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00:00 Avec l'invité du 6/9 France Bleu Isère, on garde justement cette tête au Maroc ce matin Théo H.
00:05 Plus de 48 heures après ce terrible séisme, bilan encore provisoire plus de 2000 morts
00:10 et une vague de solidarité en France et en Isère notamment.
00:13 Venez témoigner d'ailleurs, 04 76 46 45 45, si vous avez de la famille là-bas,
00:18 si vous comptez vous mobiliser, faire un don, vous avez la parole, racontez-nous,
00:22 vos histoires nous intéressent, 04 76 46 45, deux fois dès maintenant.
00:26 Et on est ce matin avec la présidente de l'association des Marocains de l'Isère.
00:30 Bonjour Hayet El Moundiarzouhir.
00:32 Bonjour, bonjour à tout le monde.
00:34 Merci d'être avec nous ce matin.
00:36 D'abord, quelles nouvelles vous avez de là-bas, de vos proches qui sont notamment à Marrakech ?
00:41 Quelles nouvelles vous avez sur place ?
00:42 Alors les nouvelles que nous avons sont rassurantes, c'est-à-dire qu'ils vont bien.
00:49 Par contre ils sont très traumatisés parce que comme vous l'avez dit dans les titres,
00:54 c'est un tremblement de terre qui a été assez fort.
00:57 Donc beaucoup de... c'est dur, voilà.
01:03 Beaucoup de tristesse, beaucoup de peur, beaucoup de... voilà, ils sont perdus.
01:09 La nuit du séisme, ça s'est passé comment pour vos proches là-bas ?
01:13 Ils ont dû se mettre à l'abri, se mettre sur la place principale, Jamaa et Fnaa ?
01:16 Oui c'est bien ça. Donc ma cousine, et ses amis, ses voisins, ses voisines,
01:21 qui se sont réveillés...
01:25 Réveillés par le tremblement de terre ?
01:27 Réveillés par le tremblement de terre, ils y croyaient pas, tout bougeait,
01:30 donc ils ont eu vraiment très très très peur.
01:32 La première des choses qu'ils se sont fait, c'est qu'ils se sont réfugiés chez eux.
01:36 Et puis finalement ils ont eu un mot d'ordre de sortir dehors, sur la place.
01:40 Donc tout le monde était dehors, ils sont restés dehors, ils ont dormi dehors,
01:44 voilà, à main le sol, voilà, ils étaient très très paniqués.
01:48 Trois jours après, parmi vos adhérents à l'association des Marocains de l'ISER,
01:53 quelle est la situation ? Certains sont inquiets pour leurs proches, on imagine aussi ?
01:57 Oui, certains sont très inquiets pour leurs proches.
02:00 Bon, on a réussi à avoir des nouvelles quand même, donc heureusement,
02:04 on a beaucoup d'appels également des proches qui nous disent
02:08 "Bon voilà, vous inquiétez pas, tout va bien, on a des messages,
02:11 heureusement on a les réseaux sociaux, donc on arrive à communiquer, heureusement."
02:14 Beaucoup de messages de solidarité aussi d'ISEROI, Soazic Pelé.
02:18 Oui, effectivement, sur la page Facebook de France Bleu ISER,
02:21 on en parle avec vous ce matin, et on a des messages de Marie par exemple,
02:26 d'Ebain, de Christophe Aubouchage, de Rose Arrive, de Sylvie Avoiron, de Guy Assalez,
02:32 qui expriment leur solidarité avec le peuple marocain,
02:36 et qui disent qu'ils sont de tout cœur effectivement avec le Maroc ce matin.
02:39 Et la solidarité, vous pouvez aussi l'exprimer sur notre antenne,
02:42 si vous avez envie de passer un mot ce matin, vous avez la parole, 0476 46 45 2 fois.
02:47 - Ayette El Moundiarzouhir, quels sont aujourd'hui les besoins sur place des Marocains ?
02:52 - Donc, avant toute chose, on a d'abord un collectif qui s'est monté
02:56 avec les trois associations sur la ville d'Échirol,
02:58 donc on a Humal Help, l'association franco-marocaine,
03:01 et la mienne, l'association des Marocains de l'ISER 38,
03:03 donc on s'est monté en collectif, donc on a demandé à la mairie d'Échirol,
03:08 au maire, à Madame Demors et l'adjointe Madame Rocha,
03:12 de pouvoir bénéficier d'une urne qu'on posera ce matin à la mairie d'Échirol à 10h,
03:17 et ensuite on va avoir une salle où on pourra donner tout ce qui est dons médicaux,
03:22 tout ce qui est tentes, médicaments, chaises roulantes, etc.
03:28 - Pas de vêtements en revanche ?
03:30 - Non, on préfère pas avoir de vêtements pour le moment,
03:32 parce que c'est assez délicat, il faut les trier, et vraiment on n'a pas le temps.
03:36 La priorité c'est vraiment les dons financiers,
03:38 pour qu'on puisse envoyer là-bas aux personnes qui sont sur place,
03:41 pour qu'on puisse faire manger les personnes, surtout.
03:44 - Qu'est-ce que vous attendez des institutions ici en ISER, de la ville de Grenoble ?
03:48 Éric Piolle, par exemple, assure sur Twitter que, je cite,
03:50 "Grenoble sera au rendez-vous de la solidarité internationale".
03:53 Qu'est-ce que vous en attendez ?
03:55 - J'aimerais bien qu'ils nous fassent un don.
03:57 On a un compte qui a été ouvert par le gouvernement marocain,
04:00 donc je vous transmettrai le RIB, pour qu'on puisse faire des dons via ce compte très sécurisé.
04:06 - On mettra vos coordonnées sur le site de France Bleu ISER.
04:09 J'aimerais vous faire écouter le sentiment d'Ali Saab,
04:13 il dirige la mosquée de Belfort, mais il reflète bien le sentiment de plusieurs associations en France.
04:18 Écoutez.
04:19 - On est présent, on sera présent, et on aidera avec tous les moyens qu'on a,
04:23 nos frères et soeurs marocains touchés par ce séisme.
04:26 Sauf qu'on attend les instructions des autorités marocaines,
04:29 parce que rien n'est clair, donc on est dans la confusion.
04:32 Donc on attend pour avoir des informations claires, nettes et précises.
04:36 - Pour le moment, la France n'a reçu aucune demande d'aide officiellement.
04:40 Ça veut dire quoi ? Que vous ne pouvez pas tout de suite envoyer des dons ?
04:43 Envoyer ce que vous recevez ?
04:45 - Pour le moment, non. On ne peut pas envoyer tout ce qui est camions remplis de dons.
04:51 Il faut avoir les autorisations.
04:53 On ne peut pas arriver comme ça dans le pays sans sécurité.
04:56 Il faut d'abord qu'ils nous sécurisent. On ne peut pas aller comme ça.
04:59 Donc c'est vraiment les dons financiers.
05:02 Pour le moment, c'est ce qu'il faut privilégier.
05:04 Ensuite, par la suite, on pourra éventuellement aller sur place et aider sur l'infrastructure.
05:09 - Est-ce que vous regrettez que le Maroc n'ait pas demandé officiellement l'aide de la France,
05:13 de pouvoir faire ça ? Est-ce que ça vous manque, vous ?
05:16 - Ça nous manque, mais on ne peut pas aller au-delà de la décision de Sa Majesté.
05:21 Ce n'est pas possible.
05:23 Il faut vraiment rester vigilant, parce que c'est vraiment une stratégie.
05:28 On ne peut pas débarquer comme ça.
05:33 - Et dans ce coin au sud-est de Marrakech, on est dans des routes de montagne.
05:38 C'est le Haut Atlas. Donc c'est compliqué aussi d'arriver sur place. La logistique est complexe.
05:43 - La logistique est complexe, parce qu'il faut déblayer les grosses pierres.
05:47 Hier, il y a encore eu un éboulement.
05:50 Donc il faut vraiment sécuriser.
05:53 On ne peut pas venir comme ça, s'installer.
05:56 Il y a beaucoup de choses à mettre en place.
05:59 Pour le moment, on privilégie les dons financés pour envoyer aux gens qui sont vraiment sur place,
06:02 pour qu'ils puissent faire le nécessaire.
06:04 - Vous faites totalement confiance aux autorités du Maroc, malgré la demande d'aide de la France ?
06:11 - Oui, je fais confiance aux autorités.
06:14 On va sûrement faire appel à la France prochainement, et aux autres pays,
06:18 mais sur l'infrastructure, pas tout de suite.
06:21 Donc ça va aller dans le temps.
06:23 - Qu'est-ce que vous attendez aussi du roi ?
06:25 Mohamed VI n'a pas pris encore la parole, il ne s'est pas exprimé lui-même.
06:29 Est-ce que ça va ? Qu'est-ce que vous attendez de lui ?
06:32 - Alors le roi du Maroc va se rendre aujourd'hui à Marrakech.
06:35 Donc il va être auprès de son peuple.
06:37 Il va pouvoir rencontrer les personnes qui ont été sinistrées,
06:40 et apporter son confort, son soutien moral.
06:45 - Qu'est-ce que ça représente cette parole et cette présence du roi dans cette période-là ?
06:52 - En tant que Marocaine, franco-marocaine, c'est un soutien qui est très important.
06:58 Pour nous, le roi du Maroc, c'est notre papa.
07:01 Donc pour nous, c'est important qu'il soit là, c'est important qu'il soit présent.
07:05 Et on va tout faire pour l'aider.
07:09 - Ça permettra la reconstruction aussi ?
07:12 - Oui, ça permettra la reconstruction, parce que l'urgence, c'est vraiment la reconstruction.
07:16 L'hiver arrive bientôt, donc il faut penser aux personnes, il faut les reloger tout de suite, il ne faut pas attendre.
07:22 Donc la première nécessité, c'est vraiment aider les gens au niveau nourriture.
07:28 Mais en second plan, c'est vraiment l'infrastructure, construire des maisons, loger les personnes.
07:33 Donc ça, c'est vraiment une priorité importante.
07:37 - Là, dans les jours qui viennent ?
07:38 - Oui, dans les jours qui viennent, et sûrement, le gouvernement marocain fera appel aux pays européens, ça c'est sûr.
07:46 - Les personnes sur place, vous avez des liens, j'imagine, avec des associations là-bas aussi ?
07:51 - Oui, donc on a beaucoup de...
07:53 - Comment ça se passe ?
07:54 - On a des personnes qui sont présentes.
07:56 Donc hier, on avait une réunion, donc on a des personnes qui nous demandent...
08:01 On fait le point avec eux, on leur demande ce qu'ils ont besoin, donc on leur donne...
08:05 Ils nous disent "Voilà, il nous faut des tentes, il nous faut ça, il nous faut ça..."
08:08 Donc on leur donne ce qu'on a pu récolter en premier temps, là.
08:11 Donc on leur a donné, ils ont été faire des courses, ils ont nourri les gens, etc.
08:15 - Et puis la priorité, c'est aussi, on l'entendait dans le journal, les recherches encore dans les décombres.
08:20 Vous espérez encore, 48 heures après, qu'on retrouve des survivants et des disparus ?
08:25 - Oui, on espère encore.
08:26 On a eu hier, dans tout ce malheur de ce drame, on a pu sauver un petit bébé.
08:31 Donc ça donne de l'espoir.
08:33 - J'imagine que vous suivez les actualités très régulièrement là-bas, dans les médias marocains aussi ?
08:38 - Oui, dans les médias marocains, dans les médias français.
08:41 On est 24 heures sur 24.
08:43 Si je pouvais y aller, j'y serais déjà allée, ça c'est sûr.
08:47 - On l'entend pour l'instant, les dons d'abord financiers et une urne déposée à la mairie des Chirol, c'est ça ?
08:54 - C'est bien ça, oui.
08:55 Il y aura une urne qui sera déposée à la mairie des Chirol à 10h ce matin, pour tout le monde,
08:59 pour toutes les personnes qui désirent aider le peuple marocain sinistré.
09:04 Et une salle qui sera mise à disposition pour toutes les personnes qui désirent nous ramener
09:09 tout ce qui est médicaments, pansements, fauteuils, tentes, couvertures,
09:13 également des couvertures parce qu'il faut préparer l'hiver.
09:16 Donc voilà.
09:17 Je tenais à remercier tous les bénévoles également qui sont avec nous.
09:21 - Et on l'entendait, Soazil, beaucoup de solidarité aussi sur les réseaux sociaux, effectivement, de l'ISER.
09:26 Merci beaucoup, Ayet El Moundir Zouir, d'avoir été notre invitée ce matin.
09:30 Je rappelle que vous êtes la présidente de l'association des Marocains de l'ISER.
09:34 Merci d'avoir été avec nous et bon courage dans cette épreuve.
09:38 Belle journée à vous, merci.
09:39 - Merci à vous, merci pour votre invitation.
09:41 Merci infiniment.
09:42 - Et comme toutes les radios du groupe Radio France, France Bleu s'associe à la Fondation de France
09:46 pour donner, on vous appelle au don.
09:48 La fondation, présente depuis de nombreuses années dans cette zone, a mobilisé des samedis 250 000 euros.
09:53 Ils ont besoin de sous, vous l'avez entendu avec notre invitée ce matin.
09:56 Il est possible de faire un don sur www.fondationdefrance.org.
10:00 Cet entretien est à retrouver sur francebleu.fr.