Category
📚
ÉducationTranscription
00:00 Bonjour tout le monde, bienvenue dans la troisième vidéo qu'on fait aujourd'hui avec Emma
00:12 Cruzy sur le thème de l'accouchement physiologique.
00:15 Bonjour Emma.
00:16 Salut Nathalie, ça va ?
00:17 Comment vas-tu ? Oui, très bien et toi ?
00:20 Ben oui, on est toujours là, on tient bon.
00:23 On tient bon, oui exactement.
00:24 On continue.
00:25 Oui.
00:26 En tout cas, c'est un thème qui plaît à beaucoup de monde, on a eu des commentaires
00:30 déjà pour la première vidéo qui est sortie, on enregistre là fin novembre 2022, pas
00:36 mal de personnes qui ont témoigné du fait qu'elles ont accouché de manière physiologique,
00:40 alors que ce soit en maison de naissance ou dans les hôpitaux, l'important ici c'est
00:45 de trouver un obstétricien qui est ouvert à la discussion, d'où ce qui est génial
00:52 c'est de pouvoir s'informer, être au courant de comment se passe un accouchement
00:55 physiologique avant de pouvoir entamer une discussion avec son obstétricien et puis
01:00 de pouvoir faire un choix libre et éclairé.
01:02 Donc ici on n'est absolument pas contre l'accouchement à l'hôpital, l'important
01:07 c'est de pouvoir expliquer comment le processus physiologique se passe, comment on peut respecter
01:12 le processus hormonal naturel pour que chaque femme puisse faire son choix et l'homme
01:20 évidemment aussi.
01:21 Donc on a rappelé lors de la dernière capsule qu'il y avait quand même des normes qui
01:27 avaient été établies, qui méritaient d'être vues, en tout cas qu'on en discute parce
01:31 qu'on a parlé pas mal du test du diabète gestationnel de grossesse qui pose question,
01:38 parce qu'en fait ce test est fait sur des femmes qui ne sont pas enceintes, donc les
01:42 normes ont été édictées sur des femmes qui ne sont pas enceintes alors qu'on l'applique
01:47 sur des femmes enceintes, toujours rester vigilant et se renseigner et voir dans quelle
01:51 mesure on peut se fier au test qu'on fait.
01:54 Alors on a rappelé aussi le fait que les professionnels n'étaient pas toujours au
01:58 courant de ce qu'ils pouvaient induire par leurs gestes, donc c'est déjà pas évident
02:04 d'éveiller les consciences au niveau des citoyens, c'est pas évident de se remettre
02:08 en question, d'aller oser se poser des questions, mais par rapport aux professionnels c'est
02:13 pas évident non plus parce qu'ils ont été vraiment formatés pendant leurs études,
02:16 c'est ce qu'on disait l'afro-passé, donc c'est pas toujours évident pour eux,
02:20 mais il y en a dans l'ombre, donc ce serait bien qu'ils se manifestent éventuellement
02:25 dans les commentaires, ou en tout cas vous pouvez échanger entre vous dans les commentaires
02:28 parce qu'il y a quand même pas mal de maisons de naissance aussi, et puis contactez-vous
02:32 entre vous parce que c'est intéressant un peu d'échanger les infos.
02:36 Alors on a rappelé, on a parlé de la dilatation du col dans la deuxième capsule, on a rappelé
02:44 que le col était un sphincter et qu'il pouvait se dilater en fonction, très bien,
02:50 ou il pouvait moins bien se dilater si, et c'est de ça qu'on va parler aujourd'hui,
02:55 si le cytocine naturel n'était pas respecté.
02:57 Et pour ça il y a plusieurs choses, il faut déjà pas se positionner sur le dos, parce
03:04 que se positionner, en tout cas être debout ou accroupi, ça permet au bébé de mieux
03:10 s'engager, respecter le néocortex de la femme qui est en travail, parce que le fait
03:17 d'être dans sa bulle, de ne pas être soumise à de l'éclairage, à des examens, des
03:22 touchers vaginaux, ou à des paroles, à devoir se déshabiller etc. ça peut aussi poser
03:28 problème.
03:29 Et donc tout ça va permettre des contractions efficaces, et on va en parler maintenant.
03:35 On en était arrivé au déclenchement, on avait dit qu'il pouvait être fait avec
03:42 de la prostaglandine, ça tu l'avais expliqué.
03:44 Avant de passer à l'ocytocine, est-ce qu'on pourrait revenir sur la poche des os ? La
03:51 poche des os qui est en fait comme un coussin qui amortit la pression de la tête du bébé
03:56 sur le col.
03:57 Il peut y avoir un danger si on fait une rupture artificielle de cette membrane.
04:02 Et donc on en avait déjà parlé, mais est-ce que tu pourras en reparler, et parler de cette
04:07 fameuse étude qui a été faite sur 5 000 femmes ?
04:09 Oui, alors, effectivement on avait parlé du déclenchement juste prostaglandine, parce
04:17 qu'en fait, comme la mode vient toujours de déclencher le plus tôt possible, et bien
04:23 le col de l'utérus avant qu'il s'ouvre, il faut qu'il change on va dire de consistance.
04:29 Il faut qu'il soit, on dit mûr, un col mûr, et pour qu'il soit mûr, on considère qu'il
04:36 faut quand même qu'il se ramollisse, qu'il commence un petit peu à bouger, à se raconçir,
04:40 etc.
04:41 Et donc on n'arrive pas comme ça en déclenchant avec de l'ocytocine de synthèse, on utilise
04:47 souvent des prostaglandines pour ramollir le col avant, donc ça se fait souvent en
04:51 deux phases.
04:52 Maintenant, pour la rupture de la poche des os, comme je l'expliquais dans l'épisode
05:01 précédent, ça fait partie des interventions qu'on a commencé à faire très régulièrement
05:09 quand on a fait et appliqué la gestion active du travail.
05:12 J'ai parlé du protocole de Dublin au début des années 70, et là on a commencé vraiment
05:19 à considérer l'accouchement comme un moment qu'il fallait timer, un peu comme un avion
05:26 qui atterrit sur une piste.
05:27 On a parlé de sages-femmes qui se sont retrouvées malgré elles dans des tours de contrôle
05:32 où elles devaient monitorer les bébés qui arrivaient, alors plus par la cigogne, mais
05:37 cette fois par l'ocytocine de synthèse.
05:40 Et donc la rupture de la poche des os, c'est une façon, c'est un geste médical qui est
05:48 souvent appliqué par aussi malheureusement des sages-femmes qui se veulent gardiennes
05:56 de la physiologie.
05:57 Et moi, je ne suis pas du tout fan de cette pratique-là pour plusieurs raisons, mais
06:03 disons que la première, c'est qu'on est toujours dans la même prémisse, c'est qu'il
06:07 faut faire quelque chose sur le corps de la femme parce que sinon, ça ne va pas bien
06:12 se passer naturellement.
06:13 Alors évidemment, il y a toujours des exceptions.
06:16 Moi, je parle de la masse qui va bien et dans une façon de voir les choses où le temps
06:22 n'est pas grave parce qu'on remarque quand on met son nez dans tout cet univers-là qu'il
06:28 y a quand même l'hypothèse de départ inconsciente ou consciente qui veut que plus ça va vite,
06:34 plus c'est sûr, alors qu'en fait, ce n'est pas du tout le cas.
06:37 Et donc, on a commencé à dire que pour accélérer le travail, il fallait percer la poche des
06:43 os pour que le bébé, d'une certaine façon, arrête de flotter dans ce liquide amniotique
06:50 et puis une bonne fois pour toutes, bam, se positionne sur le col parce qu'en fait, c'est
06:55 la tête du bébé, puisqu'il a la tête en bas en fin de la grossesse, qui avec sa tête
07:02 posée sur le col pendant la contraction, va appuyer sur le col et c'est ça qui fait
07:05 que ça s'ouvre.
07:06 C'est pour ça qu'il y a certaines femmes qui ont des contractions et puis elles en
07:12 bavent au début et puis rien ne se passe.
07:14 Certaines fois, c'est parce que le bébé n'est pas bien positionné en fait, tout simplement
07:18 parce que sa tête n'appuie pas assez bien.
07:20 Alors on se dit, si on perce la poche des os, ça fait descendre le bébé et puis ça
07:27 appuie la tête sur le col et puis ça va aller plus vite parce que ça crée un travail
07:32 comme on l'appelle à sec.
07:33 Alors oui, effectivement, c'est une réalité, ça peut accélérer le travail.
07:38 Est-ce que c'est vraiment utile pour la femme et le bébé ? Ça, c'est vraiment pas quelque
07:44 chose que moi je partage, mais surtout, ça crée de nouveau non seulement un inconfort
07:51 pour la mère, mais aussi pour le bébé.
07:53 Parce que la poche des os, elle crée un coussin, ça fait vraiment quelque chose qui amortit.
07:58 Donc la mère, au lieu de sentir la tête du bébé sur le col, elle sent la tête plus
08:03 un petit coussinet.
08:04 Donc c'est déjà bien intense comme ça.
08:07 Alors celles qui n'ont pas encore accouché et qui sont enceintes, elles ne peuvent pas
08:10 savoir, on ne sait jamais à quoi s'attendre.
08:12 Et puis la perception de la douleur, ça dépend.
08:14 Mais disons qu'une femme qui a vécu une rupture des membranes, ça s'appelle comme ça, artificielle,
08:22 et qui n'était pas sous anesthésie, elle a bien senti la différence.
08:25 Et puis le bébé aussi, parce que son crâne, il se retrouve contre les os.
08:30 C'est aussi une autre sensation pour la tête du bébé que quand il a sa poche autour.
08:35 Et puis alors, dernière chose qui est hyper dangereuse et qui arrive quand on perce la
08:42 poche des os, si le bébé n'est pas assez bien positionné avec sa tête, un risque
08:48 qui peut arriver, ça s'appelle la procidence du cordon.
08:52 Et alors là, c'est une urgence vitale pour le bébé.
08:55 Ça veut dire que le cordon passe devant sa tête, parce que le cordon il flotte dans
09:02 l'eau, imaginons que la tête n'est pas bien mise sur le col, on perce la poche et
09:08 puis là c'est comme un lavabo qui se vide.
09:10 Donc le cordon peut passer devant la tête, se coincer entre la tête du bébé et le
09:15 col de l'utérus.
09:16 Et donc le bébé lui-même peut compresser son cordon.
09:20 Et je rappelle que c'est avec le cordon qu'il s'oxygène.
09:23 Et l'accouchement, c'est un moment où le bébé a besoin de s'oxygéner parce qu'il
09:28 ne s'oxygène pas, voire très mal pendant les contractions.
09:31 C'est pour ça qu'on met beaucoup d'importance sur les pauses entre les contractions.
09:36 Et puis il faut savoir que pendant un accouchement naturel où on ne vient pas trafiquer avec
09:41 des molécules chimiques, il y a plus de temps de pause que de temps de contraction.
09:46 Ça, il faut le rappeler aussi parce que ça peut remonter un peu le moral aux femmes
09:50 qui se préparent à accoucher, même si sur le moment on l'oublie parce que c'est
09:54 vraiment intense pour certaines.
09:55 Mais il y a quand même plus de temps de pause que de temps de contraction et c'est
10:00 pendant ces pauses que le bébé s'oxygène.
10:01 Donc si le cordon est comprimé, eh bien ça devient plus compliqué à ce moment-là
10:07 parce qu'à un moment donné, il faut que la tête du bébé sorte avant le cordon.
10:11 Et là, c'est les cas de césariennes d'urgence.
10:14 Oui, voilà, tout à fait.
10:15 Et souvent, en fait, on ne parle pas assez de la souffrance fœtale qui est engendrée
10:20 par ce genre de geste.
10:22 Il y a également, bon ici, on parle de la rupture artificielle de la poche des os, mais
10:26 il y a aussi… on peut avoir une fissure de la poche des os.
10:30 Alors là, ça veut dire que ça s'écoule petit à petit.
10:33 Et là, pour l'avoir vécu, j'ai quand même… je sais peut-être mieux en parler
10:39 aussi.
10:40 Là, c'est… il faut aller tout de suite à l'hôpital, il y a un risque d'infection.
10:45 Alors, est-ce qu'il y a vraiment un risque d'infection ?
10:47 Oui, alors tu me parlais de cette étude qui a été faite en 1996.
10:52 On dit 96 en Belgique, on dit 96.
10:56 96.
10:57 96, comme en Suisse.
10:58 Peu importe.
10:59 Je me force, je sais qu'il y a beaucoup de Français qui nous écoutent.
11:01 Ils disent « mais qu'est-ce qu'elle raconte, 96, qu'est-ce que ça veut dire ? »
11:05 Bon, c'est une étude qui n'est pas toute récente, mais elle a quand même été faite
11:10 sur 5 000 femmes.
11:11 Je n'ai pas connaissance d'une autre qui est venue contredire celle-ci.
11:13 Elle a été faite donc sur ces 5 000 femmes.
11:18 Et puis, donc, on s'est penché sur la question « est-ce qu'il y a plus de risques d'avoir
11:25 une infection ? » parce que c'est vraiment, on va dire, la menace qui pèse sur vous,
11:33 les mamans.
11:34 Vous avez une rupture de la poche des os ou vous avez une rupture.
11:37 Vous vous dites « alors il faut absolument que le bébé naisse dans les 24 heures, sinon
11:39 il y a un risque d'infection, on balance les antibios et compagnie ou je ne sais pas
11:43 quoi.
11:44 » Mais du coup, cette étude, elle vient dire « bon, on a observé 5 000 femmes et
11:50 au bout de 4 jours, en moyenne, on a regardé s'il y avait plus d'infections.
11:57 » Et en fait, l'étude nous révèle qu'il n'y en a pas eu.
12:01 Il n'y a pas eu plus d'infections, mais par contre, il y a une chose qui était clairement
12:05 dite dans les façons de procéder à cette étude, c'est qu'on n'a pas pratiqué
12:10 le toucher vaginal.
12:11 Et ça, c'est capital parce qu'évidemment, c'est toujours un peu le…
12:16 Tu vois Nathalie, je pense que les gens maintenant ont compris en 2022, en tout cas ceux qui
12:22 regardent Kéros et puis les émissions aussi comme on fait, c'est qu'une étude, c'est
12:27 bien beau, mais il faut savoir comment elle a été déroulée et qu'est-ce qu'on a
12:31 envie de démontrer, puis qu'est-ce qu'on utilise et qu'est-ce qu'on met de côté.
12:34 C'est clair que si on fait cette étude et qu'on pratique le toucher vaginal, on
12:39 peut se dire au bout de 4 jours, c'est les cas tombent.
12:41 Il y a des infections de tous les côtés.
12:42 Et donc, la poche des os rupturée, de façon artificielle ou pas, on s'en fiche, peut
12:49 créer des risques énormes d'infection parce qu'on va mettre de côté le fait
12:53 que oui, mais on a fait quoi pendant ces 4 jours ? Ah ben, on a trifouillé dans le
12:56 vagin des femmes pour voir où le col en était.
12:58 Et puis évidemment, si on ne se penche pas sur qu'est-ce qu'on fait pendant l'étude,
13:03 on peut louper et passer complètement à côté de l'information capitale du processus.
13:10 Et l'information capitale, c'est mais qu'est-ce qui n'a pas été fait sur ces
13:13 femmes pendant cette étude ? Eh bien, c'est le toucher vaginal.
13:16 Donc, on n'a pas mis quoi que ce soit dans leur vagin.
13:19 Et donc, ça révèle qu'il n'y a eu aucune, on va dire, aucune tendance où on a vu une
13:27 augmentation des infections.
13:28 Et donc, on sait aujourd'hui que les infections, elles viennent, mais c'est toujours pareil,
13:35 du manque d'hygiène.
13:36 Et puis, qu'est-ce qu'il y a de pire que des mains dans un hôpital ? Les maladies
13:41 nosocomiales, c'est une plaie.
13:44 Les staphylos et tout, mais c'est dingue.
13:46 Et personne n'en parle tant que ça, finalement.
13:49 Malgré tous les désinfectants qu'ils utilisent, qui ne sont en fait pas si bons que ça.
13:54 Non, et puis à un moment donné, il ne faut pas surestimer la chimie.
13:59 C'est hyper limité.
14:00 Et puis, il y a des résistances aussi, même aux antibiotiques.
14:02 À force de filer ça à tire-larigot partout, maintenant, quelqu'un qui chope un staphyloscope
14:10 doré dans un hôpital et puis ça va se mettre sur une plaie un peu limite, il peut y laisser
14:15 sa peau.
14:16 Ou limite, il va falloir peut-être lui couper une jambe ou je ne sais pas.
14:21 Et ça, ça arrive régulièrement.
14:22 Donc, le but, ce n'est pas non plus de paniquer les personnes qui vont à l'hôpital, mais
14:27 encore une fois, à l'hygiène, même les linges de bain, tout ça, il faut être vigilant
14:33 parce que ça grouille.
14:34 Et c'est un fait, c'est comme ça.
14:36 Et ce n'est pas nouveau, ça a toujours été comme ça.
14:39 D'autant plus qu'il y a aussi une chose dont on pourra peut-être à l'avenir parler,
14:45 c'est toute l'importance de la faune bactériologique de la mer dans son environnement.
14:54 Et c'est vrai que quand le bébé arrive à la maison, il arrive dans un environnement
15:00 familier parce que sa mère, pendant la grossesse, lui a transmis tout un tas d'informations
15:06 à travers ses IgG, donc une sorte d'anticorps qui passe la barrière placentaire, contrairement
15:13 à certains autres IgG.
15:15 Et donc, le bébé, il arrive, il a plein d'informations.
15:17 Ça peut être les poils du chat, les poils du chien, plein de trucs qui font partie de
15:23 cet environnement-là.
15:24 Et donc, on sait aujourd'hui, ça a été étudié, que les enfants qui naissent dans
15:28 cet environnement-là, familier, ils ont beaucoup moins de maladies type asthme, allergique
15:34 et compagnie que les autres parce que le bébé qui arrive dans une structure hospitalière,
15:37 lui, il arrive dans un milieu totalement inconnu.
15:40 Il ne connaît pas ce qui se passe.
15:43 Son corps arrive comme un extraterrestre dans un endroit où il y a toute une série de
15:50 particules étrangères.
15:52 Et donc, voilà la rupture de la poche des os.
15:57 D'un côté, elle est pratiquée pour accélérer le travail et de l'autre, on dit au maire,
16:03 si vous avez fissuré la poche ou si vous avez perdu la poche des os, il faut absolument
16:11 aller à l'hôpital parce que sinon, il y a un gros risque d'infection.
16:13 Ça a été donc complètement débunké par cette étude à l'époque et donc, à ma connaissance,
16:18 pas contredit depuis.
16:19 Et voilà, mais encore une fois, soyons très vigilants avec cette tendance terrible de
16:25 vouloir absolument faire des touchés vaginaux à toutes les femmes pour voir où on a le
16:28 travail.
16:29 À un moment donné, une femme qui a des contractions, on voit bien qu'elle est en travail si on
16:35 se concentre sur les sons qu'elle émet.
16:37 Il me semble qu'on en a déjà parlé d'ailleurs.
16:39 Les attitudes et les sons, c'est vraiment important ce sens-là de Louis, sont caractéristiques
16:49 d'une femme qui est vraiment engagée dans son travail et qu'une autre, donc il n'y
16:52 a pas besoin d'aller mettre ses doigts dans le vagin pour voir où elle en est.
16:55 Ça, c'est vraiment, je crois, une névrose de praticien de santé et qui a d'ailleurs,
17:01 on va dire, des teints sur beaucoup de femmes parce que je vois même des femmes qui ont
17:05 bien compris le processus de la physiologie, etc., qui sont rassurées quand on leur dit
17:11 « oui, tu as 5, tu as 4 ou tu as 6, etc. ». Ça les rassure toujours de savoir où
17:16 en est leur col, comme si c'était un critère, on va dire, sérieux, un bon marqueur de là
17:25 où en est le travail, alors qu'en fait, c'est totalement démonté.
17:28 Et ça, je crois que ça va être une des plus grosses programmations qu'on a à défaire
17:33 de nos inconscients.
17:35 Le col n'a absolument aucune progression linéaire et il y a des femmes qui, tout d'un
17:44 coup, se retrouvent avec deux contractions, le col qui est complètement ouvert et puis
17:48 d'autres pendant 24 heures, elles ont des contractions, on n'a plus savoir comment
17:52 les gérer et puis le col n'a pas bougé d'un iota.
17:54 C'est ça, c'est qu'en fait, toutes les femmes sont différentes et donc, voilà,
17:59 c'est toujours un peu le problème de tout vouloir standardiser.
18:02 Alors, vous, on vous perce la poche, vous, ça fait combien de temps ? Bon, du coup,
18:06 on déclenche et puis voilà, c'est reparti sur le toboggan.
18:09 Oui, on rappelle aussi que la dilatation, la norme d'un centimètre par heure, c'est
18:15 absolument pas une réalité parce qu'en fait, on va dilater beaucoup plus facilement
18:20 déjà avec l'ocytocine naturelle, mais ça va aller beaucoup plus rapidement en fin
18:24 de travail.
18:25 Les derniers centimètres peuvent aller très, très vite.
18:27 Et donc maintenant, on a vu la prostaglandine, la poche des os, il reste l'ocytocine naturelle
18:32 qui est quand même un gros morceau.
18:35 Donc, l'ocytocine de synthèse à ce moment-là, qui est utilisée pour le déclenchement,
18:40 qui inhibe totalement l'ocytocine naturelle, va provoquer des contractions beaucoup plus
18:44 fortes qui vont justement empêcher les temps de pause pour le bébé.
18:49 Donc, il y aura un problème d'oxygénation du bébé, donc potentiellement une détresse
18:54 fœtale qui peut amener à une césarienne.
18:56 On va obligatoirement mettre un monitoring aussi.
18:58 Donc voilà, on entame quand même un gros sujet, c'est l'ocytocine, donc l'ocytocine
19:04 naturelle, l'ocytocine de synthèse.
19:06 C'est une hormone hyper importante à respecter pour préserver le processus physiologique.
19:12 Il y a également les endorphines.
19:14 Alors, il faut à tout prix éviter d'enclencher l'hormone qui s'appelle adrénaline.
19:21 Au niveau de l'ocytocine naturelle, elle a un défaut, c'est qu'elle est très timide.
19:28 Donc, il ne faut vraiment pas la perturber.
19:31 Par contre, elle a une grande qualité, c'est de sécuriser justement la délivrance du
19:35 placenta.
19:36 Donc, elle intervient vraiment tout au long du processus physiologique de l'accouchement,
19:41 mais déjà pendant la grossesse.
19:43 Exactement.
19:44 Ce qu'il faut savoir, c'est que l'ocytocine, comme tu le dis, elle est timide et c'est
19:59 vraiment une hormone qui est capitale.
20:01 Il n'y a pas que elle, mais on va dire que c'est surtout elle qui est mise en avant
20:03 quand on s'intéresse là.
20:04 C'est une hormone qui est produite par notre cerveau, par l'hypophyse et on ne peut pas
20:12 contrôler, on ne peut pas se dire "ah ben tiens, c'est comme ça, les hormones c'est
20:15 terrible", mais on ne peut pas dire "ah, maintenant il faut que je produise mon ocytocine".
20:18 Ça ne marche pas comme ça.
20:19 Donc, on est obligé de lâcher et d'être finalement dans ce que le bipède d'être
20:27 humain n'est pas, c'est le mammifère dans le temps présent comme les autres animaux.
20:31 C'est ce qui nous différencie des animaux d'ailleurs, c'est que nous, on se dit "bah
20:35 tiens, à 9h30, on se voit, on travaille, on fait une séance, ensuite après on fait
20:39 …" Voilà, ça c'est le néocortex.
20:41 Et donc, l'ocytocine, elle, elle n'est pas produite dans ce genre de contexte.
20:46 Elle est produite quand on est dans quelque chose de très plaisant, etc.
20:50 On a déjà expliqué ça.
20:52 Mais l'adrénaline, elle, elle a un rôle vers la fin de l'accouchement.
20:59 Et elle permet, quand la mère est complètement imprégnée de son ocytocine pendant le travail,
21:09 et qu'elle va loin, elle est complètement connectée à d'autres choses et puis elle
21:12 est dans un état complètement animal.
21:15 C'est qu'à un moment donné, comme j'expliquais l'image avec le bébé qui arrive quand la
21:21 femme de Cro-Magnon est dans la jungle, en disant qu'en 2022, on est encore dans la
21:27 jungle physiologiquement en fait.
21:29 C'est-à-dire que notre cerveau, lui, il ne sait pas qu'on est en 2022, il ne sait pas
21:33 qu'on a des smartphones et qu'il y a Internet.
21:35 Lui, il s'en fout à la limite, j'ai envie de dire.
21:38 Notre cerveau qui gère le processus de l'accouchement, comme celui qui gère le fait de vomir, comme
21:44 celui qui gère le fait de digérer, etc., lui, il est toujours à l'époque de Cro-Magnon.
21:49 Et donc, quand à un moment donné dans l'accouchement, la femme, elle est au début de son travail,
21:58 pourquoi on a besoin, et c'est capital que le cytocine soit timide, c'est que si quand
22:04 elle cherche son endroit et puis qu'elle s'isole du monde pour faire son petit-nid,
22:10 pour mettre bas en fait, un peu comme une chatte, si à ce moment-là elle est dérangée
22:14 parce qu'elle sent qu'il y a un danger ou qu'il y a peut-être un prédateur qui arrive,
22:18 eh bien heureusement que le cytocine fiche le camp et ça stoppe tout.
22:21 Donc aujourd'hui, on le voit comme un problème, alors qu'en réalité, c'est grâce à ça
22:26 qu'on est toujours sur Terre, nous l'espèce humaine.
22:28 Oui, et en même temps, une fois que c'est bien enclenché, qu'elle a trouvé son nid,
22:35 que tout va bien, qu'il n'y a personne, bon, c'est très bien, le bébé, une fois
22:40 que le col est ouvert, il commence à descendre, et puis une fois qu'il est bien engagé,
22:45 alors là, il y a l'adrénaline qui arrive, et heureusement que l'adrénaline arrive
22:50 à ce moment-là, quand le bébé est sur le point de sortir, parce que la mère, à
22:54 ce moment-là, elle n'est plus en train de planer et puis d'être sous endorphine
22:57 à fond la caisse, elle a le retour de l'adrénaline qui lui ramène en état de vigilance et qui
23:04 permet d'être capable non seulement de s'occuper du bébé dès qu'il va sortir,
23:11 mais s'il y a un prédateur qui arrive, le bébé maintenant il va sortir.
23:15 C'est-à-dire qu'elle ne peut pas courir avec un bébé entre les jambes, qui est
23:19 en train de naître.
23:20 Donc là aussi, la nature est hyper bien faite, parce que tout ça, c'est un morceau,
23:26 c'est une symphonie.
23:27 Le chef d'orchestre, évidemment, c'est le cerveau reptilien ou limbique, peu importe,
23:34 mais finalement, on a tout en nous, on a un kit qui est là, et tout le, on va dire aujourd'hui,
23:43 tout le travail que la femme a à faire, c'est de ne pas déranger ça, c'est de laisser
23:47 faire ça.
23:48 Alors c'est sûr qu'on se dit "waouh, ça va à l'encontre de tout ce que j'ai
23:51 appris en fait", parce que moi on m'apprend de faire "il faut respirer, faire le petit
23:56 chien, il faut faire ceci, il faut faire cela", alors qu'en fait les hormones elles
24:02 sont là, elles sont mises en place et elles savent quand elles doivent intervenir.
24:06 Pareil, si on disait à la femme "bon, c'est à vous de savoir quand vous devez
24:10 appuyer sur le bouton de l'adrénaline", ça serait foutu, parce qu'à un moment
24:15 donné on ne peut pas, et on voit à quel point on n'est rien face à tout ça, on
24:19 n'est rien.
24:20 Mais là où ça devient problématique, c'est que, eh bien, encore une fois, les
24:26 protocoles eux, ils ne se préoccupent pas du kit de départ des hormones, ils ne se
24:31 préoccupent pas de ça.
24:32 Ils viennent, c'est comme un tank qui arrive, alors qu'on est en train de faire de la
24:37 peinture sur porcelaine, et puis on arrive avec des tanks, et puis hop, on fait tout
24:40 par terre, et puis on dit "mais sur le nom de la sécurité, il faut que ça aille vite".
24:44 Oui, peut-être, s'il y a une procédance d'un cordon, mais bon, il faudrait peut-être
24:48 voir la procédance du cordon, qui l'a déclenché, d'où vient le problème.
24:51 Alors ça, après, c'est un autre débat, mais effectivement, je prends un exemple
24:56 tout bête des femmes qui ont ce qu'on appelle un placenta prévia, c'est quand le placenta
25:02 se met entre, on va dire, vers le col de l'utérus pendant la grossesse.
25:06 Ça, c'est un cas parfait qui illustre à quel point on a besoin des chirurgiens et
25:13 à quel point, dans ce cas-là, le monde médical a sauvé des vies.
25:16 Clairement, un bébé qui n'a aucune chance d'arriver sain et sauf si sa mère et le
25:24 placenta sont dans une disposition de placenta prévia, parce qu'il faut que le bébé sorte
25:30 avant le placenta.
25:31 Si c'est l'inverse, ça ne va pas.
25:33 Donc là, c'est parfait, mais disons que c'est quand même des cas très rares.
25:37 Il y a d'autres pathologies qui sont rares, mais sinon, voilà, c'est ça un peu le
25:42 problème.
25:43 Puis alors, l'ocytocine de synthèse, c'est une catastrophe.
25:44 Je rappelle qu'il n'y a peut-être pas beaucoup de gens qui le savent, l'ocytocine
25:50 de synthèse, elle ne passe pas la barrière hémato-encéphalique.
25:58 Donc, si tu veux, une fois que tu reçois ça, ça agit que sur l'utérus.
26:04 L'ocytocine de synthèse, elle est un peu comme un moteur artificiel qui va faire que
26:08 l'utérus contracte.
26:09 Un moteur en surchauffe, quoi.
26:11 Oui, ça agit sur le moteur.
26:13 Alors qu'en fait, ce qu'on cherche aussi avec l'ocytocine pendant l'accouchement
26:19 dans la nature, c'est de commencer à bombarder le bébé qui lui aussi va en recevoir, la
26:26 mère, ça prépare l'attachement, ça prépare toute la mise en scène avec la prolactine,
26:33 de l'allaitement, etc.
26:34 Et ça prévient aussi tout un tas de, comment on peut dire ça, de problématiques au niveau
26:43 de l'épigénétique, sur les récepteurs.
26:45 Moi, je ne vais pas partir trop loin là-dedans, mais d'ocytocine.
26:47 Disons que là, une femme qui accouche avec son ocytocine produite par elle-même, elle
26:54 est baignée dedans de la tête aux pieds.
26:56 Une qui est induite avec de l'ocytocine de synthèse, elle ne bénéficie que de l'aspect
27:01 moteur et pas psycho-émotionnel.
27:03 Voilà.
27:04 Oui, donc ça a une incidence sur le lien de la maman avec le bébé ?
27:09 Oui, ça peut.
27:12 Ça peut créer des générations d'enfants dépressifs aussi, ça j'en ai parlé, j'en
27:19 ai parlé dans le livre, où on ne sait pas pourquoi les enfants n'arrivent pas à se
27:24 mettre en joie, etc.
27:27 Alors, la bonne nouvelle avec l'épigénétique, c'est que ça a bénélié complètement l'hypothèse
27:35 émise par tout ce qui était lié à l'hérédité, l'hypothèse que tout est scellé dans le
27:40 béton avec notre génome, et puis qu'on ne peut plus rien y faire et que c'est foutu,
27:44 qu'il faut s'enlever les deux seins parce que maman et mamie ont eu des cancers des
27:47 enfants.
27:48 Ça c'est fini, c'est complètement poussiéreux.
27:50 Et donc l'épigénétique nous dit, bon, quelque chose peut créer un problème, l'environnement,
27:58 mais on peut aussi faire marche arrière.
28:00 Et donc, certaines personnes se sont penchées sur le phénomène du manque de cytocine naturelle
28:05 pendant l'accouchement.
28:06 Donc, par exemple, vous avez eu un accouchement induit, bébé est sorti avec aussi toute
28:14 sa charge chimique de cytocine synthétique.
28:17 Vous en avez reçu aussi, on pourrait éventuellement parler si ça t'intéresse, de l'ocytocine
28:22 de synthèse pour prévenir l'hémorragie de la délivrance, quand le bébé est à
28:26 l'épaule, il n'est même pas sur terre, on rebalance une charge massive de cytocine.
28:30 Et donc, forcément, que la colle à ce moment-là, quand le bébé sort, elle n'est pas naturelle,
28:39 donc forcément moins efficace.
28:40 Mais on peut, d'une certaine façon, revenir en arrière, réparer les dégâts avec huit
28:48 câlins par jour.
28:49 On en a parlé dans l'émission Faux départ avec Manika Bonaparte, qui donc nous dit que
28:57 le pot à pot est très important, les câlins, donc tout l'opposé des gestes barrières,
29:03 évidemment, et ça recrée, ça ressoute, même le contact de la joue du bébé contre
29:14 le sein de sa mère, ce n'est même pas le fait de téter en tant que tel, c'est vraiment
29:18 la peau à peau.
29:21 Et donc, c'est aussi pour ça que dans l'allaitement, moi, je ne suis pas du tout fan de ces positions
29:28 d'allaitement qu'on nous dit standardisées, où il faut mettre le bébé, la position
29:33 du rugby ou la position du machin, etc., où finalement, le bébé, il a juste sa bouche
29:40 qui touche le mâlon de sa mère, au lieu d'être complètement affalé sur elle et
29:44 puis d'avoir toute la peau comme ça, qui est quelque chose que Suzanne Colson, d'ailleurs,
29:49 je fais un petit clin d'œil à Suzanne Colson, qui a mis en avant ce qu'elle appelle le
29:54 "biological nurturing", cette façon instinctive d'allaiter où là, effectivement, elle dit
30:02 de façon très charmante, le bébé, on le met à la bonne adresse, il a tout, pratiquement
30:08 la joue, le visage qui est collé à sa mère, parce que c'est ça l'instinct, c'est comme
30:11 ça que ce tandem va faire.
30:14 Et donc, on peut, oui, c'est la bonne nouvelle quand même, on peut réparer des dégâts
30:21 de cytocine trafiqués, et pour ça, il faut être déjà conscient qu'il peut y avoir
30:26 des dégâts.
30:27 Oui, c'est clair.
30:28 Et alors, au niveau du produit même de l'ocytocine de synthèse, je crois qu'on en avait vaguement
30:35 parlé la dernière fois, mais il y a eu un produit qui s'appelle le "Cytotec",
30:46 qui a été utilisé, hors AMM, et qui a été retiré, je pense que c'est celui qui a été
30:50 retiré, mais tardivement, malgré les effets secondaires, et aujourd'hui, le Cytotec est
30:59 issu de la firme Pfizer, c'est une pure coïncidence, évidemment.
31:04 Oui, parce qu'ils sont gentils, ils sont sympas.
31:09 Oui, oui, tout à fait.
31:11 Et donc, malgré les mises en garde de l'ANCM, c'est ça ? Ils ont continué à l'utiliser,
31:19 malgré tout.
31:20 C'est l'ANSM.
31:21 Ah, l'ANSM, c'est ça.
31:24 Oui.
31:25 En fait, pendant plus de 30 ans, ça a été utilisé hors AMM en France, parce que cette
31:32 molécule qui est une prostaglandine, si tu veux, le Cytotec, c'est une molécule qui
31:38 s'appelle le misoprostol, qui fait partie d'une catégorie de prostaglandine, parce
31:43 qu'il n'y en a pas qu'une, et en fait, cette molécule, au départ, le Cytotec a été
31:48 créé pour traiter les ulcères, notamment de l'estomac, tout ce genre de problèmes
31:55 gastriques.
31:56 Et en fait, ça a été utilisé dans le milieu obstétrical, donc sans autorisation de mise
32:03 sur le marché.
32:04 Pour ça, ce qui est, entre parenthèses, assez courant finalement, quand on regarde…
32:08 C'est fou, on fait des AMM, des autorisations de mise sur le marché, on va dire pour traiter
32:17 A, et puis finalement, on se retrouve à traiter B, c'est un secret de polychinelle, et ça
32:21 passe, pas de problème.
32:22 Le problème, c'est que les gens ne sont pas au courant que c'est hors AMM.
32:26 C'est ça, c'est que de nouveau, on a une grande différence entre la théorie et la
32:32 pratique.
32:33 Et puis donc, cette molécule, elle a été retirée du marché français en 2018.
32:39 On retrouve dans plein de maternités et de structures hospitalières des protocoles qui
32:46 utilisent encore le cytothèque.
32:47 Maintenant, c'est un secret de polychinelle, vraiment.
32:52 Et effectivement, c'est potentiellement mortel.
32:57 Ça peut créer une série de problématiques, c'est hallucinant, des ruptures utérines,
33:03 c'est le massacre total, c'est d'une violence inouïe, parce qu'en fait, ça a créé des
33:08 contractions monumentales.
33:10 Donc en fait, on utilise, et encore maintenant, cette molécule pour le traitement de l'interruption
33:17 volontaire de grossesse, l'IVG, médicamenteuse.
33:22 En plus, souvent, on laisse les femmes prendre ça chez elles.
33:25 Il y a des femmes qui prennent ça au marché noir avec leur gynéco qui leur file ça sous
33:28 le manteau.
33:29 C'est un marché dingue.
33:31 Des cas d'hémorragie, des femmes qui frôlent la mort.
33:37 Et le problème, c'est que dans ces deux mondes-là, il y a beaucoup de honte.
33:42 Les femmes, moi j'en connais, qui ont pris ça, qui avaient honte déjà d'être tombées
33:46 enceintes à presque 50 ans, ou avant, ou très jeunes, ou bref, peu importe, ou des
33:52 histoires…
33:53 Bref, chaque famille a aussi ses casseroles et ses problématiques.
33:57 Les femmes qui ont honte, qui n'osent rien dire, elles prennent ça comme ça sans savoir.
34:02 Et puis, il y a une omerta totale.
34:04 C'est hyper dangereux.
34:05 Ça a vraiment créé…
34:07 Alors du coup, ils ont remplacé ça officiellement par d'autres qui ne sont pas forcément
34:13 mieux.
34:14 Mais comme on met des plombs, on va faire des études.
34:15 Et puis, même quand les études sont là, de toute façon, je crois qu'il n'y a pas
34:19 grand monde qui les lit, ou alors elles sont biaisées.
34:21 Quand on voit qu'il a fallu 31 ans déjà pour retirer du marché celui-ci en France,
34:31 mais à peine il était retiré, et il y a d'autres choses qui ont pris le relais,
34:34 et puis ce n'est pas forcément mieux.
34:35 Il faut être très prudent.
34:38 Il y a toujours des risques.
34:39 Une molécule, ça reste une molécule, et puis il y a toujours des risques.
34:41 Oui, c'est clair.
34:42 Comme tous les médicaments, et tout ça, il y a plein de médecins qui l'ont dit.
34:48 Et une fois que cette oxytocine de synthèse est injectée, en fait, elle inhibe complètement
34:53 l'ocytocine naturelle.
34:54 C'est ça le problème.
34:55 C'est qu'une fois que c'est injecté, on ne sait pas revenir au processus physiologique.
34:59 Alors, elle a une durée d'action qui est limitée dans le temps, l'ocytocine de synthèse.
35:08 C'est-à-dire qu'en gros, on peut imaginer que quand on arrête d'injecter ça dans la
35:13 femme qui est en train d'accoucher, grosso modo, 40 minutes après, ça ne fait plus d'action.
35:21 Mais le problème, c'est que si la femme est complètement bypassée dans sa production
35:27 personnelle d'ocytocine, ça ne va pas arranger les choses.
35:31 C'est qu'à un moment donné, la seule chose qui fait qu'on arrête dans une structure
35:36 de donner ça, c'est qu'on voit, parce que c'est une évidence, même les professionnels
35:41 le disent, je crois qu'ils ne se rendent même pas compte à la fin, c'est que ça crée
35:44 des détresses fétales.
35:45 Et donc, à un moment donné, ils sont bien obligés d'arrêter dans certains cas, parce
35:49 qu'ils voient bien que le bébé, il n'arrive plus à suivre.
35:52 C'est vraiment une contraction qui n'est pas naturelle.
35:57 Elle est forte, elle est artificiellement violente, et chaque réaction des femmes,
36:06 c'est un peu la surprise.
36:07 Donc, encore une fois, on n'est pas des machines.
36:10 Donc, on peut avoir une copine qui a super bien géré, et son bébé aussi, le déclenchement
36:17 à l'ocytocine de synthèse, parce qu'elle a une constitution XY, parce qu'elle était
36:21 arrivée déjà à une certaine dilatation, que pour XY raison, ils ont voulu booster,
36:29 parce que ça arrangeait peut-être tout le monde sur le plateau, parce que la piste d'atterrissage
36:33 4 était libre, ou je ne sais pas quoi.
36:35 Et donc, il y a des femmes qui disent, bon, finalement, elle n'est pas morte.
36:40 Enfin, ça va.
36:41 Finalement, il y a beaucoup de gens qui frôlent des catastrophes, qui ne se rendent même
36:48 pas compte.
36:49 Et donc, le problème, c'est qu'une fois qu'on rentre et qu'on met le pied là-dedans,
36:54 je ne vois pas trop comment on peut en sortir, si ce n'est, bébé fatigue, on arrête de
36:57 vous envoyer ça, mais ça part en césarienne.
37:00 Tu vois, c'est qu'à un moment donné, ça devient le cercle vicieux, et y compris pour
37:07 la délivrance, parce que ce qu'on oublie quand on prépare son accouchement, c'est
37:14 que l'accouchement, il se termine quand le placenta, il arrive aussi.
37:17 Ce n'est pas juste le bébé, parce que souvent, les gens, ils se disent, ah, le bébé est
37:21 là, c'est bon, c'est fini.
37:22 Non, l'accouchement, il se termine quand le placenta, il naît.
37:24 Il y a le bébé qui doit naître et le placenta.
37:26 Et donc, pour que le placenta naisse, ce qui, lui, est, on va dire, la phase la plus critique
37:33 de l'accouchement d'un point de vue vital, parce que c'est là où la femme, elle doit
37:38 absolument avoir un retour de leucytocine pour que ça recontracte.
37:42 Souvent, les femmes, ça les emmerde.
37:43 Tu vois, Nathalie, je ne sais pas toi comment tu as vécu ça dans tes deux accouchements,
37:47 mais tu n'as plus envie de ressentir encore des contractions.
37:50 Et ça revient parce qu'il faut bien qu'à un moment donné, l'utérus se recontracte
37:56 de façon forte pour sortir le placenta.
38:00 Et puis, ce qu'il ne faut pas oublier non plus, c'est qu'il y a tous des vaisseaux
38:03 qui se sont créés.
38:04 Donc, c'est là où il y a un risque que si le placenta, pardon, l'utérus, il ne se
38:10 recontracte pas bien, ce qu'on appelle une atonie utérine.
38:13 Certaines femmes voient ça dans leur rapport, elles se disent mais ça veut dire quoi, atonie
38:17 utérine ? C'est juste que l'utérus, il étouffe là, parce qu'il n'arrive plus à rien faire.
38:21 Ça, c'est induit par le leucytocine de synthèse.
38:24 Donc, si on est déclenché, boosté le leucytocine de synthèse pendant son travail, c'est quasiment
38:29 vital pour la femme qu'on lui injecte encore ça, parce qu'elle ne va pas en reproduire.
38:33 Et là, elle est très à risque de faire une hémorragie.
38:36 Donc, on voit à quel point on la rend dépendante de cette molécule.
38:39 Et dans ce cas-là, j'ai envie de dire, heureusement qu'il faut encore y aller pour injecter ça,
38:45 parce que si on ne le fait pas, là, on peut vraiment faire des dégâts, tuer les femmes
38:50 comme ça.
38:51 Et c'est très dangereux, très, très dangereux.
38:53 Alors, oui, on a parlé de détresse fœtale.
38:58 À partir du moment où on injecte le leucytocine de synthèse, puisqu'on rappelle que ce sont
39:04 des contractions beaucoup plus violentes et beaucoup plus rapprochées, donc qui empêchent
39:08 un temps de pause pour le bébé, pour s'oxygéner.
39:10 Mais quand on préserve le processus physiologique, il y a une autre hormone qui rentre en jeu.
39:17 Ce sont les endorphines, qui sont des analgésiques très, très puissants, en fait.
39:24 Ça, on oublie de le dire, parce qu'à partir du moment où on injecte le leucytocine de
39:28 synthèse, souvent, on demande la péri-durale, on craque parce que c'est extrêmement douloureux.
39:32 Mais quand on est dans le processus physiologique, là on a les endorphines qui arrivent à un
39:38 certain moment et qui changent tout.
39:40 Enfin, qui changent tout.
39:41 Qui aident énormément.
39:42 Oui, mais c'est une péri-durale naturelle.
39:46 Mais pour ça, il faut la laisser agir.
39:48 Et c'est clair qu'une femme qui a justement un déclenchement avec le leucytocine qui
39:55 est synthétique, elle ne va pas avoir des endorphines.
39:57 Donc elle, elle va avoir des contractions beaucoup plus fortes.
40:00 Et elle n'aura pas sa péri-durale naturelle.
40:03 Donc c'est souvent, ça va de pair.
40:05 Là, le déclenchement à leucytocine synthétique et la péri-durale, ce qui est quasiment tout
40:12 le temps comme ça.
40:13 Effectivement, les endorphines, elles sont magiques parce qu'elles nous chutent complètement.
40:20 Et puis ceux qui font du sport régulièrement, ils savent ce que c'est que cette sensation
40:25 de planer, en fait.
40:27 Donc le bébé aussi, ce qu'il faut savoir, c'est qu'il bénéficie des endorphines de
40:31 sa mère.
40:32 Parce que souvent, on parle des sensations de la mère et puis le bébé.
40:35 Lui, comme on ne le voit pas, le pauvre, c'est un petit peu le dernier maillon des préoccupations
40:41 de tout le monde.
40:42 Alors qu'en fait, lui, il fait le même job, en fait.
40:45 C'est-à-dire que la mère, elle fait une partie du job et le bébé, il fait une partie
40:48 du job.
40:49 Donc pour qu'une naissance, elle soit sécuritaire, il faut qu'on pense à ces deux pôles.
40:56 C'est pas que la mère ou c'est pas que le bébé.
40:58 Et aussi, quand le bébé sort, ce que j'aime bien rappeler, c'est que c'est le bébé et
41:06 sa mère qui font naître le placenta.
41:08 Parce que c'est justement avec cette décharge massive et unique dans la vie de la femme,
41:18 parce qu'il n'y a aucun autre moment à part ce moment-là où elle a autant de cytocine
41:23 et elle en produit autant.
41:24 Et d'ailleurs, on voit, on l'a déjà dit, que c'est justement pour la survie de l'espèce,
41:29 pour prévenir cette hémorragie du postpartum ou de la délivrance.
41:32 Donc, c'est une décharge massive de cytocine.
41:35 Le bébé aide sa mère, justement, avec ce pot à pot à booster cette cytocine.
41:41 Et donc, retour des contractions, placenta qui se décroche, qui descend, qui sort.
41:46 Et donc, on a ce binôme qui fait naître le placenta.
41:50 Et je trouve ça chouette de le rappeler, en fait, parce que c'est vraiment un travail,
41:52 un duo.
41:53 Il y a une grande sagesse, on va dire, cellulaire pour les approches plus scientifiques, voire
42:02 mystique pour les approches un peu plus spirituelles.
42:05 Mais il y a une connaissance innée à ce moment-là qui fait que, voilà, il n'y a rien besoin
42:11 de…
42:12 Il faut juste préserver, une fois de plus, comme le dit tellement bien Michel Audan,
42:15 ce processus-là qui est complètement involontaire.
42:17 Donc, oui, les endorphines permettent aussi au bébé de vivre ce moment-là, de la descente,
42:27 parce que lui, il a aussi tout un ballet à faire, une chorégraphie pour descendre à
42:31 travers le bassin de sa maman.
42:32 Si la mère est mobile, bénéficie d'un gravité, est dans ses endorphines qui sont
42:38 sécrétées pendant les pauses, les contractions, il a plus de chances d'arriver en bonne
42:45 forme que s'il est, comme tu l'as justement rappelé dans une capsule précédente, complètement
42:54 inversé dans la gravité parce que sa mère est flanquée sur le dos, compression de la
42:58 veine cave, donc pas une bonne oxygénation.
43:00 Ou alors lui, il a une maman qui est sous cytocine synthétique, péridurale, sur le
43:07 dos.
43:08 Le bébé, lui, il n'a ni la péridurale, ni les endorphines, mais par contre, il se
43:12 prend des murs qui sont donc les parois de l'utérus, avec, si en plus il n'y a plus
43:18 la poche des os dans la tronche, des pauses qui peuvent être quasiment inexistantes parce
43:24 que, comme je le disais tout à l'heure, chaque femme réagit différemment à l'hormone
43:29 synthétique et donc il y a des femmes qui n'ont quasiment plus de pause.
43:32 C'est comme si tu as une contraction non-stop.
43:34 Le bébé, lui, il part en détresse et puis c'est terrible.
43:38 C'est vraiment fou, c'est deux mondes complètement opposés.
43:41 Complètement différents et d'où l'importance aussi de laisser le bébé, une fois qu'il
43:46 est sorti, qu'il est né, de le laisser au contact de la peau de sa maman et de ne
43:51 pas l'emporter pour faire Dieu sait quoi.
43:53 Alors parfois, le problème, c'est que quand on accouche avec l'ocytocine de synthèse,
43:58 en tout cas que ça a été provoqué, souvent ça finit en détresse fœtale et ils sont
44:03 dans l'urgence d'emmener le bébé pour essayer qu'il aille mieux en fait.
44:09 Ça implique forcément, oui, ça explique vraiment bien l'effet toboggan.
44:15 Tout est tellement relié.
44:16 On est en plein dans le travail, on parle déjà du placenta.
44:21 L'ocytocine va agir déjà pendant que la maman est enceinte parce qu'on rappelle
44:26 l'importance de l'environnement.
44:28 Une femme enceinte qui est stressée parce qu'on lui dit que, exemple, qu'une échographie,
44:35 surtout en fin de grossesse, on l'a rappelé, là il y a quelque chose qui paraît un peu
44:38 louche, c'est du stress.
44:40 Donc tout ça, ça amenuise la production d'ocytocine aussi.
44:43 Donc c'est une hormone à préserver du début à la fin, tant pour la maman que pour le
44:47 bébé.
44:48 Oui.
44:49 C'est ça.
44:50 Et le problème des déclenchements aussi, c'est qu'on utilise d'office un monitoring.
44:54 Alors quand on accouche de manière physiologique, même en hôpital, on ne met pas spécialement
45:00 un monitoring.
45:01 Quand on accouche avec l'ocytocine de synthèse, là on met d'office un monitoring.
45:06 Mais un monitoring c'est quoi ? C'est de nouveau une machine, on l'a déjà dit,
45:10 ça permet aux sages-femmes de surveiller plusieurs patientes à la fois.
45:15 Et puis le monitoring n'est pas toujours fiable.
45:18 En fait, il ne l'est pas dans la mesure où, ce qu'il faut savoir sur l'histoire
45:24 de cette machine, c'est qu'elle a été introduite dans le milieu obstétrical en
45:29 1969.
45:30 Et à cette époque-là, il n'y avait absolument pas besoin, alors ça paraît un peu bizarre,
45:37 mais c'est comme ça, de prouver que la machine est efficace pour la mettre sur le
45:44 marché dans un protocole.
45:45 Et donc, 7 ans plus tard, en 1976 ou en 1976, la FDA, la Food and Drug Administration,
45:53 a pris un amendement du congrès qui disait « non, non, maintenant pour toute nouvelle
46:02 machine sur le marché, dans le monde médical, il faut prouver qu'elle est efficace ».
46:07 Alors le bon sens voudrait qu'on se penche sur ce monitoring à ce moment-là, en 1976,
46:13 et qu'on dise « bon, ben allons voir de plus près quels sont les bénéfices ».
46:18 Parce qu'on nous a vendu en 1969 le fait qu'il fallait absolument monitorer de façon
46:24 fixe toutes les femmes, parce qu'on prétendait que ça pouvait sauver des cas de paralysie
46:29 cérébrale.
46:30 Alors il fallait monitorer tout le monde, on n'a rien prouvé du tout, on a flanqué
46:35 cette machine sur le marché.
46:36 Et donc, 7 ans plus tard, il y a une nouvelle législation, mais pas rétroactive.
46:41 Ça c'est quand même génial, parce que du coup, le monitoring qui avait été installé
46:45 avant cette nouvelle loi de 1976, ben lui il a échappé à tout contrôle.
46:51 Et donc, en fait, il n'a jamais fait ses preuves en 30 ans, parce que là du coup ils
46:57 ont quand même suivi, en 30 ans d'utilisation du monitoring comme étant une base protocolaire,
47:06 ils n'ont enregistré aucune baisse de paralysie cérébrale grâce à cette machine, ni au
47:11 qu'une baisse d'intervention en soins intensifs néonatales et tout le tralala.
47:16 Donc on sait que ça n'a rien fait.
47:24 Il y a même le Lancet qui avait publié une étude, alors moi j'avais noté que c'était
47:28 en 1987.
47:29 Ils ont comparé deux types de monitorage.
47:34 Un, c'est celui dont on parle en continu, donc la nana elle est avec des bandes Velcro
47:42 pendant tout l'accouchement.
47:43 Et puis l'autre, ça s'appelle l'auscultation intermittente.
47:47 C'est à peu près toutes les 15 minutes, on vient avec un petit Doppler, on écoute
47:51 tout va bien, très bien, au revoir.
47:52 Et puis c'est des petites machines portables, il n'y a pas besoin de mettre des bandes
47:55 Velcro et tout le tralala.
47:56 La maman peut être debout à quatre pattes, enfin peu importe.
47:59 Et en fait, on s'est rendu compte qu'en huit ans, donc pendant cette étude-là, les
48:08 taux de césarienne ont triplé.
48:09 Quand on a eu des monitoring continu.
48:13 Pourquoi ? Parce que ça crée des alertes.
48:15 C'est-à-dire qu'en fait, il faut bien comprendre une chose, c'est qu'il y a tout un univers
48:20 médico-légal qui est là.
48:22 On dit qu'en gros, un obstétricien, il a un procès tous les trois ans à gérer.
48:28 Ça coûte une fortune, les professionnels n'ont pas envie de se faire emmerder.
48:34 Et donc, aux États-Unis, et maintenant ça devient partout, c'est-à-dire qu'en cas
48:39 de litige, le monitoring devient la preuve numéro un.
48:45 C'est-à-dire qu'on demande, bon alors qu'est-ce qu'il y avait sur le monitoring ? Pour prouver
48:48 que le bébé était en détresse.
48:50 Ah oui, on a tout fait pour le sauver.
48:51 Parce qu'en fait, un professionnel qui a massacré un bébé, je ne dis pas volontaire
48:58 bien évidemment, mais qui a tout fait, quand il y a eu beaucoup de gestes médicaux, on
49:04 ne va jamais se dire, est-ce que les gestes médicaux ont pu créer des problèmes ? Parce
49:07 qu'il y a toujours cette prémisse qui veut que si on fait trop, on a tout fait.
49:12 Et donc, le problème d'une machine comme ça, c'est qu'il faut voir l'interprétation
49:16 des tracés.
49:17 Et donc, il y a eu plein de cas où des sages-femmes ou des gynécos ont vu des tracés commencer
49:26 à, par exemple, un rythme cardiaque un petit peu se calmer.
49:31 Est-ce que le bébé dormait ? Est-ce qu'il faisait son pouce ? Est-ce qu'il était en
49:35 détresse ? Est-ce que, est-ce que, est-ce que, à un moment donné, je peux aussi comprendre
49:40 que dans le doute, on préfère sortir un bébé par césarienne que de le laisser là.
49:45 Mais après, évidemment, ça dépend aussi du type de contraction.
49:49 Est-ce que la mère était sur le dos, comme on l'a déjà vu maintenant, ou commence à
49:51 avoir un oeil peut-être différent ? Il y a des bébés qui naissent en dormant aussi,
49:56 il faut le rappeler.
49:57 Donc, le rythme cardiaque d'un bébé n'est pas pareil s'il est en pic de stress parce
50:01 qu'il est complètement baluté à gauche, à droite, il est en manque d'oxygénation,
50:04 il n'a pas justement ses bonnes réserves d'oxygène, ou s'il a une naissance plus sereine.
50:12 Donc, cette machine-là n'a fait aucune preuve, le monitoring.
50:16 Par contre, ce qu'on sait, c'est que ça cloue les femmes au lit parce que forcément,
50:20 la machine, elle a des fils.
50:21 Et puis, ceux qui vendent, « ah non, mais moi, j'ai un gynécologue qui m'avait dit
50:25 ah non, mais vous savez, Madame Cruzy, maintenant, elle a des monitorings sans fils.
50:29 » Bon, je me suis un petit peu renseignée là-dessus.
50:31 Il se trouve qu'il y a plein de femmes.
50:34 Alors déjà, ça marche avec les ondes Wi-Fi.
50:36 Bon, ok, très bien.
50:40 Alors, souvent, il n'y a plus de piles.
50:43 Les femmes, elles arrivent, on leur flanque la machine, on leur dit « allez déambuler
50:48 dans le couloir ». Et puis, au bout de cinq minutes, « désolée, Madame, il faut retourner
50:51 à la machine parce que ma collègue a oublié de brancher la batterie ».
50:53 Enfin, à un moment donné, c'est la théorie et la pratique.
50:57 Il y a toujours un monde entre ce qu'on nous vend et ce qui est la réalité sur le
51:02 terrain.
51:03 Parce que tu imagines bien, Nathalie, que ces pauvres sages-femmes qui font que de courir
51:07 maintenant partout, ça n'arrête pas dans les maternités.
51:11 Et comme je le dis, c'est devenu le terminal de Charles de Gaulle.
51:14 Et puis, on leur dit, enfin, encore, « pensez à brancher la machine pour l'urluberlu qui
51:19 voudra faire un monitoring sans fil ». C'est fini, ça.
51:23 Ça, c'est en théorie.
51:24 C'est ce que je rigole.
51:25 C'est ça, en effet, l'appareil du monitoring qu'on met autour de la ventre du maman.
51:28 Mais il y a aussi quelque chose qu'on peut mettre pendant l'accouchement, enfin l'accouchement,
51:33 ça dépend de la détresse du bébé, mais qu'on met carrément sur la tête du bébé
51:37 quand il est encore à l'intérieur du ventre de la maman.
51:39 Oui, oui, une petite sonde sur le crâne, effectivement, c'est beaucoup plus fiable
51:45 que le monitoring.
51:47 Mais là aussi, ça peut créer un petit hématome.
51:50 Moi, ça a été le cas de ma première fille en 2013.
51:52 Et puis après, il faut que l'hématome se résorbe.
51:55 Ça reste quand même quelque chose qu'on fait sur le crâne du bébé.
52:00 Il est encore dans le ventre de sa mère, enfin dans le canal de naissance.
52:04 Enfin bref, moi, je trouve ça très invasif.
52:05 Alors évidemment, une fois qu'on a fait tous ces problèmes et qu'on les a créés,
52:11 il va falloir les résoudre.
52:12 Donc, ma foi, on ne peut pas dire « ah ben non, vous ne commencez pas à faire ça »,
52:16 parce que là, on est lancé et on est en pleine glissade sur le toboggan.
52:20 Donc maintenant, allez-y.
52:21 J'ai envie de dire à ce moment-là, perdu pour perdu, il faut à un moment donné être
52:26 hyper vigilant parce qu'on sait qu'on a commencé à mettre le pied dans la porte
52:30 et puis qu'on ne va pas en sortir avec des pâquerettes au coin de la bouche.
52:33 Il faut à un moment donné, malheureusement, finir souvent avec des machines, etc., quand
52:40 on est rentré dans cette cascade d'intervention.
52:43 Oui, parce qu'en fait, on remarque ce qui pose problème, c'est qu'une fois qu'on
52:48 a cet oscine de synthèse, le monitoring, etc., en fait, on sait moins se mouvoir.
52:54 La péridurale, on ne sait plus se mouvoir.
52:57 Donc, tout part déjà de la position sur le dos.
53:00 Et comme dit très bien Julie Bonaparte, il faut enlever les lits dans les chambres.
53:06 Ah oui, c'est clair.
53:08 Et tout ce processus à main d'office à la péridurale qui permet à la maman de ne
53:16 pas souffrir, mais comme on l'a déjà dit, fait souffrir le bébé parce que lui, il
53:23 n'a pas la péridurale.
53:24 Donc lui, il ressent toutes les contractions.
53:26 Il n'a pas ses temps de pause pour s'oxygéner.
53:28 Donc on en arrive chaque fois, on voit qu'on ne prend pas très bien… que le bébé ne
53:36 sort pas indemne, en tout cas d'un accouchement qui est déclenché, et qu'il faudrait peut-être
53:40 un peu plus se pencher sur les conditions du bébé dans ce type d'accouchement.
53:46 Oui, après, chaque cas est tellement différent.
53:51 Je pense que chaque femme devrait vraiment décortiquer ce qu'elle a vécu et avoir
53:58 une clé de lecture bien éclairée là-dessus parce que, encore une fois, chaque histoire
54:05 est tellement différente.
54:07 Et puis, bon, il y a aussi l'aspect psychologique qui joue énormément.
54:10 C'est là où on ne peut plus tricher le jour d'accouchement.
54:12 On ne peut pas faire semblant.
54:14 Donc, certaines femmes ont des processus de guérison qui sont compliqués.
54:18 Il y a des histoires très complexes que certaines femmes ont pu vivre.
54:22 Ça peut être des violences sexuelles quand elles étaient jeunes, etc.
54:26 Pour une raison ou une autre, le cerveau, lui, il se fait les fonds de tiroirs.
54:30 Le jour de l'accouchement, comme je dis, c'est là où l'instant de vérité, on
54:34 ne triche plus.
54:35 Et donc, il y a des accouchements qui peuvent être très complexes, très difficiles à
54:40 gérer pour certaines femmes d'un point de vue psychologique.
54:43 Ça peut partir dans ces cas-là en souffrance.
54:45 On n'est plus dans la douleur.
54:46 On est vraiment dans des circonstances où certaines femmes sont coincées dans une situation
54:53 où elles n'arrivent plus à gérer.
54:55 C'est trop.
54:56 Heureusement, c'est rarissime, mais il y a même des psychoses qui peuvent se déclencher
55:01 le jour de l'accouchement.
55:02 On sait que ce sont des moments charnières de certaines phases psychotiques de personnes
55:10 qui ont ça de façon latente.
55:12 Et ça peut sortir notamment pendant l'accouchement.
55:16 Donc, ce n'est pas rien.
55:17 C'est un moment très important à l'accouchement dans la vie d'une femme.
55:22 Encore une fois, se préparer.
55:25 Essayer d'aller faire le tour de nos tiroirs le plus possible, même s'il y en a qui
55:30 restent des fois bien cachés.
55:32 Mais tout ça fait qu'on n'est plus dans l'acte dénaturé de sens.
55:42 Il y a des femmes aussi qui disent « moi, je ne veux pas souffrir, je veux rien savoir,
55:47 ça va être… » J'en ai encore rencontré une hier.
55:49 Elle avait un bébé péridural, c'était son premier bébé.
55:52 C'était la condition sine qua non pour gérer l'enfant.
55:55 Et là, on sent qu'il y a effectivement une grande peur.
55:58 Et c'est dommage parce que dans le milieu de suivi de grossesse classique, médicale,
56:04 il n'y a absolument aucune discussion sur ce genre de choses-là.
56:07 On ne parle pas de ça.
56:10 Donc, on peut dire « oui, bien sûr, madame, on vous déclenchera à 39 semaines ». Et
56:14 puis là, on rentre dans tout ce qui va impacter le bébé parce qu'on parle aussi des sensations.
56:21 Mais on l'a déjà dit, tout l'aspect psychologique du bébé qui, lui, n'aura
56:25 pas choisi le moment de naître, qui va se retrouver flanqué à la porte avec un coup
56:28 de pied aux fesses.
56:29 Et puis, il arrive comme un atterrissage d'urgence.
56:33 Si tout le monde s'imagine dans un avion maintenant, on préfère atterrir cool, on
56:39 met la ceinture, le commandant dit « ben voilà, on est en train d'arriver », on
56:43 sent les roues qui sortent et on se pose « cool ». Mais quand on fait un piqué,
56:46 puis on est en vitesse de croisière, ça fait je ne sais pas combien d'heures qu'on
56:50 vole tranquille, puis tout d'un coup l'avion pique du nez, limite il atterrisse sans sortir
56:54 les roues, ça flanque la trouille quand même.
56:56 Le bébé, il ressent tout ça.
56:57 Et puis le problème, c'est qu'à 5-6 ans, sa vie d'adulte, il ne s'en souviendra
57:04 pas.
57:05 Donc lui aussi, ça va lui charger ses tiroirs.
57:08 C'est pour ça que j'ai envie de dire, penchons-nous peut-être sur la naissance
57:11 qu'on a eu nous.
57:12 Avant de préparer peut-être l'accouchement du bébé qu'on a dans le ventre.
57:19 Y compris pour les pères, j'ai envie de dire.
57:23 Oui, c'est clair.
57:25 Juste une dernière chose pour cette capsule-ci, on rappelle aussi qu'il y a un réflexe
57:32 naturel d'éjection, la poussée naturelle en fait, qui se fait tout seul, le corps
57:37 fait ça tout seul.
57:38 Évidemment, on l'oublie si on a eu affaire à l'ocytocine de synthèse également.
57:44 Oui, et oui, tout ça disparaît.
57:49 Donc ça abîme plus le périnée aussi.
57:51 Oui, oui, en fait c'est lié.
57:53 J'invite vraiment les gens à télécharger, ils peuvent avoir l'illustration qu'on
57:58 avait faite sur l'effet de l'eau.
58:01 Oui, on voit là-dessus, en fait, les gens comprennent l'image assez vite.
58:08 C'est vrai que la poussée réflexe est miraculeuse, mais pour ça, il faut être
58:16 dans les conditions où la tête du bébé est positionnée d'une certaine façon,
58:21 où la femme n'est pas sous-péridurale, et puis surtout pas dans une poussée dirigée,
58:26 parce que ce n'est pas compatible.
58:27 C'est ou réflexe ou dirigée, mais une fois qu'on commence à dire à la femme ce
58:30 qu'elle doit faire, le réflexe ne sera pas là.
58:33 Ok, écoute, merci Emma.
58:36 Je pense qu'on va s'arrêter là aujourd'hui.
58:38 Je pense que la prochaine fois, on va parler plus épisiotomie et césarienne, des livrances
58:41 du placenta.
58:42 Merci en tout cas de nous avoir partagé toutes tes connaissances, toutes tes recherches.
58:48 On rappelle qu'en fait, tu es là pour expliquer aux femmes, pour les accompagner aussi dans
58:52 ta formation, mais que c'est un choix qui appartient à chacun.
58:55 Et donc on vous invite à partager vos expériences dans les commentaires, comme vous avez commencé
59:00 à le faire, et en parler à votre gynécologue, à votre obstétricien, justement, parlez-en.
59:06 Écoutez les capsules et parlez-en, et partagez autour de vous, parce qu'en fait, ça commence
59:11 par ça, c'est d'en parler autour de soi, et d'essayer d'éveiller les consciences
59:15 en tout cas, pour le bien-être des bébés et de l'humanité, tout simplement.
59:19 Merci Emma.
59:20 Merci Nathalie.
59:21 Au revoir.
59:22 Au revoir.
59:22 [Musique]