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Dans Génération After ce lundi sur RMC, Polo Breitner revient sur le départ du sélectionneur de l'Allemagne Hansi Flick, qui a été démis de ses fonctions dimanche à deux jours de France-Allemagne. 

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Transcription
00:00 Avec cette info du week-end, c'est l'info du week-end, la destitution d'Anzi Flick
00:03 après un peu plus de deux ans à la tête de la National Manchaft.
00:06 Polo Fred avait une question à te poser justement.
00:08 - Oui, mon Polo.
00:09 Est-ce qu'on peut être très inquiet pour l'Allemagne en disant
00:12 "il n'y a pas les joueurs pour régler la situation"
00:14 ou s'il y a les joueurs pour régler la situation ?
00:18 On voit qu'il y a de bons joueurs quand même,
00:20 mais est-ce qu'il n'y a pas le sentiment qu'il n'y a pas deux, trois grands mecs incontournables,
00:25 des boss, vraiment des patrons, des types
00:28 sur lesquels pourrait s'appuyer le sélectionneur ?
00:30 - Mais ça, ce que tu dis est une excellente question.
00:32 Et en fait, la véritable question,
00:34 moi j'entends beaucoup de choses,
00:36 qu'il n'y a pas de bons joueurs en National Manchaft, etc.
00:38 Je précise que dans l'histoire du football allemand et des sélections,
00:41 l'Allemagne a remporté des titres, pas forcément avec des grands joueurs non plus.
00:44 Toute l'histoire des tournois d'ailleurs, vous voyez l'Euro 96,
00:47 c'est un miracle si l'Allemagne remporte cet Euro.
00:51 Mais ta question est intéressante parce qu'il se passe quelque chose.
00:54 Moi, je ne pense pas qu'il y a...
00:55 Alors, il y a des problèmes à certains postes,
00:57 le poste de numéro 9, évidemment, encore une fois,
00:59 comparé à l'histoire du football allemand.
01:01 Ce qui est terrible, c'est que chaque joueur
01:05 qui est performant en club et qui arrive en sélection nationale s'écroule.
01:08 On parle de joueurs qui jouent au Barça, qui jouent au Bayern,
01:12 qui ont joué dans des grands clubs allemands,
01:16 qui sont dans des grands clubs étrangers.
01:18 Certains sont à des postes très importants.
01:21 Et je rappelle la saison qu'a faite le nouveau capitaine, Ilkay Gundogan,
01:26 élu meilleur joueur allemand de l'année,
01:29 qui fait, qui graffe le tout avec Manchester City, indiscutable, etc.
01:33 et qui fait des matchs catastrophiques à chaque fois qu'il met le maillot de la sélection.
01:37 Et ça, c'est un véritable questionnement.
01:40 Comment se fait-il que ce joueur-là n'arrive pas à reproduire en sélection
01:44 ce qu'ils font en club ?
01:46 La deuxième chose, il me semble important,
01:49 c'est, tu l'as dit, c'est la question du leadership.
01:52 Et ça, c'est une question qui est extrêmement importante
01:55 parce que depuis que j'ai commencé sur RMC,
01:57 j'ai toujours opposé, au moins dans les paroles,
02:00 ce que disaient l'ancienne génération, les fameux Leidwölfe,
02:04 les chefs de meute qui critiquaient le fait,
02:06 même si l'Allemagne est devenue championne du monde en 2014,
02:08 sur le fait qu'on n'avait plus vraiment de leader.
02:11 Et dans cette génération-là, qui sont complètement...
02:15 La façon dont ils s'expriment, ce n'est pas intéressant.
02:18 Je rappelle que Yair Himmelhoff, et ça, c'est très important,
02:20 avait inventé la notion de "Flach-Hierarchie",
02:23 c'est-à-dire la hiérarchie horizontale.
02:26 Donc, c'est très intéressant parce que ça vient de l'entreprise,
02:30 évidemment que chacun est responsable dans son domaine, etc.
02:33 Or, c'est très, très loin de l'histoire.
02:35 - Mais ça, c'est pas l'Allemagne, exactement.
02:36 - Et je vous dis, je suis très, très sérieux,
02:40 aller parler de hiérarchie horizontale à un ancien comme Thomas Helmer,
02:44 si vous ne prenez pas une baffe, vous avez de la chance.
02:46 - Oui, c'est ça.
02:47 - C'est très, très important.
02:49 - Tu n'as pas ton patron naturellement aussi,
02:50 c'est peut-être pour ça qu'il a fait ça,
02:52 parce que Thomas Müller, qui peut être un patron,
02:54 qui a été rappelé aussi,
02:55 mais là, quand tu vois la ligne d'attaque, ça n'est ni abri à Wärz,
02:58 on n'est pas sur des grosses personnalités, mon cher Polo.
03:01 - Il y a autre chose, peut-être que vous avez vu sur Prime Vidéo,
03:04 un documentaire très, très boboisant, au Deux-Mérans,
03:07 sur la sélection allemande et ce qui s'est passé au Qatar.
03:10 Donc, c'est diffusé maintenant sur Prime Vidéo dans la collection "All or Nothing".
03:14 Et je compte...
03:16 L'un des personnages les plus interviewés,
03:18 c'est un personnage qui a fait beaucoup de polémiques
03:20 sur son positionnement sur le terrain contre le Japon.
03:23 C'était Joshua Kimmich, qui a été repositionné au poste d'arrière-droite.
03:26 Joshua Kimmich, donc il est père de famille,
03:28 il a 28 ans aujourd'hui, et lorsque vous l'écoutez,
03:31 lorsque vous l'écoutez son timbre de voix,
03:33 et donc il se revendique leader émotionnel.
03:36 Lorsque vous écoutez son timbre de voix,
03:38 et si vous ne le voyez pas,
03:40 vous vous dites "Ah ben, c'est un adolescent,
03:41 c'est quelqu'un qui est étudiant en première année".
03:44 Voilà, il y a tout ça qui ressort systématiquement.
03:46 - Oui, alors, j'ouvre un débat, les gars,
03:48 c'est un débat qui peut mériter des heures de discussion.
03:51 Faut-il vraiment un patron en sélection, les gars ?
03:53 - Moi, je...
03:53 - Est-ce que le sélectionneur ne peut pas être le patron de la sélection
03:56 avec des joueurs peut-être bien élevés,
03:59 pas trop bien élevés, mais de talent simplement ?
04:01 Je ne sais pas, je demande à Yohann, par exemple, là-dessus.
04:04 Toi, en étadigue, est-ce que c'est le cas aujourd'hui ?
04:06 Est-ce que tu as un patron dans le jeu non plus, d'ailleurs ?
04:07 - Non, il n'y en a pas spécialement, ce qui peut expliquer...
04:09 D'ailleurs, on y reviendra après,
04:10 le manque de personnalité dans cette équipe est assez flagrant.
04:13 Alors qu'à l'Euro, tu avais Chiellini et Bonucci, par exemple,
04:16 qui étaient capables, Bonucci un peu moins que Chiellini.
04:19 Donc l'Euro 2020, gagné en 2021.
04:22 Là, tu avais des patrons sur le terrain.
04:25 Un seul patron, je pense que ça ne suffira pas.
04:27 Mais patrons, il faut voir ce qu'on entend par ce mot-là,
04:30 mais des leaders émotionnels, en fait, surtout.
04:33 Des leaders aussi qui comprennent les situations d'un match.
04:36 C'est surtout ça, en fait, qu'il faut avoir.
04:37 Et par exemple, qu'on n'a pas en Italie ou dans d'autres sélections,
04:40 peut-être en Allemagne, c'est ce que veut dire...
04:41 Qui retrouvent les mots sur le terrain dans des moments critiques,
04:43 qui s'allent réunir.
04:44 Oui, puis comprendre les qualités aussi de ta sélection.
04:48 En fait, on y reviendra après,
04:51 mais si ta sélection n'est pas capable de gérer un match,
04:54 tu ne fais pas en sorte de gérer un match en pensant que tu es hyper fort.
04:56 Ça, c'est des joueurs comme Chiellini et Bonucci
04:58 qui pouvaient te pousser à jouer, à continuer à jouer
05:01 et à ne pas te reposer sur un 1-0 quand tu n'es pas capable de le gérer.
05:05 Fred ?
05:06 Moi, de toutes les discussions que j'ai pu avoir avec des entraîneurs,
05:09 il faut une couronne de transmission.
05:10 Il faut qu'il y ait quelqu'un qui soit le représentant de l'entraîneur sur la pelouse,
05:15 parce que l'entraîneur, il ne joue pas.
05:17 Et ça, en Espagne, on ne l'a pas en ce moment.
05:19 La raison pour laquelle on se dit qu'un retour de Ramos n'est pas à exclure.
05:25 Parce que Ramos, comme il revient en Espagne,
05:27 si jamais ça se passe très bien, il est revenu en Espagne,
05:28 ça se passe très bien avec Sevilla.
05:30 Eh bien, Luis de la Fuente, peut-être qu'il fera revenir Ramos,
05:33 parce que quand tu...
05:34 On en parlera tout à l'heure, mais quand on regarde le 11 de l'Espagne...
05:36 Ce ne sont pas les deux Français naturalisés qui vont s'imposer, par exemple ?
05:38 Voilà, enfin, je veux dire, même s'il parle bien espagnol, tu vois ce que je veux dire.
05:41 Et c'est les deux titulaires.
05:42 T'as un joueur qui est au-dessus du lot, qui s'appelle Rodri,
05:45 mais qui n'est pas non plus extraordinaire au niveau football.
05:47 Mais c'est pas un mec qui va gueuler dans le vestiaire aussi.
05:49 Quand Polo parle de la voix fluette, en fait,
05:52 ça peut paraître très machiste de le dire,
05:54 mais je suis désolé, ça fait partie du truc.
05:55 – Oui, c'est un manque d'assurance, de corré d'autorité...
05:58 – C'est-à-dire qu'il faut un type qui...
06:00 – Ouais, charismatique, qui en impose.
06:02 – Qui en impose et qui puisse gueuler dans le vestiaire.
06:04 Et quand arrive un nouveau qui déconne, ça, Ramos, le faisait.
06:08 On reprochait par exemple à Icare Casillas de ne pas être un vrai capitaine
06:12 parce qu'il ne savait pas gueuler sur les mecs dans le vestiaire, et être respecté.
06:15 Voilà, donc moi je pense qu'il faut qu'il y ait un référent ou deux sur le terrain.
06:20 – C'est un vrai sujet de société, peut-être.
06:23 – Où sont passés les patrons, mon cher Polo ? C'est vrai, ça ?
06:26 – Non mais je veux dire, quand tu penses à la...
06:27 – À l'heure de la hiérarchie horizontale, c'est vrai.
06:29 – Quand tu penses à la plus belle équipe de France de tous les temps,
06:32 l'équipe de Michel Platini,
06:33 il y avait Michel Platini sur le plus quoi.
06:35 Michel Platini, messieurs, avec la personnalité qu'il avait.
06:38 – Tout à fait, alors en équipe de France, il n'y a pas forcément des patrons,
06:40 mais il y a des relais quand même.
06:40 Griezmann aujourd'hui, naturellement, l'Italie, non mais c'est pas un patron non plus.
06:45 Tabapé, mais les grandes sélections n'ont pas de patrons aujourd'hui,
06:47 c'est un constat intéressant.
06:48 – Si je trouve ça passionnant, parce qu'on oppose systématiquement
06:51 les anciens et les modernes, parce qu'on pourrait très bien dire
06:54 "oui mais l'Allemagne quand même, avec Yorick Leuve,
06:56 est redevenue championne du monde en 2014".
06:58 Sauf qu'on oublie qu'à l'époque, il y avait les anciens,
07:01 il y avait les anciens du Bayern, il y avait Schoensteiger,
07:03 il y avait Philippe Lame, Philippe Lame qui a fait la courroie
07:06 entre les deux générations, qui lui est plutôt pro-Yohann Rimeleuve
07:09 dans son discours, c'est pour ça que le titre de sa biographie,
07:12 lui il crache entre guillemets sur l'ancienne génération,
07:15 il disait "on ne veut plus de ces mecs-là comme Matthäus et von Berghe
07:17 et compagnie qui passaient leur temps à râler avec les médias, bla bla bla".
07:20 Il faut comprendre que dans le monde qu'on est, il est beaucoup plus subtil,
07:23 on ne peut pas dire ce qu'on veut, il y a beaucoup d'argent en jeu,
07:25 bla bla bla bla, et à la fin on en arrive à un monde complètement aseptisé,
07:28 avec beaucoup de personnes critiques, moi je sais, j'ai entendu Nicolas
07:33 sur Twitch RMC en dire que "tu sais, c'était peut-être mieux dans les années 80",
07:36 bah moi, comme je suis un peu plus âgé, j'ai l'impression que c'était encore mieux avant,
07:40 tu vois, c'est sur ces questions-là.
07:42 - Pour revenir à la liberté d'expression des années 80,
07:44 mon polo, ce serait déjà pas mal.
07:46 - C'est terminé, ça n'en reviendra plus les gars, oubliez ce temps-là aujourd'hui
07:48 où chaque déclaration est décryptée, analysée, crée des polémiques,
07:51 même si elle ne l'est pas, bref, c'est un autre football.
07:54 - Bon, c'est un vrai sujet qu'on pourrait développer dans des heures,
07:57 justement, sur la perte des grosses personnalités.
07:59 - Je finis, j'ai 10 secondes, 10 secondes.
08:00 Je pense que l'analyse de ce qui se passe en 2023 du football allemand
08:03 est autrement plus complexe que celle qui s'est passée,
08:06 comme on l'a évoqué, en 1984 et en 2004.
08:09 Parce que, je cite juste Horst Hrubesch, ancien grand joueur
08:13 et grand attaquant évidemment, de la sélection allemande,
08:15 qui avait gagné en tant que sélectionneur l'Euro 2009
08:19 avec la grande génération qui deviendra champion du monde en 2014,
08:22 et il disait que le football allemand est peut-être devenu beaucoup trop scientifique
08:26 et qu'à force de vouloir se réformer, devenir les meilleurs dans tous les domaines, etc.,
08:30 les joueurs ont du mal à comprendre les phases de jeu,
08:32 qu'est-ce qu'il faut faire, pourquoi, comment.
08:34 Voilà, c'est une piste de recherche, je ne suis pas persuadé que ce soit la vérité,
08:37 en tout cas, c'est une forme de compréhension à suivre.
08:40 [SILENCE]

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