Inondations en Libye : la rupture de barrages a amplifié la catastrophe

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Transcript
00:00 - Alors, on va tenter, elle le disait très justement, Lucie Legrangean, juste avant,
00:03 il y a Derna, mais il y a aussi toutes les autres villes, mais c'est vrai qu'on va s'intéresser à Derna,
00:07 cette ville d'un peu plus de 100 000 habitants, qui a été quasiment totalement submergée, noyée,
00:13 parce que, en raison de sa localité, avec ces barrages qui ont cédé,
00:18 on s'arrête peut-être dessus quelques instants,
00:20 l'écroulement de ces barrages a finalement entraîné encore plus de morts et de dégâts qui auraient été causés.
00:25 - Oui, au départ, les barrages ont été construits pour protéger la ville en cas d'inondation,
00:31 justement pour qu'il n'y ait pas d'inondation en cas de forte pluie.
00:34 On peut voir les images satellites qui montrent ces deux barrages avant qu'ils ne rompent,
00:39 donc vers l'intérieur de la ville et plus en amont, finalement.
00:44 Et ils ont, l'image satellite va pouvoir zoomer dans les images.
00:49 Et puis, une fois qu'on voit, voilà, ça, ce sont les barrages d'un peu plus près.
00:54 Et ensuite, les barrages ont cédé.
00:56 Et donc, toute l'eau qui était retenue a finalement sorti et a dévasté la ville,
01:03 elle a entraîné les maisons.
01:04 Ça, c'est juste avant.
01:06 Et puis, on va voir ce qui s'est passé juste ensuite.
01:09 En quelques instants, ce barrage qu'on voit là a été tout simplement...
01:14 - L'eau est en bas à gauche, pour les gens qui comprennent très bien.
01:16 - Voilà, on voit les images.
01:17 Le barrage est détruit, ainsi que les habitations des environs.
01:20 Et puis, on voit également l'ensemble de la ville.
01:22 Et une fois que le barrage a rompu, elle a complètement changé.
01:25 Elle a été traversée par ces coulées de boue, par l'eau, car l'eau est repartie vers la Méditerranée.
01:30 Et donc, on voit que ce que l'État libyen avait essayé de bien faire il y a quelques années,
01:36 finalement, n'a vraiment pas fonctionné.
01:38 Il y a des critiques.
01:39 Pourquoi est-ce que les barrages n'ont pas été mieux entretenus ?
01:41 Pourquoi est-ce que la gestion de l'eau n'a pas été mieux faite ?
01:44 Pour relâcher peut-être de l'eau avant, pour qu'il y en ait moins.
01:47 L'État libyen, en tout cas, à cette partie, les autorités sur place à l'Est,
01:52 disent "mais on ne pouvait pas prévoir un tel déferlement, on ne pouvait pas l'imaginer".
01:57 Ce n'est jamais arrivé.
01:59 C'était bien plus puissant que ce qui était prévisible avec l'arrivée de cette tempête,
02:04 qui en effet a été annoncée.
02:06 Mais les critiques existent.
02:07 On voit là l'un des deux barrages qui a été rompu.
02:10 Et puis, la ville complètement submergée par la boue.
02:14 Et de nombreux décès disparus également dans cette ville, où des questions se posent.
02:20 Ce n'est pas une première.
02:21 La Libye n'est pas le seul pays à avoir de telles destructions.
02:26 Oui, mais la Libye est quand même un pays qui était en alerte.
02:30 Des experts avaient dit "attention, c'est un pays où il y a ce réchauffement climatique,
02:35 le niveau de l'eau monte, et les gens, la plupart des personnes habitent au bord de l'eau,
02:41 au bord de la Méditerranée, et les sols sont extrêmement bas.
02:44 Et donc s'il y a une tempête, ils sont très exposés.
02:47 En plus, on l'a dit, les sols sont secs, et donc ils n'absorbent pas l'eau.
02:51 Ça crée toutes ces coulées de boue insupportables et extrêmement dévastatrices.
02:57 Et puis par ailleurs, il y a eu des années où rien n'a été fait pour entretenir ces infrastructures.
03:02 Il y a la guerre, les experts ne peuvent même pas se rendre sur place.
03:05 Il y a donc une situation qui est extrêmement compliquée.
03:08 Il y a la déforestation, l'érosion, ça ne s'arrête pas, toute une liste.
03:12 Mais ils ne sont pas les seuls, évidemment, les Libyens.
03:15 Il y a malheureusement eu de nombreuses catastrophes de ce genre.
03:18 On peut peut-être voir des images internationales ces dernières années.
03:21 Même des pays comme les États-Unis, évidemment, font souvent face à des catastrophes.
03:25 Et là, ce sont des images qui montrent un endroit où il y a eu un barrage qui s'est effondré.
03:30 On va montrer des images également d'autres pays, d'Indonésie, du Brésil,
03:34 parce que malheureusement, c'est extrêmement difficile.
03:36 Alors, les experts maintenant disent qu'il faut évaluer de plus près,
03:39 de façon plus précise, la quantité d'eau qui peut arriver,
03:43 puisque ça fait 100 ans que les ingénieurs travaillent pour améliorer les barrages.
03:49 Là, c'est en Indonésie.
03:51 Mais il faut un calcul encore plus précis pour que quand une tempête exceptionnelle arrive
03:56 et des tremblements d'eau, des quantités énormes arrivent,
03:59 eh bien, les barrages tiennent et puis sont mieux gérés.
04:02 On peut relâcher ou retenir, c'est aux mains des experts.
04:06 C'est un peu un effet pervers finalement ces barrages,
04:08 parce que ça avait eu pour conséquence de créer comme un sentiment...
04:12 La population était rassurée et donc avait construit plus près encore du barrage.
04:17 D'avantage de morts donc.
04:19 Est-ce qu'il n'y a pas une forme de réflexion qui va devoir se mettre en place ?
04:24 Les pays du pourtour méditerranéen vont devoir revoir leur architecture
04:26 pour s'adapter à la construction.
04:28 On parle de construction paracyclonique, parce que là, c'est un cyclone finalement
04:31 qui s'est formé, un petit cyclone.
04:34 Oui, alors les experts encore une fois disent qu'il faut faire ce qu'on fait dans de nombreux pays,
04:40 ce qu'ont fait les Etats-Unis par exemple, il faut déjà s'adapter,
04:43 revenir vers la nature.
04:45 La nature a donné de très bonnes bases.
04:47 Il faut laisser les dunes, ne pas construire sur le bord de l'eau,
04:51 laisser également de sorte de protection pour que l'eau n'arrive pas dans les habitations,
04:59 mais également, alors qu'on travaille sur la gestion de la ville,
05:04 il y a ce qu'on appelle des bermes qui également protègent,
05:06 on apprend des mots, et il y a également peut-être les mangroves, les marécages, etc.
05:11 à ne pas enlever, mais il y a également les maisons elles-mêmes.
05:13 Le Figaro montre une image d'une maison en Floride,
05:16 une sorte de bunker qui a tenu.
05:19 Il s'agit d'une structure, alors que tout a été dévasté autour,
05:23 il y a des structures qui tiennent parce qu'il y a des rames qui courent la maison.
05:26 Des choses comme ça où le vent ne détruit pas la toiture,
05:31 il faut que ce soit solidement ancré,
05:34 et même le bambou, ce qu'on appelle l'acier vert, qui est extrêmement flexible.
05:38 Donc il faut tout un mélange, à la fois d'un toit qui n'est pas extrêmement élevé,
05:43 pour qu'il ne soit pas arraché, des règles à suivre, mais ça existe,
05:46 il ne faut pas s'inquiéter, ça existe ailleurs, ça peut exister au fond du terrain.
05:49 Il faut reconstruire partout si on vous suit bien,
05:51 parce qu'il faut reconstruire en Libye, il faut reconstruire en Maroc,
05:53 il faut reconstruire chez nous aussi.
05:54 Merci beaucoup Shirley pour le décryptage, c'était le billet Science,
05:58 on s'est tenté de comprendre, et on a un peu mieux compris,
06:01 les raisons de ce bilan énorme à Derna, après la rupture de ces barrages.

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