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CINEMA - Et si l’homme redevenait un animal comme un autre ? Dans Le Règne Animal de Thomas Cailley, au cinéma ce mercredi 4 octobre, une épidémie de mutations génétiques transforme peu à peu certains humains en animaux. Romain Duris y joue François, dont la femme est touchée par cette maladie étrange.

Lorsqu’un nouveau centre spécialisé pour les créatures ouvre dans le sud de la France, il déménage avec Émile, son fils de 16 ans (Paul Kircher) pour la suivre. Mais lors du transport des patients, un accident du convoi laisse s’échapper des créatures dans la nature. François va tout faire pour retrouver sa femme, à l’aide d’Adèle Exarchopoulos en gendarme motivée.
Transcription
00:00 On est roncendrés au bord d'une rivière.
00:02 Moi j'aime bien le pandarou.
00:04 Euh...
00:05 Ouais, crapa...
00:06 T'as vu c'est doux hein ?
00:07 Ouais.
00:08 Ouais, non, pour crapauter dans les arbres et tout c'est sympa.
00:10 T'as peur des créatures ?
00:21 Faut apprendre à vivre ensemble.
00:24 Faut pas avoir peur.
00:29 J'ai peur.
00:30 Moi je me refuse totalement à lui donner un genre.
00:45 Pour moi c'est un film de genre au pluriel.
00:46 J'aime bien que tout ça se marie, quoi.
00:48 L'intime, le spectaculaire, l'action, la comédie.
00:51 Je trouve que ça donne de l'élan, quelque chose de vital, fort et réaliste au film.
00:58 En étant acteur ou spectateur, je remarque que l'envie qu'on a c'est de faire partie du monde animal.
01:03 On a presque envie d'être ces créatures qui se transforment et qui mutent en fait,
01:07 plutôt que de rester avec les mecs qui les visent dans les champs,
01:10 enfin bref, avec ces réactions agressives et contre, quoi.
01:13 Plus j'étais proche d'eux, enfin des gens qui se transforment, plus j'étais heureux.
01:18 On vit aujourd'hui dans un monde où on est en train de se transformer.
01:21 Et c'est ça qui est le plus drôle.
01:22 Plus j'étais proche d'eux, enfin des gens qui se transforment, plus j'étais heureux.
01:26 On vit aujourd'hui dans un monde qui se rarifie.
01:28 On voit bien qu'il y a un effondrement par exemple de la biodiversité.
01:31 Pour moi, le film montre exactement l'inverse.
01:33 C'est presque un souhait.
01:34 C'est-à-dire qu'au fond, on va vers un monde qui est plus riche, qui est plus divers,
01:36 où il y a plus de différences, plus de variétés.
01:39 C'est plus une utopie qu'une dystopie.
01:41 On va aller roncer en dré, au bord d'une rivière.
01:50 Voler, ça ne doit pas être désagréable.
01:52 On va prendre de la hauteur, c'est pas mal.
01:54 Moi j'aime bien le panda roux.
01:56 T'as vu, c'est doux.
01:59 Pour crapauter dans les arbres, c'est sympa.
02:01 Puis c'est assez mignon comme animal.
02:03 La façon dont la société réagit, elle est diverse elle aussi.
02:15 C'est-à-dire qu'il y a effectivement des pulsions sécuritaires,
02:18 des pulsions violentes.
02:19 Mais il y a aussi, comme François en témoigne auprès de son fils dans le film,
02:22 des actes d'amour absolu, des actes de solidarité.
02:26 Pour moi, c'est une façon de poser une question,
02:28 plutôt que de donner une réponse morale très claire.
02:31 La question c'est, qu'est-ce qu'on fait de se vivre ensemble ?
02:34 Comment on cohabite ?
02:35 La force de ce personnage, c'est déjà assez tôt d'accepter de vivre avec les bêtes,
02:39 et puis de les aimer aussi.
02:41 En ça, il est en avance,
02:43 ou en tout cas, il fait partie des humains qui arrivent à accepter cette différence
02:48 et qui arrivent à vivre avec.
02:50 L'acceptation se fait déjà au sein des gens proches,
02:53 et elle est peut-être très difficile au départ.
02:55 Et ensuite, justement, ça nous ouvre à être plus indulgents
02:59 sur des gens qu'on ne connaît absolument pas.
03:02 Ouais, j'y crois ça.
03:03 [Musique]
03:13 C'est arrivé un an après le début de l'écriture.
03:16 Sur le tout début, j'ai même pensé que ça n'avait plus aucun intérêt de faire ce film
03:20 parce que la réalité était tellement forte qu'on vivait,
03:23 qu'il fallait passer à autre chose.
03:25 Et puis c'est devenu beaucoup plus intéressant
03:27 quand la société a commencé à accepter de vivre dans cet état un peu particulier,
03:30 où c'est là, c'est pas là, on se confine, on se déconfine,
03:33 on fait semblant que tout va bien, qu'on a un retour à la normale,
03:36 alors qu'en fait, il y a quand même quelque chose qui a changé, qui s'est déréglé.
03:38 Et ça, c'est précisément ce qui se passe dans le film.
03:41 On fait tout pour continuer à vivre des vies normales,
03:44 alors que le monde est devenu fou.
03:46 [Musique]
03:55 [Musique]

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