Nicolas de Laâge de Meux, propriétaire du chateau de l'Herm

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00:00 s'intéresse ce matin aux journées du patrimoine, c'est ce week-end et on peut aller visiter
00:03 par exemple le château de l'herbe à Rouffiac-Saint-Cernin-de-Réillac entre Périgueux et Sarla, un monument
00:08 mis à l'honneur dans le roman "J'accoule croquant" évidemment, et son propriétaire
00:12 a passé énormément de temps à le rénover. Il est notre invité ce matin, Louis de Bergevoir.
00:17 Bonjour Nicolas Delhache de Meux. Bonjour Louis. C'est la troisième année que vous ouvrez
00:23 votre château au public. C'est une fierté ? Alors d'ouvrir c'est surtout un plaisir,
00:30 on ne va pas parler de fierté, c'est surtout un plaisir de pouvoir échanger avec les personnes
00:35 qui sont intéressées par ce projet, puisque c'est un projet de longue haleine qui dure
00:40 sur à peu près 7 ou 8 ans et nous en sommes à peu près à la moitié de cette restauration
00:47 importante que j'ai démarrée en 2020. Alors je vous parle de fierté parce que ce château,
00:53 vous l'avez sauvé de la ruine, vous l'avez acheté, il n'y avait pas de plancher, pas
00:58 de toiture, c'est ça ? Et vous avez donc organisé les travaux à l'intérieur ? Oui,
01:02 c'est un château qui a été démantelé au début du 19ème siècle, et effectivement
01:09 c'était une coquille de pierre, une coquille vide, mais le château de l'herbe avait conservé
01:13 la plus part et la plus belle partie de tous ses décors, donc c'était un long cheminement
01:21 pour convaincre la DRAC de me permettre de restaurer ce château, mais ça valait vraiment
01:28 la peine, et c'est vrai que le château est en train de prendre une silhouette complètement
01:33 différente puisqu'il retrouve toutes ses parties solitaires, ses toits, ses charpentes,
01:38 on posera bientôt la charpente de la Tour Nord fin novembre, début décembre, donc
01:45 c'est vrai que le chantier avance, avance bien, mais il faut faire preuve d'humilité,
01:50 c'est un travail de longue haleine, et c'est pas encore gagné.
01:54 7h47 sur France Bleu Périgord, notre invité ce matin, Nicolas Delage de Meux, est le
01:58 propriétaire du château de l'herbe, on en discute avec lui à l'occasion des Journées
02:02 du Patrimoine, Louis de Bergevin.
02:04 Alors apparemment c'est une passion très ancienne pour vous de restaurer un château,
02:09 d'où ça vous vient cette passion ?
02:11 Écoutez, j'ai envie de faire ça depuis que j'ai une quarantaine d'années, c'est
02:21 une passion en fait pour les monuments anciens, j'ai toujours voulu faire ça, il y a un
02:30 journaliste qui a écrit qu'en fait c'était un rêve d'enfant financé par une carrière
02:34 d'adulte, et c'est exactement ça.
02:36 C'est-à-dire que je réalise quelque chose que je veux faire depuis très longtemps,
02:40 c'est surtout un grand grand plaisir de pouvoir en fait se lancer et réaliser cette
02:48 aventure, qui est une aventure aussi humaine, puisqu'en fait on partage un quotidien,
02:54 des semaines et des week-ends je dirais assez proches avec l'ensemble des intervenants,
03:00 l'architecte bien sûr, mais l'ensemble en fait des corps de métier et puis leur
03:05 personnel, donc c'est un joli projet avec beaucoup de connivence avec les entreprises
03:13 qui le mènent.
03:14 En plus ce château, vous n'avez pas eu envie de le rénover n'importe comment, vous
03:19 essayez de préserver l'esprit du bâtiment dans les travaux que vous faites, vous ne
03:25 faites pas n'importe quoi.
03:27 Alors déjà, quand on porte un projet comme ça, bien évidemment il y a un cadre, c'est-à-dire
03:37 que le ministère de la culture surveille les monuments protégés, puisque l'herbe
03:44 est cassée, monument historique, donc on ne peut pas faire n'importe quoi.
03:50 Et puis l'idée c'est véritablement de ne pas dénaturer ce monument qui est magnifique
03:56 et toute la difficulté dans ce projet c'est de faire en sorte que ce qu'on appelle la
04:03 restitution, des parties qui ont disparu ne prennent pas le pas sur l'existant, ce qui
04:10 explique qu'on n'a pas touché aux enduits extérieurs, ce qui explique qu'on a plutôt
04:15 utilisé de la tuile de récupération sur le logis plutôt que de la tuile monument
04:20 historique neuf.
04:21 On est très attentifs sur le côté esthétique aussi de cette restauration et en ne restaurant
04:30 on ne restitue que quand en fait c'est nécessaire, peut-être qu'on peut laisser des choses
04:36 dans l'état, on les laisse.
04:37 Vous nous dites que c'est un rêve d'enfant financé par une carrière d'adulte, alors
04:41 je suis obligé de vous poser cette question, combien ça coûte ? Comment vous le financez
04:44 ce chantier ?
04:45 Écoutez, le budget c'est un budget entre 5 et 5,5 millions d'euros.
04:55 Le financement c'est moi qui le porte à 70% et puis on a une aide de l'état dans
05:09 le cadre de la direction régionale des affaires culturelles de l'ordre de 30% sur une partie
05:18 des travaux éligibles.
05:20 Donc c'est un projet qui est lourd, j'essaye aussi de trouver des sources de revenus un
05:28 peu différentes.
05:29 On m'a postulé une fois ou deux à la mission Berne, mais même si nous n'étions pas
05:36 loin d'être tenus, au final il y avait aussi d'autres monuments qui le nécessitaient,
05:42 on recommencera, mais effectivement le nerf de la guerre c'est de trouver le financement
05:48 pour restaurer ce château.
05:50 Le château de Lerme, donc à Roufignac-Saint-Cernin-de-Réac, qui était le château de Jacques-Houle
05:56 Croquant, il est donc ouvert d'aujourd'hui à dimanche pour les journées du patrimoine,
06:00 on peut donc le visiter.
06:02 Merci beaucoup Nicolas Delhage de Meux, propriétaire de ce château.

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