Un mini sous-marin russe, en mission secrète dans le Pacifique nord, est pris au piège dans le filet d'un bateau de pêche. Aussitôt, des équipes de secours sont mobilisées pour venir en aide aux membres d'équipage, avant que les réserves d'oxygène du submersible ne s'épuisent. Mais il n'existe que trois équipes de sauvetage dans le monde capables d'un tel exploit, et elles se trouvent à des milliers de kilomètres.
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00:00 Un sous-marin russe est pris dans un filet de pêche.
00:05 L'équipage se retrouve coincé à 200 mètres de profondeur.
00:09 Le moindre mouvement nous coupait le souffle.
00:14 La marine britannique fait tout son possible pour arriver à temps,
00:18 mais chaque minute qui passe épuise un peu plus les réserves d'oxygène.
00:22 Ça n'allait pas assez vite.
00:26 Voici le récit authentique de l'un des plus périlleux sauvetages de l'histoire des sous-marins.
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01:00 Russie, péninsule du Kamchatka, baie de Berezovaya, à 16 kilomètres des côtes.
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01:14 La marine russe s'apprête à lancer un petit sous-marin, le prise AS-28.
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01:23 Les sept hommes d'équipage profitent de leur dernière minute à l'air libre avant le début de la mission,
01:27 placée sous le commandement du capitaine-lieutenant Slava Milashevski.
01:31 C'était une plongée de routine. Ce n'était pas une première.
01:39 Elle n'avait rien d'exceptionnel.
01:42 L'ingénieur Gennady Belonin est le membre le plus âgé de cet équipage qui se connaît bien.
01:47 C'était des gens avec qui je travaillais depuis des années.
01:51 Les liens qui nous unissaient étaient plus que professionnels. Nous étions amis.
01:55 11h48. L'équipage se met au travail.
02:03 Le mini-vaisseau date de 1989 et il est conçu pour porter secours aux sous-marins nucléaires en détresse.
02:10 Il mesure 13 mètres de long et peut effectuer des réparations grâce à ses deux bras mécaniques à l'avant.
02:19 Un sens hermétique lui permet de fournir de l'oxygène et du ravitaillement ou encore d'évacuer un équipage.
02:25 Aujourd'hui, la mission du prise est différente.
02:33 Il s'agit de faire des travaux sur une relique de la guerre froide.
02:46 C'est un système d'écoute top secret conçu pour traquer les sous-marins américains.
02:51 Toute cette partie de la côte est d'ailleurs truffée de micros.
02:55 La raison est simple. Le Kamchatka est situé juste en face du Pacifique Nord, ce qui permet aux russes d'observer l'activité navale américaine.
03:03 Le dispositif nécessite un entretien régulier car il arrive fréquemment que des filets de pêche à la dérive viennent le recouvrir.
03:13 La mission du jour est prévue pour durer moins de 6 heures.
03:17 Le prise fonctionne sur batterie, ce qui limite la durée de ses plongées.
03:23 A mesure que le sous-marin descend, la pression de l'eau sur la coque s'accroît.
03:34 A 65 mètres de profondeur, elle atteint 7 kilos par centimètre.
03:40 L'équipage est nerveux.
03:42 Depuis la fin de la guerre froide, les réductions budgétaires de la marine russe ont un impact direct sur l'état du matériel.
03:49 Les accidents causés par des équipements obsolètes ont déjà tué des dizaines de marins.
03:56 Les marins sont en train de se débrouiller.
04:01 Le combat est un des plus grands en matière de défense.
04:06 Les équipements obsolètes ont déjà tué des dizaines de marins.
04:10 Plus le sous-marin s'enfonce, plus une faille technique risque d'apparaître.
04:15 A 200 mètres, la pression est maintenant de 21 kilos par centimètre carré, de quoi écraser le corps humain.
04:29 Le système d'espionnage est maintenant en vue.
04:36 Il s'agit de deux cylindres de 100 mètres de long, abritant chacun des centaines de micros amphibies, réglés pour détecter les sous-marins ennemis.
04:44 L'équipage doit être prudent. La visibilité ne dépasse pas 10 mètres.
04:50 Sa priorité est d'éviter les câbles électriques reliés au système, car le sous-marin pourrait les endommager.
04:58 Mais quelque chose d'encore plus dangereux est tapis dans l'obscurité.
05:02 Le prise poursuit son approche.
05:05 Soudain, les hommes aperçoivent le filet de pêche.
05:10 Slava Milashevski ordonne à son homme de bar de faire machine arrière.
05:15 Mais une partie du filet est déjà derrière le sous-marin.
05:19 Il est donc à la recherche de la machine arrière.
05:24 Mais une partie du filet est déjà derrière le sous-marin.
05:27 Pendant qu'on reculait, une des hélices s'est prise dans le filet.
05:32 Le mécanisme d'arrêt d'urgence du moteur s'est déclenché.
05:36 On a réalisé ce qui s'était passé, mais on était déjà en mêlée.
05:40 Quelques secondes plus tard, dans un dernier soubresaut, le prise s'arrête.
05:53 Milashevski s'efforce de garder son sang-froid.
05:55 Il sait que le sous-marin peut encore se libérer.
05:59 Il tente toutes les manœuvres qui lui viennent à l'esprit,
06:06 mais bientôt, le prise ne peut presque plus bouger.
06:10 On ne s'est pas seulement jeté dans la gueule du loup.
06:17 On a fait tout ce qu'on a pu pour s'en sortir, pour reculer.
06:21 On a tout tenté.
06:23 L'équipage réalise la gravité de la situation.
06:30 C'est le pire cauchemar d'un sous-marinier,
06:33 être pris au piège, sous l'eau, avec de l'oxygène en quantité limitée.
06:37 13 heures.
06:43 L'adjudant-chef Anatoly Popov envoie un SOS à son navire ravitailleur,
06:47 à 200 mètres dessus.
06:51 On n'avait aucun moyen de s'en sortir tout seul.
06:54 On a attendu qu'on nous aide.
06:57 L'équipage ne connaît que trop bien le passé de la marine russe
07:09 en matière de sauvetage de sous-marins.
07:12 Un nom en particulier est dans tous les esprits.
07:17 Cinq ans plus tôt, une torpille a explosé à bord du Kursk, un sous-marin nucléaire.
07:21 Les marins qui ont survécu à l'incident sont restés bloqués à 108 mètres de profondeur
07:26 dans la mer de Barents.
07:29 Justement, des sous-marins de sauvetage de la classe prise ont tenté en vain de s'arrimer au Kursk.
07:34 Et quand le gouvernement s'est décidé à demander l'aide de l'étranger,
07:37 il était trop tard pour sauver les 118 hommes d'équipage.
07:46 Or, le prise est bloqué deux fois plus loin sous la surface que le Kursk.
07:49 Je me disais qu'on avait peu de chances d'être sauvés par notre propre armée.
07:57 Le vaisseau ravitailleur suggère une solution.
08:03 On décide d'envoyer un robot sous-marin appelé Venom, équipé de deux bras robotisés
08:15 qui pourraient couper les mailles du filet.
08:17 Mais le capitaine est confronté à un problème.
08:23 L'équipe technique habituelle est de repos.
08:26 Il confie alors la machine à un technicien inexpérimenté.
08:30 Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour perdre le contrôle du Venom.
08:41 L'ombilical s'entortille et finit par se briser.
08:45 Le robot est déjà inutilisable.
08:49 Par 200 mètres de fond, les sept sous-mariniers du prise réalisent qu'à moins d'un miracle, ils sont condamnés.
09:08 La situation est de plus en plus critique.
09:10 Le mini sous-marin est toujours prisonnier d'un filet de pêche et son capitaine lieutenant Slava Milashevski est pessimiste.
09:18 Pourtant, il va tout faire pour sauver ses hommes.
09:22 L'espoir ne meurt jamais, il y en a toujours.
09:27 Nous savions que le pire était possible, mais nous ne pouvions pas le faire.
09:33 Nous savions que le pire était possible, mais nous étions prêts à l'affronter.
09:37 Tout l'équipage y était préparé.
09:40 Milashevski vérifie les réserves à bord.
09:47 Il compte sept bonbonnes destinées à produire de l'oxygène en cas d'urgence.
09:52 Par hasard, on a trouvé de l'eau dans un bidon, mais on ne savait pas si elle était potable.
10:00 Il y en avait trois ou quatre litres. On ignorait combien de temps il fallait tenir avec ça.
10:05 Ils n'ont que quelques biscuits à manger.
10:12 Milashevski fait des calculs qui n'ont rien de rassurant.
10:19 Chaque bonbonne permet à l'équipage de respirer pendant environ neuf heures, ce qui fait tout juste soixante-trois heures au total.
10:28 Et même si leur foie maximum pourrait économiser l'oxygène, ils ne pourront sans doute pas survivre plus de quatre-vingts heures.
10:34 Milashevski ordonne à ses hommes d'enfiler leur combinaison thermique.
10:45 Il commence par éteindre tous les équipements non essentiels, y compris le chauffage,
10:53 pour faire durer les batteries aussi longtemps que possible.
10:57 Pour limiter leur consommation d'oxygène, ils resteront calmes, respireront lentement et éviteront de parler.
11:05 Le plus important, c'était la discipline.
11:13 Notre priorité, c'était de ne pas paniquer et de penser à nos chances de survie et à notre situation.
11:22 La marine russe déploie une flotte de sauvetage de dix navires, et comme pour le Kursk, garde le silence sur l'affaire.
11:29 Elle n'a aucun sous-marin de la classe prise opérationnelle dans le Pacifique.
11:35 Sa seule option est de tenter de fixer des câbles au AS-28 pour le traîner dans des eaux moins profondes.
11:42 Peu après avoir éteint le chauffage, le sous-marin se déplace vers le port de Kursk.
11:50 Peu après avoir éteint le chauffage, l'équipage commence à ressentir la baisse de température.
11:54 En quelques heures, elle descend au niveau de la mer environnante à seulement 4 degrés.
11:59 A chaque respiration, les hommes modifient l'air à l'intérieur du sous-marin.
12:06 Leurs poumons absorbent de l'oxygène et libèrent du dioxyde de carbone.
12:11 Mais ce cycle naturel est potentiellement mortel.
12:18 Si l'oxygène passe de son taux normal de 21% à moins de 10%, l'équipage perdra connaissance et mourra.
12:24 Mais le dioxyde de carbone est tout aussi dangereux.
12:30 S'il atteint seulement 2%, il devient toxique.
12:33 Et à 10%, le CO2 est fatal.
12:37 Milashevski ouvre la première bonbonne.
12:46 Elle contient du superoxyde de potassium, un produit chimique qui produit de l'oxygène quand il entre en contact avec l'air.
12:52 Et surtout, qui absorbe le dioxyde de carbone.
12:56 Maintenant, il ne reste plus que 6 bonbonnes.
13:03 Le lendemain matin vers 11h, à Petropavlovsk, la capitale du Kamchatka, la journaliste Guzel Latipova reçoit un appel anonyme.
13:16 J'ai entendu une femme en larmes.
13:18 Elle m'a dit qu'un sous-marin avec 7 hommes à bord avait coulé dans la baie de Berezovaya à 220 m de profondeur.
13:24 Je lui ai demandé son nom, mais elle a refusé de me le dire.
13:28 La journaliste contacte la marine pour se renseigner.
13:31 Elle n'obtient aucune réponse, ce qui lui confirme l'information qu'elle diffuse immédiatement.
13:37 La nouvelle se répand rapidement dans les médias.
13:42 Dans l'après-midi, un porte-parole de la marine russe confirme les faits.
13:46 Elena, l'épouse de Slava Milashevski, est chez elle, avec leurs deux filles, les jumelles Sasha et Nastya.
13:55 Tandis qu'elle prépare le repas, elle entend les mots "mini sous-marin" au journal du soir.
14:04 Je savais que le mini sous-marin de Slava était le seul en mission à ce moment-là.
14:10 "Préparation de la mission à ce moment-là."
14:12 Elle comprend immédiatement qu'un sauvetage est peu probable et craint le pire pour son mari.
14:21 Je me disais, qu'est-ce que je vais répondre à mes filles quand elles me demanderont où est papa.
14:28 Leur père est tout pour elles.
14:33 L'équipage est maintenant sous l'eau depuis 32 heures.
14:40 Les hommes tentent d'économiser les bonbonnes au maximum.
14:43 Ils attendent de ne plus pouvoir respirer pour en ouvrir une nouvelle.
14:48 On les faisait durer plus longtemps que le temps recommandé dans le mode d'emploi.
14:57 Les effets du manque d'oxygène et de l'intoxication au dioxyde de carbone commencent à se faire sentir.
15:07 Souffle court, étourdissement, nausée, migraine.
15:11 A 8000 kilomètres, à Bristol en Grande-Bretagne, il est 7 heures du matin.
15:19 Le commandant Ian Ritches est réveillé par les nouvelles à la radio.
15:30 Il est l'officier de la Royal Navy chargé du service de sauvetage des sous-marins.
15:36 Il y avait une brève sur un sous-marin russe coincé au fond de l'eau dans l'océan Pacifique.
15:41 Alors je me suis levé et habillé pour partir au travail dès que possible.
15:46 Le dépôt du service britannique de sauvetage des sous-marins est à 600 kilomètres plus au nord, à Glasgow en Ecosse.
15:55 Le chef d'équipe Stuart Gold apprend lui aussi la nouvelle à la radio.
16:05 Pour tous les hommes, cela rappelle un mauvais souvenir.
16:07 5 ans plus tôt, l'équipe de Stuart Gold s'est précipité auprès du Kursk quand la Russie a enfin demandé de l'aide.
16:14 Malheureusement, il était trop tard.
16:16 Nous avons tous été affectés par le drame du Kursk.
16:21 Ça a été pénible pour tout le monde.
16:24 S'ils peuvent arriver à temps jusqu'aux prises, ils pourraient éviter une nouvelle tragédie.
16:31 Notre contrat avec le ministère de la Défense stipule que nous devons être opérationnels en 12 heures,
16:37 pour pouvoir intervenir aussi vite que possible, n'importe où dans le monde.
16:42 Au dépôt, tout le monde est sur le pied de guerre.
16:48 L'équipe sait qu'elle a un engin idéal pour cette mission.
16:52 Le Scorpio 45, un robot sous-marin qui a déjà fait ses preuves.
16:59 Il peut plonger à près de 1000 mètres et ses bras mécaniques sont assez puissants pour couper des câbles en acier.
17:04 Et surtout, il peut être dépêché par avion au Kamchatka et entrer en action quelques heures après l'atterrissage.
17:13 Pour les gens, ce n'est qu'une machine, mais il fait vraiment partie de notre vie.
17:17 Nous considérons le Scorpio comme une personne, comme un membre de l'équipe.
17:21 Mais Stuart Gold ne peut déployer le Scorpio que si la Russie demande l'assistance de la Grande-Bretagne.
17:28 Pour l'instant, les amiraux de la flotte pacifique russe refusent d'autoriser un ancien ennemi de la guerre froide d'approcher d'un système d'espionnage top secret.
17:36 Les sauveteurs russes tentent d'arriver le prise avec des câbles.
17:40 Mais ils travaillent à l'aveuglette, à 200 mètres de profondeur.
17:44 Leur chance de réussite sont minces.
17:53 Si la Russie ne fait pas rapidement appel à l'aide étrangère, il sera impossible d'arriver à temps jusqu'au mini sous-marin.
17:59 L'équipage est maintenant bloqué sous l'eau depuis plus de 30 heures.
18:06 Les 7 marins ont froid et soif.
18:10 L'eau est rationnée, ils n'ont droit qu'à une gorgée toutes les 6 heures.
18:15 Les effets du manque d'oxygène et du fort taux de dioxyde de carbone s'aggravent progressivement.
18:21 On avait de plus en plus de mal à respirer.
18:24 Le moindre mouvement, même quelque part, nous coupait le souffle.
18:29 Peu à peu, ils perdent espoir.
18:36 Chaque membre d'équipage a réagi à sa manière.
18:41 Certains avaient des larmes aux yeux.
18:44 Slava Milashevski pense à sa famille.
18:49 Il écrit une lettre d'adieu à sa femme et ses filles.
18:52 A Petropavlovsk, Elena regarde tous les bulletins d'information en attendant des nouvelles.
19:01 Je n'avais plus aucun espoir.
19:05 J'étais sûre à 100% que la Russie allait me tuer.
19:09 Je ne savais pas ce que je faisais.
19:12 Je ne savais pas ce que je faisais.
19:16 Je n'avais plus aucun espoir. J'étais sûre à 100% qu'il n'allait pas être sauvé.
19:21 J'avais le cœur dans un étau, les jambes et les bras paralysés.
19:26 Je n'étais plus en état de faire quoi que ce soit.
19:29 A Moscou, le président Vladimir Poutine est informé de la situation.
19:38 Il ne peut risquer une nouvelle crise politique comme celle qui a suivi la catastrophe du Kursk.
19:45 Il ordonne donc à ses amiraux de demander immédiatement de l'aide à l'étranger.
19:49 La marine russe contacte l'unité de submersion profonde de la flotte américaine du Pacifique à San Diego en Californie,
19:55 à 7000 km au sud-est du Kamchatka.
19:58 Comme la base britannique, l'unité possède des robots sous-marins de la classe Scorpio.
20:03 Le commandant Ken Von Horn tient une conférence de presse.
20:07 Nous irons sur place dès que possible.
20:12 A l'ambassade britannique de Moscou, le capitaine Jonathan Holloway, attaché naval britannique, suit la crise.
20:17 Holloway est lui-même un ancien sous-marinier.
20:22 J'étais déterminé à faire tout mon possible.
20:26 Se retrouver piégé au fond de l'eau, c'est le pire cauchemar d'un sous-marinier.
20:30 On sait qu'on a de l'oxygène en quantité limitée et si l'aide ne vient pas, on agonise lentement.
20:37 C'est inconfortable.
20:41 La Russie n'a pas contacté la Grande-Bretagne.
20:43 Mais Holloway avertit malgré tout le service britannique de sauvetage des sous-marins.
20:48 Stuart Gold, j'ai dit, il est possible qu'on vous appelle, alors accélérez les choses et tenez-vous prêts.
20:55 Parfait, on y va.
20:57 Stuart Gold, le chef d'équipe, commence à charger le Scorpio dans l'avion.
21:03 Au début, c'était comme un exercice et on pensait que les Américains allaient arriver avant nous.
21:09 Un C-17 de la Royal Air Force est prêt à décoller pour emmener le robot et sa cabine de contrôle jusqu'au Kamchatka.
21:15 Nous avons pris une décision assez audacieuse et par chance, les autres services nous ont suivis.
21:21 Le ministère de la Défense a signé l'ordre de mission de l'avion pour qu'on charge le robot tout de suite.
21:27 Ça nous a fait gagner du temps.
21:29 Stuart Gold réunit à la hâte les 8 hommes de l'équipe technique du Scorpio.
21:35 Mais il y a un problème.
21:38 Le chef pilote n'est pas disponible.
21:40 Et il n'y a qu'un seul autre homme assez expérimenté pour cette mission.
21:45 Ce jour-là, quand il reçoit le coup de téléphone, Peter Nothal se prépare à aller à un mariage.
21:51 Stuart ?
21:53 On a une mission sensible, tu peux m'aider ?
21:55 Au début, je me suis dit "non mais c'est pas vrai, il sait que je vais à un mariage aujourd'hui, c'est une blague".
22:01 C'est où ?
22:03 Mais au temps de sa voix, j'ai compris qu'il ne plaisantait pas, il était très sérieux.
22:07 Bien sûr, j'arrive tout de suite.
22:09 Peter Nothal renonce à ses projets.
22:11 Ça fait partie de mon boulot.
22:14 A Moscou, Holloway se rend au ministère russe de la Défense pour transmettre une note diplomatique.
22:22 Les britanniques proposent officiellement leur aide.
22:32 Si les russes refusent, tous les préparatifs déjà bien avancés n'auront servi à rien.
22:37 On s'est assis et je leur ai décrit ce qu'on pouvait faire. Je leur ai donné le message.
22:49 Ensuite, on m'a demandé d'attendre.
22:58 Pendant toutes ces démarches, j'avais conscience que l'heure tournait et qu'on n'avait plus beaucoup de temps.
23:03 La stratégie de Jonathan Holloway est payante. L'offre des britanniques est immédiatement acceptée par les russes.
23:13 Merci encore, Major.
23:16 Mais le Scorpio a beau être déjà en route pour l'aéroport, la partie n'est pas encore gagnée.
23:24 Si tout se passe sans problème, il faudra au moins 24 heures pour atteindre le prise par la terre, les airs et la mer.
23:30 Il reste au sous-marinier moins de 50 heures d'oxygène.
23:36 C'est une course contre la montre.
23:41 J'aimerais dire qu'on peut y arriver sans aucune hésitation.
23:46 Mais ce qui m'inquiète, c'est que le temps de la course est très long.
23:49 Les britanniques terminent le chargement de leur C-17 et décollent à 20h15, heure locale.
23:54 Le vol jusqu'au Kamchatka doit durer 10 heures.
23:58 Le pire scénario qu'on avait en tête, c'était qu'ils étaient déjà morts et qu'on y allait pour rien.
24:06 Les américains quittent San Diego moins de deux heures plus tard.
24:14 La nouvelle de l'arrivée prochaine de sauveteurs étrangers remonte le moral des marins du prise.
24:18 Mais pour un temps seulement.
24:20 Leurs conditions de vie se détériorent et ils ne tiendront peut-être pas assez longtemps.
24:25 On ne savait pas quand les sauveteurs arriveraient jusqu'à nous.
24:30 Le lendemain, deux jours plus tard, dans deux heures ou dans 78 heures, on n'en avait aucune idée.
24:44 18h22 au Kamchatka.
24:48 Les britanniques atterrissent à l'aéroport de Petropavlovsk avant les américains.
24:53 Ils arrivent à la sortie de la ville.
24:57 Ils veulent rapidement décharger le Scorpio.
25:00 Malheureusement, les russes ont pensé à leur fournir des camions, mais aucun engin de levage.
25:05 Sans engin pour sortir nos conteneurs du C-17, on ne pouvait absolument rien faire.
25:11 Après 20 heures de préparatifs frénétiques et un vol de 8000 kilomètres, la mission de sauvetage est au point mort.
25:20 Pour sauver la vie de cet homme, il faut trouver un engin de levage et venir le chercher.
25:26 Et vite.
25:28 L'équipe britannique a traversé la moitié du globe pour venir en aide à l'équipage du Priz.
25:37 Mais à son arrivée, c'est la consternation.
25:41 A l'exception d'un petit chariot élévateur, il n'y a rien sur place pour décharger son robot sous-marin.
25:47 Je me disais que toute l'opération allait tomber à l'eau.
25:52 On a quand même réussi à sortir le Scorpio avec le chariot élévateur.
25:56 Mais le reste était bien trop lourd.
25:59 Une heure trente plus tard, les américains de San Diego se posent sur l'aéroport.
26:06 Par chance, à bord de leur gros porteur C-5, ils ont un engin de levage adapté.
26:13 Immédiatement, ils prêtent main forte aux britanniques qui ont déjà bien avancé leur déchargement malgré ce contre-temps.
26:22 Les américains nous ont sauvé la mise. C'était comme l'arrivée miraculeuse de la 7e Calvary.
26:28 Stuart Gold et son équipe partent pour le port de Petropavlovsk 45 minutes plus tard, en laissant les américains à l'aéroport.
26:36 Il faisait très sombre. On se serait cru dans un James Bond.
26:41 On voyait beaucoup de grosses canalisations et pas grand monde dehors.
26:50 La route est en piteuse éteinte.
26:52 Les chauffeurs roulaient à vive allure et fonçaient droit sur les nids de poule. On était secoués dans tous les sens.
27:00 On a commencé à s'inquiéter pour le matériel. On se disait, pourvu qu'il arrive en un seul morceau.
27:07 Il faut une heure pour rejoindre les docks.
27:11 Mais la grille est fermée.
27:17 Le gardien n'avait pas été averti de notre arrivée et il refusait de nous ouvrir.
27:20 Le bateau des sauveteurs russes les attend à l'embarcadère.
27:26 L'équipage du prise n'a plus que trois bonbonnes génératrices d'oxygène. Les hommes ont à peine la force de les ouvrir.
27:35 Le bateau est en train de s'ouvrir.
27:40 L'équipage du prise n'a plus que trois bonbonnes génératrices d'oxygène. Les hommes ont à peine la force de les ouvrir.
27:45 Il fallait s'y mettre à deux pour ouvrir une bonbonne.
27:52 L'un avec une pince et l'autre avec une clé.
27:59 Ça montre à quel point nos capacités physiques sont diminuées quand on est intoxiqué au monoxyde de carbone.
28:09 On va ouvrir la grille.
28:10 À l'entrée des docks, la tension monte.
28:15 On commençait à perdre patience. On savait que le temps était compté et qu'il y avait des vies en jeu. Ça n'avançait pas assez vite.
28:23 Il faut trente minutes pour que les supérieurs du garde donnent l'autorisation d'ouvrir la grille.
28:29 Merci.
28:32 Merci.
28:33 Stuart Gold et Ian Riches sont sur le port au petit matin.
28:42 Et d'un coup, tout leur stress s'envole.
28:46 On a aperçu une kiniasse blonde.
28:49 C'est Dimitri Potkapaev, l'officier de la marine russe chargé du sauvetage.
28:54 Content de te voir.
28:58 Ça nous a réchauffé le cœur de voir Dimitri.
29:00 Potkapaev a fait partie de l'équipe qui a tenté de sauver le Kursk.
29:05 Et surtout, il a collaboré avec les Britanniques sur un exercice d'entraînement en Italie à peine deux semaines plus tôt.
29:11 Il nous est tombé dans les bras. Il était fou de joie de nous voir parce qu'il avait vu de quoi on était capable.
29:18 Il savait que si quelqu'un pouvait y arriver, c'était sans doute nous.
29:27 L'équipe commence à charger le Scorpio.
29:29 Il faut environ deux heures pour installer le Scorpio sur un bateau et comme on l'a fait très souvent, on sait exactement quoi faire.
29:38 Pendant ce temps, Dimitri briefe les Britanniques.
29:46 Une caméra sous-marine a montré que le prise était emmêlée dans dix cordes.
29:52 Stuart Gold pense que le Scorpio peut les couper.
29:54 Mais un autre problème apparaît.
29:57 Vous avez un système de positionnement dynamique ?
29:59 Non, on n'en a pas.
30:01 C'était comme si le ciel nous tombait sur la tête.
30:08 Normalement, le robot est téléguidé depuis un navire dont les systèmes de propulsion avant et arrière sont reliés à la caméra.
30:18 Cela permet de maintenir le bateau dans une position fixe au-dessus de sa cible.
30:22 Malheureusement, le navire russe n'en est pas équipé et le moindre mouvement au cours de l'opération pourrait tirer sur le câble ombilical du Scorpio et le déplacer.
30:32 En temps normal, c'est déjà difficile de maintenir le robot en position.
30:37 Mais si le navire tire le câble dans tous les sens et le fait bouger, c'est encore plus grevelé.
30:43 Dimitri improvise une solution.
30:45 Deux navires avec des ancres prévues pour la haute mer assureront la stabilité du bateau de sauvetage à l'aide de deux câbles de remorquage.
30:53 Ce plan peut fonctionner, du moment que la mer est calme.
31:08 Le bateau lève l'ancre pour la baie de Berezovaya.
31:10 Il faudra encore cinq heures pour parcourir les 70 kilomètres jusqu'au sous-marin.
31:17 Le temps presse.
31:19 Chez elle, Elena Milashevski est persuadée que tout est perdu.
31:24 "Je pensais que les sauveteurs n'allaient pas me voir, mais ils sont venus.
31:29 Ils sont venus pour me voir.
31:33 Il y a un moment où j'ai eu peur, mais je suis allée.
31:36 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
31:40 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
31:44 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
31:48 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
31:52 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
31:56 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
32:01 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
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32:08 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
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38:24 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
38:28 Je suis allée voir les sauveteurs, et je suis allée voir les sauveteurs.
38:33 Le principal problème, c'était les mouvements du bateau qui tiraient le robot.
38:37 Il bougeait tout le temps.
38:44 Au début, on a progressé très lentement.
38:48 Doucement, doucement.
38:54 Peter et son opérateur doivent en permanence ajuster la longueur du câble ombilical.
39:01 S'il est trop court, le Scorpio sera tiré loin du prise.
39:04 S'il est trop long, il pourrait se coincer sur la coque du sous-marin.
39:11 L'opération a commencé depuis 40 minutes.
39:18 Le Scorpio a saisi le premier câble.
39:22 On y est presque, on avance.
39:25 Excellent, bon boulot.
39:29 Un câble coupé. Plus que neuf.
39:32 Chaque corde est un immense défi.
39:35 La plupart sont enroulés et très serrés autour de la coque, donc difficile à saisir.
39:41 D'autres sont emmêlés dans des filets.
39:44 La pince coupante n'est pas conçue pour les filets de pêche.
39:48 L'opération nous a donc pris plus longtemps que prévu.
39:57 Ils sont arrivés et se sont mis au travail.
39:59 On sentait qu'ils étaient tout autour.
40:05 C'était comme quelqu'un qui vous caresse la tête.
40:08 C'était très tendre et très rassurant.
40:12 Trois heures après le début de l'opération, il ne reste plus que trois cordes à couper.
40:24 Mais soudain, l'une des boîtes de dérivation du Scorpio commence à perdre de la pression.
40:28 De l'eau pourrait s'infiltrer dans le système électrique.
40:31 Bien sûr, il faut à tout prix éviter l'eau dans les circuits.
40:35 L'équipe prend le pari de continuer à couper.
40:39 Passe par dessous.
40:44 Elle tente d'attraper la huitième corde.
40:48 Elle ne peut pas.
40:52 Elle tente d'attraper la huitième corde.
40:54 Quelques secondes plus tard, c'est la consternation.
41:01 Un morceau du bras se tord et recouvre la lame.
41:04 La pince est pratiquement inutilisable.
41:07 Le robot est tordu.
41:12 Les problèmes nous tombaient dessus les uns après les autres.
41:16 Il y avait toujours un nouvel obstacle à surmonter.
41:20 Stuart sait que le Scorpio doit être remonté sur le pont et réparé immédiatement.
41:24 Mais Dimitri insiste pour qu'il poursuive sa mission.
41:27 C'était terrible.
41:31 J'ai tenté de faire comprendre à Dimitri que ce ne serait pas long.
41:34 Ce serait fini en un rien de temps.
41:36 Je l'ai supplié.
41:38 Et il faut le remonter !
41:40 Dimitri était très contrarié.
41:42 On lui a expliqué qu'on ne pouvait plus couper parce qu'un morceau de métal bloquait la pince.
41:48 On ne pouvait plus rien faire.
41:49 Demande à ton amiral !
41:51 Tandis que Dimitri quitte la salle de contrôle pour consulter ses supérieurs,
41:55 les britanniques prennent les choses en main et remontent le Scorpio à la surface.
41:59 Au fond, l'équipage du prise voit le robot s'éloigner.
42:06 Tout d'un coup, le bruit s'est arrêté.
42:10 Et il a disparu.
42:12 On s'est regardé.
42:17 Et on ne savait pas ce qui se passait.
42:18 Encore une fois, on jouait de malchance alors que tout semblait avancer comme prévu.
42:24 Si les sauveteurs ne peuvent réparer le Scorpio et vite, cet homme pourrait succomber, tout près du but.
42:31 A bord du sous-marin, il y a de moins en moins d'oxygène.
42:41 Et en surface, un contre-temps pourrait compromettre la mission.
42:46 Mais une bouffée d'adrénaline permet à Stuart Gold et à son équipe de se démener, malgré l'épuisement.
42:51 On s'est attaqués au problème tous les six.
42:55 L'équipe doit remplacer la partie endommagée de la pince coupante et injecter de l'huile dans une boîte de raccordement.
43:03 Mais elle découvre aussi une troisième panne.
43:09 Une hélice dévissée.
43:14 Un problème ?
43:15 Un instant, un instant.
43:17 On a de la chance. Les membres de notre équipe connaissent ce système depuis des années et ils sont très compétents.
43:24 En 15 minutes, les réparations sont effectuées.
43:29 J'étais heureux de voir le robot replonger dans l'eau, comme je l'avais promis à Dimitri.
43:36 L'équipe a maintenant coupé toutes les cordes, sauf une.
43:39 Elle n'est accessible qu'en passant sous le prise.
43:48 Or, si le Scorpio approche par dessous, il ne peut pas se débrouiller.
43:53 Il faut donc se débrouiller sous le bruit.
43:56 Et c'est là que l'on a eu un problème.
44:00 Un instant sous le prise.
44:01 Or, si le Scorpio approche par dessous, son câble ombilical pourrait s'emmêler et les deux vaisseaux seraient coincés au fond de l'eau.
44:09 Je ne veux pas couper la dernière. C'est trop dangereux.
44:14 Si le prise et le Scorpio s'étaient retrouvés bloqués tous les deux, c'était la catastrophe absolue.
44:20 Stuart Gold ne voit qu'une seule solution.
44:23 Vidanger les ballastes.
44:26 Si le prise vide toute l'eau de ses réservoirs de ballast, la soudaine hausse de flottabilité pourrait faire céder la dernière corde.
44:32 Et il remonterait en surface.
44:34 Dimitri est contre cette idée.
44:39 Il n'y a assez d'air comprimé à bord du prise que pour faire cette manœuvre une seule fois.
44:44 C'est leur tout dernier recours.
44:46 Il faut vidanger les ballastes.
44:48 On a eu une sérieuse discussion.
44:50 Presque une dispute.
44:53 Il a demandé à juste titre, et si ça ne marche pas, quel est le plan B ?
44:57 Finalement, Dimitri se laisse convaincre par les arguments des britanniques.
45:03 Il doit maintenant persuader ses supérieurs, notamment le ministre de la Défense dont le navire est tout près.
45:09 Ce n'est pas une masse à faire.
45:12 40 longues minutes s'écoulent.
45:18 Pour nous c'était très frustrant.
45:22 On se disait, il faut faire quelque chose, il faut tenter cette solution.
45:25 Il y a des vies en jeu.
45:27 Dimitri, alors ?
45:29 Une décision a été prise au sommet.
45:31 J'ai le feu vert.
45:33 Par radio, la marine russe ordonne aux prises de vidanger son ballast.
45:36 Pourtant rien ne se passe.
45:41 Impossible de savoir pourquoi.
45:48 A bord du sous-marin, le niveau des batteries est si bas que les marins ne peuvent répondre aux messages.
45:53 Là on a commencé à s'inquiéter.
45:56 Peut-être qu'ils n'étaient plus en état de vidanger leur réservoir, ou pire.
46:00 Dans le sous-marin, l'ordre a bien été reçu.
46:07 L'équipage a pesé le pour et le contre de cette option désespérée.
46:11 Finalement, il se résout à faire confiance aux sauveteurs.
46:17 On a pris nos positions dans le sous-marin.
46:19 L'ordre a été donné de vidanger le ballast.
46:23 C'était notre toute dernière chance.
46:27 Le temps passait.
46:34 Et on se demandait s'ils étaient morts.
46:37 Trop faibles ?
46:39 S'il n'y avait plus d'air du tout ?
46:43 Regardez !
46:44 Et là, 6 heures après l'arrivée du Scorpio, le prise quitte le fond de l'eau.
46:49 Il remonte ! Il remonte !
46:52 On s'est tous précipités à bord parce qu'on savait que le prise était à environ 200 m du bateau, de ce côté-là.
47:08 J'espère que ce n'est pas trop tard.
47:10 Ma plus grande peur, c'est qu'il y ait une autre corde attachée à l'arrière et qu'elle soit encore attachée au fond.
47:17 On a attendu qu'une minute ou deux, mais ça nous a semblé une éternité.
47:23 Soudain, un cri.
47:28 Le prise a dérivé en remontant.
47:31 Le bateau a été déroulé.
47:34 Soudain, un cri.
47:35 Le prise a dérivé en remontant et il émerge de l'autre côté du bateau.
47:39 Sur le pont, un marin filme la scène.
47:47 Là, toute la tension s'est relâchée d'un coup.
47:57 Et je n'ai pas peur d'avouer que j'ai versé quelques larmes.
48:02 Je crois que beaucoup d'entre nous ont pleuré de joie en le voyant sortir à l'air libre.
48:06 On a été submergés par l'excitation quand on a quitté le fond et qu'enfin, on a senti le sous-marin balloté par les vagues.
48:18 Dieu merci, c'était terminé.
48:21 Le sous-marin est resté prisonnier au fond de l'eau durant plus de trois jours.
48:30 Mais les sept hommes d'équipage sont sains et saufs.
48:32 C'était tellement bon de respirer. J'ai eu l'impression que ma poitrine allait exploser.
48:44 J'ai vu le soleil et les bateaux tout autour de nous. C'était comme une renaissance.
48:48 C'est vraiment l'effet que ça m'a fait.
48:50 Yann et moi on s'est regardés et sans dire un mot, on s'est compris.
48:56 On savait qu'à nous deux, on venait de faire quelque chose de vraiment bien.
49:00 La marine russe appelle Elena pour lui dire que son mari est vivant.
49:03 Faire partie d'une équipe qui sauve sept sous-mariniers,
49:16 qui remonte sept personnes des profondeurs,
49:21 inutile de vous dire que c'était un grand jour pour moi.
49:26 C'était un des moments les plus forts de ma vie.
49:29 Deux mois plus tard, le président Poutine se rend à Londres
49:34 pour décorer l'équipe britannique de la plus prestigieuse médaille de la marine russe.
49:38 Le sauvetage est applaudi comme un triomphe de la coopération internationale.
49:42 Mais pour ces hommes, c'est avant tout le jour où ils ont sauvé sept vies.
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