Quand Edouard Baer a appelé Quentin Dupieux - Mostra 2023

  • l’année dernière
Vidéo de la 80e édition de la Mostra de Venise 2023
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Transcript
00:00 [Musique]
00:05 - Lucio ? - Non.
00:07 - Alors, Radec.
00:09 - Grazie Radec.
00:11 - Ah yes.
00:13 - Merci d'avoir payé ces deux figurants en tchèque pour ma carrière internationale.
00:17 - Je sais les moyens de Canal+ qui disent "Envoyez un couple à la mer sinon ils sont des gos on prend un coup".
00:23 [Musique]
00:37 - Ils cadrent où ? Il faut que je rentre mon ventre ou pas ?
00:40 - Après 40 ans...
00:42 - Après 50, j'en parle même pas.
00:46 - Après...
00:48 - Oh la vache ! Vous avez une ville, vous avez de l'air, vous avez des canaux.
00:52 - Vous me foutez sur une vieille chaise.
00:54 - Bah en fait je comprends pas pourquoi on fait des interviews dans cet endroit.
00:58 - Mais c'est idiot ! Pourquoi vous voulez pas qu'on aille sur un vieux mur ?
01:00 - Mais sinon on va marcher.
01:02 - Allez venez, venez, venez.
01:04 [Musique]
01:12 - Voilà, alors là, on est au tennis club de Venise si vous voulez, qui est vraiment...
01:16 - Le tennis est... Pardon monsieur ?
01:18 - Monsieur, j'ai 40 ans de carrière et pas que des chefs d'oeuvre.
01:22 - Ah merde.
01:24 - Si vous voulez, le tennis est une chose qui est merveilleuse parce que c'est transformé du sport en ennui.
01:30 - C'est très très beau.
01:32 - Et le tennis comme spectateur, sauf les gens qui montent à la volée, on sait pas pourquoi ils y vont,
01:36 - permet de rallonger la vie beaucoup tellement on se fait chier.
01:38 - Venez mesdames et messieurs, prego, prego.
01:42 - Alors on se met sur un mur, regardez, avec une profondeur de champ.
01:44 - Une profondeur de champ.
01:46 - Mettez une profondeur de champ plus mélancolique là.
01:48 - Plus retraite, vous voyez ce que je veux dire ? Retraite heureuse un peu.
01:52 - Y'a un côté Levalois-Perret dans cet immeuble qui me touche assez, vous voyez ce que je veux dire ?
01:56 - Ah, c'est ce garçon qui m'a maquillé, qui est merveilleux, Rachid.
01:59 - Grazie mille, dottore, grazie.
02:02 - Maintenant j'étais pire, vous avez du mal à le croire, mais j'étais pire.
02:05 - Y'a du cahier dans votre chambre et là au moins il prend une truelle, il prend une truelle et il m'a ravalé la façade.
02:10 - Y'a pas eu de question depuis le début, je parle tout seul.
02:12 - Je suis un acteur français, je suis un acteur français.
02:18 - Je suis venu accompagner le merveilleux film Dali de Quentin Dupieux.
02:22 - J'avoue j'ai eu le culot, j'ai appelé Dupieux, on se croisait, je lui ai dit j'aimerais bien tourner avec toi.
02:27 - Je lui ai dit moi que tu ne m'aimes pas, ce qui est possible, il m'a dit ah oui d'accord, pourquoi pas.
02:30 - Et puis un jour il m'appelle et il me dit écoute j'ai un film sur Dali, il va y avoir plein de Dali.
02:34 - Et est-ce que tu veux en jouer ? Je lui ai dit bah est-ce que tu veux, moi je suis enchanté parce que je sais par où...
02:39 - D'abord les films je les trouve extraordinaires d'invention, de poésie, de régionalité,
02:43 - Ce qui est quand même d'être singulier, c'est pas courant au fond.
02:47 - Dupieux en plus il cadre lui-même, donc y'a pas...
02:50 - C'est pas vrai qu'on joue pour la caméra, c'est les fous qui disent ça,
02:53 - Ils disent au théâtre on joue pour le public et au cinéma pour la caméra, ça n'existe pas,
02:56 - Personne joue pour un objet, on joue pour le cadreur, pour l'ingénieur du son, pour son partenaire et pour le réalisateur.
03:02 - Si le réalisateur est là, quand il a coupé il dit ça va, ça va, ça va, non, là, là, là.
03:06 - C'est bon, c'est coupé. - Coupé, merci.
03:08 - Vas-y on décharge ça, je vais regarder. - Super.
03:10 - Magnifique. Regarde ça, si on est bon on plie ça et on avance.
03:14 - Et y'a quelqu'un qui derrière sa caméra est dans un enthousiasme, mythique, mythique, légendaire, il est là.
03:18 - C'est merveilleux quoi, donc il nous galvanise.
03:21 - La Mostra c'est la première fois, quelles sont vos premières impressions en arrivant ici ?
03:25 - Moi j'avais envie de me barrer dans un bar à Venise, mais c'est parce que,
03:29 - Si on résume un festival à un hall d'hôtel avec des gens qui sont habillés,
03:32 - On a l'impression que tout se réduit à une montée des marches, à une robe, à des bijoux et à des followers.
03:38 - Donc là on travaille, nous ne le cachons pas, mais c'est intéressant parce qu'on parle de ce film là,
03:43 - Et puis sinon on va dans la ville, on va dans des cafés, on m'avait donné l'adresse d'un bar à Vin, on s'est enfuis,
03:47 - C'est quand même merveilleux parce qu'ici quand vous cherchez un bus c'est un vaporetto,
03:51 - C'est quand même un bateau ou un taxi, c'est un motoscafo, c'est un autre bateau.
03:55 - Donc tout est, la vie quotidienne est transcendée quoi.
03:59 - Je suis le vent, je suis la fureur qui passe et qui porte avec elle.
04:06 - On a trouvé un breton qui vient là, qui dort dans un camping qui a une demi-heure,
04:11 - Il a un petit bateau qui l'amène en Venise et il va dans ce bar à Vin depuis 30 ans, il a une moustache.
04:15 - Dès moi j'ai essayé de lui décoller comme dans Tintin, c'était sa vraie moustache.
04:18 - On fera des sons seuls de cette camionnette, et c'est merveilleux, c'est une adresse que m'avait donnée un chef hop québécois,
04:26 - Il m'a dit "mais il y a un bar à Vin, tu vas voir, pas au lot de ma part".
04:29 - On est arrivé, je parle pas un mot d'italien, ça c'est une souffrance quand on aime bien les comptoirs.
04:32 - Tout à coup s'est constitué un petit groupe de gens et il a fermé, comme on dit "on continue derrière le rideau de fées".
04:38 - C'était un petit rêve de découverte de ville, c'est pas les surrealistes, c'était les situationnistes,
04:44 - Ils disaient qu'il faut pour découvrir une ville, il faut partir au hasard, un verre à la main.
04:48 - On est arrivé, on a fait un petit tour de ville, on a fait un petit tour de ville, on a fait un petit tour de ville,
04:53 - On a fait un petit tour de ville, on a fait un petit tour de ville, on a fait un petit tour de ville,

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