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Transports, cinémas, hôpitaux...les punaises de lit semblent se répandre un peu partout, créant la psychose chez de nombreux Français. Les politiques se sont également emparé du sujet. 

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Transcription
00:00 Et c'est Laurent Neman qui s'y colle ce matin.
00:02 À propos des punaises de lit, qu'est-ce qui se passe ?
00:05 – Ça fait un petit moment que ça me démange.
00:07 – Oui.
00:08 – Pas les punaises de lit.
00:09 – Non, j'ai compris.
00:10 – La surréaction des responsables politiques,
00:12 vous avez vu ce qui s'est passé à l'Assemblée mardi.
00:15 On était à deux doigts de convoquer le Conseil de sécurité de l'ONU,
00:19 de décréter l'état d'urgence,
00:21 tout à coup les punaises de lit étaient devenues le sujet,
00:23 il n'y avait plus d'autres sujets.
00:25 Sylvain Maillard, le patron des députés Renaissance,
00:27 qui dit "on va en faire une priorité", Mathilde Panot qui dit
00:30 "on va créer un service public de lutte contre les punaises de lit",
00:34 Clément Beaune qui hier a réuni tous les opérateurs de transport,
00:37 il y a même une réunion interministérielle demain.
00:41 Et puis souvenez-vous, cette passe d'armes,
00:43 et surtout cette sortie de Mathilde Panot, écoutez.
00:45 [Applaudissements]
00:46 – Plus vous attendez, plus cette situation devient incontrôlable.
00:50 Ces petits insectes répandent le désespoir dans notre pays.
00:53 Faut-il attendre que Matignon soit infesté
00:56 pour qu'enfin vous réagissiez.
00:57 [Applaudissements]
00:59 – Vous avez vu la petite fiole dans la main droite ?
01:01 – Il y avait quoi dedans ?
01:02 – Ça ne vous a pas rappelé quelque chose ?
01:03 Ben il y a censément des punaises de lit,
01:05 ça m'a rappelé Colin Powell au conseil, vous vous souvenez ?
01:08 Les armes de destruction massive, on ne sait pas ce qu'il y a dedans,
01:10 mais en tout cas ça fout un peu les jetons.
01:13 Bon, on se calme et on reprend les fondamentaux.
01:15 Première question, est-ce que les punaises de lit
01:18 posent un problème de santé publique, un problème sanitaire ?
01:22 A priori non, non puisque ça ne transmet pas de maladies graves,
01:25 ça pourrit la vie des gens qui sont concernés,
01:27 ça leur pose même, paraît-il, des problèmes psychologiques gravissimes,
01:31 mais pas de problème de transmission de maladies.
01:33 Deux, pardon de poser des questions bêtes,
01:35 est-ce qu'il y a plus de punaises de lit aujourd'hui qu'il y a 5 ou 10 ans ?
01:39 Eh ben vous savez quoi ? Personne n'en sait rien,
01:41 parce qu'il n'y a pas d'études sérieuses sur le sujet,
01:43 il y a plus d'interventions d'experts dans des lieux publics,
01:47 dans des maisons, des appartements, oui,
01:49 mais plus de punaises, personne n'en sait rien.
01:52 Mais ça n'a aucune importance, qu'est-ce qu'on répond instantanément ?
01:55 Ben c'est à l'État d'intervenir.
01:57 Que fait l'État ?
01:58 Même la mairie de Paris, vous vous souvenez,
02:00 la mairie de Paris qui a augmenté la taxe d'habitation de 52%,
02:03 elle se tourne vers l'État en disant "c'est à l'État de payer les frais".
02:06 Mais je vais vous dire ce que je trouve encore plus fascinant,
02:09 c'est les bêtises, les bêtises incroyables qu'on a entendues depuis plusieurs jours,
02:14 au point que j'avais l'impression moi d'être revenu à l'époque du Covid,
02:17 vous savez les fake news ?
02:18 - Vous pensez à quoi précisément ?
02:19 - Ben d'abord à une première chose,
02:21 c'est que le nombre de signalements de punaises,
02:24 qui sont en fait de fausses alertes,
02:26 dans les trains, les salles de cinéma, les chambres d'hôtel,
02:29 les réseaux sociaux en sont pleins,
02:31 90% des interventions d'experts aboutissent à des diagnostics négatifs,
02:36 c'est ce qu'on appelle le début d'une psychose.
02:38 Je passe sur les supposés leaders d'opinion
02:41 qui nous expliquent qu'il y a un lien évident entre les punaises de lit et l'immigration,
02:45 ça a même été repris par le patron des députés LR, Olivier Marlex,
02:49 qui a été mieux inspiré.
02:51 Je passe sur ceux qui nous expliquent que le développement des punaises de lit
02:55 a un lien direct avec l'hygiène des victimes,
02:57 ce qui est absolument faux.
02:59 La vraie question c'est pourquoi on ne ferait pas comme pendant le Covid,
03:03 se tourner vers les scientifiques ?
03:05 Que disent-ils ?
03:06 Première chose, ils disent que c'est un phénomène mondial,
03:09 donc pardon Madame Pannot,
03:11 mais ce n'est pas la faute d'Emmanuel Macron ou d'Elisabeth Borne
03:13 s'il y a des punaises de lit en France.
03:15 Deux, leur prolifération n'a rien à voir avec l'hygiène,
03:19 rien à voir avec les conditions de vie défavorisées, non.
03:22 Les chercheurs nous expliquent que la seule chose qui intéresse une punaise de lit,
03:26 c'est votre sang.
03:27 Le sang des pauvres, des riches, des gens étrangers, français,
03:31 ça n'a aucune importance.
03:32 Et trois, elle prolifère à cause de trois facteurs,
03:35 notre vie nomade,
03:36 le fait qu'on achète de plus en plus de choses de seconde main,
03:40 et trois, qu'elle résiste de mieux en mieux aux produits, aux insecticides.
03:44 Donc en fait, la seule façon de s'en débarrasser,
03:47 c'est de faire appel à un expert.
03:49 – C'est peut-être là qu'une loi serait utile.
03:51 – Eh bien, j'en suis même pas sûr, figurez-vous.
03:52 J'en suis même pas sûr parce que je connais bien le réflexe Pavelevlin,
03:55 le lit d'essence est à 2 euros, que fait l'État ?
03:58 J'ai des punaises sous mon sommier, que fait l'État ?
04:01 Non, pardon, on n'a peut-être même pas besoin de loi.
04:04 Pardon, mais l'État,
04:06 qu'il gère les punaises de lit dans les établissements qui lui appartiennent,
04:10 ça c'est du bon sens,
04:12 mais c'est aux compagnies aériennes de gérer les punaises de lit dans les avions,
04:15 aux hôtels de gérer les punaises de lit dans leurs chambres,
04:18 ou aux compagnies de transport de gérer dans les trains, les métros, etc.
04:22 Mais pourquoi l'État partout ?
04:23 Et pardon, c'est aux communes de s'occuper des lieux
04:26 qui relèvent de leurs responsabilités.
04:27 En fait, il y a deux problèmes, deux seulement.
04:31 Le premier problème, c'est que faire intervenir un expert, ça coûte cher.
04:34 Ça, c'est vrai que ça coûte cher,
04:36 c'est 250 euros à peu près pour un diagnostic,
04:39 et ça peut monter entre 800 et 1000 euros pour une intervention, un traitement.
04:44 Mais alors là, pourquoi ne pas tout simplement imposer aux compagnies d'assurance
04:48 de créer un nouveau risque ?
04:50 C'est même la seule idée intelligente que j'ai entendue.
04:52 Écoutez ce que disait M. Delaporte, député du Parti Socialiste.
04:57 On a une proposition de loi qu'on a rédigée avec les députés socialistes,
05:01 avec notamment des mesures liées à l'assurance aujourd'hui des locataires
05:05 qui ne le sont pas.
05:05 En fait, quand on a des punaises de lit, on n'est pas assuré.
05:08 Eh bien, ça, ça aurait pu être décidé avant.
05:10 C'est quelque chose qu'on avait déjà mis dans le débat public.
05:12 Ça, c'est bien, mais il y a quand même un deuxième problème.
05:15 Il y a des marlous, comme dans tous les domaines.
05:17 Et donc oui, il y a des gens qui interviennent chez vous
05:20 pour traiter votre problème de punaise de lit et qui se comportent,
05:23 vous savez, comme ces serruriers, ça a dû vous arriver une fois, Bruce.
05:25 Serrurier, vous perdez vos clés à 23h, il y a un serrurier qui arrive
05:28 et vous demande 2000 euros parce que vous avez laissé les clés à l'intérieur.
05:31 Là, il y a des gens qui se comportent mal.
05:33 Mais pardon, il y a des lois.
05:35 Il y a des lois contre la fraude, il y a des lois contre l'escroquerie.
05:38 Il suffit de les appliquer.
05:39 Donc moi, je vais vous dire une chose.
05:41 Il y a une chose qui se développe plus vite dans ce pays que les punaises de lit.
05:44 C'est la démagogie, la démagogie.
05:46 Alors, je sais très bien ce que se disent les responsables politiques.
05:49 Plus on donnera l'impression d'être prêts à des préoccupations quotidiennes des gens,
05:53 plus on recueillera des lecteurs.
05:55 Non, tout ça est absolument faux.
05:57 Et puis, un dernier petit détail, petit détail.
05:59 J'ai souri l'autre jour en entendant Mathilde Panot proposer
06:03 un service public de lutte contre les punaises de lit.
06:06 Et vous savez qu'hier, toutes les oppositions se sont mises d'accord
06:09 pour refuser la création d'un service public de la petite enfance.
06:14 On parlait des crèches, on parlait de tous ces professionnels
06:17 qui demandent un service public.
06:18 Eh bien, toutes les oppositions se sont mises d'accord pour dire non à la proposition.
06:22 Pourquoi ? Parce qu'elle a été portée par le gouvernement.

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