L’avis de Mon.gyneco ️
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 être un homme gynécologue en 2023.
00:02 C'est pas toujours facile.
00:03 Les femmes ont pu ou ont peut-être encore peur
00:06 d'un gynécologue homme,
00:09 mais il faut savoir qu'il y a beaucoup de gynécologues hommes
00:12 qui ont peur des femmes qui viennent dans leur cabinet,
00:14 peur d'être mis en cause,
00:15 peur de faire un acte qui sera mal perçu,
00:18 peur de dire une parole qui sera mal perçue
00:20 et d'être, après, mis en difficulté.
00:22 Et c'est vrai que j'ai des collègues qui n'examinent plus les patientes
00:25 parce qu'ils ont peur d'être mis en cause
00:28 et d'avoir des soucis derrière.
00:29 Il y a eu beaucoup d'affaires ces dernières années
00:31 sur les violences gynécologiques
00:33 qui ont été très médiatisées.
00:36 Et ça a considérablement changé notre pratique quotidienne.
00:40 La relation qu'on a aujourd'hui avec nos patientes,
00:41 elle a été complètement transformée.
00:43 Bien évidemment, elle a été transformée surtout en bien.
00:46 Il y a plus de bienveillance, il y a plus d'écoute,
00:48 il y a plus d'explications dans nos cabinets.
00:50 C'est quelque chose qui est très, très bien.
00:52 Il y a la notion de consentement maintenant
00:53 qui fait partie de notre activité.
00:55 On n'est plus obligé d'examiner une patiente si elle le souhaite pas.
00:59 Tout ça a ouvert vraiment un espace de discussion
01:01 qui est très bien pour les femmes.
01:03 Et c'est une excellente chose.
01:04 Il y a des petites choses qui font un peu peur parfois.
01:07 C'est que la relation de confiance,
01:10 c'est vraiment la base de notre métier,
01:12 entre nous et nos patientes, en l'occurrence.
01:14 C'est valable pour tous les médecins,
01:15 mais c'est valable surtout pour nous.
01:17 Donc, il faut que cette relation de confiance
01:18 soit retravaillée, regagnée.
01:21 C'est à nous de le faire par des comportements différents.
01:25 Et je suis certain qu'on va réussir
01:28 à restaurer à nouveau cette relation de confiance.
01:29 Parmi les explications que j'avais,
01:31 parce que j'ai beaucoup réfléchi à ce sujet,
01:34 j'ai pensé à mes études.
01:35 Et en fait, pendant les études de médecine,
01:37 on a un rapport au corps, à la maladie,
01:41 qui est très technique.
01:42 Et si on ne fait pas attention,
01:44 on bascule plus vers une médecine d'êtres humains, de personnes,
01:47 mais on bascule vers une médecine d'organes.
01:49 Donc, on ne voit plus que l'organe dont on doit s'occuper,
01:51 qu'on doit soigner,
01:52 et on ne fait plus attention à ce qui se passe autour,
01:54 à la personne qui est autour de cet organe.
01:57 Et ça, je pense que c'est une des explications de ce problème.
02:00 Il faut qu'on accepte,
02:02 parce que c'est vraiment la réalité,
02:04 que pour une femme,
02:06 aller chez le gynécologue,
02:08 avoir une pose de spéculum,
02:10 avoir un examen gynécologique dans le vagin,
02:12 ce n'est pas la même chose que d'aller chez un ORL
02:15 pour montrer son oreille.
02:17 C'est un métier gynécologue extraordinaire.
02:19 Moi, je pousse tous les étudiants en médecine,
02:22 garçons ou filles, à choisir ce métier,
02:25 parce qu'on s'occupe des femmes à tous les âges de la vie.
02:28 C'est un métier qui est extrêmement varié.
02:29 On peut faire de l'obstétrique, suivre des grossesses,
02:31 faire des accouchements, faire de l'échographie,
02:33 s'occuper d'infertilité,
02:35 s'occuper d'endocrinologie, les hormones.
02:37 On fait de la chirurgie.
02:38 Et on peut évoluer tout au cours de son parcours professionnel
02:41 dans ses différentes activités.
02:42 C'est quelque chose qui est génial.
02:43 Et accompagner les femmes dans tous ces moments-là,
02:46 moi, j'adore.
02:47 Et je pense vraiment que la présence d'hommes gynécologues
02:49 est quelque chose d'hyper important et enrichissant.
02:52 Et j'espère que ce que je fais aussi sur les réseaux
02:55 ou à travers mon bouquin
02:58 va servir à restaurer cette confiance
03:00 et à recréer ce lien qui est si important.