• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 C'est le 6/9 France Bloc Occitanie.
00:02 Un peu plus de 8h moins le quart, nous sommes le jeudi 7 septembre.
00:05 C'est un sujet qui donne des frissons à rien que d'y penser.
00:07 On vous en parle depuis ce matin de ces punaises de lit dans le quart d'heure toulousain.
00:11 Flora ?
00:11 Oui, les punaises de lit ont infesté plus d'un foyer sur dix ces dernières années en France.
00:16 Selon l'Anne Cesse, 7% des logements occitans seraient concernés.
00:20 Bonjour Odile Morin.
00:21 Bonjour.
00:22 Vous êtes élue d'opposition, archipel citoyen insoumise à la mairie et la métropole.
00:27 Vous avez créé le collectif "Punaises de Lit Toulouse".
00:29 Pour tenter de venir à bout de ces petites bêtes qui se cachent dans les literies, dans les murs, les plaintes.
00:35 Et qui gâchent la vie de bon nombre de Toulousains.
00:38 Alors, quelle est justement la situation à Toulouse ?
00:40 Est-ce qu'on est envahi par ces punaises de lit ?
00:43 Il y en a beaucoup trop.
00:44 Et il suffit qu'il y en ait un petit peu pour que ça pourrisse la vie des Toulousains et des gens qui vivent en Occitanie.
00:51 Et surtout, il y a une carence des pouvoirs publics en la matière qui est assez sidérante.
00:56 À la fois de l'État, mais aussi de la mairie de Toulouse.
01:00 Puisque, en tant qu'élue d'opposition du groupe "Alternatives Municipalistes Citoyennes"
01:07 qui est issu de la liste archipel citoyen, nous nous sommes saisis de ce sujet dès 2020-2021.
01:14 Je dois dire que j'avais eu une expérience personnelle en Espagne, dans une auberge de jeunesse.
01:20 Où on avait été confronté à des gens masqués au petit matin pour découvrir que la chambre d'à côté était infestée.
01:29 J'avoue qu'on n'a pas été contaminés, mais le simple stress de ce que ça a occasionné était vraiment pénible.
01:36 05 34 43 31 31, vous avez, vous aussi, subi ça, des punaises de lit.
01:42 Comment en êtes-vous venu à bout ? 05 34 43 31 31, c'est le quart d'heure Toulousain, on vous attend au Standard.
01:47 Odile Morin, vous dites que la mairie ne fait rien, mais elle propose des tarifs avantageux pour se débarrasser de ces punaises de lit,
01:54 pour ceux qui ont des petits moyens à Toulouse.
01:56 Je crois que la problématique est de plusieurs ordres.
01:58 D'abord, je crois qu'il est vraiment important de préciser au grand public
02:03 que la question des punaises de lit, ce n'est pas une question de pauvreté, ce n'est pas une question de saleté.
02:10 Ce n'est pas plus visible chez les Toulousains les plus précaires, par exemple ?
02:13 Alors, c'est plus problématique, mais ça ne touche pas plus les Toulousains, forcément, les plus pauvres.
02:22 Parce qu'en fait, ça a un impact sur tout le monde.
02:27 Simplement, ça a un impact psychologique, financier, et ça a un impact parce que, en fait, ce qui se passe,
02:35 c'est que quand vous avez des moyens financiers, et que vous êtes confrontés à une infestation de punaises de lit,
02:42 je me rappelle d'un témoignage d'une famille, une enseignante à Strasbourg,
02:45 qui expliquait qu'elle avait dû consacrer 6 000 euros.
02:48 Pourquoi 6 000 euros ? Parce que vous avez le traitement.
02:50 Mais il ne suffit pas de traiter.
02:52 Il faut aussi éliminer tout votre mobilier, tout votre linge,
02:55 parce qu'il y en a une partie que vous allez pouvoir laver, mettre au congélateur,
02:59 mais il y en a une partie qui devra être éliminée, notamment votre sommier.
03:04 Or, vous imaginez quelqu'un qui a le RSA, qui a le SMIC,
03:07 comment est-ce qu'il renouvelle son mobilier ? Comment est-ce qu'il renouvelle son matelas ?
03:11 En fait, il ne le fait pas toujours, parce qu'il n'a pas les moyens financiers de le faire,
03:15 et donc l'infestation perdure.
03:17 Donc c'est vraiment ce que ça montre les punaises de lit,
03:20 c'est que ça fait transparaître toutes les inégalités sociales.
03:24 On a entendu dans le journal de 7h30 le témoignage de Grégoire Toulousain,
03:28 qui vit dans le centre-ville et qui a été embêté par ces punaises de lit.
03:32 Bon, ça lui a coûté à peu près 300 euros pour s'en débarrasser.
03:36 On parle du centre-ville, c'est plus visible cette problématique dans le centre-ville de Toulouse, ou pas forcément ?
03:42 Pas seulement.
03:43 En fait, il y a le problème du fait qu'il y a plein d'endroits où elles ne sont pas éliminées,
03:48 et donc où elles prospèrent.
03:50 En fait, la difficulté, elle est là.
03:52 C'est-à-dire que si vous avez les moyens financiers, si vous réagissez vite,
03:55 si vous traitez ça rapidement,
03:57 effectivement, ça coûte de l'argent.
04:00 Et quand vous parlez de Grégoire qui a dépensé 300 euros,
04:02 il n'a pas dit combien il a dépensé pour peut-être changer son matelas,
04:06 pour changer son mobilier, il a payé 300 euros de traitement.
04:09 Après, ce que fait la mairie ?
04:11 La mairie, le problème, c'est que d'abord, elle ne s'est vraiment pas investie sur cette question-là.
04:16 Elle propose effectivement des interventions aux plus défavorisées à 240, 260 euros.
04:21 260 euros au maximum pour se débarrasser effectivement de ces punaises de lit.
04:25 Pour s'en débarrasser, disons, pour les traiter,
04:27 parce que pour s'en débarrasser, il ne suffit pas parfois de faire un traitement.
04:31 Donc déjà, 260 euros, je suis désolé, quand vous avez le RSA ou quand vous avez juste le SMIC,
04:36 vous ne les sortez pas comme ça.
04:38 Donc parfois, vous n'allez pas les sortir, vous n'allez pas avoir les moyens de traiter.
04:41 - Il faut allouer plus d'argent donc ?
04:43 - Ça peut coûter beaucoup plus d'argent.
04:45 Si vous devez vous débarrasser de votre mobilier,
04:47 si vous devez éclater toutes les plantes de votre appartement
04:50 pour aller vérifier qu'il n'y en a pas derrière les plantes,
04:52 c'est ça la réalité aussi.
04:54 - Vous, ce que vous voulez en faire, c'est une question de santé publique finalement.
04:57 Vous avez en tout cas fait voter un voeu en ce sens par le conseil municipal de Toulouse en 2021,
05:02 mais les punaises de lignes ne sont pas porteuses de maladie, on est bien d'accord ?
05:05 - Non, elles ne sont pas porteuses de maladie.
05:07 Par contre, elles ont un impact psychologique majeur.
05:10 C'est-à-dire qu'on parle dans certains cas d'effets de post-traumatique,
05:17 de choc post-traumatique, donc c'est quelque chose de majeur.
05:20 Ça empêche les gens de dormir, ça peut provoquer des plaies.
05:24 On peut se gratter, ça peut être vraiment très problématique.
05:28 Et la difficulté, c'est qu'on a voté un voeu.
05:31 Ce voeu, il demandait trois choses.
05:33 C'était en juin 2021 et ça avait été précédé d'une question écrite
05:38 posant un certain nombre de questions à la mairie sur la politique qu'elle menait.
05:42 On avait demandé que ce soit inscrit comme une question de santé publique urgente
05:45 et que ce soit inscrit dans le droit sanitaire,
05:48 comme le recommande d'ailleurs le rapport de la députée Racon,
05:51 rapport qui a eu lieu en 2020 mais qui n'a pas été suivi d'effet.
05:55 - Ces punaises de lit, on sait que quand on rentre de voyage, on peut en amener.
05:58 Est-ce qu'il faut s'inquiéter très rapidement avant de se quitter au Dilmora
06:01 avec la coupe du monde de rugby qui va brasser beaucoup de monde dans Toulouse ?
06:04 - Alors oui, on va avoir des gens qui vont venir du monde entier
06:07 et on sait que c'est un phénomène mondial, donc effectivement il faut s'en inquiéter.
06:10 La problématique, c'est qu'effectivement, les pouvoirs publics n'ont pas saisi l'importance.
06:15 C'est-à-dire que l'ARS se contente d'une information très vague,
06:18 qu'elle n'insiste pas sur la question qui me semble majeure de faire sortir les gens de la honte,
06:24 parce que beaucoup de gens vivent dans la honte par rapport à ça.
06:26 - C'est dur d'en parler, c'est un peu tabou.
06:28 - Voilà, c'est tabou, alors qu'il n'y a pas de tabou.
06:30 Les gens qui sont contaminés ne sont pas des gens sales.
06:33 - Merci beaucoup, Audiel Morin, d'avoir clarifié les choses sur ces punaises de lit sur France Bleu Occitanie.

Recommandations