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Court métrageTranscription
00:00 Le 16-18, France Bleu Occitanie
00:05 Monet et le groupe ABBA sur France Bleu Occitanie.
00:07 Luc Besson, notre invité, réalisateur du film Dogman qui sort le mercredi 27 septembre partout en France.
00:16 Il est projeté ce soir au Pathé Wilson à Toulouse.
00:20 Cette chanson ne vous est pas inconnue forcément, Luc ?
00:23 En fait c'est le personnage principal, la fredonne à un moment donné mais on n'en dira pas plus.
00:31 Justement le personnage principal, il a été interprété par Caleb Landry Jones.
00:37 Une question très simple et très ouverte, mais alors pourquoi ce choix ? Magnifique choix !
00:42 D'abord sincèrement quand on lit le script, le film n'est pas possible à faire.
00:49 Voilà, déjà !
00:50 Il paraît compliqué, oui.
00:52 Mais je m'étais promis si je ne trouvais pas le bon acteur de ne pas le faire surtout.
00:57 Donc j'avais beaucoup d'angoisse à le trouver.
01:01 J'ai vu une petite photo, après je me suis renseigné, je me suis aperçu que je l'avais vu en fait dans pas mal de films.
01:07 Il était dans Get Out, il était dans Florida Project, il était dans pas mal de choses.
01:11 Et puis après c'est la rencontre.
01:14 Rencontre, je pense qu'on a dû déjeuner trois fois ensemble sans même parler, il ne savait même pas que j'avais écrit un script.
01:21 Mais d'abord essayer de savoir quelle est la personne.
01:24 En fait on ne cherche pas un acteur, on cherche un partenaire.
01:27 C'est impossible de faire un film sans partenaire.
01:31 Voilà, comment on s'entend entre tous les deux ?
01:34 On s'est aperçu que malgré nos 25 ans d'écart, lui est né au fin fond du Texas.
01:41 Moi je suis né, enfin j'ai habité à Coulomiers, pays du fromage.
01:46 Et on s'est aperçu qu'on avait eu à peu près la même enfance, assez solitaire.
01:51 Donc on avait chacun un chien.
01:53 Le chien s'appelait Sébastien, le mien Socrate.
01:57 Et ça nous a beaucoup rapprochés.
02:01 Et puis après on discute, on parle un peu de tout, un peu de la vie.
02:04 Il faut quand même vérifier si le jeune homme vote Trump, c'est sûr que ça ne va pas le faire.
02:11 Et puis voilà, on s'est vraiment super bien entendu.
02:14 Et au bout de 3-4 fois je lui ai dit "Est-ce que tu aimes les chiens ?"
02:18 Il m'a dit oui.
02:19 Il a lu le script et la première question qu'il m'a posée c'est "Comment on va faire ?"
02:25 Parce qu'en fait il joue 6 ou 7 personnages à l'intérieur même du film.
02:30 Donc c'est impossible à faire normalement.
02:33 Mais c'est un génie, je vous le dis.
02:35 Je ne suis pas son agent, mais dans 20 ans c'est une super star.
02:40 - Il a déjà été récompensé à Cannes.
02:41 - Oui, déjà.
02:42 - On remarque déjà la qualité de l'acteur Caleb Landry Jones.
02:46 Un petit mot quand même aussi des autres acteurs en face de ce monument.
02:50 Parce que là c'est quand même un monument Caleb dans le film.
02:53 Un mot de celle qui va venir l'interroger qui s'appelle Jojo Tech-Gibbs, qui joue le rôle d'Evelyne.
03:02 Un rôle particulièrement difficile à jouer.
03:04 - En fait oui, c'est une psychiatre.
03:06 Donc elle vient, elle va passer beaucoup de temps assise face à lui.
03:10 Et c'est difficile de jouer face à un monument.
03:12 Donc la tâche était compliquée pour Jojo.
03:16 Et une actrice formidable qui a beaucoup de finesse dans son jeu et qui a une voix.
03:24 Je conseille aux gens si vous pouvez le voir en version originale.
03:27 Même si d'ailleurs l'actrice française a fait un très beau travail.
03:30 Mais Jojo, elle joue énormément avec sa voix sur toutes les petites intonations.
03:37 Je l'avais découverte moi dans une série télé américaine où elle jouait absolument pas la même chose.
03:44 Un peu une folle, un peu hystérique, super Jones.
03:47 - Qui va très très bien avec son caractère parce qu'elle est très bavarde à l'origine.
03:51 Et qui finalement là a dû aussi être un personnage beaucoup plus romantique.
03:55 - Actrice magnifique, vraiment.
03:58 - Douglas Ado, il faut en parler aussi.
04:00 Parce que ce petit gamin qu'on voit dans sa prison avec les chiens qu'on voit après évoluer,
04:08 c'est un sacré jeu d'acteur là aussi.
04:10 - Lui c'est un petit gamin qui n'avait jamais joué.
04:12 On l'a trouvé en Angleterre.
04:14 Il est issu d'une famille de six frères et soeurs.
04:18 Et il n'était jamais sorti d'Angleterre.
04:20 On l'a amené en France pour le tournage.
04:23 Ce qu'on a fait beaucoup c'est que les scènes que le petit garçon fait,
04:27 j'ai demandé à Caleb de les jouer.
04:29 Donc lui il a tourné les scènes du gamin pour que le gamin puisse voir comment Caleb les jouait.
04:35 Donc déjà ça pouvait l'inspirer.
04:37 Et puis surtout à la fin, parce que le petit garçon avait un accent anglais,
04:42 mais a coupé le fromage.
04:44 - Indeed, very British.
04:47 - Donc c'était pas possible avec la voix.
04:50 En fait c'est Caleb qui a doublé le petit garçon après.
04:53 Et il y a un système maintenant, on pitche, c'est-à-dire qu'on met un tout petit peu plus d'aigu.
04:57 Et c'est Caleb qui joue le petit garçon.
05:00 Donc il y a aussi un gros travail entre les deux, mais un petit garçon merveilleux, d'une gentillesse incroyable.
05:07 - Lincoln Powell, c'est son nom.
05:10 Le rayon soleil du film, je le dis comme ça, je la présente comme ça à Marisa Parenson,
05:16 alors qu'il joue une bourgeoise en fait,
05:20 et qui arrive là presque un petit peu comme un cheveu sur la soupe, il faut bien le dire.
05:24 Et c'est le moment lumière du film, Luc, est-ce que vous êtes d'accord avec moi ?
05:28 - Oui, un petit peu, oui.
05:29 C'est impressionnant de tourner avec Marisa, parce que quand on regarde sa filmographie,
05:34 c'est compliqué quoi, entre Kubrick, Cabaret, et...
05:39 Et le troisième c'est... Ah, aidez-moi !
05:44 Le troisième c'est le film du metteur en scène italien,
05:49 Mort à Venise.
05:51 Donc déjà quand on voit le curriculum,
05:54 on se calme.
05:56 Mais elle est formidable, elle est géniale.
06:01 Elle n'avait pas beaucoup de tournage, mais elle était très heureuse,
06:05 elle est venue de Los Angeles pour tourner.
06:07 Mais merci à elle.
06:09 - C'est un très très beau personnage aussi effectivement dans ce film,
06:12 qui ramène presque cette bouffée d'oxygène qui va nous permettre de pouvoir suivre et poursuivre le film.
06:17 Finalement, film qui dure 1h54, on ne voit pas passer le temps.
06:21 Je vous le dis direct, on ne voit absolument pas passer le temps.
06:22 Quand j'ai regardé la montre en sortant de la séance, je me suis dit "mais non, c'est pas possible".
06:26 - Et encore il y a 6 minutes de générique sur les 54.
06:28 - Déjà ! Voilà pour l'info.
06:31 On va faire si vous le voulez bien une petite coupure.
06:33 Et on va parler un petit peu de circulation, parce que c'est Vendredi soir,
06:36 et ça y est sur les routes c'est un petit peu compliqué.
06:37 Et on va revenir parce que je voulais qu'on parle un petit peu des chiens,
06:39 parce qu'ils sont quand même nombreux dans ce film-là.
06:41 Et puis votre ami Eric Serra, votre ami de toujours.
06:43 - Avec plaisir. - Parce qu'il est aussi présent sur ce film, à tout de suite.
06:47 Le 16-18, France Bleu Occitanie.
06:49 ♪ ♪ ♪
06:51 [SILENCE]