On refait le match du 23 septembre 2023

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Regardez On refait le match du 23 septembre 2023 avec Philippe Sanfourche.
Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Philippe s'enfourche.
00:07 On refait le match jusqu'à 20h sur RTL.
00:11 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver comme chaque samedi 19h pour une émission particulière.
00:26 Aujourd'hui, invité exceptionnel dont refait le match le président de la Fédération française de football,
00:32 Philippe Dialot, nous a rejoint dans les studios de RTL pour commenter pendant une heure l'actualité du foot,
00:38 son actualité évidemment, la crise à Marseille, le bilan de ces premiers mois à la tête de la Fédération,
00:44 les Bleus, les Espoirs, les Féminines, les JO, nous allons aborder un à un tous ces sujets.
00:49 Bonsoir Philippe Dialot.
00:50 Bonsoir monsieur s'enfourche, merci beaucoup de m'accueillir.
00:53 Merci d'avoir choisi RTL, on refait le match pour votre première si je ne m'abuse,
00:57 grande émission de questions réponses en tant que président de la Fédération.
01:01 Absolument, c'est pour ça que je vous remercie de m'accueillir parce qu'effectivement vous me donnez du temps pour m'exprimer,
01:06 donc c'est magnifique.
01:07 On va essayer de bien l'occuper.
01:09 Pour vous interviewer à mes côtés ce soir, trois chroniqueurs parmi les piliers dont refait le match,
01:15 Dominique Sévrac du Parisien.
01:17 Bonsoir, bonsoir, le cas un peu envergure, un peu présidentiel ici,
01:19 parce qu'après bon, on va descendre un peu d'un cran, mais bonsoir quand même Philippe.
01:23 Baptiste Després du Figaro.
01:25 Il est en grande forme, bonsoir Philippe.
01:27 On n'en espérait pas toi.
01:28 Florian Gazan, RTL et la chaîne Niki.
01:31 Bonsoir Philippe, bonsoir président, j'ai l'impression d'être dans le grand jury.
01:34 Président c'est un peu le grand jury du foot.
01:37 C'est un peu le grand jury du foot.
01:38 Avec monsieur Philippe Dialot ce soir.
01:41 On est ensemble, évidemment jusqu'à 20h, vous retrouverez ensuite Eric Silvestro et Jean-Michel Rascol pour "On refait la Coupe du Monde".
01:48 Soirée foot et rugby au programme jusqu'à 23h avec Brest-Lyon notamment,
01:54 comme affiche ce soir et le choc Afrique du Sud, Irlande en rugby.
01:58 Pour l'heure, c'est "On refait le match" et c'est parti.
02:00 Alors Philippe Dialot, vous avez donc pris les fonctions de président de la FFF par intérim tout d'abord en janvier dernier,
02:13 suite à la démission de Noël Legret, puis élu le 10 juin dernier avec 91% des suffrages.
02:19 Vous avez 60 ans, plus de 30 années d'expérience dans le football,
02:24 à la tête par exemple du syndicat des clubs professionnels pendant de longues années,
02:29 puis au sein de la fédération.
02:31 On dit souvent de vous que vous êtes un homme de dossier.
02:35 On dit de vous que vous êtes brillant aussi, vous êtes passé par de grandes écoles comme Sciences Po.
02:41 Est-ce qu'il vous reste du temps pour regarder le football ?
02:45 Avec tous ces dossiers à gérer.
02:48 Je regarde beaucoup de football. Le football c'est quelque chose qui a accompagné toute ma vie.
02:52 Moi j'ai commencé à jouer au foot à 6 ans.
02:55 Et j'ai bien commencé parce que j'avais Jean-Claude Ciudot qui a été mon premier entraîneur.
03:00 Il prenait les tout petits comme moi.
03:02 Et donc j'ai joué longtemps et puis ensuite j'en ai fait ma vie.
03:07 Donc le football c'est vraiment le fil rouge de toute ma vie.
03:10 Et donc aujourd'hui, à la fois par goût et par métier,
03:15 je suis beaucoup le football français, international, garçon, fille.
03:20 Donc j'essaie de suivre cette passion qui m'accompagne depuis, comme vous l'avez dit, quelques décennies.
03:26 Votre fibre nantaise doit être satisfaite puisque les Nantais viennent de l'emporter 5 buts à 3 face à Lorient.
03:33 Vous connaissez ma neutralité présidente.
03:35 Je me réjouis malgré tout de ce bon résultat de cette équipe.
03:39 On prendra le temps en fin d'émission de parler un peu plus de vous et de votre rapport au football.
03:45 On va évidemment démarrer par l'actualité la plus chaude.
03:48 Et puis par cette actualité de la semaine qui a un petit peu écrasé tout le reste.
03:52 Même s'il y avait de très beaux matchs, le début des Coupes d'Europe.
03:55 Mais le fil rouge de la semaine, ça a évidemment été cette crise interne à Marseille.
04:01 Avec donc, on le rappelle, une réunion entre la direction et les principaux dirigeants représentants des groupes ultra le lundi soir.
04:10 Qui a manifestement très très mal tourné puisque ça s'est terminé par la demande des groupes ultra de la démission de l'ensemble de la direction.
04:19 Avec manifestement des termes et des propos qui peuvent s'apparenter à des menaces.
04:26 En tout cas, ça a été rapporté comme tel par le président Pablo Longoria que je vous propose d'écouter au lendemain de cette réunion.
04:33 - Recevoir des menaces ? Comment ? Comment on peut travailler comme ça ?
04:38 - Je ne peux pas accepter. À Marseille c'est comme ça. Dans ces conditions actuelles, c'est impossible de travailler.
04:46 - Alors pour aborder ce dossier, président Diallo, Dominique Sévrac va nous accompagner.
04:52 Dominique, on a vécu ça comme un coup de tonnerre en début de semaine.
04:55 - Oui, ça a été nébuleux. On n'a pas tout compris. On a eu un bord de Marseille qui s'est mis d'abord en retrait.
05:02 Puis finalement, hier lors d'une conférence de presse, Pablo Longoria a dit qu'il serait demain au Parc des Princes pour le choc, le classico, le PGOM.
05:11 Donc visiblement il revient. Il a été soutenu par son actionnaire.
05:14 Est-ce que vous, président de la fédération, vous êtes intervenu d'une manière ou d'une autre dans ce conflit cette semaine
05:20 qui s'est cristallisé entre Pablo Longoria, le président, et Rachid Zeroua, le président de l'association des Southwinners,
05:26 la plus grande association de supporters de France. Est-ce que la fédération a été sollicitée ou est-ce qu'elle est d'elle-même intervenue ?
05:32 - D'abord, permettez-moi de dire ma stupéfaction par rapport à ce qui s'est passé à Marseille.
05:39 Voilà un club qui se qualifie l'année dernière pour la Ligue des champions, qui fait un début de saison tout à fait acceptable
05:47 et qui se crée une crise venue presque de nulle part et qui conduit à une situation assez inadmissible
05:57 qui a amené effectivement, comme vous l'avez dit, un certain nombre de dirigeants à proposer leur retrait de la direction.
06:04 Et donc moi dans ces circonstances-là, effectivement, j'ai pris l'initiative de contacter Pablo Longoria
06:11 parce que je sais que c'est difficile de diriger un club, c'est parfois encore plus difficile de diriger un club à Marseille.
06:18 Il suffit de regarder l'histoire pour voir que plusieurs dirigeants de Marseille ont été confrontés à des rapports difficiles avec les supporters.
06:25 Et donc j'ai voulu exprimer auprès de Pablo Longoria mon soutien.
06:29 Parce qu'on peut critiquer des recrutements, on peut critiquer un style de jeu, mais je pense qu'il y a des limites qui ne doivent pas être franchies.
06:37 Et autant tout le monde aime aller au stade Vélodrome, tout le monde apprécie cette ambiance exceptionnelle,
06:43 autant je pense qu'il y a des lignes jaunes qui ne doivent pas être franchies.
06:47 On ne peut pas menacer des dirigeants, on peut les critiquer, ça fait partie du jeu, mais on ne peut pas les menacer.
06:53 Et c'est pour ça que j'ai voulu, dans une période je sais difficile, pour un dirigeant de club, apporter mon soutien à Pablo Longoria.
07:00 Au-delà de Marseille, Monsieur Diallo, il y a souvent des violences autour des stades ou dans les stades, cette saison, les saisons précédentes.
07:08 On peut parler de Marseille, mais on peut parler aussi de Bordeaux, on peut parler de Nice, on peut parler d'autres clubs, c'est un peu partout.
07:14 Quel est le rôle de la Fédération, qu'est-ce qu'elle peut faire ? Parce que vous dites que c'est inacceptable, je pense que tout le monde peut partager ce constat.
07:20 Qu'est-ce que concrètement la Fédération peut faire pour endiguer ce mouvement de violence ?
07:24 D'abord, nous avons une ligue professionnelle qui est en charge de l'organisation du foot professionnel, donc c'était elle qui est en première ligne.
07:32 Et Vincent Labrune avait eu des propos, je pense, extrêmement fermes sur les violences.
07:38 Pour que ça fonctionne, parce que c'est un sujet finalement qui touche malheureusement encore la France et pas des pays comme l'Angleterre qui a réussi.
07:46 Particulièrement ?
07:48 Je pense que lorsqu'on regarde par exemple la première ligue, on voit que ça s'est apaisé.
07:52 Même si on regardait d'un peu plus près, on voit que dans des divisions inférieures, c'est peut-être moins calme qu'on ne le pense.
07:57 Mais la première ligue a réussi, elle, à retrouver un climat propice au football.
08:03 Pour ça, il faut à la fois du dialogue avec les groupes de supporters, peut-être mieux les intégrer, mieux comprendre un certain nombre de demandes.
08:10 Et là, il y a des progrès qui ont été faits.
08:12 On a fait des thèses par exemple sur les places debout, on regarde pour la pyrotechnie par exemple, pour des choses comme ça.
08:19 Et donc, il y a des collaborations qui peuvent se faire entre le club et les supporters.
08:22 Vous voyez que dès qu'on leur donne un peu de pouvoir, ils en profitent pour s'installer, vouloir diriger le recrutement, vouloir peser sur l'entraîneur.
08:30 Parce que là, on n'a pas dit, mais Marcel Hinault a dû quitter l'OM, donc.
08:33 Parce que je pense qu'il ne peut plus exercer son métier.
08:36 C'est pour ça que malheureusement, le dialogue ne suffit pas toujours.
08:39 Parce qu'il y a des gens qui ne veulent pas dialoguer.
08:41 Et donc, on passe à ce moment-là dans une partie de sanctions.
08:44 Et c'est pour ça qu'il faut qu'il y ait une collaboration entre les autorités du football et les autorités judiciaires et de police.
08:52 Pour sortir des stades ceux qui ne doivent pas y être.
08:54 - Ça existe, hein ?
08:55 - Voilà.
08:56 Ça existe, il faut une impulsion politique, une volonté politique très forte.
09:00 Parce que, on a eu en France par exemple des interdictions administratives de stade.
09:06 Donc, de sortir des gens du stade.
09:09 Et il faut de ce point de vue-là, à la fois que les autorités du football aient la volonté.
09:12 Mais qu'elles soient aussi accompagnées par les forces de l'ordre et par la justice.
09:16 Si les trois ne sont pas ensemble, ça ne fonctionne pas.
09:19 L'expérience nous le montre.
09:21 - On a le sentiment en 15 ans qu'à part le plan Le Prou et le Parc des Princes, aucun club n'a réussi à pacifier son stade.
09:26 À part cet exemple-là qui est seul, isolé.
09:28 Il n'y a pas d'exemple, je trouve, dans le football français où on a réglé un problème.
09:33 - Je crois, d'abord, Romain Le Prou à l'époque a eu beaucoup de courage.
09:37 Parce que je vous rappelle qu'il y avait eu des morts autour du Parc des Princes.
09:42 Et donc, il avait été amené à prendre des mesures radicales.
09:46 Et aujourd'hui, on peut aller au Parc des Princes, je pense, dans des conditions tout à fait acceptables pour assister à un match de football.
09:52 Et puis après aussi, il faut que chacun soit à sa place.
09:55 Moi, je suis président d'une fédération, d'autres sont présidents de clubs.
09:59 Ceux qui sont présidents de clubs, ils ont des responsabilités.
10:02 Les supporters, c'est une partie essentielle du football.
10:05 Mais chacun doit être à sa place.
10:07 Peut-être par démagogie, certains ont voulu flatter les supporters pour leur donner plus de pouvoir qu'ils ne devraient en avoir.
10:17 Et je dis ça tout en pensant qu'encore une fois, la force du football, c'est parce qu'il y a beaucoup de monde autour des terrains.
10:24 Mais ne tombons pas dans une démagogie qui consisterait à donner à certains supporters la direction des clubs,
10:32 ou voire même pour certains, la propriété des clubs.
10:35 Donc si on doit résumer, Philippe Diallot, les supporters, oui, plus de liberté encore en tribune pour assurer le spectacle.
10:42 Mais chacun à sa place et peut-être moins d'intervention au cœur, en tout cas moins de pression au cœur des dossiers.
10:48 Il y a des choses qui se sont bien passées cette semaine, notamment les clubs français en Coupe d'Europe, Baptiste Després.
10:56 On en a besoin parce que l'indice UEFA, c'est aussi quelque chose qui préoccupe le football français cette saison.
11:03 Exactement, c'est rare. Pour être souligné, le président a quand même eu une bonne semaine, comme le dit Philippe.
11:07 Donc déjà, votre sentiment de président par rapport à ses résultats.
11:10 Et dans un deuxième temps, on est en pleine période d'appel d'offres par rapport à la Ligue 1 dans les prochaines saisons.
11:15 Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel, ambitionne le milliard. C'est une utopie ?
11:21 D'abord, je vous rejoins à votre satisfaction sur le parcours des clubs français en Coupe d'Europe.
11:27 Nos clubs ont brillé. Je pense aussi parfois qu'on sous-estime la Ligue 1.
11:32 On en fait un champion à mineurs, alors même qu'on le voit, ces clubs peuvent être complètement compétitifs sur la scène européenne.
11:40 Donc moi, je me félicite de ces résultats. On en a besoin parce qu'il faut absolument qu'on accroche une des cinq premières places à l'indice UEFA
11:48 pour pouvoir qualifier plus de clubs en Europe et enclencher un cercle vertueux pour que nos clubs puissent être plus puissants et plus attractifs demain.
11:57 Alors, est-ce que le milliard promis par les droits de l'élé, on l'aura ?
12:03 Par expérience, parce que j'ai fait beaucoup d'appels d'offres de droits de l'élé, c'est le marché qui décide.
12:07 C'est lui qui finalement dit ce que vous pouvez attendre en termes de revenus.
12:14 Maintenant, je pense que le football français a beaucoup d'atouts.
12:17 La Ligue a beaucoup fait ces derniers temps pour pouvoir améliorer la qualité.
12:23 Nos clubs ont fait un recrutement. Moi, j'ai été très frappé par exemple cette saison,
12:27 puisqu'on a souvent dit que le football français est un football qui perdait ses joueurs.
12:31 Pour la première fois, nous avons été le deuxième pays en Europe derrière l'Angleterre à recruter le plus de joueurs.
12:39 Et pour ne prendre qu'un exemple, mais peut-être qu'il est le plus emblématique,
12:42 l'attaque du Paris Saint-Germain aujourd'hui, c'est une potentielle attaque de l'équipe de France.
12:47 Donc, la meilleure formation...
12:49 Il y a quand même eu le départ de Messi et Neymar, qu'il faut compenser.
12:52 Le marché, selon vous, parce que...
12:53 L'élé Dembele, Colomani, Mbappé, je trouve que c'est pas mal non plus.
12:56 La qualité, elle est indéniable. Mais après, pour le grand public, c'est peut-être pas encore aussi attractif que Messi et Neymar.
13:04 Pour conclure, le marché, vous parliez du marché, selon votre expérience.
13:08 Est-ce que vous êtes plutôt optimiste ou pas pour ce fameux milliard ?
13:12 Moi, je suis... Je reste optimiste. Je crois que Vincent Labrune a beaucoup travaillé avec ses équipes.
13:17 On a un championnat où, encore une fois, la formation est peut-être la meilleure du monde.
13:21 On a des équipes qui viennent de montrer sur le terrain qu'elles sont compétitives au niveau européen.
13:26 On a des infrastructures, des stades qui ont été modernisés, notamment à l'occasion des derniers Euros.
13:31 Donc, on a vraiment beaucoup d'atouts.
13:33 Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est que nous soyons accompagnés par les diffuseurs français et étrangers,
13:40 pour que le football français dispose des moyens pour être, comme je crois que c'est l'ambition de la Ligue,
13:46 se rapprocher du podium des trois meilleures nations européennes.
13:49 Vous ne pensez pas que la perte possible de Kylian Mbappé en juin prochain, à partir du Paris Saint-Germain,
13:54 pourrait avoir une incidence sur les droits de téléviser ?
13:56 Pour l'instant, je constate qu'il est là, et je m'en réjouis.
13:58 C'est peut-être aujourd'hui, et même certainement, le meilleur joueur du monde.
14:01 Donc, aussi, on est un championnat qui a le meilleur joueur du monde.
14:04 Donc, même en termes d'image, je crois que le championnat de France offre à l'international une image forte.
14:11 On va faire une petite pause.
14:13 Philippe Diallot, président de la Fédération française de football, invité exceptionnel, d'en refaire le match jusqu'à 20h.
14:19 On va parler un tout petit peu de rugby après, et ensuite, on se penchera plus précisément sur votre travail à la Fédération.
14:24 Et sur votre image, va être le grand sondage de la semaine, le baromètre Odoxa pour Winamax et RTL.
14:30 A tout de suite !
14:31 RTL, on refait le match avec Philippe Sanfourche.
14:35 Philippe Sanfourche, on refait le match sur RTL.
14:42 On refait le match avec Philippe Diallot, président de la Fédération française de football, invité exceptionnel, jusqu'à 20h.
14:48 Avant d'aborder votre travail spécifique au sein de la Fédération, et de voir comment les Français vous perçoivent au sein de cette Fédération, à la tête de cette Fédération,
14:58 j'aimerais qu'on aborde un dernier point d'actualité, parce qu'on est en pleine Coupe du monde de rugby, Florian Gazan, et il y a des analogies avec le foot.
15:05 Oui, président, cette Coupe du monde de rugby, c'est pour l'instant une vraie réussite.
15:09 On a un très beau public, une compétition qu'on peut voir en clair à la télévision.
15:13 Est-ce que le rugby n'est pas en train de devenir un peu un concurrent pour le foot ?
15:18 On voit que Canal en a fait un produit premium, on voit que le rugby en image est devenu très fort.
15:24 Tout le monde se penche sur Antoine Dupont, on a l'impression qu'il n'y a que Antoine Dupont au monde.
15:27 Est-ce que, à côté de ça, cette image du gentil rugby face au méchant football et son argent, ça ne vous agace pas un peu ?
15:35 Pas du tout, d'abord parce que j'ai beaucoup d'amis dans le rugby, et que quand une équipe de France marche bien, comme c'est le cas,
15:42 qu'elle est en capacité de gagner une Coupe du monde, je pense que tout le monde est derrière elle.
15:46 Moi, j'ai été au match d'ouverture, Didier Deschamps, son staff, y étaient, plusieurs joueurs de l'équipe de France y étaient aussi.
15:53 Donc je pense qu'on est tous derrière l'équipe de France de rugby pour qu'elle fonctionne.
15:57 Et qu'en France, il me semble qu'il y a de la place pour qu'il y ait un deuxième sport aussi qui puisse passionner les Français.
16:04 Donc ce n'est vraiment pas un souci.
16:06 Ensuite, je pense qu'il y a une forme de caricature entre le gentil rugby et le méchant football.
16:11 Les choses sont évidemment un peu plus complexes que ça.
16:13 Mais ça perdure dans l'esprit des Français.
16:15 Ça fait partie un peu des clichés.
16:18 Ça vous agace ?
16:20 Pas du tout, c'est à nous de travailler.
16:22 Moi, je pense que pour aller sur le terrain, j'étais encore dans le nord de la France hier auprès de deux clubs.
16:28 Je pense que ce que font les gens sur le terrain dans le football est assez peu mis en lumière, alors que c'est extraordinaire.
16:35 On a 2 200 000 licenciés, c'est-à-dire qu'il y a à peu près 15 millions de Français qui sont concernés par le football toutes les semaines.
16:42 Et ces gens-là, non seulement ils jouent au football, mais ils participent à l'éducation des enfants.
16:47 Ils participent à leur construction.
16:49 Ce travail-là, qui est souterrain, moi je pense que c'est un travail essentiel.
16:53 Parce que c'est un travail dont la nation de quelque part devrait nous être reconnaissante.
16:58 Parce qu'elle montre que le sport est un des rares lieux où il peut y avoir encore un lien social, une unité qui se crée.
17:04 Et le football, justement, ce n'est pas simplement des affaires comme à Marseille, ce n'est pas simplement des gros transferts.
17:12 C'est aussi ce travail qui est fait par 400 000 bénévoles dans le football, au plus près du terrain, et qui participe je pense à l'unité de notre nation.
17:20 Est-ce qu'il y a des choses dans le rugby dont le football pourrait s'inspirer selon vous ?
17:23 Certainement, mais vous savez, la sociologie du rugby n'est pas du tout la même que celle du football.
17:29 Le football, il y a peut-être une beaucoup plus grande diversité autour d'un terrain de football.
17:35 Et moi j'aime cette diversité.
17:38 J'aime quand je vais voir nos équipes nationales ou nos clubs, voir finalement le visage de toute la France autour des terrains.
17:44 Donc le rugby certainement a des grandes valeurs et certainement on peut s'en inspirer.
17:50 Par exemple, j'en prends une, j'aimerais comme ça se passe au rugby, ne pas voir dans certains matchs de football,
17:56 dix joueurs se précipiter sur l'arbitre et venir le harceler lorsqu'il a pris une décision.
18:02 De ce point de vue-là, je pense qu'au rugby, il y a un respect de l'arbitre, il y a un respect des règles,
18:06 qui devrait être en ce qui nous concerne peut-être une source d'inspiration.
18:10 En tout cas, ça fait partie aussi peut-être des nouvelles prérogatives des arbitres,
18:14 puisqu'il y a eu un plan aussi pour l'arbitrage et que ça peut aussi faire partie des consignes que...
18:18 Absolument, je pense qu'on a parmi les choses qui ont pu être faites,
18:22 avec Anthony Gauthier à la tête de l'arbitrage français maintenant,
18:26 et puis avec Stéphane Lannoy, avec Stéphanie Frappard, avec Alain Sars,
18:30 on a mis en place une équipe qui vise à redynamiser le jeu.
18:35 C'est-à-dire en fait, en faire qu'en Ligue 1, en Ligue 2,
18:38 finalement on soit arbitré comme on pourrait être arbitré en Ligue des champions.
18:41 C'est-à-dire avec une fluidité du jeu, et puis du côté des joueurs,
18:45 peut-être un plus grand dialogue avec les arbitres,
18:48 et puis finalement, de la part des joueurs, un plus grand respect de l'arbitre.
18:53 À 19h24, sur l'antenne d'RTL, Philippe Diallo, invité exceptionnel, dont refait le match.
18:59 C'est l'heure de prendre connaissance du baromètre au Doxa,
19:03 pour Winamax et RTL de la semaine.
19:05 On accueille pour cela Gaël Slimane. Bonsoir Gaël.
19:08 Bonsoir.
19:09 Vous avez donc mesuré auprès des Français et auprès des amateurs de football,
19:15 à la fois la popularité de Philippe Diallo, qui est donc à la tête de l'institution depuis plusieurs mois,
19:22 et puis également, comment sont perçus déjà ses premières actions, son premier bilan.
19:27 Est-ce que vous pouvez nous détailler un petit peu cela ?
19:30 Alors, s'agissant des actions, on est dans le satisfait cycle le plus complet.
19:35 Je vous entendais parler du rugby, qui a effectivement une très bonne image en France,
19:39 mais là, ce n'est pas mal non plus pour la FFF,
19:42 parce que les amateurs de foot nous disent qu'ils sont satisfaits de l'action de la fédération,
19:48 s'agissant des équipes de France de football, les trois quarts des Français nous disent qu'ils sont satisfaits.
19:53 Du football de haut niveau, on est à 69%, et Philippe Diallo parlait du football amateur si important,
19:58 on en est aussi satisfait à 66%.
20:01 S'agissant de sa personne, puisqu'on l'a testé dans le sondage,
20:05 Philippe Diallo est encore largement méconnu du grand public des Français dans leur ensemble,
20:10 mais les amateurs de foot qui sont nombreux en France le connaissent déjà, pour les deux tiers d'entre eux,
20:14 et quand on leur demande ce qu'ils pensent de lui, pour le moment ça se présente bien,
20:18 puisque les trois quarts des personnes qui connaissent Philippe Diallo disent qu'ils estiment que c'est un bon président.
20:24 - Donc Philippe Diallo, c'est aussi la raison pour laquelle on vous invite,
20:28 pour que vous soyez mieux connu des Français, puisque manifestement quand ils vous connaissent, ils vous apprécient.
20:32 - Voilà, je m'en réjouis !
20:35 - Tous les présidents ont pas cette chance !
20:37 - Voilà, je m'en réjouis, mais il faut en profiter comme vous dites.
20:41 - De manière générale, vous êtes arrivé à la tête de la fédération dans un moment de crise,
20:47 pourtant, avec le départ de Noël Legret, qui a beaucoup secoué l'institution,
20:52 par rapport à la personne de Noël Legret, mais aussi par rapport à un climat général au sein de la fédération,
20:58 puisqu'on parlait à l'époque de "climat toxique", ce sont les termes qui ont été employés.
21:03 Après quelques mois, quel bilan vous faites de votre arrivée, sur l'image déjà de la fédération,
21:10 et sur l'ambiance en interne, est-ce que vous êtes au milieu de salariés apaisés ?
21:15 - Vous l'avez dit, moi je suis arrivé dans un moment de crise aiguë,
21:19 qui était d'ailleurs en décalage avec les résultats sportifs, puisqu'on venait de faire une finale de coupe du monde.
21:26 Donc il y avait une forme de décalage entre une gouvernance en crise,
21:29 et puis des résultats sportifs qui étaient de très haut niveau.
21:33 Et donc, il y avait incontestablement une érosion de l'image du foot, et de sa gouvernance,
21:43 et moi une des premières missions a été de ramener finalement à la fois une sorte d'apaisement à l'interne,
21:50 de donner aussi, et d'essayer de donner, ou de redonner une meilleure image au football français,
21:55 et puis surtout de tracer un certain nombre d'orientations.
21:59 Claire, moi j'ai un mandat finalement assez court, puisque j'irai jusqu'en 2024, c'est le mandat qui m'est donné,
22:06 et donc je veux rendre cette période-là utile.
22:08 C'est pour ça que j'essaie d'avancer un peu à marche forchée, pour faire beaucoup de réformes.
22:13 Vous avez parlé de l'arbitrage, on a aussi à côté de ça modifié,
22:18 trouvé un accord avec les joueurs de l'équipe de France sur les contrats d'image.
22:23 On va y revenir.
22:24 Voilà, donc on a fait beaucoup de choses, et je vais faire beaucoup d'annonces je pense dans les semaines qui viennent,
22:29 parce que...
22:30 On va en faire des aujourd'hui, on sera...
22:32 Oui, on n'est pas contre.
22:33 Eh ben je vais vous dire des choses qui vont arriver assez vite.
22:37 Alors ce que je vous propose, on a une toute petite publicité à faire.
22:40 Absolument.
22:41 C'est le teasing.
22:42 C'est le teasing.
22:43 C'est la budget.
22:44 C'est la budget aussi.
22:45 On n'a pas besoin de faire les budgets.
22:46 Il faut faire les budgets aussi.
22:47 On se retrouve dans un instant avec Philippe Diallo, le président de la Fédération d'En Refait le Match.
23:04 Encore une demi-heure dans En Refait le Match avec Philippe Diallo,
23:07 président de la Fédération française de football.
23:09 Vous étiez sur le point de nous annoncer quelques nouveautés,
23:13 quelques annonces au sein de la Fédération.
23:15 Oui, je disais qu'effectivement, dans le temps utile que je souhaite pour la Fédération,
23:21 je vais prendre un certain nombre d'initiatives.
23:25 La première, je souhaiterais que les internationales, garçons comme filles,
23:30 retrouvent au sein de la Fédération leur maison.
23:33 Moi, je suis très attaché à l'histoire du football,
23:36 à la transmission de génération en génération.
23:39 J'ai vu que les générations s'éparpillaient un petit peu.
23:42 Peut-être que nos joueurs et joueuses qui avaient porté le maillot bleu,
23:46 qui font qu'il y a une Fédération forte,
23:47 qui font qu'il y a un président que vous accueillez ce soir,
23:51 il n'est pas toujours la reconnaissance qu'il mérite.
23:56 Donc, je vais certainement, au courant du mois d'octobre,
24:01 leur offrir un espace au sein de la Fédération
24:03 pour qu'ils puissent l'ensemble se regrouper au sein de la Fédération
24:07 et puis venir avec eux préparer le futur de la Fédération.
24:11 Président, ça veut dire quoi concrètement ?
24:13 Quelle place ? Des postes d'entraîneurs, de sélectionneurs ?
24:15 Vous avez remarqué qu'en s'agissant des sélectionneurs,
24:20 la venue de Thierry Henry à la Tête des Espoirs,
24:22 que j'ai nommée il y a quelques semaines,
24:25 est une marque forte.
24:27 Voilà un joueur emblématique du football national et international
24:33 qui accepte de prendre notre équipe pour la mener vers les Jeux Olympiques.
24:38 Je pense que là, il y a une marque forte de ceux vers qui on va attendre,
24:42 c'est-à-dire des grands anciens qui doivent trouver au sein de la Fédération
24:45 une place pour continuer ce qu'ils ont réussi à faire sur le terrain.
24:50 J'aimerais qu'on termine le décryptage du baromètre d'Oxa
24:55 autour de votre personne et du travail autour de la Fédération.
24:59 Gail Slimane notamment, on a pris un petit peu d'avance,
25:02 on a anticipé le fait qu'il y a des élections qui vont arriver assez vite
25:06 puisqu'en 2024, le mandat va devoir à nouveau être redistribué.
25:14 Vous allez donc nous dire si vous souhaitez être candidat ou pas.
25:17 On a justement la vie des Français sur la question.
25:21 Florian Gazan qui pensait effectivement qu'on était au grand jury.
25:25 Est-ce que vous y pensez tous les matins ?
25:28 Vous savez que je suis assez inderne.
25:30 Gail Slimane, quel est le sentiment des Français par rapport à cette question ?
25:34 Alors d'abord, je rappelle à Philippe Guillaume, il le sait bien,
25:37 qu'un sondage loin d'une échéance électorale n'est pas un pronostic
25:40 mais les résultats sont pas mal.
25:42 Les amateurs de foot, quand on leur demande qui ferait le meilleur président de la Fédé
25:46 lors des prochaines élections, mettent en 1 quelqu'un qui je crois
25:50 a assez affirmé qu'il ne se présenterait pas, qui est Jean-Michel Hollasse.
25:53 Et puis vous arrivez juste derrière, Philippe Gallo, avec 27% de citations,
25:57 lui est à 32, devant des personnes assez connues du monde du foot
26:02 comme Marc Keller, Frédéric Thiriez ou Jamel Sandjak.
26:05 Donc c'est pas mal et ça consacre, je rebondis sur une question
26:09 qui vous était posée ou une réaction que vous avez eue sur Thierry Henry,
26:13 ça consacre un bilan qui est jugé aussi positivement.
26:16 À la fois les Français, les amateurs de foot vous font confiance
26:19 pour mettre fin aux affaires à la FFF, 70% des amateurs le disent,
26:22 64% pensent que vous avez amélioré l'image de la 3F depuis votre nomination.
26:27 Et puis s'agissant de Thierry Henry et d'Hervé Renard,
26:30 les amateurs de foot perçoivent ça comme de très bons choix
26:34 à la fois pour le sélectionneur de l'équipe de France Espoir
26:37 et puis pour le sélectionneur de l'équipe de France Féminine.
26:40 Donc pour l'instant, jusqu'ici tout va bien, comme on dit,
26:43 les choses se présentent bien pour vous dans l'opinion.
26:45 Bilan très encourageant. Donc merci beaucoup Gaël Slimane, le baron Maître.
26:48 Merci à vous.
26:49 Ça à retrouvé chaque semaine sur l'antenne de RTL.
26:53 Votre réaction à ces chiffres et puis surtout, est-ce que vous nous confirmez
26:57 que vous avez bien envie et que vous êtes déterminé pour continuer votre mission ?
27:02 Bon d'abord je pense que comme ça a été dit, il faut prendre ça avec beaucoup d'humilité.
27:06 Quand vous dirigez une fédération comme la Fédération Française,
27:09 vous savez que vous serez confronté à des périodes de difficultés
27:13 parce que c'est la nature même de l'activité qu'il veut.
27:16 Et puis ensuite, moi j'ai dit, je voulais surtout un temps utile pour les mois qui viennent.
27:19 Donc c'est pas du tout pour botter en touche, mais sincèrement,
27:21 je ne suis pas aujourd'hui dans une réflexion électorale,
27:24 mais parce que je sais que la fédération a beaucoup de défis devant elle.
27:29 Des défis pour développer le foot féminin, des défis pour diversifier les pratiques,
27:34 des grands défis sportifs.
27:35 N'oublions pas quand même qu'on va avoir un euro avec l'équipe de France en Allemagne,
27:39 qu'on va avoir les JO.
27:40 Et moi, mon attention, elle est portée aujourd'hui sur ces aspects,
27:44 c'est-à-dire de faire en sorte que sportivement, on garde la performance
27:48 et peut-être même parfois qu'on l'améliore.
27:50 Je pense aux filles notamment, j'aimerais bien qu'elles décrochent un titre.
27:53 Donc on aille vraiment sportivement très loin.
27:56 Ensuite, ma responsabilité, moi aussi elle est très claire,
27:58 c'est de donner à la fédération les moyens économiques de poursuivre son développement.
28:03 Et puis je l'ai dit, j'ai un troisième axe qui sera l'engagement.
28:07 Je pense qu'une des dimensions de notre activité,
28:10 ce n'est pas simplement de jouer au foot,
28:12 ce n'est pas simplement d'avoir des revenus pour développer le foot.
28:15 On a une mission qui est plus large,
28:17 qui est d'être complètement en lien avec la société et de s'ouvrir sur la société.
28:21 Moi, c'est ça que je veux mettre, puisqu'on m'a donné le pouvoir pendant 18 mois,
28:25 c'est ça que je veux mettre en œuvre pendant 18 mois.
28:26 - Monsieur Diallo, ça fait 9 mois que vous êtes président,
28:28 est-ce que vous trouvez que vous avez le costume ?
28:30 - Vous voyez, je l'ai mis en tout cas aujourd'hui.
28:32 - Il est bien coupé.
28:34 - Mais très honnêtement, je me sens assez à l'aise dans le rôle,
28:38 parce que j'ai la chance, le destin a voulu, que je puisse diriger la fédération.
28:43 Et donc moi, je vous l'avais bien voulu le rappeler,
28:46 ça fait maintenant plus de 30 ans que je fais du foot.
28:49 Et si je remontais à mes premières heures, peut-être plus de 50 ans.
28:53 Donc j'ai quand même quelques idées sur le foot
28:55 et la façon dont il pourrait devenir quelque chose d'encore plus important dans le futur.
29:00 Et j'ai 18 mois pour essayer de mettre ça en œuvre.
29:03 C'est ça qui est aujourd'hui mon objectif principal.
29:05 - Noël Legrès disait souvent que Marc Keller pouvait lui succéder
29:08 à la tête de la Fédération Française de Football.
29:10 Si jamais Marc Keller, qui fait partie de votre comexe, il va,
29:13 est-ce que vous vous effaceriez ?
29:14 - Mais encore une fois, il n'y a aucun tabou.
29:17 Moi, j'ai beaucoup d'amitié pour Marc Keller.
29:19 Il a été un grand joueur, un grand dirigeant.
29:21 Il a fait un parcours formidable à Strasbourg.
29:23 Et si demain, il a l'ambition de devenir président de la fédération,
29:27 c'est légitime. Ce ne sont pas des choses qui sont cloisonnées.
29:32 On n'est pas en vaste clos.
29:34 Et donc, s'il y a des gens qui veulent porter des projets en 2024,
29:37 comme Marc, évidemment, il peut tout à fait y aller.
29:40 Il aura tout à fait la légitimité pour le faire.
29:42 - Et vous laissez arriver la place ?
29:44 - On verra bien dans 18 mois où j'en serai.
29:47 Vous savez, si nos sélections nationales n'ont pas les résultats
29:51 que les Français peuvent attendre,
29:54 peut-être que l'ambiance positive des sondages que vous donnez là
29:57 sera peut-être un peu moins bonne dans 6 mois.
29:59 Donc, ce n'est pas du tout mes critères d'appréciation
30:04 pour savoir si je dois continuer ou pas.
30:06 - Un mot, président, sur votre relation avec la ministre des Sports,
30:10 madame Oudéa Kastéra, qui est très présente.
30:13 On s'en réjouit d'ailleurs pour mettre le sport en lumière
30:17 depuis sa prise de fonction,
30:19 qui a été partie intégrante de la crise
30:22 et qui a accéléré finalement la démission de Noël Legret.
30:27 Est-ce qu'elle est très interventionniste ?
30:30 Est-ce que parfois vous sentez le poids du ministère
30:34 sur les prises de décision au sein de la FED ?
30:36 - Aucunement.
30:38 Moi, j'ai des relations très fluides.
30:41 Je pense de confiance avec la ministre.
30:43 Je l'ai souvent.
30:45 On a, je pense, un échange tout à fait franc
30:50 et de confiance surtout.
30:52 Et en France, il se trouve que si vous voulez faire bien marcher une fédération,
30:55 dont je rappelle qu'elle reçoit une délégation de services publics
30:59 de la part du gouvernement,
31:00 il faut qu'il y ait cette relation étroite entre le gouvernement,
31:04 la ministre des Sports et le président de la fédération,
31:06 parce que c'est comme ça, en ayant une unité de fonctionnement,
31:10 qu'on est plus efficace pour nos membres.
31:12 - On a dit qu'elle avait soumis, poussé le nom de Thierry Henry
31:15 à la tête des espoirs.
31:17 - Aucunement.
31:18 Ça fait partie d'un certain nombre de fantasmes.
31:21 J'avais décidé, comme je l'avais fait pour Hervé Renard,
31:25 de prendre un petit groupe.
31:27 En l'espèce, pour les espoirs, c'était Hubert Fournier,
31:30 notre directeur technique national,
31:31 et Marc Keller, qui suit les sélections nationales.
31:34 Et c'est à trois que nous avons réfléchi sur les profils possibles.
31:38 Il y en avait plusieurs.
31:39 Et pour vous dire une petite confidence,
31:41 je suis celui qui avait avancé le nom de Thierry Henry dans ce petit groupe.
31:45 - Bon, bah, écoutez, très bien.
31:47 C'est une information.
31:48 - Faut rendre à César.
31:49 - À 19h39, évidemment, le temps passe très vite.
31:53 On va essayer d'accélérer sur les dossiers.
31:55 Il y en a un qui est évidemment primordial,
31:56 c'est celui de l'équipe de France de foot,
31:59 l'équipe de France 1,
32:00 qui est la vitrine du football français.
32:04 Dominique Sébrac, on a un peu l'impression qu'en ce moment,
32:07 comme elle se qualifie presque facilement pour l'Euro,
32:10 qu'on a beaucoup parlé, on vient de le dire, de Thierry Henry,
32:13 que parfois, on avait tendance à l'oublier
32:15 que c'était la vitrine du foot français.
32:16 - Oui, il y a des...
32:18 Vous avez nommé des sélectionneurs charismatiques
32:21 chez les femmes et chez les espoirs.
32:23 Donc peut-être qu'en ce moment,
32:25 Hervé Renard et Thierry Henry volent un peu la vedette à Yé Deschamps,
32:28 mais les arts, ça reste la vitrine du football français, quand on est d'accord.
32:32 - Je suis très content, moi, des nominations que j'ai faites,
32:35 d'entraîneurs charismatiques.
32:37 Mais je ne me trompe pas.
32:38 L'équipe de France 1,
32:40 c'est la grande équipe de France de la fédération.
32:45 Et Didier Deschamps la dirige maintenant
32:48 depuis une dizaine d'années magnifiquement.
32:50 Peut-être tellement il a de succès
32:53 qu'on banalise des victoires
32:55 qu'il ne faudrait pas banaliser.
32:57 C'est parce que le travail qui est fait par lui,
32:59 par son staff, les joueurs qu'on a,
33:01 sont de très hauts niveaux.
33:03 Et j'espère que tout le monde a conscience
33:04 que depuis maintenant plusieurs années,
33:06 on vit une forme d'âge d'or du foot français.
33:08 Moi, j'ai connu les époques,
33:10 1990, 1994,
33:13 où la question n'était pas de savoir
33:15 si on allait gagner tel ou tel trophée,
33:16 c'était de savoir si on allait se qualifier pour le tour final.
33:18 Et on n'allait pas dans les Coupes du Monde.
33:20 Aujourd'hui, le travail des uns et des autres
33:22 et de mes prédécesseurs a permis d'aller dans ces tours finaux
33:24 et d'être ambitieux.
33:26 Donc moi, aujourd'hui, je sais que l'équipe de France 1,
33:29 c'est le poumon médiatique,
33:32 c'est le poumon sportif
33:34 et c'est le poumon économique de la fédération.
33:37 Et donc, j'attends avec impatience notre qualification.
33:40 On va avoir un grand match contre les Pays-Bas
33:42 début octobre.
33:43 Si ça se passe bien, ça va nous qualifier pour l'Euro
33:46 et on sera ambitieux pour cet Euro une nouvelle fois.
33:49 - C'est-à-dire ?
33:50 - Ambitieux pour l'Euro...
33:51 - Il faut donner un objectif.
33:52 - Un objectif.
33:53 - Dans le gré de donner des objectifs.
33:54 - Oui, oui, mais...
33:55 (rires)
33:56 Mais, vous savez, je pense que pour côtoyer
33:59 à la fois Didier, son staff et les joueurs,
34:02 ils savent ce qu'ils ont à faire.
34:04 Ils savent qu'ils ont du talent.
34:05 Ils savent qu'ils viennent de faire une finale de Coupes du Monde.
34:08 Et quand vous avez fait une finale de Coupes du Monde
34:10 en étant le champion du monde sortant,
34:12 vous allez à l'Euro, non pas pour rester dans les poules,
34:15 mais pour aller au plus loin dans la compétition.
34:18 - Alors, vous agissez beaucoup, on l'a dit.
34:21 Vous venez de signer avec les joueurs
34:23 et le capitaine, Kylian Mbappé,
34:24 qui est le personnage le plus important du football français aujourd'hui,
34:27 qui s'appelle Kylian Mbappé, qui est le capitaine des Bleus,
34:29 vous avez signé une nouvelle convention.
34:30 On sait qu'elle a été l'objet de tiraillements
34:33 avec la direction précédente, le président précédent.
34:36 Est-ce qu'aujourd'hui, concrètement,
34:38 un joueur de l'équipe de France peut choisir la marque à laquelle il est associé ?
34:42 Est-ce qu'il a le droit de faire de la pub pour une boisson, un soda,
34:46 pour une marque de nuggets, de poulet ?
34:49 Est-ce qu'il peut choisir ou il ne choisit pas ?
34:52 - Bon, d'abord, permettez-moi de me réjouir,
34:55 parce que c'était une affaire qui durait depuis un an et demi, deux ans,
34:58 dont on ne voyait pas l'aboutissement.
35:00 Et en juin dernier, j'ai eu un tête-à-tête,
35:04 parce qu'on était trois.
35:06 Je me suis entretenu en direct avec le capitaine,
35:09 qui n'est à même pas payé, Antoine Griezmann, le vice-capitaine.
35:12 Et on a eu un échange, là aussi, très franc, très transparent.
35:16 Et j'ai pu mesurer l'amour de l'équipe de France
35:19 et du maillot bleu de ces joueurs.
35:21 Et à l'issue de cette réunion en juin,
35:24 je savais qu'on trouverait un accord,
35:26 parce qu'on partageait les mêmes vues.
35:27 Et donc ça, c'est très important,
35:29 parce que j'ai dit que l'équipe de France,
35:30 c'était le poumon économique de la fédération.
35:33 Grâce à l'équipe de France, on génère plus de 100 millions de revenus.
35:36 Et c'est ça qui permet, moi, demain,
35:38 de donner 100 millions au football amateur,
35:39 pour pouvoir faire son développement.
35:41 Et donc, tout va passer par le dialogue.
35:45 Ce dialogue, il va être constitué,
35:47 parce que ça va être une nouveauté.
35:48 Je vais créer un comité de suivi au sein de l'équipe de France
35:51 et de la fédération, avec moi-même,
35:53 des représentants de la fédération et les joueurs.
35:55 Et donc, tous les cas que vous évoquez,
35:57 ils vont être traités en amont avec les joueurs,
35:59 pour savoir qui on prend, comment ça se passe,
36:01 qui veut participer.
36:03 - Est-ce que ce n'est pas dangereux, président,
36:04 de rentrer dans du cas par cas ?
36:05 C'est-à-dire que ça ouvre la porte à des négociations permanentes, ça ?
36:08 - Ce ne sont pas des négociations permanentes,
36:09 parce que, contrairement à ce qu'ils se disent,
36:11 encore une fois, les joueurs de l'équipe de France
36:14 sont dans la même voie.
36:16 Ils ont parfaitement le sens des responsabilités
36:19 et ils savent que ce qu'ils font,
36:20 c'est important pour la fédération
36:22 et c'est important pour le foot amateur.
36:24 Donc, en signant cet accord,
36:25 nous sommes dans des dispositions
36:27 où nous pouvons à la fois satisfaire
36:29 et moderniser les relations.
36:30 Moi, je vais beaucoup plus protéger, par exemple,
36:32 l'image individuelle des joueurs.
36:34 Donc, ça, c'est un point qui est important.
36:36 - Il n'y aura pas de contrainte ?
36:37 Si vous avez 23 qui vous disent
36:38 "Moi, je ne veux pas m'associer au Paris en ligne" ?
36:40 - Je pense que ça n'arrivera pas, monsieur Sévrac.
36:42 Ça n'arrivera pas, parce que, justement,
36:44 on a rétabli une forme de dialogue avec eux,
36:46 qu'on va avoir des instances
36:48 où on va se réunir deux ou trois fois par an
36:50 pour mettre tout ça à jour.
36:51 On a, je pense, modernisé de manière très importante
36:54 les jouissures, ce qu'on a fait là.
36:55 Demain, ça sera ce qui se passera
36:57 dans les autres sports français,
36:59 parce qu'on a fait preuve d'innovation.
37:01 - Philippe Diallo est l'invité d'En Refait Le Match.
37:04 Encore un quart d'heure pour pouvoir aborder
37:07 encore quelques thèmes importants.
37:09 Petite pause à l'instant.
37:10 Et on se retrouve.
37:11 On va continuer de parler de l'équipe de France
37:13 avec notamment la question importante du maillot
37:16 et du futur, en tout cas, l'actuel équipementier
37:19 qui pourra le rester,
37:21 ou peut-être un nouveau qui pourra arriver.
37:22 A tout de suite.
37:23 - En Refait Le Match
37:27 avec Philippe Sanfourche.
37:29 Philippe Sanfourche.
37:31 - En Refait Le Match sur RTL.
37:33 - On refait le match avec Philippe Diallo,
37:36 président de la Fédération française de football.
37:38 On parlait de l'équipe de France.
37:40 Cette équipe de France, elle a un maillot.
37:42 Et elle a un maillot qu'elle vend très bien
37:44 depuis maintenant plusieurs années
37:47 avec l'équipementier Nike américain.
37:50 Plus de 50 millions de revenus par an
37:54 qui va arriver à son terme en 2026.
37:57 Donc j'imagine que les appels d'offres
37:59 et les nouvelles négociations vont arriver très très vite.
38:02 Quels sont vos objectifs en la matière ?
38:04 Comment est-ce que vous comptez traiter ce dossier ?
38:06 - D'abord, vous l'avez souligné,
38:09 c'est un dossier très important
38:10 parce que le contrat Nike,
38:11 c'est un des contrats les plus importants
38:13 d'équipementiers dans le monde.
38:15 Et donc, pour la Fédération,
38:17 pour le football français,
38:18 c'est évidemment un point très important.
38:20 Le contrat, effectivement, il se termine en 2026.
38:23 Mais pour fabriquer un maillot, il faut deux ans.
38:25 Ce qui veut dire que nous allons être amenés
38:28 dans les tout prochains mois
38:30 à certainement sonder le marché
38:32 pour commencer à travailler sur le renouvellement
38:37 de ce contrat pour les années après 2026.
38:41 C'est un enjeu très majeur
38:44 qui va être structurant pour la Fédération
38:47 au-delà des années 2030.
38:50 Et c'est pour ça qu'on va y porter beaucoup d'attention.
38:52 On est encadré par la loi
38:54 parce qu'on a besoin de faire un appel d'offres
38:56 pour pouvoir faire ce renouvellement.
38:59 Mais c'est un point, évidemment, de vigilance.
39:01 Et quand je disais, vous parliez tout à l'heure
39:03 des successions, des choses comme ça,
39:06 ça, ce sont des dossiers
39:08 qui vont, quels que soient les élus futurs,
39:10 structurer le football.
39:13 C'est vrai pour la convention avec les joueurs
39:15 parce qu'elle fixe les relations pour l'avenir.
39:18 C'est vrai pour le compromis équipementier.
39:21 Ça sera vrai demain pour le Stade de France
39:24 aussi où nous aurons une discussion avec l'État
39:26 et un certain nombre de compagnies
39:28 qui souhaitent investir sur le Stade de France.
39:31 Ça, ce sont les dossiers structurants.
39:33 Et c'est ceux qui vont engager la Fédération
39:35 pour les 10-15 ans qui viennent.
39:37 Et il se trouve que c'est dans mon mandat
39:39 que ces dossiers vont être à traiter.
39:41 Et c'est les points importants, voire majeurs, que j'ai à traiter.
39:44 Et il y a un objectif planché ?
39:45 C'est-à-dire qu'on ne peut pas descendre
39:46 en dessous de ce montant des 50 000 euros ?
39:48 Vous imaginez bien que ce n'est pas mon objectif.
39:50 Je ne peux pas le descendre.
39:51 D'autant plus que nous parlons de contrats
39:53 qui sont des contrats de longue durée
39:55 et qui dureront certainement au-delà de 2030-2035.
40:00 Et donc, bien évidemment, l'ambition de la Fédération,
40:04 c'est de valoriser au mieux ce maillot.
40:07 Et d'une certaine manière, dans les atouts que j'ai
40:10 en tant que président de la Fédération,
40:12 c'est que je peux m'appuyer sur des équipes de France
40:14 ultra performantes,
40:16 et ultra performantes avec des joueurs jeunes.
40:18 Ce qui veut dire que quand vous avez 23-24 ans,
40:21 celui qui aura la chance de fabriquer notre maillot,
40:25 il sait que dans les 5 à 10 ans qui viennent,
40:28 les équipes de France masculines, féminines,
40:31 elles seront au top niveau européen et mondial.
40:34 Alors une manière évidemment de valoriser les maillots,
40:36 c'est d'avoir de très bons résultats
40:37 dans les compétitions majeures.
40:39 Il y en a une qui arrive, qui dépasse le cadre du foot,
40:41 mais le foot fait partie intégrante,
40:42 ce sont les Jeux Olympiques qui se disputent à Paris.
40:45 Florian Gazan, c'est un point central aussi
40:48 de l'année qui s'ouvre.
40:50 Oui, on l'a vu avec la nomination de Thierry Henry,
40:52 c'est un signe fort que les Esports sont vraiment
40:54 une équipe importante et qu'on compte sur ces JO.
40:56 Thierry Henry se fixe de gagner la médaille d'or,
40:58 on l'espère tous.
40:59 Mais pour ça, il va falloir avoir la meilleure équipe possible,
41:01 président.
41:02 On sait que les JO, ce n'est pas des dates FIFA,
41:04 donc il va y avoir une problématique avec les clubs.
41:07 Comment réussir à convaincre ces clubs
41:09 de lâcher les joueurs ?
41:10 Quel est votre rôle là-dedans ?
41:12 Est-ce que c'est déjà un travail qui est en préparation en amont ?
41:14 Une fois qu'on aura lâché les joueurs,
41:16 comment on va trancher ?
41:18 On sait qu'il y a plus de 23 ans qu'il peut faire les JO,
41:20 Mbappé veut les faire, Griezmann peut-être, Giroud aussi.
41:23 S'il y a trop de demandes, qui va décider ?
41:25 C'est vous ?
41:26 Tirage au sort, petit papier ?
41:28 Non, mais vous avez d'abord dit beaucoup de choses.
41:31 D'abord que les JO, c'est quelque chose d'extrêmement important.
41:33 C'est pour ça qu'il fallait un sélectionneur
41:36 qui puisse porter cette ambition olympique.
41:39 Je pense que Thierry Henry est la bonne personne pour le faire.
41:42 Ensuite, il faut convaincre les clubs.
41:44 Et là aussi, le choix de Thierry Henry n'est pas neutre.
41:47 Ce n'est pas pareil quand vous êtes un joueur,
41:49 si c'est Thierry Henry qui vous appelle pour vous dire
41:51 "j'aimerais te prendre"
41:52 ou même qu'il appelle un président de club pour lui dire
41:54 "j'aimerais que vous libériez ce joueur".
41:58 Je lui mettais un peu la pression à Thierry Henry.
42:00 Non, mais je pense que je lui ai dit d'ailleurs
42:02 que dans le choix qui a présidé à sa venue
42:06 à la tête de l'équipe de France Espoir,
42:08 il y a cette dimension de joueur suffisamment charismatique,
42:11 de joueur star, qui doit nous aider à convaincre les clubs.
42:15 Ensuite, moi j'ai commencé déjà à parler aux clubs professionnels français.
42:20 Et puis, j'envisage de faire une grande réunion
42:24 avec les présidents des clubs professionnels à Paris,
42:28 à la Fédération, et je veux y associer Tony Estanguet,
42:32 je veux y associer les athlètes français
42:35 qui vont participer aux Jeux Olympiques
42:37 pour faire partager à tous l'esprit olympique.
42:40 De dire que c'est une chance extraordinaire
42:42 de pouvoir avoir les Jeux en France
42:44 et d'avoir une équipe performante, capable,
42:46 comme Thierry le souhaitait, peut-être de monter sur la première marche.
42:49 C'est aussi ça...
42:51 L'objectif, lui en tout cas a dit...
42:53 Il a été même plus optimiste, moi je lui avais parlé du podium
42:55 et lui m'a dit "c'est peut-être l'or qu'il faut aller chercher".
42:57 Je rappelle qu'on a la dernière fois gagné, c'était en 1984,
43:00 c'est il y a 40 ans, donc c'est une bonne date anniversaire
43:03 pour renouveler l'exploit de Xureb et compagnie
43:08 lorsqu'ils avaient gagné cette médaille d'or.
43:11 - Mais président, juste pour rebondir sur la question de Florian,
43:14 si les clubs sont d'accord pour libérer Pierre, Paul ou Jacques,
43:18 là Griezmann, Mbappé, Giroud,
43:20 il peut y avoir Varane, il peut y avoir Yorui,
43:22 il peut y avoir Papard, qui tranchera et dira
43:25 "on prend celui-là ou celui-là" ?
43:27 C'est Thierry Henry ou c'est vous ?
43:28 - Je pense qu'il y aura d'abord Didier Deschamps
43:31 qui est aussi associé à cet échange, Thierry Henry.
43:36 Et comme je le fais, c'est souvent de manière collégiale
43:38 qu'on essaie de faire les choses.
43:39 C'est-à-dire, il y aura d'abord la sélection A
43:43 parce qu'il y aura l'euro, et donc comme je l'ai dit,
43:45 c'est quand même ça la priorité, ne nous trompons pas.
43:48 Et puis ensuite avec Thierry, il fera ses choix.
43:50 Moi je ne suis pas là pour faire les listes, les feuilles de match.
43:55 Moi je suis là pour donner le cadre
43:57 dans lequel ceux qui ont la responsabilité du sportif,
44:01 de les mettre dans les meilleures conditions
44:02 pour qu'ils puissent sélectionner les meilleurs joueurs.
44:04 C'est ça mon rôle.
44:05 - Le président a forcément un tiers C de rêve.
44:07 Il pense à qui par exemple ?
44:08 Les trois joueurs qu'il aimerait voir au JO ?
44:10 - Je ne veux pas, parce que comme vous l'avez dit,
44:12 j'ai beaucoup de joueurs aujourd'hui qui veulent les faire.
44:14 Donc je ne veux mettre personne.
44:17 - Il y en a beaucoup, beaucoup ?
44:19 - Je pense qu'il y en a beaucoup.
44:21 Parce que ces joueurs, ils ont beau avoir de la notoriété,
44:24 ils vont avoir beaucoup de choses.
44:27 C'est d'abord des joueurs qui ont envie de rentrer dans l'histoire.
44:31 Et là, ils ont une occasion de rentrer dans l'histoire du sport français.
44:35 Et beaucoup veulent y participer.
44:37 Et je vais le dire, parce que tout le monde le sait,
44:41 mais Kylian Mbappé est évidemment un de ceux qui,
44:45 comme Antoine Griezmann,
44:47 souhaite participer à cette aventure olympique.
44:51 - Et aujourd'hui vous êtes sûr à 100%
44:53 que Kylian Mbappé participe proche aux Olympiques de Paris ?
44:55 - Je vous m'intéresse si je disais ça,
44:57 parce que vous connaissez toutes les contraintes
44:59 qu'il peut y avoir.
45:01 Et donc je mentirais.
45:03 Mais une partie de mon travail,
45:05 c'est de faire en sorte que la France puisse aligner sa meilleure équipe.
45:07 Si on a la meilleure équipe aux JO,
45:09 je pense qu'on peut gagner les JO.
45:11 - Donc vous allez faire aussi une tournée européenne,
45:13 s'il y a beaucoup de joueurs qui jouent à l'Europe ?
45:15 - Je pense qu'il y a une dimension.
45:17 Vous savez, Marc Keller, dont on a parlé tout à l'heure,
45:19 est en charge des sélections nationales.
45:21 Il a eu l'occasion déjà pour d'autres sélections
45:23 de prendre son téléphone et d'appuyer de multiples clubs.
45:25 C'est un travail harassant pour pouvoir convaincre des clubs
45:27 et des joueurs, parce que vous savez qu'on a des contraintes
45:29 de calendrier énormes.
45:31 Et l'été prochain, vous aurez la fin de l'Euro en juillet,
45:33 le début des JO, le début des championnats
45:35 juste après les JO,
45:37 les Coupes d'Europe dans la foulée,
45:39 et que les joueurs ont besoin de se reposer de temps en temps.
45:41 - Président, pour revenir sur un terrain
45:43 qui malheureusement est un peu moins sportif,
45:45 on a parlé tout à l'heure du travail d'Hervé Renard
45:49 au sein de l'équipe féminine.
45:51 Cette Coupe du Monde a été marquée
45:53 lors de la finale
45:55 par cette fameuse affaire Rubiales
45:57 qui a occulté finalement
45:59 le résultat sportif
46:01 et qui a fait qu'on a parlé
46:03 du sport féminin
46:05 pour cette crise en Espagne.
46:07 Quel regard vous avez porté sur cette affaire ?
46:11 Et est-ce qu'aujourd'hui, vous estimez
46:13 qu'au sein de la Fédération française,
46:15 on a progressé suffisamment
46:17 pour être à l'abri d'une telle affaire ?
46:19 - Bon,
46:21 moi ma réaction par rapport à ça,
46:23 c'est d'abord un peu de tristesse
46:25 par rapport à l'équipe féminine espagnole
46:27 parce qu'elles ont réussi un exploit,
46:29 on ne les attendait pas,
46:31 elles réussissent à gagner le trophée
46:33 et aujourd'hui, on ne devrait parler que de ces joueuses.
46:35 Et finalement, elles se sont fait voler la vedette
46:37 par un président
46:39 qui a un comportement
46:41 qui n'est pas admissible.
46:43 Vous ne pouvez pas être un président de Fédération
46:45 et avoir à la fois sur le podium
46:47 au moment de la remise
46:49 mais même avant
46:51 des comportements qui ne sont pas dignes.
46:53 Quand on parle d'exemplarité,
46:55 évidemment, ça touche aussi
46:57 les dirigeants et le premier des dirigeants
46:59 c'est le président de la Fédération.
47:01 Et donc dans votre comportement, vous devez
47:03 aujourd'hui, comme hier,
47:05 avoir des comportements qui sont dignes
47:07 de la responsabilité
47:09 que vous exercez. En l'espèce,
47:11 mon collègue espagnol
47:13 n'a pas eu ce comportement
47:15 exemplaire,
47:17 non pas simplement parce que la société a changé,
47:19 parce qu'un certain nombre de comportements
47:21 j'ai envie de dire, hier aussi,
47:23 n'auraient pas été acceptables.
47:25 - On s'aperçoit que c'est une question qui est aujourd'hui centrale,
47:27 la question du harcèlement, qu'il soit
47:29 sexuel ou moral.
47:31 Le gouvernement est en train d'ailleurs
47:33 d'ouvrir plusieurs plans interministériels
47:35 contre le harcèlement à l'école.
47:37 Il y a beaucoup de
47:39 petits garçons, de petites filles qui sont à l'école
47:41 qui peuvent être victimes de harcèlement, qui sont aussi dans vos clubs.
47:43 Est-ce que vous avez un regard
47:45 particulier ? Est-ce que c'est une question centrale
47:47 aujourd'hui ? - Je l'ai dit tout à l'heure,
47:49 nous on a 2 200 000 licenciés,
47:51 donc toutes les questions de société, on les a dans le football,
47:53 on les a tous les week-ends, on les a dans nos clubs.
47:55 Et c'est pour ça que je disais
47:57 qu'on ne fait pas que jouer au football,
47:59 mais on a une mission qui est plus large.
48:01 Et c'est pour ça que
48:03 dans les prochaines semaines, je vais présenter
48:05 tout un plan sur l'engagement.
48:07 C'est-à-dire, encore une fois, on fait du foot,
48:09 ça c'est notre truc, c'est d'être performant,
48:11 on doit avoir des revenus, mais aussi
48:13 on a une forme d'engagement
48:15 au sein de la fédération.
48:17 Et cet engagement, c'est l'éducation, c'est de lutter
48:19 contre les discriminations, c'est de faire
48:21 en sorte que le football s'adapte à la transition
48:23 écologique, et c'est de lutter
48:25 contre toutes ces discriminations.
48:27 Et donc la fédération, c'est en ce sens-là,
48:29 elle doit s'ouvrir sur la société
48:31 et protéger ses licenciés.
48:33 Une famille qui confie
48:35 sa petite-fille ou
48:37 son petit-garçon à un club,
48:39 il doit le faire en
48:41 toute sécurité, en toute confiance.
48:43 Ça c'est mon rôle.
48:45 Ça c'est mon rôle de dirigeant, de mettre en place
48:47 les éléments qui font qu'on puisse
48:49 donner confiance à tous ceux qui veulent
48:51 jouer au football, de le faire dans les
48:53 bonnes conditions. Et d'ailleurs, de ce point
48:55 de vue-là, j'ai l'impression que
48:57 pas si c'est de quelques mois, mais
48:59 il y a des signes encourageants.
49:01 À date, on a
49:03 aujourd'hui entre 10 et 15%
49:05 de progression des licenciés en France,
49:07 et peut-être qu'à la fin de l'année, si on continue
49:09 sur cette tendance-là,
49:11 on va battre le record historique
49:13 du nombre de licenciés à la Fédération française
49:15 de football. Moi, j'y vois
49:17 une marque de confiance, mais
49:19 cette marque de confiance, il faut que nous,
49:21 on la conforte avec
49:23 une trajectoire qui soit claire. C'est celle
49:25 que je présenterai certainement
49:27 en octobre sur la question
49:29 de l'engagement à la fédérale.
49:31 - Merci beaucoup, Philippe Diallo. Évidemment,
49:33 on aurait pu débattre encore longuement sur
49:35 bien des sujets. Une heure, ça passe très vite.
49:37 Ce sera l'occasion de renouveler éventuellement
49:39 avec grand plaisir
49:41 cette invitation à l'avenir.
49:43 Si tant est que
49:45 vous souhaitez, puisque vous ne nous avez pas dit,
49:47 c'est sûr encore, vous
49:49 présenter pour l'élection de
49:51 2024. Merci beaucoup, Philippe Diallo.
49:53 - Merci beaucoup, Philippe, sans source.
49:55 - Merci d'avoir été avec nous dans les studios de RTL.
49:57 La soirée continue avec
49:59 Le Sport sur RTL. Éric Silvestro
50:01 et Jean-Michel Rascol dans un instant
50:03 pour On refait la Coupe du Monde, et puis
50:05 le football, avec également
50:07 l'affiche de Ligue 1 ce soir, Brest-Lyon, jusqu'à
50:09 23h. On refait le match, c'est tout
50:11 les Samgays 19h. On se retrouve la semaine prochaine. Ciao, ciao.
50:13 - Ciao.
50:15 - On refait le match.
50:17 - Avec Philippe Sanfour.
50:19 [SILENCE]