• l’année dernière
Patrick Sébastien était l’invité de BFMTV afin d’évoquer son nouveau livre “La NostalVie - Et si on faisait un pas en arrière pour mieux aller de l’avant” (XO Editions). 

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Transcription
00:00 Bienvenue Patrick Sébastien ! Ah ben Anna, elle m'a lâchée !
00:07 Bon, on accueille bien les invités sur BFM TV.
00:12 Est-ce que j'ai le bon mouvement de poignet ?
00:14 Le mouvement de poignet est magnifique, la serviette est super parce que d'habitude dans les émissions,
00:18 ils font des serviettes en papier, c'est plus économique.
00:20 Nous on a la belle serviette en papier pour vous accueillir.
00:24 Bonjour à vous, si on vous accueille aujourd'hui, on est très content de vous avoir.
00:28 C'est pour parler de votre nouveau livre, "La Nostalvie",
00:30 et si on faisait un pas en arrière pour mieux aller de l'avant.
00:33 C'est votre tout dernier livre, face à vous Anna Cabana.
00:36 Que je connais, que j'aime.
00:37 Vous me connaissez bien.
00:38 Première question.
00:39 J'ai très bon souvenir de l'émission avec elle.
00:40 Ah, très bien.
00:42 Il n'y avait pas de serviette.
00:43 Il faut vous en dire plus ?
00:44 Il n'y avait pas de serviette.
00:45 Pourquoi vous êtes venu sur BFM TV ?
00:47 Parce qu'on voulait parler de choses vraiment intéressantes,
00:49 on n'a pas été resté juste au serviette et au serviette.
00:51 Il aime la politique Patrick Sébastien.
00:53 J'ai remarqué ça et vous inquiétez pas, on va y venir.
00:55 La politique, elle fait partie de notre vie.
00:56 Tout est politique.
00:57 Avant d'y venir quand même, c'est quoi la nostalvie ?
01:00 La nostalgie, c'est un néologisme que j'ai créé.
01:03 Ce n'est pas la nostalgie.
01:05 La nostalgie, c'est tout était mieux avant, mon Dieu.
01:08 Moi, j'adore plein de choses du progrès.
01:11 Je suis très content d'avoir 300 chaînes sur mon canal sad,
01:14 plutôt que d'en avoir une en noir et blanc.
01:16 Je préfère le GPS aux quarts-troquières, etc.
01:18 Mais, je pense qu'il y a vie dedans.
01:22 C'est-à-dire avenir.
01:23 La couverture du bouquin, c'est la transmission.
01:26 Je regarde un enfant.
01:27 C'est qui d'ailleurs cet enfant ?
01:28 C'est un enfant, l'enfant d'un ami.
01:30 Moi, j'ai eu la chance de vivre des vies,
01:32 j'arrive à 70 ans dans un mois,
01:34 de vivre des vies formidables, vraiment.
01:36 Et je voudrais que ce petit ait la chance de vivre des vies aussi belles.
01:40 Et pour ça, il faudrait qu'on aille chercher quelques valeurs d'avant,
01:44 qu'on remette au goût du jour.
01:46 Qui n'existent plus aujourd'hui ?
01:47 Qu'on a perdu en route, oui.
01:48 Il y a des valeurs de solidarité, de droiture, d'autorité.
01:51 C'est très paradoxal d'ailleurs,
01:53 parce que ce qui manque, c'est à la fois plus de liberté et plus d'autorité.
02:00 Aujourd'hui, pour moi.
02:01 C'est antinomique.
02:04 Et je discute, et attention, je commence mon bouquin en disant
02:07 "je suis un vieux con assumé".
02:08 Ah oui, alors voilà, "je suis un vieux con assumé".
02:10 Mais comme je dis, c'est mieux que d'être un jeune con qui s'ignore.
02:14 Oui, mais est-ce que vous n'avez pas peur qu'on vous prenne pour un réac un peu aigri ?
02:18 C'est une boutade, c'est une boutade.
02:19 Il se trouve que l'été, quand je fais mes spectacles,
02:21 j'en ai fait plein cet été, je vais faire tout à l'heure,
02:23 mon public, bizarrement, c'est plein de gamins qui ont entre 15 et 25 ans
02:27 qui sont au taquet sur mes chansons.
02:29 Et je parle avec eux.
02:30 Eh bien ces gamins, ils ont les mêmes envies que moi.
02:33 C'est-à-dire qu'ils rêvent tous, eux aussi, d'un peu plus de liberté,
02:37 parce que l'ordre moral, le nouvel ordre moral,
02:40 leur empêche de faire beaucoup de choses, et puis de sécurité.
02:43 Mais donc ils sont en décalage avec leur époque ?
02:46 Ces jeunes que vous rencontrez à vos concerts ?
02:48 Ils sont en décalage, mais quand je raconte mon époque à moi,
02:51 ils ont des yeux comme ça, émerveillés.
02:52 D'ailleurs, tu sais, si tu fais des soirées,
02:54 les mômes de 20 ans, sur quoi ils s'éclatent dans les soirées ?
02:58 Sur les chansons des années 80.
03:00 Mais qu'est-ce qui leur plaît dans les années 70-80 ?
03:02 C'est quoi ? C'est la liberté, la légèreté, le sens de l'humour ?
03:05 Légèreté, liberté, les couleurs.
03:08 Tu vois la nostalgie, j'ai fait exprès de mettre la couverture en couleur.
03:11 Il y avait des couleurs à notre époque.
03:12 Il y avait des couleurs et des chansons gays qui se répercutaient sur l'humeur.
03:16 On n'est pas dans le noir et blanc quand même aujourd'hui ?
03:18 Non.
03:19 Pas complètement ?
03:20 C'est très marrant parce que Lothner m'a fait la réflexion.
03:23 Il m'a dit, à mon époque, il me disait
03:25 "les tontons flingueurs étaient en noir et blanc et dehors la vie était en couleur.
03:28 Et aujourd'hui, les tontons ont été colorisés et dehors la vie est en noir et blanc."
03:32 Il a exagéré.
03:33 Mais c'est vrai que tu descends dans la rue, tu vois des gens en jeans unisex,
03:36 des trucs marrons, gris, tout le monde est sur son portable comme ça.
03:40 On s'amuse à compter nous sur 10 personnes,
03:42 combien il y en a qui sont sur leur portable.
03:44 Tout ce manque de convivialité...
03:47 Et vous vous l'êtes jamais moi, j'ai vu, vous étiez sur les réseaux sociaux d'ailleurs.
03:50 Si, si, moi je suis sur mon portable.
03:51 Twitter, Instagram...
03:52 C'est pour ça que je te dis que ce n'est pas nostalgique,
03:55 parce que moi j'aime tous ces trucs-là, mais il me manque de l'humain.
03:58 Et je lui disais tout à l'heure, l'exemple type c'est que,
04:01 moi quand j'étais malade, j'étais gamin, même encore il y a quelques années,
04:05 j'appelais le Toubib, il venait.
04:06 Moi j'appelle SOS Médecins aujourd'hui à Boulogne, ils ne viennent pas.
04:09 Ils me disent "vous allez appeler le SAMU, ils vont vous faire une consultation en visio."
04:12 Je ne veux pas de consultation en visio, je préfère avoir un vrai médecin.
04:15 J'ai envie de revoir des gens au guichet.
04:17 J'ai envie qu'on se parle...
04:20 En fait le message du bouquin, c'est avoir plus d'humains dans nos rapports.
04:24 Oui mais vous prenez quand même le risque qu'on dise au fond "il est venu réac"
04:28 parce que Sébastien, c'est un réac, il est populiste...
04:31 Mais on l'a toujours dit, et qui va le dire ?
04:33 C'est ça que vous risquez avec ce texte.
04:37 Mais qu'est-ce que je risque ?
04:38 Que le jugement de ces personnes-là, c'est ce qu'ils disent du peuple en général.
04:43 Quand on m'a viré de la télé, on n'a pas viré que moi,
04:45 on a viré tous les gens qui aimaient ce qu'on faisait.
04:47 C'est-à-dire que ça représente beaucoup de monde.
04:49 Des gens qu'on laisse de côté, qu'on ne veut pas écouter.
04:52 Il n'y a pas que...
04:54 Il y a une minorité, de toute façon c'est les minorités qui foutent le bordel dans ce pays.
04:57 C'est une minorité décideuse qui a bouleversé l'ordre moral.
05:02 De quelle minorité vous parlez ?
05:04 Je parle de la minorité walkiste, écologiste, intégriste je parle.
05:08 Parce qu'écologiste, on est tous.
05:10 Je ne comprends même pas comment ça peut être un parti.
05:12 Bien sûr qu'on n'a pas envie que nos enfants crèvent.
05:14 Non, ce que je voulais dire c'est que l'ordre moral, de mon temps,
05:19 je suis bien obligé de le dire, c'est la droite.
05:21 C'était Pompidou, Giscard, les tabous, on ne pouvait rien faire.
05:26 Et puis l'ordre moral s'est transformé, il est passé à gauche.
05:29 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui ont décidé de nous interdire ce qui fait plaisir
05:35 et de nous imposer ce qui nous emmerde.
05:37 Et ça les mômes, ils ont du mal aussi à l'accepter.
05:40 Oui, pardon, mais sûr que vous parliez des walkistes,
05:42 ils sont tous intégristes les walkistes dans votre idée ?
05:46 Non, mais attends, dans mon propos, justement, si je disais ça, tous, je serais intégriste.
05:51 Il y a des mesures.
05:53 Mais vous dites qu'il y a quand même une tyrannie.
05:55 Il y a une tyrannie des intégristes de chaque catégorie.
05:57 Il y a une tyrannie des intégristes féministes,
05:59 il y a une tyrannie des intégristes antiracistes,
06:01 il y a une tyrannie des intégristes écologistes, politiques.
06:05 Vous parlez aussi des féministes, du féminisme radical.
06:08 Vous dites, vous dénoncez le féminisme aujourd'hui,
06:11 vous parlez des féministes intégristes, où la femme est un ange et l'homme est un démon.
06:16 Voulez-vous faire entendre juste un petit extrait ?
06:18 Parce qu'hier, on recevait avec Laurent Ruquier, Michel Sardou sur ce plateau.
06:21 Écoutez ce qu'il disait sur les féministes.
06:25 Je déteste le féminisme.
06:27 Je déteste le féminisme.
06:29 Je connaissais un peu la réponse.
06:31 Tu as connaissé ? Je vais ce siècle, d'abord. Je vais tout ça.
06:35 Et sur le féminisme, est-ce que les femmes...
06:37 Le féminisme, je ne dénonce.
06:39 Je ne dénonce.
06:41 Les femmes ont raison, vraiment, de se défendre,
06:44 de demander leurs droits, de réclamer le même salaire que les hommes.
06:48 Il n'y a pas de ressenti, je trouve ça complètement juste.
06:50 Par contre, qu'elles n'en fassent pas trop.
06:53 Est-ce que vous êtes d'accord avec ce que dit Michel Sardou ?
06:55 Non, non. Je ne hais pas les féministes.
06:58 Je suis féministe, mes amis sont féministes.
07:00 J'ai toujours travaillé avec des femmes.
07:02 J'ai grandi avec des femmes.
07:04 Je suis pour les droits.
07:06 Je suis pour que ce putain de patriarcat foute le camp.
07:08 Je suis pour qu'on fasse la chasse aux barbares.
07:10 Mais ce n'est pas une lutte qu'il faut mener contre la masculinité tout entière.
07:16 C'est une lutte qu'il faut mener avec les hommes, contre les pires d'entre eux.
07:20 Il faut les dégager, les salopards.
07:22 Moi, ma mère, je raconte dans mon bouquin,
07:24 se fait agresser par un mec qui a voulu la tuer
07:26 et qui lui a mis la tête sous l'eau, qui l'a étranglée,
07:28 qui a voulu la noyer sur une scène de jalousie.
07:32 Alors elle était amoureuse, donc elle allait le défendre.
07:35 Et le mec était...
07:37 Moi, je n'étais pas content parce que je trouvais que ce n'était pas assez.
07:40 Tu sais, il y a une phrase qui résume tout.
07:42 Je ne sais pas si vous avez vu ce beau film de Dominique Molle
07:44 qui s'appelle "La nuit du 12".
07:46 Il y a une fille qui a été assassinée.
07:48 Et quand on demande à sa copine pourquoi elle a été assassinée,
07:51 elle dit tout simplement parce que c'était une fille.
07:53 Ça, ça me touche.
07:54 J'ai une fille et je n'ai pas envie du tout...
07:57 Mais les intégristes...
07:59 Là, on discute.
08:01 Je lui ai expliqué tout à l'heure.
08:02 J'ai fait une interview l'année dernière,
08:04 en pleine canicule, avec une journaliste.
08:07 Et à un moment, j'ai dit "putain, il fait chaud".
08:09 Et elle m'a regardé avec un regard noir.
08:11 Elle m'a dit "ça suppose que j'enlève mon chemisier ?"
08:13 Je dis "non, il fait chaud".
08:15 Et là, on en est...
08:17 Ce qui m'embête, c'est qu'on est des suspects d'office.
08:19 Justement...
08:21 Il y a un passage aussi où vous expliquez, ou une interview,
08:24 où vous expliquez que quand vous allez à l'hôtel
08:27 et que vous commandez le petit-déjeuner,
08:29 il y a quelqu'un qui vient vous apporter le petit-déjeuner.
08:31 Votre avocat vous a conseillé de filmer.
08:33 Est-ce qu'on n'est pas devenu parano ?
08:35 Si, parce qu'il m'a dit "dans le système dans lequel on est,
08:39 si la petite serveuse qui t'amène le petit-déjeuner
08:41 sort en hurlant, t'as perdu.
08:43 Donc il faut une preuve que tu n'as fait aucun geste déplacé".
08:45 Donc je filme pour prouver que je n'ai fait aucun geste déplacé.
08:49 Alors c'est terrible d'en arriver là.
08:51 Parce que j'en ferais pas, de toute façon, de gestes déplacés.
08:54 Mais il se trouve qu'il y a...
08:56 Et ces filles-là, qui en profitent,
08:58 elles font un mal considérable aux autres.
09:00 Moi j'ai fait une très belle chanson dans un autre album,
09:02 parce que je fais aussi des chansons sérieuses,
09:04 qui s'appelle "Elles marchent sous la pluie",
09:06 où je parle de ces filles qui ne vont même pas porter plainte
09:08 au commissariat parce qu'on va dire que c'est de leur faute,
09:10 et je les encourage à ouvrir leur gueule
09:12 et à dire et à crier fort tout ça.
09:14 Donc je suis profondément féministe.
09:18 Après, j'expliquais aussi une chose,
09:21 je ne suis pas pour la parité dans le gouvernement.
09:24 - Ah bon, pourquoi ? - Et je vais vous expliquer pourquoi.
09:26 Parce que je préfère donner la priorité à la compétence qu'au genre.
09:30 Si dans un gouvernement de 20 personnes,
09:33 il y a 15 femmes plus compétentes,
09:35 eh ben il faut mettre les 15 femmes,
09:37 et mettre 5 mecs.
09:39 Mais s'il y a 15 hommes plus compétents,
09:41 je préfère qu'on mette 15 hommes et 5 femmes.
09:43 Ça veut dire que le coupage obligatoire,
09:47 quitte à mettre des gens moins compétents,
09:49 à ce niveau-là, je comprends la force du symbole,
09:52 mais en ce qui concerne le gouvernement,
09:55 c'est-à-dire gérer nos vies,
09:57 je trouve que ça, c'est un excès qui n'est pas obligatoire.
09:59 - Donc vous faites partie de ceux qui disent aujourd'hui,
10:01 au fond, il ne fait pas bon d'être un homme blanc depuis plus de 50 ans.
10:04 - J'ai été viré de la télé pour ça.
10:06 Et je vous rassure, tous ceux que j'entends là,
10:09 j'en ai pas entendu un gueuler et crier dans la rue
10:12 "Pourquoi on a viré ce mec ?"
10:14 Parce que je suis un homme, c'est pas ma faute.
10:16 J'ai plus de 50 ans, c'est pas ma faute.
10:18 Je suis blanc, j'ai pas choisi.
10:20 Mais on m'a viré pour ces raisons-là.
10:22 Et ça passe tout seul.
10:24 À part que moi, j'ai pas de...
10:26 Qui tu veux qui me défende dans ces cas-là.
10:28 - Mais on n'est jamais propriétaire de son programme,
10:30 de sa case, ça concerne aussi d'ailleurs des femmes.
10:33 - Mais effectivement, et ces exclusions-là,
10:36 totalement injustes, je peux les comprendre aussi.
10:39 Aujourd'hui, les femmes, j'en suis ravi,
10:41 ont pris des postes.
10:43 Regarde si tu analyses bien,
10:45 les deux principaux syndicats aux Français sont menés par des femmes.
10:48 La principale... - Depuis peu de temps.
10:50 - Oui, depuis peu de temps.
10:52 Mais le principal parti d'opposition de ce pays,
10:54 c'est une femme, le Premier ministre, c'est une femme, etc.
10:57 - Vous vous sentez encerclé par les femmes, Patrick Sebastien.
11:01 - Non mais j'espère qu'il va nous rester des trucs.
11:03 - Vous l'êtes sur ce plateau, vous remnoterez.
11:05 - Dans mon bouquin, j'ai dit "j'espère qu'il va nous rester des trucs,
11:07 si Dieu le veut, mais Dieu existe-t-elle ?"
11:09 Je me demande si ce n'est pas une femme.
11:11 - Vous dites en gros que la présidente de France Télévisions, c'est une femme,
11:13 et donc peut-être que c'est pour ça.
11:15 - Si c'est une femme, c'est une femme, c'est très bien.
11:17 Si elle a les compétences pour, c'est très bien.
11:19 Moi, j'ai été élevé, j'ai grandi, j'explique tout ça,
11:21 parce que moi j'ai grandi.
11:23 J'ai été élevé par une grand-mère qui avait cinq filles.
11:25 J'ai passé ma vie, je me suis marié à 16 ans.
11:27 Donc j'ai passé toute ma vie avec...
11:29 Ce n'est pas là-dessus qu'il y a le plus de choses à faire.
11:33 Il y a des choses qui sont en train d'être faites,
11:35 et je les fais très très bien, et j'espère que ça va continuer,
11:37 même que ça va aller encore plus loin,
11:39 et qu'on va définitivement éliminer...
11:41 Il ne faut pas que les nanas aient peur de parler.
11:43 Des vrais salopards. Des vrais.
11:45 - Alors vous dites que vous êtes féministe,
11:47 mais il y a quand même quelques passages qui nous ont interpellés.
11:49 Quand vous parlez de Brigitte Macron, par exemple.
11:51 Vous êtes dure avec Brigitte Macron.
11:53 Alors voilà ce que vous dites.
11:55 "Très juste à espérer que le prochain président ne sera pas un gringalet,
11:57 vous allez dire, de Tennis Man Junior,
11:59 avec sa maman en guise de première dame."
12:01 Et vous dites "C'est Manu le Minicum et sa daronne Bri-Bri,
12:03 la Nefertiti du Touquet."
12:05 - Mais j'ai dit "Manu le Minicum" aussi, c'est pas sexiste.
12:07 C'est les deux. C'est une vanne.
12:09 C'est une vanne. Sur scène, je fais pire.
12:11 Sur scène, je fais pire.
12:13 Je suis parti en tournée, quand j'étais jeune,
12:15 je suis parti en tournée avec Brigitte Macron.
12:17 Je fais "Non, excusez-moi."
12:19 Non. C'est l'ignion.
12:21 Je confonds toujours celle qui s'est mariée avec son père
12:23 avec celle qui s'est mariée avec son fils.
12:25 C'est des vannes de chansonniers, ça. C'est pas méchant.
12:27 - Mais est-ce qu'on a encore le droit de faire ces vannes-là aujourd'hui ?
12:29 Parce que c'est la question.
12:31 - Ça, ça fait partie.
12:33 - Est-ce que le droit au second degré
12:35 est le même qu'avant, Patrick Sébastien ?
12:37 - Tu as relevé ça, dedans ?
12:39 - Oui, moi, j'ai trouvé ça dur.
12:41 - Mais c'est pas dur. C'est de la vanne.
12:43 Moi, j'ai de l'estime pour les deux.
12:45 C'est de la vanne. Et même eux, ça les ferait marrer.
12:47 - Mais les contours de l'humour ont pas changé, Patrick Sébastien ?
12:49 - Ils ont complètement changé.
12:51 L'humour, il ressemble, je l'ai dit dans le bouquin.
12:53 Tu sais, pendant la guerre,
12:55 il y avait le marché noir.
12:57 On s'échangeait les trucs sous le manteau.
12:59 L'humour, c'est ça, aujourd'hui.
13:01 On a tous nos téléphones.
13:03 Tous les gens qui sont autour.
13:05 T'as reçu les photos, les trucs qui sont inavouables,
13:07 que tu peux pas montrer ailleurs.
13:09 Tu te le passes sous téléphone en cachette.
13:11 Par contre, tu racontes plus des blagues à des terrasses de café
13:13 parce qu'il y a un mec qui peut te filmer à côté
13:15 et balancer ça sur les réseaux en 5 minutes.
13:17 Donc l'humour, il est devenu...
13:19 Et d'ailleurs, c'est très étrange parce que
13:21 dans les années 80,
13:23 l'humour était de gauche.
13:25 Et l'humour, il est passé à droite, maintenant.
13:27 C'est le contraire. C'est très étrange, ce qui s'est passé.
13:29 - Vous voulez dire que la morale est passée à gauche
13:31 et l'humour, à droite. C'est ça que vous nous dites.
13:33 - C'est ça. Mais c'est une réalité.
13:35 Y a pas que moi qui le reconnais.
13:37 C'est devenu comme ça.
13:39 Est-ce que l'évolution est bonne ?
13:41 C'est pas à moi de le dire. En tout cas, pour les artistes...
13:43 - Si, vous dites que non, quand même.
13:45 Quand on vous écoute, quand on vous lit,
13:47 on comprend que vous ne pensez pas que c'est dans le bon sens.
13:49 - Moi, je pense qu'une société
13:51 qui laisse pas les clowns,
13:53 les garçonniers, aller loin...
13:55 Moi, je me rappelle, j'ai eu la chance
13:57 de provoquer Mitterrand
13:59 en allant à l'Elysée en travesti,
14:01 ce qui n'arriverait pas aujourd'hui.
14:03 Il m'a reçu, et après, on a eu une conversation sérieuse
14:05 qui est filmée, je peux vous en sortir les images,
14:07 où, justement, on parlait
14:09 de l'humour et de ses limites.
14:11 Et il me disait, dans l'interview,
14:13 "On ne peut pas faire une loi.
14:15 Pour ça, ce serait la pire pour écraser la mouche."
14:17 Et il était conscient qu'on ne pouvait pas
14:19 dire l'humour, mais tant mieux,
14:21 parce que j'ai dit, "Ils vous en ont mis, à vous."
14:23 Il me dit, "Mais c'est normal, et il faut que ça perdure."
14:25 - Et vous êtes arrivé d'aller très loin,
14:27 vous aussi. - Moi, je suis allé très loin dans l'humour, oui.
14:29 - "Casser du noir", on se souvient, en 95.
14:31 - Alors, ça, c'est une belle saloperie.
14:33 Parce que, ça fait jurisprudence.
14:35 J'ai fait un sketch,
14:37 je veux bien en venir dessus, parce que,
14:39 aujourd'hui, avec le recul, tu vas voir.
14:41 J'ai fait un sketch où j'ai imité Jean-Marie Le Pen.
14:43 C'est pas moi, hein. Je suis un caricaturiste.
14:45 Et j'ai fait chanter à Jean-Marie Le Pen
14:47 "Casser du noir", ce qu'il aurait très bien pu dire.
14:49 J'ai fait ça.
14:51 J'ai été condamné,
14:53 pour incitation à la haine raciale, moi,
14:55 au prétexte, et je te jure que c'est vrai,
14:57 c'est le jugement. Patrick Sébastien
14:59 n'est pas raciste. Il n'a pas eu
15:01 l'intention de l'être, mais les Français
15:03 ne comprennent pas le deuxième degré.
15:05 Est-ce que tu peux imaginer, aujourd'hui, un jugement comme celui-là ?
15:07 Ça veut dire, vous êtes des cons.
15:09 Lui, il est pas raciste, il a pas voulu l'être.
15:11 Mais vous êtes des cons, vous allez pas comprendre.
15:13 Ça, c'est grave, parce qu'aujourd'hui, c'est ça.
15:15 C'est pas tellement les humoristes qu'on censure.
15:17 C'est qu'on se dit "mais
15:19 les gens, c'est des blaireaux, ils vont pas comprendre".
15:21 Moi, je suis quand même assez grand, quand je vois un sketch,
15:23 pour pas tomber dans le...
15:25 Mais en même temps, ça c'était il y a 25 ans.
15:27 C'est l'époque que vous mettez en avant dans vos sonnets.
15:29 C'est le doigt qu'on a mis dans l'engrenage.
15:31 Non, c'est pas l'époque.
15:33 Non, ça c'était en 97.
15:35 Moi, je parle des années 80, 70.
15:37 Mais est-ce que vous, vous vous auto-censurez,
15:39 aujourd'hui ? Bien sûr.
15:41 Sur ce plateau, vous faites attention à ce que vous dites ?
15:43 Pas complètement. Je suis obligé d'avoir
15:45 deux cerveaux sur ce plateau, pas à cause de vous.
15:47 Parce que quand je vais sortir,
15:49 y a des mecs qui sont derrière leur écran
15:51 et qui vont prendre un petit bout de phrase
15:53 de tout ce qu'on vient de dire,
15:55 qui vont prendre un tout petit bout de phrase et qui vont en faire,
15:57 tu le sais, clash, buzz, etc.
15:59 Cette société de l'immédiat,
16:01 on va oublier trois jours après.
16:03 Mais, ils s'entretiennent avec ça.
16:05 Tout ça, c'est pas bien.
16:07 C'est comme les
16:09 saloperies sur les réseaux sociaux,
16:11 ça a des conséquences beaucoup plus graves.
16:13 Le monde qui se suicide parce qu'il est harcelé
16:15 sur les réseaux sociaux, excuse-moi,
16:17 c'est une époque que je ne veux pas.
16:19 Moi, j'accepte pas ça.
16:21 Des règles à garder.
16:23 J'ai l'impression que
16:25 nos valeurs,
16:27 à nous, si on les ramenait un petit peu maintenant,
16:29 ce que me dit pas...
16:31 Quand vous dites vos valeurs à vous, c'est celles de l'époque d'avant.
16:33 Oui, on est des
16:35 champions en technologie. On fait des trucs
16:37 en technologie, franchement,
16:39 c'est admirable. On n'est pas capable,
16:41 tu crois, d'interdire
16:43 les salopardes sur les réseaux sociaux sous anonymat.
16:45 Il y a un problème.
16:47 C'est que si tu interdis l'anonymat,
16:49 si tu relèves l'anonymat,
16:51 tu vas enlever 50% des saloperies.
16:53 Mais tu vas enlever 50% des recettes.
16:55 Encore une fois,
16:57 l'argent prime sur le reste.
16:59 Vous racontez d'ailleurs qu'il vous est arrivé d'aller
17:01 jusqu'au domicile d'un hater. Les haters,
17:03 c'est ceux qui postent des messages sur les réseaux sociaux.
17:05 Quelqu'un qui vous disait "Sébastien,
17:07 t'es qu'une grosse merde", etc. C'est toujours un peu
17:09 les mêmes genres de commentaires. C'est juste pour dire que ces gens-là
17:11 sont plus à plaindre qu'à blâmer.
17:13 Je suis tombé sur une nana frustrée,
17:15 malingre, etc.
17:17 Vous êtes allé jusqu'à son domicile
17:19 pour lui demander pourquoi il ou elle avait dit ça ?
17:21 Pour savoir, pourquoi pas pour me venger,
17:23 pour comprendre. Et tu tombes sur
17:25 des gens qui sont frustrés. Là, en ce moment,
17:27 il y a des mecs qui sont sur leur ordi,
17:29 ils se lèvent le matin en disant "de qui je vais pouvoir dire du mal ?"
17:31 Alors que moi, je me lève le matin en me disant "à qui je vais pouvoir faire du bien ?"
17:33 C'est toute la différence.
17:35 Le plus heureux des deux, c'est pas lui,
17:37 c'est moi. Parce qu'il s'enferme dans la haine,
17:39 à part qu'on a des moyens
17:41 d'éviter de propager cette haine
17:43 aujourd'hui. Et on le fait pas.
17:45 À plein de niveaux.
17:47 - Alors justement, il y a une vidéo qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux,
17:49 ça s'était passé samedi dernier, vous les avez sûrement vus,
17:51 cette voiture de police qui a été
17:53 prise pour cible. C'était
17:55 une manifestation organisée
17:57 notamment à l'appel de la France Insoumise contre
17:59 les violences policières. Et il y a cette séquence filmée,
18:01 voilà, on la voit, qui a vraiment
18:03 marqué les esprits, où on voit
18:05 cette voiture de police attaquée à coups de
18:07 barres de fer. On voit d'ailleurs à un moment donné
18:09 l'un des policiers qui sort brièvement du véhicule
18:11 arme à la main pour tenir
18:13 à distance les manifestants. C'est quoi votre réaction
18:15 quand vous voyez ça ? Est-ce que vous avez partie de ces valeurs ?
18:17 - Ma réaction elle a toujours été la même.
18:19 Tu sais, quand j'étais petit, un jour
18:21 j'ai dit "m'en revache à un flic". Il m'a mis
18:23 une tarde dans la gueule. Je suis rentré chez mon père,
18:25 je me suis plaint, il m'en a mis une autre. Et ma mère m'a
18:27 dit "je les aime pas beaucoup les flics,
18:29 ils nous bouffent beaucoup de nos libertés, mais le jour où
18:31 on ne les respectera plus, notre liberté
18:33 toute entière va en pâtir".
18:35 Moi, je...
18:37 Des flics salopards qui...
18:39 qui...
18:41 qui font des choses...
18:43 Il y en a comme partout. Et ceux-là, il faut les virer,
18:45 il faut les punir, etc. Je prends un exemple
18:47 très simple. Quand il y a eu l'attentat
18:49 du Bataclan,
18:51 on a tous dit
18:53 "Mélenchon en tête,
18:55 ne faisons pas d'amalgame. Ce n'est pas
18:57 parce que les terroristes sont musulmans
18:59 que tous les musulmans sont des terroristes".
19:01 On est d'accord là-dessus ? Pourquoi ça ne marche pas pour les flics ?
19:03 Pourquoi je les entends dire "tous
19:05 des assassins" ? - Donc quand Mélenchon dit
19:07 "la police tue", ça vous agace ?
19:09 - Ah mais oui, bien sûr que ça me choque.
19:11 Parce qu'il met tous les policiers...
19:13 C'est comme s'il disait, après le Bataclan
19:15 "les musulmans tuent".
19:17 Certains sont devenus
19:19 terroristes, mais pas tous. Et cette injustice-là,
19:21 je suis désolé, moi je les défends là-dessus. Et j'ai eu
19:23 affaire à des flics qui ne m'ont pas fait de cadeau.
19:25 Mais à un moment, tu peux pas
19:27 avoir ce discours-là. Il est irresponsable.
19:29 Et il est irresponsable aussi
19:31 de plein de trucs
19:33 qui se passent dans ce pays.
19:35 Donc je ne défends pas la violence
19:37 policière gratuite, sûrement pas.
19:39 Faut jeter tous ces mecs qui sont des...
19:41 Qui n'ont rien à foutre, qui sont racistes,
19:43 mais la majorité des flics
19:45 font leur boulot. Alors
19:47 tu as vu comme moi à la télé, moi ce qu'il me...
19:49 Ce mec qui chouine, tu sais, en faisant
19:51 "Oh là là, vous avez vu comme il m'a tapé le flic ?"
19:53 - Vous dites "je ne cautionnerai jamais la violence policière gratuite,
19:55 mais les pleureuses me débecquent."
19:57 - Bah oui, parce que c'est "Oh là là, on m'a tapé !"
19:59 Et tu dis "mais attends, avant, tu avais balancé
20:01 des pavés dans la gueule, tu avais balancé des boulons."
20:03 "Ah oui, mais ça c'est pas sur la vidéo."
20:05 Il y a ça aussi, tu comprends ?
20:07 Alors je vais pas... Ils vont me dire encore
20:09 peut-être réactionnaire, tout ce que tu veux.
20:11 Non, c'est la réalité. C'est la réalité
20:13 aujourd'hui. Et attention...
20:15 - Mais il y a eu quand même parfois des usages disproportionnés
20:17 de la force. D'ailleurs, les enquêtes de la police, des polices
20:19 l'IGPN, augmentent. - Elle fait bien son boulot.
20:21 Les mecs qui font
20:23 ces exactions, les mecs qui sont allés taper sur la voiture,
20:25 etc. C'est une minorité.
20:27 Attention, faut pas les mettre tous.
20:29 C'est le même système.
20:31 On va pas mettre toute la soi-disant
20:33 racaille dans le même panier. Il y a des gens
20:35 qui manifestent, qui ont raison
20:37 de manifester, mais cette violence-là,
20:39 gratuite sur les flics,
20:41 en plus, c'est vraiment la France.
20:43 Va faire ça en Espagne à la garde civile.
20:45 Moi j'ai des copains qui ont voulu faire les malins
20:47 avec la garde civile en Espagne. Ils le feront pas deux fois.
20:49 - Et le discours de Gérald Darmanin,
20:51 ministre de l'Intérieur ou d'Emmanuel Macron,
20:53 sur ces sujets, vous parez le bon, la bonne tonalité ?
20:55 Parce que là, vous avez dit que Mélenchon
20:57 allait dans la mauvaise chance.
20:59 - Je trouve que c'est plus une question de justice qu'une question de police.
21:01 Moi, je reste persuadé
21:03 qu'on est beaucoup trop laxistes.
21:05 Je sais pas si je vous l'ai dit.
21:07 - Que le gouvernement actuel est trop laxiste
21:09 sur ces sujets ?
21:11 - Il y a des trucs évidents. Je sais pas si je vous l'ai dit, parce que je fais
21:13 plein d'émissions et je le dis à chaque fois,
21:15 mais comment on peut
21:17 accepter qu'il y a des pompiers et des toubibs ?
21:19 Des gens qui viennent
21:21 t'aider, te sauver la vie ?
21:23 Enfin, où on est là ?
21:25 Moi, en 68, on a balancé
21:27 des trucs avec les flics, des pavés,
21:29 c'est la règle du jeu, enfin, entre parenthèses, c'est la règle du jeu.
21:31 Mais qu'il y a assez des toubibs,
21:33 des pompiers,
21:35 et ces mecs-là, ils vont avoir quoi ?
21:37 Un rappel à la loi ?
21:39 Mais moi, je serais pour une très grande sévérité
21:41 pour ça.
21:43 - Ça veut dire qu'il y a une démission des politiques face à ça ?
21:45 - Il y a une démission, elle est compréhensible
21:47 parce qu'ils savent qu'on est assis
21:49 sur un baril de poudre et que ça peut péter
21:51 d'un moment à un autre sur une décision.
21:53 Et c'est pour ça que, je te disais tout à l'heure
21:55 avant l'antenne, moi je sais
21:57 pour plein de raisons, dans ce pays,
21:59 il y a plein de gens en ce moment
22:01 qui achètent des armes.
22:03 Des braves gens, hein.
22:05 - En France, il y a plein de gens qui achètent des armes ?
22:07 - Oui, parce qu'ils ont peur et qu'ils ne pensent qu'à une chose,
22:09 c'est se défendre. Ils disent "on ne versera pas
22:11 le premier sang", je te dis texto comme je l'ai entendu.
22:13 Mais si jamais ça pète,
22:15 on est prêt. Et il ne faut pas
22:17 que ça pète. Et là, c'est la responsabilité
22:19 des gouvernants, à un moment,
22:21 d'empêcher ces abus-là.
22:23 Moi, ma fille, elle a 16 ans,
22:25 j'ai peur pour elle quand elle marche dans la rue
22:27 le soir. - Alors là où ça peut péter,
22:29 entre guillemets, aussi, c'est cette situation
22:31 économique très compliquée en ce moment.
22:33 Il y a des millions de Français qui galèrent
22:35 avec l'inflation, etc.
22:37 - Ils l'avouent presque,
22:39 ils sont en train de rattraper ce qu'ils ont filé pour le Covid.
22:41 Puis il y a des trucs qui sont à mourir de rire.
22:43 Quand le patron de Total, il dit à 1,99€
22:45 "je vous fais un geste", le geste, c'est ça.
22:47 Faut pas rêver.
22:49 Moi, j'ai des gens autour de moi
22:51 qui sautent en repas
22:53 dans la journée parce qu'ils n'ont plus les moyens de se payer
22:55 un repas. - Et le gouvernement ne fait pas assez, selon vous,
22:57 là-dessus ? Parce que quand même, il y a un chèque qui a été
22:59 annoncé, il y a les opérations à prix soutenant.
23:01 - C'est pas que le gouvernement, c'est une ambiance générale.
23:03 C'est quelque chose de général.
23:05 On n'est pas sur des bons rails.
23:07 Pourquoi je parle de ça dans ce bouquin ?
23:09 On est sur des mauvais rails de
23:11 le travail.
23:13 Il y a plein de gens qui ne bossent pas parce qu'ils n'ont pas envie.
23:15 Tout simplement. Les valeurs
23:17 de travail que moi j'avais avant,
23:19 il y en a beaucoup qui sont parties aujourd'hui.
23:21 - Vous dites que dans les gens qui m'aiment bien,
23:23 j'ai lu ça dans une interview, qui me suivent depuis
23:25 30 ans, 90% sont des gilets jaunes.
23:27 Est-ce que vous aimeriez que les gilets jaunes reprennent
23:29 les rues ? - Non, parce que c'est pas
23:31 par ce système. Parce qu'ils vont se faire avoir
23:33 de toute façon. Les gilets jaunes, ils se sont fait avoir.
23:35 Ils étaient hyper
23:37 sincères au départ et ils avaient raison.
23:39 Et puis ils leur envoyaient des black blocs qui cassaient tout.
23:41 Quand les Français voient ça, ils disent "ouh là là, ces manifestants,
23:43 qu'est-ce qu'ils sont méchants ?" Moi, je
23:45 soupçonne fortement, je n'accuse personne,
23:47 mais que la plupart des black blocs soient envoyés
23:49 par les gens qui nous gouvernent juste pour foutre la merde
23:51 et faire peur aux Français. - Ça c'est du complotisme
23:53 quand vous dites ça à Patrick Sébastien.
23:55 - Appelez ça comme vous voulez.
23:57 Appelez ça du complotisme ou de la lucidité.
23:59 - Une image
24:01 à vous montrer, Emmanuel Macron
24:03 à Versailles. Vous l'avez vu
24:05 aussi justement dans un contexte
24:07 qui est quand même compliqué, on le disait, pour les Français.
24:09 - C'est normal, c'est le roi.
24:11 - Alors là, vous dites "c'est normal, c'est le roi".
24:13 - Non, je déconne. C'est une blésanterie.
24:15 - On vous a pris au premier degré.
24:17 - Je ne vais pas marquer gague à chaque fois
24:19 que je dis quelque chose. - C'est parce que vous n'avez pas
24:21 été invité au dîner ? - Non, jamais.
24:23 Je ne vais jamais dans ces trucs-là.
24:25 C'est joli, c'est bien.
24:27 - D'accueillir le roi pour la première fois,
24:29 le roi d'Angleterre pour la première fois.
24:31 - C'est le protocole. - Oui. - Franchement,
24:33 je ne veux pas être vulgaire.
24:35 - Oui, mais ça ne vous choque pas particulièrement ?
24:37 - Ça ne me choque pas. Ce qui me choque plus,
24:39 c'est les gens qui sont malheureux,
24:43 les nanas qui élèvent leurs enfants toutes seules,
24:45 et j'en connais plein,
24:47 et qui n'y arrivent pas, qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
24:49 Ce n'est pas seulement une question d'argent,
24:51 c'est une question de volonté politique,
24:53 de redonner une dignité
24:55 à certaines personnes.
24:57 Ça, c'est du protocole, comme il y en a eu sous mes terrains,
24:59 l'État de gauche. - Vous êtes dur avec
25:01 Emmanuel Macron, on vous dit.
25:03 Vous parlez de l'élégant Damien,
25:05 Macron le svelte et l'arrogant.
25:07 Vous le comparez d'ailleurs avec Pompidou,
25:09 qui lui était bon vivant,
25:11 proche du peuple, etc. Il y a eu un moment
25:13 où vous étiez proche avec Emmanuel Macron, non ?
25:15 - C'est juste pour faire la différence, parce que tu as oublié de dire la suite,
25:17 mais c'est normal.
25:19 Je disais, il est propre sur lui, il est élégant,
25:21 et si on demande aux gens lequel était à la banque Rothschild,
25:23 ils vont tous te dire Macron, mais non, c'était Pompidou,
25:25 proche du peuple, qui était à la banque Rothschild.
25:27 C'est juste pour améliorer. - Mais est-ce que vous parlez toujours régulièrement avec lui ?
25:29 - Non, parce que ça ne sert pas à grand-chose.
25:33 On a échangé un petit peu.
25:35 Et puis sur l'histoire des retraites, je ne suis pas d'accord.
25:37 - Il vous a déçu, Emmanuel Macron ?
25:39 - Sur ça, oui.
25:41 Il est très brillant, il est très intelligent.
25:43 Je pense qu'il est à sa place,
25:45 les habits ne sont pas trop grands pour lui.
25:47 Il a énormément de qualités.
25:49 Mais moi, cette histoire de retraite,
25:51 on a élu un Parlement, c'est nos représentants,
25:53 que la loi passe sans leur demander leur avis,
25:55 ce n'est pas la démocratie.
25:57 - Donc le 49.3, ça ne vous a...
25:59 - Non, ça ne me plaît pas du tout.
26:01 - Et vous lui aviez dit, "attention, on ne le fait pas" ?
26:03 - Oui, bien sûr, je lui ai écrit.
26:05 - Il vous a répondu ? - Oui, il m'a répondu,
26:07 mais je ne vous le dirai pas.
26:09 Parce que lui est dans son bon droit.
26:11 Moi, je ne suis pas d'accord.
26:13 Cette histoire des retraites qui est passée sans demander l'avis,
26:15 dans une démocratie, j'ai un petit aphorisme
26:17 qui est marrant sur scène,
26:19 que je fais dire à Coluche,
26:21 parce que j'ai un spectacle qui s'appelle "Hommage et dessert"
26:23 où je rends hommage à Coluche, à tous ces gens-là,
26:25 et je fais dire que la différence entre la dictature et la démocratie,
26:27 c'est qu'en démocratie, c'est le peuple
26:29 qui élit ces dictateurs.
26:31 C'est une boutade.
26:33 - Et dans votre personnel politique, est-ce qu'il y en a qui trouve grâce à vos yeux ?
26:35 À droite, à gauche, partout ?
26:37 - Alors, moi, les politiques,
26:39 je suis emmerdé parce qu'ils nous ont pris notre job
26:41 à nous, les saltimbanques.
26:43 C'est-à-dire qu'ils font télé, radio, télé, radio,
26:45 ils regardent le sondage du journal du dimanche
26:47 pour savoir qui est premier, comme nous, en regardé-lui de parade.
26:49 Je disais récemment qu'effectivement,
26:51 Zemmour a fait plus de télé en six mois
26:53 que Zemmour en dix ans, c'est vrai.
26:55 Et c'est du show business.
26:57 - Alors, qui est le meilleur, comme artiste politique ?
26:59 - Pour moi, il n'y a pas de meilleur,
27:01 mais j'ai des sympathies pour deux personnes
27:03 qui sont à l'opposé sur l'échiquier politique.
27:05 C'est pas du tout le même programme.
27:07 J'ai de la sympathie pour Fabien Roussel et pour Jordan Bardella.
27:09 Et Fabien Roussel.
27:11 - Vous voteriez pour l'un des deux ?
27:13 - Je n'ai pas dit que je voterais pour un,
27:15 je dis que j'ai de la sympathie pour deux hommes
27:17 avec qui j'ai discuté, et les deux,
27:19 dans leur approche,
27:21 dans leur programme, humainement,
27:23 ont des valeurs humaines que j'aime bien.
27:25 Maintenant, ça ne veut pas dire que je vais voter pour eux.
27:27 De toute façon, c'est la vérité.
27:29 Je n'ai pas voté.
27:31 - Une photo a vous montré,
27:33 en lien avec Jordan Bardella.
27:35 Ça a fait le buzz.
27:37 Karim Benzema, vous savez,
27:39 qui a rejoint le club d'Arabie Saoudite,
27:41 et qui s'est habillé dans une tenue traditionnelle.
27:43 Jordan Bardella qui réagit et qui dit,
27:45 il se fait le porteur du message des islamistes.
27:47 Vous êtes d'accord avec ce qu'il dit, Jordan Bardella ?
27:49 - Je ne suis pas d'accord.
27:51 Mais ça, c'est du buzz.
27:53 Toutes ces petites phrases qui sont...
27:55 - C'est une déclaration politique ?
27:57 - C'est ça qui est très loin de la réalité des gens.
27:59 Dans la réalité, aujourd'hui...
28:01 - La photo aussi, elle est loin de la réalité des gens.
28:03 - Oui, ça.
28:05 Mais il y a une gêne par rapport à ça,
28:07 par rapport à la baïa, par rapport à tout ça.
28:09 C'est très complexe. Ce n'est pas simple.
28:11 Je parle beaucoup de l'immigration dans mon bouquin.
28:13 Je résume ça à une phrase,
28:15 toute simple.
28:17 Je veux m'enrichir de la culture de tout le monde.
28:19 Viens avec tes racines,
28:21 mais ne touche pas à mon arbre.
28:23 - Concrètement, ça veut dire quoi ?
28:25 - Concrètement, ça veut dire, viens avec ta culture.
28:27 Mon pote Jamel,
28:29 il me dit, moi je suis marocain quand je suis à la maison.
28:31 Mais quand je sors dehors, je suis français.
28:33 - Mais est-ce que ça veut dire, viens avec ton abaya ?
28:35 - Si c'est un signe de mode,
28:37 oui. Si c'est un signe religieux, non.
28:39 - Oui, mais vous savez bien que ce n'est pas un signe de mode.
28:41 - C'est un signe religieux, donc non.
28:43 C'est comme si on m'imposait le crucifix au-dessus de mon lit.
28:45 À partir du moment où c'est un signe religieux,
28:47 je ne suis pas vraiment pour dans l'école laïque.
28:49 Après, on dort, les gens font ce qu'ils veulent.
28:51 - Donc, Gabriel Attal,
28:53 puisqu'on parle des personnalités politiques
28:55 que vous pourriez apprécier,
28:57 est-ce que vous avez l'impression qu'il tient bien son ministère ?
28:59 - Il fait de la politique.
29:01 Il fait de la politique.
29:03 La politique, c'est aujourd'hui, c'est ça.
29:05 - Vous parliez du harcèlement, par exemple,
29:07 sur les réseaux sociaux.
29:09 On a l'impression qu'il prend les choses en main.
29:11 - On a l'impression qu'il prend les choses en main.
29:13 Et si il prend les choses en main,
29:15 le jour où il n'y aura plus de harcèlement sur les réseaux sociaux,
29:17 on dira "merci, monsieur".
29:19 Le jour où, sur les trottoirs,
29:21 on ne se fera plus agresser,
29:23 on dira "merci, monsieur".
29:25 Maintenant, ils ne vont pas résoudre tous les problèmes.
29:27 C'est trop compliqué, c'est trop vaste.
29:29 Si on reprend de la dimension humaine,
29:31 ce que je propose dans mon bouquin,
29:33 on va résoudre pas mal de problèmes,
29:35 de compréhensions.
29:37 Moi, cet été, à ma table,
29:39 j'avais du sénégalais, du marocain,
29:41 du québécois, du portugais.
29:43 Et on s'entendait très bien,
29:45 parce que tous ces gens-là respectent la civilité républicaine.
29:47 À partir du moment où tu viens dans ce pays,
29:49 que tu avoues le détester,
29:51 vouloir le détruire,
29:53 non, je suis désolé, ça ne me plaît pas.
29:55 Alors, il faut savoir
29:57 si cette cohabitation
29:59 est une cohabitation
30:01 ou une conquête.
30:03 Je n'ai pas envie que ce soit une conquête.
30:05 - Mais vous pensez que ça l'est ?
30:07 - Je ne sais pas.
30:09 On va voir dans la suite.
30:11 Mais j'espère que ce n'est pas une conquête.
30:13 - Vous attendez que des gens se lèvent ?
30:15 - Non, non, non.
30:17 - Non, mais se lèvent pour vous suivre
30:19 dans la voie que vous montrez.
30:21 - Je ne suis pas à suivre,
30:23 je n'ai rien, je ne suis pas un gourou,
30:25 je ne suis pas un machin, je regarde,
30:27 j'analyse comme tout le monde,
30:29 et je n'ai pas envie de...
30:31 J'ai envie que les choses s'apaisent.
30:33 Et donc,
30:35 que les politiques fassent les efforts nécessaires
30:37 pour que les gens vivent le mieux possible.
30:39 - Alors justement,
30:41 une séquence pas très apaisée,
30:43 vous êtes très rugby, vous, non ?
30:45 - Oui.
30:47 Tu veux me parler de la France-France ?
30:49 - Exactement.
30:51 Vous avez pu vous vouloir en dire.
30:53 Je rappelle le contexte,
30:55 cérémonie d'ouverture,
30:57 Jean Dujardin avec la baguette.
30:59 - Le rugby, c'est mon ADN.
31:01 C'est ce qui m'a fait,
31:03 ce qui a fait mes valeurs.
31:05 J'ai appris le partage, justement.
31:07 Et le rugby, si tu prends
31:09 le sport lui-même, c'est un modèle de société.
31:11 Tu as vu les tribunes des stades de rugby
31:13 par rapport au stade de foot ?
31:15 Les tribunes des stades de rugby,
31:17 tu peux y amener tes enfants, c'est calme,
31:19 c'est pas "Oh, enculé, pédé de Marseillais !"
31:21 Ça n'a rien à voir.
31:23 L'équipe de France elle-même, que je bénis,
31:25 l'équipe de France elle-même, il y a de tout dedans.
31:27 Wocky, Ficou,
31:29 Atonio, Wardy,
31:31 c'est des mecs du 93.
31:33 Et de l'autre côté, il y a les mecs du Gers,
31:35 Dupont, quel horreur, il s'appelle Dupont.
31:37 Dupont, Jolanché,
31:39 et tous ces gens-là s'aiment, s'entendent bien.
31:41 Je te jure que même s'ils ne la chantent pas fort,
31:43 la Marseillaise, ils sont contents de la chanter.
31:45 Et ils ont envie que ce maillot,
31:47 ils ont envie que la France gagne.
31:49 Et bien moi, pour moi, si la société
31:51 toute entière marchait
31:53 avec le courage de ces mecs-là,
31:55 avec l'amitié, le lien,
31:57 et bien ça marcherait beaucoup mieux.
31:59 Alors quand on dit "la France France",
32:01 ça m'a fait marrer parce que
32:03 le spectacle qu'on a... J'y étais moi
32:05 au Stade de France, j'y étais, et c'était
32:07 vachement bien.
32:09 C'était la culture française, la tour Eiffel,
32:11 etc. En face, t'avais les blacks.
32:13 En Nouvelle-Zélande
32:15 aujourd'hui, dans les rues, il n'y a pas des
32:17 maoris avec des lances et qui chantent des cris.
32:19 Mais c'est leur culture,
32:21 on n'a pas... Alors à ce compte-là,
32:23 pourquoi ils n'ont pas dit que le chant
32:25 des... le haka, il était
32:27 asbine... Non !
32:29 Chacun ses racines, chacun ses cultures.
32:31 On ne va pas interdire le haka.
32:33 - Donc ça vous a mis en colère, en tout cas. - Non, pas en colère,
32:35 mais j'ai trouvé ça tellement... Je connais Jean Parker,
32:37 c'est mon ami.
32:39 - Il a été blessé d'ailleurs par ça. - Il a raison
32:41 d'être blessé. Et en même temps,
32:43 il a demandé à ne pas être en couverture
32:45 de Valeurs Actuelles avec Dupont parce que
32:47 c'est une récupération qu'il ne voulait pas.
32:49 Ce mec est...
32:51 C'est ça, l'anachronisme
32:53 de ces gens qui vont
32:55 jeter de l'huile sur un feu qui n'existe pas.
32:57 - La France va gagner ?
32:59 - Ah ben je le souhaite...
33:01 - C'est la question que tout le monde se pose.
33:03 - Écoute, je le souhaite de tout mon cœur.
33:05 J'ai eu la chance d'aller avec eux
33:07 l'année dernière, justement, dans le Grand Chèvre.
33:09 J'aurais dit quelque chose que je pense vraiment profondément
33:11 et que je pense encore aujourd'hui
33:13 parce que je vais vite la partir pour aller regarder
33:15 les Blacks.
33:17 C'est qu'il n'y a qu'une équipe
33:19 qui peut battre l'équipe de France aujourd'hui,
33:21 c'est l'équipe de France.
33:23 Ça veut dire qu'ils ont les moyens
33:25 en tout.
33:27 Moi je connais l'encadrement, c'est fabuleux
33:29 ce qu'ils sont arrivés à créer. Il y a un enthousiasme
33:31 derrière. N'oubliez pas quand même qu'ils ont fait 15 millions
33:33 de personnes devant la télé. Ça veut dire que ces valeurs
33:35 elles correspondent à quelque chose.
33:37 - Et donc il y a des valeurs
33:39 qui perdurent aujourd'hui, Patrick Sébastien.
33:41 Donc c'est positif. Il y a des
33:43 fameuses valeurs que vous dites qu'on a perdues
33:45 elles perdurent aujourd'hui.
33:47 - Ils les ont et elles continuent. Tu vois des gens
33:49 se respecter. Moi j'ai vécu ces trucs-là.
33:51 - Mais c'est uniquement dans le rugby.
33:53 - Non, non, il n'y a pas que dans le rugby.
33:55 Il n'y a pas que dans le rugby, mais le rugby
33:57 est un beau modèle qu'on devrait suivre
34:00 parce qu'il y a de la place pour les petits, pour les grands, pour les gros,
34:02 parce qu'il y a une solidarité.
34:04 Ce n'est pas des gros lourds
34:06 qu'on ramasse, qu'on a voulu faire croire
34:08 à une époque. - Merci beaucoup.
34:10 Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
34:12 Je rappelle votre livre "La Nostalvie"
34:14 et si on faisait un pas en arrière pour mieux aller de l'avant.
34:16 Merci beaucoup. - Et je ne dis pas
34:18 que j'ai raison sur tout, mais c'est mon oeil.
34:20 Voilà. Et j'accepte les critiques
34:22 réactes, bof, tout ce qu'ils veulent.
34:24 - Ça ne vous atteint pas. - Ça fait 70 ans
34:26 que je vis avec.
34:28 Ça m'empêchera pas d'être heureux.
34:30 - Et bon anniversaire, alors, parce que bientôt 70 ans.
34:32 - Et d'essayer de propager le bonheur autour de moi.
34:34 - Allez, merci beaucoup. Merci Patrick Sébastien.
34:36 - Merci, 70 piges quand même. - Merci Anna Cabana.
34:38 Ben oui, bon anniversaire en avance.

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