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00:00 On annonce 30 000 morts depuis le début du siècle et 50 000 morts depuis le milieu des années 90.
00:13 Et ça c'est la politique migratoire européenne.
00:15 Cette mer magnifique est devenue en immense cimetière.
00:20 127 207, c'est le nombre de migrants qui sont arrivés en Italie via l'Afrique du Nord en 2023.
00:25 Un an qui est d'ores et déjà deux fois supérieur à celui de 2022.
00:29 L'Union européenne travaille depuis quatre ans déjà à un nouveau pacte migratoire,
00:32 mais selon certains, ce n'est pas encore assez.
00:34 L'innovation majeure, ce serait de dire, compte tenu de la situation démographique,
00:38 compte tenu des pénuries de main d'oeuvre qui ont été notamment révélées par la Covid,
00:43 il faut rouvrir les frontières dans les secteurs où on en a besoin à l'immigration de travail.
00:48 Or, dans la plupart des pays européens, l'immigration de travail salariée reste fermée,
00:53 ce qui grossit artificiellement les chiffres de l'asile,
00:57 puisque un certain nombre de gens ne pouvant pas entrer par le travail
01:01 tentent la filière de l'asile.
01:03 En France, une nouvelle loi sur l'immigration doit être débattue en novembre 2023
01:07 pour réformer cet accueil des réfugiés.
01:09 Voici la position de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
01:11 Il y a une immigration irrégulière en Europe, en France et en Italie qu'il faut combattre,
01:16 et ce n'est pas en accueillant plus de personnes qu'on va tarir un flux
01:20 qui évidemment touche nos capacités d'intégration.
01:22 On a développé pour les Ukrainiens des politiques qui paraissaient infaisables
01:27 pour les autres.
01:28 On a trouvé des logements, ils ont eu des cours de langue,
01:30 on a scolarisé les enfants, on les a aidés à entrer sur le marché du travail,
01:34 donc c'est faisable.
01:34 En France, l'accueil de migrants originaires d'Afrique subsaharienne peut créer des tensions.
01:38 C'était le cas à Saint-Brévin, où le maire a été attaqué par l'extrême droite
01:41 qui refusait l'installation d'un nouveau centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
01:44 Le 22 mars, donc dans la nuit, entre 4h30 et 5h du matin,
01:49 probablement un engin explosif a été lancé ou mis entre mes deux véhicules,
01:55 qui bien entendu ont pris feu, et ça s'est propagé également à mon domicile.
01:59 Une telle attaque a eu lieu en France, alors même que ce sont les pays d'Europe du Sud
02:03 qui sont les plus exposés au trafic des passeurs.
02:06 On n'entre pas par la Finlande, on entre par l'Italie, par la Grèce, par Chypre, par Malte,
02:11 éventuellement aussi par l'Espagne.
02:13 Ça, on n'a pas changé parce que c'est très confortable pour l'Europe du Nord,
02:17 pour l'Europe centrale et orientale, qui est d'ailleurs hostile très largement,
02:22 de plus en plus, à l'idée que de nouveaux migrants entrent chez eux.
02:25 Nos solutions sont assez claires.
02:27 Nous pensons qu'il faut, avec les différentes nations qui sont concernées,
02:30 effectuer un blocus maritime, qu'il faut mettre en sécurité les migrants, bien entendu,
02:35 qu'il faut les ramener à leur port de départ,
02:37 qu'il faut traduire les passeurs et les condamner à des très lourdes peines,
02:42 et qu'il faut détruire les embarcations.
02:44 Dire qu'on va avoir une politique efficace où 100% des reconductions seront pratiquées,
02:49 c'est une fiction.
02:51 On ne peut pas décider de reconduire M. X dans tel pays
02:54 si ce pays en question ne veut pas le reprendre.
02:57 Il y a un mélange de raisons de partir, qui peuvent être la crise sur place, politique,
03:03 mais aussi l'impossibilité de continuer à travailler le sol,
03:07 parce que le réchauffement climatique a rendu la vie impossible,
03:11 et parfois ces crises environnementales deviennent des crises ethniques,
03:14 se politisent et produisent aussi des réfugiés.
03:17 [Musique]