L'intégralité de l'interview du Président de la République

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Le président de la République était interviewé depuis l'Élysée ce dimanche soir.

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00:00 Bonsoir monsieur le président. Bonsoir.
00:03 Merci beaucoup de nous recevoir après une semaine riche, une semaine chargée pour la France et pas seulement à cause de la coupe du monde de rugby.
00:09 Nous avons reçu le roi Charles III, nous avons reçu le pape à Marseille, le pape qui a interpellé nos démocraties européennes, y compris le dirigeant que vous êtes sur le drame des migrants.
00:20 Quand il parle, quand il met en garde contre le fanatisme de l'indifférence, que lui répondez-vous ?
00:26 D'abord, vous venez de le dire, je voudrais commencer cet entretien en félicitant les Français.
00:32 Parce qu'il y a peu de pays aujourd'hui dans le monde qui peuvent relever des défis concomitants de cette nature.
00:39 Nous accueillons la coupe du monde de rugby. Lille, Marseille, Paris, Saint-Etienne, Nice, cette semaine ont accueilli des matchs.
00:46 On a reçu le roi et la reine d'Angleterre à Paris puis Bordeaux et le pape est venu à Marseille.
00:53 Et donc je veux remercier nos élus, nos bénévoles, les services de l'État et des collectivités qui ont rendu cela possible.
01:00 On a mobilisé, en particulier ce samedi, près de 100 000 policiers et gendarmes.
01:06 Sur les 166 unités de force mobile que nous avons dans le pays, toutes ont été mobilisées, on a remis les vacances, etc.
01:14 Donc tout ça arrive parce qu'il y a aussi une capacité à accueillir, à assurer la sécurité, à être exemplaire dans l'accueil.
01:21 Donc je le dis à tous nos compatriotes, grâce à cet effort collectif, vous pouvez être fiers.
01:25 Et cette France qui était au rendez-vous, cette France qui sait accueillir le monde, qui sait donner cette formidable image,
01:31 c'est aussi celle que nous saurons être dans 300 jours quand il faudra accueillir les Jeux olympiques et paralympiques.
01:37 Alors il y a le discours du pape sur les migrants et puis il y a la réalité politique française européenne.
01:42 Est-ce que vous pouvez répondre au pape par exemple ?
01:44 Non, le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence.
01:49 Parce qu'à chaque fois qu'on parle du sujet de l'immigration, on parle de femmes et d'hommes, il ne faut jamais l'oublier.
01:54 28 000 morts en 10 ans.
01:56 J'ai eu l'occasion moi-même de le dire, mais l'Europe est le continent qui fait le plus.
02:01 Et donc ce qu'il faut voir aujourd'hui, c'est que d'abord nous Français, nous faisons notre part.
02:07 Il y a en moyenne environ 100 000 demandeurs d'asile chaque année dans notre pays.
02:12 On accueille de plus en plus d'enfants, nos départements le savent et l'État est à leur soutien et continuera de l'être, je veux ici leur dire.
02:18 Nous investissons, et on l'a augmenté très fortement ces dernières années, 2 milliards d'euros par an sur ce qu'on appelle l'hébergement d'urgence.
02:26 Ce qui permet de loger les sans-abri de notre pays.
02:28 Mais pour près de 60%, ce sont des femmes et des hommes qui, à tant d'intérêts ou sont en situation irrégulière, que nous logeons.
02:34 Donc la France fait sa part.
02:36 Mais il faut ce message d'universalisme.
02:39 Moi je ne suis pas indifférent et nous devons être humains, accueillir en particulier ceux qui fuient des conflits.
02:44 Mais on doit aussi être rigoureux parce qu'on a un modèle social qui est généreux.
02:48 Et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, comme le disait un ancien Premier ministre.
02:53 – Compte concrètement pour les migrants de Lampedusa, combien on va en accueillir ?
02:56 Et Gérald Darmanin a parlé de ceux qui auraient et obtiendraient l'asile politique.
03:00 Combien de migrants de Lampedusa vont arriver et rester en France ?
03:03 – Le ministre de l'Intérieur a eu raison de distinguer la situation de migrants qui arrivent et qui iraient à travers l'Europe
03:11 avec des femmes et des hommes à qui on donnera un titre et qui sont en attente de l'asile.
03:14 Qui sont à ce moment-là des réfugiés, des gens dont on instruit la situation.
03:21 Qu'est-ce qui se passe d'abord à Lampedusa ?
03:23 Ce que vous avez montré ces dernières semaines.
03:25 C'est la réalité du phénomène migratoire.
03:28 Il est européen.
03:30 Et donc le cœur de la réponse n'existe pas en franco-français.
03:34 Et moi c'est aussi pour ça que je veux qu'on travaille avec la présidente du Conseil italien
03:39 parce qu'elle a fait un choix fort qui n'avait pas été celui, il y a quelques mois, suivi par l'Italie.
03:44 – C'est cette crise migratoire qui l'a amené aussi au pouvoir.
03:46 – Oui mais je note que là où il y a dans sa majorité des gens qui sont sur une réponse simpliste et nationaliste,
03:53 là où il y a pu avoir à certains moments une Italie qui a dit "on ne prend plus les bateaux, on les renvoie chez les autres",
03:58 l'Italie prend sa responsabilité et elle joue son rôle de ce qu'on appelle le premier port sûr.
04:04 Nous, nous devons jouer notre rôle en européen et aider les Italiens.
04:07 On ne peut pas laisser les Italiens seuls.
04:09 Et donc la réponse, elle est d'ensemble, elle est européenne.
04:12 Première chose, on doit, nous Européens, avoir une approche cohérente avec les pays d'origine.
04:19 – Ça veut dire que ce n'est pas qu'une question européenne,
04:22 ça veut dire que c'est une question qui relève aussi des États africains.
04:25 – En l'espace, c'est une question où l'Europe doit jouer groupé, ce qu'elle n'a pas fait jusqu'alors,
04:29 et où on doit jouer avec les pays d'origine et ce qu'on appelle les pays de transit.
04:32 Laissez-moi vous le dire juste de manière très simple.
04:34 La plupart des migrants qui sont arrivés à Lampedusa venaient d'Afrique subsaharienne,
04:39 avec beaucoup de pays auxquels nous envoyons beaucoup d'aides publiques en développement,
04:43 et la France a augmenté cette aide.
04:45 Nous sommes au rendez-vous de nos engagements.
04:47 Et beaucoup de pays dans lesquels nous avons des ambassades qui délivrent des visas.
04:51 Donc nous devons, en européen, mieux conditionner notre aide
04:55 à une politique responsable en matière migratoire.
04:58 Et en disant "on vous aide sur des projets pour donner des opportunités économiques
05:03 à la population, mais vous devez nous aider à démanteler chez vous
05:07 les réseaux qui conduisent ces gens à quitter leur pays".
05:10 – Mais jusqu'ici ça ne fonctionne pas.
05:11 – Et surtout beaucoup mieux coopérer au retour.
05:13 Ça ne fonctionne pas parce qu'on ne l'a jamais fait en vrai en européen.
05:16 – Et vous dites "on a fait le même pour Maroc, Algérie".
05:18 – Alors, ça ce sont les pays de transit.
05:20 Moi je le dis, première bataille avec les pays d'origine.
05:24 Et c'est coopératif, mais on doit les réengager.
05:27 Et ça doit faire partie de la relation partenariale entre l'Europe et l'Afrique.
05:30 La deuxième chose sont les pays en effet de transit.
05:32 Là, on a eu en quelques heures, en tout cas en quelques jours,
05:36 plusieurs milliers de migrants qui arrivent à Lampedusa
05:38 et qui partent tous du port de Sfax.
05:40 Je souhaite qu'on engage avec la Tunisie, en européen.
05:45 Là aussi une politique responsable.
05:48 On vous aide budgétairement.
05:49 Et là-dessus, l'Italie et la France sont d'accord ensemble
05:52 et je souhaite qu'on obtienne un accord européen.
05:53 – Il se trouve qu'on va beaucoup parler d'immigration parce que nous avons…
05:55 – Attendez, je vais au bout, c'est essentiel.
05:57 Et deuxième chose, moi je veux qu'on leur propose
06:00 d'embarquer des études, des experts, des matériels, etc.
06:05 sur leur côte pour démanteler ces passeurs.
06:07 Et c'est un partenariat respectueux.
06:09 Il se trouve que c'est ce qu'on fait nous avec les Britanniques.
06:12 On accepte d'avoir des experts britanniques à Calais
06:15 pour nous aider à démanteler ces réseaux de passeurs.
06:17 Et on a de très bons résultats.
06:19 On va proposer la même chose aux États de transit
06:22 dans la rive sud de la Méditerranée.
06:24 Parce que la clé c'est qu'on doit mieux protéger nos frontières.
06:26 – La Libye par exemple, est-ce que vous serez en mesure d'envoyer des études ?
06:29 – Exactement, et aussi, et nous l'avons fait par le passé.
06:31 – Dans un panique politiquement très…
06:32 – Il y a quelques années, nous avons su le faire
06:34 en formant des gardes-côtes libyens en équipe pour mieux.
06:36 Et donc je veux proposer à la présidente du Conseil italien
06:40 et convaincre les autres Européens et la Commission
06:42 de mettre plus de moyens dans ces pays de transit,
06:45 de leur proposer des partenariats pour éviter les départs.
06:48 Parce que c'est là que les gens prennent tous les risques.
06:50 En Méditerranée, vous l'avez dit, c'est ce que dénonçait le pape.
06:52 – On va parler partout.
06:53 – Mais il faut aller, c'est un tout.
06:55 Ensuite quand on arrive, on doit avoir une politique européenne.
06:57 Et c'est là aussi où on va aider l'Italie.
06:59 Quand les migrants arrivent à Lampedusa,
07:01 il faut que l'Europe aide à enregistrer les situations.
07:05 Et donc ça c'est un investissement de l'Europe tout entière.
07:07 – On a vu que Lampedusa avait été totalement défendu.
07:09 – Et puis après, il va peut-être y venir, mais il y a nos réformes nationales.
07:11 – Donc tu ne sauras pas combien de migrants vont être accueillis en France.
07:13 – Nous on en a accueilli plusieurs dizaines de milliers ces dernières années.
07:16 – On va continuer à le faire.
07:17 – Pas en relocalisation de l'Italie.
07:19 – En relocalisation et aussi de l'Italie.
07:21 Mais la clé de tout ça, c'est qu'on ait cette politique que j'évoque.
07:26 L'efficacité est européenne et l'efficacité par le changement de notre organisation.
07:31 Et puis à côté de ça, en effet, on doit changer des choses chez nous en France.
07:34 – Alors justement, le Sénat va étudier une loi sur l'immigration
07:37 dont la mesure principale et qui fait débat en tout cas,
07:40 c'est la régularisation des travailleurs clandestins
07:43 qui sont déjà en France sur des métiers en tension,
07:45 le bâtiment, la restauration et même les hôpitaux, les professions médicales.
07:49 La droite n'en veut absolument pas.
07:51 Est-ce que vous maintenez cette mesure au risque de ne pas pouvoir faire voter votre loi ?
07:55 – D'abord, je ne vais pas faire ici le travail du gouvernement et du Parlement.
07:58 Il faut faire une loi, pourquoi ?
07:59 Pour compléter ce qu'on a fait ces dernières années.
08:01 Mais au fond, on a besoin de mettre le système français
08:04 à peu près au diapason des autres européens.
08:06 On ne peut pas avoir un modèle qui est plus généreux
08:08 et qui est trop lent en termes d'instruction.
08:11 Donc il y a plusieurs réformes très techniques qui sont dans ce texte de loi,
08:14 préparées par le gouvernement et portées par le ministre de l'Intérieur.
08:17 – Sur la régularisation des travailleurs.
08:19 – Mais le cœur de ce texte, c'est surtout d'accélérer nos procédures
08:23 et d'avoir une politique plus efficace pour mieux instruire les situations
08:28 et renvoyer plus efficacement dans leur pays
08:30 les femmes et les hommes qui n'ont pas vocation à rester.
08:32 – Aujourd'hui, 7% d'entre eux.
08:35 – Bien sûr, parce que vous savez pourquoi ?
08:37 Comme on a beaucoup de demandes, notre système explose,
08:40 malgré les moyens qu'on a remis, malgré toutes les réformes qu'on a faites,
08:43 parce qu'on a changé plein de fois la loi déjà.
08:45 Donc on doit aller beaucoup plus vite, réduire, comprimer le délai
08:48 et avoir un modèle qui est aussi au diapason de ce que font les pays voisins.
08:53 À côté de ça, il ne faut pas être hypocrite.
08:55 Il y a en effet des métiers en tension qui embauchent beaucoup de femmes et d'hommes
09:00 qui viennent de l'immigration et qui sont souvent en situation précaire.
09:03 – Et depuis plusieurs années.
09:04 – Et depuis plusieurs années, parfois plusieurs décennies.
09:06 Là-dessus, moi je souhaite qu'un compromis soit trouvé.
09:09 Je pense qu'il y a un compromis intelligent, mais je vais être simple.
09:11 Un, les métiers en tension, il faut d'abord quand même essayer de faire
09:14 que ce soit nos compatriotes qui y aillent.
09:16 On a encore 7% de chômage et c'est le cœur de la réforme France Travail.
09:20 On ne peut pas accepter un discours qui consisterait à dire
09:23 c'est des gens qui sont étrangers en situation irrégulière
09:26 qui vont occuper les métiers dans le BTP, la restauration ou autre.
09:28 Non, il y a des Françaises et des Français qui sont au RSA,
09:31 qui parfois ont la possibilité d'occuper ces emplois.
09:34 Il faut les former, les aider parfois au déplacement ou au relogement,
09:37 mais enfin plutôt les accompagner sur ces métiers.
09:39 – Justement.
09:40 – Ensuite, il n'y a pas de droit inconditionnel à la régularisation.
09:43 Il n'y en aura jamais.
09:45 Il faut continuer à lutter contre les réseaux d'immigration clandestine,
09:48 pénaliser les employeurs qui utilisent ces réseaux.
09:51 Et après, il y a des situations très humaines.
09:54 Quand vous avez des femmes et des hommes qui sont là pour travailler,
09:57 qui travaillent bien, qui sont de fait intégrés,
09:59 il ne faut pas les laisser dans la précarité administrative.
10:02 Et donc c'est ça ce que doit trouver ce texte, c'est du bon sens.
10:04 – On a beaucoup de questions ce soir.
10:05 Le pouvoir d'achat qui est devenu une urgence pour beaucoup de Français.
10:08 Le 15 du mois, beaucoup d'entre eux finalement ont beaucoup de mal à finir ces fins de mois.
10:13 Ils demandent à leurs patrons parfois justement un salaire anticipé.
10:16 Face à l'inflation, comment vous allez vous débrouiller
10:19 pour faire baisser ces prix auprès des distributeurs,
10:22 auprès effectivement des grandes surfaces et des industriels ?
10:26 Vous allez les remettre à la table pour que finalement
10:28 on arrive à baisser les prix de l'alimentaire ?
10:30 C'est ce que les Français attendent.
10:31 Ils ne voient que les prix augmenter depuis des mois.
10:33 – Vous avez raison.
10:34 Alors d'abord, vous avez commencé votre question,
10:36 moi je trouve par l'approche que je partage.
10:39 C'est-à-dire que le pouvoir d'achat, c'est la rencontre d'un salaire et des prix de la vie.
10:45 La première chose sur laquelle on se concentre,
10:47 on va continuer de le faire, c'est créer des emplois
10:49 et d'avoir des emplois qui sont de mieux en mieux payés.
10:51 Depuis 2017, on a créé 2 millions d'emplois.
10:54 Donc on a beaucoup de gens qu'on a sortis d'une plus grande précarité encore.
10:58 – Avec des salaires parfois très faibles.
11:00 – Non mais, pardon, mais avec beaucoup de contrats contrairement à ce qui est dit.
11:03 – Ça veut dire qu'il faut indexer les salaires ?
11:05 – Non, on a un système qui fait que le SMIC il est plus qu'indexé.
11:08 Donc depuis le début de la crise énergétique,
11:10 depuis le début de l'année dernière, notre SMIC en France a augmenté de 11%.
11:15 Il y a très peu de pays européens où d'abord on gagne un tel salaire minimum
11:19 et il a autant augmenté.
11:20 Ensuite, la dynamique salariale,
11:22 elle a à peu près suivi l'inflation quand on regarde les choses.
11:25 Donc on va continuer le travail pour créer des emplois
11:28 et aller vers le plein emploi, c'est essentiel.
11:31 On va ensuite continuer d'accompagner l'augmentation salariale
11:34 et c'est pour ça qu'il y a une conférence sociale qui va s'organiser début octobre.
11:39 – Donc ça veut dire que les Français, ce qu'ils entendent ce soir,
11:41 c'est qu'il y a une possibilité pour eux, pour les classes moyennes,
11:44 pour les plus bas salaires, d'être augmentés.
11:46 – On va travailler avec toutes les branches qui ont encore un salaire minimum
11:49 qui est sous le SMIC légal.
11:51 Et il faut en effet que dans certaines branches, les employeurs embauchent mieux, accompagnent mieux.
11:56 On a aujourd'hui beaucoup de femmes et d'hommes
11:58 qui sont dans des métiers par exemple de l'aide à domicile.
12:00 Ils ont une indemnité kilométrique qui ne correspond plus au vrai coût de la vie.
12:04 Ils ont des taux horaires qui ne sont plus satisfaisants,
12:06 c'est d'ailleurs pour ça qu'ils ont de plus en plus de mal à embaucher.
12:08 Donc ça c'est des négociations sociales.
12:10 Et puis il y a la question des salaires, ça c'est au niveau de l'entreprise qu'il faut le faire.
12:13 Je ne suis pas pour qu'on indexe tous les salaires sur les prix
12:16 parce qu'à ce moment-là on crée complètement une boucle inflationniste,
12:18 je crois au dialogue social, au niveau des branches,
12:21 là on a les problèmes identifiés, et au niveau des entreprises pour la question de la carrière.
12:25 – Vous parliez d'indemnité kilométrique, si vous le menez bien.
12:27 – Attendez, je vais répondre à la question sur l'alimentation.
12:29 – Rapidement.
12:30 – Ça c'est ce qu'on a fait sur les salaires, c'est très important.
12:32 – On les met plus régulièrement à la table des négociations.
12:34 – À côté de ça, je veux ici redire que la nation française,
12:36 elle a investi des dizaines de milliards d'euros
12:38 pour bloquer les prix sur l'électricité, le gaz et les aides, les chèques successifs.
12:42 – Mais malgré cela, les gens ont du mal.
12:44 – Sur l'alimentation, aujourd'hui les gens ont du mal.
12:46 Et ils ont du mal pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés de choisir dans le caddie,
12:49 parce qu'ils ont vu le prix du dentifrice, du paquet de pâtes, du bébé,
12:52 du lait, pardon, pour bébé, la poudre de lait infantile qui a augmenté,
12:58 quand on voit les prix, c'est très nettement au-dessus de l'augmentation des matières premières.
13:02 Donc qu'est-ce qu'on fait ?
13:04 Ce mercredi au Conseil des ministres, un texte arrive
13:06 qui va nous permettre de réouvrir ce qu'on appelle les négociations commerciales.
13:10 – Entre les grandes enseignes et les industriels.
13:12 – Entre les grands industriels, parce qu'aujourd'hui, il faut être clair,
13:15 est-ce que nos agriculteurs, ils profitent de la crise ? Non.
13:18 – Non.
13:19 – Donc nos agriculteurs, il faut, c'est tout ce qu'on a fait ces dernières années
13:22 avec ce qu'on appelle Egalim 1, Egalim 2,
13:24 il faut préserver le pouvoir d'achat de nos agriculteurs,
13:26 il ne faut pas casser les prix de l'alimentation,
13:28 l'alimentation elle a un coût, quand c'est justifié.
13:31 Est-ce que les petits industriels de l'agroalimentaire aujourd'hui bénéficient ?
13:35 Non.
13:36 On a des grands groupes qui en effet ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques.
13:39 – Qui ne jouent pas toujours le jeu.
13:40 – Et donc eux, on veut les remettre autour de la table
13:42 et passer plus vite la baisse des prix, parce que parfois,
13:44 ils ont augmenté les prix en prenant le haut de la courbe de leur matière première
13:49 qui remontait il y a quelques mois.
13:51 Donc le gouvernement va prendre ce texte qui passe au Conseil des ministres dès mercredi,
13:55 on va remettre les 60 plus gros industriels de l'agroalimentaire derrière
14:00 et surtout on va mettre en place, et je vais y veiller personnellement,
14:03 un accord sur la modération des marges dans tout le secteur.
14:06 – On parle, on continue à en parler.
14:08 – C'est-à-dire qu'aujourd'hui, au fond, on a une crise,
14:10 sur l'alimentaire ça pèse sur la vie de nos compatriotes,
14:12 moi j'en ai… c'est insupportable de voir tant de nos compatriotes
14:16 qui sont dans cette situation, de devoir choisir des biens essentiels pour eux,
14:20 pour leurs enfants, pour leurs familles, donc personne ne doit profiter de cette crise.
14:24 – Modérer les marges, pardon, modérer les marges, ça veut dire quoi ?
14:27 Blocage des prix, ça veut dire quoi ?
14:28 – Non, on n'est pas dans des prix administrés, ça veut dire que tous ceux
14:30 qui font des excès de l'opposition souhaitent un blocage des prix,
14:32 soit une baisse de la TVA.
14:33 – Ça, je vais vous dire, ça ne marche pas le blocage des prix.
14:35 – Pourquoi ça ne marche pas ?
14:36 – Parce que les prix ne sont plus administrés dans notre pays.
14:38 Ce qui marche, c'est de remettre tout le monde autour de la table
14:40 et de vérifier, en y mettant des contrôleurs,
14:43 et de faire un accord sur la modération des marges,
14:46 parce qu'au fond, là où vous avez votre agriculteur qui vend
14:48 et qui a une toute petite marge, il ne peut pas faire vivre sa famille sinon,
14:51 où vous avez votre PME de province qui va vendre ses biscuits
14:54 et qui fait à peine tourner son commerce, et à côté de ça,
14:56 vous avez des grands groupes qui vous ont mis une belle augmentation
14:59 sur le solde d'antifrice et qui, elles, se la mettent dans la poche.
15:02 – Vous interpellez les industriels, mais si on le carburant,
15:04 60% du prix du carburant, ce sont des taxes de l'État.
15:07 – Moins de 60%, mais c'est à peu près moitié-moitié.
15:09 – Qu'est-ce que vous comptez faire quelque chose,
15:10 sachant que le prix du carburant a augmenté de 15 centimes par litre
15:13 depuis le début juillet pour le sans-plomb,
15:15 et cette semaine, la Première ministre a proposé la vente à perte,
15:19 aucune enseigne ne s'en est emparée, qu'est-ce que vous comptez faire ?
15:22 – Écoutez, là-dessus, d'abord, je regarde le sujet,
15:24 puis on apporte des réponses concrètes, pragmatiques, et pas des magots.
15:29 Pourquoi l'essence augmente ? Parce que le brut de pétrole augmente.
15:32 On paye notre dépendance, c'est ça la réalité.
15:35 Et je le dis, on va venir, j'espère, à la planification écologique et à l'écologie,
15:38 – Tout à fait. – On y arrive.
15:39 – Nous ne sommes pas producteurs de pétrole.
15:41 Bon, depuis début de l'année 2023, le prix du baril a augmenté d'un tiers environ.
15:47 – Pourquoi vous ne baissez pas les taxes ?
15:49 – Non mais attendez, et ça va durer, et ça va durer.
15:52 – Ça veut dire qu'il faut continuer à accompagner avec une indemnité carburante ?
15:55 – Ça veut dire qu'il faut responsabiliser tout le monde et accompagner.
15:58 Mais ce que je veux dire par là, c'est que la raison de l'augmentation,
16:01 ce ne sont pas les taxes, c'est la géopolitique internationale.
16:04 – Non, mais vous pourriez jouer sur ces…
16:06 – C'est la décision de l'Arabie Saoudite, d'une part, qui est un gros producteur,
16:10 l'accord un peu tacite avec la Russie et toutes les tensions que nous connaissons.
16:13 Donc la France va continuer de jouer, mais je veux le dire ici,
16:15 il n'y a pas de solution miracle.
16:16 – Les Français, ils veulent savoir si, ils vont être encore accompagnés.
16:18 – Ensuite, nos taxes, elles servent à quoi ?
16:20 Il y a environ 50% de taxes sur le prix de l'essence.
16:24 À quoi servent ces taxes ?
16:26 Pour moitié à financer la transition écologique,
16:30 c'est-à-dire à financer la rénovation des bâtiments,
16:32 parce qu'on a besoin d'argent public.
16:34 Nous dépensons aujourd'hui dans notre budget,
16:36 33 milliards d'euros pour la transition écologique.
16:39 L'année prochaine, on dépensera 40 milliards d'euros.
16:42 Donc, est-ce qu'on peut réduire les taxes qui permettent de le financer ?
16:45 Non.
16:46 Pour un quart, c'est la sécurité sociale.
16:48 Est-ce qu'on peut baisser ce qu'on met dans nos hôpitaux ou autre ?
16:50 Non.
16:51 Et pour un quart, ce sont les régions.
16:52 Quand j'entends des présidents de régions dire,
16:54 "il faut baisser les taxes sur le carburant,
16:55 faites-moi une proposition pour baisser vos budgets",
16:57 mais je n'ai pas le sentiment qu'ils me fassent une proposition là-dessus.
16:59 – Est-ce que la solution, c'est encore d'apporter une indemnisation,
17:01 d'accompagner les travailleurs ?
17:03 – La solution, elle est double.
17:05 Il y a une chose sur laquelle on peut agir,
17:07 c'est d'essayer là aussi qu'il y ait des marges abusives
17:09 qui se fassent sur le raffinage.
17:11 Et donc, la menace de baisser le seuil de revente à perte a été brandie.
17:15 Elle ne sera pas dans le texte de mercredi.
17:17 On la garde comme menace.
17:18 La Première Ministre va rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine
17:22 et on va leur demander de faire à prix coûtant.
17:25 C'est-à-dire que personne ne fasse de marge.
17:27 Et en particulier, qu'on ait un système de transparence,
17:30 on l'a sur l'alimentaire, on ne l'a pas assez sur le carburant.
17:33 On a déjà obtenu, d'un grand acteur français, Total Énergie Nouvelle,
17:37 de jamais dépasser 1,99€.
17:40 On a quand même 3 500 stations-service qui sont du coup concernées par cette mesure.
17:44 Les autres distributeurs, ils ne sont pas raffineurs comme les Total.
17:48 Et donc, pour tous les autres, on va demander aux raffineurs
17:50 de nous donner la transparence, de voir là aussi où il y en a qui profitent
17:53 et d'aller rechercher leurs marges.
17:55 Donc ça c'est la première chose.
17:56 – Donc pas d'indemnité supplémentaire pour les Français, pour les travailleurs ?
17:58 – Donc prix-coûtant, mécanisme de transparence, pression.
18:01 Et puis à côté de ça, j'ai demandé au gouvernement, pour le budget qui arrive,
18:05 de continuer à accompagner les Françaises et les Français qui travaillent
18:08 et qui ont besoin de rouler pour travailler.
18:10 – Donc ça ne doit que coûter ?
18:11 – Non, pas du tout, on est sortis de cette logique.
18:13 – Ce n'est pas un chèque de plus ?
18:14 – Non, c'est un mécanisme qui doit être limité.
18:16 – Pour qui ? Pour les travailleurs ?
18:18 – Ça dépend de comment évolue le prix, qui sera limité aux travailleurs,
18:21 qui ne dépassera pas ce qu'on appelle les 5 premiers décides,
18:25 c'est-à-dire les 50% des travailleurs les plus modestes.
18:27 – Et avec un montant ?
18:28 – Et qui sera au maximum de 100 euros.
18:30 Quand on regarde ce qui est moyen, on connaît les mécanismes qu'on a déjà pu avoir,
18:34 c'est 100 euros par voiture et par an.
18:36 – Monsieur le Président.
18:37 – Mais c'est très limité, mais c'est beaucoup plus pertinent, si je puis dire.
18:41 C'est-à-dire on n'aide pas les ménages qui n'en ont pas besoin
18:43 et on n'aide pas les déplacements, si je puis dire, de confort.
18:46 On aide ceux qui en ont besoin pour travailler.
18:48 Parce qu'au-delà de la pression qu'on met,
18:51 on ne peut pas laisser certains de nos compatriotes
18:55 qui ont besoin de rouler pour travailler face à des prix qui sont durablement élevés.
18:59 Par contre, je vais être clair, on sort du quoi qu'il en coûte.
19:02 C'est pour ça qu'on revient sur des prix du gaz et sur des prix de l'électricité.
19:07 Il y a des hausses qui vont se passer en 2024.
19:09 Mais c'est pour ça qu'en parallèle, j'ai aussi été très clair avec le gouvernement,
19:12 il ne doit pas y avoir d'augmentation d'impôts.
19:15 On va continuer les baises d'impôts depuis 5 ans.
19:17 – L'écologie avec Anne Claire.
19:18 – Et ça, je vais ici aussi le dire parce que j'ai beaucoup entendu
19:20 dans les titres de ces dernières semaines.
19:22 Quand vous avez votre taxe foncière qui augmente, ce n'est pas le gouvernement.
19:26 Ce n'est pas le gouvernement, c'est votre commune qui le décide.
19:30 Et c'est un scandale quand j'entends des élus qui osent dire
19:33 que c'est la faute du gouvernement.
19:35 Ces six dernières années, on a baissé les impôts de plus de 60 milliards d'euros
19:39 pour nos compatriotes.
19:41 On a supprimé la taxe d'habitation et la redevance télé pour nos compatriotes.
19:45 C'est plusieurs centaines d'euros de gains de pouvoir d'achat.
19:48 Et je le dis parce qu'on a beaucoup de maires qui ont décidé
19:50 de ne pas augmenter la taxe foncière.
19:52 Et c'est dur parfois pour leurs finances.
19:54 Et à côté de ça, nous n'avons pas baissé les dotations des collectivités territoriales.
19:58 Et donc quand je vois des communes comme Tourcoing, comme Angers, comme d'autres,
20:02 qui n'ont pas augmenté d'un centime leur taxe foncière,
20:04 et que Paris l'a augmenté de plus de 60%, c'est la responsabilité des élus.
20:08 C'est pas le gouvernement.
20:09 – Il faut que nous passions à l'écologie qui est un des enjeux majeurs.
20:11 – Le gouvernement doit continuer de baisser les impôts.
20:13 – Qui est un des enjeux majeurs des années qui viennent.
20:15 – C'est ça aussi le pouvoir d'achat, parce que j'entends beaucoup de gens
20:17 qui disent "on est pour le pouvoir d'achat" et puis qui augmentent les impôts.
20:20 – Vous savez le problème que nous avons avec l'écologie en France,
20:23 c'est-à-dire que pour les Français, l'écologie et la transition énergétique,
20:26 ça veut dire aussi payer plus cher sa voiture,
20:28 parce qu'une voiture électrique c'est plus cher qu'une voiture thermique,
20:31 ça veut dire changer sa chaudière au gaz par quelque chose qui va coûter plus cher.
20:35 Votre objectif, il est gigantesque, c'est réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
20:42 C'est demain, comment on fait ? Sur quel levier vous pouvez jouer,
20:46 sans pénaliser et aggraver encore les inégalités sociales ?
20:49 – Vous avez raison que c'est le défi, c'est le défi de l'ambition juste.
20:54 Moi je ne pense pas, je suis convaincu que nous avons un chemin
20:58 qui est celui de l'écologie à la française, qui n'est ni le déni,
21:01 parce qu'on voit beaucoup de formations politiques et surtout de voisins
21:05 qui disent "on abandonne", qui rouvrent des centrales à charbon,
21:07 qui disent "on abandonne nos objectifs",
21:09 ni la cure qui consiste à dire "ça va être un massacre,
21:12 nos agriculteurs vont arrêter leur activité, on va fermer des sites industriels".
21:16 Il y a un chemin d'écologie à la française qui est une écologie de progrès.
21:19 D'abord je veux dire aux françaises et aux français,
21:22 on a fait la moitié du chemin, on a fait la moitié du chemin qu'on avait à faire.
21:28 Et on l'a fait parce que ces cinq dernières années,
21:32 on a réduit nos émissions de CO2 deux fois plus qu'on l'avait fait les cinq années d'avant.
21:37 Et donc vous le voyez, d'ici à 2030, il nous faut faire l'autre moitié du chemin,
21:40 simplement il faut aller deux fois plus vite.
21:42 Et donc j'avais pris des engagements en campagne, j'avais dit
21:44 "la première ministre va être en charge de la planification écologique,
21:47 vous aurez deux ministres en charge d'un de la transition écologique
21:50 et de sa déclinaison avec les territoires, et l'autre de la transition énergétique".
21:53 C'est fait, demain je validerai, ici même à l'Elysée,
21:57 dans un conseil présidentiel de l'écologie, la planification
22:00 qui est le fruit d'un énorme travail qui a été fait, qui touche tous les secteurs,
22:04 qui a été concerté avec tous les acteurs, et que nous allons ensuite décliner
22:08 avec tous nos élus.
22:10 - Les centrales à charbon par exemple ?
22:12 - D'abord, ce qu'on va faire, c'est qu'on va investir massivement,
22:15 donc on va investir l'année prochaine 40 milliards d'euros sur cette transition,
22:18 et en effet on va toucher tous les secteurs.
22:21 La première chose, c'est le combat qu'on doit mener pour le pays,
22:24 et à l'international, on doit sortir du charbon.
22:27 C'est ce qu'on appelle une énergie fossile, c'est la plus polluante,
22:30 et c'est la clé, les scientifiques nous disent,
22:33 il faut que l'humanité sorte du charbon d'ici à 2030.
22:36 - Donc on va faire l'inverse que l'Allemagne, nous on va fermer nos centrales à charbon.
22:39 - C'est le bon chemin, tout autre chemin est mauvais.
22:42 Et donc nous, d'ici à 2027, qu'est-ce qu'on va faire ?
22:45 Et d'ailleurs, notre régulateur RTE l'a dit par un rapport récent,
22:49 on a encore deux centrales à charbon qui tournent, à Cordemais et Saint-Avold.
22:54 On va complètement les convertir à la biomasse,
22:57 c'est-à-dire qu'au fond, là où on mettait du charbon,
22:59 on va mettre le travail et le recyclage de notre agriculture et les forêts.
23:06 - Pour les Français dans leur quotidien, qu'est-ce qu'on va faire ?
23:08 - Et donc ça c'est très clair, la France sera parmi les premiers d'Europe à sortir du charbon,
23:12 et donc on va pouvoir continuer à produire notre énergie,
23:15 de manière indépendante et souveraine, mais en sortant du charbon.
23:18 Première mesure très concrète de cette planification.
23:20 La deuxième chose, vous l'avez évoquée,
23:22 c'est qu'il faut continuer ce qu'on appelle l'électrification de nos véhicules.
23:27 C'est le grand défi qui est le nôtre, et donc on doit accompagner.
23:30 Et ça, on doit le faire de manière intelligente,
23:32 c'est-à-dire qu'on doit pousser nos ménages à céder les vieux diesels
23:36 et les vieux véhicules thermiques, comme on dit,
23:39 pour aller plus vers ou de l'hybride et de l'électrique,
23:42 et progressivement de plus en plus de l'électrique.
23:44 Mais on doit le faire en étant intelligent,
23:46 c'est-à-dire en les produisant chez nous, les véhicules et les batteries.
23:49 - Ça veut dire qu'il faut avoir les moyens pour le faire aussi, parfois ?
23:51 - Oui, mais je vais vous dire, ce qui est très important pour nos Français,
23:54 on est attaché à la bagnole, on aime la bagnole, et moi je l'adore.
23:58 Mais la voiture, dans notre pays, il faut le dire,
24:01 ça a été de la restructuration industrielle ces 20 dernières années.
24:04 On a perdu beaucoup d'emplois, et aujourd'hui, on produit à peu près,
24:08 je parle de mémoire, entre un million et un million et demi de véhicules sur notre sol.
24:13 Ce que nous avons fait ces dernières années, c'est qu'on a relocalisé, grâce à l'écologie.
24:18 Et donc nous sommes en train de reproduire des véhicules électriques sur le sol français.
24:22 - Parce que ces petits véhicules électriques, avant ils étaient chinois.
24:24 - Non, parce qu'en fait, avant on les produisait beaucoup moins.
24:27 - Ceux qui étaient achetés, ils étaient chinois.
24:29 - Ils sont encore chinois, beaucoup trop.
24:31 - Alors comment ainsi ?
24:32 - D'abord, on les produisait pas du tout chez nous.
24:33 Donc comme ils sont à plus haute valeur ajoutée, on peut les produire en France.
24:36 Donc d'ici à la fin de quinquennat, on aura au moins un million de véhicules électriques qu'on produit.
24:39 Ça veut dire qu'on réindustrialise par l'écologie.
24:41 Ensuite, il y a cinq ans, quand je parlais au constructeur, il me disait,
24:44 "Oh là là, malheureux, elle n'est pas trop vide sur l'électrique, on ne produit pas une seule batterie."
24:48 On ouvre quatre très grandes usines de batteries électriques en France, en ce moment même.
24:54 Et toute cette vallée électrique qui ira de Douai à Dunkerque,
24:58 c'est des dizaines de milliers d'emplois industriels qui vont être créés dans les prochaines années grâce à ça.
25:02 - Une question internationale.
25:04 - Donc ça c'est sur les véhicules. Et ensuite, il faut accompagner les ménages.
25:06 Qu'est-ce qu'on fait ? Notre fameux bonus/malus.
25:08 Donc on encourage et on allège le coût du véhicule électrique.
25:11 Et d'ici à la fin de l'année, on va mieux accompagner encore nos ménages.
25:15 On va finaliser ce leasing que j'avais promis,
25:18 c'est-à-dire qu'on va, à la fin d'année, mettre en place un système
25:21 où au fond, à horizon d'environ 100 euros par mois,
25:24 on va permettre à des ménages d'acheter des véhicules produits en Europe, électriques,
25:28 qui vont pouvoir amortir. Mais ça marche.
25:31 Et si vous voulez, par rapport au débat sur le pouvoir d'achat qu'on vient d'avoir,
25:34 l'écologie est la réponse.
25:36 Ici même, vous savez, à l'Elysée, il y a cinq ans, quand j'ai été élu,
25:40 on avait deux centrales. Je vous parle très concrètement parce que l'État doit être exemplaire.
25:43 On avait deux chaudières au fioul.
25:46 On les a passées toutes les deux d'abord au gaz. C'est la bonne transition.
25:49 Ensuite, on a mis en place un système de géothermie.
25:52 Grâce à ça, on est en train de se passer d'une de ces deux chaudières.
25:56 Et d'ici à 2024, on va pouvoir faire et le froid et le chaud grâce à la géothermie.
26:00 Bilan des courses. On aura réduit de 80 % les émissions.
26:05 On aura divisé par trois la facture.
26:09 Et en moins de cinq ans, on aura fait un investissement rentable.
26:13 C'est ce qu'on doit faire partout.
26:15 Simplement, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut accompagner les ménages les plus modèles.
26:18 – Je pense que pour les Français, changer une chaudière, parfois c'est 15 000 euros et c'est compliqué.
26:20 – C'est pour ça que par exemple, sur les chaudières…
26:22 – C'est plus compliqué que pour les descendants.
26:23 – Je veux l'assurer, rassembler. Non, non, mais il faut le faire pour tout le monde.
26:25 Parce que c'est rentable. Mais il faut que ce chemin-là, on l'écrase.
26:28 Mais pour les entreprises, c'est ce qu'il faut faire.
26:30 Pour les ménages, je vais être très clair, on est sortis des chaudières au fioul, nouvelles.
26:33 On n'en installe plus. On a tenu ça.
26:36 Sur les chaudières au gaz, je me suis beaucoup posé la question.
26:39 – D'interdire.
26:41 – On n'interdira pas. Parce qu'on ne peut pas justement laisser nos compatriotes,
26:44 en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution.
26:48 Par contre, qu'est-ce qu'on va faire ? On va développer les pompes à chaleur
26:51 et accompagner les ménages pour s'équiper de pompes à chaleur.
26:54 Parce que les pompes à chaleur, c'est intelligent, ça fait des économies d'énergie,
26:58 ça réduit très fortement les émissions.
27:00 – Une question à vivre parce que le temps passe.
27:02 – Oui, c'est le temps passe, c'est les pompes à chaleur, on va tripler la production.
27:05 Donc c'est tout ça la planification.
27:07 – Une question internationale, si vous me permettez.
27:09 Le Niger, la France depuis deux mois est dans une situation quasiment intenable.
27:12 Notre ambassadeur ne peut plus sortir de l'ambassade,
27:14 nos 1500 militaires ne peuvent plus sortir de leur base.
27:17 Combien de temps ça peut durer ?
27:19 – Écoutez, d'abord nous sommes au Niger, parce que à la demande des pays de la région,
27:24 nous avons été luttés contre le terrorisme.
27:27 Et quand je vous parle aujourd'hui de cette question,
27:29 je pense à tous nos soldats qui sont morts au Sahel
27:33 pour la paix de cette région et pour lutter contre le terrorisme.
27:37 Nous avons été à la demande du Burkina Faso, du Mali, du Niger, sur leur sol pour mener cette guerre.
27:42 Et Barkhane, cette opération militaire, est un succès.
27:46 Parce que sans celle-ci, la plupart de ces pays
27:49 auraient déjà été pris par des califats territoriaux et des djihadistes.
27:52 – Ils nous ont demandé de partir depuis et la situation a régressé.
27:55 – Non mais ces pays ont été frappés par des coups d'État.
27:57 C'est pas à faute de nos militaires ou de la France. Non.
27:59 Il n'y a plus de France-Afrique.
28:01 Donc quand il y a des coups d'État, nous on n'interfère pas dans la vie politique des pays.
28:04 – Ça veut dire qu'on ne reste pas là-bas. – Contrairement à ce qu'il dit.
28:06 – Qu'on ne peut plus rester là-bas.
28:07 – Mais j'ai eu cet après-midi le président Basoum,
28:09 parce que la seule autorité légitime du Niger,
28:12 c'est le président Basoum qui a été élu par son peuple.
28:14 – Et qui est détenu.
28:15 – Et qui aujourd'hui est détenu en otage et est l'objet de ce coup d'État,
28:18 parce qu'il menait des réformes courageuses
28:20 parce qu'il y a au fond des règlements de comptes largement ethniques
28:24 et beaucoup de lâcheté politique.
28:25 Je l'ai dit au président Basoum.
28:27 Et donc la France a décidé de ramener son ambassadeur.
28:32 Et donc dans les prochaines heures, notre ambassadeur avec plusieurs diplomates
28:36 rentreront en France et nous mettons fin à notre coopération militaire
28:41 avec les autorités de fait du Niger,
28:43 car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme.
28:45 – C'est donc la fin de la présence française militaire au Niger.
28:47 – Elle sera organisée dans le temps, dans les semaines à venir,
28:49 c'est la fin de cette coopération.
28:50 Parce que nous ne sommes pas là pour participer à la vie politique,
28:54 pour être les otages en quelque sorte de poutchistes,
28:57 mais je vais être très clair, on le voit déjà aujourd'hui au Mali.
29:00 – Ils vont rentrer quand ?
29:01 – Ils vont rentrer de manière ordonnée dans les semaines et les mois qui viennent
29:05 et là nous concerterons avec les poutchistes
29:07 parce que nous voulons que ça se fasse dans le calme.
29:09 – Mais d'ici la fin de l'année.
29:10 – Mais d'ici la fin de l'année.
29:12 Nous continuerons d'accompagner le continent africain pour lutter contre le terrorisme.
29:16 – Ça veut dire que si on part, ça veut pas dire qu'on ne reviendra pas.
29:18 – Nous ne le faisons que si c'est à la demande des pouvoirs démocratiquement élus
29:26 et des autorités régionales.
29:27 – Fin 2023, il n'y aura plus de militaires français au Niger.
29:29 – Au Niger, tout à fait.
29:30 Par contre, nous continuerons d'être engagés partout où les états africains
29:34 nous demandent de la coopération, mais avec un agenda clair.
29:37 Nous, on n'est pas là pour participer à des coups d'État ou interférer,
29:41 on est là pour lutter contre le terrorisme,
29:43 mais je vous le dis, les poutchistes sont les amis du désordre.
29:46 Regardez aujourd'hui, le Mali, chaque jour, a des dizaines de morts.
29:49 Au moment où je vous parle, il y a plus de morts liées au terrorisme islamiste au Niger
29:54 depuis le début de ce coup d'État qu'il n'y en a eu dans les 18 mois précédents.
29:58 Et donc, moi je suis très inquiet par cette région.
30:00 Je pense que la France, parfois seule, a pris toutes ces responsabilités
30:04 grâce à nos militaires et je suis fier d'eux.
30:06 Et nous devons être fiers d'eux car cette opération a été un succès.
30:09 – Monsieur le Président.
30:10 – Maintenant, nous ne sommes pas responsables de la vie politique de ces pays
30:12 et on doit en tirer les conséquences.
30:13 – Une question sur un autre conflit au cœur de l'Europe qui oppose l'Arménie aux Azéries.
30:16 Est-ce que vous confirmez le soutien de la France au peuple arménien ?
30:19 Beaucoup de Français d'origine arménienne vous écoutent ce soir et s'inquiètent et s'interrogent.
30:24 Si vous apportez votre soutien, il ne sera que verbal.
30:27 Sous quelle forme on peut soutenir les Arméniens ?
30:30 – Il est inconditionnel, il est entier, il est constant depuis le début et ils le savent.
30:35 Ces derniers jours, nous avons vécu des crimes inacceptables et des opérations de guerre.
30:41 On a gornot Karabakh, c'est-à-dire dans cette région qui a été reprise par l'Azerbaïdjan
30:48 à l'automne-hiver 2020 dans des conditions terribles et où le droit des minorités
30:53 et en particulier de plusieurs chrétiens qui vivent là-bas,
30:57 de populations d'origine arménienne qui vivent sur ce sol ont été complètement bafouées.
31:02 – Comment faire pour empêcher que ça se continue, que ça se prolonge ?
31:04 – Premièrement, nous allons et nous continuerons de nous mobiliser sur le plan humanitaire
31:08 pour venir en secours des populations qui sont au Nagorno-Karabakh
31:12 et venir les aider sur la question alimentaire et les secours.
31:17 La deuxième chose, nous apportons un soutien politique
31:20 pour que dans la seule paix durable qui peut être négociée,
31:24 vous avez passé des heures de discussion entre le président de l'Azerbaïdjan
31:27 et le Premier ministre d'Arménie, le droit des minorités,
31:31 en particulier au Nagorno-Karabakh, soit respecté.
31:34 Et la troisième chose, la France est aujourd'hui très vigilante
31:39 à l'intégrité territoriale de l'Arménie, car c'est ça ce qui se joue, il faut être très clair.
31:44 On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan,
31:48 une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manœuvres
31:51 et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l'Arménie,
31:55 c'est ça aujourd'hui qui est en risque.
31:57 La France se tiendra aux côtés du peuple arménien de manière claire
32:00 et aux côtés du droit international à chaque fois.
32:03 Une question politique pour finir.
32:05 Vous avez été réélu il y a un an, pourtant ils sont nombreux à penser déjà à vous remplacer.
32:09 Que pensez-vous de ce bal des prétendants ? Quel regard vous portez ?
32:13 Écoutez, moi je pense à tout le travail que nous avons devant nous
32:16 et à nos compatriotes qui parfois ne savent pas comment ils finiront la semaine.
32:20 Et on en a beaucoup parlé, je vous en remercie.
32:22 Et au fond, on a fait le grand écart ce soir dans les temporalités.
32:26 On est au milieu d'immenses bouleversements.
32:29 Mais la France est au rendez-vous. Elle est au rendez-vous des grands moments de son histoire.
32:34 On l'a encore vu cette semaine.
32:36 On sera au rendez-vous de la bataille pour le pouvoir d'achat,
32:38 de la bataille pour le plein emploi, la réindustrialisation,
32:40 de la bataille pour l'écologie et la biodiversité.
32:43 La France, elle sera au rendez-vous de la géopolitique et du rôle qui est le sien,
32:48 de la réindustrialisation, de l'école et de la santé.
32:51 On n'a pas parlé d'école, on aurait pu parler aussi de la bataille pour nos enfants
32:55 et les protéger parce que l'école c'est aujourd'hui du régalien,
32:58 c'est un sanctuaire qu'il faut retrouver.
33:00 La lutte contre le harcèlement est absolument essentielle.
33:03 Et je vous le dis, moi je suis concentré à la tâche.
33:06 Avec le gouvernement, avec tous les élus, avec nos maires sur le terrain
33:10 qui jouent un rôle essentiel, avec toutes les formations politiques,
33:13 à l'Assemblée, au Sénat, au moment où je vous parle,
33:15 on a un tiers de nos sénateurs qui sont renouvelés.
33:17 Je veux avoir aussi un mot de respect et d'amitié démocratique et républicaine
33:22 à l'égard de toutes les sénatrices et sénateurs élus ou réélus,
33:25 et puis de tous les grands électeurs qui aujourd'hui ont accompli leurs devoirs.
33:30 Et donc on a une démocratie stable qui avance.
33:33 Moi je suis garant de cela.
33:35 Et au fond, au milieu de tous ces changements,
33:38 la France est au rendez-vous et la France sera au rendez-vous.
33:41 Et que veulent nos compatriotes ?
33:43 Ils veulent qu'on reprenne le contrôle de notre destin,
33:46 le contrôle du pouvoir d'achat, le contrôle de nos finances.
33:49 Et c'est ça ce qu'on va continuer de faire.
33:51 – Juste une minute, nos compatriotes aimeraient que la vie politique soit beaucoup plus apaisée.
33:55 – Moi aussi.
33:56 – Qu'elle en finisse avec les outrances.
33:58 Cette semaine encore, Famille Aroussa, elle comparait aux collaborateurs d'Orio.
34:02 Qu'est-ce qui arrive à la classe politique et à qui profite tout cela ?
34:06 Il nous reste juste quelques secondes.
34:07 – Au démagogue et aux extrêmes.
34:09 Et donc je pense que, j'ai essayé de le montrer lors de ces rencontres de Saint-Denis,
34:13 l'ensemble des responsables politiques de groupes représentés à l'Assemblée et au Sénat
34:17 étaient avec moi, on a parlé 12 heures, dans le respect.
34:20 Moi j'appelle au respect, à l'humilité, à la concorde.
34:23 Ça ne veut pas dire qu'on est d'accord sur tout.
34:26 Mais dans une démocratie, si on veut justement avancer de manière efficace,
34:29 permet à la France au fond de défendre son modèle et d'être au rendez-vous,
34:33 on doit lutter contre tous les excès, toutes les démagogies et toutes les violences.
34:37 Elles commencent en étant verbales, elles finissent dans la rue.
34:40 Je suis leur ennemi.
34:42 – Merci Monsieur le Président, merci Anne-Claire.
34:44 – Merci beaucoup.
34:45 – Merci à vous.
34:46 – Et merci à vous qui nous avez suivi ce soir.
34:47 [Générique]
34:51 [SILENCE]

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