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Transcription
00:00 où il y ait plus de liberté.
00:01 Paloma Moritz, vous êtes très régulièrement invitée sur des plateaux
00:06 pour traiter des sujets liés au dérèglement climatique.
00:08 Est-ce que vous avez vu une évolution ces dernières années
00:11 dans la manière dont les sujets sont traités ?
00:12 - Alors les choses ont évolué heureusement,
00:15 mais c'est ce que vous disiez, c'est-à-dire qu'elles ont évolué aussi
00:17 du fait que la situation est de plus en plus catastrophique
00:19 et la réalité de l'extinction de la biodiversité,
00:22 du dérèglement climatique sont de plus en plus tangibles.
00:25 Maintenant, on en parle de plus en plus,
00:27 on en parle de moins en moins mal, en quelque sorte.
00:30 Je ne pense pas qu'on est encore vraiment au mieux,
00:32 c'est-à-dire que moi ça m'arrive encore quand je suis sur des plateaux télé
00:34 qu'on me demande si c'est vraiment sûr
00:36 que le dérèglement climatique est d'origine humaine.
00:39 Je rappelle ici que les experts scientifiques
00:43 du groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat
00:46 disent qu'on est sûr à 100%,
00:48 alors qu'aujourd'hui en plus on a une montée du climato-scepticisme en France,
00:51 donc c'est très important de le rappeler,
00:52 où on va mettre par exemple sur le même niveau
00:55 la responsabilité des individus et la responsabilité des entreprises et de l'État,
00:59 ce qui n'est absolument pas du même ordre de grandeur.
01:02 Il faut arrêter de trop culpabiliser les citoyens en disant qu'ils peuvent tout faire,
01:06 parce qu'en fait ils ont des marges de manœuvre qui sont limitées,
01:08 ils vivent dans une société donnée,
01:09 et c'est à l'État et aux entreprises de changer l'aiguillage de notre société.
01:13 Ce qu'il faut aujourd'hui c'est une révolution,
01:15 et je trouve qu'en fait on ne parle pas assez de cette révolution,
01:18 à la fois dans les esprits, à la fois dans l'économie,
01:20 à la fois dans la politique, dans les médias.
01:22 En fait on est encore un peu trop au stade du constat.
01:25 Et nous il y a un an avec un collectif de journalistes,
01:28 on a sorti une charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique,
01:31 qui a été signée par 1500 journalistes, par des dizaines de rédactions,
01:35 et qui est une sorte de boussole pour guider les journalistes
01:38 qui ont envie de traiter mieux ces questions-là.
01:40 Mais on voit bien qu'il y a encore plein de réticences,
01:43 et notamment, je ne suis pas forcément très à l'aise d'en parler aujourd'hui sur Europe 1,
01:46 parce que pour moi Europe 1 n'est pas du tout un média qui est à la hauteur sur ces questions.
01:50 J'ai regardé votre site internet,
01:52 vous n'avez même pas de rubrique "planète" ou "écologie" ou "environnement",
01:56 il n'y a plus de chronique "environnement" depuis 2021,
01:59 et il n'y a pas d'émission spécifique comme il peut y en avoir sur d'autres radios.
02:02 Et ça en fait c'est grave en 2023,
02:03 parce que je pense qu'il y a énormément de gens qui ont peur de ce qui est en train de se passer,
02:06 et qui ont besoin de comprendre, véritablement.
02:08 - C'est aussi pour ça qu'on vous donne la parole ce matin.

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