chose un travail de cartographie des endroits où il y a le plus de punaises de lits.
20:56 Il y a ensuite une question de prévention, c'est le point le plus important.
20:59 C'est-à-dire faire comprendre, parce que c'est un phénomène nouveau,
21:02 puisqu'il y a une prolifération extrêmement importante dans certains endroits,
21:05 que quand on achète des vêtements de seconde main, il faut vérifier,
21:08 que quand on voyage dans les transports collectifs, il faut faire attention,
21:12 qu'il y a des possibilités de mettre par exemple des vêtements fragiles au congélateur,
21:16 de raison d'être un peu technique, pour tuer les punaises de lits.
21:20 Donc voilà, c'est une question de prévention qui n'a pas été faite,
21:23 parce qu'il n'y avait pas de voyage à un moment où ça avait été normalement le pic de l'explosion supposée.
21:29 Et ensuite il y a la question qui est la question de pouvoir répondre aux attentes,
21:32 la question de, je vous dis, de voir les outils pour pouvoir les cartographier,
21:35 et la question du coût de la prise en charge de l'éradication des foyers et des punaises de lits.
21:41 Et là, je ne suis pas certain que ça doit passer par la loi.
21:43 Il faut, avec les moyens, être très agile, les ARS, les préfectures,
21:48 faire en sorte de pouvoir travailler avec toutes les parties prenantes
21:51 pour rapidement éradiquer ce fléau, et puis aussi mettre fin un peu à la psychose,
21:55 je vous dis, faire la différence entre ce qui ressort réellement d'une punaise de lits et ce qui est supposé.
22:00 - Henri Dumont, en tout cas, dans ce débat devient politique,
22:03 et d'ailleurs le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, Olivier Marlex,
22:07 a dit que oui, il y avait un sujet sur le lien entre camps de réfugiés et punaises de lits.
22:11 Je le cite, ne soyons pas tartuffes. Est-ce que ces propos vous ont gêné ?
22:15 - Ce qui est sûr, je vous l'ai dit, c'est que les punaises de lits prolifèrent en raison des migrations,
22:20 c'est-à-dire des déplacements de population, et de la promiscuité.
22:23 C'est-à-dire que quand vous avez des espaces clos, encombrés, dans les prisons par exemple,
22:28 on voit qu'il peut y avoir des résurgences, dans des appartements,
22:30 qui sont des petits appartements avec des personnes qui vivent à 4, 5, 6 dans une vingtaine de mètres carrés,
22:36 il y a un facteur plus favorable à la prolifération,
22:39 et que les populations immigrées qui arrivent en France de façon régulière ou irrégulière
22:43 ont plutôt tendance, et c'est les chiffres et c'est les statistiques qui le prouvent,
22:46 à aller dans des endroits où les loyers sont plus faibles, parce que c'est là où vivent leurs familles,
22:50 leurs amis, les personnes qui viennent de leur pays,
22:52 et donc ont plutôt tendance à rajouter, et à vivre dans des espaces
22:56 qui sont des espaces de forte promiscuité.
22:58 - Mais donc vous faites un lien indirect entre les deux.
23:00 - Vous assumez ce lien fait par le Véminex ?
23:02 - Il y a à mon sens un lien indirect, c'est pas le facteur déterminant premier,
23:05 le facteur premier c'est évidemment celui des voyages, celui des...
23:08 ceux qui prennent le train, ceux qui prennent les transports en commun,
23:11 de ceux qui partent à l'étranger, ceux qui vont dans les chambres d'hôtel,
23:14 qui peuvent ramener, il y a un lien qui existe sur la question migratoire,
23:17 mais qui n'est pas le lien direct essentiel.
23:20 - Mais est-ce que ça vous a quand même choqué ces propos de dire "il y a un sujet" ?
23:24 - Il y a un sujet, mais c'est pas le sujet principal.
23:27 Je pense que je vous ai répondu, non ?
23:29 - Alors en tout cas il y a une question qui se pose,
23:31 notamment sur l'image de la France à l'international,
23:33 on voit que la presse étrangère s'empare du sujet,
23:35 il peut y avoir des inquiétudes sur cette image à l'international,
23:38 à 10 mois des Jeux Olympiques ?
23:40 - C'est évident, parce qu'en plus on est sur un sujet qui fait les choux gras
23:43 des commentateurs, des imitateurs, regardez le "Tonight Show" de Jimmy Fallon
23:46 aux Etats-Unis, qui a caricaturé le président Macron en roi des punaises de l'I.I.
23:51 Bon voilà, on est sur un sujet qui est le sujet de la place du rayonnement
23:55 de la France à l'international avant les Jeux Olympiques,
23:57 pendant la Coupe du Monde de rugby,
23:59 c'est évidemment une publicité qui n'est pas très bonne,
24:01 qui aurait pu, qui aurait dû être anticipée par le gouvernement
24:04 et qui n'a pas écouté les alertes qui avaient été lancées
24:06 par différents groupes politiques, dont le nôtre.
24:08 - Alors on va se projeter sur la semaine prochaine très rapidement à l'Assemblée nationale,
24:12 le 12 octobre prochain les députés RN vont porter dans l'hémicycle
24:15 une proposition de loi qui prévoit notamment de suspendre des allocations familiales
24:19 pour les parents d'enfants délinquants ou criminels.
24:21 Est-ce que vous, député LR, vous êtes prête à voter ce texte ?
24:26 - Bah évidemment que nous allons le voter, pour une raison qui est très simple.
24:29 - Est-ce que vous l'assumez de voter ?
24:30 - Bah on va le voter, pour une raison qui est très simple, parce que c'est notre texte.
24:32 Ils ont copié-collé quasiment la proposition de loi de Jean-Louis Thiriot,
24:35 qui est député LR.
24:37 Ils ont repris le principe d'une proposition de loi qui avait été adoptée,
24:39 mise en oeuvre par Éric Soti, qui était la suspension des allocations familiales
24:43 des parents des enfants absenteïstes à l'école.
24:46 Et donc là on est sur la question de la suspension des allocations familiales
24:50 pour les parents des enfants délinquants.
24:52 Je vous le dis, ça a été présenté par Jean-Louis Thiriot lors d'une proposition de loi, il y a plusieurs mois.
24:56 Ils ont repris le stylo, en l'adaptant un petit peu.
24:59 Nous aurons des amendements pour revenir à la version originale
25:01 qui était présentée par les députés LR.
25:03 Mais ce serait complètement idiot de ne pas voter un texte
25:07 qui a été écrit d'abord par les députés LR, sous prétexte qu'il a été repris par tel ou tel groupe.
25:12 - Merci beaucoup Pierre-Henri Dumont, c'est la fin de cette émission.
25:15 Merci d'avoir été notre invité et merci à tous de l'avoir suivi.
25:18 - Et on se retrouve la semaine prochaine, très bonne suite de programme.
25:22 [Musique]

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