• l’année dernière
Grosses inquiétudes chez les associations caritatives qui viennent en aide aux plus défavorisés.
La semaine dernière, le président des Restos du coeur a annoncé qu'il faudrait sans doute réduire le nombre de ses bénéficiaires.
Une déclaration qui a aussitôt déclenché une vague de solidarité (état, bernard Arnaud,etc...)

Du côté du Secours Populaire, la situation est aussi inquiétante.
L'association lance en ce moment sa campagne Pauvreté Précarité 2023 et elle constate un afflux inédit de personnes aidées (32% de plus en un an).
Mais elle aussi, faut de ressources suffisantes, va être contrainte de diminuer les quantités de produits alimentaires ou d'hygiène pour ses bénéficiaires.

On en parle ce matin avec Lucie Heintz, directrice générale du Secours Populaire de l'Hérault.

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Transcription
00:00 sur la page Facebook, sur l'appli ici France Bleu et puis surtout nous appeler au 04 67 58 6000.
00:05 Restos du cœur, secours populaire, est-ce que vous êtes prêt à faire un don pour aider ces associations en difficulté ?
00:11 On en parle beaucoup en ce moment. Quel est votre point de vue là-dessus ? Est-ce que vous aidez ?
00:15 Est-ce que vous avez justement des difficultés à les aider aussi ? On a vu que voilà pour certains sur la page Facebook,
00:20 il y avait trop de sollicitations. Bref, on veut savoir quel est votre point de vue ? 04 67 58 6000.
00:25 Et pour en parler en plus ce matin, Guillaume, vous voulez rajouter peut-être quoi ?
00:28 Juste donner le résultat des votes. Parce que vous êtes 161 à avoir voté à cette question.
00:33 Est-ce que vous allez faire un don à ces associations pour les aider ? Parce que c'est vrai qu'en ce moment,
00:37 c'est un peu compliqué. On va en parler avec notre invité. Vous êtes quand même 67% à dire non.
00:42 Alors appelez-nous pour nous dire si vous ne donnez pas pourquoi, si vous donnez pourquoi, si vous êtes bénéficiaire.
00:48 Appelez-nous aussi pour témoigner sans tarder.
00:50 Il y a aussi ceux qui ont envie mais qui ne peuvent pas. Bref, on va vous entendre.
00:53 Lucie Haynes est directrice générale du secours populaire de l'héros. Elle est avec nous ce matin.
00:56 Bonjour, Lucie Haines. Merci d'être venue nous rejoindre.
01:01 Le secours populaire qui lance en ce moment sa campagne "Pauvreté, précarité".
01:06 Et avant de parler de l'association, vous alertez vous aussi sur la situation sociale de ce pays
01:13 qui est de plus en plus dégradée, on va dire, avec toujours plus de bénéficiaires
01:19 et un taux de pauvreté qui augmente véritablement. Vous le constatez.
01:23 Oui, bonjour. En effet, on constate que nous avons, avec le lancement de notre campagne "Pauvreté, précarité",
01:30 publié les résultats du sondage Ipsos secours populaire sur la pauvreté et précarité en 2023.
01:35 On s'aperçoit, c'est vrai que les chiffres illustrent bien la réalité que nous rencontrons au quotidien
01:40 en accueillant de plus en plus de personnes en situation de précarité, notamment dans les rôts.
01:47 C'est vrai que c'est compliqué, on fait face vraiment à une détresse des personnes
01:54 avec des conséquences de la précarité qui impliquent des difficultés au niveau moral, santé, etc. des personnes.
02:02 Une augmentation de la précarité de 32% en une année.
02:07 Oui, alors l'année dernière...
02:09 32% c'est énorme.
02:10 32% par rapport à l'année dernière et à ce jour, aujourd'hui, par rapport à l'année dernière,
02:14 on a une augmentation de 37%.
02:17 Donc ça continue d'augmenter.
02:19 Ça continue d'augmenter, tout à fait.
02:20 Vous parliez du sondage Ipsos secours populaire 2023, il y a deux chiffres qui ont retenu mon intention.
02:28 Le premier est "un Français sur trois déclare avoir des difficultés à se procurer une alimentation saine
02:36 qui permet de faire trois repas par jour".
02:39 Un Français sur trois, là aussi c'est considérable.
02:42 Tout à fait, avec des personnes qui sautent des repas,
02:46 des parents qui ne mangent pas à leur faim pour laisser aussi des repas à leurs enfants.
02:52 C'est vrai qu'on rencontre ça dans nos permanences de solidarité, d'écoute, de santé.
02:59 Vraiment, les personnes expriment ces difficultés.
03:03 Et autre chiffre issu de ce sondage,
03:06 Lucie Heinz, "presque un Français sur deux", 45% en tout cas,
03:11 "déclare rencontrer des difficultés pour payer certains actes médicaux
03:16 qui sont mal remboursés par la Sécurité Sociale".
03:19 Donc la ligne budgétaire alimentation et la ligne budgétaire santé sont,
03:24 comment dirais-je, je cherche le mot, négligées aujourd'hui.
03:27 Parce que les gens n'ont pas le choix.
03:29 - Voilà, et des difficultés pour régler les dépenses courantes, en effet, de tous les jours.
03:35 Est-ce que la situation, par rapport notamment à ces deux chiffres-là,
03:38 qui moi je trouve sont quand même très parlants,
03:40 véritablement s'est aggravée quoi ? Ces trois, quatre dernières années ?
03:44 - C'est vrai qu'on a vu avec l'apparition du Covid,
03:49 on a vu apparaître en effet des difficultés plus importantes,
03:52 des personnes, des nouveaux visages, on va dire, dans la précarité.
03:56 - Par exemple ?
03:56 - Par exemple, les personnes qui travaillent, qui ont un emploi,
04:02 on peut aussi basculer dans la précarité face à l'inflation, tout le contexte actuel.
04:09 Donc c'est vrai que chaque année, on accueille de plus en plus de personnes.
04:14 Et au Secours Populaire, on veut vraiment faire un accueil inconditionnel.
04:19 Et le fait d'avoir aussi moins de produits, on partage, on essaie de refuser personne.
04:27 - Alors vous allez réduire, je crois, du coup, les quantités de produits distribués,
04:31 que ce soit des produits alimentaires ou des produits d'hygiène courante.
04:34 Vous êtes sur, je dirais, une autre gestion du problème que les Restos du Coeur.
04:39 Les Restos du Coeur ont annoncé, par exemple, la semaine dernière,
04:42 qu'ils allaient réduire le nombre de bénéficiaires.
04:44 Vous, pas question, vous parlez d'accueil inconditionnel.
04:47 Vous voulez pouvoir continuer à accueillir tout le monde, c'est ça ?
04:50 - Oui, tout à fait.
04:51 - Du coup, on redistribue plus ?
04:53 - On redistribue et puis on mobilise.
04:55 On fait appel aussi à la générosité, aux donateurs, aux partenaires privés,
05:01 aux pouvoirs publics, pour nous aider à continuer.
05:04 C'est vrai qu'on a besoin vraiment de soutien pour pouvoir poursuivre cet accompagnement.
05:11 - Dans les Rôles de Secours Populaire, c'est à peu près 22 000 bénéficiaires, c'est ça, je crois ?
05:15 - Alors 29 000.
05:16 - 29 000 maintenant, oui.
05:18 Là encore, c'est un chiffre qui est en constante augmentation ?
05:22 - Oui, tout à fait.
05:23 - Ces dernières années ?
05:23 - Oui, on va dire depuis vraiment une augmentation forte entre 20 et 30 % chaque année.
05:30 - Je rappelle juste le numéro de téléphone, Guillaume.
05:32 J'interviens pour rappeler à ceux qui nous écoutent ce matin qu'on veut savoir ce que vous en pensez justement.
05:37 Est-ce que vous êtes prêt à faire un don pour aider ces associations en difficulté ?
05:41 On voit l'appel des Restos du Coeur, le Secours Populaire, on était en train d'en parler là ce matin.
05:45 Quel est votre point de vue là-dessus ?
05:47 Est-ce que vous donnez ? Est-ce que vous allez donner ?
05:49 Est-ce que vous ne pouvez pas donner ? Vous ne pouvez plus donner ?
05:51 On veut savoir en tout cas quel est votre point de vue là-dessus.
05:53 04 67 58 6000, l'antenne vous est ouverte, vous pouvez prendre la parole sur France Bleu Héro comme chaque matin d'ailleurs, Guillaume.
06:00 - Un mot du Maroc, Lucie Heinz, puisque là aussi l'association le Secours Populaire est en première ligne dès samedi.
06:06 Je crois que votre président national a lancé un appel sur les chaînes info.
06:11 J'ai envie de vous dire, je ne sais pas si le mot est très appréciable,
06:16 mais c'est conciliable avec les actions que vous menez au quotidien en France et l'humanitaire tel que vous le concevez par rapport à ce qui se passe au Maroc aujourd'hui ?
06:27 - Le Secours Populaire est une association généraliste de la solidarité sans frontières.
06:32 Et c'est vrai qu'on a hélas une expérience dans le cadre de l'aide d'urgence lors de catastrophes naturelles.
06:39 Et voilà, le Secours Populaire aide ici et là-bas.
06:43 Donc c'est vrai qu'une mission est partie au Maroc pour évaluer un petit peu les besoins auprès de nos partenaires sur place
06:51 et pouvoir intervenir pour répondre aux besoins vitaux, tout simplement.
06:57 - De quel ordre par exemple ? Sur quoi vous êtes attendu ou sollicité ? Dans quel domaine en particulier ?
07:05 - Les premiers besoins qui sont identifiés, c'est l'aide alimentaire, l'accès à l'eau et la distribution de kits d'hygiène.
07:12 - J'entendais que la Fondation de France, je crois ce matin, parlait de mouvement de solidarité incroyable.
07:20 Je crois que c'est le mot qui a été utilisé en ce qui concerne le Maroc.
07:23 Est-ce que déjà à votre niveau, vous commencez à le constater ?
07:27 - Alors oui, c'est vrai qu'on a l'habitude de mobiliser et de mettre en mouvement les personnes lors de catastrophes de ce type.
07:36 On a aussi un mouvement d'enfants copains du monde qui sont venus vers nous pour nous dire qu'on a envie de faire quelque chose.
07:44 Donc il va y avoir des collectes d'organisées, des collectes de dons par les enfants, par les adultes.
07:51 On a été invité par exemple au salon du Monde Nouveau à Montpellier, à Audicéum, pour tenir un stand.
07:56 - Qui commence vendredi je crois. - Jeudi, de jeudi à samedi.
08:00 C'est des exemples mais des comités se mobilisent.
08:03 - Avant de prendre un auditeur ou une auditrice, je voudrais forcément vous faire commenter le résultat de notre sondage ce matin.
08:09 La question est-ce que vous allez verser un don aux associations pour les aider parce qu'elles sont en difficulté ?
08:15 Il y a 68% maintenant, on était à 67% tout à l'heure.
08:18 66% de ceux qui ont participé à ce vote qui répondent non parce que disent-ils on est trop sollicités aujourd'hui.
08:26 Ça vous inspire quelle réflexion, Lucie Heinz ?
08:29 - Alors, c'est vrai que nous justement dans le sondage Ipsos, les résultats montraient que 67% des Français se disent prêts à aider les personnes en situation de précarité.
08:41 Sur ce sondage.
08:43 C'est vrai que nous en termes de dons, on remarque depuis l'année dernière, les 8 premiers mois de l'année on va dire, une diminution quand même de 30% de dons aux secours populaires de l'héros.
08:57 Alors on a toujours autant de donateurs, mais on s'aperçoit qu'en fait ils peuvent donner moins.
09:01 Parce qu'ils sont aussi touchés, ils peuvent peut-être moins aider les petits-enfants, etc.
09:06 Et donc on remarque cette... mais on remarque aussi quand même cette volonté de se mobiliser aussi à travers le bénévolat, par exemple.
09:15 - On va écouter Pierre qui est à Montpellier. Bonjour Pierre !
09:17 - Bonjour !
09:18 - Quel est votre point de vue Pierre, alors à vous ?
09:20 - Écoutez, bravo à l'auditeur, à la personne qui parle.
09:25 - La directrice générale du secours populaire.
09:27 - Oui, bravo, bravo, parce que c'est beau, mais ça partage une générosité telle collective qui l'honore certainement.
09:35 Mais moi ce que je regrette, c'est que ces associations soient devenues nécessaires.
09:40 C'est ça qui est scandaleux. C'est ça qui montre que effectivement notre système politique global ne fonctionne pas.
09:47 Et ces associations elles sont quoi ?
09:49 Ces associations Restos du Coeur et autres, elles sont des béquilles à un organisme qui ne marche plus.
09:54 C'est ça qu'est important.
09:56 Moi je pise profondément de donner quoi que ce soit à un système qui est une rustine sur un système qui ne marche pas.
10:07 Il faut que les politiques s'interrogent sur pourquoi il y a ce désert dans la France aujourd'hui.
10:13 Alors que nous avons un système d'imposition de contributions sociales, etc.
10:18 Il y a les plus délevées d'Europe et du monde.
10:20 Alors pourquoi ? Alors moi je dis d'accord, je vous donne un peu.
10:25 Je vous prie que l'Elysée, que le gouvernement, que le Sénat diminuent de 10% leurs budgets de fonctionnement pour le Maroc,
10:34 pour les gens qui ne mangent pas, pour donner aux Restos du Coeur.
10:37 Donc Pierre ne donne pas, il n'a pas l'intention de donner parce qu'il pense que c'est le système qui ne valide pas en tout cas.
10:43 Merci Pierre de nous avoir appelés. Vous avez l'impression d'être une rustine.
10:46 Lucie Heinz pour reprendre l'expression de notre auditeur.
10:49 Nous on ne souhaite pas se substituer au pouvoir public.
10:53 Est-ce qu'ils jouent vraiment leur rôle les pouvoirs publics aujourd'hui ?
10:56 Alors après, bon c'est pas mon rôle.
11:00 C'est vrai que nous on intervient sur les conséquences et pas les causes.
11:04 Il y a des choses à faire évoluer en effet.
11:06 Et en effet il y a besoin de mobilisation générale et d'une structuration au niveau des pouvoirs publics.
11:16 Merci Lucie Heinz, directrice générale de la Fédération du Secours Populaire de l'Hérault.
11:22 Merci.
11:23 D'être venue ce matin. Bonne journée à vous.
11:24 Merci beaucoup.
11:25 Vous pouvez nous retrouver sur francebleu.fr pour écouter notre invité ce matin.
11:28 Laïs Labonita, voici Madonna sur France Bleu Hérault à 6h56 et dans quelques minutes.

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