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Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal a détaillé les mesures du plan contre le harcèlement scolaire du gouvernement : «Il faut que la peur change de camp pour que la peur disparaisse».

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00:00 Notre objectif est clair, il faut que la peur change de camp pour que la peur disparaisse.
00:05 Vous l'avez vu, ce plan comporte de très nombreuses mesures, je me concentrerai quant
00:09 à moi sur trois mesures inédites et très importantes pour l'éducation nationale,
00:13 qui reprend le triptyque qu'a indiqué la Première Ministre, prévention, détection,
00:18 solution.
00:19 Premier pilier de notre stratégie, c'est la prévention, pour éviter que le harcèlement
00:24 empoisonne nos jeunes.
00:25 Au fond, ce qui se joue ici est clair, c'est le droit au bonheur.
00:30 Chaque élève de France a droit au bonheur.
00:33 Chaque élève de France a le droit d'être heureux à l'école.
00:36 Et ça commence très tôt, ça commence dès les petites classes.
00:39 L'outil essentiel que nous allons mobiliser, la Première Ministre l'a indiqué, c'est
00:45 le travail avec les élèves dès les petites classes.
00:47 Les cours d'empathie, les cours de respect de l'autre, d'apprentissage du respect de
00:51 soi et des autres, les compétences psychosociales.
00:54 La France va donc inscrire dans le cursus scolaire des cours d'empathie sur le modèle
00:59 de ce qui existe dans d'autres pays, notamment au Danemark où je me suis rendu.
01:03 Ces compétences feront désormais partie officiellement des savoirs fondamentaux de
01:08 l'école.
01:09 Et nos professeurs des écoles le savent, c'est un enjeu absolument essentiel.
01:11 Ils le font déjà s'agissant de la socialisation, de la découverte et de la gestion des émotions
01:16 qui s'apprend dès les plus petites classes.
01:18 Nous irons beaucoup plus loin.
01:19 Ce sera inscrit au programme et je recevrai dès demain le président du Conseil supérieur
01:23 des programmes pour le saisir de ce chantier en vue d'une pleine entrée en vigueur à
01:27 la rentrée 2024.
01:28 Mais nous n'attendraons pas la rentrée 2024 pour avancer, évidemment.
01:32 Et dès la rentrée de janvier 2024, après les vacances, il y aura une école pilote
01:36 par département qui s'engagera dans les cours d'empathie, de respect de l'autre,
01:40 de tolérance sur le modèle de ce qui existe dans d'autres pays où nous avons constaté
01:45 ces dernières années que le harcèlement scolaire s'est effondré grâce à cette
01:48 stratégie.
01:49 J'entends certains dire qu'il y a les savoirs fondamentaux, la lecture, l'écriture,
01:53 le calcul, évidemment il faut garder du temps pour ces savoirs-là.
01:55 Mais aucun élève malheureux à l'école n'apprend bien à l'école.
02:00 Quand un élève est harcelé, c'est tout son esprit qui est envahi par le harcèlement.
02:04 Il n'y a plus de place pour les autres apprentissages.
02:05 En agissant pour le bonheur à l'école, on agit pour un meilleur apprentissage des
02:09 savoirs fondamentaux, un meilleur apprentissage tout court.
02:12 Je fais immédiatement le lien entre ce sujet et tous les autres.
02:15 Deuxième pilier, deuxième mesure, la détection.
02:17 Pour ne plus passer sous silence aucun cas de harcèlement.
02:21 L'objectif, faire le maximum pour ne plus passer à côté d'enfants qui souffrent.
02:25 Nous allons généraliser et simplifier le recueil de la parole.
02:29 La première ministre l'a dit.
02:30 La libération de la parole sera au cœur de notre stratégie.
02:33 Vous savez, chaque année, il y a la journée nationale de lutte contre le harcèlement.
02:37 Cette année, elle se tiendra le 9 novembre.
02:39 Ces dernières années, on a constaté qu'entre un tiers et la moitié des établissements
02:44 s'engageaient avec des actions dans le cadre de cette journée.
02:46 Cette année, il y aura deux heures banalisées dans tous les établissements scolaires de
02:51 France dédiées à la lutte contre le harcèlement.
02:54 Et très concrètement, le questionnaire qu'a annoncé la première ministre, qui
02:57 est un questionnaire de détection du harcèlement, que nous avons travaillé avec des scientifiques,
03:03 des experts de la question, et je veux les remercier, notamment le professeur Ruffaut,
03:07 le professeur Debarbieu ou le docteur Catline.
03:10 Ce questionnaire sera proposé à l'ensemble des élèves à partir de la classe de CE2
03:16 pour être capables de détecter des situations de harcèlement qui ne le sont pas forcément.
03:20 Parce que la réalité, c'est qu'un élève qui est harcelé, souvent et malheureusement,
03:24 son seuil de tolérance évolue.
03:25 Il tolère des actes et des situations qui sont intolérables.
03:28 C'est ce que, avec la première ministre, nous disions quand nous échangeons, notamment
03:32 avec Justine Atlan, qui fait un travail formidable avec e-Enfance.
03:34 Nous aurons donc cette initiative, et je le dis, nous aurons besoin de tous dans nos
03:38 établissements scolaires.
03:39 Ces débats, ces temps d'échange, ils associeront les élèves, les enseignants, les personnels
03:44 de direction, les agents administratifs.
03:46 Mais évidemment, on aura besoin des associations, des ambassadeurs.
03:49 Et ils sont motivés et disponibles pour le faire.
03:51 On était avec eux, avec la première ministre, il y a un instant.
03:55 Élian, Nathan, Anne-Lise, je pense aussi aux parents d'élèves qui ont été emportés
04:01 par ce fléau.
04:02 Betty, la maman de Lindsay, Nora, la maman de Marion, qui se mobilise au quotidien sur
04:08 ces questions.
04:09 Nous aurons besoin d'eux dans les établissements scolaires comme ambassadeurs de cette question.
04:12 Troisième pilier, pour terminer, les solutions.
04:16 Réagir.
04:17 Réagir vite, c'est parfois sauver des vies.
04:19 Si la parole se libère, si nous assistons à ce tsunami de libération de la parole
04:23 dont je parlais, c'est qu'il y a un espoir chez les élèves et chez des parents.
04:28 Un espoir d'être entendu.
04:29 Un espoir qu'il y ait une suite.
04:31 C'est dire la responsabilité immense qui pèse sur nous, être capable de répondre
04:37 à cette libération de la parole.
04:39 C'est la raison pour laquelle nous allons continuer à avancer.
04:43 Nous avons agi sous l'autorité de la Première ministre, dès cet été, je le rappelle,
04:46 un décret important qui prévoit désormais que c'est aux harceleurs de changer d'établissement
04:51 et non plus aux harcelés.
04:53 Des mesures sur les sanctions en matière de cyberharcèlement qui peuvent être prises
04:57 davantage au sein d'un établissement.
04:59 Nous allons continuer à agir.
05:01 Au fond, on doit remettre de l'humain à tous les étages.
05:04 On doit remettre de l'humain parce qu'on résout le harcèlement avec de l'humain,
05:09 pas avec des courriers.
05:10 Et donc, à l'échelle de l'établissement, c'est la poursuite et le renforcement du
05:13 programme phare qui étaient évoqués.
05:15 Nous allons mettre plus d'humain dans les académies.
05:17 C'est la raison pour laquelle une cellule dédiée au harcèlement sera créée dans
05:21 chaque rectorat, avec plusieurs personnes qui seront dédiées et formées à 100% sur
05:26 la question du harcèlement pour être capables de venir en second recours quand il y a des
05:31 difficultés et des situations qu'on n'arrive pas à régler sur le terrain.
05:35 Mais nous irons là aussi plus loin.
05:37 Nous allons aussi remettre plus d'humain sur le terrain.
05:39 Pour cela, nous allons créer des équipes académiques de lutte contre le harcèlement.
05:42 On a vu ces dernières semaines sur une autre question difficile, la question de la laïcité,
05:47 qu'avoir des équipes académiques formées qui se déplacent au sein des établissements
05:51 scolaires, auprès des personnels de direction, des chefs d'établissement et des enseignants
05:54 permettait de régler un certain nombre de situations.
05:56 Au fond, nous allons nous inspirer de ce qui a fonctionné pour la question de la lutte
06:00 contre le harcèlement avec ces équipes qui pourront apporter un soutien au personnel,
06:04 aux chefs d'établissement, se déployer partout sur le terrain.
06:07 Nous ne lésinerons pas sur les moyens face à ce fléau du harcèlement.
06:11 Voilà ce que je pouvais vous dire sur les actions nouvelles.
06:13 Il y en a d'autres, vous le verrez dans les documents qui sont communiqués, s'agissant
06:17 de l'éducation nationale.
06:18 Nous allons les mettre en œuvre dès aujourd'hui à la demande de la Première ministre.
06:21 Je le redis, nous ne sommes plus autant des constats.
06:24 Nous sommes dans celui des actes.
06:26 Et au fond, comme ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, je considère
06:30 que j'ai un objectif.
06:31 Moins de harcèlement et plus de bonheur à l'école.
06:34 [Musique]
06:37 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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