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00:00 -Vous ne le savez pas, mais c'est votre premier rôle.
00:03 Premier apparition à la télévision.
00:05 Vous êtes incroyable dans ce film.
00:07 Vous faites le rôle d'un trafiquant de drogue originaire du Kosovo.
00:11 Vous gérez un groupe d'enfants qui sont des mendiants.
00:14 Où avez-vous appris ce métier ?
00:15 -Je commençais au théâtre de l'atelier
00:19 quand j'étais petit.
00:21 J'avais 10 ans, c'était mon premier cours de théâtre.
00:24 Et j'ai dû passer 6 ans là-bas.
00:27 C'était un cours amateur, mais j'ai beaucoup aimé apprendre là-bas.
00:31 Ensuite, j'ai fait un an de cours à Boulogne.
00:37 Et puis voilà.
00:40 Est-ce que j'ai vraiment appris le métier ?
00:42 Je l'apprends sur le tas.
00:44 J'avais jamais joué caméra,
00:45 j'étais pas passé devant un caméscope.
00:48 -Comment vous avez été amené à jouer ce rôle ?
00:51 -On m'a trouvé dans la rue, en fait.
00:53 Rires
00:56 -Il n'y avait pas de collier, on l'a ramené.
00:58 -Je sais qu'au Festival d'Avignon,
01:01 vous distribuez des flyers.
01:03 -Voilà. Tous les étés, fidèle au poste,
01:06 je distribue des tracts à Avignon.
01:08 Et voilà, j'ai rencontré Okinawa,
01:10 qui m'a demandé si j'étais comédien dans la rue,
01:13 alors que je rentrais, pour être honnête,
01:16 en gueule de bois des Cernes jusque-là.
01:18 -Elle est notre directrice de casting.
01:21 C'est elle qui a fait le casting de la série.
01:24 -Elle m'a demandé si j'étais comédien,
01:26 je me suis retourné, avec énormément d'assurance, évidemment.
01:29 Ce qui n'était pas vraiment le cas,
01:31 mais bon coup de bluff, et voilà.
01:34 -D'où venez-vous ?
01:35 Que fait votre maman, votre papa ?
01:37 -Ma mère est styliste,
01:39 et mon père est sculpteur et peintre.
01:42 Et je viens de Paris, en fait.
01:44 Je viens du 9e arrondissement, c'est là où je suis né,
01:47 et voilà. Jamais quitté la ville encore.
01:50 -Dès que vous rentrez de l'atelier,
01:52 vous avez fait un passage dans "Vols au Télanis de Coucou".
01:56 -Oui, c'était une des pièces de fin d'année.
01:58 On avait la chance de pouvoir jouer dans cette salle,
02:01 qui est une belle salle, hyper jeune,
02:04 avec deux représentations par an.
02:06 On se marrait bien.
02:08 -Comment s'est passé votre rencontre ?
02:10 -C'est drôle, parce que c'est vrai que...
02:12 Soumaï, c'est ce petit pourcentage d'acteurs
02:16 qui vont être sollicités,
02:19 qui... C'est toujours des histoires, moi,
02:21 qui me font rêver, parce que j'ai tellement...
02:24 Je me suis tellement battue pour faire ce métier.
02:27 C'est toujours fascinant, en fait,
02:29 les histoires où on vous attrape dans la rue
02:31 pour vous donner un premier rôle.
02:33 "Ca n'arrive jamais."
02:35 Eh bien, si, de temps en temps, ça arrive.
02:37 Non, ce qui m'a marquée, c'est que je pensais...
02:40 Je me suis dit, bon, Soumaï, il a jamais joué,
02:43 il va falloir que je prenne les choses
02:45 beaucoup en main pour le mettre à l'aise,
02:47 pour faire en sorte qu'il se sente bien,
02:50 sans faire la vieille actrice
02:52 qui va t'expliquer le métier, évidemment,
02:55 mais du coup, je me suis dit,
02:56 il va falloir que je le prenne en charge,
02:59 et c'est, mine de rien, du travail en plus,
03:01 et en fait, je n'ai absolument pas eu besoin
03:04 de le prendre en charge, parce qu'il a fait
03:06 "Illusion" super longtemps.
03:08 -Il a commencé par mentir. -On a toujours eu l'impression...
03:11 On a eu l'impression qu'il était à l'aise.
03:14 A aucun moment, je me suis dit, c'est son premier tournage,
03:17 il avait un peu les pétoches, mais comme il joue hyper bien,
03:21 je me suis dit, je ne peux pas croire
03:23 que ce mec tourne pour la première fois,
03:25 il m'a l'air... Rien ne semblait nouveau pour lui.
03:28 -J'ai 21 ans. -21 ans.
03:30 -Il faut savoir que j'étais vraiment tétanisé.
03:32 Normalement, je suis un bavard,
03:34 et quand je suis tétanisé, je sombre dans le mutisme,
03:37 et les gens prennent ça pour de la confiance.