L'Invité : Eric BLOND

  • l’année dernière
L'Invité : Eric BLOND
Transcript
00:00 Nous accueillons Eric Blanc, le président de l'Université d'Orléans.
00:02 Bonjour Eric Blanc.
00:03 Bonjour.
00:04 La rentrée a démarré hier à l'université, elle s'étale sur toute la semaine.
00:07 Combien d'étudiants à Orléans cette année ?
00:09 Alors c'est toujours la grande question.
00:11 Aujourd'hui, quand on compare en date à date, puisque je vous rappelle que nous la référence
00:14 c'est au 15 janvier, parce que les inscriptions sont longues.
00:16 Maintenant si on compare à l'année dernière à la même date, on a 500 étudiants de plus.
00:20 Donc on est en hausse, ce qui est une très très bonne nouvelle.
00:23 Il faut savoir qu'on prévoyait plutôt une baisse au niveau national pour des raisons
00:26 démographiques.
00:27 Une belle hausse, avec une hausse sur l'apprentissage, on est à plus de 20% d'étudiants qui s'inscrivent
00:32 en apprentissage dans l'enseignement supérieur, ce qui est vraiment une très très bonne
00:34 nouvelle.
00:35 Et en gros total, ça fait combien ?
00:36 Attendez, et une très belle hausse en master, donc au niveau Bac +4, Bac +5, avec +13%,
00:44 ce qui est aussi très très bon.
00:45 En termes de prévision, on pense qu'une fois qu'on continue à ce rythme-là, on devrait
00:50 atteindre ou dépasser les 19 000 étudiants sur l'université d'Orléans.
00:54 Au cadre des 20 000, on y arrivera un jour ?
00:55 Alors le 20 000, on y était il y a deux ans.
00:58 Et puis c'était beaucoup, rappelez-vous, l'université craquait de toutes parts.
01:02 On est redescendu un peu, là on va remonter.
01:05 Et on est une des rares universités en France à avoir un effet de faillite.
01:10 On est une des rares à avoir cette dynamique de croissance et ça va encore un peu tendre
01:14 malheureusement parce que ça fait beaucoup d'étudiants.
01:16 Alors la filière dont tout le monde parle, c'est la faculté de médecine, la première
01:20 année qui est ouverte l'an dernier.
01:21 Ils sont une cinquantaine à continuer en deuxième année sur les 105 du départ.
01:26 Est-ce que vous êtes satisfait ? On peut mieux faire, non ?
01:29 Alors moi je suis satisfait parce qu'on a toujours annoncé qu'on ferait la même
01:32 première année partout en région centre, que ce soit à Bourges, à Châteauroux, à
01:36 Orléans ou à Tours.
01:37 Et à l'arrivée, on voit qu'on l'a fait parce que quand on regarde la composition
01:41 de cette classe de 50, il y en a qui viennent de Tours, d'Orléans, de Bourges, de Châteauroux.
01:46 Et c'était ça l'objectif.
01:47 Et je pense que sur ce point-là, on a atteint l'objectif.
01:50 Je sais que beaucoup de gens focalisent sur les passes, mais moi je n'arrête pas de
01:54 rappeler qu'il y a énormément de LAS.
01:55 D'ailleurs on voit que finalement il y a plus d'étudiants de LAS en deuxième année
01:58 que d'étudiants de passes, ce que j'avais déjà prévenu.
02:01 Et donc si on reste sur cet objectif d'avoir une première année régionale qui soit identique
02:07 à celle de toute la région et qui permette vraiment de drainer largement, on a pleinement
02:10 atteint l'objectif.
02:11 Et il y a eu beaucoup de demandes sur Parcoursup cette année.
02:13 Énormément de demandes.
02:15 Alors rien que pour la passe d'Orléans.
02:17 3 600 pour une centaine de places.
02:19 Dont la moitié qui viennent d'Ile-de-France-Sud.
02:22 - Du sud de l'île de France ?
02:24 - Ouais, en termes de candidats.
02:25 - La rentrée, Éric Blanc, est difficile financièrement pour les étudiants.
02:29 On les entend ce matin sur France Bleu Orléans.
02:31 Tout augmente, bien sûr pour eux aussi.
02:33 Difficile de se loger, de manger convenablement.
02:37 Vous leur dites quoi, vous, président de l'université ?
02:39 - Alors je pense que ce n'est pas aux étudiants qu'il faut s'adresser dans la situation.
02:43 Je pense que c'est plutôt à notre ministre, voire même parfois à notre président de
02:46 la République.
02:47 Une annonce a été faite lors de la conférence des présidents de l'université sur une
02:52 réforme des bourses.
02:53 Moi je dirais, allons jusqu'au bout.
02:55 Réformons vraiment en profondeur.
02:57 Et si on discutait de la possibilité d'une allocation unique, universelle.
03:01 Parce que quand on voit le temps et l'argent que coûte le traitement des multiples demandes
03:06 et des multiples guichets qui peuvent aider nos étudiants, il y a un moment où je pense
03:11 qu'il faut vraiment qu'on remette ça à plein.
03:13 - Un étudiant sur trois, boursier ?
03:14 - Plus que ça.
03:16 Si on retire les apprentis qui n'ont pas le droit d'être boursiers, si on retire les
03:21 apprentis, on est sur 42% de boursiers à l'université d'Orléans.
03:25 Si on additionne les apprentis et les boursiers, on est sur 48% d'étudiants qui ont une aide
03:32 financière pour effectuer leurs études.
03:35 - Avec des disparités évidemment aussi entre le sud de la région et le nord.
03:39 - Des disparités énormes selon les sites.
03:41 - Ça joue forcément sur leurs résultats.
03:44 Certains abandonnent leurs études.
03:46 Ça vous inquiète quand vous entendez ces réactions qu'on entend ce matin sur France
03:52 Bleu Orléans ?
03:53 - Ça participe à l'évaporation, la fameuse évaporation sur le premier semestre de la
03:57 première année.
03:58 C'est là que beaucoup de choses se jouent.
03:59 Il est vrai qu'il y a ceux qui vont réussir à trouver un équilibre et à passer ce cap.
04:03 Et il y a tous ceux qui ne vont pas y arriver et qui vont être happés par le monde du
04:08 travail mais sans qualification.
04:09 - Humainement parlant, ça pose évidemment des questions.
04:12 La question qu'on posait ce matin sur France Bleu, est-ce qu'étudier devient un luxe ?
04:16 - C'est une question qui est paradoxale.
04:18 On a un président de la République qui a annoncé la GPAG de la nation.
04:21 Donc la logique serait d'investir massivement dans le premier opérateur de l'État en
04:24 termes de formation qui est l'université.
04:27 Or, paradoxalement, on attend de l'université de participer à cette GPAG de la nation en
04:31 réduisant les moyens.
04:32 C'est assez surprenant.
04:33 - À Orléans, Eric Blanc-Omayer, les enseignants cette fois-ci, les profs de l'université
04:38 sont en colère.
04:40 Il y a un mouvement qui est annoncé pour lundi prochain, le 11 septembre.
04:43 Ils pourraient démissionner de leurs tâches administratives.
04:45 Ça veut dire quoi ? Et est-ce que les cours seront perturbés ?
04:48 - Les enseignements ne devraient pas être perturbés.
04:50 Ça concerne une catégorie très particulière d'enseignants du secondaire détachés dans
04:56 l'enseignement supérieur qui se retrouvent non concernés par les augmentations annoncées
05:01 dans le secondaire et non concernés non plus par des évolutions dans le supérieur puisqu'ils
05:06 sont entre les deux.
05:07 D'où une demande d'attention particulière sur cette situation particulière.
05:11 - Merci beaucoup Eric Blanc, président de l'université d'Orléans d'être venu ce
05:14 matin.
05:15 Bonne journée.

Recommandée