• l’année dernière
Transcription
00:00 il y a toujours une partie réelle, il n'y a jamais 100% de VFX, 100% de nos décors sont réels,
00:05 il n'y a pas de fond vert, il n'y a pas de studio. On a essayé de travailler le réalisme de ces transformations.
00:10 C'est un père et son fils de 17 ans qui vivent dans un monde où les gens se transforment en animaux.
00:21 Et la maman est sur le chemin de devenir un ours.
00:24 C'est comment s'adapter à la différence, comment l'accepter ou pas.
00:29 Ça va dépendre des humains et c'est décrit dans le film comme dans nos sociétés actuelles.
00:32 C'est une idée qui m'a parlé tout de suite, j'ai trouvé évidente, hyper touchante.
00:36 C'est au carrefour de toutes mes envies d'écriture de ce moment-là.
00:40 J'avais envie de parler du corps, j'avais envie de parler de la différence, j'avais envie de parler de la transmission,
00:46 comment on transmet un monde à ses enfants, comment on essaie de réinventer un monde qui est détruit,
00:51 comment on revitalise un monde.
00:52 Plus largement, comment on peut explorer à travers un récit un peu nouveau
00:59 les relations qu'on a avec le reste du vivant, c'est-à-dire même au-delà des êtres humains.
01:03 Et j'avais l'impression que cette question-là de la mutation pouvait nous permettre d'aborder toutes ces thématiques
01:10 avec un prisme physique, concret, dans le corps des personnages.
01:14 Ça, j'y tiens beaucoup parce que c'est comme ça que j'envisage le cinéma, c'est vraiment à hauteur de personnages.
01:22 C'est vrai qu'il y avait quelque chose, moi je pensais beaucoup à ça avant le tournage, à inventer.
01:26 Comment ça survient, comment ça surgit, à quel moment, à quel degré, quelle manière.
01:32 Thomas Cailly m'a montré par exemple un film "La Mouche" de Cronenberg.
01:35 Le personnage est là dans une scène, il y a des lampes, il se met à taper les lampes comme une mouche.
01:40 Je me suis dit "Ah oui, c'est vrai", alors ça intervient aussi dans la manière de se comporter,
01:44 pas seulement les transformations physiques qui étaient faites par du maquillage.
01:48 J'ai pensé beaucoup aux animaux, j'ai pensé beaucoup aux loups, à quand est-ce qu'ils se déplacent,
01:52 quels muscles ils ont.
01:54 Donc on a fait un travail avec une chorégraphe aussi,
01:57 où on a pu vraiment explorer le corps et le ressenti.
02:01 On a trouvé des acteurs capables, des acteurs qui avaient soit des corps, soit des compétences particulières.
02:06 Ils se sont exercés et on a essayé de faire tout ce qu'on pouvait avec ça.
02:10 Quand il y avait une limite à ça, on les a aidés avec les instruments du cinéma,
02:14 des prothèses, des câbles, des doublures. Une fois que ça, on n'y arrivait plus, on les a aidés avec des VFX.
02:21 Mais en tout cas, on est toujours parti de ce centre-là.
02:22 Ce qui fait qu'à l'écran, il y a toujours une partie réelle.
02:25 Il n'y a jamais 100% de VFX, 100% de nos décors sont réels.
02:29 Il n'y a pas de fond vert, il n'y a pas de studio.
02:31 Pour la maman, à ce moment-là, c'était une espèce de créature qu'ils avaient construite.
02:39 Donc vraiment beaucoup de travail d'effets spéciaux, mais en réel.
02:43 À l'intérieur, il y avait un gars avec une télécommande,
02:46 donc il faisait bouger les yeux, mais c'était très très très très travaillé.
02:50 Et puis un coup, quand on l'a en entier, c'est de l'animation.
02:54 Aussi de l'animatronique, c'est télécommandé.
02:57 Le savoir-faire français est hyper en pointe là-dessus.
03:00 Il y a des ateliers de MFX, de make-up, de prothèses qui sont parmi les meilleurs au monde,
03:05 qui travaillent sur des productions internationales.
03:07 Donc il y a un savoir-faire qui est brillant.
03:09 On en a bien évidemment bénéficié.
03:11 Ensuite, la question, c'est de partir de nos personnages,
03:16 être dans le point de vue de nos personnages, filmer le plus en réel possible.
03:22 Et puis, il y a aussi ce truc d'hybrider les technologies.
03:25 C'est quelque chose qu'on a appris en le faisant.
03:27 J'ai vraiment l'impression que quand on mélange les techniques, l'effet est plus réel.
03:33 Et si on change la composition de cette recette de plan en plan, c'est encore mieux.
03:37 Donc l'idée, c'est d'avoir des effets hybrides qui mutent à l'intérieur même de la séquence.
03:42 Comme ça, l'œil n'a pas le temps de s'apercevoir du truc.
03:46 Faut pas avoir peur.
03:48 [Cri de femme]
03:51 Maman !
03:53 [Cri de femme]
03:55 [Musique]
03:57 Merci à tous !
03:59 [SILENCE]