24H Pujadas, l'info en questions - Un rendez-vous d'information incontournable avec David Pujadas, où l'actualité est analysée et décortiquée pendant 24 heures - Une immersion intense dans l'actualité du moment.

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00:00 Bonsoir à tous, soyez les bienvenus au sommaire ce soir, le chiffre choc du gouvernement,
00:07 100 milliards pour convaincre, oui mais qu'y a-t-il derrière ce chiffre ?
00:11 Qu'en restera-t-il dans un an ou dans 5 ans ?
00:14 On tentera d'aller au-delà des apparences.
00:16 La réponse du gouvernement au malaise sur l'insécurité,
00:19 il y aura plus d'argent et plus de postes pour la justice,
00:22 est-ce uniquement un problème de moyens ?
00:24 On en débattra.
00:25 Notre invité à 19h, un philosophe populaire qui a été une voix dissonante
00:29 depuis le début de l'épidémie.
00:30 Ce n'est pas la fin du monde, on oublie que nous sommes mortels
00:33 et on sacrifie une génération.
00:35 André Comtes-Ponville, qui publie son dictionnaire amoureux de Montaigne,
00:38 répondra à nos questions.
00:40 Le moment est venu d'accueillir notre invité,
00:43 c'est l'un des philosophes les plus lus en France et ailleurs.
00:47 Un philosophe populaire et dont la voix a été dissonante
00:51 depuis le début de l'épidémie.
00:53 Bonsoir André Comtes-Ponville.
00:55 Bonsoir.
00:56 C'est un plaisir de vous accueillir.
00:59 Installez-vous, vous publiez le dictionnaire amoureux de Montaigne
01:03 aux éditions Plon et Montaigne.
01:06 C'est l'un de ceux que vous avez régulièrement cités
01:08 depuis le début de cette épidémie.
01:10 Alors pour ceux qui n'ont pas eu la chance de vous lire ou de vous entendre,
01:13 je vais citer quelques-uns de vos propos depuis le début de l'épidémie.
01:17 C'est vous qui avez dit "la peur de la mort est en train de condamner l'essor de la vie".
01:22 C'est vous qui avez dit "il y a une disproportion entre la gravité de cette pandémie
01:27 et l'espèce d'affolement qui semble s'être emparé des médias
01:30 et par eux d'une partie de la population".
01:33 C'est vous qui avez dit "tout se passe comme si nos journalistes
01:35 découvraient soudain que nous sommes mortels".
01:38 Avec notamment le décompte jour après jour des victimes de la pandémie.
01:41 Ça c'est aussi un peu quand même le ministère de la Santé qui l'effectuait.
01:44 Mais moi, je parle de vous, moi qui ai 68 ans, je peux le dire et même je dois le dire,
01:50 je me fais plus de soucis pour l'avenir de nos enfants
01:53 et pour la dette que nous allons leur laisser que pour ma santé de presque septuagénaire.
01:59 Ma question ce soir, est-ce que vous diriez la même chose aujourd'hui
02:03 ou est-ce que l'état d'esprit général a évolué et qu'on est un peu retombé sur terre ?
02:09 Non, je dirais la même chose avec un peu plus d'inquiétude.
02:15 Encore plus d'inquiétude ?
02:16 Oui, parce que le confinement que je n'ai jamais condamné, que vous avez jamais condamné,
02:20 mais on savait bien que ça n'allait pas durer, parce que ça ne pouvait pas durer,
02:24 parce que le poids économique était tel que le pays ne s'en serait jamais relevé.
02:29 Et je ne dis pas ça pour protéger les profits des gros capitalistes comme certains l'ont cru,
02:33 mais simplement parce que c'est les pauvres toujours qui souffrent de la crise.
02:36 On le voit aujourd'hui quand je pense aux centaines de milliers de jeunes
02:39 qui ont fini leurs études en juin dernier et qui vont chercher un métier maintenant.
02:44 Mais c'est effrayant. Mais enfin, on savait que ça n'allait pas durer.
02:48 C'était lourd, c'était embêtant, sans doute nécessaire, ça ne pouvait pas durer.
02:52 Le masque, combien de temps ça peut durer ?
02:55 Si dans 20 ans, dans 30 ans, le virus est toujours là, s'il n'y a pas de vaccin efficace,
03:00 vous imaginez 20 ans masqué, 30 ans masqué ?
03:02 20 ans, pourtant vous allez fort quand même.
03:04 Les gamins en 6e, en 3e apprenaient en anglais, le prof avec un masque, les élèves avec un masque.
03:09 Alors là, pour le coup, je le dis clairement, j'ai mieux mourir de la Covid-19
03:13 qu'imaginer que mes enfants, mes petits-enfants vont vivre dans un monde sans visage, dans un monde masqué.
03:19 Mais aujourd'hui, André Comtes-Ponville, vous êtes défavorable au port du masque ?
03:23 Non, un peu comme le confinement. Je le porte, je dis qu'il faut le porter.
03:28 J'espère que c'est efficace, mais comme vous le savez, les experts eux-mêmes ne sont pas tous d'accord là-dessus.
03:33 Moi je ne suis pas expert, je ne prends pas position.
03:35 En tout cas à l'intérieur, tout le monde...
03:37 Je le porte, mais d'évidence, moins ça durera longtemps, mieux ça vaudra.
03:42 Or la vraie question, c'est quand est-ce qu'on arrête ?
03:44 Et je vois dans cette espèce de panique en effet qui prend la population,
03:47 cette omniprésence du discours des médecins qui ont raison de protéger la santé,
03:51 mais il n'y a pas que la santé dans la vie, il n'y a pas que la médecine.
03:54 Ce que je crains, c'est qu'on renonce au masque, que quand il n'y aura plus aucun mort de la Covid-19.
04:00 Mais auquel cas, ça peut durer 50 ans, ça peut durer 3 siècles, ça c'est effrayant.
04:05 Et donc effectivement, Montaigne le dit, ce qui est important, c'est l'amour de la vie, c'est pas la peur de la mort.
04:10 Et quand je traverse Paris aujourd'hui, je ne vois que des gens sans visage.
04:14 Encore une fois, je le comprends, moi-même je suis masqué, mais je trouve ça désolant.
04:19 Et donc faisons en sorte que ça puisse cesser rapidement.
04:22 Et pour cela, acceptons quand même l'évidence, nous allons tous mourir.
04:26 Je le disais dès mon premier entretien le 17 mars, Journal du Dimanche, je disais à la journaliste,
04:31 écoutez, j'ai deux nouvelles à annoncer à vos lecteurs, une bonne, une mauvaise.
04:35 La mauvaise, c'est que nous allons tous mourir.
04:37 La bonne, c'est que l'énorme majorité d'entre nous mourra d'autres choses que du coronavirus.
04:42 Les journalistes annonçaient le nombre de morts chaque jour.
04:46 Mais on apprend dans les écoles de journalisme qu'un chiffre, ça ne veut rien dire.
04:51 Il faut le mettre en perspective.
04:52 Je n'ai entendu aucun journaliste, aucun, nous dire combien il meurt de gens chaque année en France.
04:57 Eh bien, il en est mort, je crois, en 2019, 609 000.
05:02 Alors les 30 000 morts de la Covid-19, c'est triste, c'est trop, évidemment.
05:06 Mais en gros, c'est 5 % du nombre de morts en France, 5 %.
05:10 Or, aujourd'hui, qui plus est, on meurt de moins en moins.
05:13 Certains médecins disent en vérité, on ne meurt plus en France de la Covid-19.
05:18 Oui, André-Constantin, mais si on va au bout de votre raisonnement, on entend ce que vous dites.
05:22 Et honnêtement, on ne peut qu'être totalement d'accord avec vous sur l'atmosphère générale.
05:27 Mais en même temps, vous dites confiner, c'était bien.
05:30 Porter le masque, c'est bien.
05:31 Donc, au fond, quelle est l'alternative ?
05:33 Eh bien, l'alternative, c'est de se demander quand est-ce qu'on arrête ?
05:37 Il faut avoir un vrai débat démocratique et pas se contenter d'écouter des médecins qui, par vocation, mettent la santé plus haut que tout.
05:44 Mais mon métier de philosophe, c'est aussi de rappeler que la santé n'est pas la valeur suprême.
05:48 Et même que la santé n'est pas une valeur du tout.
05:51 La santé, c'est un bien.
05:52 Non, la santé, c'est un bien.
05:53 Un bien, c'est quelque chose qu'on peut désirer, qu'on peut envier.
05:56 Par exemple, je peux envier quelqu'un qui a une meilleure santé que moi.
05:59 Je peux envier quelqu'un qui est plus riche que moi.
06:01 Une valeur, ce n'est pas quelque chose qu'on peut désirer ou envier.
06:04 C'est quelque chose qu'on peut ou qu'on doit admirer.
06:07 Mais si j'admire quelqu'un parce qu'il est plus riche que moi, je suis un crétin.
06:10 Si j'admire quelqu'un parce qu'il a une meilleure santé que moi, je suis un crétin.
06:13 Si je l'admire parce qu'il est plus juste que moi, plus courageux que moi, plus généreux que moi, j'ai évidemment raison.
06:19 La santé, c'est un bien. Ce n'est pas une valeur.
06:21 Les valeurs, on les connaît.
06:22 C'est la justice, la générosité, l'amour, la liberté, etc.
06:26 Est-ce que ça veut dire qu'on n'aurait pas dû...
06:27 Et puis après, je vous laisse la parole. Est-ce que ça veut dire qu'on n'aurait pas dû sacrifier l'économie ou une partie de l'économie à la santé ?
06:36 Non, moi, je ne dis pas ça comme ça.
06:37 D'abord, les experts craignaient 300 000 morts en France.
06:41 Là, pour le coup, ça faisait 50 % d'augmentation du nombre de mortes.
06:45 C'était quand même énorme.
06:46 Évidemment qu'aucun gouvernement démocratique ne peut accepter ça.
06:48 On en est à un peu plus de 30 000 morts.
06:50 Parce qu'on a confiné.
06:51 J'ai envie de dire au gouvernement, merci.
06:53 Et contre ceux qui les accabent comme si les 30 000 mortes étaient de leur faute,
06:57 moi, je veux dire, réfléchissons aux 270 000 morts qu'on a peut-être, grâce à ce gouvernement, évité.
07:03 Simplement, vous savez, moi, quand j'étais prof à la Schole de BUNJ, j'ai toujours à mes étudiants, l'intelligence commence à la deuxième idée.
07:09 Parce qu'une idée toute seule, c'est facile.
07:11 Et comme elle est toute seule, il n'y a pas de problème.
07:12 Mais dès qu'on a deux idées, d'abord, on se demande est-ce qu'elles sont compatibles ?
07:15 Laquelle est la plus importante ?
07:17 Comment les articuler ?
07:18 Alors, première idée, la santé, c'est très important.
07:20 Je scandalise des gens en disant, deuxième idée, l'économie, c'est important aussi.
07:26 Et pas contre le confinement, mais pour dire encore, le confinement, attention, si ça dure trop longtemps,
07:31 nos jeunes gens ne s'en relèveront jamais économiquement.
07:34 La France va devenir un pays pauvre, si vous voulez.
07:37 Or, tout le monde demandait plus d'argent pour la santé,
07:40 en faisant comme s'il parlait d'économie à propos de santé, c'était obsède.
07:43 Mais bien sûr que non, parce que la médecine coûte cher.
07:46 Et c'est pour ça qu'elle est efficace.
07:47 Elle est efficace parce qu'elle est financée.
07:49 Et c'est parce qu'on est un pays riche qu'on a aussi une très bonne santé.
07:52 On a la meilleure médecine du monde parce que nous sommes un pays riche.
07:55 Et donc, ce n'est pas en sacrifiant l'économie qu'on va sauver la santé.
07:58 Et donc, il n'y a pas à choisir entre la santé et l'économie.
08:01 On a évidemment besoin des deux.
08:03 Mais pour ce qui est du père de famille que je suis, moi j'ai trois enfants qui sont des trentenaires.
08:06 C'est quand même normal que je me fasse davantage de soucis pour leur avenir
08:10 que pour ma santé, encore une fois, de presque septuagénaire.
08:14 D'autant plus, dernier mot, 600 000 morts en France, dont 150 000 de cancers.
08:18 Pourquoi il devrait y avoir plus de compassion pour les 30 000 morts de la COVID-19
08:24 que pour les 150 000 morts du cancer ?
08:26 Parce que parmi les 150 000 morts, il y a des enfants, il y a des adolescents, il y a de jeunes adultes.
08:31 Il n'y en a pratiquement pas pour ce qui est de la COVID-19.
08:33 Enfin, dernier mot, je m'arrête.
08:34 Il y a en France chaque année 225 000 nouveaux cas de la maladie d'Alzheimer.
08:39 225 000 nouveaux cas rien qu'en France.
08:42 Taux de guérison d'Alzheimer, 0 %.
08:45 Taux de guérison de la COVID-19, 99,5 %.
08:49 Ce n'est pas du tout la même chose.
08:50 Donc, il est normal que j'ai davantage peur d'Alzheimer, de mon père est mort,
08:54 de ma belle-mère vient de mourir dans un Ehpad, que de la COVID-19.
08:58 Jean, j'imagine que vous buvez ces paroles.
09:02 Oui, on est en accord.
09:03 Mais moi, je voudrais poser une question justement très philosophique,
09:07 la plus philosophique possible.
09:09 C'est comment expliquez-vous que vos propos,
09:11 comme ceux qui, par exemple, ont critiqué le confinement, critiquent le masque,
09:14 critiquent la gestion de la politique sanitaire,
09:16 et rappellent cette phrase de Woody Allen qui est que
09:19 « la vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible ».
09:22 Ce que l'humanité semble avoir totalement oublié.
09:26 Comment expliquez-vous que vos propos soient inaudibles,
09:30 non seulement par les Français, mais par la planète entière qui a confiné
09:34 et qui est aujourd'hui, par exemple, appelée…
09:36 Non, mais André Comtes-Pourvieille ne remet pas en cause le confinement.
09:38 Il dit que c'était un mal nécessaire.
09:40 Pour entendre simplement le fait qu'on est mortel,
09:42 c'est quelque chose qui aujourd'hui n'est pas admissible.
09:44 Il faut accepter une part de risque.
09:46 Il ne faut pas noircir le tableau à ce point.
09:47 Quand j'ai tenu ces propos-là, notamment une émission à la télé qui a fait beaucoup de buzz,
09:52 j'ai reçu quelques lettres d'injure très rares, mais vraiment 2 ou 3 %.
09:55 Et j'ai reçu 5 ou 6 % de critiques raisonnables,
09:58 et en gros 90 % de soutien enthousiaste.
10:01 Venant essentiellement de gens qui ont mon âge, voire qui sont plus vieux,
10:04 de grands-parents qui me disaient « mais bien sûr qu'on se fait davantage de soucis
10:07 pour nos enfants et nos petits-enfants ».
10:09 Autrement dit, ne confondons pas l'espèce de pression que j'appelle le « sanitairement correct ».
10:14 On n'a plus le droit de s'interroger sur le coût du confinement,
10:18 on n'a plus le droit de s'interroger sur le port du masque.
10:20 Ne confondons pas le « sanitairement correct » qui règne dans les médias
10:23 avec ce que les gens ont dans la tête.
10:25 Et puis autre chose, c'est la dégradation du débat public en France.
10:29 La revue « Le Débat » disparaît.
10:32 C'était peut-être la meilleure revue française.
10:34 Moi je pensais qu'ils disparaissaient pour des raisons économiques.
10:36 Pas du tout, explique Pierre Noirat.
10:37 Ils disparaissent parce qu'en France, on ne peut plus débattre.
10:40 Il n'y a plus que des injures sur les réseaux sociaux.
10:42 Moi j'ai dit ce que vous avez dit, maintenant je le dis dans des livres.
10:46 J'aurais dit qu'il fallait laisser mourir les vieillards sans soins.
10:49 Qui peut me prêter une monstruosité pareille.
10:52 Pourquoi voudrais-je laisser mourir sans soins une classe d'âge dont je fais partie ?
10:56 Tout cela est absurde.
10:57 Donc voilà, on ne peut plus débattre en France, raisonnablement.
11:00 Et bien mon devoir d'intellectuel, malgré tout,
11:02 c'est de préférer le débat de fond aux polémiques et aux injures.
11:05 Alors Jérôme et Marie-Pierre sont impatients.
11:08 Oui, la différence entre la Covid et l'Alzheimer ou le cancer, c'est la peur de la contagion.
11:15 Alors j'ai lu, en parlant de Montaigne, j'ai lu, vous direz si c'est exact,
11:21 Montaigne a connu la peste à Bordeaux et il paraît qu'il a fui.
11:25 Il a fui la ville de Bordeaux, il n'a pas transmis sa charge de maire de Bordeaux à son successeur
11:31 pour fuir la peste, ce qui prouve que la peur de la contagion pouvait exister aussi
11:36 chez cet excellent Montaigne et chez Montaigne qui disait qu'il ne fallait pas avoir peur de la mort
11:42 et filait face à la peste.
11:43 Les Français ont donc eu la peur de la contagion.
11:47 Et il me semble que dans votre propos, mais je voudrais vous entendre sur ce point,
11:51 vous sous-estimez le voile d'ignorance qu'il y avait au début de cette crise
11:57 et que maintenant, évidemment, on se dit mais au fond avec un taux de létalité,
12:02 c'est-à-dire de mortalité à cause de la Covid, de 0,5%, c'est délirant d'en avoir fait autant.
12:08 Sauf qu'on ne savait pas au début, que les jeunes, par exemple,
12:14 les très jeunes n'étaient pas vraiment contagieux à la différence de la grippe.
12:18 La première chose que le Conseil scientifique avait dit au gouvernement de faire,
12:22 c'est de fermer les écoles de toute urgence parce que, par exemple, pour la grippe,
12:26 c'est les enfants qui transmettent aux parents, aux grands-parents
12:29 et qu'en ignorant le taux de létalité, ignorant ces conditions,
12:33 il fallait prendre des mesures extrêmement fortes.
12:36 En d'autres termes, est-ce que vous ne sous-estimez pas ce voile d'ignorance au début de l'affaire
12:42 pour, en tant que philosophe et maintenant, porter le jugement avec les six mois de recul ?
12:46 Encore une fois, à l'époque, j'ai soutenu le confinement, je continue à le soutenir.
12:51 Moi, j'ai voulu faire comme Raymond Aron.
12:53 Je me suis demandé au fond qu'est-ce que j'aurais fait à la place d'Emmanuel Macron.
12:57 Et à mon grand effroi, je me suis dit j'aurais fait la même chose.
13:02 Parce que le danger était, malgré tout, à l'époque, on parlait de 1 ou 2 % de létalité.
13:07 En Chine, parce qu'ils ont commencé trois mois avant nous, le chiffre prévu était entre 1 et 2 %,
13:11 ce n'était quand même pas la fin du monde.
13:13 Un journaliste m'a interviewé, je vous jure que c'est vrai, pour me demander,
13:16 est-ce que le Covid, à l'époque, est-ce que c'est la fin du monde ? C'est inouï.
13:19 Vous avez un taux de mortalité de 2 %, on vous parle de fin du monde.
13:23 Mais la pression était telle, les dangers étaient tels, 300 000 morts possibles.
13:27 Bien sûr qu'il fallait l'éviter.
13:29 Pourquoi est-ce qu'on a confiné ? Parce qu'on ne voulait pas que les services d'urgence soient surchargés
13:33 au point que là, pour le coup, des gens meurent sans soins.
13:36 Il fallait le faire. Et ça a marché.
13:38 Ça a marché, moi je dis, le confinement est une réussite.
13:41 On a sauvé, alors, sans doute pas de 170 000, 230 000 personnes,
13:45 mais les experts semblent dire qu'on a peut-être bien sauvé 60 000 personnes.
13:48 Quand même, ce n'est pas rien, si vous voulez.
13:50 Non, mais on vous comprend, ce n'est pas la politique publique que vous incriminez,
13:53 c'est le ton, l'atmosphère, dans laquelle, pour le moment, la question du masque,
13:57 c'est peut-être que ça s'arrête.
13:58 Quand je pense à ces gamins qui vont aller au collège en 6e, ils ont 11 ans.
14:02 Moi, j'étais prof pendant 24 ans.
14:04 Si je m'imagine faire cours masqué, devant 30 gamins de 11 ou 12 ans, eux-mêmes masqués,
14:10 mais c'est, vous imaginez la déperdition d'attention, de communication, d'échange,
14:15 sans parler de la discipline.
14:16 Et donc là encore, le père de famille que je suis, je suis plus inquiet pour l'éducation
14:20 de nos enfants.
14:21 Ils ont déjà raté trois mois d'école, tout le monde s'en fout.
14:23 Mais trois mois d'école, ce n'est pas rien quand même.
14:26 Et s'ils rentrent maintenant masqués, avec des profs masqués, j'ai vu un gamin qui
14:29 dit "Oh, c'est dommage, je ne pourrais pas jeter mes copains dans la cour de rééducation,
14:32 mais quelle jeunesse, on leur propose".
14:35 Et maintenant, on connaît, les chiffres, on sait que le taux de létalité, en gros,
14:38 c'est entre 0,3 et 0,5.
14:40 On ne va pas gâcher tout l'enfant de nos enfants et de nos petits-enfants pour un
14:43 taux de létalité de 0,3 et 0,5.
14:45 Si, ça dure des années.
14:46 Si, en plus, un dernier mot, la moyenne d'âge des gens qui meurent du Covid-19, c'est
14:50 81 ans.
14:51 Un médecin m'a dit "Maintenant, c'est plutôt 83-84, parce qu'on a fait des progrès
14:54 dans les services de réanimation".
14:56 Gâcher toute une génération scolaire pour sauver la vie de gens qui, en moyenne, ont
15:01 81 ou 84 ans, mais ce n'est pas raisonnable.
15:04 Et aucun grand-père ou aucune grand-mère ne peut penser que c'est raisonnable.
15:08 Mais encore une fois, on vous entend, vous dites "Le masque, aujourd'hui, est un mal
15:11 nécessaire".
15:12 Ce qui m'inquièterait, c'est que ça dure des mois ou des années.
15:14 Marie-Pierre.
15:15 Oui, moi, je suis très heureuse de vous entendre tenir ces propos.
15:19 C'est vrai que, alors, vous précisez, parce que chacun ici a un point de vue particulier,
15:25 je suis parlementaire.
15:26 Et moi, j'étais très frappée de voir comment est-ce que la santé était devenue…
15:29 On a assisté à un bouleversement de la hiérarchisation des priorités et des valeurs.
15:35 Et donc, la santé, effectivement, est devenue la première valeur.
15:38 Et avec toujours cette chape que j'ai déjà évoquée ici, je m'en excuse, la peur.
15:43 C'est-à-dire qu'au nom de la peur, tout a été possible.
15:47 Et moi, j'ai vécu de manière un peu sidérée la façon dont la santé a permis, y compris
15:53 que soit escamotée, la vie démocratique.
15:55 Et comment est-ce que le Conseil scientifique est devenu le grand sachant qui devait nous
15:59 dire comment nous devions vivre ?
16:01 Alors, ça, c'est pour le passé, mais…
16:02 Oui, parce que ça a changé.
16:03 La Boétie a écrit un texte sur la soumission…
16:06 Ce qui est intéressant, c'est aujourd'hui.
16:08 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous avons à nouveau l'obligation de porter les masques
16:12 dans les rues, et vous évoquez plusieurs années, etc.
16:15 Mais le taux de létalité est vraiment extrêmement bas.
16:19 Les gens vous disent aujourd'hui « Ah oui, vous avez vu, ça explose ».
16:23 Sauf que les taux sont extraordinairement bas.
16:26 On ne meurt plus, pratiquement plus, de Covid-19 en France.
16:29 Donc, combien de temps est-il admissible dans notre société de vivre de cette manière-là
16:35 ?
16:36 Ça, c'est moi la question que je me pose, parce que ça me paraît régulièrement…
16:40 Enfin, je ne sais pas si ça vous arrive, je participe à des réunions.
16:43 Je suis membre de la commission d'enquête sur le Covid, donc on siège tout le temps.
16:47 Et par moments, vous savez, vous avez des prises de…
16:50 Je regardais tous mes collègues avec les masques, je me suis dit « On est dans la
16:53 quatrième dimension ».
16:54 Je veux dire, c'est quoi cette vie ?
16:55 Pour des risques qui, me semble-t-il, sont quand même assez…
17:00 Donc, vous vous rejoignez avec…
17:01 Donc, je suis très heureuse…
17:02 Mais j'ajoute, sur ce que dit André Comtes-Ponville, que vous disiez…
17:04 Mais nous, nous n'avions pas le droit.
17:05 Vous disiez « Pendant des mois, on a égrené tous les soirs le nombre de morts et le nombre
17:09 de cas en réanimation.
17:10 Aujourd'hui, on recommence avec le nombre de contaminations qui sont pour l'essentiel
17:15 des jeunes.
17:16 La plupart sont asymptomatiques, ce qui est fini.
17:17 Voilà, absolument.
17:18 On a la tentation de recommencer, nous les médias, à faire cette espèce de décompte
17:22 un peu ici, un peu ociogène.
17:23 Un mot sur Montaigne.
17:24 C'est vrai que Montaigne, il a fui la peste, il a bien eu raison, et aucun de ses contemporains
17:28 ne l'a lui a reproché.
17:29 Le taux de létalité était en gros de 100 % à l'époque pour la peste.
17:33 Le plus sage, c'est de foutre le camp.
17:35 Mais Montaigne écrit « Ce dont j'ai le plus peur, c'est la peur ». Je voudrais
17:40 mettre cette phrase en exergue à notre émission.
17:43 Vous dites que c'était un philosophe de la vulnérabilité.
17:45 Oui, mais c'est ça.
17:46 Un mot quand même.
17:47 Dans 200 ans, plus personne ne parlera de notre pandémie, de nos masques ou du confinement,
17:52 on parlera toujours de Montaigne.
17:54 C'est le plus grand écrivain français, disait André Gilles.
17:56 Moi, je dirais que c'est l'un des deux plus grands écrivains français, avec Victor Hugo.
18:00 Mais c'est ce niveau-là.
18:01 Et par ailleurs, c'est un immense philosophe, un écrivain de génie.
18:05 C'est un maître de sagesse, c'est un maître d'amour de la vie, c'est un maître de prudence.
18:09 Fuir Bordeaux quand il y a la peste, mais c'est de la prudence.
18:12 Il faut être prudent.
18:13 Moi, je ne suis pas un fou, je ne dis pas « Contaminez-vous volontairement ».
18:16 Je ne vous reproche rien, mais j'ai accepté votre invitation parce que je sors un livre.
18:21 Mais pour vous, c'est plus facile de me faire parler de la Covid-19, qui est un vrai sujet.
18:25 Parce qu'on écoute de Montaigne.
18:26 Vous avez coûté tellement d'attention pendant trois mois.
18:29 Ça fait 30 ans que je lis Montaigne et croyez-moi, j'attache davantage d'importance à la pensée de Montaigne
18:34 qu'au bruit médiatique autour de la Covid.
18:37 On est quand même très contents de vous accueillir et de vous entendre là-dessus.
18:39 Parmi les infos du jour, il y a celle-ci, le préfet de Leraux.
18:42 Vous savez ce qu'il a décidé, le préfet de Leraux ?
18:44 Interdiction de danser.
18:47 Interdiction de danser, soyons justes et précis, dans les bars et dans les lieux publics.
18:55 Donc, est-ce qu'on est là ? Peut-être dans l'excès de peur que vous dénoncez.
18:59 Qu'on dise aux gens, attention, vous respectez les distances physiques.
19:04 Vous ne vous embrassez pas.
19:06 Vous portez le masque.
19:07 Vous lavez les mains.
19:08 Mais le traduire par interdiction de danser...
19:12 Arrêtons d'embêter nos jeunes gens.
19:14 Ils sont au chômage.
19:15 Pour beaucoup d'entre eux, ça ne va pas s'arranger dans les mois qui viennent.
19:19 Ils ont été très courageux.
19:20 On leur défend de sortir, de danser, de draguer, de s'embrasser.
19:24 Ça devient totalement...
19:25 Mais cela pourquoi ? Pour protéger leurs grands-parents.
19:29 Non mais c'est inouï.
19:30 Aucun grand-père ne peut accepter ça.
19:32 Parce que tout le monde parle de solidarité intergénérationnelle.
19:34 On a raison.
19:35 Sauf qu'on oublie de dire que cette solidarité, elle est traditionnellement asymétrique.
19:39 Les parents se sacrifient pour leurs enfants et non pas l'inverse.
19:43 N'importe quel père ou mère donnerait sa vie pour ses enfants.
19:47 Lequel d'entre nous accepterait que ses enfants donnent leur vie pour la nôtre ?
19:50 Mais ça c'est parfaitement obscène.
19:52 Si vous permettez, aucun pouvoir ne peut accepter l'idée que les grands-parents,
19:57 l'ensemble des grands-parents disparaissent brutalement de la Terre sous le prétexte...
20:01 Alors chaque grand-père...
20:02 Je l'ai dit moi-même, il fallait sauver les 300 millions si pour la fête on a gagné.
20:05 Oui mais ça reste vrai aujourd'hui pour le risque de la contamination des personnes vulnérables et des personnes âgées.
20:10 Parce que vous avez raison, les jeunes quand ils ont le Covid, c'est pas un problème.
20:14 Sauf s'ils peuvent contaminer les personnes les plus vulnérables.
20:17 Moi je ne veux pas qu'on empêche mes enfants de danser pour protéger ma petite santé.
20:21 Aucun pouvoir ne peut accepter l'idée que les grands-parents de ce pays peuvent disparaître d'un coup.
20:27 Mais Jérôme, il ne faut pas tous disparaître avec un taux de létalité de 0,3%.
20:31 Sauf si ce taux monte, c'est la crainte des pouvoirs publics.
20:34 Après 80 ans, le taux de létalité il est en gros de 7%.
20:38 Ils ont encore 93% de chance de s'en sortir.
20:41 J'ai quand même une grande nouvelle à vous annoncer Jérôme, c'est que tous les vieux nous allons mourir.
20:47 C'est le sort qui nous attend. Les grands-parents vont disparaître.
20:51 Sur ce plan, il faut dire aussi que les jeunes meurent aussi.
20:54 Moi j'ai perdu un enfant, il ne me fera jamais dire que c'est la même chose de mourir à 80 ans ou de mourir à 10 ou 20 ans.
21:00 Moi je dis depuis le début de cette épidémie, imaginez un virus qui ne tue que les enfants ou que les bébés.
21:04 Mais c'est le paludisme, 400 000 morts par an, essentiellement des enfants, tout le monde s'en fout.
21:08 Mais alors le Covid en France, c'est une catastrophe, 0,3% de morts, vous imaginez ?
21:13 Je voudrais rebondir sur le préfet de Leroux.
21:15 Est-ce que vous savez David ce qu'a annoncé hier la chef, médecin, chef des services de santé du Canada ?
21:24 Elle recommandait de faire l'amour avec un masque, d'éviter les contacts rapprochés.
21:30 Et le gouverneur de la Colombie-Britannique, lui, a recommandé de faire l'amour à travers ce qu'on appelle,
21:39 d'ailleurs un panneau, avec un trou simplement, pour éviter la contamination.
21:44 Mais c'est amusant sauf qu'on en est vraiment là.
21:47 Vous vous rendez compte le monde que l'on prépare ?
21:49 Parce que tout le monde rigole, moi j'ai rigolé quand on était à Bruxelles, ils ont décidé d'imposer le masque dans la rue.
21:53 Je dis mais ils sont malades, à minuit, dans une rue déserte,
21:56 comme si le virus m'attendait au coin pour me contaminer.
22:01 J'ai éclaté de rire. Maintenant je ne ris plus.
22:03 C'est-à-dire que quand je vois des dingues du pouvoir politico-sanitaire,
22:07 qui prennent des décisions comme celle-là, qui recommandent...
22:09 Non mais Jean, là c'était pour une sorte de question de cohérence.
22:11 Tous les scientifiques sont d'accord pour dire que le masque en extérieur, ça n'a pas beaucoup de sens.
22:15 C'est plutôt pour la continuité du port du masque, pour éviter d'avoir à l'enlever, le remettre.
22:19 Et bien en amour, c'est pareil, faites l'amour avec un masque.
22:22 La capote et le masque, c'est l'avenir.
22:24 Allez les jeunes, bienvenue.
22:26 Vous avez vu que le tribunal administratif de Strasbourg a annulé le port obligatoire du masque dans les rues.
22:31 Mais il l'a annulé en disant que c'était insuffisamment motivé.
22:34 Le port du masque, c'est une privation de liberté.
22:37 Et la mesure qui a été prise par le préfet sur 13 communes, dont Strasbourg,
22:42 était insuffisamment motivée pour justifier cette privation de liberté.
22:46 Si elle l'est davantage, je pense qu'à ce moment-là, ce sera émis.
22:49 Ils ont bien appelé privation de liberté, c'est ça le mot important.
22:51 - André Contes-Ponville, pour terminer, le plan de relance, je ne parle pas du jugement économique,
22:57 mais vous approuvez cet état d'esprit.
22:59 Emmanuel Macron qui a fait un Paris Match cet été, arrêtons de penser que le risque zéro, il n'y a pas de risque zéro.
23:05 Et puis le plan de relance, même s'il a été reporté, donc vous approuvez ce souhait de repartir de l'avant ?
23:12 - Evidemment, on ne va pas s'enfoncer dans la récession.
23:16 - On aurait pu le retarder encore d'une semaine.
23:18 - Je ne suis pas inquiété pour l'économie. Mon but n'était pas de souci pour les plus riches qui s'en sortiront, évidemment.
23:24 Ceux qui croient que les milliardaires se font du souci parce qu'il y a le Covid-19 n'ont pas compris le film.
23:29 Ceux qui souffrent des crises, ce sont les plus pauvres et les jeunes.
23:33 Aujourd'hui, les jeunes font partie des pauvres. C'est ça qui me fait le plus mal.
23:37 Quand j'étais jeune moi-même, c'était les vieux qui étaient dans la misère.
23:41 Aujourd'hui, c'est les jeunes qui ont du mal.
23:43 On ne fera pas dire que c'est un problème.
23:44 Tant mieux, il y a moins de misère chez les vieux. Ça va de soi.
23:48 Je suis déchiré.
23:50 Des fois, j'ai envie de pleurer quand je pense à la situation de notre jeunesse aujourd'hui.
23:56 Ça ne condamne pas le confinement. Il fallait le faire.
23:59 Très certainement. Je ne suis pas expert, mais je pense qu'il fallait le faire.
24:01 Mais en plus, on ne l'est pas assez.
24:02 Ça a été une réussite. Le confinement a réussi.
24:05 On craignait 300 000 morts. On en a 30 000. C'est beaucoup moins que ce qu'on craignait.
24:10 La question, c'est quand est-ce qu'on reprend une vie normale ?
24:14 Ce n'est pas à moi d'en décider. Je ne suis pas ministre, je ne suis pas médecin.
24:16 Mais je peux dire en tant que philosophe, le plus tôt sera le mieux.
24:21 On ne va pas sacrifier toute une génération à la santé de leurs grands-parents.
24:26 C'est absolument impossible.
24:28 Je vous l'ai dit tout à l'heure, mais je voulais vous entendre là-dessus.
24:31 Quand vous faites l'éloge de Montaigne en disant que c'est un philosophe de la vulnérabilité,
24:35 expliquez-nous ce que vous voulez dire.
24:37 Je me suis fait un mantra, une phrase de Montaigne.
24:40 « Ces choses tendres que la vie, et aisées à troubler. »
24:44 Tendre au sens de la fragilité, au sens où on parle d'une pierre tendre, d'un bois tendre.
24:47 C'est moi et mes premiers philosophes que j'aimais passionnément, que j'admire toujours.
24:51 C'est Épicure et Spinoza, qui nous proposent une sagesse telle que tu ne seras jamais troublé, dit Épicure.
24:57 Tu vivras comme un dieu parmi les hommes.
24:59 À 18 ans, je trouvais ça formidable.
25:02 Si maintenant, à 68 ans, j'arrivais et je vous disais, écoutez, je ne suis jamais troublé,
25:05 je vis comme un dieu parmi les hommes, vous diriez, il a pété les plombs.
25:09 Eh bien, Montaigne m'a aidé à comprendre qu'Épicure avait tort.
25:12 Il ne s'agit pas de n'être jamais troublé, il ne s'agit pas de vivre comme un dieu parmi les hommes,
25:16 il s'agit d'accepter que ces choses tendres que la vie, et aisées à troubler.
25:21 Et non pas vivre comme un dieu parmi les hommes, mais comme dit Montaigne merveilleusement,
25:24 « Il n'est rien si beau et légitime que de faire bien l'homme et du ment. »
25:30 Même s'il y a un risque.
25:32 Pardon ?
25:33 Même s'il y a un risque.
25:34 Mais il y a toujours un risque.
25:36 Montaigne l'a dit l'essentiel en une phrase, « Tu ne meurs pas de ce que tu es malade,
25:40 tu meurs de ce que tu es vivant. »
25:42 Tant qu'on n'aura pas compris ça, on m'a souvent dit aux médecins,
25:45 mettez cette phrase à l'entrée de vos hôpitaux.
25:47 « Tu ne meurs pas de ce que tu es malade, tu meurs de ce que tu es vivant. »
25:51 C'est ça la fragilité, c'est ça la finitude.
25:53 Et donc Montaigne nous aide à l'accepter.
25:55 Il ne s'agit pas de devenir un dieu parmi les hommes, il s'agit de faire bien l'homme et du ment.
26:00 Autrement dit, de réaliser au mieux son humanité, faire bien l'homme, faire bien la femme,
26:04 en faisant quand nécessaire son devoir d'humain.
26:07 Merci beaucoup André Contes-Ponville d'être venu nous parler de Montaigne
26:12 et de ce que vous décelez de l'évolution de nos sociétés face au risque.
26:17 Merci, dictionnaire amoureux de Montaigne, Cheplon.
26:19 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
26:25 [SILENCE]

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