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00:00 Cette semaine, je me suis décidé.
00:02 Je me devais d'y aller, retourner à Sochaux pour constater l'ampleur des dégâts.
00:07 La saison dernière, le FCSM a terminé 9ème de Ligue 2.
00:11 Une saison ratée, bien loin de l'objectif de remonter en Ligue 1.
00:15 Mais la véritable catastrophe, elle s'est déroulée dans les coulisses du club.
00:19 Mauvaise gestion financière et retoquée par la DNCG,
00:23 cet été, Sochaux a bien failli se débrouiller.
00:27 On parle même de 5ème division, c'est ça ?
00:30 C'est la finale 3.
00:32 Imagine, Kevin, t'as été en fin de formation, tu sais comment ça se passe.
00:35 Tu vois ton père et ta mère qui arrivent et qui vont se faire dire
00:38 "ben non, finalement, votre gamin peut partir ou il peut aller,
00:41 ou en fin de compte, on va pas le garder."
00:43 C'est dramatique.
00:45 Pour moi, c'est tuer une institution, mais c'est tuer des rêves de gosses.
00:48 Ça date, ça.
00:52 C'est un peu comme un film, un peu comme un film.
00:55 - Et comme hier. - Ça date, ça.
00:57 - Oulah, j'étais jeune ? - 2017.
00:59 2017, donc ça fait 6 ans.
01:01 C'était quand on a fait le match des Anciens, non ?
01:03 - Oui, c'est ça. - Parfait.
01:05 - Merci, Damien. - Avec plaisir.
01:07 Tu vois, c'est ça qui est bien ici.
01:08 C'est que tu rentres, les gens, ils donnent reconnaissance.
01:10 Ils savent qui t'es, ils connaissent tous les visages de toutes les personnes qui ont joué ici.
01:14 - Ça, c'est plaisir de vous revoir, Abonnel. - Merci, c'est gentil.
01:16 - Vous allez bien ? - Oui, super.
01:17 Oh Damien, ça me fait plaisir.
01:19 - Ça, c'est la fidélité. - Ça va ?
01:21 - Oui, ça va. - Ça, c'est la fidélité. C'est un vrai supporter, ça.
01:24 Damien, les gens !
01:26 La situation m'a révolté. J'ai même eu peur.
01:29 Alors il a fallu agir.
01:31 Pour aider, j'ai offert mon maillot qui a été mis aux enchères.
01:34 Je profite de ma venue ce soir pour le remettre à David, un finel supporter qui l'a remporté.
01:39 - Voilà, Authentic. - Ouais, ouais, ouais.
01:42 Ça faisait chaud au cœur de voir des Anciens qui étaient...
01:45 Qui soutenaient encore pas mal le club comme ça, malgré...
01:48 C'est important, je pense. J'ai toujours dit ici, j'ai passé les 5 plus belles années de ma carrière.
01:52 Humainement, sportivement, on fait la réunion d'avant-match.
01:56 On nous annonce 8 500, 10 000 personnes pour un match national un lundi soir.
02:00 Cette période a renforcé l'amour et la passion autour du club.
02:05 8 700 personnes en tribune ce soir. C'est l'affluence moyenne pour un match de Ligue 2.
02:09 Être au bord de cette pelouse me procure beaucoup d'émotions.
02:12 Ça me rappelle beaucoup de souvenirs. Je me dis aussi que ce public mérite mieux.
02:15 Dans quelques minutes, Sochaux reçoit Rouen.
02:17 Je vous emmène au cœur du club pour comprendre comment Sochaux a survécu
02:21 et surtout, et c'est le plus important, comment Sochaux vivra.
02:25 Sochaux ! Sochaux ! Sochaux !
02:29 Sochaux ! Sochaux ! Sochaux !
02:33 Sochaux ! Sochaux ! Sochaux !
02:37 Sochaux ! Sochaux ! Sochaux !
02:41 Sochaux ! Sochaux ! Sochaux !
02:44 Sochaux ! Sochaux ! Sochaux !
02:57 Sochaux ! Sochaux ! Sochaux !
03:26 Bonjour Oswald, merci de nous recevoir dans cette magnifique Antre,
03:30 qui est le stade Bonal.
03:31 On se retrouve un lendemain de défaite.
03:33 C'est compliqué, à Bonal, toujours pas de victoire.
03:35 Est-ce qu'on y voit quand même des motifs de satisfaction en tant qu'entraîneur
03:38 ou est-ce qu'on reste sur la déception de la veille ?
03:41 C'est vrai que quand on perd, la déception prend souvent le dessus.
03:46 Au résultat, maintenant, comme je le disais avant le match,
03:48 on est encore dans des périodes où on a besoin de voir du contenu,
03:52 de voir des axes de progrès, parce qu'on a une intersaison délicate
03:56 et l'équipe est en construction.
03:57 Hier, on a eu une bonne première demi-heure qui, je pense,
04:00 aurait dû nous permettre d'ouvrir le score.
04:02 Ça a été plus difficile en deuxième, on n'a pas su trouver les solutions.
04:05 Donc on est déçus du résultat, mais on est sur le bon chemin, je pense.
04:09 On le sait, le club a vécu un moment difficile.
04:12 Finalement, c'est un soulagement de pouvoir évoluer aujourd'hui en 3e division.
04:15 C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de temps, des temps différents.
04:17 Le premier, ça a été de sauver le club de la Ligue 2.
04:20 Ensuite, c'était de sauver le club tout court.
04:22 À un moment donné, il n'y avait plus de club.
04:30 On a été mis en disponibilité, on était chez nous.
04:32 On a vu les championnats reprendre sans nous
04:34 et on avait beau avoir échafaudé des plans avec des joueurs pour la Ligue 2,
04:38 des joueurs pour le National, on était à l'arrêt.
04:41 Le National a été accueilli comme un soulagement, quasiment comme une renaissance.
04:47 Malgré tout, il a fallu se mettre au travail très vite
04:49 et la réalité de la compétition nous a rattrapés.
04:52 Il a fallu construire l'effectif qui est là actuellement.
04:54 Je me suis mis au service des joueurs et plus du club,
04:57 parce qu'il n'y avait plus de projet club,
04:59 pour me dire qu'en fait, s'ils trouvaient un club,
05:01 il fallait qu'ils soient prêts à continuer leur passion.
05:04 Ils avaient fait des sacrifices pour en arriver là.
05:06 Mon rôle, c'était vraiment d'éducateur pur.
05:09 T'es arrivé ici avec le projet Ligue 2,
05:11 forcément de reprendre cette équipe en main en 2e division française.
05:16 Il y a le National qui est arrivé.
05:18 Est-ce qu'il y en a qui ont essayé de venir à la pêche te concernant
05:22 et à essayer de t'offrir un autre poste que celui qui t'était destiné,
05:26 en sachant que peut-être tu n'allais même pas entraîner au final de cette saison ?
05:30 En fait, dans la période de latence où on n'avait plus de club,
05:32 où on était à la maison, il y avait des appels, des prises d'intérêt,
05:35 mais dans des clubs qui envisageaient déjà de peut-être changer d'entraîneur,
05:38 alors que le championnat était à peine démarré.
05:40 Donc forcément, ce genre de scénario, ce n'est pas forcément des choses qu'on écoute,
05:44 parce que ce n'est pas le bon moment.
05:47 J'ai été vraiment très concentré.
05:50 Mon attention n'était vraiment que sur le club de Sochaux.
05:52 Après, je t'avoue que quand le coup près est tombé,
05:56 il y avait une joie générale d'être au National.
05:58 Moi, je me suis dit que je n'étais pas venu pour ça à la base.
06:01 Il va falloir que tu armes ta patience,
06:03 que tes exigences du quotidien soient aussi revues à la baisse.
06:07 Il y a des choses concrètes, les déplacements, ce n'est pas toujours facile.
06:11 Mais c'est un championnat que j'ai connu il y a quelques années,
06:15 qui a évolué, qui a changé.
06:17 Malgré tout, quand tu es hier soir dans le stade, tu l'as vu, vous l'avez vu,
06:20 on n'a pas l'impression d'être au National.
06:22 C'est un club qui respire le football.
06:24 Je mesure la chance que j'ai d'être ici, dans ce club, avec ces structures-là,
06:29 avec un club qui a une histoire, qui fait partie du patrimoine du foot français.
06:32 Je mesure tout ça et je me dis que je ne suis pas malheureux
06:35 et que je dois le rendre parce qu'on m'a fait confiance.
06:38 Jean-Claude Plessis est revenu.
06:40 C'est la figure du football socialien, du football faucontois.
06:44 Président, vous allez bien ?
06:46 Ça va ?
06:47 Pour toi, c'est aussi un gage de sécurité dans le travail.
06:50 Quelle est ta relation avec le président ?
06:53 C'est quelqu'un que je découvre, que je ne connaissais que sur l'aspect médiatique.
06:56 Évidemment, quelqu'un de très connu et qui avait une manière…
06:59 C'est un personnage.
07:00 C'est toujours un plaisir de discuter avec lui.
07:02 On le voit dans le bureau, on discute, il est plein d'humour.
07:04 Il est très vive d'esprit, il voit les choses.
07:06 On voit qu'il a une grosse expérience.
07:08 Expérience des hommes, expérience de vestiaire.
07:10 Et ça, c'est indéniable, on le voit tout de suite.
07:13 Il est captivant, ses prises de parole devant le groupe sont toujours très réussies.
07:17 Il est très engagé en étant détaché parce qu'il a l'expérience.
07:21 C'est la panache des gens qui ont de l'expérience.
07:23 J'ai une relation très proche avec lui et je pense que pour le club de Sochaux,
07:26 c'est une très bonne chose qu'il soit revenu parce qu'il fédère les gens autour du projet.
07:30 Ça m'a fait plaisir de parler football avec Oswald.
07:32 Et je comprends qu'il a passé un été très compliqué lui aussi
07:35 et qu'il a encore beaucoup de travail.
07:37 Ce qui me rassure, c'est qu'il sera épaulé par un homme de confiance et d'action
07:40 qui lui tiendra parole.
07:42 Jean-Claude Plessy, le président emblématique de ce club.
07:45 Lui qui m'avait fait signer ici il y a 15 ans.
07:47 Damien, quelle surprise !
07:49 Tu vas bien ? Je suis content de te voir depuis le temps.
07:52 J'ai préparé un petit salon.
07:54 Très bien, j'adore.
07:56 Il est vraiment confort.
07:58 Je voulais savoir, tout simplement, sur le début de cette interview,
08:01 dans quel état d'esprit vous êtes aujourd'hui ?
08:04 Ben écoute, malgré mon grand âge, je suis en pleine forme.
08:07 Et puis, cette aventure, c'est une aventure.
08:11 Et je suis au haut de la vie.
08:13 Ça change mes habitudes.
08:15 J'étais tranquille en Bretagne avec mon petit club de R2.
08:18 Tout allait bien.
08:20 Et puis il y a eu cette affaire.
08:22 J'ai pris ça tellement à cœur que j'ai voulu sauver le club que j'aime.
08:26 J'ai passé 10 ans ici avec un certain plaisir et succès.
08:31 Donc je ne pouvais pas être insensible à ce qui se passait ici.
08:34 Moi, je faisais partie des gars qui soutenaient Romain Peugeot.
08:39 Et quand ça n'a pas marché, parce que moi j'étais très heureux,
08:42 je disais "un Peugeot, le arrière-petit-fils va reprendre le club
08:47 que son arrière-grand-père avait créé".
08:49 C'était formidable. C'était une telle histoire.
08:51 Quand il a annoncé qu'il déposait le bilan, ça m'a fait un choc.
08:56 Parce que je ne sais pas s'il se rendait compte
08:58 de ce qu'il y avait derrière le dépôt de bilan.
09:00 Et puis quand j'ai vu des images des gosses
09:04 que les parents ont récupérés au centre de formation,
09:06 là je m'en suis fait pleurer. J'ai pleuré en me disant "mais qu'est-ce qui se passe ?"
09:10 Et j'ai appelé Pierre Ventier, j'ai dit "qu'est-ce qu'on fait ?
09:13 On continue ? On reprend le truc ?"
09:17 Il m'a dit "écoute, je suis en traite, mais pour ce show, je ferai n'importe quoi".
09:22 Et bien j'ai dit "viens, on va faire n'importe quoi".
09:24 Le président Plessis repart à l'aventure.
09:26 Avec Pierre Ventier, le président délégué, il forme un duo à toute épreuve.
09:30 Il repart de zéro pour refaire un tout nouveau dossier,
09:33 à présenter à la DNCG, afin de revenir en national et éviter le dépôt de bilan.
09:37 Le faux columne de ce show appartient au franc-comptoir.
09:40 Les Chinois s'en vont et c'est nous qui prenons.
09:42 On a refusé certaines propositions étrangères, de certains clubs étrangers.
09:47 On a refusé des propositions d'Arabie Saoudite, des trucs comme ça.
09:51 Je ne voulais pas de ça, je voulais qu'on soit des Sochaux.
09:54 Et puis la bonne nouvelle, c'est que c'est passé.
09:57 Alors tu aurais vu la foule qu'il y avait ici.
10:00 - Oui, j'ai vu les images.
10:02 - Si ils avaient pu vous porter, ils vous auraient pas.
10:05 - Ah ben ils nous ont portés.
10:07 J'ai dû embrasser des dizaines, des centaines,
10:12 et puis des selfies, des selfies des gamins, tout ça sur les genoux.
10:15 Et ça arrête, et ça arrête, et ça arrête, et ça arrête tout le temps.
10:18 Là je viens de vous rencontrer, j'avais 5 ou 6 selfies.
10:21 Les gens te disent "on les a sauvés", c'est ce qu'ils disent.
10:26 - La priorité c'était aussi de sauver ce centre de formation
10:29 qui est la marque de fabrique de ce club.
10:31 - Je vais te répondre.
10:33 À un moment donné on dit "on dépose le bilan".
10:36 Dans l'esprit des gens, déposer le bilan c'est de repartir en National 3.
10:41 Mais pour moi, c'est la fin du centre de formation.
10:44 Et si tu veux sauver le centre, il faut au moins rester en National 1
10:48 et tu conserves ton statut professionnel.
10:50 Si tu descends dans la N3, tu ne sais pas ce qui peut t'arriver.
10:53 Et j'ai bien expliqué à tous les gens qui travaillent avec moi
10:56 de sauver le centre de formation et de ne pas vendre du petit poulet.
11:01 Moi je n'ai pas envie de vendre des petits poulets de 17 ans.
11:04 Moi je veux avoir des gens du centre de formation qui démarrent.
11:07 J'en avais sur le terrain hier, et puis quand ils auront 23 ans
11:11 et qu'ils auront brilli avec nous, à ce moment-là on vend des coques de combat.
11:15 Tu vois c'est la différence, ce petit poulet et le coque de combat.
11:18 C'est ce qu'on a toujours fait.
11:20 Évidemment en faisant venir des joueurs complémentaires.
11:23 Parce que quand tu as des joueurs du centre de formation,
11:25 tu sais très bien que tu as joué avec nous.
11:27 Il faut quelques gars d'expérience qui les encadrent.
11:30 Il faut que le club redevienne ce qu'il était.
11:32 Alors on a tout notre temps.
11:35 Je ne veux pas brûler les étapes.
11:37 On va essayer de se maintenir cette saison en National
11:42 pour essayer de monter la saison d'après.
11:45 Pour les centaines du club, essayer d'être au moins en les deux.
11:49 Et si possible on est là.
11:51 Pour l'instant, la ligne 2 m'irait bien dans un premier temps.
11:56 Puis on verra après.
11:58 Allez hop !
11:59 Au revoir président, merci beaucoup.
12:01 Merci à vous.
12:03 En tout cas j'ai encore le droit d'accéder à toutes les courses civiques du stade, c'est cool.
12:10 C'est bien.
12:14 Tu arrives ici, tu avais le soleil.
12:16 Tu rentres dans cette pièce, tu avais le soleil.
12:18 Elle était ici, il n'y a pas de fenêtre, mais il y avait le soleil dans sa pièce.
12:21 C'était extraordinaire.
12:22 Moi j'adore être ici.
12:24 Je reviens chez moi, je ne suis pas bien.
12:25 Je viens ici, ça y est, je suis très bien.
12:27 Je dois être là, attends.
12:29 Regarde, en plus.
12:31 Ils sont tous là.
12:33 Regarde, il y en a 15 qui avaient signé, c'était ma tête.
12:35 Je t'ai dit, on avait une relation particulière.
12:38 J'avais une petite crête à l'époque.
12:40 C'est vraiment félice.
12:43 Ce sont des gens qui, dans un club, sont importants et qui auraient pu tout perdre par la bêtise
12:50 et la mauvaise gestion de certaines personnes.
12:53 Les étoiles se sont alignées et la bonne nouvelle est arrivée.
12:57 [Musique]