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00:00 Alors, encore une fois des peines sardines, pareil à peu près de la même époque, sauf que là, vous pouvez vous en douter, elles ne sont pas faites pour aller à l'usine.
00:09 Elles sont bien trop belles comme ça.
00:11 Donc là c'est des costumes, enfin des habits que l'on va porter soit pour aller au marché, soit pour de grandes occasions.
00:18 Pas forcément pour des pardons, parce que pour des pardons on va y mettre encore un petit peu plus.
00:22 Au niveau du costume, pas grand chose à changer, sauf qu'on va faire tomber l'établier pour cette mode là.
00:29 Voilà, et on va rajouter ce que l'on appelle du coup un jabot, c'est ce petit drap blanc, c'est de la dentelle,
00:35 ce que certains pourraient appeler un peu de foufou.
00:39 Mais non, c'est de la belle dentelle que l'on va prener comme ça en devanture.
00:44 C'est vraiment ce que l'on peut trouver de plus beau sur le marché en fait, que l'on va pouvoir s'acheter,
00:50 et que l'on va après mettre sur nous pour montrer que, voilà, on en a un peu dans la sacoche.
00:56 En plus de ce jabot, on va venir orner d'une jolie broche, pareil, qu'on trouve sur le marché,
01:03 et que l'on peut s'offrir, si l'on peut s'offrir ça, ou que notre mari peut nous offrir ça, ça fait toujours chic.
01:09 Ensuite, du coup pour le costume, vous voyez, on est vraiment sur une mode qui est plutôt parisienne,
01:14 on va dire de la ville. En effet, il faut savoir qu'à partir du XXème siècle,
01:19 toutes les modes qui vont être plutôt de la ville, comme les peines sardines,
01:24 puisque là, on est vraiment dans la ville de Concarneau, vont du coup s'orienter vers la mode de Paris,
01:30 puisque cette mode là va arriver très rapidement grâce aux trains, là grâce aux trains,
01:35 grâce aux bateaux aussi, bateaux de transport, on va trouver vite des revues de mode qui vont nous donner en fait
01:41 l'occasion de pouvoir se tailler des costumes à la mode de la ville, ça fait beaucoup plus chic que la mode des vaches,
01:47 de l'autre côté du passage. Voilà, donc si vous voulez bien vous retourner un tout petit peu,
01:52 vous voyez, elle part aussi au niveau de la coiffe, ce qu'on appelle la peine sardine,
01:56 vous voyez, toujours avec les petites ailerettes et le ruban à la haie du chignon,
02:00 comme pour nos jeunes filles, nos jeunes usinières. Et là, vu que c'est des costumes de grande journée quand même,
02:07 et bien la coiffe, on ne va pas prendre la petite coiffe de tulle que l'on met à l'usine,
02:10 ça va être une coiffe avec beaucoup plus de, comment dire, de broderie.
02:15 Donc là, on va les broder, aller jusqu'à faire des araignées, vous voyez, c'est de la broderie
02:19 où on va aller ajourer à l'intérieur l'ensemble qui va t'en y donner.
02:24 Donc là, c'est que des coiffes en tulle, or c'est ci, vous allez pouvoir remarquer,
02:29 qui est, donc vous allez voir, vous allez me dire, non, c'est un tulle carré, c'est pas un tulle carré,
02:34 si, c'est un tulle carré, donc là, on aura un tulle carré, et sinon, ça va être du filet.
02:38 En effet, il faut savoir qu'à l'époque, excusez-moi, les jeunes femmes vont faire ce qu'on appelle du filet,
02:45 alors c'est pas du tout la même méthode de nouage que des filets de pêche, c'est une autre méthode,
02:50 mais ça va nous faire du coup un tulle carré pareil, et donc les jeunes filles vont s'y occuper à ça,
02:57 parce qu'on n'a pas de télé à l'époque, ainsi que les jeunes marins ou les jeunes mousses,
03:01 dans les abris aux marins, quand, partant de tempête, on peut pas partir à la marée,
03:06 donc pareil, on fait du filet, on fait du filet, on s'occupe.
03:09 Voilà. Écoutez, merci les filles.
03:12 [Applaudissements]
03:21 Alors, on va rester sur les modes féminines, apparemment on regarde le meilleur pour la fin.
03:26 [Applaudissements]
03:40 Alors ici, on a des modes vestimentaires légèrement plus récentes, on est pareil, au XXe siècle,
03:45 plutôt 1920, donc quand je vous dis 1920, vous pouvez prendre une fourchette à peu près de 10 ans,
03:50 c'est-à-dire 5 ans avant, 5 ans après, voire même 6, c'est pas vraiment défini,
03:54 c'est plutôt les, voilà, c'est des époques qu'on va définir comme ça pour nous, pour nous simplifier un peu le discours,
04:00 mais il faut savoir que ce sont des grandes fourchettes, parce que quand on fait nos recherches,
04:04 on a des photos de, voilà, de 1917, je crois, jusqu'à 1925 avec des modes à peu près similaires.
04:11 Bon, là, on n'est pas du tout sur la peine sardine, hein, vous remarquez qu'on n'a pas du tout la même coupe,
04:15 pas du tout les mêmes agréments au niveau du costume.
04:19 En effet, on est sur des costumes dits paysans, paysans parce que là, en fait, c'est les costumes d'éther,
04:25 qui vont de Laurent Rieg, Bösek Konk jusqu'à Tréguen, et là-bas, en effet, il y a plus de paysans que de pêcheurs.
04:32 La particularité, c'est que là, du coup, on a vraiment un costume qui est taillé à la mode, bah, à veine,
04:39 la mode "Gischwein", comme disent certains, donc qui va être, du coup, composé d'un corselet, d'une camisole, d'une jupe, d'un tablier.
04:50 Donc ça, c'est pour la partie, partie vestimentaire au niveau de rang.
04:56 Et ce qui nous intéresse le plus, et qui est, je pense, les pièces les plus uniques et jolies qu'on puisse trouver en Bretagne,
05:03 ça va être ce qu'on va parler de parure pour nous, que ce soit le col, la col ici, ou la coiffe.
05:12 Et on va y aller petit à petit.
05:14 Alors déjà, au niveau du bas, donc on avait, du coup, des jupes en drap ou en joli textile plutôt noir, hein,
05:21 faut savoir que le noir, on va pouvoir le fixer sur les tissus à partir du XXe siècle.
05:27 Au début du XXe siècle aussi, ça c'est les grandes nouveautés, et dans le pic Concarneau, on va trouver ça tellement chic,
05:32 et c'est vrai que c'est chic, et vu qu'on a les moyens, et ben on va se parler de noir, donc c'est pas du tout un effet de deuil,
05:39 donc ça, ça n'a aucun rapport, ça ne nous regarde pas du tout, non, non, c'est parce que c'est vraiment chic de partir du noir.
05:44 Et là, sur ce noir, on va y rajouter quelques touches de couleur, donc là ça va des broderies à la chenille,
05:50 assez particulier du coup de ces années, de ces années XX.
05:53 Ensuite, donc on va parler ça d'un tablier, que là on va trouver de plus belles factures, tout à fait,
06:01 toujours comme pour nos autres costumes, quand on va sur le marché, on va aller chercher les plus beaux,
06:07 les plus beaux tissus que l'on va trouver dessus, et bien sûr, ce qu'on peut s'offrir, avec les dentelles, pareil,
06:14 dès qu'on peut s'offrir sur le marché, on s'en offre.
06:17 Vous allez pouvoir vous retourner un tout petit peu, enfin un tout petit peu, complètement, voilà.
06:23 Là vous pouvez voir que du coup on va rajouter encore des bandes de velours, pareil, le velours qui est gage de richesse,
06:30 qui vont être ornées, là aussi, de broderies en velours, de broderies en chenille, excusez-moi,
06:38 voire même en fil ici, ou en quelques petites paillettes et quelques sequins.
06:42 D'ici, on va pouvoir admirer du coup l'école et la coiffe, l'école, donc qui est vraiment la chose la plus particulière
06:50 que l'on va trouver dans le terroir cornoyais, voire même de Bretagne, puisque chez nous, du coup,
06:56 nous ne sommes que les seuls, dans le pays d'Avène, à porter ce genre de vêtements.
07:02 Donc le col, c'est cette partie-là.
07:04 C'est un drap blanc qui va être orné de dentelles à l'avant pour pouvoir faire le plus joli,
07:08 et qui va être du coup à mi-donnée, repassée, grâce, avec, à l'aide plutôt de pailles, qui vont onduler le col,
07:16 d'accord, en mettant une paille au-dessus, une paille en-dessous, une paille au-dessus, une paille en-dessous,
07:20 ce qui est du coup un travail fastidieux, vous pouvez l'imaginer.
07:24 Il faut savoir que sur un col comme ça, selon les légendes, selon ce que se dit,
07:29 il y aurait, à ce qu'il paraît, autant de jours que de pailles, ou de pailles que de jours, dans l'année.
07:36 Moi, je n'ai pas été compté, du coup, je ne pourrais pas vous dire, mais bon, il y a vraiment un nombre de pailles exubérant.
07:43 En plus d'à mi-donnée notre col, ici, les filles vont s'à mi-donner, du coup, leur coiffe,
07:48 les coiffes qui vont être composées, du coup, de différentes ailes,
07:51 en fonction de la région où on va se trouver dans la veine, on va soit avoir deux, quatre ailes,
07:56 et on va aller les rabattre sur notre coiffe, de certaines façons, pour pouvoir se reconnaître les unes des autres.
08:03 En effet, ici, on a un montage qui est plutôt de Beset-Conc-Lenriec,
08:08 si ici, les montagnères viennent à remonter, on va arriver plutôt sur la région Fénantèse,
08:13 si on n'a plus que deux ailes, on va plutôt arriver sur la région de Pont-la-Veine-Riec, etc.
08:18 Voilà, et puis du coup, ça va implanter deux jolis rubans, encore une fois,
08:23 que l'on va trouver sur le marché de beau jour, et qui va nous permettre de pouvoir se mettre encore en valeur.
08:28 Vous pouvez voir tourner encore les filles.
08:30 Vous pouvez imaginer que ces costumes-là n'étaient pas portés naturellement au champ,
08:35 c'était porté pour de grandes occasions, là, cette fois-ci, donc là, ça va être des dimanches de pardon,
08:39 voire même des jours de mariage, pour des demoiselles, des demoiselles d'honneur, voire même des mariés.
08:46 Et ils vont incrémenter leurs costumes par de petits bijoux, que ce soit broches, sautoirs, montres,
08:52 mais ça, c'est à la mode de chacune, et ça se retrouve quasiment partout durant ces époques.
08:59 Voilà, ben écoutez, je crois que j'ai fait le tout. Je vous laisse, du coup, vous rentrer.
09:03 (Applaudissements)