Passez la soirée avec les meilleurs sons hip-hop, rap et RnB du moment.
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MusiqueTranscription
00:00 *Musique*
00:10 Pierre, c'est le premier vrai épisode de la saison 2.
00:13 Ici on en a juste fait un avant pour un peu faire le bilan de la première saison.
00:17 Et justement pour les gens qui nous rejoignent, qui n'ont rien vu d'avant,
00:20 Face Caché c'est un podcast qui présente des acteurs et des thématiques de l'ombre de l'industrie.
00:24 Aujourd'hui des acteurs importants, on en a autour de la table.
00:27 Le dieu Lamy et le Riz avec Simeon et BBL.
00:30 Les gars je suis très content que vous soyez là, j'espère que vous aussi vous êtes content d'être ici.
00:33 Apparemment, apparemment.
00:34 Très content, merci pour l'invitation.
00:36 En fait depuis la première saison on voulait vous inviter,
00:39 mais on avait déjà pas mal d'épisodes avec des beatmakers etc.
00:42 Donc on s'est dit qu'on allait peut-être attendre la saison 2 pour revenir vers vous.
00:46 Donc on va commencer, on va parler des projets de beatmakers.
00:49 Et avant de vous demander votre avis de spécialiste,
00:51 j'ai quand même envie de demander à mon dieu, donc Pierre qui est juste en face de moi,
00:55 qu'est-ce que toi tu penses des projets de beatmakers en règle générale,
00:58 surtout ces dernières années ça se développe de plus en plus ?
01:01 Moi je trouve ça de plus en plus cool, il a fallu que je me mette un peu dans le délire
01:04 et que je capte que ça retournait plus, c'est plus souvent un peu comme des mixtapes en fait.
01:09 Tu prends un peu ce que tu as envie, t'as pas spécialement de narration ou quoi,
01:14 mais juste c'est un éventail de couleurs et de sonorités.
01:18 Et une fois que j'ai capté ça franchement, j'aime de plus en plus, c'est cool.
01:22 Je trouve que ça rajoute des fraîcheurs dans les sorties du vendredi qui commencent à être grave codées.
01:27 Donc voilà, hâte maintenant d'en savoir un peu plus sur les dessous de ces sorties.
01:31 Moi je suis très content parce que ça met en fait la lumière sur justement les beatmakers,
01:35 le grand public qui commence un peu à connaître des noms de producteurs et tout.
01:38 Et il ne faut pas oublier que un son c'est souvent 50% l'artiste, l'interprète,
01:42 et 50% les gens qu'il y a derrière.
01:44 Et donc justement pour ceux qui ne le savent pas, vous avez sorti un projet de beatmaker,
01:49 il y a un peu plus de deux ans maintenant, c'était je crois en juillet 2021 si je me souviens bien.
01:53 Est-ce que parmi toutes vos attentions, il y avait justement ce truc de se mettre en avant,
01:57 de faire une sorte de carte de visite ou pas du tout ?
01:59 C'était quoi ? Comment vous en êtes arrivé à vous dire "ok on va sortir un projet de beatmaker" ?
02:03 Comment on en est arrivé là ? Je vais donner ma réponse et puis tu peux compléter tout ça.
02:08 Moi je pense qu'il y avait cette envie de se mettre en avant,
02:11 mais c'était surtout une envie de mettre la musique en avant.
02:14 Parce que nous on voyait tous les deux, donc on est tous les deux compositeurs et ingénieurs son.
02:18 Donc Simon et moi on voit tous les deux des artistes assez régulièrement,
02:22 on bosse pas mal de musique et à plusieurs reprises on se disait "purée mais il y a tellement de musique qualitative
02:29 dans nos ordi, il sortira peut-être jamais, il faut faire quelque chose quoi,
02:34 il faut faire quelque chose et donc il faut sauver le monde" et du coup on a commencé à en discuter et tout ça.
02:39 Et donc ça c'était une des premières intentions, faire vivre de la musique
02:43 qui aurait peut-être pas vécu via les artistes.
02:46 La deuxième intention c'est aussi qu'on venait de créer officiellement le duo La Mielerie
02:52 et c'était une façon de mettre la marque en avant.
02:56 Et donc ça veut dire que tous les sons qui sont dans le projet, ils étaient pareils qu'avant quand même ?
03:00 Non, l'intention de base c'était de se dire ça peut être cool si on a une chanson qu'on kiffe,
03:06 d'avoir le contrôle de pouvoir la sortir par nous-même aussi et pas forcément toujours dépendre des artistes,
03:13 de ce qu'ils kiffent, ce qu'ils kiffent pas, de leur promo et tout ça.
03:15 Est-ce qu'il y a eu de la frustration déjà auparavant ?
03:17 De vous dire "j'ai placé pour un artiste" et au final le son sort jamais ?
03:21 C'est un truc qui revient souvent chez les beatmakers ça.
03:23 Je pense qu'il y a 80% des sons concrètement qui ne sortiront pas et c'est normal,
03:27 j'imagine que ça fait partie du processus créatif.
03:30 Mais en tout cas, nous aussi on est sujet à ce schéma tout le temps.
03:35 C'est clair et donc ça permettait de... Après il faut que les artistes aiment les sons aussi.
03:41 Même nous pour l'album, on avait 23 titres créés pour en avoir sorti 14.
03:46 Donc c'est qu'en vrai, c'est...
03:48 Il y a des croquis, des idées, des sons qui ne se terminent pas et tout ça.
03:53 Et du coup ça n'a pas été compliqué de faire accepter aux artistes que ce n'était pas eux qui allaient avoir le dernier mot pour ces morceaux qu'ils allaient faire ?
04:00 Non, en général ils étaient... En fait déjà de base, ils venaient à la session sous notre invitation,
04:05 donc ils étaient contents si ça sort mais ce n'était pas une condition en soi.
04:09 Ok, c'était quoi les autres intentions de ce projet ?
04:12 Parce que moi j'ai l'impression en regardant la traite liste qu'il y avait aussi ce truc de ramener des gens qui ne sont pas forcément les mêmes musicalement
04:18 et de les mettre sur un même morceau. Comment est-ce que vous pouvez expliquer ça ?
04:21 Concrètement, on voulait faire des feats qui n'étaient pas non plus récurrents ou qui n'étaient jamais arrivés ou qui n'étaient pas prévisibles.
04:28 Il y avait ça et aussi une autre intention qui était importante, c'est qu'on voulait un maximum mettre des artistes plus en place avec des artistes débutants.
04:37 Ça c'était vraiment important pour nous parce que puisqu'on connaissait les deux, on pouvait être ce pont entre certains artistes qui ne se seraient peut-être pas connectés autrement.
04:47 Donc ça c'était vraiment une intention primordiale de Pomar Lacra.
04:52 Ok, et je sais que ce sont beaucoup des artistes avec qui vous aviez déjà collaboré auparavant qui sont sur le projet.
04:57 Est-ce que ça en a dérangé certains le fait que vous arriviez et que vous disiez "Ok, là aujourd'hui c'est vous qui allez devoir vous plier à nos attentes, à ce que nous on a envie de faire" ?
05:06 Parce que d'habitude c'est plutôt la verse, c'est plutôt vous qui vous pliez aux attentes des artistes.
05:10 D'habitude c'est plutôt l'inverse mais en vrai les gens jouaient le jeu, ils nous soutiennent.
05:16 Donc si on voulait faire un son plus drill, ils étaient chauds mais on suit aussi la vibe de la pièce.
05:21 C'est pas parce que c'est notre projet qu'on va faire quelque chose qui ne va pas avec les artistes.
05:25 On invite des artistes où on sait qu'ils seraient sujets à faire ce genre de son.
05:29 Je suppose que c'était intéressant aussi pour vous de pouvoir les sortir de leur zone de confort et de les voir tester d'autres choses.
05:37 Moi je trouve qu'on ne l'a pas énormément fait, en tout cas sortir les artistes vraiment de leur zone.
05:43 Déjà parce que nous on fait en général de la trap ou du R'n'B et tout ça, on n'a pas été dans des styles que nous on ne faisait pas.
05:51 Et puis en faisant les instrus, on s'est plus dit "Ah ça, ça pourrait aller avec lui".
05:56 En fait on essaie plus de créer une prod qu'aller aux deux artistes, plus que "Ah ça, ça va totalement le challenger".
06:04 Et moi j'ai écouté une interview de Banks Beat, je ne sais pas si vous voyez qui c'est.
06:09 Et il disait dedans que parfois pour son projet, il essayait d'aller vers des artistes et de leur dire "Choisis cette prod".
06:15 Est-ce que vous, vous avez essayé de faire ça ?
06:17 "Cette prod là, elle manque peut-être à notre projet".
06:20 Mais c'est marrant aussi parce que je pense qu'il y a eu de ça, mais surtout on avait préparé des prods à l'avance.
06:26 Et souvent celles qu'on imaginait pour un tel ou un tel, ils finissaient par aller plus loin.
06:31 Sans qu'on leur dise, sans qu'on force.
06:33 On espérait qu'ils prennent la quatrième, imaginons.
06:36 "Ah celle-là elle est bien, on était là avant, super".
06:38 Ça tombait à chaque fois bien.
06:41 Ici vous avez presque deux ans de recul sur le projet, est-ce que c'est quelque chose que vous recommandez à des jeunes beatmakers qui se lancent de faire un projet en leur nom ?
06:49 En fait ça prend du temps, ça coûte quand même un peu des sous.
06:53 Et donc il faut être prêt à ça, à sacrifier du temps, des sous, et au fait que peut-être ça ramènera pas directement de l'argent, de l'assassin et tout ça.
07:01 Donc c'est plus un projet de cœur dans un premier temps.
07:03 De toute façon c'est de la musique ça, la musique ça vient du cœur.
07:07 Je suis d'accord avec toi, mais ça peut aussi être un moyen de gagner sa vie.
07:11 Et faire un projet en tant que compositeur, c'est peut-être pas le meilleur moyen si tu veux des sous.
07:17 Mais je recommande à fond parce que c'est trop cool de faire de la musique qui plaît et puis de partager ça avec d'autres gens.
07:23 Mais surtout que vous vous l'avez dit aussi, vous êtes ingé, donc vous pouvez directement aussi enregistrer.
07:28 Ouais, ouais, ouais, c'était une facilité.
07:32 C'était un plus, je pense, mais vraiment de fou le fait qu'on soit ingé, enregistrement et mix, et qu'on ait l'habitude de faire des chansons complètes avec les artistes.
07:42 Donc on était vraiment dans notre, bon c'est pas la routine de faire des projets de beatmaker entier, mais c'était quelque chose qu'on connaissait.
07:50 Et même, donc Simon parlait d'argent, même niveau argent, ça nous a quand même facilité de faire les instru, le recording, le mix, pas de devoir aller dans des studios.
07:59 Et tout ça je pense que c'est un plus maintenant pour un jeune beatmaker.
08:03 Moi je pense qu'au départ, si c'est vraiment quelqu'un qui vient de nulle part pour que son projet soit intéressant,
08:09 avec le recul, moi ce que je recommanderais plutôt, c'est faire un projet totalement avec un artiste.
08:13 Ok, je voulais justement t'en parler pour toi, c'est quoi le mieux, justement, entre, bah là je crois que tu viens de le dire,
08:18 mais entre un projet vraiment de beatmaker et faire un projet commun, etc.
08:21 Je pense qu'il y a des avantages dans les deux poids, est-ce que tu peux peut-être expliquer déjà la différence ?
08:25 Ouais, il y a des nuances, moi je pense que ce qui est intéressant, en tout cas, c'est plus dans le contexte où c'est un beatmaker qui débute,
08:30 c'est qu'il peut vraiment se faire une carte de visite, potentiellement faire péter cet artiste, et ils peuvent monter ensemble.
08:35 Tu vois, je trouve que les projets de beatmaker, c'est intéressant et tout ça,
08:41 nous, je trouve que le nôtre était intéressant, mais on l'a fait longtemps après avoir commencé les instrus,
08:46 et du fait qu'on soit là depuis un petit temps et qu'on ait fait déjà certaines choses, a fait qu'on a pu avoir quelques noms intéressants, tu vois.
08:52 Mais le truc qui est compliqué aussi, tu vois, c'est quand tu fais un projet avec juste un artiste,
08:57 il faut vraiment qu'il y ait une alchimie entre les deux, parce que faire plusieurs morceaux, c'est différent que de faire,
09:01 par exemple, vous, un morceau avec un artiste juste pour votre projet.
09:04 Bien sûr, bien sûr. Moi, je pense que ça doit venir un peu de la force des choses aussi, tu vois.
09:07 Si vous vous voyez régulièrement au studio, vous avez différentes couleurs ensemble, en fait,
09:12 si on a un moment, ça peut se dire, ben, tu sais quoi ?
09:14 Si le beatmaker veut se mettre en avant aussi, parce que c'est...
09:17 Parfois, les gens disent, oui, maintenant, en fait, pour que ça prenne, il faut se montrer,
09:20 mais moi, je pense pas que ce soit ça. Je pense que c'est intéressant, que ce soit cohérent avec l'image que tu veux donner.
09:25 Il y a des beatmakers monstrueux qui se montrent à peine en interview, parce qu'ils sont bien là où ils sont, tu vois.
09:31 Et ça doit arriver à quel stade d'une carrière pour vous, ça, un projet de beatmaker ?
09:35 Parce que Simon l'a dit, il faut pas que ça vienne trop vite, parce que ça coûte beaucoup d'argent, ça prend du temps, etc.
09:39 Est-ce qu'il y a un moment pour le faire ? Vous vous êtes dit que là, c'est le moment ?
09:42 En fait, quand je dis que ça coûte de l'argent, ça dépend.
09:45 Aujourd'hui, tu peux aller sur Dali, prendre une cover "Intelligence Artificielle", tout mettre via Distrokid,
09:50 tu peux tout importer à un prix réduit de 20 euros par mois, même pas.
09:54 Donc, ça peut aussi relativement ne rien coûter.
09:57 Nous, on a choisi aussi de faire ça "bien".
10:01 On avait payé des clips, aussi des trucs qui ne sont pas sortis malheureusement.
10:05 Puis les covers, tout ça, c'était un coût.
10:08 Mais je ne dis pas que ça doit bloquer, forcément.
10:11 Ça peut aussi ne rien coûter, j'encourage tout le monde à le faire.
10:13 Juste, nous, on ne s'attendait pas peut-être à ce coût-là, et il fallait le défendre.
10:19 Moi, j'ai l'impression que ça peut être... Moi, j'aime bien des fois des beatmakers que je connais pas,
10:24 et ils arrivent avec un petit 4-5 titres, avec un ou deux artistes dessus que je connais.
10:28 Je me dis "Tiens, je vais écouter".
10:30 Et en fait, j'aime bien parce que du coup, ça me fait découvrir un beatmaker,
10:33 ça me fait découvrir trois autres artistes que je connais moins sur le tracklisting.
10:38 Et donc, j'aime bien cette sorte de petite carte de visite de...
10:41 Voilà, c'est un truc vraiment brut, presque expérimental par moment,
10:46 parce qu'en fait, vu que le mec n'est pas connu, il ne se met aucun carcan.
10:49 Et je trouve ça trop bien, qu'arriver avec un artiste, je trouve ça trop cool aussi.
10:53 Mais c'est beaucoup plus monochrome, je trouve, par exemple.
10:56 Ça permet... Par exemple, moi, je pense à... En parlant de ça, je pense à Bax Beat,
11:00 qui arrive avec Impliqué 140, ou même avec Kozei sur Kolaf avec La Fève.
11:05 C'est trop bien parce que je trouve que les deux se tirent vers le haut.
11:08 Et pour moi, Kolaf, c'est presque...
11:10 Moi, je me prends plus la claque des prods de Kozei et de la manière dont il prod
11:15 que des fulgurances techniques de La Fève à ce moment-là.
11:18 Et du coup, je trouve ça trop cool parce que ça permet vraiment d'avoir le cachet du beatmaker.
11:24 Mais je trouve que du coup, il est limité par le fait qu'il doit vraiment conjuguer ça
11:28 avec un seul artiste sur un projet.
11:30 Clairement, clairement. Je pense que ça...
11:33 Ouais, je suis d'accord avec toi, ça limite.
11:35 Et c'est intéressant d'arriver avec des artistes différents.
11:39 Mais alors, comme tu disais, je trouve que c'est cool si c'est un petit EP.
11:42 Oui, c'est ça.
11:43 Et voilà, c'est une petite carte de visite et tout ça.
11:45 Mais si c'est l'ambition de faire un plus gros truc, je pense que c'est cool de développer un peu son nom d'abord.
11:49 Ouais, je pense que comme tu disais, de toute façon, ça dépend de la volonté qu'a le beatmaker.
11:53 C'est sûr qu'arriver directement avec un 15 titres quand t'es pas connu
11:57 et si t'as pas des noms intéressants sur ton album, ça va être dur de se lancer.
12:01 Moi, c'est pour ça que je le lance aussi par curiosité parce que je me dis "bon, c'est 5 titres".
12:05 Et qu'à l'époque, c'était plus normal de faire, il y a 3 ans, un 14 titres.
12:10 Du contexte dans lequel on est aujourd'hui, ouais, je pense qu'on avait beaucoup de noms qu'on voulait...
12:14 En fait, on a un peu mis tout le monde sur une feuille.
12:17 On s'est dit "ok, avec qui ça pourrait fonctionner ? Qui on peut avoir aussi sur le projet ? Qui serait chaud de venir ?"
12:22 Et puis la force des choses a fait qu'on a fait un...
12:24 Mais c'était un débat pendant la construction du projet.
12:26 On s'est dit "est-ce qu'on va faire 2-3 petits EPs ? Est-ce que c'est pas trop ?"
12:30 Il y avait des gens dans l'équipe qui trouvaient que c'était beaucoup de faire un album, qu'on avait pas encore le blaze et tout.
12:35 Puis nous, on avait cette ambition, je crois, de faire un album de beatmakers qui allaient vivre comme ça.
12:40 Parce que si c'était un EP, là, vous auriez dû mettre 5 ou 6 artistes sur chaque son ?
12:44 Ouais, ça, on aurait dû faire 3 EPs, mais je trouve que 3 EPs, nous, la discussion qu'on avait, c'est qu'il faut un peu un fil conducteur.
12:51 Et du coup, les thèmes, on les trouvait un peu, tu sais, on va faire comme les saisons, les trucs...
12:55 Ouais, c'est vrai, je m'en souviens.
12:56 Pour le coup, en plus, je trouve que, étrangement, ça s'y prête quand même bien.
12:59 Vous avez déjà le truc de "première école", donc il y a le premier qui sous-entend peut-être, deuxième, troisième...
13:05 Ah, peut-être pas, c'est juste la première.
13:08 Et même au niveau des clips, je trouvais qu'il y avait déjà une certaine déa, un truc qui revient.
13:14 Puis même le fait de s'appeler "La Mielerie", vous pouvez déjà jouer avec l'image du miel, etc.
13:18 Et tout le champ lexical qui va.
13:21 Donc, je pense que c'est facile de dire ça à l'heure actuelle où on consomme beaucoup de petits formats.
13:25 Mais je pense qu'il y avait peut-être aussi moyen de décliner ça en 3 EPs, à donner comme ça, distiller pendant l'année.
13:33 Je me souviens, il y avait un rappeur de Lyon qui s'appelle Tedax Mack, je sais pas si vous connaissez.
13:37 Non, on me dit rien.
13:39 En gros, un mec il a fait un peu de bruit il y a 2 ans maintenant, parce qu'en fait sur l'album, il a sorti 3 albums qui s'appellent "Forme Olympique",
13:48 "Forme Olympique Middle Season" et le dernier c'est "Forme Olympique je sais plus quoi".
13:52 En fait, il a sorti le premier en janvier, le deuxième à la mi-année et le troisième fin d'année.
13:56 Et en fait, les projets en tant que tel n'ont pas vraiment de cohérence, si ce n'est que c'est un peu 3 manières de montrer ce qu'il sait faire en termes de rap.
14:03 Et à chaque fois, dans des projets assez conséquents de 12 titres plus ou moins.
14:07 Et en fait, je trouve que ça lui a permis une certaine présence toute l'année, les gens ont bien aimé et donc ça lui a permis de faire un petit nom.
14:14 Et même sur "La Lune" par exemple, avant de sortir son gros album, il a sorti, bon là c'était un nombre abusé, mais c'était 7 EPs je pense,
14:22 en l'espace d'un an qui ont vraiment permis de l'installer.
14:25 Et à chaque fois, il avait une thématique différente sur la cover liée à "La Lune" justement.
14:30 Ah ouais, lourd, lourd.
14:31 Donc je pense qu'il y a toujours moyen, mais c'est vrai que les ambitions que vous aviez, je trouve que ça traduit vraiment l'envie de faire un album.
14:40 Ouais, nous c'était dans la... En fait, on voulait, Simon on ne va pas l'avouer, mais on voulait faire une DJ Caledry.
14:46 We the best, music !
14:48 On avait cette ambition de mettre un peu tout... C'était un peu la mif quoi, tous les artistes avec qui on bosse, on voulait faire un gros truc, des feats originaux.
14:57 Je ne sais pas comment on dit en français, ils disent en anglais "a body of work" quoi.
15:03 Donc vraiment, ça fait un peu...
15:05 Yeah, you know what I'm saying.
15:06 Sorry, je parle pas trop le français, mais on voulait faire un gros album.
15:11 Ce qui est intéressant, c'est ce que tu disais, moi je trouve que parfois, rien que le fait de faire plein de petits EPs, rien que le fait que tu aies fait ça, fait qu'on va parler de toi et ça, je trouve que ça est cool.
15:20 Peu importe la qualité de la musique parfois, c'est ça qui est intéressant.
15:23 Même en termes médiatiques, dès que tu vas sortir un truc, les médias vont parler de toi, donc les gens vont voir ça sur leur réseau social, vont dire "bon ça fait 5 fois que je le vois cette année, il faudrait peut-être que j'aille monter".
15:34 Il prend un risque en fait.
15:35 Tu te sens un peu obligé.
15:37 A l'inverse, après le marché est saturé tous les vendredis, donc si ton truc n'est pas prenant ou que ton nom n'est pas en train de monter, tu peux vite passer à la trappe et avoir investi tes EPs pour rien.
15:48 Donc c'est un risque à prendre aussi.
15:50 Après, selon mon avis, c'est jamais pour rien parce que c'est sur Spotify, ça disparaît pas.
15:56 Donc si l'intention, nous c'était le cas, c'était de faire une carte de visite, quelque chose que les gens peuvent regarder quand ils veulent, je pense que c'est jamais perdu.
16:05 Surtout que je trouve aussi votre projet, la grosse force, c'est qu'en plus d'être une carte de visite de ce que vous savez faire en termes de musique, je trouve que c'est une bonne aussi photographie de ce qu'est la scène belge, même pas que rap, à un moment donné, donc fin début 2020, fin post 2015, elle sort du rap belge, seconde vingt du rap belge.
16:31 Quand on a envie, peut-être dans dix ans, de se dire tiens, on écoutait qui à l'ancienne, regardez votre tracklist, ça peut dire...
16:39 On a essayé de mettre un max de monde, mais après, on n'a pas pu mettre tout le monde.
16:43 Il n'y a évidemment pas toute la map, on a essayé de mettre ceux qui étaient proches de nous, mais je pense que ce n'est pas non plus...
16:48 Et vous avez aussi allé tout l'autre côté de la frontière aussi, c'est ça qui est assez rare.
16:53 Le Denza, shout out à Denza, le Denz.
16:56 Tu voulais dire Flandre ?
16:57 Oui, c'est ça.
16:58 Ah, je pensais frontière française.
17:00 Oui, on a mis un français, c'est vrai, mais il y avait pas mal de femmes aussi.
17:04 Oui, il y a Wawa, il y a Syrah, il y a Asya.
17:08 Il y a beaucoup de fuites, justement, entre néerlandais et francophones aussi, et ça, ça donne...
17:12 Il y a Kid, New Etienne.
17:15 C'est vrai qu'on a fait un peu un mix de tout.
17:18 Oui, il est cool.
17:20 Oui, franchement, on a essayé de faire un gros mélange sur tous les niveaux.
17:27 Après, comme je répète ce que Louis a dit, c'était sur le moment des gens super proches, et encore aujourd'hui,
17:33 c'était des personnes qui étaient capables de venir se déplacer, donner de l'énergie, donc ça a aidé énormément.
17:38 Et pour arriver à bout d'un projet comme ça, vous avez changé votre cadence de travail ou c'est plutôt resté assez naturel ?
17:44 Non, je pense qu'on se voyait trois fois semaine minimum.
17:47 Et d'habitude, une fois la semaine ?
17:49 Parfois aussi deux, trois fois, mais là, c'était vraiment que le projet.
17:52 C'est ça, on a mis de l'énergie là-dedans et ce qu'on a fait aussi, qu'on ne fait vraiment pas d'habitude,
17:57 et je pense que c'était le vrai changement, c'est qu'on s'est pris des semaines de mix.
18:01 Donc on bloquait toute la semaine, on passait toute la semaine à mixer le projet.
18:06 Maintenant, c'était une cadence un peu plus effrénée, je pense.
18:11 En gros, c'était six mois de création, grossièrement, et six mois de mix réel,
18:19 avec des arrangements qui rentrent en compte, parfois on ne peut pas se voir.
18:22 Et sur le côté, vos placements perso, vous avez stoppé ou vous continuez aussi ?
18:27 C'était juste perturbé par le fait que ça demandait beaucoup de travail, l'album, la miellerie, mais on était toujours là.
18:34 Sur le côté, les sessions rec, placements...
18:37 Et justement, tout ce que vous avez dit, mais tout ce qui est compo, rec, etc., vous avez géré.
18:42 Il y a eu six mois de création. Est-ce que pendant ces six mois, c'est là aussi que vous avez réfléchi à tout ce qui pouvait être
18:46 justement le clip, la cover, l'administratif, ce qui de base est un peu moins votre cours de métier ?
18:51 On a eu de l'aide aussi.
18:52 Bien sûr, on était une équipe de 4, 5, 4 sur, et parfois d'autres personnes.
18:57 Avec Pierre-Lux, qui est mon frère, qui bossait avec nous, et Sli, qui nous manageait à ce moment-là.
19:05 Et la distrib' de Piaz.
19:07 Voilà, donc avec Piaz on distribue, et donc eux s'occupaient principalement de tout ce qui était autour du projet,
19:12 que ce soit notre DA, les campagnes réseau-sociaux, et avoir un peu ce recul.
19:18 Tu vois, nous on est parfois la tête dans le guidon, et eux pouvaient venir nous dire "Yo les gars, est-ce que vous avez pensé à ci, à ça ?
19:23 Ça peut être une bonne idée." Et franchement, ça a quand même joué un rôle vraiment important dans la création du projet.
19:29 Et vous avez quand même eu des difficultés ou pas, de ce côté-là ? Côté marketing, administratif, tout ça ?
19:34 Ouais, quand même.
19:35 Quand même, on a eu des petites surprises, parce que c'est la première fois.
19:39 On a mal importé, imaginons, on a perdu plein de playlists, le jour de la sortie, des clips qui ont sauté.
19:46 En fait, ce qu'il y a, c'est que comme c'est un projet où on invite pas mal de monde, ça dépend déjà des agendas de tous.
19:53 Et puis ça se passe, franchement, ce qu'on a appris, je vais parler peut-être en jeu, c'est que ça se passe vraiment jamais comme t'as imaginé.
20:00 C'est vraiment abusé. Et à un moment, tu lâches prise quoi.
20:03 Mais il y a eu des surprises, ouais. Il y a eu des surprises. Parfois on se dit "Ok, on va lancer ça, ça va exploser tout de suite."
20:08 "En fait, c'est pas ça qui prend, c'est le prochain."
20:11 Et sinon, plus sur la conception, ce que les gens ne savent peut-être pas, c'est que vous signez à chaque fois la miellerie.
20:16 Mais quand vous placez, c'est parfois une prod juste de toi, parfois une prod de toi aussi.
20:21 Ici, est-ce que ça a changé un petit peu ou est-ce que vous avez aussi des prods solo dans le projet ?
20:25 Non, le projet, c'était vraiment, on était à deux dans la pièce quand on créait la prod, quand on recordait.
20:30 L'intention, c'était vraiment de faire que le duo travaille à 100%.
20:34 Et du coup, le fait d'être à deux cerveaux sur un même projet, ça n'a jamais trop posé de soucis ?
20:39 Non, je pense au contraire.
20:40 Vous n'êtes pas disputé ?
20:41 Non, non, non, on n'est pas toujours d'accord, mais c'est ça qui permet de relancer les idées.
20:48 "Ah, t'aurais mis ça, peut-être moi j'aurais mis ça, viens, on voit, on teste les deux."
20:53 Pour le coup, c'était vraiment une force.
20:55 Disputer, c'est rare. En fait, on est rarement tout de suite d'accord du même truc, mais disputer, c'est...
21:02 Peut-être qu'il y a eu des tensions, mais c'était plus les nuits blanches, on allait à Paris, on rate le bus,
21:07 c'est "Ah putain", mais c'est jamais une dispute.
21:09 Non, une dispute, c'est rare.
21:10 Du coup, comment vous travaillez un peu pour les gens qui se demandent comment ça travaille un binôme de beatmaker ?
21:16 Est-ce qu'il y en a qui fait les mélos, puis toutes les paires ?
21:19 Ça peut arriver souvent, je démarre une mélo, tu fais des drums, mais parfois c'est l'inverse.
21:26 Après, je dirais quand on est à deux, parce qu'on bosse à deux et beaucoup avec d'autres gens,
21:30 souvent c'est Sim qui est le mélodiste.
21:34 Il lance l'idée de la mélo, mais après c'est l'idée de base, et puis c'est toujours à deux.
21:39 À deux, il y a ce truc où Sim, ça va être le moteur, il lance plein d'idées, plein de trucs, on fait ça,
21:43 et moi je suis un peu plus le...
21:45 Tu canalises quoi.
21:46 Ouais, quand on bosse à deux, c'est plus comme ça.
21:48 Et on parle beaucoup, ici en 2023, surtout de direction artistique, etc.
21:51 Est-ce que vous avez essayé de vous donner une direction artistique, et si oui, c'était laquelle ?
21:55 J'ai l'impression que c'était pas trop agressif dans l'idée du projet,
22:01 c'était quand même un peu US, américain, c'était hip-hop, mais un peu frais,
22:07 le but c'était pas de faire un truc super brutal dans les sonorités, c'était bien mélodique.
22:12 On insistait sur le côté doux, mielleux.
22:16 Et aussi, en termes de DA, ce qu'on nous a parfois dit, je veux dire reproché,
22:22 même si c'est pas forcément un reproche, c'est que les instruments auraient pu être plus folles,
22:27 plus partir dans un truc où on montrait nos skills de compo,
22:30 et ça c'est une discussion qu'on avait eue, nous on voulait faire des bonnes chansons.
22:34 Après c'est plus dur pour les artistes de poser quand les prods sont trop chargés, trop complets.
22:38 Ouais, potentiellement déjà, et puis nous on voulait pas faire quelque chose où à la fin...
22:43 Wow, impressionnant !
22:45 Y'a un drop, y'a des beatswitch à chaque son.
22:48 C'est pas qu'on nous disait "oh non mais c'est un projet de beatmaker",
22:50 puis nous on s'est dit "non, en fait, nous si c'est un projet de beatmaker avec des bonnes chansons,
22:54 quitte à ce que l'instru soit pas impressionnant, ça nous va".
22:57 Mais surtout, je trouve que la "folie" vient déjà du fait que vous testez,
23:01 donc y'a de la drill, du R&B, donc même si c'est ce que vous savez faire,
23:05 c'est quand même dans un projet avec des artistes différents comme ça,
23:09 je trouve qu'il y a déjà trop de trucs autour qui sont déjà un peu fous,
23:12 que pour en plus se dire "les productions vont sonner un peu expérimental".
23:16 Pourtant, moi je suis client de ça.
23:18 Sur votre projet, je pense que si y'avait eu par exemple des interludes où ça aurait été que de la pro,
23:23 des tests un peu bizarres, je me serais dit "too much".
23:26 Alors que là, je trouve que c'est juste bien dosé,
23:29 y'a ce truc de "feat improbable",
23:33 y'a le fait qu'il y ait des rappeurs néerlandophones,
23:36 y'a le fait que ça chante, ça rappe, y'a du R&B, y'a de la drill, tout ça.
23:41 Pour moi, il en faut peu plus.
23:43 Et comme tu dis, ça va dans ce truc de DJ Khaled où t'as une bonne mixtape
23:48 avec toutes les tendances actuelles que t'écoutes, tu prends ce que t'aimes en fonction de tes goûts musicaux.
23:52 Mais c'est sûr qu'après, y'a pas de...
23:57 On sent pas vraiment d'expérimentation en mode des trucs qu'on a jamais entendu,
24:01 mais j'ai pas l'impression que le projet se vendait comme ça non plus.
24:04 Non, c'était pas le thème en fait.
24:05 Merci d'avoir bien compris l'intention.
24:07 C'est vraiment de faire des bons singles, des bons projets.
24:09 C'est bien ce que t'as fait.
24:10 C'est de ouf.
24:11 Et justement, au niveau des sonorités, donc on l'a dit, y'a de la drill,
24:15 y'a même des prods triolés, je crois que c'est sur le morceau avec Lingua Traffic, etc.
24:18 Y'a un plat d'artistes, une dizaine...
24:20 On l'appelle Friplettes ou pas finalement ?
24:22 On l'a appelé comment ?
24:23 Le morceau...
24:24 Vous l'avez "Ouchie" ?
24:25 Moi je parlais du morceau avec Lingua Traffic, le premier Dragon Ball.
24:27 Ouais, aussi, c'est vrai, c'est vrai.
24:28 Je crois qu'il y a du triolé au Beatswitch.
24:30 Y'en a deux alors.
24:31 Ouais, y'a le Beatswitch aussi.
24:32 Parce qu'en fait, de base, ils avaient posé sur deux prods la même session,
24:36 et comme ils étaient nombreux, il fallait mettre tout le monde d'accord.
24:40 Et donc, nous on venait, on fait la première,
24:42 puis on a fini la première assez vite, donc on en fait une autre,
24:45 puis il fallait se décider sur laquelle on sort.
24:47 Et puis avec Louis, on a dû charcuter les couplets de tout le monde,
24:51 ce qui n'a pas été d'abord une bonne surprise pour eux,
24:53 parce qu'on a enlevé la moitié d'un couplet,
24:56 donc pour eux ça n'avait pas de sens de couper là, pourquoi vous avez fait ça ?
24:59 Et on a essayé de compacter deux sons de trois minutes en un son de trois minutes.
25:03 Donc il y a plus ou moins 50% des infos qui sont parties du morceau,
25:06 puis on leur a envoyé le mix, on a eu des appels,
25:11 "les gars, qu'est-ce que vous avez fait ? On arrive au studio !"
25:14 Et donc on a dû re-réaliser ça,
25:15 et c'était intéressant de faire justement le changement de prod,
25:18 parce qu'on devait trouver une solution qui était impactante
25:20 pour que tout le morceau soit intéressant.
25:22 Et du coup, au niveau cohérence, le fait qu'il y ait dix artistes etc. dessus,
25:26 j'imagine que vous avez fait aussi plat, plat, plat de morceaux
25:28 qui ne sont pas du coup sur le projet.
25:30 Est-ce que ça a été compliqué ça, de sélectionner vraiment les bons morceaux ?
25:34 En fait, ils étaient évidents les bons morceaux.
25:36 Un peu de regret de "oh non, on n'a pas mis celui-là parce qu'on l'aime bien,
25:40 c'est un morceau qu'on a fait",
25:41 mais de l'extérieur ils étaient moins bien,
25:44 donc il ne valait peut-être pas le crash test.
25:46 Il n'y a pas eu tellement de morceaux qu'on a achetés non plus ?
25:49 Achetés ? Je pense qu'il y en a eu 8-9.
25:51 Je t'assure, 8-9 morceaux ?
25:54 Je te jure.
25:55 Moi j'ai une question que je me pose,
25:57 est-ce que pour les projets de beatmakers,
25:59 vous vous ressentez moins de pression au niveau des chiffres
26:01 que pourrait avoir un artiste ?
26:03 Vous voyez, un artiste, il y a quand même beaucoup de pression quand il y a une sortie.
26:05 Est-ce que les beatmakers, peut-être que vous vous dites,
26:07 comme tu as dit, c'est pour le chœur, c'est pour la musique,
26:09 et les chiffres on s'en fout ?
26:11 Je pense que c'est moins vendable,
26:13 peut-être par l'image,
26:14 le fait que pour un auditeur c'est plus perturbant d'aller se concentrer
26:18 sur un compositeur plutôt que d'écouter un artiste,
26:22 où on va dire qu'il y aurait une cohérence ne plus que vocale,
26:25 de flow et tout,
26:26 là si tu écoutes un compositeur,
26:27 c'est très varié dans la musique,
26:30 donc c'est peut-être moins intéressant.
26:32 Donc clairement l'idée ce n'était pas de vendre,
26:35 mais quand même dans la mesure du possible.
26:37 Oui, faire un max de stream, je pense quand même,
26:40 et comme disait Simon tout au début du podcast,
26:42 comme on a voulu bien le faire,
26:44 on a quand même investi,
26:46 ben fatalement à moins à certaines attentes.
26:48 Moi en tout cas personnellement,
26:49 c'est plus au niveau des artistes,
26:51 que je me dis "ah ok, ils sont quand même venus,
26:53 les gens qui eux font des chirs,
26:54 ce serait chouette qu'ils ne se disent pas
26:55 "purée je vais chez eux"
26:57 en fait le truc tombe à l'eau.
26:59 Après voilà, moi c'est plus au niveau des artistes.
27:02 Et aussi, je suppose que ça vous a appris aussi,
27:06 vous avez dû faire de la promo,
27:07 c'est un truc auquel vous n'avez peut-être pas spécialement l'habitude,
27:10 comment vous avez vécu tout ça,
27:12 cette manière de se dire
27:13 "en fait maintenant c'est notre projet,
27:15 on en est responsable,
27:16 on va devoir le pousser vers le haut,
27:19 mais de base ce n'est peut-être pas notre job".
27:21 Comment vous avez articulé tout ça ?
27:23 Franchement Réunion, on a appris sur le tas un peu.
27:27 Et on se rend compte aussi que les artistes du coup,
27:31 il y a énormément de choses qu'ils doivent faire,
27:33 des choses qu'ils doivent prendre en compte,
27:35 que nous en tant que compositeurs,
27:36 il y a le côté un peu confortable de créer de la musique,
27:39 et puis de laisser le morceau se gérer dans le marketing tout seul.
27:45 Et vous avez aussi parlé beaucoup d'entourage,
27:47 comment vous vous êtes entouré,
27:48 est-ce que c'était un entourage qui était déjà là,
27:50 ou vous avez quand même été chercher peut-être un attaché de presse ?
27:53 Je dirais un peu des deux,
27:54 on a quand même essayé de trouver un attaché de presse,
27:57 une distribution, des personnes pour pouvoir partager tout bien,
28:02 mais le management et la personne qui gère les réseaux
28:05 étaient déjà dans notre cercle,
28:07 et étaient déjà prêts à nous aider.
28:09 Entre les deux je dirais.
28:11 Et avec du recul,
28:12 est-ce que vous avez tiré des conclusions sur certaines choses ?
28:14 Est-ce que justement vous vous assuriez pas peut-être à autant de travail ?
28:17 Est-ce que vous le referiez de la même façon ?
28:20 Je vais te laisser répondre,
28:22 après je complète peut-être.
28:23 Avec le recul c'est toujours plus facile de dire que non, mais…
28:25 Je pense qu'on le referait de la même façon en termes des intentions.
28:29 Maintenant je pense que demain on va refaire un projet,
28:32 on en ferait potentiellement un plus court.
28:34 Ouais.
28:35 Je pense.
28:36 En tout cas si demain il faut sortir quelque chose,
28:37 je pense qu'on sortira un truc un peu plus léger,
28:41 et puis ouais, bien se focus sur ce qui a fonctionné.
28:46 Tu vois, doubler ce qui a fonctionné, tout ça,
28:48 mais ouais non, voilà.
28:51 Et deux ans après la sortie, vous voyez une différence ?
28:53 Que ça soit avec les artistes avec qui vous t'as fait,
28:55 est-ce que vous avez plus d'opportunités ?
28:57 Ou pas encore de différence ?
28:59 Peut-être qu'il faudrait une deuxième récolte du coup, je sais pas.
29:01 Pour nous en termes de l'amiellerie,
29:04 si quelque chose a changé pour nous de l'album…
29:07 Est-ce que ça vous a apporté quelque chose deux ans après, comme ça ?
29:10 En fait oui, les gens peuvent peut-être mieux voir c'est quoi l'amiellerie,
29:14 parce que ça apparaît dans le titre et que les gens du coup cliquent,
29:17 mais je pense que dans le milieu professionnel de la musique hip-hop en Belgique,
29:23 ça nous a pas augmenté notre…
29:25 On n'est pas plus reconnu, parce que les gens nous connaissaient peut-être un petit peu
29:28 sans l'album, dans plus le domaine du placement, de la composition.
29:32 Mais en tant qu'artiste, ça nous a mis sur la map,
29:34 parce qu'avant ça on était seulement compo, là on est artistes-compositeurs.
29:38 Maintenant que vous avez fait les deux, c'est quoi que vous préférez,
29:40 entre placer des artistes, ou justement…
29:43 Je sais pas, les deux sont cools.
29:45 Franchement, les deux sont cools.
29:47 Moi je crois que, en jeu, j'aime les deux,
29:49 mais je crois que c'est quand même cool de bosser avec un artiste.
29:53 Moi je trouve que développer un projet d'artiste,
29:56 et de bosser avec… quitte à bosser avec d'autres compos aussi,
29:59 j'aime bien voir quelqu'un se développer et percer.
30:02 C'était vraiment un plus en fait de faire un projet de…
30:05 Vraiment, c'est ça qu'on s'est dit, on a envie de le faire,
30:08 on le fait, sinon on le fera pas.
30:10 Let's go.
30:11 Mais du coup, vous l'avez dit aussi, mais la Mielerie, si je dis pas de bêtises,
30:14 c'est aussi une structure, en plus de votre nom d'artiste.
30:17 Est-ce que par exemple, on pourrait justement, tu viens de le dire,
30:20 t'aimes bien voir des gens se développer, etc.
30:22 Est-ce qu'on pourrait voir d'autres signatures, entre guillemets, à la Mielerie,
30:26 où pas des membres seraient ajoutés à la compo,
30:28 mais que ça forme une sorte de collectif,
30:30 ou est-ce que ça restera…
30:32 Idéalement, oui.
30:33 Après, on a envie de faire ça,
30:35 quand il y a un minimum de moyens qu'on peut donner.
30:37 On va pas, entre guillemets, bloquer quelqu'un en le signant,
30:40 alors qu'on a pas de budget de développement possible,
30:43 si ce n'est des connaissances.
30:45 Autant être un mentor et que ce soit pas par de la signature.
30:48 Mais oui, dans l'intention, l'idée, ce serait de développer la Mielerie
30:52 pour que ce soit une vraie structure, tout ça.
30:54 Et justement, si vous aviez un conseil à donner
30:56 à un plus jeune beatmaker, ça serait quoi ?
30:59 Il y en a plein.
31:00 Moi, je dirais de bien travailler, d'être consistant,
31:03 essayer de pas s'arrêter,
31:05 de pas hésiter à essayer de rencontrer des gens,
31:07 aller à des événements.
31:08 Si tu n'es pas dans une zone, si tu n'es pas à Bruxelles,
31:11 peut-être te déplacer.
31:12 Pas hésiter à envoyer des loops mélodiques
31:14 aux compositeurs qui en cherchent.
31:17 Essayer d'être original,
31:19 connecter les gens.
31:20 Mais je dirais qu'il y a beaucoup qui se fait via le via via, justement.
31:24 Rencontrer des gens qui, tu te retrouves dans une session,
31:27 puis un jour tu composes, puis on te rappelle.
31:30 Moi, je dirais le...
31:31 Non, non, c'est plus ou moins ça.
31:33 Je crois le plus vite possible,
31:34 essayer de trouver un artiste avec lequel ça va être win-win
31:39 et qui pourra mettre ta musique en valeur.
31:41 Je trouve que c'est dur s'il n'y a pas l'humain.
31:44 Je trouve que l'humain passe à...
31:46 Enfin, en fait, tu peux pas te rapprocher...
31:48 Je trouve que si tu te rapproches d'un artiste,
31:49 même s'il est super talentueux,
31:50 mais humainement ça ne matche pas,
31:52 je pense pas que ça servira...
31:54 Ah non, non, si ça ne matche pas humainement...
31:55 Ou alors t'es pas dans la pièce,
31:56 tu envoies des prods parce que t'aimes bien la musique et pas l'humain.
31:59 Ça peut arriver, c'est pas quelque chose que moi je fais.
32:02 Moi j'aime bien travailler avec la personne dans la pièce.
32:05 Donc forcément, il faut qu'on soit un minimum amis.
32:08 C'est clairement mieux si ça matche humainement.
32:11 Et moi je me dis, la qualité des beatmakers,
32:13 souvent on la juge au fait que...
32:15 En vrai, c'est les artistes qui choisissent les prods que vous leur envoyez.
32:18 Il faut bien choisir aussi les artistes avec qui on travaille
32:20 pour qu'ils mettent la meilleure partie de vous en avant aussi.
32:24 Parce que si c'est un artiste qui choisit vos moins bonnes prods...
32:28 Mais j'ai l'impression que c'est souvent le cas.
32:30 C'est rarement ta prod la plus impressionnante selon toi qui est prise.
32:35 En vrai, c'est les trucs un peu plus sains, plus identifiables,
32:39 où il y a de l'espace pour la personne pour chanter, rapper.
32:43 Après, ce qui fait la diff, c'est le morceau pour moi.
32:46 Donc s'il fait un bon morceau, qu'il prend,
32:48 fatalement après ton nom, tu deviens un bon compo.
32:52 J'ai déjà vu plusieurs fois ce débat-là de...
32:55 Une bonne prod donnera toujours un bon morceau.
32:58 Et à l'inverse, il y a des gens qui disent qu'un bon flow donnera toujours un bon morceau.
33:02 Moi je pense que c'est plus ça.
33:04 Je suis plus d'accord là-dessus parce que des fois j'entends des prods qui ne me percutent pas.
33:08 Mais ce que le mec fait dessus est tellement percutant que le morceau défonce.
33:12 Alors que des fois, je me dis que la prod est trop bien,
33:16 mais je ne vais pas réécouter parce que le flow dessus ne me parle pas.
33:20 C'est dommage pour la prod.
33:22 Justement, est-ce que vous avez déjà eu ça en envoyant...
33:24 Ici, on ne parle plus vraiment du projet,
33:26 mais quand vous envoyez des prods,
33:28 est-ce que vous avez la maquette ou quoi,
33:30 qu'on vous envoie et que vous vous dites "ouais, j'aime pas trop le son".
33:34 Oui, franchement, ça arrive.
33:36 Dieu merci, on bosse quand même régulièrement avec des artistes que je trouve talentueux,
33:40 mais ça va parfois être une partie du couplet
33:42 ou comment il a mis l'intention dans le refrain.
33:44 Je pense que c'est notre rôle de le dire gentiment, mais tout de suite.
33:48 Et souvent les artistes se laissent...
33:50 Non, non, les gens...
33:52 Parce que vous êtes des gens expérimentés dans la musique aussi,
33:54 mais peut-être un jeune beatmaker qui arrive,
33:56 qui n'a pas forcément de renommée, peut-être donner son avis.
33:58 Si, parce que je pense que si tu comprends un peu la musique de la personne,
34:02 c'est pas parce que tu n'es pas encore de renommée
34:04 que la personne ne recevra pas un avis artistique.
34:08 Je pense que peu importe ton stat,
34:10 si quelqu'un te dit quelque chose de pertinent sur ton couplet, ta musique ou quoi,
34:14 t'es prêt à le modifier.
34:16 Il faut oser, de ce que je comprends.
34:18 C'est vrai que si t'as 17 ans et tu t'envoies une prod à un artiste qui est déjà certifié,
34:20 je pense que tu seras plus vite satisfait
34:22 parce que c'est peut-être ton premier placement.
34:24 Mais tu dofus...
34:26 Après ça dépend, parce qu'il y a des gens qui n'ont pas ce complexe-là.
34:30 Si je comprends bien, être un peu plus timide et tout.
34:32 Mais il faut dire ce que tu penses, déjà pour toi aussi.
34:36 Je pense qu'il y en a qui s'en foutent aussi des fois
34:38 d'avoir un morceau qui ne leur plaît pas sur leur prod,
34:40 mais ils se disent "en vrai, j'ai pas le choix, c'est mes premiers placements,
34:44 et puis au pire, je m'en fous, moi je fais beaucoup de prod,
34:48 donc qu'on prenne celle-là, je vais rien dire."
34:50 À l'inverse, j'ai aussi plusieurs potes beatmakers qui me disent...
34:56 J'ai surtout un de mes meilleurs potes qui était venu à l'interview,
35:00 je sais pas si vous vous souvenez, il y avait un autre gars qui produit aussi.
35:04 Là, il est sur le dernier album de Luigi,
35:08 et lui en fait il est loopmaker, du coup il ne fait plus que du piano,
35:12 et du coup on retravaille ses loops.
35:14 Donc lui c'est encore plus "frustrant" des fois,
35:16 parce qu'il en vend un piano brut, donc il est super satisfait,
35:20 et après tout le retravail dessus, moi je lui parle des fois,
35:24 mais vu que c'est encore un échelon en plus à rajouter,
35:29 ça fait beaucoup d'intermédiaires, et donc au final il dit "ben tant pis,
35:32 je laisse les gens bosser, juste quand des fois je trouve que c'est vraiment
35:36 pas ce qui me plaît, je parle."
35:39 Mais il a plus facile quand c'est des vrais studios,
35:42 où il peut aller au studio aussi avec l'artiste,
35:45 et vu que lui en plus va moins parler avec l'artiste,
35:49 mais avec les autres producteurs,
35:51 là il dit "non les gars, là mon piano, moi je voulais qu'il sonne un peu comme ça,
35:54 comme ça."
35:55 Donc ça lui permet d'être satisfait, et d'avoir un bon compromis,
36:00 je trouve que la production c'est aussi une histoire de compromis
36:02 entre l'artiste, les beatmakers, les loopmakers, tous les gens qui viennent.
36:06 Je suis d'accord avec toi, mais je pense que même que ça dépend en fait
36:10 dans quelle organisation tu envoies ta prod.
36:13 Si tu envoies ta prod à une personne qui a besoin de matière pour faire un album,
36:18 tu lui cèdes le droit d'organiser la musique comme il l'entend,
36:23 pour son album à lui, parce que c'est sa musique au final qu'il défend.
36:27 S'il écoute tes conseils qui sont des mauvais conseils,
36:29 et que le morceau rate, on va pas dire que c'est à cause de...
36:32 C'est l'artiste qui porte tout, le bon, le mauvais.
36:36 Donc je pense que si tu bosses avec une personne,
36:39 comme on disait au début du podcast,
36:41 qui est vraiment un projet, un échange,
36:43 t'es avec la personne H24, tu fais un six titres artistes compo,
36:48 là évidemment que la personne tu dois lui dire tout ce que tu penses,
36:51 et que chaque détail doit être calculé.
36:53 Mais si on envoie des prod imaginons en France,
36:55 parfois ça arrive, on n'est pas parlé avec la personne directement,
36:58 on sait pas ce que ça va être.
37:00 Et puis t'as pas forcément une relation avec la personne,
37:02 pour dire "ouais mets moi en contact avec lui, je vais lui dire ce que je pense".
37:05 Parce que j'aime pas trop comment ma guitare a été mise à gauche,
37:07 je la voyais à droite, à un moment on va dire "mec".
37:09 Et puis là, il porte seulement un réal, un déa,
37:11 et donc il faut accepter ça aussi.
37:13 Il faut accepter parfois ça que je veux dire, la musicalité,
37:15 même si c'est pas ce que t'aurais vu, c'est pas ton morceau.
37:18 Et c'est là que faire un album de beatmaker,
37:21 si imaginons qu'il nous dit "oh mais j'aime pas trop le kalimba",
37:26 on peut dire "fais nous confiance, c'est ce qu'on veut mettre en avant".
37:30 Ça dépend du contexte aussi.
37:31 Mais c'est intéressant ce que tu disais, tu parlais de réal, de déa,
37:34 et j'ai l'impression qu'il y a beaucoup aussi de producteurs
37:36 qui ont cette casquette là maintenant.
37:38 Depuis quelques années, il y a bien évidemment KOR,
37:41 tout ce qui s'est fait sous AWA, même ACET de SCH, etc.
37:44 Mais même récemment avec Jossman qui a bossé beaucoup avec Easydew,
37:47 Hamza et Ponko, j'en avais un troisième mais j'ai oublié.
37:52 Bref, il y en a, Benello, Idios pour Rêze aussi au début.
37:55 Voilà, oui, Damso.
37:57 Je trouve que c'est un rôle aussi que vous pourriez avoir justement,
38:00 tu parlais d'artistes en développement,
38:02 ou que vous aimeriez avoir peut-être sur des artistes
38:05 qui vont se développer dans les années à venir.
38:07 Mais ce truc de chapeauter, d'être aussi à la production,
38:10 mais de pouvoir faire appel et de dire,
38:12 voilà, on voit ce que t'aimes, on sait vers où on va te guider,
38:16 et le mettre dans les meilleures conditions musicales.
38:19 Clairement, je pense qu'on le fait déjà, même totalement.
38:23 En tout cas, toi avec le Mike.
38:25 Oui, Pablo aussi, Massine justement, et toi avec même Lessine.
38:29 En fait, on a tous les deux pas mal d'artistes en développement.
38:32 Parfois, je suis moins fan du terme,
38:35 mais en vrai, ça fonctionne bien comme terme.
38:38 On a plein d'artistes en développement qui sont forcément moins connus,
38:41 mais qu'on doit voir beaucoup pour développer le projet.
38:45 Et c'est des projets de cœur, comme on dit.
38:47 Qui nous font confiance.
38:49 On arrive tout doucement vers la fin du podcast.
38:51 Ici, c'est quoi votre projet de beatmaker préféré ?
38:54 Parce qu'on a parlé de ça pendant presque tout l'épisode.
38:57 Est-ce que vous en inventez-vous, que ce soit cari, français ?
39:00 Je vais répondre impulsivement,
39:02 mais l'avant-dernier, Métro Booming,
39:05 donc celui avant le Spiderman,
39:07 j'ai quand même beaucoup écouté de suite.
39:09 Et ce n'est même pas que c'est révolutionnaire,
39:12 c'est cool, c'est efficace.
39:14 Il y a les sons de future, 21, Young Thug,
39:17 plein d'artistes américains que j'adore.
39:19 En fait, je trouve que c'est pareil, à chaque fois.
39:21 Non, pas les premiers, où les premiers, c'est vraiment,
39:23 il a mis sa patte et tout.
39:25 Moi, j'adorais celui avec Offset.
39:28 Mais les derniers, je trouve que c'est à chaque fois,
39:31 les gens qui n'écoutent pas trop de rap américain,
39:33 ou en tout cas, qui n'écoutent pas la scène underground aux Etats-Unis,
39:36 tu as la photographie de ce qui se fait à l'heure actuelle,
39:38 en termes de production et en thème d'artistes.
39:41 C'est cool.
39:42 Non, ça s'écoute bien.
39:44 Je ne dois pas trop changer toutes les cinq minutes
39:46 parce qu'il y a un truc qui me dérange.
39:48 Ça s'écoute vraiment bien.
39:49 Je peux en conseiller un aussi, moi ?
39:51 Oui, vas-y, mets-moi en conseil.
39:53 En gros, cet été, je me suis pris deux projets,
39:56 qui sont des projets américains,
39:57 avec aussi un beatmaker à chaque fois.
39:59 C'est Currency, Ari Frod et Vali, Ari Frod,
40:04 surtout Vali, Ari Frod, du Virtuoso.
40:07 Je ne connais pas du tout Ari Frod.
40:09 Cardo, Larry June aussi, je ne sais pas si vous écoutez.
40:12 Même Joe Alchemist aussi.
40:15 Mais Ari Frod, j'écoutais plus trop depuis un moment,
40:20 ce qu'il faisait, etc.
40:21 Et là, je me suis repris avec le projet avec Vali,
40:23 qui est un artiste qui a signé il y a huit ans
40:26 sur le label de Kanye,
40:28 et qui n'a jamais plus pop que ça.
40:30 Et là, il revient avec un flow hyper nonchalant.
40:33 Comme d'habitude, il est très spécial, moi je trouve.
40:36 C'est trop bien.
40:38 On a parlé de K.A.B.K.B.
40:41 Il y a Action Bronson aussi sur le projet.
40:43 Après, il y a plein d'artistes de la Nouvelle Guerre de l'US,
40:48 donc Eric Caine et Fu.
40:50 Il y a Z-Money aussi, qui fit beaucoup avec Vali.
40:55 D'habitude, c'est de la trap très sombre à la jazz de Money.
40:58 Et là, c'est beaucoup plus aéré, Ari Frod,
41:01 beaucoup plus aéré, beaucoup plus mélodique.
41:03 Moi, j'ai écouté les deux cet été.
41:05 Et trop bien.
41:06 Et le Currency, c'est hommage à Miami.
41:09 C'est un album un peu narratif sur Miami Vice, etc.
41:14 Ça ressemble à des voix de la série.
41:19 Je ne sais pas si tu disais,
41:20 le Currency, il ne vient pas de Miami.
41:22 Il vient de New Orleans.
41:24 Ils ont fait un truc Miami.
41:27 Il n'y a aucun qui vient de Miami.
41:29 Hommage à Milan.
41:31 C'est un album.
41:33 C'est ça, il vient de New Orleans.
41:35 Peut-être que ça les a marqués, mais je me demandais.
41:37 New York, lui, vient de New York.
41:38 C'est la côte est aussi.
41:40 Après New York, Miami.
41:42 Les deux projets que j'ai eu, qui ont tourné cet été,
41:46 ce ne sont pas des projets de beatmakers,
41:49 mais c'est des projets en commun.
41:51 Comme il y avait les 21Metro aussi.
41:53 C'est ça, ça avait du mode.
41:55 BBL, est-ce que tu as quelque chose à nous conseiller ?
41:58 Moi, le gros projet,
42:01 je ne pense pas qu'il compose,
42:03 mais pour moi, le chef de ces projets-là,
42:05 avec plein d'artistes, plein de feats, c'est Didier Khaled.
42:07 Déjà pour la longévité, je suis super fan.
42:10 Et puis pendant presque 15 ans,
42:12 avoir au moins un hit chaque année,
42:15 je crois qu'il faut mettre du respect sur son nom.
42:18 Et puis encore aujourd'hui,
42:20 j'ai l'impression de plus en plus,
42:21 il y a vraiment tout le monde.
42:23 Même de la pop.
42:25 Là où Métro, ça va rester très proche.
42:27 Il y a tout le monde, Didier Khaled.
42:29 Il y a deux ans, Adèle, s'il ne l'a pas déjà fait,
42:31 je ne sais pas, je l'ai pas encore fait.
42:33 Il y a tout le monde.
42:34 Après artistiquement, je suis peut-être un peu moins fan qu'avant.
42:37 Après, il y a toujours une douille que j'aime bien.
42:39 Mais je trouve que l'immensité de ces projets,
42:42 moi, me rend...
42:43 Là, vous avez dit trois trucs américains.
42:45 Est-ce que vous pensez vraiment que ce qui se fait de mieux
42:48 en termes de projet de beatmaker,
42:49 c'est aux États-Unis que ça se passe ?
42:50 Je crois que pour le moment, oui.
42:51 En fait, c'est déjà de basse que j'écoute.
42:53 Donc, ce n'est pas parce que je pense que c'est mieux fait.
42:56 C'est juste, moi, ça me plaît plus l'anglais sur le hip-hop.
43:00 J'avais beaucoup aimé celui de IKAZ,
43:01 si on peut parler d'un projet francophone.
43:03 C'est vrai, c'est incroyable.
43:05 C'était le 2 ou le 1 que tu...
43:06 Le 2, je me suis plus pris le 2.
43:08 Voilà, IKAZ-BOY, je trouve ça super chaud.
43:11 Même Banks Beat, c'est chaud aussi.
43:12 Oui, Banks Beat, c'est ça que j'allais conseiller.
43:14 Moi, c'est les travaux de Kozey.
43:17 Mais du coup, ce ne sont jamais ses projets à lui.
43:19 Mais là, il y a la semaine prochaine,
43:22 un EP commun avec Jola Green qui va sortir.
43:25 Il est chaud.
43:26 Je ne le savais pas.
43:27 Ça risque d'être assez bon.
43:28 Je ne suis pas fan de Jola Green 23, là, toi.
43:31 Tu n'es pas fan ou tu es fan ?
43:32 Non, je suis super fan.
43:33 Il est très fort.
43:34 Très, très grave.
43:35 Et le projet, tu vois, Chiffre Kiff, Fondamental Witch.
43:40 Kozey, il est parti à Chicago.
43:42 Il y a 2, 3 prods.
43:44 Et la dernière prod, c'est co-prod avec Brodinski.
43:46 En termes de flow, Jola Green, c'est...
43:49 On n'a pas parlé de Brodinski, en plus.
43:51 Aussi très chaud, très original.
43:53 Et pour le coup, lui, on peut même parler de la techno.
43:55 Il a produit aux Etats-Unis, au Japon.
43:57 Il est trop chaud, Brodinski.
43:58 Mais non, le Jola Green Kozey, c'est...
44:00 Ça va être chaud, quoi.
44:01 Trop bien.
44:02 Bon, les gars, vous avez une carrière bien cool, bien longue.
44:04 Est-ce que vous aurez une petite anecdote,
44:05 que ça soit autour du projet ou même pas forcément,
44:08 une anecdote de studio, simplement ?
44:10 J'imagine que vous en avez.
44:12 Il y en a plein.
44:13 Il se passe plein de trucs, totalement.
44:15 Il se passe plein de trucs, totalement absurdes et randoms dans les studios.
44:19 Au pire, si tu penses à une, tu peux nous la dire.
44:21 On a été prévenus, limite, le matin.
44:23 Je ne sais pas si tu te souviens même.
44:24 De venir avec un tee-shirt blanc.
44:26 Les gars, on a une idée pour la cover.
44:29 On a été.
44:30 Et il avait des blouses qu'on a mis par-dessus notre tee-shirt.
44:33 Des lunettes en plastique.
44:35 Et il a mis une plaque en plexiglas sur deux traiteaux.
44:39 On appelle ça ?
44:40 Oui, je pense.
44:41 Et on a fait couler du miel.
44:43 Il était couché en dessous.
44:45 Il prenait des photos de nous.
44:47 Vraiment génie.
44:48 La vision, elle est incroyable.
44:49 C'est les trucs les plus simples qui fonctionnent le mieux au final.
44:52 Et tu vois le setup de loin, tu te dis, ah ouais ?
44:55 J'aime bien les trucs comme ça où tu vois la photo finale
44:58 et puis à côté, tu vois la photo du, un peu l'envers du décor.
45:01 L'envers du décor, ils ne vendent pas du rêve.
45:03 Ils sont trop forts.
45:04 Et l'album, c'est une anecdote, c'est vite fait.
45:07 Mais l'album a pris tout pile un an.
45:09 Oui.
45:10 Jour pour jour.
45:11 Genre jour pour jour.
45:12 La première session, on a rendu les masters, c'était un an.
45:15 C'est vrai que c'est un premier.
45:16 C'était pas fait exprès.
45:17 Non, non, non.
45:18 On ne savait même pas en fait.
45:20 À un moment, on s'est dit, combien de temps ça nous a pris ?
45:23 Et on a vu que la première prod, le jour du processus, c'était un an.
45:26 Donc vraiment, c'était comme ça.
45:28 L'artiste qui vous fait kiffer pour l'instant,
45:30 ici on a quand même parlé un peu déjà de ça.
45:34 On a aussi le truc "Première école" dans votre projet
45:37 qui un peu montre la première école des artistes émergents
45:41 que vous avez vous sélectionné.
45:42 Est-ce qu'il y en a d'autres ici, la plus actuelle peut-être,
45:44 que vous kiffez ?
45:45 Des nouveaux artistes ?
45:46 On a parlé de Jola Green, mais est-ce qu'il y en a d'autres ?
45:48 Moi, je conseille à tout le monde d'aller écouter H.D. La Relève,
45:52 pour ceux qui ne connaissent pas.
45:53 Oui.
45:54 J'ai la chance de beaucoup bosser avec lui.
45:57 Il y a qui ? Il y a Pablo Casanova,
45:59 chanteur chilien en espagnol.
46:01 C'est vraiment cool.
46:02 OK.
46:03 Il y a Lo Mike, pour ceux qui sont chauds et qui ne connaissent pas.
46:05 Un peu la vibe américaine aussi, mais en français.
46:07 Vachement cool.
46:08 "Machine", c'est plus la chanson française.
46:11 J'avais tout le monde à aller écouter.
46:12 Gooty, allez tous écouter Gooty aussi.
46:13 Gooty, évidemment.
46:14 Gooty, ma race.
46:15 J'en oublie plein, sûrement.
46:17 Moi, récemment, je commence à bosser avec Koumta aussi.
46:19 Oui, Koumta, oui.
46:20 Il est monstrueux.
46:21 Je pense qu'il va tout arracher.
46:22 Guico, bien sûr.
46:23 Guico, bien sûr.
46:24 Il y a pas mal de gens.
46:26 Il y a pas mal de gens.
46:27 Faites regarder qui ? La Miel Riffolo.
46:29 Allez écouter tout le monde.
46:30 Il y a Njie aussi, c'est une française que moi, je trouve monstrueuse.
46:34 Elle est super forte.
46:35 Elle est trop trop cool.
46:36 Et ça, c'est tous des artistes avec qui vous travaillez ?
46:38 Avec qui, du moins, on parle.
46:40 Njie, on n'a pas encore bossé ensemble.
46:42 Je lui ai envoyé des trucs.
46:43 Mais tous les noms qu'on a cités, c'est les gens avec qui on bosse.
46:46 OK.
46:48 Les gars, merci pour ces quelques recommandations.
46:49 Merci aussi pour votre présence.
46:51 Une petite question qu'on va commencer à poser à chaque épisode.
46:55 Est-ce que vous voyez peut-être un de vos proches, quelqu'un de l'industrie,
46:58 venir ici autour de cette table pour un peu parler avec nous ?
47:01 Est-ce que vous avez quelqu'un à nous conseiller ?
47:04 Peut-être Vinnie ?
47:05 Il a plein de trucs à expliquer.
47:06 Ah, Vinnie.
47:07 Vinnie qui est compo, ingénieur son aussi, qui bosse beaucoup avec HD.
47:10 Ou Gooty.
47:11 Qui, cependant, fait aussi pas mal de singles.
47:13 Donc il a aussi ce côté artiste et producteur.
47:16 Sinon, en artiste, je crois qu'il y a Gooty qui est vraiment actif actif.
47:20 OK.
47:21 Qui est très drôle, très agréable aussi.
47:25 Donc voilà, ça peut être bien.
47:27 On va noter ça dans notre carnet.
47:29 Là, vous nous avez peut-être fait une petite base d'idées, comme ça.
47:32 On ne sait jamais.
47:33 On va dire.
47:34 Franchement, oui, c'est très chaud.
47:35 Tous les noms, là, on peut.
47:36 Super.
47:37 Les gars, super.
47:38 On va voir ce qu'on peut faire à ce niveau-là.
47:39 Encore un grand merci à vous d'être venus.
47:40 Merci à vous, les gars.
47:41 Merci à toi aussi, Pierre.
47:42 On se retrouve de toute façon.
47:43 Toujours un plaisir.
47:44 Toujours deux semaines pour un nouvel épisode du podcast.
47:46 D'ici là, les gars, portez-vous bien et à la prochaine.
47:49 Merci à vous, les gars.
47:50 Ciao.
47:51 [SILENCE]