• l’année dernière
Transcription
00:00 [Musique]
00:09 Au début, c'est vrai que j'ai cru pendant un temps que la politique, par exemple,
00:13 ça pouvait receler une jolie part de spectacle dans lequel on allait pouvoir s'exprimer.
00:18 Mais en fait, c'est à des années-lumières de ça, donc j'ai vite...
00:22 J'ai tout fait de découvrir que c'était pas le cas.
00:24 J'ai fait une, on va dire, une formation en vue de...
00:29 Rentrer dans l'armée, mais je n'ai jamais été sur des théâtres d'opérations extérieures.
00:34 J'ai eu les bribes d'une formation, les rudiments, mais c'était dans un cadre, tu vois...
00:40 C'est une préparation.
00:41 Voilà.
00:41 Mais vous avez aussi fait des études de chimie.
00:44 Des études de chimie, exactement.
00:45 Des études de chimie avec un diplôme à la clé, effectivement.
00:49 Et j'avais pris des options qui étaient plus axées sur de l'électrochimie.
00:53 Et pourtant, vous êtes acteur.
00:56 Tous les chemins m'aiment à Rome.
00:57 [Musique]
01:00 Après, j'ai découvert les spectacles.
01:03 Ça m'a fait envie d'abord en tant que spectateur de voir ça.
01:06 Et puis après, c'est vrai qu'en commençant à goûter...
01:10 De toute façon épisodique, un petit court-métrage à gauche, un petit court-métrage à droite.
01:14 Bien sûr, dans une forme de bancalité.
01:17 C'était pas non plus des œuvres artistiques abouties, on va dire.
01:21 Loin de là, loin sans faux.
01:22 Mais très formateur.
01:24 Et après, j'avais rejoint une association qui s'appelle "Mille Visages".
01:28 Au sein de laquelle, ils encouragent les jeunes à faire par eux-mêmes des courts-métrages et tout ça.
01:33 Et il y avait une intervenante qui était venue, qui était une réalisatrice de "Aphémis".
01:38 Dans la personne d'Emma Benestan.
01:40 Qui est venue accompagnée d'Emilie Noblet, une chef-opératrice initialement.
01:44 Et après, qui est aujourd'hui une réalisatrice.
01:46 Quand je suis arrivé, moi, ils faisaient un espèce de casting géant.
01:49 Et elle a gardé quelques jeunes pour tourner un court-métrage.
01:52 Qui s'appelait "L'amour du risque".
01:54 Et qui pour moi était le premier court-métrage dans un cadre un peu rigoureux, on va dire.
01:59 Un film quand même d'atelier, tu vois.
02:02 Issu de séances d'improvisation et tout.
02:03 Mais un court-métrage quand même qui a la forme d'eux.
02:06 Qui est super, tu vois.
02:07 Mais je veux dire, c'était pas un court-métrage où il y avait au début un scénario décrit.
02:12 Il y avait que des jours de tournage.
02:15 On était pas payés ou quoi que ce soit.
02:16 Mais le rendu est professionnel.
02:21 Que m'a permis de faire Émilie Noblet.
02:23 Qui était chef opératrice sur ce court-métrage.
02:26 - "Tous les chemins mènent à Rome". - Exactement, t'as compris.
02:29 Et en gros, Émilie, on était sur le tournage, etc.
02:33 Après, elle m'a permis de passer des castings.
02:35 Des films sur lesquels elle est en tant que chef opératrice.
02:38 Elle a fait un film notamment qui s'appelle "Jeune femme" de Léonore Serail.
02:41 A l'issue de ça, elle lui a été donnée l'occasion de réaliser la série en question dans un hôpital psychiatrique.
02:47 - Jimmy ? - Ouais ?
02:48 - Vous voulez bien briefer la nouvelle, s'il vous plaît ?
02:50 - Merci, j'avoue pas que monsieur, il a encore mangé des piles.
02:54 - Ah, on se décharge pas sur Babette, hein ?
02:56 - L'électricité ! - Merci, s'il vous plaît.
02:57 - Avancez, monsieur.
02:59 - C'était Bertrand Bonello.
03:00 J'avais eu l'occasion de faire, pas une silhouette, mais une silhouette plus, tu vois.
03:04 Et si tu retrouves ma bande démo d'époque,
03:06 je tournais des scènes et je mettais des faux titres de films avec des faux noms de réalisateurs.
03:11 Ce que nombre de comédiens font pour tenter de montrer leur travail.
03:14 Et voilà.
03:15 Mais du coup, les lignes de CV, on pouvait en remplir avec des noms tous plus incongrués les uns que les autres.
03:23 Mais Bertrand Bonello, il m'a permis de faire Zombie Child.
03:25 Ça, c'était une expérience honnêtement extraordinaire avec toute l'équipe,
03:32 avec Olivier Rosenberg, avec Jonathan, avec tous les gars.
03:37 Franchement, moi, ce tournage-là, c'était vraiment un cadeau du ciel
03:42 de pouvoir rejoindre cette équipe à la farfeluterie prononcée.
03:49 Et il y avait de la rigolade à tous les étages et c'était extraordinaire.
03:53 Et le rôle même qu'il m'a offert et la collaboration avec Igor,
03:57 qui autorisait les propositions, qui était ouvert aux propositions des comédiens et tout.
04:03 Et franchement, Igor, il est tellement...
04:05 Il arrive à tirer le meilleur de chaque élément dont il dispose sur son plateau.
04:12 Il n'y a pas de win-win, c'est lousse-lousse.
04:15 C'est des plans d'entourloupeurs du dimanche que tu me sors, toi.
04:17 Toi, viens avec moi.
04:18 Non, non.
04:18 Viens, viens.
04:19 Ah ! Ah ! Ah !
04:20 Qu'est-ce que vous faites ? Vous l'emmenez où ?
04:22 Moi, ce que je trouve magnifique dans le cinéma,
04:24 c'est que tu rencontres un éventail de personnes qui va déjà au sein de la profession de comédien.
04:30 Il y a toutes les couches de l'échelle sociale qui sont représentées et tout.
04:35 Mais aussi, dans le tournage, dans l'équipe technique,
04:38 tu peux trouver un ancien mécanicien de F1 qui vient louer une voiture de collection
04:45 pour lui faire prendre part à une scène.
04:48 Tu peux rencontrer un éleveur d'abeilles qui fait de la pithérapie
04:53 et qui soigne les gens à base de miel.
04:56 Non, mais véridique, véridique.
04:58 Et il y a tous les profits comme ça, un éleveur d'animaux exotiques.
05:01 Et franchement, c'est tellement enrichissant, nourrissant et tout.
05:05 C'était deux jours.
05:06 Il y avait une journée de dos, quand tu déambules et que tu vas jusqu'à Elodie, Bouchèze.
05:14 Et après, il y avait la scène avec Adèle.
05:16 Après la scène avec Adèle, moi, c'est déjà Jeanne qui m'a offert ce rôle.
05:21 Après, c'est vrai qu'en termes d'intensité émotionnelle, elle était dure et tout.
05:26 D'autant plus que ce jour-là, les producteurs, ils étaient venus,
05:29 ils les tapaient dans la main comme ça.
05:31 Allez, grosse scène, comme ça.
05:34 Mais au final, ma parole, qu'au final, cette présence, elle a été aidante.
05:42 Parce que, je ne sais pas, des fois, c'est une espèce d'alchimie, d'énergie et tout.
05:46 Mais en tout cas, moi, elle m'avait mis dans un état.
05:49 Et après, Adèle Exarchopoulos, qui est franchement extraordinaire.
05:55 C'est aussi de jouer le ping-pong avec le partenaire.
06:02 Et franchement, qui rêvait de mieux qu'Adèle ?
06:06 Tu ne le prépares pas en fait.
06:07 Moi, tu me prépares.
06:08 Moi, ça fait des mois que je bosse comme une chienne, que j'ouvre tous les dossiers.
06:11 Parce que c'est un personnage, comme il intervient dans le récit et tout,
06:16 et qu'il suit toute la trame du personnage d'Adèle.
06:20 C'est un peu comme le colonel Kurtz.
06:22 Moi, je suis un fan d'Apocalypse Now.
06:24 Sans comparaison, je ne suis pas là en train de dire que je suis marrant de bando.
06:28 Mais il y a la même attente qui est suscitée dans le film
06:31 que celle qu'on a quand on va enfin découvrir le colonel Kurtz.
06:35 Le rendu est vraiment superbe.
06:37 Et Jeanne Hery, la directrice d'acteur ultra précise, pointue à souhait.
06:44 Elle est vraiment d'une minutie redoutable aussi, Jeanne.
06:51 Moi, j'ai beaucoup traqué JB Durand, Jean-Baptiste Durand, le réalisateur du film.
06:57 Parce que, toujours au sein de Mille Visages,
07:01 que c'est un projet dont j'avais eu connaissance il y a quand même relativement longtemps,
07:06 par le biais d'une réalisatrice qui s'appelle Alima Wajiri,
07:10 qui avait été en résidence d'écriture avec Jean-Baptiste Durand.
07:14 Elle m'avait dit, il y a un rôle dans son film auquel tu pourrais correspondre.
07:20 Dans un village comme ça, si t'as pas de thunes, t'as pas de meuf, t'as pas de meuf, t'as pas de problème, t'as pas de problème, t'as pas de vie.
07:28 Et moi j'ai d'oct, donc j'ai et des problèmes et pas de vie.
07:32 Tu m'aimes ?
07:34 Moi j'aime tout le monde.
07:35 Et comme il assume pas de mémé, c'en est tout champ de pudeur.
07:38 Donc elle m'a encouragé vivement à aller le voir à une projection dans un petit cinéma qui s'appelle le Lincoln,
07:45 que vous connaissez certainement.
07:47 Tout à fait.
07:48 Je suis allé là-bas, j'ai juste serré la main de JB.
07:51 Et après je lui ai mis des messages comme un égaré sur Facebook, à base de "Bonjour Jean-Baptiste, c'est Raphaël".
07:58 Et donc je lui jetais des liens, parfois de courts métrages, comme ceux dont on a parlé précédemment,
08:07 qui pouvaient s'avérer être douteux.
08:09 Donc ça n'a créé chez lui que du scepticisme et de la mise en retrait, tu vois.
08:15 Et après il me disait "Oui, je vais faire le casting là, je vais faire le casting là".
08:19 Et moi je lui récrivais.
08:20 Et un jour il m'a dit "Bah tiens, je fais le casting et tout, si tu veux, viens passer le casting".
08:25 Et après on a passé le casting.
08:27 Et après il m'a appris pour tourner une scène, une scène extraite du film.
08:33 On a tourné cette scène et à l'issue de la scène, sa perfidie a pris fin.
08:38 Jean-Baptiste Durand.
08:40 Jean-Baptiste Durand exceptionnel.
08:42 Et là il m'a dit "Vas-y, on va faire le long métrage ensemble".
08:46 La collaboration avec lui, franchement, Jean-Baptiste qui est déjà sa damie,
08:50 au même titre, "Quanto" et "Galatea", et franchement il y a une team de fous.
08:53 Et Malabar.
08:54 Et Malabar, effectivement.
08:55 Le chien.
08:56 Le chien, qui occupe une place centrale, bien sûr.
08:58 Et JB, tu vois, il y a un truc où on est dans une recherche, lui aussi, il est friand de propositions, etc.
09:08 Donc il est dans un truc très... Et même dans sa direction d'acteur, il est particulier dans le sens où, tu vois,
09:16 il va rentrer dans des éléments de sa vie personnelle, de sa souffrance d'être chauve, par exemple, etc.
09:23 Il va nous en faire part pour nous faire entendre des émotions par lesquelles le personnage devrait passer, etc.
09:31 En tout cas, c'est un directeur d'acteur de fous, Jean-Baptiste, qui est extraordinaire,
09:37 et qui a un immense réalisateur, moi je pense qu'il va être un grand réalisateur.
09:41 Il y a plusieurs coups de film, oui.
09:43 Je te dis ça, après j'ai participé aux films et tout, peut-être c'est biaisé et tout,
09:46 mais moi j'aime la pureté du film, l'authenticité, tu vois, il est sans phare,
09:52 et pourtant il arrive, je trouve, moi, à extraire une petite étincelle de grâce d'une certaine forme de banalité, tu vois.
10:01 Et avec Anto, et Galatéa, extraordinaire de pouvoir jouer avec ces acteurs.
10:05 Et Malabar.
10:06 Et Malabar, je vois que tu as une fascination pour les chiens.
10:08 Moi, déjà, si je dois parler du résultat, Jérémy, pareil, moi je pense, c'est un grand réalisateur
10:21 parce qu'il arrive à définir quelque chose qu'on n'a pas l'habitude de voir dans le cinéma et tout,
10:28 un ton avec une légèreté, tu vois, de l'entertainment, du divertissement et tout,
10:32 mais avec une grande exigence cinématographique.
10:35 C'est un gars d'une précision pareille et d'un degré d'obsession qui donne plus qu'envie,
10:41 et qui fait qu'on a la chance de travailler avec lui, et qui sait exactement ce qu'il veut,
10:46 et qui arrive, tu vois, à instiller de la légèreté dans tout ça, l'entertainment et de l'exigence, tu vois.
10:54 Et je trouve qu'il rassemble tout ça dans son film.
10:57 Et après, pour parler du personnage, moi ce que j'aime chez le personnage,
11:00 c'est la chose la plus importante dans la vie.
11:03 Daniel Sauveur, de son nom.
11:04 Daniel Sauveur, de son nom, exactement.
11:06 C'est le panache.
11:07 Voilà, ça c'est la valeur première de ce personnage.
11:10 C'est un gars qui court après une ambition, et qui a la truculence d'une personne pour qui le panache a d'importance.
11:20 Et ça c'est important.
11:21 Je m'appelle Daniel Sauveur, je suis né à Chartres, au milieu de Cœdal.
11:24 Oui, il a aussi sa forme de flamboyance et d'éloquence,
11:28 et ce qu'il y a de bien pour le coup chez Miralès,
11:32 mais il y a un peu un trait commun entre ces deux personnages et tout,
11:35 c'est leur rapport au mot, à l'éloquence et tout,
11:39 c'est qu'ils peuvent aussi s'en sortir en étant capables,
11:44 quelle que soit leur situation de départ,
11:48 de formuler avec clarté leur pensée,
11:51 et donc de s'ouvrir les portes.
11:53 Parce que, je ne sais pas, moi j'ai l'impression que dans la vie,
11:55 tu gagnes la confiance d'un interlocuteur en étant capable de t'exprimer de façon assez claire face à lui.
12:02 Et du coup, ils s'ouvrent des portes comme ça, grâce à leur verve,
12:06 et ça ressort aussi dans...
12:09 C'est un trait commun, après, ces deux personnages sont différents.
12:13 Oui, ces deux personnages sont totalement différents,
12:15 mais il y a quand même une similarité entre ces deux personnages.
12:19 Exactement.
12:21 Tous les deux, on fait fumer la planche à parfum.
12:23 Le système ne repérera aucune erreur, si nous on prend 50 000 flacons.
12:27 On a juste à trouver 10 personnes, en ce moment je suis une équipe.
12:30 Je connais beaucoup de gens qui vont refuser un 13ème mois tous les mois, je suis chaud !
12:33 L'équipe parfaite pour mettre en place ce plan pharaonique.
12:36 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
12:39 "La vie est une aventure" - Albert Einstein
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