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00:00 Hello et bienvenue sur le podcast "Les Matchs de ma vie".
00:06 A travers 5 matchs de foot, notre invité raconte son amour pour ce sport et nous ouvre
00:10 aussi sur des chapitres de sexe.
00:13 5 matchs à narrer, 5 histoires à relater et quelques minutes de bonheur à partager
00:18 avec vous, où que vous soyez.
00:20 Merci déjà d'être avec nous.
00:22 Allez c'est parti pour ce nouveau numéro.
00:24 Vous écoutez donc "Les Matchs de ma vie" avec moi Darren Tulett et notre invité aujourd'hui…
00:29 Damien Perkis.
00:30 C'est la bonne réponse.
00:31 Ravi de t'avoir avec nous Damien Perkis.
00:34 Je rappelle à nos auditeurs que vous avez joué pour 3, Saint-Etienne, Sochaux, le Real
00:39 Betis à Séville en Espagne donc.
00:42 18 mois au Canada avec le Toronto Football Club, une année en Angleterre avec Nottingham
00:47 Forest, deux fois champion d'Europe quand même.
00:49 Et pour finir, le Gazellek Ajaxio.
00:53 Je ne me suis pas trompé ? Non pas du tout.
00:55 On est parti alors.
00:56 Avant de rentrer dans les détails Damien, à quel point ça a été difficile de choisir
01:00 les 5 matchs dont on va parler ? Parce que chaque match a une saveur particulière
01:06 en fait.
01:07 Quand on joue un match, il y a toujours un événement qui peut se passer ou quelque chose
01:10 qui peut marquer ne serait-ce que même 10 secondes de ce match-là.
01:14 Je n'ai pas la prétention de dire que j'ai fait une grande carrière mais j'ai joué
01:19 beaucoup de matchs en tout cas et c'est vrai que c'était difficile quand il a fallu
01:23 répondre sur ces 5 matchs-là.
01:26 J'ai eu cette complexité vraiment de dire bon ben non celui-là finalement je préfère
01:30 l'autre puis finalement non, celui-là je l'aime bien.
01:32 Est-ce que tu as joué combien de matchs en tant que professionnel ?
01:35 Un peu plus de 450.
01:37 Ah ouais quand même, tu avais un peu le choix et ça c'est juste les matchs que tu as joués,
01:42 pas les matchs que tu as regardés et que tu as vécu autrement.
01:45 Bon allez c'est parti alors pour les 5 matchs de la vie de Damien Perkis.
01:50 Match numéro 1 Damien, quel est votre choix et pour quelles raisons ?
01:53 Alors on est dans les années 90 exactement donc j'ai 6 ans.
01:58 Ce n'est pas un match que j'ai joué ou auquel j'ai participé mais c'est le premier
02:03 match de football, de vrai en tout cas, vrai stade que j'ai pu visiter.
02:08 C'était un Olympique de Marseille-Girondins de Bordeaux à l'époque qui étaient les
02:13 deux grandes équipes du championnat de France et qui marquait en tout cas les esprits et
02:19 en vacances avec mon papa qui me fait découvrir ce qu'est le vélodrome, l'ancien avec
02:26 les écrans géants qui étaient juste derrière nous et où les joueurs apparaissaient en
02:29 photo.
02:30 J'avais même pris mon petit Kodak à l'époque, le table et j'avais pris les photos des
02:36 écrans géants pour garder ça en mémoire.
02:38 Voilà je pense que les prémices et en tout cas le début de mon amour pour le foot.
02:45 Premier grand stade avec ton papa en plus.
02:47 Donc tu as encore, je vois beaucoup de souvenirs, tu vois quand même des photos de ce moment-là.
02:52 Oui, je vois complètement les photos, l'arrivée au stade, là où on était situé aussi
02:56 puisqu'on était à la limite des virages, juste en dessous des grands panneaux LED
03:03 à l'époque, je ne sais même pas si ça existait mais c'était en tout cas ce qu'il
03:05 est aujourd'hui, un panneau LED avec les joueurs et les noms qui apparaissaient, les
03:10 images de l'échauffement et voilà et j'ai Jean-Pierre Papin qui met un doublé.
03:15 Et puis c'est aussi mon histoire d'amour avec Eric Cantona.
03:18 Ah oui, parce que c'était la grande équipe de Marseille effectivement.
03:23 90 à l'OM, effectivement, il y a Papin, il y a Cantona, il y a Chris Waddell aussi,
03:29 l'anglais.
03:30 Oui, avec Chris Waddell aussi mais moi, enfin voilà, Papin c'était bien sûr le buteur
03:37 et je suis tombé amoureux au jour-là du football et d'Eric Cantona.
03:41 Ah oui, tu as flashé sur Eric Cantona.
03:43 Oui, c'est devenu mon idole et après quand il est parti à Manchester, j'ai suivi, j'avais
03:48 ses cassettes, j'avais sa couette, je dormais avec Eric Cantona et c'est pour moi aujourd'hui,
03:55 si je me mettais à ta place par exemple, ma dernière interview et ce serait la fin
03:59 de ma carrière, ce serait Eric Cantona.
04:00 Tu sais, ça va être le titre de ce podcast, j'ai dormi avec Eric Cantona.
04:03 Avec plaisir, franchement, je n'aurais pas du tout de honte d'avoir dormi avec Eric
04:08 Cantona et en tout cas, sa couette, je l'ai encore d'ailleurs parce que ma mère garde
04:13 toutes mes petites reliques et elle a encore cette magnifique couette.
04:17 Génial, je te vois bien avec cette couette-là.
04:20 Eric Cantona qui a marqué l'histoire du football anglais aussi, mais qu'est-ce qu'il
04:24 y avait dans Eric Cantona qui t'a autant plu alors ?
04:27 Je pense que c'était son aura, sa prestance, son charisme tout simplement et puis sa façon
04:33 de dire les choses aussi.
04:34 Je pense que ça m'a un peu guidé aussi après dans ma carrière de souvent dire un
04:38 petit peu, même à tort parfois, la vérité, mais ça a été peut-être ce côté marquant
04:46 de le personnage en fait.
04:48 Footballistiquement, c'était une très grande qualité, mais c'était vraiment le
04:52 personnage après.
04:53 En 90, avec cette victoire 2-0 pour l'OM contre Bordeaux, tu es encore tout petit,
04:57 tu jouais déjà au foot à 5-6 ans ?
04:59 J'hésitais, j'étais entre la gymnastique et le football.
05:02 Ah, la gymnastique ?
05:03 Oui, à 5 ans, j'ai commencé à faire de la gymnastique.
05:05 J'étais pas bon, mais j'aimais bien courir et sauter dans les matelas et faire des bêtises
05:11 sur les perches et tout ça.
05:12 Donc du coup, ma mère m'avait mis là-bas et puis mon père m'a mis au foot parce
05:16 qu'à l'époque, on ne pouvait jouer qu'à 5-6 ans en parallèle.
05:20 Et puis après, quand j'ai vu qu'à une compétition, j'ai fini je crois dernier
05:24 ou avant dernier en gymnastique et que derrière, j'avais justement un match de foot qui m'attendait,
05:29 j'étais parti sans attendre ma récompense.
05:31 Donc j'avais compris que le foot allait prendre le dessus et je jouais dans le club
05:37 de ma ville où je suis né à Troyes.
05:39 Oui, tu es né à Troyes et c'est ton premier club.
05:41 C'était une famille, une maison sport, alors parce que tu as dit maman tout de suite dans
05:47 le sport, papa, foot.
05:48 Tout le monde était sportif dans la famille ou regardait juste pour la télé ou pas ?
05:52 Pas spécialement.
05:53 Mes parents jouaient au squash par exemple quand ils étaient plus jeunes.
05:55 C'était leur passion.
05:56 Mon père a joué au foot petit et après il y a eu le papa qui n'a pas voulu laisser
06:02 partir le fils jouer au foot parce qu'il fallait travailler dans les champs aussi pour
06:05 aider.
06:06 Et puis après, mon père a travaillé très tôt à 16 ans, donc il est parti travailler.
06:09 Et ma mère n'en a pas fait de sport particulier.
06:12 Ma soeur faisait de la danse.
06:13 Ça restait quand même les choses, on va dire classiques d'une vie de famille.
06:18 Et moi, le foot, c'est venu vraiment parce que mon père m'a mis dedans.
06:23 Je n'ai pas la prétention de dire que quand je suis sorti du ventre de ma mère, j'avais
06:27 un ballon entre les pieds où je dormais avec un.
06:28 Oui, à 5 ans, 6 ans, après 7 ans, oui, j'ai commencé à dormir avec un ballon dans le
06:32 lit et voilà, j'ai vraiment aimé le foot.
06:35 Un ballon dans le lit avec Eric Cantona sur la couette.
06:38 Et à quel moment tu comprends que le foot, ça peut être une carrière pour toi ?
06:45 Je le comprends tardivement.
06:49 Je le comprends le jour où Alain Perrin vient taper à ma porte à Clairefontaine.
06:52 Je quitte 3 pour aller faire l'INF Clairefontaine pendant 3 ans et la troisième année, je
06:58 joue à Clairefontaine.
06:59 Et généralement, c'est dans ces moments là où ça se décide, où on va signer.
07:03 L'INF Clairefontaine, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est quoi ? Expliquez un petit peu
07:08 ce que c'est.
07:09 L'INF Clairefontaine, c'est le, on va dire, à l'époque en tout cas, même si c'est un
07:13 petit peu pris par, on va dire un petit peu négativement en termes d'image.
07:17 Mais à l'époque, c'était l'époque, c'était l'école qui sortait Jean-Père Papin, Thierry
07:22 Henry, Nicolas Nelka, voilà, des grands joueurs et qui ont tous fait carrière en équipe de
07:26 France.
07:27 Mais c'était une sélection sur 2000 petits garçons qui rêvent d'y aller.
07:32 Et au final, on en garde 25.
07:34 Et puis, à la fin des 3 ans du cursus, on n'est plus que 18 ou 20.
07:39 Et dans ce groupe là, il y en a peut-être par chance 4, 5 qui vont finir pro.
07:46 Et dans la normalité, c'est 2, 3.
07:49 Mais ça reste une école de la vie, ça reste une école du football.
07:53 On apprend beaucoup plus vite puisqu'on en fait tous les jours.
07:54 Et on a un parcours qui est différent des autres enfants.
07:57 - Tu as toujours été défenseur ou est-ce que petit tu jouais devant ?
08:00 - Non, je passe les tests, je suis attaquant, donc je suis à l'arrière droit, j'étais
08:03 petit, j'étais tout petit par rapport à maintenant.
08:06 Et j'allais vite.
08:07 Donc on m'a mis sur un côté.
08:08 Je dribblais, j'aimais bien les provoquer.
08:11 Et puis finalement, quand j'arrive à Clairefontaine, on me recule à l'arrière droit où je fais
08:17 des bons petits matchs, où ça se passe bien et tout ça.
08:19 Puis je continue, même si le week-end, je rentrais en club à 3 et je jouais numéro
08:23 10 ou Elie pour le plaisir.
08:26 Et la dernière année, je joue arrière droit avec Clairefontaine.
08:29 - Il y a un coach qui a marqué particulièrement à ce moment-là ?
08:32 - Francisco Filho, qui est un Brésilien, qui a été après d'ailleurs emmené par Carlos
08:38 Queiroz à Manchester United sur son banc, qui a été pour moi un mentor à cet âge-là
08:44 parce que ça a été...
08:45 Il m'a tout appris.
08:46 J'ai des notions que moi-même encore, avec ma licence d'entraîneur, je donne aux enfants
08:52 ou jeunes que j'ai pu encadrer.
08:54 Donc voilà, il a marqué ma jeune carrière.
08:58 - Qui est-ce qu'il y avait d'autres à Clairefontaine avec toi ?
09:01 Est-ce qu'il y a d'autres qui sont devenus professionnels ?
09:03 - Oui, on a eu Mourad Meghni, qui a joué à la Lazio Drums, notamment à Sochaux aussi.
09:07 Il y a eu Jacques Fatty, qui a joué à Rennes et à Marseille.
09:10 C'est Jean Calvé aussi, qui avait joué à Nancy.
09:12 On a des joueurs, Luigi Glombard qui a joué à Nantes, qui ont réussi, qui ont fait des carrières.
09:19 Il y a des joueurs aussi qui ont fait des belles carrières, mais dans les championnats amateurs.
09:22 Et puis il y en a qui sont tout simplement sortis des radars du football pour faire d'autres
09:27 carrières dans l'entreprenariat et qui ont réussi aussi.
09:29 Donc c'est cool.
09:30 - Et tu dis, donc Alain Perrin vient toquer la porte un jour à Clairefontaine ?
09:33 - Et ouais, donc dans la troisième année, généralement, c'est là où tout se décide
09:36 pour les enfants.
09:37 Et moi, c'est dans cette troisième année où je n'ai toujours pas signé.
09:42 Trois, mon club est en lien, mais n'a pas de centre de formation, donc je n'ai pas la
09:46 possibilité de rentrer réellement avec un contrat.
09:49 Et j'ai l'opportunité de partir à Bologne aussi avec Mourad Megni.
09:53 Je peux aller à Bastia aussi, notamment.
09:56 Et le Paris Saint-Germain me propose un contrat aussi.
09:58 - Ah oui ?
09:59 - Et en fait, Alain Perrin, on vient taper à ma porte et on me dit "sors de ta douche,
10:05 il y a quelqu'un qui t'attend en bas".
10:06 Et là, je sors de ma douche et j'arrive en bas et je vois le grand, par la taille et
10:11 par le talent aussi, par la suite, Alain Perrin.
10:13 Et il me dit "tu as cinq minutes, on va marcher".
10:15 Finalement, les cinq minutes sont transformées en une heure.
10:17 On a marché autour de Clairefontaine.
10:19 Et il m'a exposé un projet en me disant "tu vas rentrer à Troyes, on va faire un contrat
10:23 et tu vas revenir chez nous, tu t'entraîneras avec la réserve".
10:26 Donc il y avait vraiment un projet qui était pour moi mis en place là-bas et c'est comme
10:30 ça que je rentre à la maison, entre guillemets.
10:32 - Comment il t'a repéré ?
10:34 - Ça a été...
10:36 Non, parce qu'en fait, c'était juste le fait que moi, j'avais cette opportunité de
10:41 signer dans d'autres clubs.
10:42 Ça se sait toujours après et Alain Perrin me connaissait aussi.
10:46 Donc voilà, il est venu juste me dire simplement "rentre, il y a quelque chose pour toi, rentre,
10:50 ne t'inquiète pas".
10:51 Et donc je suis rentré à la maison.
10:53 Enfin, rentré à la maison, non, parce qu'après, je n'avais plus envie de rentrer chez mes
10:55 parents justement.
10:56 J'aimais bien Clairefontaine, j'aimais bien la vie de solitaire et de dortoir.
10:59 Donc je ne suis pas rentré chez papa et maman.
11:01 Maman faisait la tête un petit peu, mais bon, au final...
11:04 C'est comme ça, c'est la vie.
11:05 - Et donc tu es devenu professionnel avec les stacks, comme on dit, pour Troyes.
11:12 OK, match numéro 1, donc c'était Petit Marseille contre Bordeaux.
11:15 Match numéro 2 ?
11:16 - Match numéro 2, j'ai choisi mai 2005.
11:20 Mais justement, avec Troyes, j'aurais pu choisir, par exemple, quand tu me demandais tout à
11:26 l'heure de choisir, est-ce que ça a été dur ?
11:27 Oui, j'aurais pu choisir mon premier match en pro, qui n'était pas fantastique parce
11:32 que j'ai fait une erreur, mais Farouk Hadzibic ne m'en avait pas trop voulu au final.
11:37 Mais j'ai choisi mai 2005 parce que c'est le match de la montée.
11:40 Pour resituer le contexte, en février, je signe déjà Saint-Etienne un précontrat pour
11:49 passer la DNCG, pour que Troyes puisse passer la DNCG tranquillement et sereinement.
11:52 Donc je suis déjà prévu pour partir.
11:55 Mais personne ne le sait.
11:56 C'est un secret, il n'y a que le coach qui le sait, Jean-Marc Furlan.
11:59 Et ça me vaut d'ailleurs une soufflante en avril face à Grenoble parce qu'on joue
12:05 la montée et qu'on fait un mauvais match et qu'ils me rentrent dedans.
12:07 Et c'est là où en fait, ils dévoilent à tout le monde devant le vestiaire que je
12:10 ne vais pas partir à Saint-Etienne.
12:12 Et puis, il y a ce match de mai 2005 où, avant le match, on a l'opportunité, si on
12:18 fait match nul, de laisser Sedan très loin et de pouvoir accéder directement à la Ligue
12:23 1.
12:24 Et finalement, on fait mieux que ça, on gagne 2-1 et je marque le premier but.
12:27 En plus.
12:28 Et donc, le fait de marquer ce but là, en fait, pour moi, c'était...
12:30 Tu vois, même quand j'en parle encore, ça me donne des émotions.
12:33 Le fait de marquer ce but là, c'était pour moi un signe d'adieu.
12:37 Mais en même temps, j'ai pleuré après parce que je me disais non, mais on va monter
12:40 en Ligue 1 et je ne vais pas découvrir la Ligue 1 avec mon club.
12:42 J'avais fait des bancs en Ligue 1, mais je n'étais jamais rentré.
12:45 Je ne vais pas découvrir la Ligue 1 avec mon club.
12:47 Donc je me suis mis à pleurer dans la boîte de nuit.
12:50 Non, je ne veux pas partir, je veux rester.
12:51 Et puis après, on a tout fait pour que je sois prêté.
12:53 Et ça n'a pas fait non plus parce que Libaud voulait un quatrième central, donc il m'avait
12:56 gardé comme il y avait la Coupe d'Europe à Saint-Etienne aussi.
12:59 Donc voilà, c'était ce match là parce qu'il a été épique de bout en bout.
13:05 C'était 0-0 à la mi-temps.
13:07 Je marque, après on se fait égaliser et Benjamin Nivet marque sur pénalty à la toute fin de
13:11 match.
13:12 Voilà, c'est des moments qui sont extraordinaires.
13:15 La fête qui s'en est suivie.
13:16 Mon père qui a découvert que je connaissais ce qu'était une boîte de nuit, alors que
13:19 lui pensait que j'étais tout sage et que je ne sortais pas.
13:22 Il m'a vu avec un...
13:23 Je me rappelle parce que c'était...
13:25 Donc ils sont arrivés après à la soirée.
13:27 On allait manger au restaurant.
13:28 Ma mère m'a dit "on revient".
13:30 Ils sont revenus à la soirée.
13:31 En fait, mon père me découvre derrière le bar avec une bouteille de champagne dans
13:34 la main et un cigare à la bouche.
13:35 Et là, j'ai dit "bon, je ne peux plus me cacher".
13:39 Et mon père m'a regardé comme ça.
13:41 Et puis mon père était très dur et il m'a regardé un peu choqué au début.
13:45 Il a mis cinq secondes et il m'a dit "bon, serre-moi un verre, ça ira mieux".
13:49 Et je lui ai servi une coupe de champagne.
13:51 - Génial.
13:52 Et tu avais quel âge ?
13:53 - Là, j'avais 21 ans, mais moi, j'avais été très discipliné.
13:56 En fait, je ne voulais pas...
13:57 Comme c'était ma ville et mon père connaissait tout le monde, je me disais si je fais une
14:01 bêtise, une anecdote, on est parti faire l'anniversaire à un ami à nous en ville,
14:06 mais la ville était loin du centre.
14:07 On était reparti en vélo avec un ami à moi qui s'appelle Dominic Mendy.
14:10 Moi, je suis sur le guidon et il y a une personne qui livrait le pain, qui le dit à mon père
14:16 qui m'a vu à trois heures et demie du matin, sur la route, la veille de match.
14:19 Donc, mon père, le lendemain, ne me dit rien, me laisse faire mon match, voir si je suis
14:23 bon ou pas.
14:24 Ça se passe bien pour moi, heureusement.
14:25 Et il vient me voir à la fin en me disant "la prochaine fois que tu sors à trois heures
14:27 et demie du matin en ville sur un vélo avec ton ami, ça va mal se passer".
14:31 Et donc, j'avais cette discipline où je ne sortais pas, mais je faisais attention quand
14:36 même.
14:37 Et c'est vrai que mon père a découvert que je connaissais les mois de nuit, finalement.
14:41 - J'ai une belle photo de toi dans ma tête, derrière le bar, cigare à la bouche, bouteille
14:46 de champagne.
14:47 Salut papa !
14:48 - C'était sympa.
14:49 - Et donc, pour ce deuxième match, tu as cité Jean-Marc Thiolon et je sais que c'est un
14:54 entraîneur qui a compté pour toi aussi.
14:55 - Oui, c'est le...
14:57 Tu sais, quand tu as 19 ans et qu'on vient te prendre dans le vestiaire et on te dit
15:04 "il faut que je te parle".
15:05 Et on te dit simplement "tu ne vas pas partir", parce que je devais partir.
15:09 "Tu ne vas pas partir et tu vas être mon capitaine de défense, mon chef de défense
15:14 quand on a 19-20 ans".
15:15 Moi, à cette époque-là, c'est des mots qui m'ont marqué.
15:18 J'avais envie de tout donner pour lui alors qu'on n'avait pas commencé la saison, finalement.
15:21 Et c'est lui qui fait évoluer mon jeu.
15:25 C'est lui qui fait, tout simplement, de moi un meilleur joueur.
15:28 Et avec sa femme, Cécile, qui est sa préparatrice mentale et qui faisait partie de son staff,
15:36 c'est devenu un couple très important pour moi tout au long de ma carrière, mais tout
15:42 au long de ma vie aussi.
15:43 - Furlan, l'entraîneur du côté de toi, pour ce match en mai 2005, et vous gagnez
15:49 2-1 contre Sedan.
15:51 Quel est le match numéro 3, Damien ?
15:54 - Le match numéro 3, j'ai choisi Sochaux-Saint-Etienne, mai 2011, parce que c'était émouvant dans
16:06 le sens où quand tu as connu des galères avec une équipe et que tu obtiens quelque
16:11 chose de magnifique et d'inespéré, pour moi c'est les plus belles choses qui peuvent
16:16 arriver.
16:17 J'étais un homme énormément de vestiaire, c'est-à-dire que quand je vois une histoire
16:21 qui se monte et qui ne se passe pas bien au départ, mais qui finalement a une belle fin,
16:27 pour moi c'est un match où j'ai ressenti vraiment une fierté, en plus je pense que
16:33 j'avais fait la meilleure saison de ma carrière.
16:35 Et pour moi c'était juste fantastique de voir qu'avec Sochaux, après avoir trimé
16:41 pendant 3 ans et lutter pour le maintien, je me rappelle qu'on avait 12 points à la
16:45 trêve, personne n'avait misé sur nous, on se maintient la dernière journée, on galère,
16:49 on galère.
16:50 Et là ce match-là, en fait c'est 37ème journée, on est à un point de l'Europe,
16:58 tout simplement, de jouer la coupe Intertoto, enfin en tout cas les barrages de la coupe
17:03 de l'Europa League, même si après c'est vrai qu'on se fait éliminer et que ça ne
17:06 se passe pas bien, cette saison-là, ce match-là, font que c'était pour moi un match capital
17:16 dans ma carrière, parce que ça a été la récompense de l'effort, mais pas individuel,
17:21 de l'effort collectif.
17:22 - Qui était l'entraîneur de cette équipe-là ?
17:24 - Francis Gillot, qui a été pour moi au même titre que Jean-Marc.
17:28 Pareil, Francis est arrivé dans une situation où je ne jouais pas, mais il y avait la
17:33 Cannes qui arrivait, on avait Afolabi qui était parti avec le Nigeria, et Francis me
17:38 dit "T'as une opportunité, je sais que t'es un bon joueur, tu n'as pas perdu ton
17:42 football, montre-moi ce que tu vaux sur la Cannes pendant que Rabiot s'en va".
17:46 Et en fait on est invaincus pendant cette période de la Cannes, derrière Rabiot revient
17:52 et il faut faire un choix.
17:53 Et en fait Francis m'émeut au milieu, il me dit "Voilà, tu vas jouer au milieu en
17:57 sentinelle".
17:58 Ça se passe bien, et finalement je fais 17 matchs sur 19 sur la phase retour.
18:02 Les deux derniers que je ne joue pas c'est parce que j'ai un ménisque qui est français
18:06 et qu'il faut aller le faire opérer.
18:07 Et c'est lui qui me dit "Va te faire opérer pour que la saison prochaine tu sois apte
18:10 à reprendre tout de suite".
18:11 Et il m'avait donné cette forme de confiance, et puis j'avais cette sincérité aussi dans
18:15 son regard et dans ses paroles qui étaient importantes pour moi, et qui ont fait que
18:18 derrière on a envie de se transcender pour ce coach.
18:21 - Ce match que tu choisis, une place européenne avec Sochaux, contre ton ancien club Saint-Etienne.
18:27 - Ouais, contre Saint-Etienne qui, paradoxalement quand je pars de Saint-Etienne, je ne suis
18:34 pas en bon terme.
18:35 Je me fais un petit peu virer en gros du club.
18:37 Et je marque l'année d'avant, là on obtient cette qualification européenne contre eux.
18:43 Pour moi c'était un pied de nez, mais sans être un pied de nez parce que je n'avais
18:46 pas de rancœur.
18:47 Moi je n'ai jamais eu de rancœur, mais voilà c'était pour moi aussi ce côté "j'ai montré
18:52 aux gens que j'avais la qualité".
18:54 - Tu as marqué quelques buts quand même pendant les cinq saisons avec Sochaux, mais
18:59 ton premier but en pro était avec Saint-Etienne.
19:01 - Oui, c'est pour ça que je te dis que je n'ai pas de rancœur, parce que Saint-Etienne
19:04 m'a fait découvrir vraiment la réalité aussi du vrai monde professionnel.
19:10 Parce que quand j'étais à trois, j'étais dans ma petite ville, dans mon petit cocon,
19:12 j'arrivais à Saint-Etienne, grand club, beaucoup de supporters extraordinaires.
19:15 La ville, après les proximités avec lui aussi où on pouvait aller et venir un peu,
19:22 si tu vois un peu l'oiseau de nuit qui pouvait vivre en moi.
19:25 Et finalement, tu te retrouves à avoir beaucoup d'envie.
19:30 Et puis il y a le football aussi.
19:32 Le football, moi ça a été magique, j'ai joué des matchs importants.
19:34 Mon premier but en pro aussi avec Saint-Etienne, enfin en Ligue 1, parce que j'avais marqué
19:40 en Ligue 2, mais mon premier but en Ligue 1 avec Saint-Etienne au parc.
19:43 On rentre dans les annales, première victoire de Saint-Etienne au parc.
19:47 Et puis j'estime que je peux dire aussi aujourd'hui que je fais partie des joueurs qui ont mis
19:52 la clim au parc à cette époque-là.
19:53 Et encore maintenant, marquer un but au parc, c'est toujours fantastique.
19:57 C'est une des plus belles ambiances de France face à un club mythique, dans un stade mythique.
20:02 Voilà, moi j'avais ma petite fille qui allait naître.
20:06 Voilà, c'était pour moi un rêve.
20:08 Et puis cette victoire historique pour le club surtout.
20:11 Deuxième titre de ce podcast.
20:14 Après, j'ai dormi avec Eric Antonin, Damien Perkis, j'ai mis la clim au parc.
20:18 - Avec cette équipe de Saint-Etienne, il y avait des sacrés personnages dans cette équipe-là.
20:22 - Oui, à l'époque, on avait vraiment une équipe extraordinaire humainement.
20:28 Moi, c'est ce que je retiens.
20:31 Je pourrais même tous les citer tellement ce vestiaire-là, je l'ai aimé.
20:35 Mais ça partait de Jérémy Jeannot, Papus Camara, Fouz Diawara, Elie Taïlunga, Julien
20:40 Sablé, David Elbuic, Didier Zocora, Frédéric Piquion, Bafé Gomis, Fred Mendy.
20:45 Et sans oublier l'artiste Pascal Feindouno.
20:49 C'est vraiment deux ans que j'ai vécu là-bas.
20:53 Même si c'était difficile footballistiquement, humainement, j'ai vécu des belles choses.
20:57 - Des fortes personnalités et des talents.
21:00 Et tu as fini avec Feindouno.
21:02 Et c'est vrai que pour moi, ce joueur-là, "fantasque", c'est le mot pour Feindouno.
21:08 - Oui.
21:09 - Raconte-moi un petit peu ce que tu as vu, ce que tu as vécu avec lui.
21:12 - Fantasque, magicien. Aujourd'hui, tout le monde se plaint que Lionel Messi marche sur
21:17 un terrain. Pascal Feindouno marchait sur un terrain.
21:20 Mais il avait ses fulgurances.
21:21 C'est tout ce que...
21:23 Et je pense qu'à un moment donné aussi, même...
21:26 Bon, il défendait plus que Messi, mais s'il avait été peut-être plus sérieux, on va
21:33 dire, je dirais ça parce que c'était le mot.
21:37 Il avait beaucoup de...
21:39 À l'extérieur, il aimait bien faire la fête.
21:41 Ils ne s'en cachaient pas, en plus.
21:42 C'est ça, le pire.
21:43 Mais je pense que c'est un joueur qui aurait mérité de jouer la Ligue des champions dans
21:48 un grand, grand club.
21:49 C'était pour moi, franchement, techniquement, c'est peut-être le meilleur joueur avec qui
21:55 j'ai joué dans ma carrière.
21:56 C'était un joueur qui prenait un ballon en arrivant sur le terrain et qui disait "Damien",
22:00 il t'appelait et puis il te regardait comme ça, avec un l'air un peu...
22:03 Un peu débile, j'ai envie de dire, mais il te regardait comme ça, "viens voir, je vais
22:07 te montrer un truc".
22:08 Et il te disait "tu vois ce ballon, je vais l'arrêter sur la ligne là-bas".
22:10 Et puis moi, il m'a dit "c'est bon Pascal, laisse-moi tranquille".
22:13 J'étais un peu son petit frère en plus, donc il aimait bien partager ses bêtises.
22:16 Et en fait, il frappait le ballon et le ballon s'arrêtait sur la ligne.
22:20 Ou alors il disait "bah tiens, pied gauche, je te la mets sur la barre" et hop, il se
22:22 retournait.
22:23 Un peu comme...
22:24 Si tu veux une image un peu comme Stephen Curry, tu vois, aujourd'hui, qui va tirer
22:27 à trois points et qui finalement se retourne parce qu'il sait que le ballon va rentrer.
22:30 Bah lui, il faisait ça, en fait.
22:32 C'est ces joueurs qui sont capables de fulgurance et de magie.
22:36 Et en plus, humainement, c'était sa joie de vivre qui était incroyable.
22:39 Vous écoutez les Matchs de ma vie, le podcast de Beansprout où notre invité raconte les
22:43 cinq matchs de foot qui ont le plus marqué sa vie.
22:46 On arrive au match numéro 4 de Damien Perclis.
22:49 Alors c'est lequel et pourquoi ?
22:50 Alors, il est appelé le premier Euroderby en Espagne, en Europe League, que la ville
23:00 de Séville a eu l'occasion de connaître.
23:02 Je pense qu'il n'y en aura peut-être pas d'autres, même si cette année, les dernières
23:07 années sont plutôt pas mal du côté du bêtise.
23:09 Mais voilà, c'est la première fois que le derby sévillan se vivait sur une Coupe d'Europe.
23:15 Et le match que je choisis, c'est le match allé, tout simplement, parce qu'on va à
23:21 Pissouane et on est en grande difficulté en championnat.
23:25 On est quasiment condamné à descendre parce que nos résultats sont très mauvais.
23:29 Et on va à Pissouane et personne ne mise sur nous.
23:32 On est un peu fait de briquet de broc.
23:34 L'équipe et des joueurs qui sont en perte de vitesse mentalement aussi, moralement.
23:39 On perd un peu notre football.
23:41 Et là-bas, finalement, on retrouve notre football et on gagne 2 à 0.
23:45 La surprise de tout le monde.
23:47 Et pour moi, c'est un match marquant parce que j'ai...
23:50 C'est un match marquant par la victoire, mais c'est un match marquant par la déception,
23:54 parce que j'ai compris à quel point le football aurait pu être vraiment magnifique pour moi
24:00 si je n'avais pas eu tous ces pépins et tous ces ennuis du côté de Séville.
24:04 Parce que c'était extraordinaire de voir la passion qui habitait les gens pour aller
24:10 au stade, pour revenir.
24:11 Je me rappelle qu'on est revenu au stade, le garage était fermé, mais les gens étaient
24:16 devant le garage pour qu'on ne puisse pas accéder à nos voitures, pour qu'on prenne
24:19 un bain de foule et qu'on comprenne ce qu'on avait fait.
24:20 Ça avait marqué les esprits.
24:22 Malgré le fait qu'on ne soit pas bien en championnat, on avait fait oublier le temps
24:24 d'un match aux gens et redonner de la couleur à notre blason.
24:29 - Huitième de finale, allez, Ligue Europa 2014, Séville 0, Betis 2.
24:34 Des super souvenirs.
24:36 Comment tu t'es retrouvé en Espagne déjà ?
24:39 - J'arrive après l'Euro 2012 avec deux, trois convoitises.
24:45 Le président de Sochaux, on ne tombe pas d'accord sur une prolongation, qu'il ne voulait plus
24:53 dépasser sur une grille de salaire qui était différente.
24:56 Je n'avais pas de prétention énorme, mais en tout cas j'avais la prétention de vouloir
24:59 finir ma carrière à Sochaux parce que j'adorais ce club.
25:02 Et finalement, on ne tombe pas d'accord et je lui dis "Ok, d'accord, mais si je pars,
25:07 l'indemnité ne doit pas être de plus de temps parce que sinon ce n'est pas loyal".
25:11 Et je pense que je méritais ça par rapport à ce que j'avais donné au club.
25:14 Et on tombe d'accord et un agent m'appelle et me dit "J'ai Mayork pour toi".
25:23 Ok, on discute.
25:25 Et finalement, le Betis se met sur le dossier et je finis au Betis comme ça.
25:30 Et je pars en fin août quasiment, à la fin du Mercato, ce qui n'est pas l'idéal, avec
25:38 45 degrés au soleil pour faire son premier footing.
25:43 - T'es Sochaux à Séville.
25:44 - Je l'ai senti passer, tout simplement.
25:45 Ce n'était pas fortement agréable.
25:47 D'ailleurs, si tu peux, je pense, taper sur Internet et tu trouveras des photos de moi
25:52 assez rougies par le soleil et la chaleur.
25:55 Mais oui, c'était aussi une expérience de pouvoir aller à l'étranger aussi, de voir.
26:01 Et puis, je parlais espagnol à l'époque de l'école, mais j'aimais parler espagnol.
26:05 Donc, ça a été un choix assez facile.
26:08 Et puis, l'adaptation était très rapide.
26:11 - Coach, c'était qui ?
26:12 - Alors, le coach, c'était Pepe Mel.
26:17 Et là, je mets en garde, si ça peut permettre à des joueurs d'être mis en garde.
26:21 Renseignez-vous si le coach vous veut avant de se dire dans un club.
26:25 - Ah oui, ce n'est pas lui qui te voulait ?
26:27 - Disons que lui, on lui a proposé, il a dit OK, mais ce n'était pas son premier choix.
26:30 Et que finalement, j'étais le choix du directeur sportif.
26:33 Je l'apprends après.
26:34 Et finalement, je comprends aussi pourquoi je me suis assis sur le banc quelque temps.
26:38 - Donc, pas évident quand même lorsqu'on arrive à l'étranger comme ça.
26:42 - Pas évident, mais il y avait une grosse colonie française.
26:47 Donc, l'école où mes enfants allaient aussi m'a permis d'avoir des connexions et des amis.
26:54 - Et d'autres joueurs français dans la région alors, à cette époque-là ?
26:56 - Dans mon équipe, non.
26:58 J'étais le seul Français.
26:59 Au FC Séville, il devait y en avoir un ou deux.
27:03 Mais on ne se calculait pas trop.
27:06 Et après, il y a eu l'arrivée de Kevin Camero, qui est devenu mon ami.
27:10 Vraiment, parce qu'on s'est découvert là-bas.
27:13 On s'était affronté.
27:14 Mais on s'est découvert, on habitait la même résidence.
27:17 Et les enfants allaient à la même école.
27:19 Donc, du coup, je pense qu'il est devenu ma femme et je suis devenu sa femme.
27:23 Et du coup, tu peux récupérer les enfants si tu y vas.
27:25 OK, je vais à la maison.
27:27 Et puis finalement, il venait à la maison et puis ça finit son apéro.
27:30 Et puis voilà, c'est aussi ce que le football te laisse.
27:33 Et c'est magique.
27:34 C'est magique ces moments-là, parce que c'est des...
27:37 Même après, là encore aujourd'hui, j'ai arrêté.
27:39 Mais Kevin reste très proche de moi et de ma famille.
27:44 Donc, c'est cool.
27:44 Donc, une belle histoire sportive et d'amitié aussi grâce au voyage.
27:50 Ce n'est pas dans tes choix des cinq matchs qui ont marqué ta vie,
27:52 mais tu as joué au Canada aussi et en Angleterre, un petit peu avec Nottingham Forest.
27:56 Ça fait partie des bels souvenirs ?
27:58 Ça fait partie des souvenirs mitigés.
28:01 J'ai envie de te dire "bon souvenir" parce que
28:04 je me rappelle que mon premier but au City Ground...
28:07 Mon premier but en Angleterre était au City Ground sur mon deuxième match, il me semble.
28:11 Après avoir perdu à Brighton.
28:14 Ah tiens !
28:14 On avait perdu à Brighton et on rentre à la maison jouer contre Leeds.
28:17 Et je marque contre Leeds.
28:19 On gagne trois buts à un.
28:20 Ça, c'était un vrai souvenir parce que j'ai vu ce que c'était quand le crowd se met à chanter
28:25 et à dire ton nom.
28:27 Ça, c'était sympa.
28:27 Sympa, oui.
28:28 Mais la suite a été mauvaise parce que malheureusement,
28:31 Montagné, qui m'avait fait venir, s'était fait virer.
28:36 De toute façon, les entraîneurs à Nottingham Forest, pendant 10 ans,
28:40 ça se voyait changer tous les 6 mois à peu près.
28:43 Et donc, il se fait virer et je comprends, en tout cas,
28:48 lui me fait comprendre que ça va être dur.
28:50 On va boire un café et il me dit "prépare-toi, ça va être compliqué pour toi, je pense".
28:54 Parce qu'en fait, il apprend que l'entraîneur qui vient, vient avec 8 joueurs.
28:58 Donc, ceux qui étaient venus avec Montagné, vous allez à côté.
29:00 On s'est retrouvés avec les U23 et puis on s'est entraînés avec les U23.
29:04 Et voilà, et la saison qui suit...
29:06 Donc moi, j'avais deux ans de contrat.
29:08 On arrive en juin, on me dit "tu ne reprends pas avec l'effectif de la une,
29:10 tu reprendras avec la réserve".
29:12 Je vais avec la réserve et moi, il faut absolument que je me débarrasse de ce contrat-là.
29:17 En même temps, j'ai 34 ans et je ne peux pas m'asseoir non plus sur ça.
29:20 Donc, je reste.
29:22 On arrive à un compromis et derrière, j'ai la chance de partir.
29:25 Mais c'est vrai que ça a été...
29:29 Voilà, j'ai découvert le public anglais, mais j'ai...
29:33 Voilà, je suis quand même un peu amer.
29:35 Ça aurait pu être mieux, quoi.
29:36 Les aléas de ces transferts et des changements de coach,
29:40 pas toujours faciles, effectivement.
29:42 Allez, le dernier maintenant des 5 matchs qui ont le plus marqué ta vie.
29:46 Lequel et pourquoi ?
29:48 J'aurais pu choisir le match d'ouverture parce que c'était l'Euro 2012.
29:53 Ah, mais à l'Euro 2012, avec la Pologne alors.
29:55 Avec la Pologne.
29:56 Mais finalement, j'ai choisi le deuxième parce que c'était un match pour l'histoire
30:02 entre la Pologne et la Russie.
30:04 Voilà, une grosse histoire d'après-guerre et de guerre.
30:08 Donc, il y avait beaucoup de...
30:11 J'ai envie de dire un tableau peint autour de ce match-là qui était...
30:17 Il y avait de la joie, mais il y avait aussi de la colère.
30:20 Donc, il y avait un peu de tout et ce match allait écrire l'histoire, tout simplement.
30:25 Sur cette compétition-là.
30:27 Et ça a été exactement ça.
30:29 Ça a été la guerre.
30:30 Exactement ça.
30:31 Un vrai combat ?
30:33 Un vrai combat, l'anecdote, c'est Karzakow qui part dans mon dos
30:37 et je parviens à tacler justement qu'il frappe.
30:40 Sauf que son crampon se plante dans mon tibia.
30:43 Mon protège était en plus court.
30:45 Je prends son crampon vraiment à l'intérieur de mon tibia,
30:47 donc ça rentre dans ma peau.
30:49 J'ai un trou de 20 millimètres dans le tibia.
30:53 Et en fait, je ne me rends pas compte au départ.
30:55 Et je cours, je cours, je cours.
30:56 Et là, je vois ma jambe qui est pleine de sang.
30:58 Je dis "mais qu'est-ce que c'est ça ?"
31:00 Et je baisse ma chaussette et je vois un trou, mais vraiment un trou.
31:04 C'est-à-dire que c'est comme si j'avais pris une balle, tu vois.
31:06 Et là, je m'assois par terre et je regarde le banc.
31:09 Et Smouda, qui était le sélectionneur, me dit...
31:12 Il ne comprenait pas en fait.
31:13 Donc, l'arbitre arrête le jeu.
31:15 Et le kiné qui était devenu mon ami,
31:19 parce qu'en fait, il m'avait soigné le coude juste avant l'Euro,
31:23 me dit "qu'est-ce qu'il y a ?"
31:24 Je lui dis "regarde et tout".
31:25 Et là, je vois sa tête et je comprends que ce n'est pas bon.
31:30 Et je lui dis, il me dit "mais tu ne vas pas pouvoir continuer et tout".
31:32 Je lui dis "mets-moi une compresse, un strap".
31:34 Et on a dit que c'était la guerre.
31:36 Et en fait, il y a eu un reportage qui a été fait après cette soirée.
31:40 Et le kiné dit, en parlant de cet instant-là,
31:44 et tu le vois avec les larmes aux yeux en fait,
31:46 parce qu'il s'était pris d'amour pour moi,
31:48 parce que j'avais été un peu critiqué, le fait d'être binational
31:52 et de ne pas avoir cette "légitimité" de porter le maillot.
31:55 - Pour certains.
31:56 - Pour certains.
31:57 Et donc, pour lui, c'était ça.
31:59 Et cette blessure, en fait,
32:01 est la révélation pour moi du mot "guerre" en fait sur ce match-là,
32:05 parce que je serre les dents vraiment, ça me fait mal.
32:08 On rentre à l'hôtel, on me pose deux points,
32:10 mais je sens qu'il reste le troisième match et que je ne vais pas bien.
32:13 Donc je prends des médicaments, je joue le troisième match,
32:15 je rentre à la maison parce qu'on est éliminés,
32:17 et je suis à la plage,
32:18 et j'apprends que j'ai un début de septicémie sur la jambe.
32:20 - Oh là là !
32:21 - Je pensais que c'était un coup de soleil,
32:23 et je vois un canot, en fait, de rouge sur ma jambe,
32:26 et je l'envoie à mon docteur de Sochaux, et je lui dis "tu penses que c'est quoi ?"
32:28 Il m'a dit "file vite à l'hôpital, parce que t'as chaud".
32:32 Je lui dis "bah je suis au soleil", donc en même temps j'avais chaud,
32:34 mais je me sens pas trac,
32:35 et il me dit "ok, t'es en train de faire de la fièvre, va là-bas".
32:37 J'arrive là-bas, et en fait le mec me dit
32:39 "vous seriez arrivé six heures après, on vous coupait la jambe".
32:41 Et là tu te dis "wow, c'était vraiment la guerre en fait".
32:45 Et donc derrière, c'est les histoires.
32:47 Mais ce match-là, il reste historique, parce qu'en plus il y a ma grand-mère qui est décédée,
32:51 qui est encore là, qui était dans ce stade et qui m'a vu, et ça c'était...
32:54 - Wow.
32:56 - Oui, bah raconte un peu comment tu te retrouves dans cette sélection polonaise,
32:59 alors, le garçon de trois.
33:00 - Bah le garçon de trois, quand il commence en pro,
33:03 le midi il prend pour habitude d'aller manger chez sa grand-mère,
33:07 qui habitait pas trop loin du stade, on avait une proximité,
33:11 et c'était top.
33:12 Et voilà, et en fait on a discuté,
33:16 et ma grand-mère me disait tout le temps "ouais, mais moi j'aimerais bien..."
33:18 On avait ces habitudes quand on était petits d'entendre la musique polonaise et tout, de manger...
33:22 Et elle me disait "moi j'aimerais bien retourner au pays un jour",
33:25 et je lui disais "mais t'sais, moi je pourrais prendre la nationalité si ça se trouve",
33:27 et elle m'a dit "oui, je pense que tu peux,
33:29 sors tous les papiers et tout", donc on commence à faire les papiers et tout ça,
33:32 et on se heurte au refus, au consulat.
33:35 Et en 2010,
33:38 en 2010, il y a quelqu'un qui vient à la maison,
33:40 qui sonne chez moi, je le connaissais même pas,
33:42 il sonne chez moi, il me dit "j'ai eu ton adresse,
33:45 je suis un scout envoyé par la Fédération Polonaise pour trouver des bisnes nationaux",
33:50 et là en fait, moi c'est...
33:52 Je lui sors le dossier en fait,
33:53 il y a tout, il manque juste un tampon,
33:56 "est-ce que tu peux...",
33:58 et en fait il me dit "ben justement c'est ça que je suis venu chercher,
34:01 je veux avoir des preuves comme quoi tu peux être sélectionnable".
34:04 - Parce que là ils étaient à la recherche, justement, de renforcer l'équipe nationale.
34:07 - Voilà, de joueurs qui étaient capables de renforcer l'équipe nationale,
34:10 parce qu'ils avaient peut-être des manques aussi à un moment donné.
34:12 Et donc voilà, il se passe que cet homme vient,
34:17 et derrière j'ai des appuis,
34:19 et puis je me retrouve en Pologne.
34:21 - Tu parlais un peu polonais ?
34:23 - Non, je parlais pas polonais, ma grand-mère l'a perdu,
34:26 avec le temps, et elle avait interdit à ses enfants
34:29 pour l'intégration.
34:30 Même elle avait été interdite à l'époque par son père,
34:33 de parler polonais à la maison pour l'intégration, pour pouvoir...
34:37 - Oui, c'était l'époque aussi, mais c'est dommage.
34:39 - Après voilà, il y avait la langue qui...
34:41 Elle comprenait parce qu'elle écoutait les musiques et tout ça,
34:43 donc ça lui rappelait des trucs.
34:45 Mais ma mère, par exemple, ne le parlait pas,
34:47 donc moi je ne l'ai pas parlé.
34:49 Mais bon, il faut qu'il y ait eu le passeport,
34:50 il a fallu prendre des cours, apprendre plein de choses,
34:52 donc ça a été compliqué, mais...
34:56 Mais ça a été la réalisation d'un rêve,
34:59 à la fois pour moi, parce que j'ai perpétué quelque chose aussi dans ma famille,
35:03 et pour ma grand-mère aussi, parce que sur 7 euros, je la ramène...
35:06 Je la ramène au pays, comme on dit, et elle marche sur ses terres,
35:09 et c'est la chose qu'elle me dit en me quittant après le premier match,
35:12 où elle me prend dans ses bras, elle me dit "merci, t'as réalisé mon rêve".
35:15 - Extraordinaire. - Donc voilà, c'est quelque chose de beau.
35:17 - Je vois que tu as dû marquer un petit arrêt,
35:19 parce que l'émotion est venue en parlant de ta grand-mère,
35:23 et ses souvenirs chez elle.
35:25 Est-ce que c'était quelqu'un de très important dans ta vie, alors ?
35:27 - Oui, parce que, comme je te dis,
35:30 elle avait des boulangeries,
35:32 et donc j'avais pour habitude de dormir là-bas, chez elle,
35:36 d'aller faire les tournées pour le pain,
35:38 d'aller l'aider au fournil avec mon oncle...
35:41 Voilà, j'avais cette proximité avec elle où...
35:44 Elle était dure avec ses enfants et ses petits-enfants,
35:47 mais elle était très aimante.
35:48 Et voilà, elle cachait des friandises sous ses oreillers,
35:52 donc moi j'y allais...
35:54 C'est des moments particuliers, aujourd'hui,
35:57 et je lui ai avoué en plus, avant qu'elle nous laisse,
36:01 que j'avais pris, emprunté des bonbons,
36:04 parfois dans la boulangerie, pour aller les manger un peu plus haut dans la rue...
36:08 Mais voilà, et puis cette proximité, elle s'est perpétuée
36:12 le jour où j'allais manger tous les midis chez elle après l'entraînement.
36:16 Parce que je partageais des moments de complicité,
36:18 où il n'y avait personne d'autre de la famille, on n'était que tous les deux.
36:21 Et en plus de ça, dès que je suis parti,
36:25 elle venait encore me voir avec mes parents,
36:27 prenait la route, elle faisait l'effort, elle venait...
36:30 Et moi quand je rentrais, c'était la première chose que je faisais,
36:33 quand je rentrais à Troyes, j'avais plus de maison, donc j'allais à l'hôtel,
36:36 la première chose que je faisais, c'était pas d'aller déposer ma valise à l'hôtel,
36:40 c'était d'aller voir ma grand-mère,
36:41 de lui faire un bisou, et de savoir si elle voulait aller aux courses.
36:44 Et là, je savais qu'elle allait me dire oui,
36:46 donc on partait dans le centre commercial,
36:48 et puis moi, je poussais le caddie, et elle s'accrochait à mon bras,
36:52 et elle choisissait ses produits.
36:54 Bien sûr, toi comme moi, si on y va, ça dure 40 minutes,
36:57 avec ma grand-mère ça durait deux heures.
37:00 Mais j'étais content, parce que c'était un moment particulier,
37:03 et puis c'était pour moi l'occasion aussi de vivre des choses
37:07 de plus grande proximité,
37:09 et puis pour elle aussi, de me raconter des moments de sa vie.
37:13 - Oui, et puis de la voir au stade,
37:15 après ton match, et tes matchs à l'Euro 2012,
37:18 ça a dû être effectivement quelque chose de très émouvant,
37:21 et ce match contre la Russie, donc deuxième match, un par tout.
37:25 Un petit mot sur l'intégration avec les joueurs,
37:28 parce que là aussi, Binational,
37:30 j'imagine qu'il y a certains qui sont plus amicaux que d'autres,
37:33 comment ça se passe avec tous les joueurs ?
37:35 - Moi, dès que je suis arrivé, j'ai senti que je n'étais pas forcément le bienvenu,
37:40 mais pas le bienvenu dans le sens où je n'étais pas un des leurs,
37:43 mais plus parce que j'allais prendre la place peut-être d'un de leurs potes.
37:46 - Voilà.
37:47 - C'est plus ce sentiment-là qui est négatif,
37:49 et que j'ai ressenti.
37:51 Après, la vérité du terrain, elle a enlevé beaucoup de choses aussi,
37:55 parce que les matchs que je fais avec la sélection sont bons.
37:59 J'ai la chance d'avoir l'appui à un moment donné sur un match juste avant l'Euro,
38:03 de Czesny,
38:07 qui sort en conférence de presse d'après-match Pologne-Portugal,
38:12 où le journaliste lui dit "mais vous méritez un 10 demain",
38:15 dans ce qu'il représente l'équipe aujourd'hui, en France.
38:19 Et il dit "non, non, vous trompez tout de suite, je vais vous arrêter,
38:22 aujourd'hui, celui qui mérite 10, c'est Damien".
38:24 Il a été monstrueux, ça a été le meilleur sur le terrain.
38:27 Et en fait, ces mots-là m'ont aidé et m'ont permis aussi
38:30 d'avoir une légitimité auprès d'un grand public.
38:33 Au sein du vestiaire, ça a été vite, parce que
38:35 ce que je faisais sur le terrain était bon.
38:37 Et j'ai eu la chance aussi d'avoir un entraîneur,
38:41 un sélectionneur qui m'a appuyé aussi,
38:44 qui m'a donné sa confiance, parce qu'il ne faut pas oublier
38:46 que deux mois et demi avant l'Euro, je suis avec cinq fractures dans le bras,
38:50 et que ma participation, elle est impossible.
38:53 Et c'est eux, la Fédération, qui m'envoient
38:56 un kiné, un docteur,
38:58 pendant que je suis en réhabilitation,
39:01 et qui finalement me permettent de faire cet Euro.
39:04 J'ai senti vraiment beaucoup de confiance, une grosse poussée derrière moi.
39:08 Et puis il y avait vraiment aussi des moments sympas.
39:10 Le match avant la Russie, donc c'est...
39:13 On avait la Grèce en premier match, le deuxième match c'était la Russie.
39:17 Et pour préparer ce match, qui était quand même,
39:19 comme je t'ai dit, un peu historique, où il y avait vraiment cette atmosphère
39:22 lourde, un petit peu épaisante, le coach donne le quartier libre,
39:25 et j'entends qu'il y en a qui partent à la pêche.
39:27 Et bien j'ai décidé de partir à la pêche.
39:29 Donc je pars à la pêche avec...
39:32 Il y avait Czesny, il y avait Lewandowski qui était là,
39:33 il y avait Téton qui était venu aussi, gardien de but.
39:37 - Tu pars à la pêche avec Lewandowski et Czesny ?
39:39 - Et je pars à la pêche avec Czesny et Lewandowski,
39:41 et je me retrouve...
39:42 Moi, la pêche pour moi, ce n'est pas avec un moulinet,
39:44 c'est juste une canne, un habson et j'ai jeté, quoi.
39:47 Sauf que là, on me ramène les moulinets, donc...
39:51 - Ah, on est dans le vrai, là.
39:52 - C'est beaucoup plus compliqué, il faut avoir un lancé,
39:54 il faut avoir une justesse, donc...
39:57 Et donc c'est Czesny et Lewandowski qui m'apprennent
40:00 vraiment à pêcher avec le moulinet.
40:02 J'ai fait des jaloux, puisque je suis le premier à sortir le poisson.
40:06 - En plus ?
40:06 - En plus.
40:07 Mais bon, ça les a fait rire, je me rappelle,
40:09 parce qu'on était sur une espèce de grand étang,
40:12 et pour ne pas se marcher dessus, on s'était dispersés autour,
40:16 donc on avait bien 30 à 40 mètres entre chacun,
40:20 et on communiquait à travers,
40:21 pas trop fort pour que le poisson s'en aille pas,
40:24 mais voilà, c'est des moments qui m'ont quand même marqué, parce que...
40:30 Une autre anecdote, on a été au cinéma,
40:33 regarder "Intouchables".
40:34 - Oui.
40:36 - Sous-titré en polonais.
40:37 (rires)
40:39 Donc nous, on l'entendait en français avec Obranjak,
40:41 et moi, on l'avait en sous-titré polonais.
40:44 Enfin voilà, c'est des moments qui ont marqué ma vie,
40:50 et même si j'étais pas le bienvenu pour certains,
40:53 moi je me suis senti chez moi.
40:55 - C'est formidable, c'est le troisième titre de ce podcast.
40:58 Lewandowski m'a appris la pêche.
41:01 Damien Perkis.
41:02 - Ça t'en fait des titres, hein ?
41:03 - C'est pas mal, hein ?
41:05 Merci beaucoup Damien d'avoir partagé ces matchs, ces souvenirs,
41:08 ces moments de vie avec nous,
41:09 et on vous souhaite plein d'autres matchs mémorables à venir.
41:12 - Merci Darren.
41:13 - Merci beaucoup et merci à vous de nous avoir écoutés.
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41:23 En tous les cas, vos commentaires nous sont bien utiles.
41:26 Alors merci de laisser un petit message sur la plateforme où vous nous écoutez.
41:30 À très vite les amis pour un nouvel épisode de Les Matchs de ma vie.
41:34 Bye bye.
41:34 [Musique]
41:44 Merci.