Ses souvenirs, les bons comme les mauvais, ses coéquipiers, ses entraîneurs, ses matchs marquants… À l’occasion du trentième anniversaire de la victoire en Coupe d’Europe, Eric Di Meco s’est confié avec son habituel franc parler.
Catégorie
🥇
SportTranscription
00:00 Hop, première ! Allez c'est parti ! Salut Eric ! Salut ! Ton meilleur souvenir à l'Olympique
00:15 de Marseille ? Je suis obligé d'en donner deux parce que le point culminant de ma carrière,
00:21 c'est le titre 93 obligatoirement, mais moi j'ai beaucoup aimé le doublé 89 et notamment
00:26 la finale contre Monaco au parc avec d'abord le scénario du match et puis surtout la fête
00:33 qu'il y a eu derrière parce qu'on était encore dans l'insouciance à partir de ce
00:37 doublé-là, Bernard Tapie nous a mis une grosse pression et même quand on gagnait, on savait
00:41 que on devait faire plus de lignes d'après et du coup le plaisir n'est pas le même.
00:45 Voilà, mon meilleur souvenir perso de plaisir, le doublé 89 pour le culminant, bien sûr,
00:51 93.
00:52 Eric Di Mego, Romino, qui a tout connu la D2 !
00:55 Ton plus mauvais souvenir, a contrario ? Je suis obligé d'en donner deux là aussi,
01:01 la main de Vata qui est faite devant moi alors que je le tiens, encore aujourd'hui je me
01:07 sens responsable parce que peut-être que si je l'avais marqué autrement, il n'aurait
01:09 pas fait la même.
01:10 Et puis les pélatines de Barry, mais Barry s'est tellement atténué par la victoire
01:20 deux heures après que c'était une étape presque obligée finalement.
01:24 Mais malgré tout, on a tous pleuré et on n'a pas dormi.
01:28 Le coéquipier avec lequel tu étais le mieux entendu ?
01:37 Moi je faisais les Chamois avec Franck Sauvé, donc on s'entendait bien, même mentalité,
01:44 il y avait beaucoup de points communs.
01:48 Franck.
01:49 Le coéquipier avec lequel tu aimerais à nouveau jouer ?
01:55 Enzo Francescoli, un an il est resté, quel bonheur, j'ai pris pendant un an.
02:01 Ce mec, puis c'est pas pour rien que Sissi Zoua peut appeler son fils Enzo parce qu'il
02:04 est tout simplement fabuleux.
02:06 Il jouait de mon côté parce que Chris jouait côté droit, donc lui il jouait côté gauche.
02:09 Enzo, tu lui as envoyé une saucisse, il a transformé en caviar.
02:12 Quel petit latéral derrière Enzo Francescoli, la relance, tu t'en fous elle est toujours
02:17 bonne puisqu'il touche ses tétés de l'or.
02:20 Quel homme, quand je l'ai ou quand je lui envoie un message ou un texto, il répond
02:28 de suite.
02:29 Là je lui ai demandé une petite vidéo, 5 minutes après je l'avais.
02:32 Ce mec est phénoménal.
02:33 On était obligé de mettre un attaquant, Chris, je l'appelle encore Genius aujourd'hui
02:45 quand je lui envoie un texto parce que pour moi c'était Genius et c'était le génie.
02:49 Il n'avait pas que le génie, il avait aussi la mentalité qui va avec.
02:55 Il s'amusait sur le terrain.
02:56 C'est pour ça que même les adversaires l'aimaient.
02:59 C'est quand même quelque chose.
03:00 Moi c'est pas le cas, les adversaires ne m'aimaient pas.
03:03 Mais non, Chris.
03:04 Le coéquipier le plus drôle ? Pascal Olmert c'était quelque chose quand même.
03:21 Partager le vestiaire, mais pas que le vestiaire d'ailleurs puisque je le côtoie à la mtain
03:26 aujourd'hui sur RMC et je le côtoie de dehors parce que je le vois quand je vais en Corse.
03:30 Ce mec est rare.
03:31 Demain je dois aller à la guerre, j'y vais avec lui.
03:35 En plus je sais que je vais rigoler à la guerre.
03:38 Donc Pascal, il me faisait beaucoup, beaucoup rire.
03:40 Le coéquipier le plus dur à l'entraînement ? Alors il y avait des durs parce qu'ils
03:48 étaient durs et puis il y avait des durs parce qu'ils étaient maladroits.
03:50 Donc on va prendre les durs parce qu'ils étaient durs.
03:52 Comme ça je ne parlerai pas de Basile.
03:54 Non, non, je n'ai rien dit.
03:56 Je n'ai pas dit son nom.
03:57 Et Caso et Carlos Moser parce qu'ils étaient rudes naturellement.
04:03 C'est-à-dire qu'ils ne s'enlevaient jamais du milieu et puis à l'entraînement,
04:05 ils ne s'enlevaient pas du milieu non plus.
04:08 Sans mettre des gros taquets parce qu'à Monaco j'ai connu Puel Thuram qui, eux,
04:12 mettait les protège-tibia à l'entraînement et rentrait comme un match.
04:14 Non, eux c'est parce qu'ils étaient rudes naturellement.
04:17 Et puis ils faisaient mal.
04:20 Il y a des joueurs qui te font mal quand tu te tapes dedans.
04:23 Caso et Carlos, c'était ça.
04:24 Le coach qui t'a le plus marqué ?
04:31 Ah non, c'est trop dur ça.
04:33 Gérard Gilly.
04:34 Il m'a eu au centre de formation.
04:36 C'était Roland Grassard qui m'a eu en premier au centre de formation.
04:41 Mais Gérard a pris le relais quand Roland est devenu entraîneur des pros.
04:45 Et donc je l'ai eu sur ma formation où il était très dur.
04:47 Et moi qui n'étais pas très physique.
04:50 C'est-à-dire moi les courses, les footings au Parc Boréli, ce n'était pas trop mon
04:53 truc.
04:54 Il m'en a fait baver.
04:56 Il a été hyper dur.
04:57 Donc très précieux dans ma formation.
04:59 Et puis je l'ai retrouvé en pro pour faire le doublé en 89.
05:02 Et comme je disais tout à l'heure que c'était mon meilleur souvenir, Gérard en fait partie.
05:07 Et Dieu sait que Gérard Banil que j'ai trop peu connu a été important sur ma reconversion
05:12 parce que c'est lui qui a eu l'idée et il a changé ma carrière.
05:15 Et puis Raymond Götthals, il nous a mené au titre suprême.
05:17 Mais celui qui a été important pour moi, c'est Gérard.
05:21 Le problème c'est que Raymond quand il se mettait en colère, il nous faisait rire.
05:30 Donc déjà il massacrait les noms des joueurs.
05:35 Nos noms de certains, des étrangers et puis surtout les joueurs adverses.
05:40 Et puis surtout quand il s'énervait, il avait ses cheveux qui se dressaient parce qu'il
05:43 faisait ça et puis il avait une tête.
05:45 Et du coup, parce qu'il en a piqué, on était un peu ses fils.
05:51 Mais il gueulait souvent.
05:56 Ça lui arrivait.
05:57 Mais le problème c'est qu'il faisait rigolo quand il gueulait.
05:59 Il est minuit, Raymond Götthals en a marre.
06:01 Il nous laisse un peu tranquille, il est minuit maintenant, attention.
06:04 Il va pas nous filmer dans l'opinion.
06:07 Le joueur le plus fort que tu aies affronté ?
06:09 C'est un peu mon adversaire, mon ennemi intime, David Ginola.
06:16 On a connu des combats à preuve sur les OMPG.
06:22 Et moi je pars du principe que déjà David était une grande star.
06:26 Mais il jouerait aujourd'hui, ce serait une grande star internationale parce qu'il avait
06:29 tout.
06:30 Il allait vite, il était puissant, technique, il traînait pas les coups.
06:34 Et ce qui est rigolo c'est que je l'ai haï en jouant contre lui.
06:44 Et je l'ai retrouvé en équipe de France.
06:46 C'est super bien entendu.
06:47 On a fait des brings ensemble.
06:48 Et on se revoit encore aujourd'hui.
06:49 Le match où tu t'es senti invincible ? Le match où tu as marché sur le monde ?
07:00 Je pense quand même que le match retour contre le Milan, avec ce qu'on avait fait à l'aller
07:07 et la force physique de cette équipe-là, on savait qu'il pouvait rien nous arrêter.
07:11 Même à l'aller, malgré le but qu'on prend, j'ai senti une force collective assez impressionnante.
07:18 Mais le retour, parce que c'était pas évident de gérer un partout, surtout contre le grand
07:23 Milan.
07:24 C'est là que j'ai vu qu'il y avait des bonhommes dans cette équipe.
07:31 Le match, au contraire, où tu es passé complètement à travers ?
07:53 Je suis pas trop fier de le dire.
07:54 D'ailleurs, je m'étais fait engueuler par Gérard Gilly, qui avait pris ce match en
07:59 exemple pour me dire que ma formation de défenseur n'était pas tout à fait finie.
08:05 C'est le match à aller contre Benfica.
08:06 On le voit très peu, mais moi je le vois, je le sais surtout.
08:10 Je suis au marquage du joueur de Benfica qui marque, j'ai oublié le nom, au match à
08:15 aller, de la tête.
08:16 J'ai longtemps été perturbé dans ce match-là.
08:18 Quand tu te fais manger sur le premier corner, tu rames pour sauver ton match.
08:24 Même si ça s'est pas vu, moi je sais que j'ai pas fait un bon match.
08:28 Et surtout, je sais que j'étais responsable du seul but de Benfica.
08:35 Oui, Barry, étoile rouge de Belgrade.
08:45 On était favoris, on a des occasions, on perd au pénalty.
08:50 Après, c'est toujours pareil.
08:52 Je pars du principe que, je l'ai dit tout à l'heure, ce match-là, la main de Vatta,
08:57 Barry, a fait qu'on l'a gagné derrière.
08:59 Il faut souffrir pour la gagner, cette compétition-là.
09:01 Mais il n'empêche qu'il est pas interdit de la gagner deux fois la Ligue des Champions.
09:06 Donc, ce match-là, je l'aurais bien volontiers rejoué.
09:09 Le problème, c'est qu'on nous a fait tout raconter.
09:21 Je l'ai même raconté, mais je ne l'ai pas raconté beaucoup, celle-là.
09:25 L'année 1993, on avait organisé un méchoui à la commanderie.
09:31 On était restés entre deux entraînements.
09:32 On avait joué au boule et on avait un petit peu picolé.
09:37 On avait fini à jouer à la pétanque à poil.
09:41 À la commanderie, à l'époque, il n'y avait personne autour.
09:45 On était, je ne citerai pas les noms, les plus turbulents.
09:48 On avait fini à poil à jouer au boule.
09:50 Il y a une photo qui circule où, justement, sur cette journée-là, je suis à côté de
09:54 l'autre du voleur avec les boules à la main.
09:56 C'est assez marrant de voir le dire avec les boules de pétanque à la main.
10:00 L'un des moments les plus émouvants, l'hommage de toute une ville à son minot, Eric Di Meco.
10:10 Di Meco ! Di Meco ! Di Meco !
10:16 Di Meco ! Di Meco !
10:21 (Rires)