L'invité de 7h45
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00:00 Et sur France Bleu, L'Or Océan et France 3, à Pays de la Loire, l'invité de 7h45,
00:04 c'est Jean-Claude Lemasson, maire de Saint-Aignan de Grandlieu.
00:07 Bonjour.
00:07 Bonjour.
00:08 Bonjour à vous, merci d'être là Jean-Claude Lemasson.
00:10 Clément Bolle, le ministre des Transports sera à Nantes dans la matinée pour vous expliquer,
00:14 à vous élus locaux, le choix du gouvernement de temporiser une nouvelle fois, on va dire ça comme ça,
00:19 sur la rénovation de l'aéroport après l'abandon de Notre-Dame-des-Landes.
00:22 Cette rénovation promise, c'était le lot de consolation.
00:26 Est-ce que Nantes s'est fait avoir ? C'est comme ça qu'on pose la question à nos éditeurs ce matin.
00:30 Je pense d'une certaine manière.
00:32 Je pense d'une certaine manière, puisque l'ensemble des hypothèses qui avaient été travaillées
00:37 pendant la période de médiation, avec les trois médiateurs et ensuite le haut fonctionnaire,
00:43 n'ont pas abouti à un choix de territoire.
00:45 Donc nous avons subi le choix de 2018 puis de 2019, d'octobre 2019.
00:51 Choix de territoire, c'est-à-dire de ne pas aller le faire ailleurs.
00:53 Ne le faire ailleurs d'une certaine manière et le faire autrement.
00:56 A partir du moment où la décision a été prise de ne plus déménager,
00:58 on avait suggéré un certain nombre d'hypothèses et ces hypothèses n'ont pas été retenues.
01:02 Elles ont été envoyées d'un revers de la main par les services de l'État.
01:05 Est-ce que vous entendez l'argument qui dit que l'appel d'offres aurait été attaquable juridiquement
01:10 parce qu'entre-temps le projet a changé, il n'y a plus l'agrandissement de la piste, on y reviendra.
01:14 Un seul groupe avait répondu. Ou est-ce que pour vous tout ça, c'est des arguties qui ne servent à rien ?
01:18 Je pense que c'est la réalité. Pour avoir un peu fait de code marché public,
01:22 il y avait une fragilité juridique vraisemblablement et plus une problématique de non-concurrence réelle.
01:28 Je pense que quelque part, moi je m'y attendais toujours.
01:31 Le point positif quand même, ça reste pour vous en tout cas, vous allez me confirmer,
01:35 c'est l'abandon de cette histoire de pistes qui devait être rallongée de 400 mètres, c'est ça ?
01:39 C'est ça, effectivement.
01:40 Et vous, vous n'en vouliez pas sur votre commune ?
01:42 On n'en voulait pas, effectivement.
01:43 C'était parmi les hypothèses de travail que nous avions mises sur la table
01:46 avec un argumentaire que nous avions développé à plusieurs reprises,
01:49 y compris à toutes les personnes qui sont venues en médiation, en discussion, en concertation, diverses et variées.
01:54 Et il se trouve effectivement que ce venait de manière très très forte
01:58 d'impacter l'intégrité de la commune et il était hors de question...
02:02 Parce que vous êtes en bout de piste. Pour ceux qui n'ont pas la carte en tête,
02:04 Saint-Étienne-en-Grand-Lieu, c'est au bout de la piste.
02:05 C'est au bout de la piste. Le bourg de Saint-Étienne-en-Grand-Lieu est à peu près 1200 mètres
02:08 de l'axe de la piste, enfin du toucher de piste.
02:11 Et donc vous réduisez de 400 mètres, vous voyez bien effectivement la très grande proximité par rapport au bourg.
02:17 Mais ce projet qui est resté dans les cartons pendant quelques années,
02:21 il a conditionné aussi la manière dont vous pensiez l'aménagement de votre commune.
02:25 Vous étiez un peu entre deux dos. Avec ou sans 400 mètres de plus, ce n'était pas la même chose.
02:28 Exactement. Et puis on va l'être encore pendant un long moment,
02:31 parce qu'on va d'abord demander au ministre ce qu'il en est précisément de ces 400 mètres,
02:35 parce que ces différentes interviews pour l'instant ne donnent pas une idée très nette
02:40 de cette décision. Et donc on va rester dans un temps très transitoire,
02:45 avec une vraie difficulté de construction, non pas d'habitat, mais de construction tout court de la vie.
02:50 Puisque nous sommes aujourd'hui dans une étude stratégique pour savoir comment nous allons redessiner la commune
02:55 du fait du maintien de l'aéroport, qui vient rebattre l'écart de manière très forte.
02:59 Et on est encore dans un temps d'incertitude qui va durer très longtemps.
03:03 Et qui va repartir pour plusieurs années vraisemblablement. Vous l'avez appris comment cette histoire ?
03:07 C'est le Figaro qu'il a sorti sur son site internet jeudi soir à 20h.
03:10 Vous l'avez appris avant ? On vous a passé un coup de fil ?
03:13 Non du tout, pour tout vous dire, un petit clin d'œil à mon épouse.
03:16 C'est mon épouse qui m'a dit "je viens de lire le Figaro, est-ce que tu as vu ça ?"
03:19 C'est intéressant. Vous le direz ça peut-être au ministre ?
03:22 Oui, je pense que c'est une forme de considération un peu déplacée, on va dire, des choses comme ça.
03:28 Dans quel état d'esprit vous êtes-vous ce matin ?
03:30 Ça fait 3-4 jours que le dossier est maintenant à nouveau ouvert sur la table.
03:34 Vous êtes calmé, vous êtes en colère ?
03:37 En colère, enfin la colère un peu froide on va dire, parce que ce n'est pas d'aujourd'hui que nous sommes en colère.
03:41 Regarde quand même du fait principal que la démocratie a été bafouée,
03:45 et notamment la consultation référendaire de juin 2016.
03:48 Ça c'était le premier temps de colère.
03:50 C'est effectivement l'abandon de Notre-Dame-des-Landes.
03:53 Puis ensuite l'arrêt du chantier, puisque ce n'était plus un projet, c'était un chantier.
03:56 Le contrat a été signé depuis décembre 2010, je le rappelle, quand la décision a été prise.
04:00 Puis un troisième temps avec le maintien dans l'axe, et avec une extension en octobre 2019.
04:05 Donc ça fait 3 temps, je crois que j'ai dépassé le stade de la colère aujourd'hui.
04:09 Pour autant, moi je suis plutôt dans le sens de vouloir travailler.
04:12 Je suis toujours disponible pour mettre sur la table l'ensemble des idées
04:17 et des arguments nécessaires pour faire avancer le sujet.
04:21 Parce qu'il y a quand même un vrai sujet, c'est que l'aéroport aujourd'hui est complètement désué.
04:25 On a entendu vos interlocuteurs et auditeurs ce matin.
04:28 On a vu le reportage de Colette Mollard à 7h30 auprès des personnels
04:31 qui racontent même qu'ils vivent dans des structures type algéco-provisoire
04:35 qui sont amenées à durer plus que de raison avec un accueil des passagers pas toujours au rendez-vous.
04:39 C'est ce qu'ils décrivent, eux en tout cas.
04:41 C'est ce qu'ils décrivent, ça c'est le côté voyageurs.
04:43 On a aussi l'accessibilité de la plateforme avec la problématique des parkings.
04:47 On a aussi la problématique des aéronefs qui ne sont pas aujourd'hui
04:51 dans des bonnes conditions d'exploitation.
04:53 Il suffit de voir les tours que certains opèrent au-dessus de Marmoutier ou Laroche-Orion
04:56 pour attendre de pouvoir atterrir le soir.
04:58 - Avec des fois, dès qu'il y a un peu de vent, ou suivant comment ça tourne,
05:01 des avions qui sont déportés ailleurs.
05:03 - Exactement, avec une vraie problématique sur l'objectif de décarbonation du transport aérien
05:09 pour les compagnies aériennes et l'objectif de l'État.
05:12 - Justement, puisque vous évoquez cet argument aussi,
05:16 en tout cas cette taxe de la préservation de l'environnement,
05:18 on est à une époque où le transport aérien est questionné dans la société
05:21 et des élus écologistes, notamment ici sur la métropole,
05:24 se sont réjouis que l'État renonce à cette rénovation.
05:27 Est-ce que vous entendez ce message-là, ou est-ce que pour vous il est inaudible ?
05:31 - Moi je l'entends, mais je le décris de manière un peu différente.
05:34 On a la nécessité effectivement de se poser la question
05:38 de ce que l'on souhaite comme outil de développement
05:41 pour la grande région ouest de la France,
05:43 qui est très très loin du baril centre européen.
05:45 Donc nous avons besoin effectivement de ces éléments.
05:47 On a besoin d'un outil.
05:49 Maintenant, de quelle manière le dimensionner ?
05:51 C'est toute la question.
05:52 Certains parlent de plafonnement, moi je parle plutôt d'encadrement.
05:55 Il s'agit effectivement de se dire quels sont les besoins
05:58 du bassin de vie aujourd'hui nantais
06:00 et qu'est-ce que l'on doit mettre en face de ces besoins.
06:02 - Merci en tout cas Jean-Claude Lemarçon d'être venu
06:05 avec votre colère froide et votre calme olympien ce matin dans ce studio
06:09 nous éclairer. On attend évidemment maintenant les explications
06:12 et le détail de ce que dira Clément Bolle,
06:15 le ministre des Transports dans la matinée.
06:17 Puis on vous passera sans doute un petit coup de fil
06:18 pour voir comment vous réagissez après ces annonces.
06:20 Vous êtes le maire, je le rappelle, de Saint-Aignan-de-Grandlieu.