« Aux temps du sida », la nouvelle exposition du MAMCS !

  • l’année dernière
La nouvelle exposition du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, « Aux temps du sida », ouvre ses portes le 6 octobre pour quatre mois.

Visite en avant-première et en images avec Estelle Pietrzyk, conservatrice en chef du MAMCS et commissaire de l’exposition.

Et pour en savoir plus sur les liens entre arts et santé, retrouvez ici le Grand format publié dans Strasbourg Magazine du mois d’octobre : https://urlz.fr/nRr7

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Transcript
00:00 Je ne suis pas en train de donner un cours sur l'histoire du VIH.
00:03 On est en train de faire une exposition avec des propositions artistiques.
00:07 Néanmoins, cette espèce de galerie, ce couloir du temps,
00:12 nous permet d'avoir le pluriel qui fait le titre de l'exposition,
00:17 les temps du Sida, les entrelacs et les différents récits.
00:21 On va globalement remonter le temps.
00:33 On part de 2023 et on remonte 40 ans.
00:36 Il y a des œuvres, Hervé Dirosat qui peint le virus.
00:39 Il y a des vestiges, des petits badges.
00:42 Ça, c'était des choses qui étaient brandies dans la rue.
00:45 En fait, c'est vraiment les poncartes qui ont accompagné l'enterrement,
00:49 que Clousevelet avait voulu politique.
00:52 Et donc, tous ses amis, ses compagnons, compagnes de lutte,
00:56 brandissent ce panneau "Clousevelet, mort à 30 ans".
00:59 Une de Paris Match.
01:00 Les filles pleuraient dans la cour de récré quand Albert Deleuge
01:03 décède des suites du Sida.
01:04 Jean-Luc Lagarce raconte ça dans son journal.
01:06 Un mannequin, un top model est mort.
01:08 Il était très célèbre, on le voyait partout depuis des années,
01:12 pour les publicités très belles.
01:13 Il s'appelait, j'ai noté, ça Albert Deleuge.
01:16 Il est mort du Sida à 32 ans.
01:18 Et cette beauté engloutie,
01:20 sans que je sache pourquoi ou ne veuille le savoir,
01:22 me bouleverse totalement.
01:23 Avoir 20 ans ou 25 ans, au milieu des années 80,
01:29 voir des gens qui n'atteignent pas 30 ans,
01:31 quand on sait qu'il n'y a pas de solution,
01:33 eh bien, beaucoup vont faire œuvre en fait.
01:35 Comment on résiste ?
01:36 Et résister, parfois, ça peut être rire,
01:37 ça peut être prendre de la distance.
01:40 Le collier cicatrice marche avec une vidéo.
01:46 C'est l'Europride de 97,
01:48 et on a plus de 270 visages,
01:49 jeunes, vieux, hommes, femmes, gays, hétéros, etc.,
01:52 qui portent ce collier.
01:53 Alors, ils sont tous assez réjouis,
01:54 parce qu'en 97, c'est après l'arrivée des trithérapies.
01:57 Donc, vivre avec le vieux, ce n'est pas la même histoire.
01:59 Mais les artistes, dont Jean-Michel Otoniel,
02:02 qui organise cet événement,
02:04 disent "on n'oublie pas, on est marqué à vie,
02:06 on a une cicatrice".
02:07 Là, on a une grande section sur la thématique du sang et des humeurs,
02:10 avec cet espèce de morceau de bravoure
02:13 sur l'hygiénéologie du Sida, par Fabrice Hibbert,
02:16 jusqu'à la terrible fin entre riches et pauvres.
02:18 L'accès au traitement, il n'est pas égalitaire,
02:20 en fonction de l'endroit où on se trouve sur le globe.
02:22 Michel Journiac, qui travaille avec son sang depuis longtemps,
02:25 qui nous parle d'un billet de sang,
02:27 mais un billet de sang avec du sang en-dessus,
02:29 c'était aussi le prix au moment de l'affaire du sang condamné.
02:33 Ça a occasionné effectivement ce scandale absolu.
02:44 Les grands titres que vous avez, c'est les titres de section.
02:47 Je sors ce soir le titre d'un livre de Guillaume Dustan.
02:50 On va sortir avec lui,
02:51 parce que sortir, c'est la nuit, c'est s'exposer.
02:53 J'ai choisi trois extraits.
02:55 On va passer comme ça de l'individu,
02:57 Mauvais Sens, c'est Denis Lavant,
02:59 qui court comme un dératé dans un long plan séquence chez Carax,
03:03 au collectif, avec 120 matements.
03:06 Il y a le moment de silence absolu, où ils sont tous étendus.
03:09 Et qu'est-ce qu'ils font après, comme ils faisaient à chaque fois ?
03:11 Après, on va en boîte et on danse.
03:13 "All day long, they all look like haters
03:17 Alone on a platform,
03:18 The wind and the rain understand"
03:22 C'est une expression qui met à contribution le corps du visiteur.
03:25 C'est tous ces destins que je trouve très intéressants.
03:36 C'est le portrait de l'écrivain Hervé Guibert,
03:38 qui a été un des visages du sida à la télévision.
03:42 Yvonne Bhabie l'engage à 23 ans pour écrire sur la photographie,
03:46 parce qu'il n'y avait pas de rubrique photo dans le monde.
03:47 Dominique González-Foster était amie d'un artiste
03:50 qui s'appelait Félix González-Torres.
03:53 Et donc, elle a imaginé de lui dédier une chambre.
03:56 Les deux petits réveils, ils sont un écho à ce que vous avez vu un peu plus tôt,
03:59 il y avait des horloges.
04:00 C'est "Two lovers", c'est une œuvre de González-Torres.
04:03 C'est les deux cœurs qui, à un moment, vont se désaccorder.
04:06 Je trouvais intéressant de faire ces liens.
04:08 Et c'est là où sont les entrelacs, notamment dans l'exposition.
04:12 C'est ramifier des différentes histoires.
04:15 Si on arrive à entrelacer aussi avec notre époque et notre contexte,
04:19 on aura réussi un truc, je crois.
04:23 Sous-titrage ST' 501
04:25 ...

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