• l’année dernière
Après les blessures en série chez les pros, on se questionne sur la sécurité des joueurs, notamment en amateur des enfants qui pratiquent le rugby, avec le co-président du RC Saudrune à Cugnaux, Laurent Labau. Il est responsable de l'école de rugby, des jeunes et des féminines.
Transcription
00:00 C'est le quart d'heure toulousain, est-ce que ça vous fait peur, ces blessures au rugby ?
00:03 On attend vos appels ce matin, 05 34 43 31 31,
00:07 notamment si vous êtes parent, est-ce que ça vous fait peur pour mettre vos enfants éventuellement au rugby,
00:11 pas très loin de chez vous ? Parce qu'on ne parle que de ça, depuis 15 jours, la fracture à la mâchoire d'Antoine Dupont,
00:16 son incroyable retour, que pensez-vous de tout ça ?
00:19 Notre invité ce matin, c'est le co-président du club de la Sauderune au sud de Toulouse, à Cugnot.
00:23 Bonjour Laurent Labeau.
00:25 Bonjour.
00:25 Merci d'être avec nous en studio ce matin sur France Bleu et sur France 3.
00:29 Vous êtes aussi en charge de l'école de rugby à la Sauderune.
00:32 Déjà, Antoine Dupont, qui revient aussi vite en entraînement.
00:34 Vous n'êtes pas médecin, mais ça vous inspire quoi ?
00:38 Ça nous inspire un petit peu.
00:41 On sait que le staff médical est super construit, donc pas d'inquiétude.
00:46 S'ils le font revenir, c'est qu'il aura toutes ses capacités et il n'y aura pas de souci.
00:50 On fait confiance au médecin.
00:52 Mais le commun des mortels, il ne reviendrait jamais aussi vite.
00:56 Pour avoir un rendez-vous avec un médecin et être pris en charge,
01:00 il aura déjà passé les quatre semaines.
01:03 Donc oui, en prenant les choses rapidement, on peut revenir aussi rapidement.
01:07 Je pense qu'aujourd'hui, tous les médecins de France se sont mis au chevet d'Antoine Dupont
01:11 et de ce 15 de France pour lui donner toutes les clés pour pouvoir réussir
01:17 et aller le plus loin possible dans cette compétition, on l'espère.
01:20 Un retour aussi rapide, est-ce que finalement c'est un bon exemple pour les jeunes ?
01:24 Parce qu'effectivement, le rugby, on dit que c'est l'école de la vie,
01:26 on tombe, on se relève, mais là quand même, il y a des limites.
01:28 C'est une fracture à la mâchoire, ce n'est pas rien.
01:30 Et là, on revient très vite, on sent qu'il y a une pression pour jouer.
01:34 Il y a une pression.
01:35 Alors après, avec les enfants, on est loin un petit peu de tout ça.
01:38 Il ne faut pas confondre le rugby pro et le rugby dans nos écoles.
01:42 Aujourd'hui, il y a deux rugbys.
01:45 On ne peut pas comparer les deux rugbys.
01:48 Aujourd'hui, chez les petits, c'est l'éducatif.
01:50 On est là pour prendre du plaisir.
01:51 On ne parle pas trop de réussite, de gagner.
01:54 On est vraiment sur du plaisir.
01:57 Après, le Cadence de France, on est vraiment sur des notions pro, de résultats.
02:01 Et derrière, il y a des enjeux économiques aussi.
02:04 Donc, on ne peut pas traiter les sujets de la même façon, je pense.
02:08 Pourquoi il y a deux rugbys ?
02:09 Parce que niveau médical aussi, c'est complètement différent ?
02:11 Oui, alors le suivi qu'il y a chez les pros est ultra pointu.
02:17 Chez les petits, aujourd'hui, déjà c'est un rugby qui est sans contact jusqu'à 10 ans.
02:24 Donc, on n'a pas autant de blessures qu'on peut avoir chez les pros.
02:28 Le top 14 aujourd'hui ne ressemble pas du tout au rugby amateur dans les écoles de rugby.
02:32 Ne serait-ce que par les plaquages, puisqu'aujourd'hui, on doit plaquer en dessous de la ceinture,
02:36 même en fédéral 3.
02:37 Donc, on n'a pas les mêmes chocs, on n'a pas la même vitesse.
02:40 Donc, médicalement, on n'a pas les mêmes blessures, les mêmes collisions.
02:44 Vous qui nous écoutez, qui nous regardez sur France 3 Occitanie, 05 34 43 31 31,
02:50 vous avez peut-être un avis là-dessus.
02:52 On a des messages sur la page Facebook.
02:54 Il y a Fanny qui dit "Mes enfants ont fait du rugby et c'est le sport le plus discipliné,
02:57 le plus respectueux que je connaisse.
02:58 Aucune crainte pour quoi que ce soit, juste de la bienveillance, de la camaraderie, de la solidarité.
03:03 N'hésitez pas à inscrire vos enfants, ils en ressortiront grands", nous dit Fanny.
03:06 Vous aussi, vous pouvez vous exprimer comme Sandrine de Cugnot, 05 34 43 31 31.
03:11 Bonjour Sandrine.
03:12 Bonjour.
03:14 On vous écoute.
03:16 Ça tombe bien parce que mon fils a joué au rugby à la Saudrune.
03:20 Et effectivement, moi j'ai eu peur comme toute maman, bien sûr, quand notre enfant rentre sur un terrain.
03:28 Mais le sport est tellement bénéfique pour les enfants.
03:33 Ça apporte beaucoup de valeur, c'est ça surtout que je voulais dire.
03:38 Peu importe que ce soit le rugby, le basket, etc.
03:42 C'est très important que nos enfants jouent et fassent du sport.
03:48 Et les parents, ça apporte beaucoup parce qu'au final, on partage aussi.
03:52 Donc moi non, ça ne m'a jamais fait peur que mon fils joue au rugby.
03:57 Même si des fois il casse un nez un petit peu, mais bon, ça fait partie du rugby.
04:01 Ça revient avec des bleus, ça revient avec des bleus.
04:03 Voilà.
04:05 C'est tout ce que je souhaitais dire.
04:07 C'est entendu.
04:09 Merci Sandrine, auditrice à Cugnot avec le coprésident du club de Cugnot qui est avec nous en studio, Laurent Labaud.
04:15 Est-ce qu'il y a des choses aussi qui ont changé sur la prise en compte de ces risques ?
04:21 Il y a Florent Grille, le nouveau président de la Fédération, qui disait il y a quelques jours dans les colonnes du Parisien
04:25 "Je ne ferai aucune concession sur la santé".
04:27 Est-ce que cette dimension santé, blessure, ça a changé aussi le rapport à la blessure ?
04:31 Ça a énormément changé. Il y a quelques années maintenant, je ne sais plus trop les dates,
04:37 mais il y a le protocole commotion avec le carton bleu qui est rentré en action.
04:41 On fait très très attention à la santé des joueurs.
04:45 Il y a un protocole quand on prend un coup à la tête, il y a une procédure à respecter, il faut aller voir un médecin.
04:51 Il y a des jours d'arrêt obligatoires si jamais il y a eu une commotion.
04:57 Les licences sont bloquées sur le site FFR dédié aux licences et aux feuilles de match.
05:03 Il y a eu un gros travail de fait et la santé c'est quand même la priorité au niveau de la FFR.
05:09 Mais ça depuis déjà de nombreuses années, avant que M. Grille arrive, il y avait déjà eu des actions de fait.
05:17 Est-ce que vous avez quand même senti des inquiétudes de la part des parents ou des enfants ces derniers temps,
05:21 avec ou sans la blessure d'Antoine Dupont ?
05:25 Non, pas trop. Quand on voit les affluences dans nos écoles de rugby, c'est plutôt le contraire.
05:31 Il y a l'équipe de France qui gagne, donc forcément ça fait venir du monde.
05:35 Le rugby a quand même fait un énorme travail.
05:37 Avec les différentes formes de jeux qui ont été aménagées chez les tout-petits, aujourd'hui ça draine énormément d'enfants.
05:45 Les mamans qui étaient plus ou moins inquiètes il y a une dizaine d'années sur le côté rugueux, violent,
05:51 aujourd'hui ça tend à disparaître.
05:53 Et pour montrer ça, on a de plus en plus de filles qui démarrent le rugby dans nos sections.
05:59 Les babies, les moins de 6, on a beaucoup de filles qui démarrent aussi à cet âge-là.
06:03 Ça veut dire que le rugby fait beaucoup d'efforts et on est prêt à accueillir tous les enfants dans de bonnes conditions de pratique.
06:11 Pour vous, il y a un effet Coupe du Monde, ça se sent chez les nouveaux licenciés chez vous.
06:15 C'est un petit peu énorme, ça a été un petit peu le tsunami ce début d'année.
06:19 Nous sur le club de la Sauderune, on a fait un bond dans les inscriptions, un chiffre chez les babies.
06:24 Il y a 3-5 ans, on avait 25 enfants l'année dernière, là on est sur 47 enfants.
06:29 Et on doit jongler pour pouvoir accueillir bien sûr tout le monde, mais c'est pas simple.
06:34 Donc s'il y a des bénévoles qui sont devant leur télé ou à la radio qui nous écoutent,
06:39 on les invite à nous rejoindre dans tous les clubs de l'Otterhorn.
06:42 - Pas seulement à la Sauderune, à Cugnot.
06:45 - Merci, le message est passé. Merci Laurent Labeau d'être venu en direct ce matin sur France 3.
06:49 Bonne journée à vous.
06:50 Conclusion, Denis nous dit sur la page Facebook, dans tous les sports, il y a des risques comme dans la vie de tous les jours.
06:54 Continuez le débat si vous le souhaitez au 05 34 43 31 31 et aussi sur la page Facebook de France Bleu Occitanie.

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