Chelsea va-t-il sauver Strasbourg ? "Non, les Blues vont dévorer le Racing"

  • l’année dernière
Le rachat de Strasbourg par le consortium BlueCo, qui avait racheté Chelsea l'an dernier, pose des questions sur l'avenir des clubs français. Nos journalistes Martin Mosnier et Maxime Dupuis s'interrogent sur le bien fondé d'une telle opération et sur ses conséquences à moyen terme. Retrouvez l'intégralité de l'émision FC Stream Team en podcast.

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Transcript
00:00 on va parler du Racing Club de Strasbourg qui a été acheté par le consortium américain Blueco.
00:06 Alors c'est qui Blueco ? Ceux qui sont propriétaires de Chelsea.
00:11 Donc en gros c'est Chelsea qui rachète Strasbourg à 100% pour a priori une somme qui naviguera autour des 75 millions d'euros.
00:19 Strasbourg qui devient donc la succursale de Chelsea quelque part.
00:25 Vous savez c'est ces clubs qui mettent en place des multi-propriétés, plusieurs clubs.
00:30 Alors il y a le PSG qui fait ça, il y a Monaco qui fait ça en France, il y a Lyon aussi qui fait ça.
00:35 Il y a Troyes qui appartient au Citigroup, donc au groupe de Manchester City.
00:39 Il y a bientôt Lorient qui va passer aussi sous le giron de Bournemousse.
00:44 Et on va s'interroger justement sur cette multi-propriété.
00:47 Marc Keller qui nous dit aujourd'hui dans l'équipe que en gros Strasbourg a tout à gagner
00:51 puisque Chelsea va apporter une stabilité financière, de plus gros moyens au club alsacien.
00:59 Maxime, est-ce que Strasbourg est en train de se fourrer le doigt dans l'oeil ?
01:03 Est-ce qu'avec ce rachat Strasbourg court à sa perte ?
01:07 Marc Keller est quand même un dirigeant, un ancien footballeur, un dirigeant plutôt intelligent.
01:13 J'ai du mal à croire qu'il pense 100% de ce qu'il dit.
01:19 Parce que oui, Strasbourg est racheté, mais Strasbourg s'est mis dans les mains d'un groupe
01:25 qui le dépasse de très loin et surtout dans une pyramide dont il n'est pas le sommet.
01:30 Parce que le sommet de cette pyramide c'est Chelsea.
01:33 Et qu'est-ce que fait...
01:35 Alors, il a parlé, j'ai bien aimé son expression, où il parle justement
01:38 "nous avons le même actionnaire dans l'équipe, nous avons le même actionnaire
01:41 mais serons des clubs frères avec une gestion séparée".
01:44 Des clubs frères, c'est magnifique.
01:45 Alors frères, déjà d'habitude on dit club filial.
01:48 Filial, frères, il y a une relation familiale à chaque fois donc c'est exactement la même chose.
01:52 La relation séparée c'est juste pour rassurer et pour dire à l'UFA
01:56 "non non non mais c'est pas le même proprio, vous inquiétez pas".
01:59 Mais qu'est-ce que c'est ? Strasbourg va devenir une super succursale de Chelsea tout simplement.
02:05 Ils vont envoyer leurs joueurs, s'il y a des bons de Strasbourg, ils vont les récupérer
02:09 ou ils vont faire acheter des joueurs par Strasbourg pour les prêter à Chelsea.
02:12 En fait on en revient toujours à la même chose.
02:14 Et ce qui est dramatique, c'est que le football français, là en ce moment,
02:17 est en train de se mettre dans les pattes des très gros clubs,
02:21 est en train de devenir ce qu'est la G-League, la ligue de développement,
02:25 à la NBA pour la première ligue.
02:26 C'est tout simplement ça.
02:27 C'est-à-dire que c'est des tout petits...
02:30 En gros les clubs anglais s'en foutent, le discours, tu vas sûrement parler après,
02:35 je l'ai pas en tête, mais du patron de Bandemousse, Karaché-Lorient,
02:39 au moins il a le mérite de l'honnêteté.
02:40 Mais il dit clairement les choses, c'est-à-dire que c'est une succursale, les joueurs.
02:44 Avant Chelsea, ce qu'ils faisaient, ils avaient 70 joueurs ou 80 joueurs,
02:47 ou peut-être un peu moins, à un moment ils sont montés jusqu'à 50.
02:50 Ils sont montés à 60 même.
02:51 60.
02:52 Trop de joueurs, donc ils les prêtaient dans un club comme De Bruyne, comme Salah,
02:57 les faisaient revenir ou les revendaient.
02:59 Donc voilà, c'était une manière d'amortir les ventes.
03:02 Ce système-là marche plus et est plus accepté,
03:05 donc maintenant on s'associe avec un autre club
03:07 et c'est un peu comme si on faisait une équipe A et une équipe B, tout simplement.
03:11 Voir D, voir E, voir F.
03:13 Et pourquoi on en arrive à cette situation-là d'hyper pyramidal ?
03:19 Voilà, j'ai en moqueur le mot, peu importe.
03:21 Tout simplement, c'est qu'on sort d'une décennie où la Ligue des Champions a tout écrasé,
03:25 où la Ligue des Champions se gagne à 5 ou 6 clubs, pas plus.
03:29 Donc il faut être au-dessus de cette pyramide, il faut gagner.
03:31 La Ligue des Champions, c'est l'obsession.
03:33 Donc à partir de là, pour se donner les moyens pour lutter contre les nouveaux riches,
03:37 qui ont été City, qui ont été le PSG,
03:39 ces clubs-là, parce que Chelsea n'est plus un nouveau riche, c'est un ancien nouveau riche,
03:43 il faut aller trouver des moyens ailleurs.
03:45 Et comment on fait ?
03:46 Tout simplement, on va racheter des plus petits clubs pour essayer de créer une galaxie
03:51 et de monter un business qui est cohérent.
03:54 Et on en reparlera, moi je suis toujours persuadé que dans la galaxie Textor,
03:59 Lyon ne sera pas le haut de la pyramide, ce sera Crystal Palace.
04:03 Alors pour bien comprendre pourquoi ils viennent, il y a trois raisons.
04:07 1) Acheter un club de moindre envergure pour développer ses propres jeunes.
04:12 2) C'est donner du temps de jeu aussi à des joueurs qui n'ont pas le niveau pour Chelsea,
04:17 mais dont ils ne veulent pas se débarrasser parce qu'ils croient en eux.
04:21 S'acheter aussi un centre de formation à 75 millions d'euros,
04:24 ça va, c'est moins cher que Wesley Fofana par exemple.
04:26 Et aussi, et ça t'en as pas parlé, c'est aussi mettre un pied dans le marché français,
04:31 qui est aujourd'hui le marché où il y a le plus de talent dans le monde même.
04:36 Aujourd'hui, les jeunes français, voilà.
04:38 Et donc ils vont avoir un vrai point d'ancrage.
04:39 C'est le deuxième pays le plus exportateur de footballeurs.
04:41 Derrière le Brésil ?
04:42 Derrière le Brésil.
04:42 Voilà.
04:44 Donc voilà, c'est aussi pour mettre un pied là-dedans.
04:47 Donc c'est un prédateur en gros qu'ils font sur sa proie
04:50 pour dévorer le plus voracement possible ce club de Strasbourg.
04:56 Ils sont tous dans la communication depuis hier,
04:58 des communiqués de Chelsea, des communiqués de Strasbourg.
05:00 Et effectivement, il faut…
05:02 Asie Athlétique, le propriétaire de Bornemousse,
05:04 a lui été beaucoup plus cash sur ce qu'il veut faire de Lorient.
05:08 Il nous dit, donc quelle place pour Lorient dans son fleuron de flotte multiclub ?
05:15 Donc Bornemousse sera le fleuron de sa flotte multiclub, voilà.
05:17 Et derrière, il y a plein d'autres clubs, dont Lorient.
05:19 Et le but c'est quoi ?
05:20 C'est un endroit où nous pouvons placer et acheter des joueurs.
05:23 Le modèle multiclub est la deuxième partie de l'histoire.
05:25 Si je dois accueillir des joueurs, pourquoi ne pas le faire moi-même ?
05:27 C'est beaucoup moins cher.
05:28 Donc on va se servir chez notre club de développement,
05:32 quand tu disais, une sorte de G-League, c'est ça ?
05:34 Chez notre club de développement pour faire grossir la bête.
05:37 Donc Strasbourg sera au service de Chelsea,
05:39 comme Lorient sera au service de Bornemousse,
05:41 comme Troyes sera au service de City.
05:42 Et comment ?
05:43 Ils font passer la pilule en disant, on va vous mettre du fric.
05:46 Et comme ça, comme vous avez été fragilisés par la crise Covid,
05:48 par la crise des droits télé,
05:50 on vous met, voilà, on vous solidifie tout ça
05:53 et ça vous permet de rester en Ligue 1 et d'avoir un peu moins de sueur froide.
05:57 C'est ce que City avait promis à Troyes.
06:01 Troyes, qui est Maxime, ils joueront où l'année prochaine ?
06:03 En Ligue 2.
06:03 Voilà.
06:03 Mais ils verront peut-être la Ligue des champions au Stade de l'Aube au mois de juin.
06:06 Peut-être qu'ils feront un tour d'honneur.
06:08 [Générique]

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