Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver dans "Ça se dispute" en direct sur CNews.
00:06 Et notre face à face ce soir, Gilles-William Golnadel est avec nous.
00:09 Bonsoir.
00:10 - Bonsoir.
00:10 - Ravi de vous accueillir sur le plateau.
00:12 En face de vous, Philippe Guibert.
00:13 Bonsoir, Philippe Guibert.
00:14 - Bonsoir, Lionel.
00:15 - Plaisir de vous retrouver.
00:17 On commence.
00:17 Première thématique, nous avons un temps, un parti assez court pour évoquer tous les sujets d'actualité.
00:23 L'affaire notamment de ce proviseur de Clermont-Ferrand menacé de mort par le père d'une lycéenne.
00:26 Pour la deuxième fois de la semaine, un lycée a refusé l'accès à une jeune femme qui portait la baïa.
00:31 Hier, donc, le père de cette fille a téléphoné à l'établissement proférant des menaces de mort envers le proviseur.
00:36 Il a été placé en garde à vue.
00:38 Et même si celle-ci a été levée, Gabriel Attal, le ministre de l'Education, a réagi fermement aujourd'hui.
00:43 Écoutez.
00:44 - Ce sont des menaces qui sont extrêmement choquantes.
00:47 J'ai eu hier le proviseur au téléphone.
00:50 Évidemment, je lui ai assuré tout mon soutien, celui du gouvernement, de l'Etat et plus globalement, je crois, de nos concitoyens face à ces menaces qui sont inadmissibles et inqualifiables.
01:01 Je le dis, pour moi, les choses sont claires.
01:04 C'est la loi, toute la loi, rien que la loi.
01:08 J'ai affirmé une règle claire, celle de l'application de la loi de 2004 sur la laïcité à l'école.
01:14 J'ai clarifié les choses sur les questions qui restaient en suspens avec un texte que j'ai publié.
01:20 J'ai apporté un accompagnement pour les familles, pour les chefs d'établissement avec des personnels formés pour les accompagner face à l'application de cette règle.
01:28 Et la conclusion que nous pouvons tirer de cette première semaine, c'est que très majoritairement, les choses se sont bien passées.
01:34 - Il y a évidemment le débat sur la baïa dont on peut reparler.
01:38 Mais c'est surtout, Gilles-William Goldadel, sur ce point, que je voudrais insister.
01:41 Après la mort de Samuel Paty, comment peut-on encore aujourd'hui menacer le personnel enseignant, que ce soit un proviseur ou un professeur ?
01:48 - Mais attendez, qu'on menace le personnel enseignant, j'arrive à le concevoir dans le triste monde que nous vivons,
01:58 où nous avons un parti politique représenté à l'Assemblée nationale qui s'appelle la France insoumise,
02:04 qui passe son temps à jeter de l'huile sur le feu.
02:08 Donc vous pouvez évidemment trouver des islamistes, il n'y a pas une pénurie d'islamistes particulières en France,
02:15 pour justement proférer des menaces de mort, ayant dit cela fermement.
02:21 Si les menaces de mort dont s'agit ont été avérées, je ne comprends pas que dans notre pays,
02:28 la forciorie après la mort horrible de Samuel Paty, dans un pays qui se permet non seulement de mettre en garde à vue des policiers français,
02:41 mais également de les incarcérer, alors même que ce qu'ils ont fait fut répréhensible, était dans le cadre de l'exercice de leur fonction,
02:51 je ne comprends pas qu'à l'issue d'une garde à vue, si encore une fois les menaces de mort ont été proférées,
02:57 cette personne soit en liberté, c'est tout.
03:00 C'est vrai qu'il y a un lourd précédent avec la mort de Samuel Paty, véritablement,
03:04 et quel que soit le message que l'on veut faire passer, qu'il soit politisé, qu'il soit prosélite, peu importe,
03:11 tout de même c'est assez fort de café si je puis me permettre l'expression Philippe Guibert.
03:16 Que de menacer de mort, comme ça, spontanément ?
03:19 Oui, évidemment que c'est gravissime, je remarque que cette fois-ci, l'État a été autrement plus réactif que lors de l'affaire Paty,
03:30 et que l'homme a été placé en garde à vue de façon très rapide,
03:36 alors on ne connaît pas assez le dossier pour savoir, effectivement, moi aussi je suis un peu surpris qu'il ait été relâché après avoir proféré des menaces de mort,
03:44 mais enfin, en tout cas, on peut dire que là, l'État, jusqu'au plus haut niveau, Gabriel Attal, du ministre,
03:49 l'État est intervenu très rapidement.
03:52 Donc, voyons plutôt dans cette affaire la réaction de l'État,
03:59 plutôt qu'une sinistre répétition de la tragédie de Samuel Paty.
04:05 Deuxième remarque, j'ai le William, je ne suis vraiment pas un grand défenseur,
04:09 les filles, vous me connaissez, mais je ne leur mettrai pas cette affaire sur le dos.
04:14 Vous avez dit qu'il n'y avait pas pénurie d'islamistes en France,
04:17 ça me paraît être une meilleure explication que de dire qu'un parti politique serait une sorte d'incitateur,
04:24 ou de lever un interdit, je crois que ça n'a pas grand chose à voir avec les filles, ni avec n'importe quel autre parti politique.
04:35 Je pense qu'on a affaire, évidemment, à un islamiste, et que c'est ça qui pose question.
04:40 Troisième remarque, et là je rejoins ce qu'a dit le ministre,
04:44 globalement c'est très bien que la République et l'État aient marqué un coup d'arrêt à ce qui devenait une nouvelle affaire du foulard,
04:52 parce qu'on avait tous compris que la baïa était détournée pour contourner la loi de 2004,
04:58 pour contourner l'interdiction du voile, et qu'il devenait de cette façon un signe religieux ostentatoire.
05:05 Au total, je crois qu'on a eu en début de semaine à la rentrée 67 cas de refus ou de tensions sur quelques millions d'élèves.
05:17 Donc très bien que l'État et la République aient montré de la fermeté,
05:22 et puis maintenant on peut aussi parler d'autres sujets de la rentrée scolaire,
05:28 la question du nombre des profs dans les classes,
05:32 de multiples questions sur le statut du prof de manière générale,
05:36 et puis du niveau des élèves, et de l'instruction donnée à nos petits français,
05:42 qui me paraît être un sujet énorme d'avenir.
05:44 Pour rebondir tout de même Gilles-William Gollnadel sur la responsabilité de l'FI,
05:49 quelle serait-elle justement dans cette affaire de la menace de mort ?
05:53 Je persiste dans le fait que vous avez un milieu islamiste,
05:57 vous avez les frères musulmans qui passent leur temps à tester la résistance du corps social français,
06:06 pas seulement le...
06:08 Vous avez 36% des enseignants qui votent France Insoumise, c'est pas rien 36%.
06:15 Et ce parti systématiquement prend le parti des islamistes.
06:22 On l'a vu lorsque ils ont accueilli Médine, j'ai vu toutes les médinettes de Mme Autain à Mme Pannot
06:30 qui sont en principe d'un féminisme exacerbé, là on est complètement...
06:35 On défend également la baïa.
06:37 Je dis que lorsque vous avez un parti qui au sein justement de l'appareil politique français
06:46 montre une telle compréhension pour la frange la plus extrémiste de l'islam,
06:53 évidemment ces gens-là se sentent encouragés.
06:57 Ça me paraît relever un peu du lieu commun.
07:00 Avec la médiatisation évidemment des politiques, allez-y, Philippe Guybert ?
07:03 Non, c'est pas un lieu commun.
07:05 Vous le savez très bien, vous le savez aussi bien que moi,
07:08 d'ailleurs vous l'avez dit que les frères musulmans sont à la manœuvre, évidemment.
07:11 Peut-être pas les seuls, mais il y a d'autres groupusculés islamistes.
07:15 Ils sont à la manœuvre et qu'ils n'ont pas attendu la France insoumise
07:18 et que le jour où la France insoumise ne dira plus rien, ils continueront.
07:22 Et pour dire qu'il y a collusion entre la France insoumise et les frères musulmans ?
07:25 Non, mais là où il faut être clair, c'est qu'il y a un clientélisme communautariste, au minimum,
07:34 de la part de la France insoumise sur le plan électoral vis-à-vis des banlieues.
07:39 Ça c'est incontestable et on le critique, je ne suis pas le dernier à le faire.
07:44 Je ne crois pas que par rapport à... On parle de menaces de mort.
07:47 Jérôme, on parle de menaces de mort.
07:49 Mais je comprends, mais basiquement, lorsque il y a des jeunes filles
07:55 qui veulent mettre des abayas pour des tas de raisons religieuses,
07:59 de provoquer, c'est surtout ce que vous voulez,
08:01 et qu'elles rencontrent non seulement de la compréhension,
08:06 mais du soutien d'une partie de députés français, pardon de vous le dire,
08:13 ça fait d'une... Elles y voient une manière d'encouragement.
08:18 C'est une réaction tout à fait normale.
08:21 Elles ne sont pas extrémisées d'une certaine manière.
08:23 Et s'il n'y avait pas la France insoumise, elles ne le seraient pas ?
08:25 Elles ne sont pas extrémisées, elles sont victimisées.
08:28 C'est très important sur le plan psychologique.
08:30 Et s'il n'y avait pas de France insoumise, vous croyez, une seconde,
08:32 que ça n'arriverait pas, ce genre de choses ?
08:34 Je pense, je pense effectivement que si la France insoumise,
08:38 depuis de nombreuses années, n'avait pas soufflé effectivement sur les braises islamistes,
08:45 je pense que les islamistes seraient moins puissants.
08:48 Oui, la déclaration de Marine Tendelier.
08:50 Sans parler de la question israélien-palestinienne.
08:52 La déclaration de Marine Tendelier va-t-elle vous mettre d'accord ?
08:55 Je vous propose de l'écouter.
08:57 Elle estime que refuser l'entrée de l'école à une jeune fille,
09:00 à cause de la baïa, c'est ce qui s'est produit,
09:02 et c'est ce dont on parle évidemment, avec la répercussion de la menace de mort,
09:05 avec ce proviseur de Clermont.
09:08 Elle estime que refuser l'entrée, c'est discriminant.
09:11 Écoutez.
09:12 Évidemment, celles qui vont être retoquées sur des tenues à l'école,
09:16 ce sont des jeunes filles, comme c'était le cas pour le crop-top,
09:18 et ce sont des jeunes filles de confession musulmane, comme c'était le cas pour le voile.
09:22 Et donc, il y a quand même un truc qui est assez humiliant aussi,
09:25 qu'on passe notre temps à débattre de la tenue des femmes.
09:27 Et je le dis sans naïveté, sur ce que certains peuvent souhaiter pour les tenues des femmes,
09:31 et sur le fait religieux qu'il peut y avoir derrière.
09:33 Mais vous voyez, à un moment, on parle d'enfants qui vont être humiliés à l'entrée de l'école,
09:37 et de professeurs qu'on met en situation de devoir refuser l'entrée, le rôle d'un prof.
09:41 - Tu parles d'humilier les enfants, il peut y avoir une discussion.
09:43 - Quand on vous refuse l'entrée à l'école,
09:46 évidemment que c'est un moment dont vous vous rappelez toute votre vie.
09:49 - Oui. Gilles-William Gollnadel.
09:51 - C'est l'illustration même par la Médinette numéro 1,
09:55 qui a accueilli Médine,
09:58 qui montre qu'elle victimise à l'avance une jeune fille,
10:03 c'est-à-dire qu'il y aurait une sorte d'obligation pour cette jeune fille de se présenter en abaya,
10:08 et que, puisqu'elle se présente en abaya,
10:11 et que le méchant Etat français l'expulse de l'école,
10:15 alors c'est une victime.
10:17 C'est exactement à travers l'abaya,
10:20 ce qu'ont fait la France insoumise et l'extrême gauche,
10:25 en général depuis une trentaine d'années,
10:28 qui a expliqué d'une certaine manière
10:31 que les musulmans étaient victimes du racisme d'Etat ou de certains français.
10:37 - Philippe Guybert, elle tente de désamorcer, de dépolitiser avec ses déclarations ?
10:42 - Ah non, pas du tout. Elle ne veut pas, parce qu'elle a parfaitement compris,
10:47 elle ne veut pas voir l'importance de la loi de 2004 par rapport aux signes religieux.
10:52 - Oui, c'est ça, l'aspect religieux.
10:53 - Elle fait comme si ça n'existait pas.
10:55 Donc elle contourne le sujet et nous raconte que c'est une histoire
10:58 de traumatisme de jeunes filles et de vêtements.
11:00 Donc elle ne veut pas entrer dans le débat, et on comprend bien pourquoi.
11:04 Mais ce qui me paraît le plus grave dans sa déclaration
11:07 et dans celui de certains de la France insoumise,
11:10 c'est qu'ils essentialisent les musulmans de France et les jeunes femmes musulmanes
11:14 en disant que finalement, tous les musulmans sont discriminés
11:18 à travers une tenue qui n'est partie que par une petite partie d'entre elles,
11:23 même si elles sont manipulées pour être très militantes et très prosélites.
11:28 Mais ce discours de gauche revient à dire que tous les musulmans
11:35 se reconnaissent dans le port de la baïa.
11:37 Ce n'est absolument pas le cas.
11:39 Alors si je peux me permettre une petite plique et une remarque,
11:42 et forcément mot de l'esprit, parce que vous m'étiez laissé.
11:45 - Je devrais pouvoir la supporter.
11:47 - Les deux parties qui essentialisent les musulmans,
11:50 et qui disent la même chose pour en tirer des conclusions diamétralement opposées,
11:55 c'est les écologistes et les filles, et puis d'autre part,
11:59 Éric Zemmour qui a fait des déclarations en disant que finalement,
12:02 c'est ça le vrai islam, c'est-à-dire que l'islamisme,
12:05 le rigorisme musulman, l'islam le plus intégré,
12:09 finalement c'est ça le vrai islam.
12:11 Je ne suis pas théologien et je ne rentre pas dans ces considérations.
12:14 Je constate juste que chez les musulmans français,
12:17 les français musulmans, c'est une minorité.
12:20 - Moi qui suis en tous les cas incapable, quand bien même le voudrais-je,
12:25 d'essentialiser qui que ce soit, et certainement pas les musulmans,
12:29 que je ne confonds pas avec les islamistes.
12:32 - C'est bien, c'est un point important.
12:34 - Mais votre étonnement m'étonne.
12:36 - Il devrait vous ravir.
12:38 - Mais ce que je veux dire là, dans l'essentialisation des musulmans,
12:42 tel que le dit notre ami,
12:45 qui signifie que finalement les musulmans ne sont pas islamistes,
12:50 le jeu pervers de l'extrême gauche,
12:55 c'est d'une certaine manière de réessentialiser une partie des musulmans,
13:01 parce que je me mets à la place de certains jeunes musulmans,
13:06 c'est très facile pour un être humain,
13:09 et d'une certaine manière, c'est confortable de se sentir une victime.
13:14 - Absolument.
13:16 - Et comme on veut...
13:18 - Vous avez tout à faire, là je suis d'accord avec vous,
13:20 mais reconnaissez...
13:22 - Mais c'est mon procès principal à l'extrême gauche...
13:24 - Mais alors faites le reproche à Éric Zemmour aussi,
13:26 parce qu'en fait ils disent exactement la même chose.
13:28 Alors l'extrême gauche pour critiquer la décision du gouvernement,
13:31 et Éric Zemmour pour dire "la France est en train de s'islamiser", pardonnez-moi.
13:36 - Je veux bien...
13:38 - C'est un même constat d'une essentialisation des musulmans,
13:45 en faisant l'amalgame, si j'ose dire,
13:47 pour reprendre un mot qui a beaucoup servi dans ce domaine,
13:49 entre tous les musulmans et les musulmans les plus rigoristes et les plus intégrés.
13:53 - On a spécisé sans doute la religion musulmane.
13:55 Je vous propose de passer à un autre sujet,
13:57 sujet d'actualité important également, vous allez pouvoir réagir.
13:59 Ce jeune de 16 ans qui a été gravement touché
14:01 en percutant violemment un véhicule de police
14:03 avec son deux roues à Elon Kourne dans le département des Yvelines,
14:06 il s'est poursuivi par les forces de l'ordre après un refus d'obtempérer,
14:09 il est toujours en état de mort cérébrale,
14:11 les deux policiers ont été placés en garde à vue avant d'être libérés.
14:14 Alors il y a deux thèses qui s'affrontent évidemment sur la responsabilité,
14:17 mais en attendant les résultats de l'enquête,
14:19 on peut se demander s'il est logique de placer systématiquement les policiers
14:23 en garde à vue, de les entendre,
14:25 quand ils interviennent dans un refus d'obtempérer.
14:28 Que dit le droit par rapport à cela ? C'est normal ?
14:31 - Non, non, pas du tout.
14:33 D'abord, il faut savoir qu'une garde à vue n'est pas synonyme de culpabilité.
14:39 - Évidemment. - Ni même de suspicion.
14:42 - Mais les syndicats de police s'en plaignent justement.
14:44 - Alors, ceci posé, il n'est pas non plus indispensable
14:49 de mettre en garde à vue, comme ils l'ont été,
14:54 des policiers dans ce cadre-là.
14:57 Certains pensent que c'est pour, peut-être de bonne foi,
15:02 pour apaiser les choses.
15:04 Or, c'est complètement contre-productif,
15:06 parce que, pour beaucoup, la mise en garde à vue
15:10 est synonyme de suspicion.
15:12 Donc, tout concourt à ne pas le faire.
15:15 Parce que moi, je l'ai vécu, pardon, mais si j'ose dire, en temps réel,
15:18 le matin qui a suivi le drame de la nuit,
15:23 j'ai entendu dans une station de service public,
15:27 France Inter, pour ne pas le nommer, c'était le matin,
15:31 je peux vous dire que c'était invraisemblable.
15:34 On avait complètement repris la thèse de l'avocat
15:38 des partis civils, on interrogeait les gens du coin
15:43 qui accablaient tous les policiers,
15:46 les policiers étaient traités comme des coupables,
15:48 et on en était même à trouver comme miraculeux
15:52 que la veille, il n'y ait pas eu, dans la banlieue en question,
15:56 un déferlement du même type de celui
16:00 qui a suivi la mort de Nahel.
16:02 Donc, si vous voulez, pour répondre directement à votre question,
16:06 la garde à vue en question était effectivement
16:11 très dangereuse d'une certaine manière.
16:13 - Et il est vrai, Philippe Guibert, que l'avocat de la partie civile
16:16 envisage de porter plainte pour tentative d'homicide volontaire,
16:19 donc contre les policiers.
16:21 - Oui, bon alors sur cette affaire, on la connaît encore assez mal,
16:25 donc moi je ferais de la grande prudence.
16:27 - Mais il y a une tentative régulière et systématique
16:29 pour rechercher la bavure policière,
16:31 de mettre à chaque fois dans le camp de la police,
16:33 c'était un refus d'obtempérer.
16:35 - Moi je ne vois pas les choses comme ça,
16:36 moi je pense que, je ne prononce pas sur cette affaire particulière,
16:39 envers l'enquête, comme d'ailleurs sur les autres affaires.
16:43 Je suis contre le fait qu'on fasse un statut judiciaire particulier
16:47 pour les policiers.
16:49 Je défends l'institution policière républicaine,
16:53 qui, parce qu'elle est démocratique et républicaine,
16:56 est soumise éventuellement à ses fautes, quand il y en a,
16:59 et qu'il doit être responsable de ses fautes,
17:01 quand certains de ses membres commettent des actes
17:04 qui ne relèvent pas de la violence légitime,
17:07 dont ils ont le monopole.
17:10 Et donc je suis pour que les policiers qui commettent
17:14 ce qu'on appelle des bavures, dans le langage courant,
17:18 soient traités judiciairement de la même façon
17:21 que les délinquants et criminels.
17:24 Je me rappelle cette affaire de Marseille,
17:28 cet été, qui a suscité une bronca,
17:31 voire un peu plus qu'une bronca.
17:33 - Avec le jeune Edi, qui a été blessé, c'est de ça dont vous parlez ?
17:36 - C'était la même question sur la détention provisoire.
17:39 La détention provisoire est un sujet dans le monde judiciaire français,
17:42 mais pas que pour les policiers.
17:44 Il y a un certain abus de détention provisoire,
17:47 mais les policiers sont soumis au même régime que les autres.
17:50 - Dans l'affaire Edi, le policier,
17:53 a été libéré, il n'est plus en détention provisoire.
17:56 Dans l'affaire Nahel, le policier est toujours incarcéré.
18:00 - Il y a des éléments qu'on ne connaît pas,
18:03 parce que c'est une affaire...
18:05 Il y a eu un appel sur l'affaire de Marseille.
18:08 Les juges d'appel qui contrôlent la détention provisoire
18:12 ont maintenu la détention provisoire,
18:14 puis le juge a remis le policier en liberté.
18:17 Cette affaire était gravissime, au passage.
18:20 - Quand on discute avec des syndicats policiers,
18:23 ils le savent.
18:25 Ce qui s'est passé à Marseille est grave.
18:28 On peut parler de graves bavures policières.
18:31 Ce qui ne doit pas faire oublier que pendant ces émeutes,
18:34 il y a eu 860 policiers et saports pompiers
18:37 qui ont été blessés, pour certains, gravement.
18:40 - Gilles-William Gollnadel, n'y a-t-il pas néanmoins
18:43 d'une affaire à l'autre de poids, de mesure ?
18:46 Surtout quand des policiers sont impliqués directement
18:49 dans la détention préventive.
18:51 - Je suis le praticien qui vous parle et qui voit
18:54 à quel point souvent les malfrats violents sont épargnés
18:57 sur le plan de la détention préventive.
19:00 Y compris des récidivistes.
19:02 De haut vol ne peut pas s'empêcher d'avoir des états d'âme
19:06 quand il voit des policiers incarcérés.
19:09 Je ne vous parle pas d'un policier qui serait pris
19:12 dans un trafic, un ripoux, etc.
19:15 Je vous parle de policiers à qui on reproche des choses
19:19 à tort ou à raison un soir d'une immense émeute
19:23 et dans l'exercice de leur fonction,
19:26 qui ne font pas ça par plaisir.
19:29 Je vous dis qu'effectivement, pour répondre à votre question,
19:32 non seulement je vois concrètement de poids, de mesure,
19:36 et je ne suis pas insensible, croyez-le-moi,
19:39 à une partie du corps judiciaire qui est idéologisée,
19:43 je n'ai aucun plaisir à vous le dire et à le constater,
19:48 et je dis d'autre part, sur un plan purement pratique,
19:53 qu'aujourd'hui, il faut être un saint laïc
19:57 quand on est flic pour continuer, par exemple,
20:02 à vouloir réprimer un refus d'obtempérer.
20:07 Et des saints laïcs, j'en ai pas rencontré beaucoup dans ma vie.
20:10 - Vous exagérez peut-être un tout petit peu.
20:13 - Ah bon ? Vous trouvez ?
20:15 - Il y a des refus d'obtempérer, il y en a beaucoup, beaucoup trop d'ailleurs.
20:18 Hélas. Et il y a des interpellations, et les policiers font du travail.
20:22 - Je dois avoir un mauvais esprit, mais si j'étais policier,
20:28 ce soir par exemple, et que je voyais dans une banlieue
20:32 un peu dangereuse, un individu en scooter
20:36 en train de faire des zigzags sans casque,
20:40 au risque de renverser quelqu'un,
20:43 je me poserais la question de savoir si je dois le suivre de près,
20:48 avec les risques inhérents à cela,
20:50 et de me retrouver en garde à vue, voire d'être incarcéré.
20:54 - Attendez, je vais vous guider là. Qu'on soit bien clair.
20:57 Je pense qu'on sera tous d'accord, enfin en tout cas,
20:59 sur le fait que les policiers ne doivent pas être plus incriminés
21:04 que d'autres catégories, mais qu'ils ne doivent pas l'être moins.
21:08 Voilà, c'est que le droit commun s'applique à eux,
21:10 et forcément il s'applique à eux avec un regard particulier,
21:14 puisque eux sont détenteurs d'une violence, même si celle-ci est légale,
21:18 et doit rester proportionnée à ce qui se passe.
21:21 Donc moi je suis tout à fait défavorable au fait que
21:25 on incrimine les policiers de façon trop systématique,
21:29 et qu'on les mette systématiquement en détention provisoire,
21:32 que ce soit bien clair. En revanche, dans certains cas, le juge peut...
21:36 - Oui, mais il ne faut pas les protéger.
21:38 - Mais juste pour ajouter, je ne pense pas qu'on soit dans une situation
21:42 où les policiers hésitent à faire leur meurtier.
21:45 En revanche, si je peux me permettre, sans vouloir relancer le débat sur la formelle...
21:49 - Sans être sûr d'être couvert par leur hiérarchie, entre parenthèses,
21:52 en n'étant pas loin du burn-out pour certains.
21:54 - Mais la doctrine de la police, pas celle de la gendarmerie,
21:57 pas celle de la police allemande, pas celle de la police britannique,
22:02 et qu'en cas de refus d'obtenterrer ce qui a donné lieu à la tragédie de Nahel,
22:08 la doctrine de la police peut-être de tirer.
22:12 C'est un point de doctrine, je ne parle pas de l'affaire en particulier,
22:15 on saura ce qui se passera un jour, c'est un point de doctrine
22:18 sur lequel il y a des débats qui ne se semblent légitimes.
22:21 - Chih-Liu Yangonel, vous vouliez réagir à ceci ?
22:23 - Non, je dis aussi, dans un mot simplement, je dis aussi,
22:27 en reparlant de ma marotte qui s'appelle "La rance insoumise",
22:31 que là aussi, elle jette régulièrement de l'huile sur le feu,
22:38 en y expliquant que la police tue, que la police est d'un racisme systémique
22:43 et elle ne fait pas de bien, effectivement, au corps social.
22:46 - Alors, sur ce point-là, je suis d'accord avec vous.
22:50 Je trouve que tous ceux qui ont dit, après la tragédie de Nahel,
22:53 qu'à partir du moment où on avait un refus d'obtenterré,
22:56 on risquait de se prendre une balle et que c'était normal,
22:59 n'ont pas non plus exactement apaisé la situation.
23:02 - On se retrouve dans quelques instants.
23:04 On évoquera quelque peu avec vous, Philippe Gilbert, la crise du logement
23:07 et le reste de l'actualité, avec notamment ce viol de Cherbourg
23:12 dont on a beaucoup parlé et dont on va reparler également,
23:15 cette montée de cette ultra-violence.
23:17 Il y a d'autres exemples, avec notamment cette affaire du chauffeur de bus
23:21 qui avait perdu la vie, qui avait été tué à Bayonne.
23:24 A tout de suite sur l'antenne de CNews, avec nos invités dans "Ça se dispute".
23:28 A tout de suite.
23:29 "Ça se dispute" revient dans quelques instants.
23:35 Nos débats, mais d'abord un point sur l'actualité avec Miquel Dos Santos.
23:38 Bonsoir.
23:39 - Cette personne issue de l'ultra-droite accusée d'avoir voulu attaquer
23:44 les supporters marocains après la demi-finale de la Coupe du monde de football
23:47 France-Maroc ont été laissés libres.
23:49 Le tribunal de Paris a annulé la procédure pour irrégularité.
23:53 Les contrôles ayant permis, notamment les interpellations,
23:55 ont été réalisés dans une zone non couverte par les réquisitions de la magistrate.
24:00 Enquête ouverte après le viol d'un détenu à Lyon,
24:03 incarcéré dans la prison de Corbat.
24:05 Il aurait été agressé par deux hommes.
24:07 Des individus soupçonnaient également d'avoir filmé
24:09 puis diffusé la scène sur les réseaux sociaux.
24:12 Identifiés, les suspects ont été mis en examen.
24:15 Enfin, 14 départements d'Ile-de-France et du centre Val-de-Loire
24:19 restent en vigilance orange canicule.
24:22 Les températures devraient rester élevées pendant le week-end
24:24 entre 33 et 37 degrés.
24:26 Une baisse significative du mercure est attendue en début de semaine prochaine.
24:30 - Et prochain point sur l'actualité à partir de 22h sur l'antenne de CNews.
24:36 Ça se dispute avec Gilles-William Golnadel, Philippe Guibert.
24:39 Et avant de rentrer dans les débats et les face-à-face,
24:42 juste un mot et un éclairage, Philippe Guibert.
24:44 C'est votre vœu et c'est une très bonne idée car
24:46 la crise du logement en France, on en parle trop peu
24:49 et c'est vrai qu'il y a des prêts qui sont en recul de 45% sur un an,
24:53 moins de production de logements neufs.
24:55 C'est une situation qui est particulièrement inquiétante.
24:58 - Oui, vous avez tout à fait raison.
24:59 Tout ça est lié à la remontée des taux d'intérêt
25:02 décidés au niveau européen et même mondial
25:05 avec le retour de l'inflation
25:07 qui fait que les gens pour emprunter, pour accéder à la propriété,
25:12 tout simplement ont des taux d'intérêt beaucoup plus élevés
25:15 et donc des capacités d'emprunt et d'achat qui sont moindres.
25:20 Et donc ça a des conséquences sociales
25:22 parce qu'il y a une crise sur le logement
25:25 et que les gens ont de plus en plus de mal à se loger.
25:28 Logement qui, par ailleurs, est un des points qui pèsent le plus
25:31 dans le pouvoir d'achat des ménages,
25:33 le pouvoir d'achat étant la première priorité des Français.
25:35 Donc ça c'est du côté social.
25:37 Et du côté économique, ça peut avoir de très mauvaises conséquences
25:40 puisque là c'est un impact direct sur le secteur du bâtiment
25:43 qui reste un secteur important dans l'économie française
25:46 où ça peut créer des difficultés économiques
25:49 pour les entreprises du bâtiment et pour les personnels,
25:52 les salariés, les ouvriers du bâtiment qui y travaillent.
25:55 Et donc c'est un point lourd.
25:57 Il y a des critiques contre l'exécutif de ne pas l'avoir anticipé
26:00 parce que la remontée des taux d'intérêt, qui est la cause première,
26:04 ça fait des mois et des mois qu'on la voit venir
26:07 et qu'elle se dessine.
26:09 Et que pour l'instant, on a un discours gouvernemental là-dessus
26:12 qui est assez discret.
26:14 Et donc on souhaite que le gouvernement nous fasse part
26:17 de ses intentions, que le Parlement puisse en être saisi.
26:20 En tout cas, c'est un sujet fondamental pour la vie quotidienne des Français,
26:25 pour l'économie française,
26:27 et qui peut avoir des conséquences politiques lourdes si on ne fait rien.
26:31 Et donc c'est un sujet qu'il faut suivre
26:34 parce que là on touche vraiment à un point tout à fait essentiel
26:39 de la vie des Français.
26:40 En espérant que ce sujet n'échappe pas totalement au gouvernement aussi
26:43 parce que c'est une telle trajectoire actuellement...
26:47 Oui, on aurait pu espérer que le gouvernement anticipe un peu cette situation.
26:52 L'actualité également avec, vous l'avez su évidemment,
26:56 il y a un mois, une jeune femme de 29 ans
26:58 qui a été victime d'un viol barbare, horrible, à Cherbourg
27:02 depuis les sorties du coma.
27:03 Le principal suspect lui a été mis en examen,
27:05 Umar S, 18 ans, qui n'était pas inconnu des services de police.
27:09 En plus, l'homme s'est également forgé une solide réputation dans son quartier.
27:13 On en parle évidemment avec vous,
27:15 mais regardez d'abord le reportage de Thibaut Marcheteau et de Miquel De Santos.
27:19 Il suffit d'évoquer le nom d'Umar S pour que les langues se délient.
27:23 Rares sont les habitants du quartier d'Octeville
27:25 qui n'ont pas croisé la route du présumé violeur de Cherbourg.
27:29 Il avait une façon de dévisager les femmes qui étaient sournois,
27:34 un petit peu comme si on était de la viande.
27:37 Mes voisines se faisaient siffler en bas de l'immeuble,
27:40 surtout une en particulier, celle-là, elle a appelé les gendarmes.
27:44 Beaucoup de ses habitants tontent également en mémoire des épisodes de violences.
27:49 Incendies, agressions, dégradations,
27:51 l'homme de 18 ans était souvent hors de contrôle.
27:54 Sa copine elle a été retrouvée baïonnée dans l'appartement aussi,
27:57 et il lui tapait dessus aussi, il tapait sur sa mère.
28:01 Ils avaient leur besoin dans les escaliers,
28:03 il y a même une gamine qui s'est explosée le coude,
28:05 enfin qui s'est cassée le bras je crois, en glissant dans une flotte d'urine.
28:09 Des comportements qui ont poussé certains à déménager de ce quartier déjà réputé sensible.
28:15 Il y en a une déjà qui est partie,
28:17 une deuxième qui a deux enfants en bas d'âge,
28:19 qui veut partir, qui demande à partir,
28:22 et à moins de ce que j'ai entendu, ils sont quatre familles à vouloir partir.
28:28 Tagué sur les murs du quartier, des menaces de mort indiquent qu'Houmars n'est plus le bienvenu.
28:32 Un sentiment partagé de manière unanime par les habitants du quartier.
28:37 Il y a le profil de l'individu bien sûr, mais Gilles-William Golnadel vous avez rappelé,
28:42 il y a quelques jours, à juste titre, que cette affaire n'avait pas été suffisamment médiatisée,
28:46 ce qui est vrai surtout parce qu'elle relate un phénomène malsain grimpant de notre société,
28:52 avec cette ultra-violence et cette impunité.
28:55 Non mais j'ai l'habitude de cacher les choses.
28:59 Vous avez les autorités, ce que j'appelle les autorités d'occultation,
29:04 qui ont été à l'œuvre pour ne pas parler de cette affaire pour la simple raison que le violeur s'appelle Houmar.
29:11 Et que donc par conséquent sa victime n'était pas la bonne victime.
29:15 On a parlé peut-être, je peux vous dire que sur France Inter, c'est un sujet,
29:21 alors en principe les violences faites aux femmes, c'est un sujet majeur.
29:27 On peut parler du harcèlement, on peut parler d'une réflexion inappropriée.
29:33 Mais là, pardon, ça n'est pas un simple viol.
29:37 C'est un crime d'exception.
29:41 Vous avez un violeur qui utilise, pardon d'être dans le réalisme le plus sordide,
29:48 qui utilise un manche à balai de 54 centimètres pour violer la femme,
29:58 pénétrer son utérus par le manche à balai et lui détruire ses viscères.
30:03 Et ensuite la torturer.
30:06 C'est tout de même rare cela.
30:09 Eh bien les féministes, par exemple, pardon de revenir,
30:13 je vous mets au défi de trouver une féministe d'extrême gauche,
30:19 de s'être penchée sur cette affaire sordide.
30:24 On a infiniment plus parlé, monsieur, du baiser à l'étranger, d'un baiser volé.
30:33 Le président de la Fédération espagnole de football.
30:36 La Fédération espagnole, bon, c'est sans doute regrettable et condamnable,
30:42 mais c'est tellement sans aucune mesure, comme une mesure, avec ce qui s'est passé en France
30:48 qu'on doit bien donner une explication à cette occultation.
30:52 Cette occultation, je vous ai expliqué pourquoi.
30:56 C'est ce que j'appelle le privilège racisé.
30:59 Est-ce que cela veut dire, Philippe Guibert, qu'il y a une couverture médiatique à la carte,
31:04 politisée en fonction des événements, dans le panel des médias que nous avons en France
31:10 et qui est extrêmement nombreux, évidemment ?
31:12 Il y a peu de médias en France qui auraient le privilège de ne pas avoir de préférence
31:17 ou d'a priori idéologique ou politique, d'ailleurs plus idéologique que politique strictement parlé.
31:23 Je ne sais pas si c'est la bonne raison pour laquelle on n'a pas assez parlé de ce viol,
31:28 celle que vous mettez en avant.
31:32 Je pense que là on est à un tel degré d'horreur, et vous l'avez décrite,
31:36 que ça laisse tout simplement sans voix.
31:39 Donc je ne sais pas si c'est votre explication est la bonne.
31:43 En tout état de cause, on a un problème, parce qu'en France, qu'on répète de fait divers en fait divers,
31:50 mais c'est un problème de politique publique générale.
31:54 On a un problème de santé mentale en France.
31:56 Et on a effectivement un problème de suivi judiciaire des personnes qui sont susceptibles de récidiver,
32:03 de commettre des actes horribles.
32:05 Et donc on a un double problème.
32:07 Je préfère le mettre sur le plan des politiques publiques.
32:10 Cette question et cette affaire qui est tout simplement une barbarie innommable.
32:17 Mais Philippe Guibert, cette succession de faits divers dont vous parlez, dont on se fait l'écho aussi,
32:22 il y a celui-là.
32:23 Il y a l'affaire d'Enzo qui a été cachée juste avant.
32:26 On parle de l'ensevêchement de la société, mais à cause de quoi ?
32:30 Appelons un chat un chat, c'est quoi ? C'est la pauvreté ? La perte de sens ?
32:34 L'immigration peut être un facteur, mais ce n'est jamais la seule explication.
32:38 Ça serait faire insulte à tous les gens qui n'ont pas beaucoup les moyens, voire qui sont pauvres,
32:42 et qui ne commettent aucun acte, non seulement barbare, mais tout simplement de délinquance.
32:49 Non, il y a un problème de santé mentale.
32:51 Il y a un problème de santé mentale.
32:53 Il y a un pourcent de schizophrènes dans notre pays, et s'il est mal suivi, le schizophrène,
32:59 s'il ne prend pas ses médicaments, ça peut tourner à la catastrophe et à la barbarie.
33:03 Et donc c'est une réalité.
33:06 Et puis l'autre réalité, c'est la question du suivi judiciaire de personnes dont on sait qu'elles sont susceptibles de récidiver.
33:15 Donc vous écartez, a priori, la troisième explication.
33:19 Au fait qu'on en ait peu parlé ?
33:21 Moi, je n'ai pas exactement le même sentiment que vous sur le fait qu'on en ait peu parlé.
33:26 J'ai l'impression, quand même, pourtant c'était dans une période...
33:29 Vous trouvez qu'on en a beaucoup parlé, vous ?
33:31 Je ne dirais pas qu'on en a beaucoup parlé, mais on en a parlé.
33:34 Et on était dans une période estivale.
33:36 Heureusement que vous étiez en haut, et CNews était là.
33:38 Peut-être, mais je n'ai pas l'impression.
33:40 J'étais en vacances à ce moment-là, je suivais de loin l'actualité, j'ai quand même lu des articles sur la question.
33:46 Je ne vous dis pas qu'il n'y a pas eu un article.
33:48 Il y a eu un article dans Le Parisien, il y a eu un article dans Le Monde.
33:51 C'est sans aucune commune mesure, avec des affaires infiniment moins graves.
33:56 Donc moi, très clairement, au cas où vous n'aurez pas compris ce que je voulais dire...
34:00 Si, si, on a bien compris.
34:01 Oui, mais je...
34:02 On répète le, quand même.
34:03 Je fais un lien insécable entre la délinquance, la hausse de la délinquance,
34:10 et la hausse de la délinquance violente et l'immigration.
34:15 Précisément parce que les gens sentent bien qu'il y a un lien insécable.
34:21 Vous avez des journaux, vous avez des partis politiques,
34:26 qui, par un biais idéologique, qui, de plus en plus, indisposent les Français qui...
34:34 Les Français, d'ailleurs, à qui on ne peut plus cacher la vérité.
34:38 Et je rends hommage, d'une certaine manière, non seulement aux chaînes de liberté,
34:43 mais également aux réseaux sociaux, qui sont capables d'avoir bien des défauts,
34:47 mais avec les réseaux sociaux, on ne peut plus masquer la réalité des choses.
34:51 Eh bien les Français, si vous voulez, dans l'immense majorité maintenant,
34:56 ne peuvent plus supporter ces autorités de l'administration.
34:59 Le problème, Gilles-Louis-Henri Gaudel, c'est que les réseaux sociaux ne sont pas aussi fiables que peuvent l'être les médias.
35:03 Oui, non mais...
35:04 Voilà, sur la vérification de l'information, ça peut aller très très vite.
35:07 Vous avez raison, mais il n'en demeure pas moins qu'il charrie ces réseaux sociaux.
35:12 C'est une sorte de fleuve qui charrie beaucoup de choses,
35:16 mais à l'intérieur de ce fleuve qui charrie beaucoup de choses,
35:19 vous avez des pépites authentiques de faits qui passent par le biais de la vérification des médias sérieux
35:29 et qui font qu'on n'arrive plus vraiment à occulter totalement les choses.
35:34 Mais de là en arrivée, une couverture médiatique partiale, qui est décrite par Gilles-Louis-Henri Gaudel.
35:38 Est-ce que vous partagez cela ? Pas uniquement d'ailleurs, Philippe Guiberture,
35:41 sur l'histoire d'Houmar et de ce viol horrible à Cherbourg, mais sur tous les faits d'actualité ?
35:46 Non, je pense qu'il y a un tabou dans une partie des médias sur ce que vous avez appelé
35:51 le lien entre délinquance, criminalité et immigration, que moi je voudrais préciser.
35:57 Parce qu'il me semble que ce n'est pas un lien de nature où la délinquance et la criminalité égalent l'immigration,
36:04 ou vice-versa, l'immigration égale la délinquance et la criminalité.
36:07 Il y a suffisamment d'émigrés depuis plusieurs générations dans notre pays pour qu'on puisse rappeler
36:13 que la très grande majorité des émigrés arrivés dans ce pays n'ont pas été délinquants ou criminels.
36:18 Je trouve que ce n'est pas inutile de le rappeler.
36:21 Là où il y a un vrai sujet, c'est d'une part des émigrés qu'on n'arrive pas à intégrer.
36:28 Je citerais les trafics de drogue qui se développent dans les quartiers.
36:32 Il y a d'autres exemples, mais celui-là est tellement gros.
36:35 Et puis, mais qui ont des raisons, y compris économiques et sociales, pas seulement, mais économiques et sociales.
36:41 Et puis, on a une immigration clandestine qui, par nature, ne peut pas bien s'intégrer
36:46 et qui, par nature, est entraînée vers la délinquance, sinon la criminalité.
36:50 Sans parler des cas de santé mentale pour ces migrants,
36:54 ce qui nous renvoie à la case du problème de la santé mentale, qui est un problème énorme.
36:59 Donc, il y a des liens entre de la délinquance et de la criminalité et certaines immigrations.
37:06 Mais je ne voudrais pas faire qu'on fasse une égalité entre immigration et criminalité.
37:10 - Ça ne m'est même pas venu à l'esprit.
37:12 Toutes les raisons qui viennent d'être données sont exactes.
37:16 J'y ajoute une raison supplémentaire, qui est peut-être aujourd'hui la raison majeure.
37:21 C'est que vous avez encore, au sein de l'opinion publique, des partis politiques ou des médias
37:28 qui ont expliqué depuis 30 ou 40 ans, et je pense à l'extrême-gauche,
37:33 que les Français sont des salbophracistes, que les immigrés sont des gens qui sont détestés.
37:42 Et par conséquent, effectivement, vous avez eu une partie de la jeunesse immigrée,
37:49 alors que les parents n'étaient pas ainsi faits,
37:52 qui justement ont acquis une sorte de potentiel de violence et de détestation envers la population indigène.
38:00 - Mais ce traitement médiatique partiel que vous décrivez se répand-il sur tous les sujets ?
38:05 Par exemple, celui qui est revenu dans l'actualité aujourd'hui, vous vous en souvenez,
38:08 puisque le 15 septembre prochain, il va y avoir l'ouverture du procès,
38:11 ce chauffeur de bus à Bayonne qui avait été tué en juillet 2020,
38:15 dont la veuve s'est exprimée sur ces news aujourd'hui, les médias en ont parlé.
38:20 - C'est pas le contraire.
38:23 - Mais il n'y a pas de choix précisément, de choix ratio ou de choix identitaires sur le traitement des médias ?
38:31 - J'ai eu quelque chose, toute honte bue, cher ami, vous me parlez d'un fait que j'ignore.
38:39 Cette affaire, non mais je vous dis, je ne suis pas en train de vous dire le contraire,
38:45 mais si vous voulez une réaction immédiate de ma part,
38:50 elle n'a pas suffisamment été débattue pour que celui qui vous parle
38:54 et à qui il arrive d'ouvrir des journaux ou d'échanger avec les gens soit au courant de cette affaire.
39:01 - Il y a eu une interdiction avec le chauffeur de bus pour les incivilités,
39:06 le chauffeur de bus s'est défendu, l'individu est revenu avec trois autres individus,
39:12 il s'est fait tabasser à mort, et le procès le 15 septembre.
39:16 - C'était un fait divers abominable, un autre fait divers abominable,
39:21 dont on espère que la justice sera extrêmement spère.
39:28 - Et le témoignage de son épouse est poignant, parce qu'elle dit que ça peut arriver à tout le monde,
39:32 que tout s'est effondré, que c'est dans la société désormais.
39:36 - Bien sûr Philippe Guibert. - Il y a une culture de la violence qui s'est développée dans la banlieue,
39:43 que les trafics de drogue, qui pour moi sont un des plus gros problèmes du pays, développent,
39:47 on le voit avec l'usage des armes à feu, où ils jouent au règlement de compte entre gangs,
39:52 entre petites mafias dans les quartiers, Nîmes ça a été tristement, on en a beaucoup parlé,
39:57 et Marseille cet été en particulier, donc il y a une culture de la violence qui est incontestable.
40:02 - J'aimerais qu'on termine cette émission. - A rajouter le sentiment d'impunité,
40:07 et la détestation qu'une partie encore une fois de gens veulent inspirer à l'égard de la police.
40:15 - Et notamment de l'uniforme, la police en effet, les pompiers, ou encore les chauffeurs de bus.
40:19 - Tout ce qui symbolise d'une certaine manière la République française.
40:23 - Tout ce qui symbolise la République française, y compris les écoles, y compris les saports pompiers,
40:28 qui viennent là pour sauver des gens de ces quartiers. - Pour ajouter les médecins même.
40:33 - Pour ajouter les personnels de santé. - Bien sûr, c'est très difficile pour les médecins,
40:37 les urgentistes notamment, d'intervenir dans certains quartiers.
40:40 On prend les dernières minutes de cette émission, ça passe très vite en effet avec vous,
40:43 et ce nouveau dérapage antisémite de Mahmoud Abbas, le président palestinien,
40:47 dans un discours devant les membres de son parti, le FATA, il a affirmé que le génocide des juifs
40:52 durant la seconde guerre mondiale avait été causé par, je le cite, leur rôle dans la société
40:57 qui avait trait à l'usure. C'était en août dernier, mais Anne Hidalgo, la maire de Paris,
41:02 a aujourd'hui fermement condamné ses propos, elle a décidé de lui retirer la médaille de la ville de Paris.
41:06 On va voir si ça a un effet particulier, mais on écoute d'abord les propos de Mahmoud Abbas.
41:12 - Ils disent qu'Hitler a tué les juifs parce qu'ils étaient juifs.
41:19 Et que l'Europe haïssait les juifs parce qu'ils étaient juifs.
41:24 - Abbas, tu crains les juifs parce qu'ils sont juifs.
41:29 C'est faux. Les européens ont combattu ces gens en raison de leur rôle dans la société.
41:34 - Ils ont combattu ces gens à cause de leur rôle dans la société.
41:40 Et le rôle de la société a-t-il ajouté l'usure, l'argent, en effet ? Il est coutumier du fait.
41:46 - Je fais partie des personnes qui, depuis à peu près 5 ou 6 jours,
41:54 reprochaient à la presse française et davantage encore à la diplomatie française.
42:01 Je ne sache pas, au moment où je vous parle, que madame Catherine Colonna,
42:05 ministre des Affaires étrangères, ait réprouvé ses propos.
42:09 - Si, je crois.
42:11 - C'est récent. L'ambassade de France à Tel Aviv, oui, mais à la hauteur du ministère...
42:20 Je vous signale également que le président comorien,
42:24 j'en avais fait un article dans le Figaro il y a une semaine,
42:28 a utilisé un langage de la même farine.
42:32 C'est courant dans le cadre de l'antisémitisme islamique ou arabo-islamique, ce genre de discours.
42:40 Mahmoud Abbas a fait sa thèse à Moscou sur le révisionnisme.
42:45 On a la presse française l'a épargnée alors qu'elle guette le moindre faux pas du personnel politique israélien.
42:58 Il faut comprendre qu'il y a une sorte... C'est toujours pareil, pardon de parler de privilèges racisés,
43:04 mais il existe une impunité de l'antisémitisme qui sévit notamment au sein de...
43:14 Alors je ne vous parle même pas du Hamas, la chartre du Hamas,
43:17 ce mouvement terroriste que personne ne veut nommer terroriste au sein de la presse française,
43:22 indique, reprenant un passage d'une sourate, si tu vois un juif derrière un rocher, tu le...
43:30 Est-ce que ça gêne quelqu'un en France ? Je ne crois pas. Vous avez là la marque même de l'impunité.
43:38 Il nous reste une petite minute. Vous saluez le geste de Dany Dalgault, la maire de Paris,
43:43 même si c'est un geste extrêmement symbolique. En effet, je ne suis pas sûr que Mahmoud Abbas soit très très gêné.
43:48 Il est porté purement symbolique, mais c'est mieux que de ne rien faire.
43:52 Comme il nous arrive, et moi le premier, de critiquer la politique parisienne d'Ani Dalgault...
43:57 Je l'en ai complimenté. Je trouve qu'elle mérite qu'on salue son geste, en l'occurrence,
44:03 puisque, en effet, cette déclaration ternit la cause palestinienne.
44:07 Mais gravement, maintenant, il n'était pas indispensable de lui remettre non plus la médaille de maire de Paris,
44:12 compte tenu justement de ses déclarations passées.
44:16 Il est mieux de réparer ses erreurs que de ne pas les réparer.
44:19 Vous avez raison. En tout cas, c'est fait aujourd'hui. Merci de nous avoir accompagnés.
44:22 Merci infiniment, Philippe Guibert. Merci Gilles, William, Gollnadel.
44:25 A très bientôt sur l'antenne de CNews.
44:27 Vous restez avec nous puisque l'actualité continue, bien sûr, avec Soir Info Week-end et Olivier de Kérenfleck qui arrive.
44:33 A très vite.
44:34 ...