180 Minutes Info Week-End (Émission du 03/09/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans 180 minutes info, 14h17, vous le savez sur ces news le samedi et le dimanche, l'actualité, les débats avec aujourd'hui Karima Brick.
00:00:11 Bonjour Karima, ravie de vous accueillir et de vous retrouver.
00:00:14 Nos débats en effet, les analyses dans un instant, mais d'abord le journal avec vous, félicité Kinnoky, bonjour.
00:00:20 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:00:22 Et on commence avec ce nouveau refus d'obtempérer qui a fait un mort, c'était hier à Pantin, à 3h29, le véhicule refuse de s'arrêter pour un contrôle de police.
00:00:31 Après une course poursuite lors de laquelle la police est distancée, le conducteur renverse un piéton sur un boulevard.
00:00:37 Malgré l'intervention des secours, la victime est décédée.
00:00:40 Le véhicule pris en chasse a été retrouvé, mais l'auteur est toujours en fuite et activement recherché.
00:00:45 Et puis dans le nord, cet acte de vandalisme totalement incompréhensible, les 12 camions des Restos du Coeur de Vatrelo ont été dégradés.
00:00:53 Vendredi, dans la plateforme logistique, deux jeunes hommes s'y sont introduits vers 17h avant de tout saccager.
00:00:59 Un acte qui privera de livraison plus de 80 centres de Restos du Coeur du département.
00:01:03 Les détails avec Viviane Hervier.
00:01:05 Par brise et vitres explosées à l'aide d'extincteurs, dont la poudre a ensuite été déversée dans les habitacles des véhicules.
00:01:12 Les images ne laissent aucun doute sur la volonté des auteurs de tout saccager.
00:01:17 Les faits se sont déroulés vers 17h vendredi, alors que les bénévoles de cette plateforme des Restos du Coeur de la banlieue lilloise avaient quitté les lieux.
00:01:25 La vidéo surveillance montre deux individus âgés entre 16 et 20 ans, passés au-dessus du grillage, pénétrés dans les locaux,
00:01:32 puis s'en prendre aux camions, 12 au total, qui sont aujourd'hui hors d'usage.
00:01:37 "Les personnes que nous aidons, ce qui fait plusieurs dizaines de milliers de personnes, n'ont pas à être impactées par des problèmes de pare-brise ou de moteurs abîmés.
00:01:45 Donc nous devons les livrer. Nous allons renvoyer des véhicules d'autres associations départementales.
00:01:51 Nous allons louer des véhicules. Nous allons peut-être être aidés par les collectivités locales.
00:01:58 Le vrai problème concerne les poids lourds, parce que ça ne se trouve pas comme sur 24 heures, et surtout les véhicules réfrigérés."
00:02:05 La plateforme alimente 80 centres de la région, soit près de 40 000 bénéficiaires.
00:02:10 En cette veille de rentrée scolaire, la ville de Fontenay-sous-Voix va offrir pour la 31e année consécutive des fournitures scolaires aux élèves de la ville.
00:02:19 Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie de nombreuses familles, alors que les fournitures coûtent 11% plus cher en moyenne par rapport à l'année dernière.
00:02:26 Un sujet de Laurence Ellarié et Corentin Brillot.
00:02:29 "Allez, on ouvre les portes, messieurs, dames, rentrez, je vous en prie."
00:02:33 Un rendez-vous matinal pour ces dernières heures de préparation avant la rentrée des classes.
00:02:38 Les élèves de maternelle et de primaire des écoles de Fontenay-sous-Voix sont venus récupérer les fournitures scolaires offertes par la ville.
00:02:46 "Avec une coque, une gomme, un stylo vert, un stylo noir, un stylo rouge et un crayon à papier.
00:02:54 Moi, j'ai choisi cette rouge."
00:02:57 Un coup de pouce financier que les parents accueillent volontiers.
00:03:01 "On a l'habitude, on est des fontenésiens de longue date, du coup, c'est vrai qu'on a l'habitude de cette initiative et c'est super sympa."
00:03:08 Avec un budget de 50 000 euros, la mairie peut offrir aux enfants le nécessaire dans un contexte de hausse des prix des fournitures.
00:03:16 "On a à peu près entre 4 500 et 5 000 enfants scolarisés sur la ville.
00:03:20 On offre aussi les fournitures scolaires aux enfants qui sont dans le privé, parce qu'à partir du moment où ils sont fontenésiens, ils ont droit aux fournitures scolaires.
00:03:30 C'est ce qui permet de faciliter la scolarité des enfants et notamment en ce moment où le pouvoir d'achat est difficile pour les Français, pour les fontenésiens, pour les fontenésiennes."
00:03:40 Une trousse bien faite et un cartable bien rempli donc pour démarrer l'année scolaire de la meilleure manière possible.
00:03:47 Peut-être connaissez-vous la puf, elle sera bientôt interdite en France.
00:03:51 C'est ce qu'a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne.
00:03:54 La contradiction de ces cigarettes électroniques jetables avec des saveurs enfantine, sucrées, fruitées, aux emballages colorés, s'inscrit dans le cadre d'un nouveau plan national de lutte contre le tabagisme.
00:04:03 Et selon la Première ministre, ces fameux pufs donneraient de mauvaises habitudes aux jeunes.
00:04:07 Elle s'est également exprimée sur l'augmentation de la fiscalité du tabac. On écoute.
00:04:11 "On a augmenté la fiscalité sur le tabac cette année et on ne prévoit pas de l'augmenter l'an prochain.
00:04:19 Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas très vigilants sur la consommation du tabac. Vous savez qu'elle est repartie à la hausse.
00:04:25 Le tabac c'est 75 000 morts par an, c'est énorme.
00:04:29 Et on présentera prochainement un nouveau plan national de lutte contre le tabagisme avec notamment l'interdiction des cigarettes électroniques jetables,
00:04:39 les fameux pufs qui donnent des mauvaises habitudes aux jeunes.
00:04:43 Et donc on veut interdire ces cigarettes électroniques jetables.
00:04:47 Et effectivement on peut nous dire que ce n'est pas de la nicotine, c'est un réflexe, un geste auquel les jeunes s'habituent.
00:04:54 Et ensuite c'est comme ça qu'ils vont vers du tabagisme. Donc je pense qu'il faut arrêter ça."
00:04:59 À quelques semaines de la rentrée universitaire, la demande des logements étudiants est toujours plus forte.
00:05:05 Et face à la pénurie d'offres de locations d'appartements, les arnaques sont très nombreuses.
00:05:10 Certaines personnes peu scrupuleuses profitent de la situation pour soutirer de l'argent ou encore usurper l'identité.
00:05:16 Régine Delfour, Laurent Sellerier, Jules Bedot et Sacha Robin ont enquêté sur ces escroqueries.
00:05:21 Voici leurs conseils pour les éviter.
00:05:23 Des heures d'attente pour visiter un appartement avec peu de chances d'être retenu.
00:05:29 À quelques jours de leur entrée, de nombreux étudiants sont sans logement et deviennent des proies idéales pour les escrocs.
00:05:36 Attention aux demandes de dépôt de garantie car cela est totalement illégal.
00:05:41 "Aller dans une agence RIA avec 1500 euros en espèces avec une pièce d'identité, le mettre sur le mandat.
00:05:48 Une fois le transfert réputé, vous prenez en photo le mail significatif pour lui enlever pour qu'il retire votre argent en fait."
00:05:54 Autre arnaque récurrente, le faux propriétaire qui fait passer les visites.
00:05:58 "Il voulait qu'on paye avant de signer le bail, une sorte de caution je sais pas quoi.
00:06:02 Mais après en faisant quelques recherches et tout, on a découvert que c'était un airbnb qu'il avait loué."
00:06:05 Pour contrer ces fausses annonces, la plateforme Particulier à Particulier a créé une cellule spéciale.
00:06:11 "Le pôle antifraude, ces cinq personnes sont amenées à vérifier une par une toutes les annonces,
00:06:17 à vérifier si on connaît le propriétaire et si on ne le connaît pas, on va lui demander son titre de propriété,
00:06:22 des documents qui attestent de son identité, on va la voir en ligne, voire lui demander du visio si on a des doutes qui persistent."
00:06:32 Les experts de ce pôle antifraude détectent la moindre anomalie.
00:06:37 "Au niveau du caractère, on est sur quelque chose qui a été retapé en amont.
00:06:41 Alors sur le verso, est-ce que ça a été retapé ? Même la signature, une signature aussi clean, c'est pas normal."
00:06:49 Autre conseil, n'envoyez jamais vos papiers sans filigrame.
00:06:53 Certains pourraient en profiter pour usurper votre identité.
00:06:57 Et votre journal félicité se termine avec un record qui s'est déroulé à Lille où se déroule la grande baderie
00:07:04 qui a déjà accueilli plus de 2 500 000 visiteurs à l'occasion de ce rendez-vous.
00:07:09 Et le record de la plus grande chenille du monde qui a été battue hier après-midi sur l'esplanade.
00:07:15 Félicitations, c'est un défi qui avait été lancé par France Bleu Nord qui a rassemblé à la queue leu-leu 4 623 participants contre 3 940.
00:07:24 Le précédent record s'était établi à Rouen et donc là maintenant c'est Lille qui détient ce formidable record.
00:07:29 On rappelle que la grande baderie se termine ce soir à Lille effectivement et que nous tenterons prochainement
00:07:34 sur ce plateau la plus grande chenille télévisuelle dans une émission de télévision.
00:07:39 C'est Karima et félicité y participeront et je vous remercie pour cela.
00:07:42 A tout à l'heure pour un prochain point sur l'actualité à 14h30.
00:07:45 Félicité, on marque une pause, on se retrouve dans quelques instants avec l'actualité et les débats bien sûr dans 180 minutes.
00:07:52 On se retrouve sur le plateau de 180 minutes info avec Karima Brick, nos invités également qui nous rejoignent.
00:08:00 L'actualité de cette rentrée scolaire sous tension demain, vous le savez, il y a la polémique sur le port de la Baïa dont on a beaucoup parlé,
00:08:06 dont on reparlera tout à l'heure mais aussi dans la lumière l'enquête du JDD d'aujourd'hui qui préconise que les préoccupations des Français
00:08:14 sont ailleurs notamment en matière d'éducation avec notamment un déficit de confiance dans le gouvernement, le sujet de Mathilde Ibanez.
00:08:21 Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, n'a pas forcément une bonne image aux yeux des parents
00:08:28 même si lundi dernier il avait frappé fort avec l'interdiction de la Baïa ou encore des mesures contre le harcèlement scolaire au sein même des établissements.
00:08:37 Il sont seulement 43% des parents à avoir une bonne opinion du ministre contre 57%.
00:08:44 Alors les parents également sont de moins en moins confiants.
00:08:47 La capacité du gouvernement à résoudre des problèmes, 60% d'entre eux ne croient plus dans le gouvernement pour gommer l'inégalité des chances en fonction de l'origine sociale.
00:08:59 Autre chiffre fort, ils sont 69% à ne plus faire confiance au gouvernement concernant les violences à l'école.
00:09:07 Alors c'est des thèmes très importants pour ces parents qui les inquiètent beaucoup puisque 48% d'entre eux rapportent même qu'au moins un de leurs enfants
00:09:16 a été victime de violences verbales, physiques ou encore sexuelles au cours de l'année scolaire 2022-2023.
00:09:23 Autre thème qui alerte les parents, la dégradation du niveau scolaire.
00:09:28 Ils sont 70% à estimer que le niveau général des élèves a baissé depuis une dizaine d'années.
00:09:35 Alors beaucoup d'enjeux, de préoccupations en cette rentrée scolaire.
00:09:39 Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, en tout cas, a beaucoup de dossiers sur la table.
00:09:45 Et cette rentrée scolaire universitaire, on en parle avec notamment Gilles Vervich, professeur de philosophie, qui nous a rejoint.
00:09:52 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:09:54 Avant de rentrer dans le vif du sujet, et notamment commenter avec vous cette enquête du JDD et ses sondages,
00:09:59 notamment comment va se dérouler la rentrée pour vous ?
00:10:02 Et est-ce que vous avez une petite boule au ventre, une petite appréhension, peut-être comme chaque année, comme beaucoup d'enseignants, comme beaucoup d'élèves ?
00:10:08 Moi, ça va. Après, il y a peut-être les collègues qui ont une boule au ventre.
00:10:13 Mais non, je suis plutôt content de reprendre.
00:10:18 Ça va bien se passer.
00:10:19 Disons que dans notre lycée, on a déjà un prof de philo et un prof de maths qui ne sont pas devant une classe.
00:10:25 Donc c'est le petit problème.
00:10:26 Mais moi, ça se passe bien, je suis content.
00:10:29 Voilà, tout va bien.
00:10:31 Êtes-vous satisfait que le ministre de l'Éducation ait changé ?
00:10:35 Et selon vous, et là, je fais référence à ce qui est dit, notamment dans le JDD aujourd'hui,
00:10:40 Gabriel Attal, vous inspire-t-il confiance en tant que ministre de l'Éducation ?
00:10:44 A-t-il les qualités pour incarner un bon ministre de l'Éducation ?
00:10:47 Je n'en sais rien d'abord.
00:10:50 Je ne suis pas délégué syndical ou des choses comme ça.
00:10:53 Je ne vais pas faire un procès d'intention.
00:10:55 Déjà, la première annonce qui était pas mal, c'était quand même de repousser les épreuves de spécialité en terminale au mois de juin.
00:11:03 Parce que c'était assez catastrophique, ça, de les mettre en mars.
00:11:07 Ça nous a coupé l'année aux deux tiers.
00:11:09 Donc déjà, ça c'est bien.
00:11:10 Pour le reste, on verra un peu ce qui se passe.
00:11:13 Je vous avoue que l'annonce d'interdiction de la BAIA, ça n'a pas forcément apaisé les esprits.
00:11:21 À voir, moi, je n'ai pas confiance ou pas.
00:11:23 Enfin, on verra un peu ce qui se passe sur place.
00:11:27 Cette polémique sur le port de la BAIA, vous, ça vous intrigue, ça vous inquiète ?
00:11:33 Vous avez le sentiment que c'est une priorité aussi en tant qu'enseignant
00:11:36 que de respecter les principes de laïcité, de les faire respecter ?
00:11:42 Ce n'est pas la même question.
00:11:43 Effectivement, c'est une priorité de faire respecter les principes de la laïcité.
00:11:47 Après, je ne sais pas si c'est une priorité de lancer cette polémique de la BAIA,
00:11:52 qui comme toutes les polémiques, ne sert pas à grand-chose, j'ai l'impression.
00:11:55 Il y a peut-être d'autres priorités.
00:11:59 Effectivement, si on demande aux filles d'avoir ni trop court ni trop long,
00:12:05 on va se demander à combien de centimètres il faut qu'elle s'habille.
00:12:08 Ça ne paraît pas être la priorité.
00:12:10 Et on a presque envie de dire que si ça n'avait pas été interdit,
00:12:14 ça aurait peut-être mis moins d'huile sur le feu, quelque chose comme ça.
00:12:17 Après, je parle pour mon lycée, qui est plutôt un lycée dans le Val d'Oise,
00:12:21 à Aubonne, Louis-Harmand, où les choses se passent généralement bien.
00:12:26 Après, j'imagine que ce n'est pas pareil dans tous les lycées
00:12:28 et qu'il y en a peut-être qui ont des problèmes différents des nôtres.
00:12:31 Néanmoins, cette polémique sur la BAIA ou ce sujet,
00:12:34 cette thématique du respect de la laïcité, du prosélytisme,
00:12:38 qui peut être celui de certains individus, de certaines jeunes femmes notamment,
00:12:41 c'est un vrai sujet de philosophie.
00:12:43 Et je m'adresse à un professeur de philosophie.
00:12:45 Est-ce que ça vous intéresse principalement en tant que sujet d'éducation ?
00:12:48 Est-ce que vous allez travailler avec vos élèves ?
00:12:50 Est-ce que vous y avez pensé sur cette thématique d'actualité ?
00:12:54 Alors exactement.
00:12:56 D'abord, j'évite de parler de la religion le 3 septembre.
00:12:59 J'attends un peu que les élèves me connaissent, qu'on se connaisse,
00:13:02 qu'on ait un peu du crédit, qu'il y ait une certaine confiance,
00:13:06 qu'il se soit établi.
00:13:07 Et après, effectivement, c'est un peu ce que je voulais dire,
00:13:09 c'est qu'il me paraît plus utile d'en parler en classe.
00:13:12 Une fois, une élève m'avait dit…
00:13:14 Je l'avais fait une blague sur je ne sais plus quoi, sans doute Dieu.
00:13:17 Et elle m'avait dit qu'elle se sentait offensée.
00:13:19 Et je traitais du sujet justement,
00:13:21 toutes les vérités sont-elles indiscutables ?
00:13:23 Donc je commence un peu à la remettre en place.
00:13:28 Les autres élèves me disent, mais monsieur, on ne va pas perdre une heure là-dessus.
00:13:30 Je leur dis, bah si, on ne va pas perdre une heure, puisque c'est le programme,
00:13:32 c'est justement le sujet.
00:13:33 Y a-t-il des vérités indiscutables ?
00:13:35 Donc c'est pour ça, plutôt que d'empêcher les élèves de venir en classe,
00:13:37 il me paraît peut-être plus utile pour défendre les principes de la laïcité
00:13:42 de la République, de faire venir réfléchir les élèves au cours.
00:13:45 Et sans doute qu'en philosophie, on a une bonne situation pour en parler.
00:13:50 - Oui, c'est vrai.
00:13:53 Karimabrik, c'est autant un sujet politique aujourd'hui, avec l'actualité,
00:13:57 bien sûr, qu'un sujet philosophique, un sujet de conscience également,
00:14:00 ce sujet de l'Abaya.
00:14:02 - Oui, tout à fait, parce que quand même l'école, je pense qu'il faut se rappeler
00:14:05 que l'école doit continuer à être un sanctuaire qui est dédié à l'éducation,
00:14:09 à l'élévation de l'esprit, si on veut, à la construction de l'esprit critique.
00:14:13 Donc quand on parle de l'Abaya, il y a un message,
00:14:16 il y a un aspect politique à tout ça.
00:14:18 Et il y a un aspect, effectivement, religieux, où ça va être à débattre.
00:14:22 Et dans un cours de philosophie, je pense que c'est parfait aussi
00:14:24 pour débattre de tout ça.
00:14:26 Mais je pense quand même que c'était un message fort de Gabriel Attal.
00:14:30 Oui, il y a un peu de stress à savoir, bon, est-ce qu'il y aura effectivement
00:14:33 une sorte de confrontation, est-ce qu'on va tester la chose,
00:14:36 est-ce qu'on va voir dans certains lycées, parce qu'on l'a vu sur les réseaux sociaux,
00:14:40 certaines personnes, certaines jeunes femmes en appelaient
00:14:44 à une sorte d'offensive en disant, ben, arrivez avec des Abayans,
00:14:48 non, on ne se laissera pas faire, donc continuez, arrivez comme ça.
00:14:52 Donc on voit quand même qu'il y a un message polistique.
00:14:54 Si c'était simplement un vêtement comme un autre,
00:14:57 il n'y aurait pas ces tentatives d'offensive, si vous me permettez cette expression.
00:15:01 Donc non, je pense qu'on arrive quand même avec un sujet qui est important,
00:15:04 qui est philosophique, mais qui est politique essentiellement aussi.
00:15:08 On note également Gilles Verviche dans le JDD,
00:15:10 je ne sais pas si vous en avez pris connaissance.
00:15:12 En tout cas, je vous livre cette tendance, cette information
00:15:16 et ce chiffre de sondage sur le niveau, le niveau scolaire,
00:15:19 le niveau des élèves qui auraient baissé, selon le ressenti, évidemment,
00:15:23 de ceux qui ont été interrogés par le JDD.
00:15:26 Est-ce que c'est votre sentiment également de professeur ?
00:15:30 Alors, je me méfie toujours du "c'était mieux avant".
00:15:34 Vous savez qu'on a retrouvé en 3000 à Babylone, en 3000 avant Jésus-Christ,
00:15:39 un texte sur une vieille poterie écrit "les jeunes de maintenant,
00:15:42 ce n'est plus ce que c'était", tout fout le camp aujourd'hui.
00:15:44 Donc, je me méfie toujours de l'idée que c'était mieux avant,
00:15:47 parce que j'étais jeune et que les jeunes de maintenant, ce n'est plus moi.
00:15:50 Donc forcément, et de mon temps, c'était le mien.
00:15:53 Alors voilà, après, je ne sais pas, moi je les prends comme des élèves.
00:15:58 J'avais un collègue une fois qui disait "les élèves, ils ne savent rien"
00:16:02 ou "ils n'ont rien compris".
00:16:03 Je leur dis "oui, c'est des élèves", c'est-à-dire on est là pour leur apprendre justement.
00:16:06 Donc, je ne sais pas s'il part d'un principe que le niveau ABC, c'est très utile.
00:16:12 Effectivement, après, sur le ressenti, sur la perception,
00:16:15 ce n'est qu'une perception, les parents qui disent "le niveau ABC",
00:16:18 d'où est-ce que c'est perçu ?
00:16:20 J'imagine que comme chez vous, dans les médias en général, on relaie ce ressenti.
00:16:28 Finalement, celui qui est devant son écran se dit "ah bah oui, donc le niveau ABC".
00:16:32 Donc en tout cas, voilà, moi en tant que professeur,
00:16:34 je prends les élèves comme ils sont.
00:16:36 En philosophie, j'essaie de les chercher là où ils sont, avec leur culture,
00:16:39 et de les élever un peu à la réflexion.
00:16:41 Et je ne me demande pas si le niveau ABC ou pas.
00:16:44 On continue à réfléchir et à commenter avec vous, Gilles Verbich, dans quelques instants.
00:16:47 Et avec Karim Abrik, on marque une petite pause très très rapide.
00:16:50 On reviendra notamment sur cette enquête du JDD
00:16:52 et sur ces chiffres assez édifiants sur l'augmentation des agressions,
00:16:56 notamment qu'elles soient physiques, sexuelles ou qu'il y ait des insultes.
00:17:01 Ça a augmenté quasiment de plus de 50%,
00:17:04 donc on en parle dans quelques instants, à tout de suite.
00:17:06 Retour sur le plateau de 180 minutes info,
00:17:11 comme chaque samedi, comme chaque dimanche, entre 14h et 17h.
00:17:14 Nous commentons l'actualité.
00:17:15 Karim Abrik était avec nous, mais également professeur de philosophie Gilles Verbich,
00:17:20 connecté toujours en direct.
00:17:22 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:17:23 À la lumière aussi de ce qui a été écrit dans le JDD aujourd'hui,
00:17:27 on note une recrudescence des violences, quelles qu'elles soient.
00:17:30 Est-ce que c'est un constat que vous faites vous aussi, Gilles Verbich,
00:17:34 dans votre périmètre et dans votre établissement ?
00:17:36 Est-ce que le comportement des élèves est plus violent finalement,
00:17:39 un peu comme la société aujourd'hui ?
00:17:41 Oui, alors dans mon lycée, encore une fois, j'ai un peu de la chance.
00:17:47 Moi, je suis au lycée Louis-Harmand à Aubonne, pour ne pas le citer.
00:17:50 Donc les choses se passent plutôt bien en général,
00:17:52 même si on a eu deux élèves en garde à vue l'année dernière.
00:17:55 Mais à part ça, ça se passe bien.
00:17:57 Mais il n'y a pas de violence.
00:18:00 J'imagine que dans plein d'autres lycées, c'est beaucoup plus difficile.
00:18:03 Je dirais que de manière générale, il y a plutôt de toute façon un problème
00:18:07 de respect, autorité, je ne sais pas.
00:18:10 C'est-à-dire qu'aussi bien les élèves que les parents ont tendance à penser
00:18:14 que leur opinion, leur point de vue est égale à celui des professeurs
00:18:18 et qu'ils n'ont pas grand-chose à apprendre.
00:18:20 Et donc, ils vont vous parler un peu comme à des copains.
00:18:23 Le côté maître et disciple, pas au sens esclavagiste,
00:18:27 mais au sens Jedi, j'ai quelque chose à t'apprendre,
00:18:30 a tendance un peu à disparaître.
00:18:32 Tout vaut tout, rien ne vaut rien.
00:18:33 L'opinion de l'élève vaut le savoir du professeur.
00:18:37 Et en égalisant tout ça, se perd un peu effectivement l'autorité.
00:18:42 Et vous avez le sentiment que c'est à cause…
00:18:44 Ce phénomène s'explique par l'éducation des parents
00:18:47 ou par une déperdition de l'enseignement à l'école globalement ?
00:18:52 Ça, j'aurais du mal à dire.
00:18:55 Je n'ai pas envie de faire le ministre qui va taper sur les parents.
00:18:59 Mais effectivement, il doit y avoir des petits problèmes d'éducation.
00:19:04 J'avais vu, en tant que père, une mère qui avait été chercher son enfant
00:19:10 à côté de ma gamine pour demander qu'à l'école,
00:19:14 on fasse attention que son enfant mâche bien son repas
00:19:17 parce qu'il ne savait pas mâcher.
00:19:18 Donc, on a envie de se dire que c'était plutôt le rôle des parents,
00:19:20 ce n'est pas vraiment à l'école d'apprendre aux enfants à mâcher.
00:19:23 Donc, si les parents attendent tout de l'école,
00:19:26 qu'on appelait avant l'instruction publique,
00:19:28 l'éducation se fait aussi de la part des parents.
00:19:31 Après, effectivement, la société peut être violente.
00:19:35 C'est encore une fois par l'éducation justement qu'on va régler les choses,
00:19:38 à faire réfléchir.
00:19:39 Moi, pour faire ma petite pub,
00:19:43 j'ai lancé dans mon lycée de la philosophie en bac professionnel
00:19:48 qui n'avait pas l'habitude d'en avoir.
00:19:50 On va expérimenter ça cette année.
00:19:53 Donc, ouvrir plutôt la philosophie au plus de monde possible
00:19:56 plutôt que de fermer l'école.
00:19:58 Bien sûr, le dialogue, la réflexion peut améliorer beaucoup de choses,
00:20:01 mais les chiffres sont là aussi, Karim Amri.
00:20:03 48 % des parents ont déjà eu un enfant victime d'une forme d'agression.
00:20:07 C'est presque un sur deux. C'est énorme.
00:20:10 C'est énorme et vraiment, ça va devoir faire partie
00:20:13 d'un plan global en éducation.
00:20:15 Ce sont des chiffres qui sont effrayants.
00:20:17 Et quand on parle d'agression, de violence,
00:20:19 il y a des violences, bon, des coups, des violences sexuelles,
00:20:23 des violences verbales.
00:20:24 Et on le vit avec le harcèlement scolaire,
00:20:26 les ravages que ça peut faire, les victimes,
00:20:28 des suicides même chez des jeunes.
00:20:30 On se retrouve dans des situations assez dramatiques.
00:20:32 C'est toute la question aussi des réseaux sociaux,
00:20:34 de cette brutalité aussi qui se poursuit,
00:20:37 qui ne se termine plus.
00:20:38 C'est plus du 9 à 5, ce harcèlement.
00:20:40 Ça va se poursuivre après, en soirée,
00:20:43 je veux dire, c'est un peu partout.
00:20:44 Donc, il y a ça aussi.
00:20:45 Que fait-on avec ces nouveaux outils,
00:20:47 avec cette nouvelle technologie?
00:20:48 On le sait que ça existe, ça fait des années,
00:20:50 mais c'est comme si on était là un peu à gare
00:20:52 et on ne sait pas comment réagir face à tout ça.
00:20:55 Un sur deux, je veux dire,
00:20:56 c'est quand même la moitié finalement des étudiants,
00:20:59 des jeunes, des lycéens qui se retrouvent avec ces problèmes.
00:21:02 Donc, je pense que ça prend un plan, effectivement,
00:21:04 un plan d'attaque là-dessus.
00:21:05 Il y a eu quand même des mesures, notamment,
00:21:08 pour ce qui est des harceleurs avant,
00:21:10 finalement, c'était les victimes qui devaient quitter l'école.
00:21:13 Ce n'étaient pas les harceleurs qui étaient pris en charge.
00:21:16 Donc, là-dessus, il faut vraiment travailler.
00:21:18 Et ensuite, sur toute la question, par exemple,
00:21:20 quand on parle des violences sexuelles,
00:21:22 bien oui, on sait l'impact de la pornographie
00:21:25 et d'autres choses comme on retrouve aujourd'hui.
00:21:27 - Bien sûr. L'évolution des réseaux sociaux,
00:21:29 notamment, on en parlera du harcèlement,
00:21:31 et notamment une maman qui a perdu sa fille
00:21:33 qui s'est donnée la mort en 2013
00:21:34 parce qu'elle était harcelée à l'école.
00:21:36 Je crois que vous voulez intervenir pour conclure
00:21:38 sur cette thématique des violences à l'école,
00:21:40 Gilles Verviche.
00:21:41 - Oui, juste dire merci que tout dépend
00:21:44 de l'équipe qui encadre les professeurs,
00:21:48 de l'administration.
00:21:49 Voilà, ça dépend.
00:21:50 Si les professeurs se sentent un peu tout seuls,
00:21:52 ils ne vont eux-mêmes pas dire grand-chose.
00:21:54 S'ils sont bien encadrés ou pas,
00:21:56 tout dépend de la solidarité.
00:21:58 Parce qu'effectivement, les ministres différents
00:22:01 lancent comme ça des interdictions et des mesures.
00:22:03 Et après, c'est quand même à l'intérieur du lycée
00:22:05 ou du collège que tout se passe.
00:22:06 Et là, tout dépend des relations
00:22:09 qu'ont les équipes pédagogiques entre elles
00:22:12 et du soutien qu'elles peuvent avoir.
00:22:13 Certains professeurs doivent se sentir un peu tout seuls
00:22:16 dans leur classe.
00:22:18 Et sortis de la classe, ils n'ont aucun soutien.
00:22:20 - En effet.
00:22:21 Merci pour votre témoignage, Gilles Verviche.
00:22:23 Et bonne rentrée encore demain
00:22:25 avec votre classe de philosophie.
00:22:27 Et à très bientôt sur l'antenne de CNews.
00:22:29 On marque une pause.
00:22:30 Un prochain point sur l'actualité dans quelques instants.
00:22:32 Et on continue de commenter l'actualité
00:22:34 des féminicides.
00:22:36 On en parlera dans quelques instants avec vous aussi.
00:22:38 Car il n'y a plus qu'à tout de suite.
00:22:39 - On se retrouve en direct sur le plateau de 180 minutes info.
00:22:46 Il est 14h30.
00:22:47 Un point sur l'actualité.
00:22:48 Félicité Kinnocki.
00:22:49 - Bonjour à tous.
00:22:51 Un nouveau refus d'obtempérer fait un mort.
00:22:53 C'était cette nuit à Pantin, à 3h29 du matin.
00:22:56 Le véhicule refuse de s'arrêter pour un contrôle de police.
00:22:59 Et après une course poursuite
00:23:00 lors de laquelle la police est distancée,
00:23:02 le conducteur renverse un piéton sur un boulevard.
00:23:05 Et malgré l'intervention des secours,
00:23:07 la victime est décédée.
00:23:09 Le véhicule pris en chasse a été retrouvé.
00:23:11 Mais l'auteur est toujours en fuite et activement recherché.
00:23:14 A la une également, le procès de Redouane Faïd,
00:23:18 le braqueur multirécidiviste âgé de 50 ans,
00:23:21 sera jugé du 5 au 20 septembre à Paris pour son évasion.
00:23:24 En 2018, il s'était évadé de la prison de Réau en Sénémargue
00:23:28 à l'aide d'un hélicoptère.
00:23:31 Une surprenante organisation bien rodée
00:23:33 puisque Redouane Faïd avait été interpellé
00:23:35 seulement 100 jours plus tard en Picardie.
00:23:38 Enfin, dans l'actualité internationale,
00:23:41 Joe Biden et son épouse se sont déplacés en Floride hier
00:23:44 pour rencontrer les sinistrés de l'ouragan Hidalia
00:23:47 qui a fait au moins un mort et endommagé
00:23:49 plusieurs villes dans cet état.
00:23:51 Il s'est dit prêt à mobiliser l'aide nécessaire en cas de besoin.
00:23:54 Merci, félicité Kinnokin à tout à l'heure,
00:23:59 15 heures précisément, pour un prochain point sur l'actualité.
00:24:02 Commençons à commenter et continuons à commenter
00:24:05 avec nos thématiques dans le cadre notamment du bilan annuel
00:24:07 sur les morts violentes au sein du couple.
00:24:09 Les derniers chiffres du nombre de féminicides
00:24:11 ont été publiés par le ministère de l'Intérieur.
00:24:13 Au total, en 2022, 118 femmes ont été tuées par leurs conjoints
00:24:16 ou ex-conjoints.
00:24:17 Ce sont des chiffres qui sont en légère baisse
00:24:19 contrairement à l'année précédente.
00:24:21 Les détails avec Maureen Vidal et Corentin Brio.
00:24:23 En 2022, 145 personnes ont été victimes
00:24:27 de morts violentes au sein du couple,
00:24:29 dont 118 femmes, soit seulement 4 féminicides de moins qu'en 2021.
00:24:34 Des chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur.
00:24:37 Dans le détail, les femmes représentent 81%
00:24:41 du total des victimes de morts violentes au sein du couple.
00:24:44 Le rapport met aussi en valeur un constat inquiétant,
00:24:47 les tentatives d'homicide ou d'assassinat dans les couples
00:24:50 ont augmenté de 45%.
00:24:52 Concernant le profil des auteurs de féminicides,
00:24:55 il reste inchangé.
00:24:56 Il est majoritairement masculin à 84%,
00:24:59 en couple, de nationalité française,
00:25:02 âgé de 30 à 49 ans
00:25:04 et n'exerçant pas d'activité professionnelle.
00:25:07 Les disputes et le refus de séparation
00:25:09 demeurent également le principal mobile du passage à l'acte.
00:25:12 Côté justice, sur les 118 femmes assassinées en 2022,
00:25:16 37 avaient déjà subi des violences par leurs conjoints avant leur décès.
00:25:20 24 d'entre elles avaient signalé l'effet aux forces de l'ordre,
00:25:23 dont 16 avaient déposé plainte.
00:25:25 En moyenne, un féminicide survient tous les deux jours et demi en France.
00:25:29 Et on en parle avec vous dans un premier temps, Carie Mabry,
00:25:34 c'est une légère baisse en effet, mais c'est toujours trop.
00:25:37 Ce sont 118 victimes de trop encore une fois, on est d'accord?
00:25:41 - Non, c'est extrêmement troublant et on se dit encore une fois,
00:25:44 manifestement, il y a des problèmes,
00:25:46 il y a des solutions qui ne sont pas appliquées,
00:25:48 est-ce que c'est au niveau de la justice,
00:25:50 au niveau de la prévention, un peu tout ça.
00:25:52 Parce que les violences des femmes qui perdent la vie,
00:25:55 118 qui ont perdu la vie, et briser aussi ce cercle de la violence,
00:25:59 ce cycle de la violence qui a des répercussions sur les enfants,
00:26:02 aussi par la suite, donc c'est vraiment, je veux dire,
00:26:05 ça devrait être aussi une des priorités nationales.
00:26:08 On parle de femmes qui sont ciblées ici, année après année.
00:26:12 D'un point de vue juridique, qu'est-ce qu'on peut dire un peu là-dessus?
00:26:15 Sur la question, premièrement, dans certains pays,
00:26:18 on va aller vers des tribunaux spécialisés,
00:26:20 où on va se dire, est-ce qu'il y a une meilleure écoute, par exemple?
00:26:23 Quand il y a des femmes qui portent plainte,
00:26:25 est-ce qu'on a vraiment, est-ce qu'on fait tout le nécessaire
00:26:28 pour vraiment prendre en considération les plaintes de ces femmes?
00:26:32 On peut penser, par exemple, au fameux bracelet électronique.
00:26:35 Bon, ce n'est pas la panacée, mais ça fait quand même partie de l'arsenal,
00:26:39 si vous voulez, des outils pour essayer de contrôler un peu plus cette situation.
00:26:44 Donc, il y a ça.
00:26:46 Et quand je parle de prévention, c'est important aussi
00:26:48 parce que malheureusement, encore aujourd'hui, il y a certains hommes,
00:26:51 et je dis certains hommes, évidemment, je ne mets pas tous les hommes dans ce panier,
00:26:55 mais je dis qu'il y a encore certains hommes qui ont cet imaginaire un peu,
00:26:59 j'allais dire, patriarcal, avec cette notion d'objectivation aussi des femmes,
00:27:05 que les femmes, finalement, leur appartiennent,
00:27:07 leur emploi du temps leur appartiennent,
00:27:09 et il y a encore des hommes aujourd'hui pour qui l'émancipation féminine,
00:27:13 la liberté féminine, l'autonomie féminine est un problème.
00:27:16 Et on le voit dans plusieurs cas qui ont conduit à des féminicides.
00:27:19 C'est souvent quand la femme décide de quitter l'homme.
00:27:23 Certains hommes ont du mal avec cette situation,
00:27:26 et au lieu de l'exprimer en mots, ça s'exprime par de la violence.
00:27:31 Donc, est-ce qu'il y a moyen de faire quelque chose en prévention,
00:27:33 sur des années à l'avance, donc sur les hommes, dans un discours,
00:27:37 sur comment gérer cette frustration, gérer cette colère?
00:27:40 - Peut-être une forme d'éducation, parce que la prévention,
00:27:42 il y en a sans doute pas assez, on va en parler dans quelques instants.
00:27:45 Les sanctions, il y en a sans doute pas assez,
00:27:48 peut-être faut-il encore renforcer cet arsenal juridique,
00:27:50 mais c'est sur l'éducation aussi, et le rapport homme-femme,
00:27:54 qui a beaucoup évolué ces dernières années.
00:27:56 C'est peut-être là-dessus aussi qu'il faudrait travailler.
00:27:58 - C'est ça, donc on voit que c'est sur différents plans,
00:28:01 parce que sur le long terme, on est sur l'éducation,
00:28:03 l'égalité homme-femme, comment gérer.
00:28:05 Vous savez, gérer les frustrations, il y a ça aussi,
00:28:08 le côté psychologique de certains hommes, même on parle de la jeunesse,
00:28:12 ça a déjà commencé avec des jeunes hommes de 14, 15, 16 ans,
00:28:16 avoir des discussions là-dessus, et d'avoir un accès aussi
00:28:19 à la psychologie peut-être, de pouvoir consulter,
00:28:22 de pouvoir parler de ces choses-là.
00:28:23 Donc ça, c'est, disons, sur le long terme.
00:28:25 Et je pense, à court terme, c'est vraiment la réponse judiciaire,
00:28:29 la réponse pénale aussi, et par exemple,
00:28:32 quand quelqu'un est interpellé, quand quelqu'un est arrêté,
00:28:35 est-ce qu'il y a des thérapies aussi qui viennent avec,
00:28:37 parce qu'il faut soigner, il faut condamner.
00:28:39 Donc vous voyez que c'est sur différents avenus qu'il faut travailler.
00:28:44 - Et il faut préparer toutes les populations, en effet,
00:28:46 les policiers aussi, qui vont recueillir les plaintes,
00:28:49 si tant est qu'il y en ait aussi, parce que parfois, les femmes hésitent.
00:28:52 On en parle dans quelques instants avec Hauteclaire Desertil,
00:28:54 cofondatrice d'une association, l'association Familles victimes de féminicides.
00:28:58 On entendra aussi Gérald Darmanin, qui s'est exprimé hier
00:29:00 en tant que ministre de l'Intérieur, et tout ceci en lien, évidemment,
00:29:03 avec cette policière, mais c'est son métier.
00:29:06 - C'est-à-dire qu'elle pouvait être une boulangère ou une enseignante,
00:29:09 malheureusement, qui a été tuée par son conjoint.
00:29:13 - C'est ça. Donc ça, dans le suivi...
00:29:15 - Il y avait de l'après-méditation, en plus, dans ce cas-là,
00:29:17 ce qui est horrible, en effet. - C'est atroce.
00:29:19 - Les conditions sont terribles. - Horrible.
00:29:21 Et moi, je pense aussi aux femmes. Il y a certaines femmes aussi
00:29:23 qui sont dans une dépendance économique totale,
00:29:25 dans une violence psychologique.
00:29:27 Ça prend des années, parfois, juste qu'elles puissent réussir à en parler.
00:29:31 Donc il faut des ressources pour ces femmes-là,
00:29:33 et il faut donner aussi... les aider dans un chemin vers une autonomie financière
00:29:37 et surtout une protection, vraiment, dès le départ,
00:29:40 quand elles décident de parler et de porter plainte.
00:29:43 - On se retrouve dans quelques instants.
00:29:44 Une petite pause sur l'antenne de CNews 180 Minutes Info,
00:29:47 et on évoque encore le sujet des féminicides. À tout de suite.
00:29:50 Toujours en direct sur le plateau de 180 Minutes Info,
00:29:56 sur l'antenne de CNews, l'actualité autour des féminicides
00:29:59 et ses chiffres de 2022.
00:30:01 118 femmes tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints.
00:30:03 On en parlait avec Karima Abrik, il y a quelques instants.
00:30:05 Haute Claire Dessertine nous a rejoints également.
00:30:07 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:30:09 Vous êtes cofondatrice de l'association Familles Victimes de Féminicides.
00:30:13 Le constat que nous faisions tout à l'heure,
00:30:15 même si on considère statistiquement qu'il y a eu une légère baisse en 2022,
00:30:20 c'est déjà beaucoup trop. C'est toujours beaucoup trop.
00:30:22 Et 118 victimes, de trop. On est bien d'accord.
00:30:25 - Bonjour. Alors oui, les chiffres sont effarants.
00:30:30 Quand on voit 118 victimes, on commence à se réjouir.
00:30:34 On nous dit que c'est la grande cause du quinquennat.
00:30:37 Avec des chiffres comme ça, on se pose vraiment la question.
00:30:40 - Ce sont des chiffres en trompe l'œil pour vous, 118 victimes.
00:30:45 Évidemment, comme nous le disions, il faudrait que le chiffre soit à zéro
00:30:49 ou soit totalement nul.
00:30:51 - Évidemment, on aimerait que le chiffre soit à zéro,
00:30:55 en tout cas beaucoup moindre.
00:30:57 Là, on a quand même statistiquement une femme,
00:31:00 tous les deux jours et demi, qui décède.
00:31:02 C'est inadmissible et on a l'impression que rien ne bouge.
00:31:05 - Que faut-il faire pour améliorer cette situation ?
00:31:08 Parce que beaucoup d'efforts ont été faits, sans doute pas assez,
00:31:11 mais beaucoup d'efforts ont été faits ces derniers temps.
00:31:14 Est-ce que c'est en matière de communication ?
00:31:16 Est-ce que c'est l'outil juridique qui doit être transformé ?
00:31:19 Est-ce que c'est l'éducation aussi des hommes, des jeunes garçons ?
00:31:24 On l'évoquait avec Karim Abrig dans quelques instants,
00:31:26 qui doit évoluer ?
00:31:28 - C'est tout.
00:31:31 Tout doit être changé et surtout,
00:31:34 il faut absolument mettre plus de moyens
00:31:37 et s'inspirer de nos voisins.
00:31:39 En Espagne, il existe VioGene, c'est efficace, ça fonctionne.
00:31:43 On peut s'en servir en France aussi.
00:31:46 C'est un algorithme qui évalue en permanence et en temps réel le danger
00:31:51 et ça permettrait d'éviter les trous dans la raquette.
00:31:54 Et avant tout, il y a beaucoup de mesures qui ont été mises en place,
00:31:57 mais on n'a pas les moyens derrière.
00:31:59 On met des ordonnances de protection en six jours,
00:32:02 mais il n'y a pas plus de juges, il n'y a pas plus de procureurs.
00:32:05 Donc en fait, il y a un vrai manque de moyens.
00:32:07 Il n'y a pas assez de places d'hébergement,
00:32:08 il n'y a pas assez de centres d'accueil pour hommes violents.
00:32:11 On manque de tout pour faire baisser le chiffre.
00:32:13 - Et on recense aussi une centaine, plus de 100 000 plaintes par an,
00:32:19 pour recevoir ces plaintes.
00:32:21 C'est sans doute une population policière qui n'est pas habilitée à le faire,
00:32:26 ou en tout cas qui n'est pas formée à cela.
00:32:28 Et il y a aussi beaucoup de femmes qui hésitent parfois à porter plainte.
00:32:32 Et ça débouche malheureusement sur les drames que l'on connaît.
00:32:35 On parlait tout à l'heure de cette policière en Savoie
00:32:38 qui a été tuée par son mari.
00:32:41 - Alors là, il y a deux sujets.
00:32:44 Il y a le sujet de l'emprise,
00:32:45 qui effectivement rend très compliqué pour les femmes
00:32:49 d'aller voir un commissariat, de déposer plainte,
00:32:52 de prendre conscience de ce qu'elles vivent.
00:32:54 Nous, au quotidien, dans les associations,
00:32:56 il nous arrive d'expliquer aux femmes ce qu'elles risquent,
00:32:59 que ce n'est pas normal, qu'il faut parler,
00:33:02 qu'il faut aller porter plainte parce qu'elles ont peur
00:33:04 et elles sont complètement sous emprise.
00:33:06 Et faire ce pas-là, c'est très difficile.
00:33:08 Après, pour ce qui est des policiers, effectivement,
00:33:11 déjà, ils ne sont pas assez.
00:33:13 Il y a un manque cruel d'hommes formés et de femmes formées dans les brigades.
00:33:18 Ils sont surchargés de travail et effectivement, ça n'aide pas.
00:33:22 - Dans votre association, justement, Claire Dessertine,
00:33:26 il y a des femmes qui tapent à votre porte,
00:33:29 qui demandent de l'aide, qui sont désespérées.
00:33:32 Est-ce que vous avez pu établir, en tout cas,
00:33:34 un profil de situation ou de cas de femmes qui subissent des violences ?
00:33:40 - Alors, elles sont toutes sous emprise.
00:33:45 Ça, c'est clair. Il y a violence physique ou psychologique.
00:33:49 Et en général, nous, vu qu'on est l'UNFF,
00:33:52 l'Union Nationale des Familles de Féminicides,
00:33:54 quand elles tapent à notre porte, on est un peu le dernier recours.
00:33:57 Souvent, elles viennent en nous disant "je suis la prochaine, aidez-moi".
00:34:01 Ce qu'on peut voir souvent, c'est qu'il y a beaucoup de plaintes
00:34:03 qui sont classées sans suite,
00:34:05 elles ne se sont pas forcément prises au sérieux,
00:34:07 ou alors les plaintes ne sont pas caractérisées correctement.
00:34:11 Par exemple, quand elles me décrivent un étranglement,
00:34:13 ce n'est pas une violence, c'est déjà une tentative d'homicide.
00:34:16 Et c'est hyper important que les commissariats caractérisent ça correctement,
00:34:20 parce que là, on est vraiment à la veille du passage à l'acte.
00:34:24 - Oui, et il y a sans doute une éducation, une rééducation à faire.
00:34:27 Je vous propose juste d'écouter Gérald Darmanin,
00:34:29 le ministre de l'Intérieur, qui était à Lille hier,
00:34:31 et à qui on a posé une question, évidemment, sur ces chiffres,
00:34:35 sur ce bilan annuel de 118 victimes en 2022,
00:34:38 en lien, en référence aussi, au drame qui s'est déroulé en Savoie.
00:34:42 Alors, on l'écoute.
00:34:43 - À chaque mort d'une femme, bien sûr, évidemment, c'est un drame absolu.
00:34:47 Et j'ai vraiment une pensée pour cette policière
00:34:50 qui a été, dans des conditions ignobles, tuée devant ses enfants.
00:34:55 Et bien sûr, je pense aux 145 victimes que nous avons malheureusement déplorées l'année dernière,
00:35:02 qui, effectivement, sont les mêmes chiffres que l'année d'avant,
00:35:05 malgré tout le travail formidable des policiers et des gendarmes.
00:35:08 - Vous savez, il n'y a que 30% des personnes qui sont tuées
00:35:14 dans des cadres de violences intra-familiales,
00:35:16 connues par la police, par la gendarmerie, par la justice.
00:35:19 Évidemment, on doit améliorer les processus,
00:35:22 l'écoute des policiers et des gendarmes, de la justice.
00:35:25 Je sais qu'Aridupon-Moretti est très sensible
00:35:27 pour que nous puissions ne plus avoir une seule personne qui saisit la police
00:35:31 et qui, évidemment, meurt sous les coups de son compagnon, de son ex-compagnon.
00:35:36 - Des choses sont faites depuis quelques années maintenant, en effet,
00:35:39 mais sans doute pas suffisamment, Haute-Claire-Dessertines.
00:35:42 Il y a le 39-19, bien sûr, le numéro vert, que l'on diffuse encore une fois à l'antenne
00:35:46 pour toutes sortes de violences faites aux femmes, en effet.
00:35:51 Mais il faudrait faire encore plus.
00:35:52 Si vous pouviez vous exprimer, demander au gouvernement de faire des efforts,
00:35:56 ce serait quoi exactement ?
00:35:58 - Ce serait de s'inspirer de nos voisins.
00:36:02 Quand c'est trop tard, comme c'est le cas pour cette pauvre dame en Savoie,
00:36:06 c'est le devenir des enfants.
00:36:09 En France, le protocole féminicide pour la prise en charge des enfants de victimes,
00:36:14 il est effectif dans trois endroits.
00:36:17 Paris, la Seine-Saint-Denis et le Rhône.
00:36:19 Ce n'est pas suffisant.
00:36:21 On pourrait s'inspirer de l'Italie, qui a un vrai statut de victime
00:36:24 pour les enfants de victimes de féminicides.
00:36:27 Enfin, en termes de prévention, on pourrait s'inspirer de l'Espagne.
00:36:32 Ils ont mis des fonds sur la table, ils ont tout repensé
00:36:37 pour les victimes de violences conjugales.
00:36:39 Il y a VioGene, l'algorithme.
00:36:42 Nous, on insiste beaucoup sur ce dispositif pour qu'il soit mis en place en France
00:36:47 parce que c'est une évaluation en temps réel,
00:36:49 avec des moyens de déclencher en temps réel.
00:36:52 - Et on en parlera avec notre correspondant permanent en Espagne après 15h,
00:36:56 puisque nous reviendrons sur ce sujet des féminicides.
00:36:59 Merci de nous avoir accompagnés, Haute Claire Dessertines.
00:37:01 A très bientôt sur l'antenne de CNews.
00:37:03 On se retrouve dans quelques instants avec Karim Abrik également.
00:37:05 Pour évoquer l'actualité, on va revenir sur cette rentrée tendue,
00:37:09 mais d'un point de vue politique aussi.
00:37:11 La rentrée scolaire avec le port de l'Abaya interdit
00:37:15 et beaucoup d'autres choses après la publicité et les informations.
00:37:19 A tout de suite.
00:37:25 - Toujours en direct sur le plateau de 180 minutes info,
00:37:28 comme chaque samedi, comme chaque dimanche, entre 14h et 18h.
00:37:32 Nos débats avec nos invités dans quelques instants.
00:37:34 Mais d'abord, le journal. Félicité Kinnoky, bonjour.
00:37:37 - Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:37:38 Et on commence dans le Nord avec cet acte de vandalisme incompréhensible.
00:37:42 Les 12 camions des Restos du Coeur de Waterloo ont été dégradés
00:37:46 vendredi dans leur plateforme logistique.
00:37:48 De jeunes hommes s'y sont introduits vers 17h avant de tout saccager.
00:37:51 Un acte qui privera de livraison plus de 80 centres de Restos du Coeur du département.
00:37:56 Les détails avec Viviane Hervier.
00:37:58 - Parbrise et vitres explosées à l'aide d'extincteurs,
00:38:02 dont la poudre a ensuite été déversée dans les habitacles des véhicules.
00:38:05 Les images ne laissent aucun doute sur la volonté des auteurs de tout saccager.
00:38:10 Les faits se sont déroulés vers 17h vendredi,
00:38:13 alors que les bénévoles de cette plateforme des Restos du Coeur de la banlieue lilloise
00:38:17 avaient quitté les lieux.
00:38:18 La vidéo surveillance montre deux individus âgés entre 16 et 20 ans
00:38:22 passés au-dessus du grillage, pénétrés dans les locaux,
00:38:25 puis s'en prendre aux camions, 12 au total, qui sont aujourd'hui hors d'usage.
00:38:30 - Les personnes que nous aidons, ce qui fait plusieurs dizaines de milliers de personnes,
00:38:34 n'ont pas à être impactées par des problèmes de parbrise ou de moteurs abîmés.
00:38:38 Donc nous devons les livrer.
00:38:40 Nous allons renvoyer en près des véhicules d'autres associations départementales.
00:38:44 Nous allons louer des véhicules.
00:38:48 Nous allons peut-être être aidés par les collectivités locales.
00:38:52 Le vrai problème concerne les poids lourds, parce que ça ne se trouve pas comme sur 24h,
00:38:56 et surtout les véhicules réfrigérés.
00:38:58 La plateforme alimente 80 centres de la région, soit près de 40 000 bénéficiaires.
00:39:03 - Dans l'actualité, également, ce refus d'obtempérer qui fait un mort encore une fois,
00:39:09 mais cette nuit c'est à Pantin, à 3h30 du matin,
00:39:11 le véhicule qui refuse de s'arrêter pour un contrôle de police,
00:39:14 après une course-poursuite lors de laquelle la police est distancée,
00:39:17 le conducteur a renversé un piéton sur un boulevard,
00:39:19 et malgré l'interdiction d'intervention des secours, la victime est décédée.
00:39:22 Le véhicule, lui, a été pris en chasse, et l'auteur a été interpellé.
00:39:26 - Et puis au cœur de l'actualité judiciaire,
00:39:29 dans quelques jours s'ouvrira le procès de Redouane Faïd.
00:39:32 Le braqueur multirécidiviste âgé de 50 ans sera jugé du 5 au 20 septembre à Paris,
00:39:37 pour son évasion en 2018.
00:39:39 Il s'était évadé de la prison de Réau en Seine-et-Marne,
00:39:42 à l'aide d'un hélicoptère.
00:39:44 Une surprenante organisation bien rodée,
00:39:46 puisque Redouane Faïd a été interpellé seulement 100 jours plus tard en Picardie.
00:39:51 - Et puis vous vous souvenez que le 21 août dernier,
00:39:54 le jeune Faïd, 10 ans, a été tué lors d'une fusillade.
00:39:57 Il circulait dans une voiture avec son oncle,
00:39:59 dans l'un des quartiers sensibles de Nîmes,
00:40:01 où règnent les trafics de drogue.
00:40:02 Quinze jours après ce drame, les enfants vont faire leur entrée scolaire.
00:40:05 Demain, à l'école élémentaire, et dans les deux collèges du secteur,
00:40:08 une rentrée qui sera forcément particulière.
00:40:10 Tout le monde va encore parler du drame.
00:40:12 L'Éducation nationale a mis en place, depuis le 1er septembre,
00:40:14 tout un système d'échange et d'écoute.
00:40:16 Un sujet de Jean-Luc Thomas.
00:40:18 - Dans le quartier Pissevin, même parler de la rentrée scolaire
00:40:21 avec des parents devant une caméra est difficile.
00:40:23 Encore une fois, la peur est présente.
00:40:25 Pourtant, lundi, de jeunes enfants, des adolescents,
00:40:28 iront à l'école ou au collège.
00:40:31 - J'ai vraiment une pensée pour la famille,
00:40:33 mais aussi pour tous les habitants de ce quartier.
00:40:37 J'ai aussi une pensée pour la communauté éducative
00:40:40 des deux collèges qui vont accueillir les élèves de l'école La Canale,
00:40:45 qui était en CM2.
00:40:47 C'est à la fois le collège Condorcet et le collège Jules Verne.
00:40:50 J'ai décidé et j'ai mis en place une cellule d'écoute.
00:40:55 - Une cellule d'écoute pour les élèves, les professeurs
00:40:58 et les différents agents pour essayer de tourner la page de la violence.
00:41:02 - Nous allons renforcer l'action de l'école
00:41:06 parce que par l'éducation, par les perspectives
00:41:10 que nous pouvons donner sur le plan scolaire,
00:41:12 sur le plan d'accès à l'enseignement supérieur,
00:41:16 on peut donner de l'espoir à cette jeunesse.
00:41:19 - Ce lundi, 1 400 élèves feront leur entrée dans le quartier Pissevin.
00:41:24 - Jeudi dernier, Elisabeth Born a annoncé
00:41:27 que les pharmaciens pourront prescrire des antibiotiques,
00:41:30 mais que seules quelques maladies pourront être traitées
00:41:32 avec un bref diagnostic, comme les angines
00:41:34 et les infections urinaires.
00:41:36 Qu'en pensent les patients, les pharmaciens ou les médecins ?
00:41:39 Réponse avec Michael Dos Santos et Florian Paune.
00:41:42 - Obtenir certains antibiotiques sans passer par la case médecin généraliste,
00:41:47 tel est le souhait du gouvernement.
00:41:49 L'objectif, désengorger les cabinets médicaux
00:41:51 et raccourcir le délai d'accès aux soins.
00:41:53 Une initiative saluée par les clients de cette pharmacie.
00:41:56 - Si on a un résultat d'une analyse qui démontre
00:41:59 qu'on a une infection urinaire, par exemple,
00:42:02 le pharmacien peut être apte à nous donner des antibiotiques.
00:42:07 - Aujourd'hui, avoir un rendez-vous chez un médecin,
00:42:09 ça peut prendre très longtemps.
00:42:11 Une angine, il faut que ça soit soigné assez rapidement.
00:42:14 - Du côté des pharmaciens, cette nouvelle mission
00:42:17 est globalement bien accueillie.
00:42:19 La plupart se disent satisfaits de pouvoir répondre rapidement
00:42:21 aux besoins de leurs clients, sans pour autant se substituer
00:42:24 à un médecin.
00:42:25 - À partir du moment où c'est encadré,
00:42:27 le pharmacien est tout à fait capable de remplir cette fonction.
00:42:31 Il y aura un protocole établi avec des questions
00:42:34 à poser aux patients.
00:42:36 On va devoir détecter les signes de gravité.
00:42:39 - Pour les angines et les infections urinaires,
00:42:41 les pharmacies auront bientôt une double casquette.
00:42:43 Ce médecin ne le voit pas d'un bon oeil.
00:42:46 - Une partie de la relation du pharmacien est commerciale,
00:42:49 même si elle est en grande partie médicale.
00:42:51 Bien sûr qu'on peut penser à des risques d'abus.
00:42:53 Les pharmaciens auraient plus de mal à refuser un patient
00:42:56 de lui délivrer un antibiotique, par exemple.
00:42:58 - Au-delà des antibiotiques sans ordonnance,
00:43:00 les pharmaciens peuvent d'ores et déjà prescrire
00:43:02 et administrer certains vaccins à leurs clients,
00:43:04 comme celui de la grippe.
00:43:06 - Et puis vous l'avez sans doute remarqué,
00:43:09 les prix dans les supermarchés n'ont toujours pas baissé,
00:43:11 malgré les promesses de Bruno Le Maire.
00:43:13 Au début de l'été, l'INSEE a dévoilé jeudi
00:43:15 ses premières estimations de l'inflation.
00:43:17 Les chiffres ne sont pas bons.
00:43:18 Plus 11,1% de hausse sur les prix de l'alimentation.
00:43:21 Et si le ministre de l'Economie a réuni les responsables
00:43:24 de l'alimentation cette semaine, les distributeurs
00:43:26 affirment que les fournisseurs ne jouent pas le jeu.
00:43:28 Explication d'Aminata Demphal.
00:43:30 - Au terme d'une réunion avec les acteurs
00:43:33 de la chaîne alimentaire, Bercy a annoncé
00:43:36 de nombreuses mesures contre la flambée des prix,
00:43:38 qui ne baissent toujours pas.
00:43:40 - Il y a encore sur des chiffres,
00:43:42 sur une inflation à deux chiffres sur l'alimentaire,
00:43:47 il y a un décalage entre le prix gros,
00:43:49 en général fixé au niveau mondial sur les marchés financiers,
00:43:52 par des contrats qui durent un certain temps,
00:43:54 et la répercussion ensuite via des procédés
00:43:57 de négociation vers la grande distribution.
00:44:00 - En un an, les prix de l'alimentaire ont bondi de 11%.
00:44:04 Selon les distributeurs, très peu de fournisseurs industriels
00:44:08 ont joué le jeu lors des renégociations.
00:44:11 - De grandes industries, l'agroalimentaire
00:44:14 font 25% de marge, alors que la grande distribution
00:44:17 très souvent fait des marges ridicules.
00:44:21 La réponse est un peu là, c'est-à-dire qu'à mon avis,
00:44:23 il y a une responsabilité du côté de l'industrie agroalimentaire.
00:44:26 - Parmi les mesures prises par le gouvernement,
00:44:28 le blocage des prix de 5000 références en magasins.
00:44:32 - Il y a quand même une préoccupation pour les populations
00:44:35 en situation de précarité économique,
00:44:38 mais il faut retenir aussi que 5000 références,
00:44:41 c'est d'après les experts, extrêmement peu
00:44:44 par rapport aux milliers et milliers de références.
00:44:46 - L'exécutif se fixe un nouveau cap
00:44:49 et vise une baisse des tarifs dans les rayons
00:44:51 de nos magasins alimentaires dès janvier 2024.
00:44:55 - En cette veille de rentrée scolaire,
00:44:57 la ville de Fontenay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis,
00:44:59 va offrir pour la 31e année consécutive
00:45:02 des fournitures scolaires aux élèves de la ville.
00:45:04 Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie
00:45:06 de nombreuses familles, alors que les fournitures
00:45:08 coûtent 11% plus cher en moyenne par rapport à l'année dernière.
00:45:11 Un sujet de Laurent Sellerier et Corentin Briau.
00:45:14 - Allez, on ouvre les portes, messieurs, dames, rentrez,
00:45:17 je vous en prie.
00:45:19 - Un rendez-vous matinal pour ces dernières heures
00:45:21 de préparation avant la rentrée des classes.
00:45:23 Les élèves de maternelle et de primaire
00:45:25 des écoles de Fontenay-sous-Bois sont venus
00:45:28 récupérer les fournitures scolaires offertes par la ville.
00:45:31 - Avec une coque, une gomme, un stylo vert,
00:45:35 un stylo noir, un stylo rouge et un crayon à papier.
00:45:39 - Moi, j'ai choisi cette rouge.
00:45:42 - Un coup de pouce financier que les parents accueillent volontiers.
00:45:46 - On a l'habitude, on est des Fontenaysiens de longue date,
00:45:49 du coup, c'est vrai qu'on a l'habitude de cette initiative
00:45:51 et c'est super sympa.
00:45:53 - Avec un budget de 50 000 euros, la mairie peut offrir
00:45:56 aux enfants le nécessaire dans un contexte de hausse
00:45:59 des prix des fournitures.
00:46:01 - On a à peu près entre 4 500 et 5 000 enfants scolarisés
00:46:04 sur la ville. On offre aussi les fournitures scolaires
00:46:07 aux enfants qui sont dans le privé,
00:46:11 parce qu'à partir du moment où ils sont Fontenaysiens,
00:46:13 ils ont droit aux fournitures scolaires.
00:46:15 C'est ce qui permet de faciliter la scolarité des enfants
00:46:18 et notamment en ce moment où le pouvoir d'achat est difficile
00:46:22 pour les Français, pour les Fontenaysiens,
00:46:24 pour les Fontenaysiennes.
00:46:25 - Une trousse bien faite et un cartable bien rempli, donc,
00:46:28 pour démarrer l'année scolaire de la meilleure manière possible.
00:46:31 - L'actualité internationale à présent est le Niger.
00:46:35 Un mois après le coup d'État du régime militaire,
00:46:38 des milliers de manifestants antifrancs se sont rassemblés hier
00:46:40 à Niamey et à Oualam pour demander le départ des forces françaises.
00:46:43 Dans la capitale, les participants très déterminés
00:46:46 se tenaient près d'une base nigérienne
00:46:48 abritant des soldats français.
00:46:49 Écoutez.
00:46:50 - Je suis fier d'être Nigérien aujourd'hui.
00:46:53 Je demande tout simplement le soutien total
00:46:55 du peuple nigérien au CNSP.
00:46:57 Ils sont là pour libérer le peuple nigérien.
00:47:01 On en a marre.
00:47:02 Ils ont pillé nos ressources et on a pris conscience.
00:47:05 Donc, ils vont dégager.
00:47:06 - Laissez-nous tranquilles.
00:47:08 Est-ce que c'est exagéré ?
00:47:10 On n'a pas beaucoup demandé.
00:47:12 Laissez-nous tranquilles.
00:47:13 Quittez notre pays.
00:47:14 Laissez-nous tranquilles.
00:47:16 - C'est chez nous ici.
00:47:17 Il va quitter.
00:47:18 Qu'il vienne ou pas, il va quitter.
00:47:20 S'il ne quitterait pas, nous, on est là.
00:47:22 On va rester.
00:47:23 Même si c'est cent ans, on va rester ici.
00:47:25 On est déterminés.
00:47:26 Et la France va quitter.
00:47:27 - Harold Imane, vous êtes notre journaliste international.
00:47:31 Alors, on l'a vu, le rassemblement d'hier était plutôt pacifiste.
00:47:34 Mais qu'en est-il de la situation actuelle ?
00:47:36 - Alors, on n'a pratiquement aucune information,
00:47:39 sauf qu'il y a quelques milliers de personnes
00:47:42 qui sont revenues là où ils étaient hier.
00:47:45 Ces images datent d'hier.
00:47:47 Les manifestants hier ont donc fait pression
00:47:51 contre la barrière extérieure de l'enceinte
00:47:56 d'une base nigérienne.
00:47:58 Et la base française, elle est à l'intérieur d'une base nigérienne,
00:48:03 avec la base américaine aussi.
00:48:05 C'est une configuration assez courante.
00:48:08 Vous avez une base étrangère, comme britannique ou américaine
00:48:12 ou française dans le Golfe ou ailleurs,
00:48:14 qui est à l'intérieur d'une base souveraine.
00:48:17 Donc, pour rentrer, il faut passer deux contrôles.
00:48:20 Donc, la foule est devant cette barrière à l'instant même.
00:48:25 Et on ne sait pas exactement où s'en est.
00:48:29 Avec question de sécurité, l'armée hier nigérienne
00:48:33 les a gentiment écartés sans aucune arme.
00:48:36 Donc, est-ce que cela, comme vous voyez sur les images,
00:48:39 mais est-ce que cela va être le cas aujourd'hui?
00:48:42 Voilà la grosse question.
00:48:44 Les soldats français, évidemment, ne peuvent pas partir
00:48:48 si la foule arrive, par où ils vont évacuer.
00:48:51 Il y a un aéroport. La base est quasiment sur l'aéroport.
00:48:55 Donc, il y a une grande confusion à l'heure qu'il est.
00:48:59 Par ailleurs, la résidence ambassade de France
00:49:03 n'est pas du tout menacée.
00:49:06 Là aussi, l'armée nigérienne fait en sorte que cela ne dégénère pas.
00:49:10 Je vous remercie Harold Imane pour ces précisions.
00:49:13 En Corse, alors que l'île fait face à un afflux massif de touristes,
00:49:17 les hommes du groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu aquatique
00:49:20 sont sur le qui-vive pour assurer la sécurité de tous en mer.
00:49:23 Chaque année, une centaine de victimes est prise en charge par leurs soins
00:49:27 à l'aide de bateaux de sauvetage et d'un hélicoptère.
00:49:30 Un reportage de Christina Luzzi.
00:49:32 La mer est belle, mais elle offre parfois quelques frayeurs à ses usagers.
00:49:35 Comme chaque matin, les hommes du secours aquatique Grima du 6 de Haute-Corse
00:49:39 partent en patrouille. Leur mission première, assurer par tous les temps
00:49:43 la sécurité de tous en mer.
00:49:45 On fait intervention essentiellement sur les bateaux, en pleine mer.
00:49:49 Après, ça peut arriver aussi qu'on intervienne sur les plages directement.
00:49:53 Premier appel d'urgence, une jeune femme vient de se tordre la cheville sur un rocher.
00:49:57 Elle se trouve à deux heures de marge du village le plus proche.
00:50:00 Ça tombe bien, on n'est pas loin.
00:50:02 En quelques minutes seulement, l'équipe sera sur place et effectuera un premier bilan.
00:50:06 J'ai mal des deux côtés, c'est ça qui m'inquiète un peu.
00:50:09 Cette victime ne s'en sort pas trop mal.
00:50:12 Elle sera ramenée au port de Saint-Florent afin d'être prise en charge par une ambulance.
00:50:16 Mais la journée est loin d'être terminée pour ces hommes et ces femmes
00:50:19 qui interviennent 24h/24.
00:50:21 En début de nuit, une femme est sur le point d'accoucher sur un navire bloqué
00:50:25 par la tempête au large de la Corse.
00:50:27 Les équipes du Grima et du Dragon de Baie interviennent pour l'évacuer
00:50:31 avec des conditions météorologiques difficiles venant compliquer la tâche.
00:50:35 C'est un travail à la fois de haute technicité et de grande précision
00:50:38 qui nécessite une synchronisation parfaite entre le pilote,
00:50:41 le mécanicien qui est au Royiste aujourd'hui, le plongeur et le pilote du bateau.
00:50:46 Chaque année, le groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu aquatique de Haute-Corse
00:50:50 effectue en moyenne 80 interventions.
00:50:54 Et puis en Espagne, de fortes pluies et des tempêtes ont provoqué des inondations
00:50:58 dans le nord et dans l'ouest du pays.
00:51:00 Deux personnes sont décédées hier alors qu'elles descendaient
00:51:02 le ravin du Gorgole dans la région d'Aragon.
00:51:04 Après la série de vagues de chaleur qui a rabagé le pays tout au long de l'été,
00:51:07 ces averses torrentielles persisteront jusqu'à demain.
00:51:11 À l'occasion de la Mostra de Venise, le dernier film du réalisateur Roman Polanski
00:51:18 a été projeté en son absence hier soir.
00:51:21 Le producteur a brandi l'étendard de la liberté artistique intitulé The Palace.
00:51:25 Son film a été tourné en Suisse et se veut comme une comédie à sketch dans un hôtel de luxe.
00:51:30 Parmi ses acteurs, quelques non connus comme Fanny Ardant
00:51:33 des associations féministes dénoncent une provocation.
00:51:36 - 109 millions d'euros, c'est le jackpot qui a été remporté vendredi soir
00:51:42 par un Français à l'euro-million.
00:51:44 Il s'agit du gain le plus important remporté en France depuis le début de l'année.
00:51:48 Une somme qui fait rêver bien sûr.
00:51:50 Nous avons posé la question, que feriez-vous avec 109 millions d'euros ?
00:51:54 - Déjà je rembourserais tous mes crédits,
00:51:57 je rendrais l'argent à ma mère qui m'a toujours aidée,
00:52:00 je donnerais de l'argent à mes enfants,
00:52:02 je changerais de ville ou de pays, je sais pas,
00:52:06 j'irais m'installer dans une très belle maison en bord de mer.
00:52:09 - Bâtir une belle famille, une vie harmonieuse, sans prise de tête,
00:52:15 m'arranger à être en bonne santé et prendre soin de tous ceux qui m'entourent.
00:52:20 - Il faut investir dans ce qu'on appelle les associations,
00:52:23 dans les recherches contre les maladies infectieuses,
00:52:28 et puis aider les pauvres.
00:52:30 A l'heure, je le garde pour moi.
00:52:32 - On souhaite de gagner, bien sûr, et vous ?
00:52:35 Si vous gagnez 109 millions d'euros, félicité, que faites-vous ?
00:52:37 - Je partage avec toute la tablée.
00:52:39 - Très bien, je pense qu'il y a des gens qui sont très contents
00:52:41 et qui vont prendre vos coordonnées.
00:52:43 - Vos invités sont ravis, bien sûr, merci, félicité de cette générosité.
00:52:46 Et vous revenez malgré tout à 15h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:52:49 On marque une pause, on se retrouve pour nos thématiques et nos débats
00:52:52 dans quelques instants.
00:52:54 Retour en direct sur le plateau de 180 minutes info sur l'antenne de CNews.
00:53:01 On est ravis de vous accueillir, bien sûr, chaque samedi, chaque dimanche,
00:53:04 entre 14h et 18h avec les débats, nos invités qui nous ont rejoints,
00:53:08 Karim Abrik toujours avec nous, il y a également Eric Tegner qui nous a rejoint.
00:53:11 Bonjour, soyez le bienvenu, et Vincent Delamorandière, bonjour, bienvenue également.
00:53:16 Nous allons évoquer le port de la Baïa, à l'école, qui vous le savez,
00:53:19 est interdit désormais, et demain c'est la rentrée.
00:53:21 C'est un sujet brûlant, c'est le sujet brûlant de ces derniers jours
00:53:24 avec cette interrogation au travers de ce vêtement considéré désormais
00:53:28 officiellement comme religieux et peut-être la résistance de certaines jeunes femmes,
00:53:32 en tout cas sur les réseaux sociaux cela a circulé ces dernières heures.
00:53:35 Est-ce que c'est la démocratie française qui serait attaquée ?
00:53:39 Je vous pose la question pour commencer, Eric Tegner.
00:53:42 Ce qui est intéressant, c'est que j'invite les téléspectateurs à se rendre sur TikTok,
00:53:45 à voir justement comment réagissent ces jeunes musulmanes qui portent la Baïa
00:53:50 et qui se préparent à la rentrée de demain.
00:53:52 Il y a des vidéos qui ont fait complètement flauraise sur les réseaux sociaux
00:53:56 où elles expliquent clairement que pour essayer de défendre justement leur religion,
00:53:59 pour rester conformes à leur précepte rigoriste,
00:54:02 il y a d'autres méthodes qui sont mises en place.
00:54:05 J'en ai noté plusieurs, notamment par exemple les robes pull pour l'hiver.
00:54:09 Ils disent qu'il y en a partout, chez les Chinois, chez H&M, chez Zara.
00:54:13 Je cite ce qu'elles disent exactement.
00:54:15 Cela veut dire qu'en fait quand on essaye d'expliquer,
00:54:18 notamment par exemple l'association de défense des musulmans
00:54:21 qui va devant le Conseil d'État, que ce n'est pas une revendication religieuse, c'est faux.
00:54:26 Et lorsqu'on essaye d'expliquer qu'en interdisant la Baïa,
00:54:29 même s'il fallait le faire, cela résoudra le problème, c'est également faux
00:54:33 parce qu'en fait, aujourd'hui c'est la Baïa, demain ce sera...
00:54:36 La robe aux pulls alors.
00:54:37 Ce sera encore plus difficile d'ailleurs,
00:54:39 parce que lorsqu'il y aura des robes aux pulls, effectivement,
00:54:42 qui sont longues, qui seront mises pour essayer de quand même,
00:54:45 les gens se reconnaîtront entre eux, comment on va pouvoir interdire cela ?
00:54:49 Cela paraîtra encore plus aberrant pendant l'hiver.
00:54:52 Il y a d'autres éléments, c'est les robes t-shirt aussi,
00:54:54 qui ont été mises en avant.
00:54:55 Cela veut dire qu'en fait, le défi est véritablement devant nous.
00:54:58 Pourquoi ? Parce que tout simplement,
00:55:00 il y a aussi une population musulmane importante en France
00:55:03 et il y a une population également qui est radicalisée,
00:55:06 qui est également importante.
00:55:07 C'est-à-dire que ce n'est pas simplement en interdisant la Baïa
00:55:10 qu'on va le résoudre.
00:55:11 Pour autant, c'est bien de le faire.
00:55:13 Je pense que Gabriel Attal a eu raison de le faire
00:55:14 et c'est dommage que Papin de Ville ne l'ait pas fait plus tôt.
00:55:17 Karim Abri, qu'êtes-vous aussi au fait, sur la mode et sur le prêt à porter,
00:55:20 qu'Eric Tegner, parce que les robes pulls, en effet,
00:55:23 ou les robes t-shirt, que sais-je encore,
00:55:25 des robes longues, ce n'est pas interdit,
00:55:27 ce n'est pas inatteinte à la laïcité que de s'habiller
00:55:29 et de ne pas montrer ses avant-bras, ses mollets.
00:55:33 Mais on n'en sort plus s'il y a une réflexion
00:55:35 par rapport à la manière de s'habiller
00:55:37 avec un caractère prosélite, notamment.
00:55:40 - Je pense que l'enjeu est là.
00:55:41 C'est-à-dire que quand on respecte la loi sur la laïcité,
00:55:44 l'esprit aussi de la loi sur la laïcité depuis 1905,
00:55:48 il y a ce côté aussi sur le prosélytisme.
00:55:51 Est-ce qu'on en fait une revendication religieuse ?
00:55:54 À ce moment-là, oui, ça devient un problème,
00:55:56 ça devient en fait une entrave à la loi sur la laïcité.
00:55:59 Donc, ce n'est pas non plus...
00:56:00 Je pense que le problème, on l'a vu ici,
00:56:02 c'est pas la façon dont les gens s'habillent,
00:56:04 les jeunes s'habillent au quotidien,
00:56:06 les vêtements de tous les jours.
00:56:08 Je pense que quand c'est une revendication politique
00:56:11 et qu'on voit qu'il y a ces tentatives
00:56:13 justement de déstabiliser finalement une institution,
00:56:16 oui, on peut sévir en quelque sorte.
00:56:19 Donc, la consigne était claire.
00:56:20 Et je pense quand même que cette prise de parole est importante
00:56:23 dans la mesure où la France a son propre modèle,
00:56:26 le modèle de la laïcité qui est critiqué, oui,
00:56:29 de toutes parts, qui est malmené.
00:56:31 Il y a certains pays qui vont voir ça
00:56:33 comme si c'était une forme d'intolérance,
00:56:35 alors qu'au contraire, dans un monde
00:56:37 qui est de plus en plus diversifié,
00:56:39 on essaie de trouver un socle commun.
00:56:41 C'est-à-dire que oui, c'est un effort,
00:56:43 la laïcité, pour tout le monde.
00:56:44 C'est-à-dire qu'on ne s'habille pas comme on veut
00:56:47 et il y a un certain respect qu'on a à avoir
00:56:49 sur justement la question des signes religieux,
00:56:51 même si on aimerait, dans certains cas,
00:56:53 pouvoir le faire à l'école.
00:56:54 On n'interdit pas, ce n'est pas l'idée,
00:56:56 ce n'est pas d'être contre les religions.
00:56:57 Je pense que les gens peuvent pratiquer leur religion,
00:56:59 et c'est très bien, dans l'espace public,
00:57:01 à la maison, ou quoi que ce soit,
00:57:03 mais on a décidé de préserver un endroit
00:57:05 qui s'appelle l'école, où on veut justement
00:57:08 se protéger de tout cet enthrysme communautaire,
00:57:12 cet enthrysme même politique, idéologique,
00:57:14 ce prosélytisme.
00:57:15 Alors non, c'est pas de partir à la guerre contre la fashion,
00:57:19 mais je pense que c'est plutôt de bloquer
00:57:21 les tentatives d'instrumentalisation,
00:57:24 si vous voulez, religieuse et idéologique.
00:57:26 - Et les résistances qu'il pourrait y avoir,
00:57:28 Vincent de Lamorandière, parce que si le ministre
00:57:31 de l'Éducation, Gabriel Attal, a pris cette décision,
00:57:34 c'est parce qu'il y a eu 4710 signalements
00:57:36 d'atteinte à la licité qui ont été effectués
00:57:38 lors de l'année scolaire 2022-2023,
00:57:41 c'est presque le double, voire même plus du double
00:57:44 que l'année précédente.
00:57:45 Est-ce que pour autant, on peut considérer
00:57:47 que ce vêtement-là, le port de ce vêtement,
00:57:49 est une atteinte à la démocratie,
00:57:51 avec la résistance éventuelle qui pourrait se produire ?
00:57:54 - En fait, c'est une atteinte...
00:57:56 La question que ça pose, c'est un enjeu
00:57:58 à la fois démocratique, légal et pédagogique.
00:58:00 Je vais revenir là-dessus.
00:58:01 Démocratique, pourquoi ?
00:58:02 Parce qu'en fait, la vision de la laïcité à la française,
00:58:05 c'est vraiment une laïcité qui reconnaît
00:58:07 le fait religieux, mais qui reconnaît,
00:58:10 l'accepte dans un pluralisme.
00:58:12 Et donc, l'idée d'une législature française,
00:58:15 c'est toute atteinte à une forme de pluralisme
00:58:18 ou en tout cas de liberté intérieure
00:58:20 face aux faits religieux, est à proscrire
00:58:22 ou en tout cas à interdire.
00:58:23 Ça, c'est un premier point.
00:58:24 Mais c'est une question légale aussi.
00:58:26 Parce que le législateur français est très intéressé
00:58:28 par la question de la liberté intérieure
00:58:30 et la question du consentement.
00:58:31 Et vise, d'une manière générale,
00:58:36 toutes les atteintes au consentement
00:58:38 des partis réputés les plus faibles
00:58:40 et de la liberté de décider.
00:58:42 Par exemple, en France, certaines personnes
00:58:44 accepteraient de travailler pour 3 euros de l'heure.
00:58:46 Certains accepteraient ça pour la formation,
00:58:49 pour l'intérêt du métier, mais c'est interdit.
00:58:52 Il y a un SMIC horaire et un SMIC mensuel
00:58:54 qui est prévu.
00:58:55 Le législateur interdit les atteintes
00:58:57 au consentement et à la volonté.
00:58:59 Et là, il y a quelque chose de très important
00:59:01 qui se passe au niveau de l'école,
00:59:04 avec une position qui est assez nuancée
00:59:07 en distinguant entre les agents publics
00:59:10 qui participent aux services publics,
00:59:12 qui sont tenus à une obligation stricte,
00:59:14 et les usagers des services publics.
00:59:16 Il y a encore la question de l'école.
00:59:18 Ce qu'ils essayent de faire, c'est interdire
00:59:20 toute forme d'emprise.
00:59:22 Et d'emprise, alors malheureusement,
00:59:24 je trouve que c'est vu un petit peu
00:59:27 par le régime étroit de la lorgnette.
00:59:30 Je me rappelle, à mes 15 ans,
00:59:32 j'étais très complexé parce que je n'avais pas
00:59:34 de vêtements de marque, par exemple.
00:59:36 Et c'est une vraie emprise des publicitaires
00:59:38 sur les adolescents.
00:59:41 Et là, en l'espèce, cette question psychologique
00:59:43 se double d'une tendance de la religion
00:59:46 à avoir deux excès, à mon sens,
00:59:49 qu'il faut préciser.
00:59:51 Je suis très à l'aise avec le sentiment religieux,
00:59:54 mais on peut tous remarquer que dans la religion,
00:59:56 il y a une double tendance.
00:59:58 Il y a une tendance à ne plus hiérarchiser
01:00:00 vraiment les valeurs, c'est-à-dire
01:00:02 ne plus hiérarchiser les vérités.
01:00:04 Et j'espère que la relation avec Dieu
01:00:06 ne se joue pas, par exemple, avec la longueur
01:00:08 d'un tissu ou la couleur d'un tissu,
01:00:10 puisque c'est aussi des enjeux.
01:00:12 Mais il peut y avoir des signes ostentatoires,
01:00:14 quelle que soit la religion, en effet.
01:00:16 Tant que c'est discret, effectivement.
01:00:18 Et tant que ça ne porte pas atteinte
01:00:20 à la laïcité dans un pays qui s'appelle la France.
01:00:23 Mais pour autant, certains estiment,
01:00:25 vous faisiez allusion tout à l'heure à cette association
01:00:27 qui a déposé un recours auprès du Conseil d'État,
01:00:29 estiment que les musulmans, notamment,
01:00:31 sont stigmatisés. Écoutez la réponse
01:00:33 d'Elisabeth Borne, la première ministre à ce sujet.
01:00:35 Moi, je vois bien qu'il y a de la manipulation
01:00:38 et puis des tentatives aussi de provocation
01:00:40 de la part de certains, et je pense
01:00:42 notamment à Elieffie.
01:00:44 Il n'y a aucune stigmatisation.
01:00:46 Et chacun de nos concitoyens,
01:00:49 quelle que soit sa religion,
01:00:51 a toute sa place dans notre pays.
01:00:53 Comment on va faire ? Il y aura une police de la mode
01:00:55 dans les établissements français dès la rentrée ?
01:00:57 On voit bien qu'il y a des démarches
01:00:59 dans lesquelles, je vous dis, le port de la Baïa
01:01:01 manifeste, enfin,
01:01:03 sert à manifester
01:01:05 son appartenance à une religion.
01:01:07 Et ça, c'est interdit par la loi.
01:01:09 Et pas de stigmatisation,
01:01:11 dit Elisabeth Borne.
01:01:13 Bien sûr, et d'autant plus qu'il y a vraiment
01:01:15 un aspect provocateur dans l'utilisation
01:01:17 de la Baïa aujourd'hui,
01:01:19 et de tous les autres vêtements qui vont être utilisés.
01:01:21 J'invite, encore une fois, nos auditeurs à aller voir
01:01:23 par exemple ce qu'a dit le coup de gueule
01:01:25 qu'a fait le rappeur, l'ex-rappeur Bassem,
01:01:27 qui est assez connu, notamment, dans les quartiers de Marseille
01:01:29 et qui a dénoncé un peu ce swag
01:01:31 des jeunes adolescentes
01:01:33 aujourd'hui, qui, tout en étant
01:01:35 incapable de sortir en boîte de nuit en mini-jupe,
01:01:37 vont pour autant, parfois, venir en
01:01:39 Abaïa à l'école, dans une logique, justement,
01:01:41 provocatrice. Et c'est pour ça aussi que c'est intéressant
01:01:43 que Gabriel Attal ait
01:01:45 défini des conditions claires, c'est-à-dire que
01:01:47 vous venez en Abaïa à l'école, vous avez
01:01:49 un accès interdit en cours, mais vous n'êtes pas
01:01:51 pour autant exclu. Mais si on montre, à un moment
01:01:53 donné, qu'il y a véritablement cette volonté
01:01:55 de provoquer, et là,
01:01:57 il y aura une exclusion, et je pense que c'est important.
01:01:59 - Vous avez le langage de la jeunesse d'aujourd'hui, avec le swag,
01:02:01 notamment, sans que ça vous mette le seum,
01:02:03 on marque une petite pause et on continue à débattre,
01:02:05 évidemment, ensemble. Donc, 180 minutes
01:02:07 d'info, à tout de suite.
01:02:09 ...
01:02:11 - Les débats
01:02:13 de 180 minutes d'info sur CNews
01:02:15 reviennent dans un instant. D'abord, un point sur
01:02:17 l'actualité. Félicité Kinnoky.
01:02:19 - Bonjour à tous. À la une,
01:02:21 l'auteur du refus d'obtempérer, qui a
01:02:23 fait un mort, cette nuit, à Pantin,
01:02:25 a été retrouvé à 3h29
01:02:27 du matin. Il avait refusé de s'arrêter
01:02:29 pour un contrôle de police, après une course-poursuite
01:02:31 lors de laquelle la police a été
01:02:33 distancée. Il a renversé
01:02:35 un piéton sur un boulevard et malgré l'intervention
01:02:37 des secours, la victime est décédée.
01:02:39 Le véhicule pris en chasse a été retrouvé
01:02:41 et donc l'auteur interpellé.
01:02:43 Taïwan, actuellement
01:02:45 sous la menace du puissant typhon Haïkyuï.
01:02:47 Il devrait frapper les côtes
01:02:49 de l'île dans la soirée. 3 000 personnes
01:02:51 ont été évacuées des zones à risque.
01:02:53 Ce matin, notamment, le long des côtes sud-est,
01:02:55 ce typhon a déjà provoqué
01:02:57 des pluies importantes et fait souffler des vents
01:02:59 à 154 km/h,
01:03:01 avec des rafales à 190 km/h.
01:03:03 Plus de 200 vols
01:03:05 intérieurs ont été annulés.
01:03:07 Enfin, à l'occasion de la Mostra
01:03:09 de Venise, le dernier film du réalisateur
01:03:11 Roman Polanski a été projeté
01:03:13 en son absence, hier soir.
01:03:15 Son producteur a brandi l'étendard de la liberté
01:03:17 artistique, intitulé The Palace.
01:03:19 Son film a été tourné en Suisse
01:03:21 et se veut comme une comédie à sketch dans un
01:03:23 hôtel de luxe. Parmi ses acteurs,
01:03:25 quelques non connus, comme Fanny Ardant,
01:03:27 des associations féministes,
01:03:29 dénoncent une provocation.
01:03:31 - On se retrouve à 16h pour un prochain point sur l'actualité.
01:03:35 Nos débats avec nos invités
01:03:37 en plateau dans 180 minutes.
01:03:39 Carime Abric est avec nous, Eric Tegner
01:03:41 également, Vincent de la Morandière,
01:03:43 Noémie Schultz du service Police Justice de CNews
01:03:45 nous a rejoints pour évoquer
01:03:47 le bilan annuel sur les morts violentes au sein du couple.
01:03:49 Les derniers chiffres du nombre de féminicides
01:03:51 sont toujours très inquiétants. Au total, en 2022,
01:03:53 118 femmes ont été tuées par leur conjoint
01:03:55 ou ex-conjoint en légère baisse
01:03:57 par rapport à l'année précédente.
01:03:59 C'est aussi à mettre en lien avec cette actualité
01:04:01 récente en Savoie et cette policière tuée
01:04:03 par son ex-mari. Quels sont les derniers
01:04:05 développements, Noémie ?
01:04:07 - On sait que l'homme avait été interpellé après 24 heures
01:04:09 de fuite, vendredi matin,
01:04:11 placé en garde à vue.
01:04:13 A l'issue de ces 48 heures de garde à vue,
01:04:15 il a été présenté à un juge
01:04:17 d'instruction. Il a été mis
01:04:19 en examen. On apprend
01:04:21 par la voie
01:04:23 d'un communiqué du procureur
01:04:25 de la République de Chambéry qu'il s'est expliqué,
01:04:27 cet homme, pendant la garde à vue
01:04:29 mais aussi lors de ce premier
01:04:31 interrogatoire devant le juge d'instruction,
01:04:33 qu'il a reconnu,
01:04:35 qu'il admet son implication dans la mort
01:04:37 de la victime, mais qu'il conteste
01:04:39 toute intention homicide. Ça veut dire
01:04:41 qu'il explique qu'il a porté des coups, mais qu'il
01:04:43 ne voulait pas tuer son ex-compagne.
01:04:45 On le rappelle qu'il a porté des très violents
01:04:47 coups à l'aide d'une arme pouvant
01:04:49 s'apparenter à une machette
01:04:51 et que son ex-compagne est morte
01:04:53 très rapidement.
01:04:55 Il a été mis en examen pour assassinat,
01:04:57 ce qui veut dire que le juge d'instruction
01:04:59 comme le parquet estiment qu'il y a eu
01:05:01 non seulement la volonté de tuer, mais même
01:05:03 une préméditation qui l'a préparé
01:05:05 ce passage à l'acte.
01:05:07 Il a été placé, bien sûr, en détention
01:05:09 provisoire. Dans le cadre
01:05:11 de cette affaire, on va évoquer évidemment des violences
01:05:13 faites aux femmes et ces féminicides
01:05:15 dans quelques instants, avec aussi l'exemple
01:05:17 espagnol, mais je fais un premier tour de table.
01:05:19 Sur ce cas-là, Vincent
01:05:21 de La Morandière,
01:05:23 s'il y a préméditation, ça va
01:05:25 forcément alourdir la peine,
01:05:27 la sanction ? - Oui, là il y a une série
01:05:29 de circonstances aggravantes qu'on peut voir
01:05:31 à l'énoncé de ces faits.
01:05:33 Une éventuelle préméditation, c'est quelque chose
01:05:35 de très étonnant et assez
01:05:37 peu compatible avec les habitudes en matière
01:05:39 de violence conjugale, malheureusement.
01:05:41 Ce ne sont pas des gestes
01:05:43 qui sont prémédités, c'est des gestes
01:05:45 qui viennent dans un contexte de fatigue, d'alcoolisation
01:05:47 souvent, et souvent
01:05:49 spontanés, malheureusement. C'est le premier
01:05:51 point, mais aussi le fait que ce soit surconjoint.
01:05:53 Je pense qu'on arrive
01:05:55 aux 30 ans encourus, au moins,
01:05:57 - On arrive même à la perpétuité.
01:05:59 - Surconjoint, avec
01:06:01 préméditation, je pense qu'on est sur la perpétuité.
01:06:03 - Même la meurtre surconjointe. - Encourue,
01:06:05 c'est-à-dire peine maximale possible.
01:06:07 - On revient avec vous Noemi, dans un instant,
01:06:09 sur ce qui est fait en France, et notamment le bracelet
01:06:11 électronique, quand on met à distance
01:06:13 et quand on éloigne un
01:06:15 conjoint ou un ex-conjoint violent
01:06:17 d'une femme, mais c'est vrai que
01:06:19 ce bilan, il fait très peur, et
01:06:21 Teckner sait toujours beaucoup trop, même s'il y a une légère
01:06:23 baisse par rapport à l'année dernière.
01:06:25 Ce sont 118 victimes de trop,
01:06:27 évidemment. - Le bilan est énorme, après
01:06:29 ce qu'il faut voir, c'est que ces dernières années, il y a
01:06:31 quand même eu une véritable prise en compte,
01:06:33 notamment sur la formation des policiers, parce
01:06:35 qu'en fait, d'abord, ce sont beaucoup de signalements.
01:06:37 À une époque, lorsqu'il y avait ce type de signalement,
01:06:39 même lorsqu'il y avait des mains courantes qui étaient posées,
01:06:41 les policiers n'en prenaient pas forcément
01:06:43 compte. Aujourd'hui, c'est extrêmement
01:06:45 sérieux. Après, la problématique, c'est comment
01:06:47 suivre ? C'est-à-dire que peut y avoir parfois
01:06:49 le cas de plainte qui sont mis en avant, peut y avoir
01:06:51 une obligation aussi d'éloignement, mais pour autant,
01:06:53 il n'y a pas forcément un bracelet électronique. Donc, comment
01:06:55 suivre et comment véritablement voir
01:06:57 la dangerosité de la personne ?
01:06:59 Après, la clé, c'est aussi une coopération
01:07:01 qui arrive souvent entre le service de justice et le service
01:07:03 de police qu'il faut renforcer. - Alors, avant de partir en Espagne,
01:07:05 pour le modèle espagnol, justement, qui
01:07:07 serait une référence, juste un petit mot
01:07:09 de complément avec Jean-Claude Labordière et Noélich. - Oui, juste sur ce point-là,
01:07:11 depuis 2020, le régime procédural a beaucoup
01:07:13 changé sur les violences conjugales. C'est-à-dire, même en cas
01:07:15 de main courante, souvent, il y a
01:07:17 une enquête qui démarre, même s'il n'y a pas de plainte,
01:07:19 une interpellation et une garde à vue. - Noély Michult.
01:07:21 - Oui, mais on l'a vu avec les chiffres
01:07:23 qui viennent de s'afficher à l'écran.
01:07:25 118 femmes qui ont trouvé la mort
01:07:27 et 24 qui avaient
01:07:29 signalé les faits aux forces de l'ordre. 37 qui
01:07:31 avaient subi des violences déjà avant leur décès.
01:07:33 Donc, ça fait quand même beaucoup de femmes qui ne
01:07:35 ne s'étaient pas manifestées auprès de la
01:07:37 police. Donc, certes, il est important
01:07:39 de mieux former les policiers,
01:07:41 les gendarmes, toutes les personnes
01:07:43 habilitées à enregistrer la parole
01:07:45 de ces femmes. Mais on voit que ça ne suffit pas
01:07:47 puisque, en l'espèce, ce n'est pas une majorité
01:07:49 des femmes qui s'étaient déjà manifestées auprès
01:07:51 des forces de l'ordre. - Et nous étions entre 14h et
01:07:53 15h avec la fondatrice d'une association
01:07:55 qui aide justement les femmes qui
01:07:57 sont victimes de violences et les familles
01:07:59 aussi qui sont victimes de féminicides.
01:08:01 En l'occurrence, elle nous parlait de l'exemple
01:08:03 italien, dont on pourrait s'inspirer, ou de l'exemple
01:08:05 espagnol. L'Espagne, nous y allions avec
01:08:07 Frédéric Treini, le correspondant permanent
01:08:09 de CNews. Bonjour Frédéric.
01:08:11 L'Espagne qui est présentée comme un modèle en matière
01:08:13 de lutte contre les violences faites aux femmes.
01:08:15 Pourquoi ?
01:08:17 - Écoutez, c'est en 2004 que l'Espagne a
01:08:21 voté à l'unanimité une
01:08:23 loi dite de loi de protection intégrale
01:08:25 qui visait à couvrir tous les
01:08:27 segments du problème, que ce soit
01:08:29 social, pénal ou bien éducatif
01:08:31 avec une loi qui a permis
01:08:33 la création d'un parquet spécialisé
01:08:35 d'une centaine de tribunaux spécialisés
01:08:37 avec des formations spécifiques
01:08:39 offertes aux magistrats, mais aussi
01:08:41 aux policiers et aux gendarmes. En 2017,
01:08:43 une plafotte policière
01:08:45 est créée, qui a pour but de
01:08:47 repérer les potentielles violences
01:08:49 faites aux femmes, ou qui
01:08:51 pourraient être faites aux femmes. Et puis,
01:08:53 le gouvernement estime en fait qu'il y a
01:08:55 à l'heure actuelle 77 000 femmes
01:08:57 qui bénéficient de ce suivi policier,
01:08:59 dont 3 000 avec un
01:09:01 bracelet électronique visant à vérifier si
01:09:03 les conjoints respectent les mesures
01:09:05 d'éloignement décrétées par les magistrats.
01:09:07 Magistrats qui peuvent, dorénavant,
01:09:09 déclencher une procédure,
01:09:11 poursuivre un agresseur sans qu'il y ait
01:09:13 de plainte de la victime.
01:09:15 Et enfin, à noter que la presse a
01:09:17 réagi très tôt dans les années 2000, en
01:09:19 considérant les féminicides non plus comme des faits divers,
01:09:21 mais comme un problème de société à part entière.
01:09:23 Y a-t-il eu néanmoins ces dernières
01:09:25 années un regain de violences faites
01:09:27 aux femmes en Espagne, ce que l'on déplore
01:09:29 évidemment, Frédéric Tréhiny ?
01:09:31 Alors, y a eu une baisse
01:09:33 entre 2003 et 2011
01:09:35 de 40%, mais depuis, effectivement,
01:09:37 ça remonte avec des chiffres
01:09:39 inquiétants. 18 femmes ont été
01:09:41 tuées pendant l'été, ce qui va
01:09:43 pousser le ministère de l'Égalité
01:09:45 à convoquer un
01:09:47 comité de crise, comité qui se
01:09:49 réunit normalement à chaque fois que
01:09:51 5 féminicides par mois sont
01:09:53 pro...
01:09:55 Aïe, euh... Pardon.
01:09:57 A chaque fois qu'il y a 5 féminicides par mois ou plus,
01:09:59 donc, euh... Ce comité
01:10:01 qui s'est réuni
01:10:03 déjà 5 fois depuis décembre
01:10:05 afin de trouver la meilleure réponse
01:10:07 institutionnelle possible.
01:10:09 Merci Frédéric Tréhiny, en direct
01:10:11 d'Espagne. En France,
01:10:13 Noémie Schultz, peut-être qu'il faut des mesures
01:10:15 d'éloignement plus strictes. Que dit la justice ?
01:10:17 Quelle est la méthodologie qui est
01:10:19 employée, notamment autour du bracelet
01:10:21 électronique ? Alors, on parle
01:10:23 de bracelet anti-rapprochement, quand
01:10:25 on parle de violences conjugales, c'est
01:10:27 une des mesures qui est effectivement
01:10:29 à disposition de la justice.
01:10:31 Alors, de quoi s'agit-il ?
01:10:33 C'est effectivement un dispositif assez
01:10:35 particulier qui a été créé au moment du
01:10:37 Grenelle des violences conjugales
01:10:39 et qui s'inspire de ce qui est fait en Espagne.
01:10:41 L'Espagne, d'ailleurs, dont les chiffres sont bien inférieurs à ce qu'on a pu
01:10:43 voir. On n'est pas sur 100 féminicides pour
01:10:45 l'année 2022, c'est plutôt la moitié,
01:10:47 me semble-t-il.
01:10:49 Donc, le principe, c'est qu'on va
01:10:51 pouvoir géolocaliser au même moment
01:10:53 deux personnes. La femme, victime,
01:10:55 qui va avoir sur elle tout le temps un petit
01:10:57 boîtier qui ressemble à un vieux téléphone
01:10:59 portable et qui lui permettra d'être géolocalisé
01:11:01 et d'être contacté. Et puis,
01:11:03 l'auteur, qui porte lui un bracelet
01:11:05 à la cheville, et ça, effectivement, c'est comme
01:11:07 un bracelet électronique pour un détenu
01:11:09 qui purge une peine à domicile.
01:11:11 Et un boîtier téléphonique
01:11:13 qui lui permet d'être appelé en cas
01:11:15 de difficulté. Et ensuite, on va
01:11:17 déterminer une zone
01:11:19 géographique d'alerte et une zone de pré-alerte.
01:11:21 Si le
01:11:23 conjoint auteur de
01:11:25 violence rentre dans la zone
01:11:27 de pré-alerte, il va être appelé.
01:11:29 On va lui demander pourquoi il est dans cette zone-là.
01:11:31 On va lui indiquer que son ex-compagne se trouve à proximité
01:11:33 et donc il faut qu'il quitte la zone.
01:11:35 On peut aussi imaginer que deux personnes qui
01:11:37 habitent dans la même région sont amenées
01:11:39 à un moment à passer par la même ville.
01:11:41 Ce n'est pas forcément quelque chose de volontaire.
01:11:43 On va juste lui indiquer qu'il faut qu'il sorte de la zone
01:11:45 de pré-alerte. S'il le fait, ça n'est pas considéré
01:11:47 comme un incident. En revanche, s'il ne répond pas
01:11:49 au téléphone ou s'il
01:11:51 refuse
01:11:53 de sortir de la zone, même s'il se rapproche,
01:11:55 à ce moment-là, le centre
01:11:57 de surveillance va appeler le commissariat,
01:11:59 la gendarmerie le plus proche,
01:12:01 pour d'abord mettre en sécurité la victime
01:12:03 potentielle et puis interpeller
01:12:05 le conjoint auteur de violence.
01:12:07 Est-ce que ça marche concrètement ?
01:12:09 La difficulté, c'est que ça n'est pas encore extrêmement
01:12:11 répandu. Il y a environ un millier
01:12:13 de personnes qui sont aujourd'hui équipées
01:12:15 de ce bracelet anti-rapprochement, alors
01:12:17 que l'idée est d'en équiper
01:12:19 plus de monde.
01:12:21 Pourquoi ? Deux choses, d'abord,
01:12:23 et ça fait peut-être la différence avec l'Espagne, c'est que
01:12:25 dans le cadre des procédures civiles, c'est-à-dire dans les procédures
01:12:27 devant le juge aux affaires familiales,
01:12:29 il faut l'accord des deux parties, c'est-à-dire qu'il faut que la
01:12:31 femme soit d'accord et il faut aussi
01:12:33 que le conjoint donne
01:12:35 son accord. Alors, s'il
01:12:37 refuse, le juge aux affaires
01:12:39 familiales peut le signaler au
01:12:41 parquet, au procureur, qui va pouvoir ouvrir
01:12:43 une enquête et s'il y a des faits
01:12:45 qui sont pénalement répréhensibles,
01:12:47 il pourra décider de l'imposer, mais
01:12:49 il faut quand même cet accord et ça, c'est une difficulté.
01:12:51 Et puis, c'est aussi un dispositif
01:12:53 assez contraignant, et ça, c'est ce que disent
01:12:55 les victimes elles-mêmes, qui certes
01:12:57 se sentent protégées par ce dispositif,
01:12:59 mais en même temps, qui racontent
01:13:01 un quotidien assez stressant,
01:13:03 avec d'abord le fait de devoir tout le temps penser à
01:13:05 prendre ce petit boîtier avec soi, et puis des alertes
01:13:07 qui se déclenchent, parfois de manière inopportune,
01:13:09 et puis aussi parfois parce que l'ex-conjoint
01:13:11 rentre dans la zone de pré-alerte,
01:13:13 pas forcément volontairement,
01:13:15 on l'a dit, et donc, on est appelés,
01:13:17 et ça cause beaucoup de stress,
01:13:19 et donc certaines femmes
01:13:21 ont du mal aussi avec ce dispositif.
01:13:23 Encore une fois, je crois que ce qui est important
01:13:25 de dire, c'est que c'est une des clés,
01:13:27 ça n'est pas la seule, et le fait
01:13:29 de ne diminuer pas
01:13:31 ce nombre de féminicides, uniquement
01:13:33 grâce au bracelet anti-rapprochement,
01:13:35 c'est à tous les niveaux
01:13:37 qu'il faut faire en sorte
01:13:39 de lutter contre ce fléau.
01:13:41 Merci pour toutes ces précisions,
01:13:43 Noemi Schultz, on se retrouve dans quelques instants
01:13:45 avec nos invités, d'autres débats, on reviendra évidemment
01:13:47 sur le sujet du féminicide sur l'antenne
01:13:49 de CNews aujourd'hui, avec
01:13:51 ces chiffres qui ont été publiés, mais dans quelques
01:13:53 instants, on parlera aussi de politique,
01:13:55 politicienne, ai-je envie de dire, de quelques projections.
01:13:57 La succession d'Emmanuel Macron est-elle ouverte ?
01:13:59 On l'évoque avec vous dans quelques
01:14:01 instants, juste après la pause.
01:14:03 ...
01:14:05 Les débats, toujours,
01:14:07 qui continuent sur l'antenne de CNews, dans
01:14:09 180 minutes, info, avant
01:14:11 les informations de 16 heures, avec
01:14:13 nos invités, nous évoquons l'éventuelle
01:14:15 succession d'Emmanuel Macron, la question
01:14:17 est, parce qu'il y a beaucoup de fantasmes, beaucoup d'ambitions
01:14:19 aussi, de projections autour de ça,
01:14:21 est-ce que la succession d'Emmanuel Macron, pour être
01:14:23 président de la République, est ouverte ? Je vous pose la question.
01:14:25 Spontanément, on est quand même à 4 ans
01:14:27 de cette élection
01:14:29 présidentielle, pour autant, il semble
01:14:31 qu'il y ait des envies, des appétits.
01:14:33 - Eh bien voilà, donc oui, elle est déjà
01:14:35 ouverte dans l'esprit de plusieurs qui sont
01:14:37 sur le terrain et d'autres qui sont
01:14:39 un peu en retrait, parce que
01:14:41 2027, c'est un peu l'endroit où on
01:14:43 peut mettre finalement tous ses espoirs,
01:14:45 il y a vraiment quelque chose, on se disait
01:14:47 bon, maintenant, aux dernières élections,
01:14:49 il y avait un peu moins de suspense, on peut le dire
01:14:51 comme ça, mais 2027, je pense que
01:14:53 il y a des forces aussi qui doivent s'organiser,
01:14:55 que ce soit à droite, à gauche,
01:14:57 alors oui, tout est possible, et oui,
01:14:59 donc, on peut dire que ça semble
01:15:01 loin, mais pourtant, pour certains,
01:15:03 l'agenda a déjà commencé à être bien
01:15:05 rempli. - Et on se demandera peut-être,
01:15:07 si on a le temps, si Emmanuel Macron ne peut pas
01:15:09 trouver un subterfuge pour
01:15:11 se représenter éventuellement, peut-être
01:15:13 que c'est envisageable, mais d'abord,
01:15:15 qu'on passe Julien Bayou, justement,
01:15:17 lui, il pense que cette succession, elle est ouverte
01:15:19 parce qu'il y a une décompression, tout simplement,
01:15:21 au sein du gouvernement et
01:15:23 chez le chef d'État, écoutez. - On revit
01:15:25 2003-2023,
01:15:27 parce que le président ne peut pas
01:15:29 se représenter,
01:15:31 et aussi en vrai, parce que le mandat, il est fini,
01:15:33 on sent qu'il n'y a plus de jus, il n'y a plus
01:15:35 de vision, on a un président qui,
01:15:37 en anglais,
01:15:39 on dit "lame duck", c'est le président
01:15:41 qui ne peut pas se représenter,
01:15:43 et on voit que tout son camp
01:15:45 se prépare à la bataille, mais c'est 4 ans,
01:15:47 c'est long, il y a tellement d'urgences
01:15:49 scolaires, démocratiques, sociales,
01:15:51 écologiques, j'aimerais que le gouvernement soit à pied d'œuvre.
01:15:53 - Et en attendant,
01:15:55 à droite, notamment le Parisien,
01:15:57 le Journal, croit savoir que c'est Édouard Philippe
01:15:59 qui pourrait rassembler avec le Centre,
01:16:01 également, Éric Tagnère.
01:16:03 D'ailleurs, il y a deux questions qui sont posées.
01:16:05 Qui peut rassembler, et pour qui vous voteriez ?
01:16:07 - Exactement. - Ce qui m'intéresse plus, c'est pour qui vous
01:16:09 voteriez, parce qu'en fait, quelqu'un pourrait dire
01:16:11 "je voterai personnellement pour Laurent Wauquiez",
01:16:13 mais forcément, à cette question-là, est-ce qu'il peut rassembler
01:16:15 la droite et le Centre, il est très largement
01:16:17 derrière. Dans le fond, quand vous utilisiez tout à l'heure
01:16:19 ce mot en disant "quel est
01:16:21 le successeur d'Emmanuel Macron ?"
01:16:23 Eh bien, il y en a deux types. Celui qui va être le successeur
01:16:25 de ce pôle un peu de
01:16:27 Renaissance, du Centre-gauche et du Centre-droit,
01:16:29 et celui qui, sans être
01:16:31 le successeur d'Emmanuel Macron, va vouloir
01:16:33 rafler son électorat de droite.
01:16:35 Donc, on voit dans ces chiffres-là,
01:16:37 il y a finalement deux concurrents principaux,
01:16:39 Édouard Philippe et Laurent Wauquiez. Pourquoi ?
01:16:41 Parce qu'Édouard Philippe, déjà, il est en tête. 60%
01:16:43 des électeurs de droite et du Centre
01:16:45 pourraient voter pour lui.
01:16:47 Près de 33% de l'ensemble des Français
01:16:49 pourraient voter pour lui, mais que Laurent Wauquiez
01:16:51 aujourd'hui, du côté des LR, eh bien
01:16:53 il est en tête aujourd'hui. Il est à 54%
01:16:55 justement des sympathisants de la droite
01:16:57 et du Centre, qui peuvent voter pour lui. Parce que ce qui
01:16:59 compte aujourd'hui, d'abord, c'est d'être le champion
01:17:01 de son propre camp. Et c'est là
01:17:03 où, encore une fois, la problématique, c'est que
01:17:05 du côté d'Édouard Philippe, il y a beaucoup de concurrents.
01:17:07 Il y a Bruno Le Maire, il y a Gérald
01:17:09 Darmanin, il y a Gabriel Attal. Moi, je
01:17:11 couvrais justement la rentrée politique de Gérald
01:17:13 Darmanin. C'était intéressant lorsque
01:17:15 Élisabeth Vorne est venue justement faire
01:17:17 son discours, une sorte de recadrage poli.
01:17:19 Elle s'est empressée de citer
01:17:21 Bruno Le Maire, de citer Gabriel
01:17:23 Attal, et aussi de rappeler justement que Darmanin
01:17:25 était comptable du bilan
01:17:27 d'Emmanuel Macron, parce qu'il était là depuis le début.
01:17:29 Donc, ça veut dire que Julien
01:17:31 Bayou, il n'a pas tort. Aujourd'hui, vu que
01:17:33 le quinquennat est bloqué aussi parce que
01:17:35 il y a une majorité relative, les gens essayent
01:17:37 de se, comment dire, de se
01:17:39 différencier. Mais dans le fond, ils seront
01:17:41 tous comptables du bilan
01:17:43 d'Emmanuel Macron. Ils n'ont pas le choix. Ils ne
01:17:45 peuvent pas quitter le gouvernement aujourd'hui.
01:17:47 Donc, c'est extrêmement compliqué. C'est pour ça
01:17:49 qu'il y a ces idées, notamment de référendum,
01:17:51 qui sont mises pour avoir une sorte de respiration démocratique.
01:17:53 C'est assez intéressant, cette projection, parce que
01:17:55 en effet, qui peut rassembler la droite et le
01:17:57 centre ? Edouard Philippe arrive en tête,
01:17:59 il y a Bruno Le Maire et ensuite, il y a Gérald Darmanin.
01:18:01 Mais pour qui voteriez-vous ?
01:18:03 La question est posée aujourd'hui. C'est Edouard Philippe
01:18:05 qui arriverait en tête devant Marine Le Pen.
01:18:07 Oui, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, Edouard Philippe
01:18:11 est vu d'une certaine façon comme celui qui, justement,
01:18:13 pourrait battre Marine Le Pen.
01:18:15 C'est le nouveau mentrage, chaque élection,
01:18:17 c'est qui va gagner contre
01:18:19 Marine Le Pen. Donc, d'un coup, il y a des sondages qui vont
01:18:21 montrer qu'elle pourrait gagner au second tour.
01:18:23 À ce moment-là, il y a justement un petit jeu de chaises
01:18:25 musicales et les personnes essayent de se mettre
01:18:27 en avant pour dire "c'est moi qui peux faire barrage
01:18:29 à Marine Le Pen". Donc, ce qu'a fait Gérald Darmanin
01:18:31 par exemple à Tourcoing.
01:18:33 Malgré tout, la problématique d'Edouard
01:18:35 Philippe, c'est qu'à un moment donné, il va falloir qu'il sorte
01:18:37 de l'ambiguïté.
01:18:39 Vous connaissez la phrase "on ne sort de l'ambiguïté
01:18:41 qu'à son dépens". Il va falloir qu'il propose
01:18:43 un projet et surtout,
01:18:45 est-ce qu'il va vouloir continuer avec
01:18:47 une majorité du centre-gauche
01:18:49 et du centre-droite qui est largement divisé sur
01:18:51 les questions par exemple d'immigration,
01:18:53 les questions de laïcité, les questions également
01:18:55 de bioéthique ou est-ce qu'il va vouloir la fracturer
01:18:57 au risque dans ce cas-là
01:18:59 de ne plus être en tête de celui qui pourrait rassembler
01:19:01 justement ce pôle.
01:19:03 Donc, c'est toute la problématique
01:19:05 de ce qui se passe aujourd'hui.
01:19:06 Et c'est un marathon stratégique évidemment qui s'engage.
01:19:08 Vincent de La Morandière,
01:19:10 je vous renvoie aussi, je vais avoir votre regard là-dessus,
01:19:12 mais sur cette déclaration sans doute
01:19:14 avec humour, mais qui c'est
01:19:16 d'Emmanuel Macron qui dit que cette
01:19:18 règle en vigueur depuis 2008 où le président
01:19:20 ne peut pas se représenter après
01:19:22 deux mandats est une funeste connerie.
01:19:24 Je le cite. Néanmoins,
01:19:26 si on prend l'exemple polynésien et s'il venait
01:19:28 à ne pas aller au terme de son mandat, il pourrait se représenter
01:19:30 en 2027.
01:19:32 Alors en fait, il y a beaucoup
01:19:34 de variables qui peuvent rentrer en compte.
01:19:36 Et d'ailleurs, un des raisonnements face
01:19:38 aux déclarations de Julien Bayou, ce serait de dire
01:19:40 que ça peut inciter aussi
01:19:42 à faire une réforme constitutionnelle pour faciliter
01:19:44 les choses, notamment sur la
01:19:46 question de la représentation pour un
01:19:48 troisième mandat. Ça, c'est
01:19:50 vraiment un élément important. On pourrait peut-être
01:19:52 se demander si la République ne pourrait pas,
01:19:54 au lieu de faire des pronostics, faire des défis
01:19:56 aux candidats et notamment par exemple
01:19:58 rétablir l'eau à Mayotte. Ça pourrait être un
01:20:00 bon défi pour les candidats
01:20:02 qui auraient un problème concret à résoudre
01:20:04 les uns après les autres et voir s'il n'y en a
01:20:06 pas un qui serait plus efficace que l'autre.
01:20:08 Et pourquoi pas proposer des épreuves comme ça
01:20:10 ou des défis concrets. - Ou un jeu à l'énigme. Un fort
01:20:12 voyeur de la politique et de la présidentielle.
01:20:14 - Voilà. - Mais pourquoi pas ? C'est une idée.
01:20:16 Juste un petit mot et après je laisse conclure
01:20:18 Karim Abric. - Vous parliez tout à l'heure
01:20:20 justement de la possibilité pour Emmanuel Macron de se
01:20:22 représenter. Il faut dire qu'il y a certains juristes qui
01:20:24 essayent de mettre en avant des options, notamment autour du
01:20:26 fait qu'il y a l'interdiction d'avoir demandat consécutif.
01:20:28 Et donc si Emmanuel Macron
01:20:30 démissionnait par exemple, Gérard Larcher,
01:20:32 le président du Sénat, deviendrait
01:20:34 président pendant une perte de 40 jours. Emmanuel
01:20:36 Macron pourrait se représenter. Aussi, ça
01:20:38 s'amende pour qu'il essaye de revigorer les trompes.
01:20:40 Ce qui est certain, c'est qu'il a en tête
01:20:42 aussi potentiellement l'élection présidentielle
01:20:44 de 2032 qui peut arriver.
01:20:46 En revanche, je pense que ce n'est
01:20:48 objectivement pas en soi dans l'intérêt de
01:20:50 toutes les personnalités politiques aujourd'hui
01:20:52 de ne pas être contre Emmanuel Macron en 2027.
01:20:54 Parce que Marine Le Pen face à un
01:20:56 Emmanuel Macron qui est là depuis 10 ans,
01:20:58 elle aurait de grandes chances de gagner. Alors que là, on
01:21:00 s'attend à ce qu'en 2027, Jean explique
01:21:02 qu'Édouard Philippe, c'est une nouvelle version
01:21:04 alors qu'il a été Premier ministre. - On fait beaucoup de
01:21:06 prospectives, mais on sait en politique qu'il ne faut pas
01:21:08 partir trop tôt. Il faut partir à point.
01:21:10 - Oui, c'est ça, exactement. Et quand on regardait
01:21:12 tout à l'heure les chiffres qui
01:21:14 pourraient finalement rassembler la droite,
01:21:16 le centre, on peut aussi se poser la question
01:21:18 aujourd'hui, est-ce que la droite a toujours
01:21:20 cette vocation à se rassembler avec le centre?
01:21:22 Parce qu'il y a des enjeux
01:21:24 aujourd'hui quand on prend ces grandes questions
01:21:26 qui étaient un peu taboues il y a quelques années
01:21:28 et aujourd'hui, les différents
01:21:30 chefs de partis n'ont pas le choix de se positionner,
01:21:32 que ce soit sur l'immigration, sur l'identité.
01:21:34 Et quand on regarde,
01:21:36 ne serait-ce qu'au premier tour,
01:21:38 lors des dernières élections, une Valérie Pécresse
01:21:40 par exemple qui a fait à peine,
01:21:42 même pas 5 %, 4,7 %
01:21:44 environ, un Éric Zemmour
01:21:46 qui a, malgré le fait
01:21:48 qu'il était monté dans les sondages
01:21:50 autour de 15 %, il s'est retrouvé
01:21:52 avec 7 %, on voit qu'il y a quand même des thématiques.
01:21:54 Alors où se positionnera cette droite?
01:21:56 Et ensuite, je vous dirais, sur la
01:21:58 forme, on a vu des chiffres tout à l'heure,
01:22:00 on parlait d'Édouard Philippe, mais quand même,
01:22:02 je suis désolée, 2027,
01:22:04 c'est loin, tout peut changer. Et quand
01:22:06 on parle par exemple de Laurent Wauquiez,
01:22:08 est-ce qu'il ne joue pas aussi le fait
01:22:10 de sa stratégie, qui est la stratégie
01:22:12 complètement de l'effacement, on ne l'a pas vu du tout
01:22:14 notamment pendant le débat sur les retraites
01:22:16 ou le débat... - Ce qui est en tout cas
01:22:18 d'Édouard Philippe aussi, qui est assez discret.
01:22:20 - Oui, mais quand même, je trouve qu'il fait
01:22:22 quand même plusieurs... il a quand même fait
01:22:24 quelques sorties bien calculées
01:22:26 médiatiquement, alors que Laurent Wauquiez
01:22:28 fait vraiment la stratégie
01:22:30 du retrait, il n'est pas là du tout.
01:22:32 Donc il faut quand même se garder une petite gêne
01:22:34 comme on dit sur ces chiffres en tant que tel.
01:22:36 Mais je pense qu'il y aura un appétit
01:22:38 en 2027 parce qu'il y a ce déficit
01:22:40 démocratique aussi. On l'a vu
01:22:42 avec tous ces 49-3, je pense que
01:22:44 les électeurs vont vouloir se réapproprier
01:22:46 aussi cette élection. - Ça va être passionnant
01:22:48 à suivre sur CNews, bien sûr. Merci, Karim Abrik.
01:22:50 On marque une pause. On se retrouve
01:22:52 dans quelques instants. D'autres débats à venir.
01:22:54 ♪ ♪ ♪
01:22:56 ♪ ♪ ♪
01:22:58 180 minutes info. On se retrouve dans quelques instants
01:23:00 pour les débats et commenter l'actualité.
01:23:02 Mais d'abord, avec vous, féliciter Kindoky,
01:23:04 qui nous a fait un point sur l'actualité.
01:23:06 - Bonjour à tous. On commence avec
01:23:08 cette nouvelle, c'est-à-dire que l'auteur du refus
01:23:10 d'obtempérer, qui a fait un mort cette nuit,
01:23:12 a été retrouvé et interpellé.
01:23:14 C'était à Pantin, à 3h29 du matin.
01:23:16 Il avait refusé de s'arrêter pour un contrôle
01:23:18 de police et après une course-poursuite
01:23:20 lors de laquelle il a distancé la police,
01:23:22 il a renversé un piéton
01:23:24 sur un boulevard du 19e arrondissement.
01:23:26 Et malgré l'intervention des secours,
01:23:28 la victime est décédée.
01:23:30 (bruit de voiture)
01:23:32 - Dans l'actualité judiciaire,
01:23:34 dans quelques jours s'ouvrira
01:23:36 le procès de Redouane Faïd.
01:23:38 Ce braqueur multirécidiviste âgé de 50 ans
01:23:40 sera jugé du 5 au 20 septembre
01:23:42 à Paris pour son évasion.
01:23:44 En 2018, il s'était évadé
01:23:46 de la prison de Réau en Seine-et-Marne
01:23:48 à l'aide d'un hélicoptère.
01:23:50 Une surprenante organisation bien rodée
01:23:52 puisque Redouane Faïd avait été interpellé
01:23:54 seulement 100 jours plus tard en Picardie.
01:23:56 Dans le reste de l'actualité,
01:23:58 J-1 avant la rentrée scolaire
01:24:00 et comme chaque année,
01:24:02 cet événement reste un moment de doute
01:24:04 et d'inquiétude pour chacun d'entre nous.
01:24:06 Les parents se posent notamment
01:24:08 beaucoup de questions sur la vie scolaire
01:24:10 de leurs enfants.
01:24:12 - Ce serait plutôt la présence
01:24:14 des enseignants et de tout le personnel
01:24:16 des écoles. Que tous les enseignants soient présents,
01:24:18 notamment à la rentrée toute l'année,
01:24:20 les personnels de la cantine,
01:24:22 les animateurs, etc.
01:24:24 Il y a eu pas mal d'enseignants
01:24:26 absents l'année dernière et qui ont eu du mal
01:24:28 à être remplacés sur le long terme.
01:24:30 - Sur le niveau du personnel et le turnover,
01:24:32 c'est assez tendu.
01:24:34 Il n'y a pas assez d'effectifs.
01:24:36 On sent bien que les assistantes maternelles
01:24:38 ne restent pas. Depuis une semaine,
01:24:40 on sent que c'est vers l'autonomie
01:24:42 et on s'occupe moins d'eux.
01:24:44 - Je sais qu'il manque du personnel.
01:24:46 C'est un gros souci dans le quartier, dans le 15e.
01:24:48 À la mairie, ils m'avaient dit que c'était
01:24:50 un gros problème et le recrutement
01:24:52 était compliqué.
01:24:54 - Ce qui m'inquiète un peu, c'est le raccourcissement
01:24:56 des congés scolaires. Je trouve ça pas normal.
01:24:58 Pour eux, ils ont besoin de repos également.
01:25:00 - Et à quelques semaines
01:25:02 de la rentrée universitaire,
01:25:04 la demande des logements étudiants est toujours
01:25:06 plus forte et face à la pénurie d'offres
01:25:08 de location d'appartements, les arnaques
01:25:10 sont très nombreuses. Certaines personnes
01:25:12 plus scrupuleuses profitent de la situation
01:25:14 pour soutirer de l'argent ou encore usurper
01:25:16 l'identité. Régine Delfour,
01:25:18 Laurent Scellarié, Jules Bedot et Sacha
01:25:20 Robin ont enquêté sur les escroqueries.
01:25:22 Voici leurs conseils à éviter.
01:25:24 - Des heures d'attente pour visiter
01:25:26 un appartement avec peu de chances
01:25:28 d'être retenue. A quelques jours
01:25:30 de leur entrée, de nombreux étudiants
01:25:32 sont sans logement et deviennent
01:25:34 des proies idéales pour les escrocs.
01:25:36 Attention aux demandes de dépôt
01:25:38 de garantie car cela est
01:25:40 totalement illégal.
01:25:42 - Aller dans une agence RIA avec les 1500 euros
01:25:44 en espèces, avec une petite identité,
01:25:46 le mettre sur le mandat.
01:25:48 Une fois le transfert réputé, vous prenez
01:25:50 en photo le mail explicatif pour lui enlever
01:25:52 et qu'il retire votre argent.
01:25:54 Autre arnaque récurrente,
01:25:56 le faux propriétaire qui fait passer
01:25:58 les visites. - Il voulait qu'on paye
01:26:00 avant de signer le bail, une sorte de caution,
01:26:02 mais en faisant quelques recherches,
01:26:04 on a découvert que c'était un AirBnB qu'il avait loué.
01:26:06 Pour contrer ces fausses annonces,
01:26:08 la plateforme Particulier à Particulier
01:26:10 a créé une cellule spéciale.
01:26:12 - Le pôle antifraude, ces 5 personnes
01:26:14 sont amenées à vérifier
01:26:16 une par une toutes les annonces,
01:26:18 à vérifier si on connaît le propriétaire
01:26:20 et si on ne le connaît pas, on va lui demander
01:26:22 son titre de propriété,
01:26:24 des documents qui attestent de son identité,
01:26:26 on va la voir en ligne,
01:26:28 voire lui demander du visio
01:26:30 si on a des doutes
01:26:32 qui persistent. - Les experts
01:26:34 de ce pôle antifraude détectent
01:26:36 la moindre anomalie.
01:26:38 - Au niveau du caractère, on est sur quelque chose
01:26:40 qui a été retapé en amont.
01:26:42 Alors sur le verso,
01:26:44 est-ce que ça a été retapé ? Même la signature,
01:26:46 une signature aussi clean,
01:26:48 c'est pas normal.
01:26:50 - Autre conseil, n'envoyez jamais vos papiers
01:26:52 sans filigrame, certains pourraient
01:26:54 en profiter pour usurper votre identité.
01:26:56 - Dans l'actualité internationale,
01:26:58 le paque François
01:27:00 est toujours en Mongolie pour rencontrer
01:27:02 les quelques 1400 catholiques du pays.
01:27:04 Le souverain pontife qui affirmait hier
01:27:06 que les gouvernements n'avaient rien à craindre
01:27:08 de l'Eglise, lors d'une remarque perçue
01:27:10 comme adressée aux chinois, salue la force
01:27:12 de la religion et appelle les catholiques
01:27:14 de Chine à être de bons citoyens.
01:27:16 En Écosse,
01:27:18 au Royaume-Uni,
01:27:20 les célèbres jeux de brémard viennent de commencer.
01:27:22 Le roi Charles III est de la partie.
01:27:24 Ces jeux sont une déclinaison
01:27:26 des célèbres jeux traditionnels écossais.
01:27:28 Au son des cornemuses,
01:27:30 les sportifs s'affrontent au lancer
01:27:32 de troncs d'arbre, de marteau ou de pierre
01:27:34 de 12 kilos, mais aussi à la course
01:27:36 en sac, tout cela avec une seule obligation
01:27:38 pour les hommes
01:27:40 participer en kilte.
01:27:44 Et on finit avec ces belles images
01:27:46 de météorites qui a survolé la Turquie
01:27:48 hier soir, un instant capturé
01:27:50 par des habitants de la ville d'Erzurum.
01:27:52 Une météorite similaire avait été
01:27:54 aperçue en février dernier en Normandie.
01:27:56 Chaque année dans le monde, jusqu'à
01:27:58 80 000 météorites de masse supérieure à 10 grammes
01:28:00 atteignent le sol chaque année,
01:28:02 ce qui correspond à une météorite
01:28:04 toutes les 6 à 30 minutes.
01:28:06 Merci, félicité Kinoki.
01:28:10 A tout à l'heure pour un prochain point sur l'actualité.
01:28:12 Toujours avec Eric Tegner, toujours avec Vincent
01:28:14 de la Morandière, nous évoquons maintenant la rentrée des classes
01:28:16 demain avec des chiffres de l'insécurité
01:28:18 scolaire qui augmentent. Près d'un parent
01:28:20 sur deux rapporte qu'au moins un de leurs
01:28:22 enfants a été victime d'une agression physique,
01:28:24 verbale ou sexuelle l'année passée.
01:28:26 Voilà pourquoi Nora Tiranfresc est avec nous
01:28:28 sur le plateau. Bonjour. - Bonjour. - Merci infiniment
01:28:30 d'avoir accepté notre invitation.
01:28:32 Parce que votre témoignage est important,
01:28:34 parce que vous travaillez beaucoup
01:28:36 sur la prévention, notamment en matière de
01:28:38 harcèlement, parce que votre fille Marion
01:28:40 a été victime de harcèlement à l'école.
01:28:42 Elle s'est donnée la mort en 2013.
01:28:44 Elle avait 13 ans. Pouvez-vous
01:28:46 nous raconter son histoire, votre histoire
01:28:48 et le travail que vous faites depuis un peu plus
01:28:50 de 10 ans maintenant en matière de
01:28:52 prévention, l'ouvrage
01:28:54 en effet,
01:28:56 la pièce de théâtre, mais également
01:28:58 des lieux d'accueil pour
01:29:00 d'écoute également. Je crois qu'il est
01:29:02 important à quelques heures
01:29:04 d'une rentrée, peut-être de
01:29:06 revenir si vous le voulez bien. - Oui, sûr.
01:29:08 - Que pensez-vous sur cette épreuve, sur ce moment ?
01:29:10 - Ecoutez,
01:29:12 nous, notre famille, en 2013,
01:29:14 a été touchée
01:29:16 de plein fouet par la perte
01:29:18 d'un enfant, de notre fille aînée Marion.
01:29:20 C'était l'aînée d'une fratrie
01:29:22 de trois enfants.
01:29:24 Voilà, moi j'ai toujours été
01:29:26 une parent d'élève impliquée,
01:29:28 une enfant de l'école de la République,
01:29:30 et jamais j'aurais imaginé que
01:29:32 notre fille d'abord puisse mettre fin à ses jours,
01:29:34 parce qu'on va dire les mots, le suicide,
01:29:36 c'est quelque chose qu'on n'envisage pas
01:29:38 pour ses proches, encore moins pour ses enfants.
01:29:40 C'est ce que j'appelle le courage du désespoir,
01:29:42 parce qu'à un moment, on ne peut plus.
01:29:44 Et Marion a été scolarisée
01:29:48 en classe de quatrième,
01:29:50 et le 13 février
01:29:52 2013, un mercredi,
01:29:54 je l'ai découverte,
01:29:56 voilà,
01:29:58 et j'ai tenté
01:30:00 de la sauver.
01:30:02 Voilà, on est en
01:30:04 deuil illimité, je vais avoir un peu de trémolos
01:30:06 dans la voix, mais après,
01:30:08 je vais bien aller.
01:30:10 Il faut survivre.
01:30:12 Et en fait, quand Marion est décédée,
01:30:16 je le raconte dans l'ouvrage
01:30:18 "Marion, 13 ans pour toujours",
01:30:20 évidemment, la gendarmerie est venue
01:30:22 à poser des questions,
01:30:24 et moi j'ai posé une question,
01:30:26 parce que c'est l'effet de sidération,
01:30:28 c'est un tsunami, moi j'ai l'image d'un attentat,
01:30:30 j'ai l'impression que je vivais sur des décombres.
01:30:32 C'est l'incompréhension totale,
01:30:34 et j'ai demandé aux gendarmes
01:30:36 si Marion avait laissé une lettre.
01:30:38 Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai demandé,
01:30:40 et ils m'ont dit non, ils m'ont dit "vous savez, on est la veille
01:30:42 de la Saint-Valentin, c'est sans doute
01:30:44 à cause d'un chagrin d'amour".
01:30:46 Je n'ai pas compris, de toute façon,
01:30:48 on ne comprend pas avant plusieurs années,
01:30:50 et le soir, les gendarmes
01:30:52 m'ont rappelé pour obtenir des informations liées
01:30:54 à son téléphone portable, et j'ai redemandé
01:30:56 si Marion avait laissé une lettre, et on m'a dit non.
01:30:58 Et le lendemain, dans la presse, dans le Parisien,
01:31:00 on découvrait
01:31:02 que deux enfants harcelés
01:31:04 avaient mis fin à leur jour,
01:31:06 et Marion qui avait laissé une lettre.
01:31:08 Donc nous, toute la nuit,
01:31:10 on a réfléchi en disant
01:31:12 "mais un chagrin d'amour, etc."
01:31:14 et en fait non. Donc c'est grâce
01:31:16 à une personne
01:31:18 qui a donné l'information à des journalistes
01:31:20 que mon combat a commencé,
01:31:22 parce que j'ai réclamé cette lettre,
01:31:24 j'ai réussi à la voir le soir même,
01:31:26 et dans cette lettre, Marion disait
01:31:28 "à la 4ème C et tous les autres"
01:31:30 et elle indiquait
01:31:32 tout ce qu'elle subissait, elle donnait les prénoms,
01:31:34 elle indiquait
01:31:36 les insultes, les menaces,
01:31:38 les mises à l'écart,
01:31:40 et voilà.
01:31:42 J'ai...
01:31:44 j'ai mené un combat
01:31:46 pour essayer de comprendre ce qu'était le harcèlement,
01:31:48 parce qu'on n'en parlait pas.
01:31:50 - Vous ignoriez, pardonnez-moi, vous ignoriez
01:31:52 qu'elle était harcelée ? - Bah oui, parce qu'en fait
01:31:54 le harcèlement, pardon de faire... enfin je dis toujours
01:31:56 pardon, je veux pas m'excuser, mais c'est un tic de...
01:31:58 - Ne vous excusez. - J'ai un tic de langage.
01:32:00 Il y a bref et pardon.
01:32:02 Le harcèlement, on n'en parlait pas.
01:32:04 On était en 2013, les premiers travaux
01:32:06 sur ces sujets-là en France, c'était en 2011
01:32:08 avec Luc Châtel
01:32:10 et on parlait de violence à l'école,
01:32:12 de bien-être, mais le mot harcèlement,
01:32:14 il était tabou. Donc c'était
01:32:16 toutes ces violences répétées, verbales,
01:32:18 physiques, psychologiques, mises à l'écart,
01:32:20 et en remontant le fil de l'histoire,
01:32:22 oui, c'est vrai que Marion a été mise à l'écart,
01:32:24 oui, elle a été considérée comme un enfant différent,
01:32:26 mais tous les enfants sont différents.
01:32:28 Elle ne donnait pas de signes
01:32:30 à la maison, comme pratiquement
01:32:32 tous les enfants qui souffrent de violence
01:32:34 en milieu scolaire, ils essayent d'avoir un cocon
01:32:36 à la maison, de garder le sourire
01:32:38 et de penser que ça va s'arranger.
01:32:40 Et puis, ne pas
01:32:42 oublier que la plupart des violences, elles sont commises
01:32:44 par des pères PIRS que
01:32:46 vos enfants connaissent. Souvent on en parle
01:32:48 de gens dans la rue, etc. Non, c'est vraiment
01:32:50 des gens qui connaissent vos
01:32:52 confidences, votre manque de confiance parfois
01:32:54 et qui en font une vulnérabilité.
01:32:56 Donc, de là est né un combat,
01:32:58 la création d'une... faut remettre
01:33:00 en 2014,
01:33:02 on m'avait dit "c'est la faute à pas de chance",
01:33:04 voilà, bah si,
01:33:06 c'est... enfin voilà,
01:33:08 il faut contextualiser, on n'en parlait pas du tout.
01:33:10 Donc j'avais lancé une pétition
01:33:12 en 2014 pour réclamer la création
01:33:14 d'une journée nationale non-harcèlement
01:33:16 et la création d'un numéro court d'aide aux victimes,
01:33:18 je profite pour le donner, c'est le 30-20 ? - Bien sûr.
01:33:20 - Et voilà, des ouvrages, des interventions
01:33:22 en milieu scolaire,
01:33:24 pour faire reconnaître le harcèlement, on avait attaqué
01:33:26 au pénal et on n'a pas eu gain de cause après
01:33:28 9 ans de procédure, parce que le harcèlement n'existant
01:33:30 pas, on ne pouvait pas attaquer pour harcèlement.
01:33:32 Et puis on a obtenu gain de cause
01:33:34 auprès du tribunal administratif en 2019
01:33:36 de Versailles pour une responsabilité
01:33:38 partielle de l'établissement et de l'État
01:33:40 qui a permis
01:33:42 l'interdiction des téléphones portables
01:33:44 au collège. Et donc voilà, c'est la
01:33:46 création de structures, c'est beaucoup de travail,
01:33:48 c'est de la volonté
01:33:50 et de la prévention. Donc voilà pourquoi je suis
01:33:52 là la veille et je vous remercie, parce que
01:33:54 ces derniers jours, j'ai beaucoup entendu
01:33:56 parler de beaucoup de choses, mais pas des
01:33:58 12 millions d'élèves qui vont rentrer à l'école
01:34:00 demain, ce million d'enfants qui a peur
01:34:02 d'y retourner. Et voilà
01:34:04 tout ce qu'on peut faire, nous, à notre humble niveau
01:34:06 en tant que citoyens, pour empêcher qu'un enfant soit harcelé,
01:34:08 mais surtout qu'on soit le parent d'un harceleur.
01:34:10 - Et on en parle et on essaie de trouver des solutions avec vous
01:34:12 et on va mettre dans la lumière le travail que vous faites
01:34:14 aussi depuis de nombreuses années, mais
01:34:16 ce qui est le plus inquiétant, c'est
01:34:18 qu'on ne peut pas quantifier, malheureusement,
01:34:20 le nombre d'enfants. Vous parlez des 12 millions
01:34:22 d'élèves qui vont entrer, mais
01:34:24 parmi ces 12 millions, il est impossible de quantifier
01:34:26 celles et ceux qui pourraient être
01:34:28 harcelés, justement, avec
01:34:30 parfois une issue
01:34:32 dramatique. - On sait quand même
01:34:34 depuis des années, et c'est dans le monde
01:34:36 entier, donc c'est pas un fléau français,
01:34:38 qu'on a en moyenne trois
01:34:40 enfants par classe qui sont harcelés,
01:34:42 victimes de ces violences répétées.
01:34:44 On a
01:34:46 quantifié entre 800 000 et
01:34:48 1 million d'enfants victimes
01:34:50 chaque année de harcèlement à l'école, ce qui n'est pas
01:34:52 rien. On sait qu'en face,
01:34:54 c'est une dynamique de groupe, donc ça veut
01:34:56 dire que c'est 5-6 harceleurs.
01:34:58 Ces dernières années, on a beaucoup
01:35:00 parlé des personnes cibles, et c'est important,
01:35:02 je dis cibles, hein, pourquoi ? Parce que
01:35:04 elles sont la cible de ces violences. Parce que j'aime pas
01:35:06 quand les élèves disent "t'es une victime", non, c'est une personne
01:35:08 victime de violences. Elle ne l'a pas choisie,
01:35:10 elle ne l'a pas cherchée. Donc,
01:35:12 aujourd'hui, le vrai sujet, c'est comment empêcher
01:35:14 ces enfants qui entrent dans la violence
01:35:16 jusqu'à détruire une personne physiquement,
01:35:18 mais psychologiquement. Donc, on
01:35:20 arrive quand même à quantifier
01:35:22 trois élèves à peu près par classe,
01:35:24 avec des niveaux scolaires où c'est plus élevé.
01:35:26 - C'est énorme. Trois élèves
01:35:28 par classe, c'est énorme. - C'est pas énorme,
01:35:30 c'est insupportable, c'est inadmissible,
01:35:32 c'est...
01:35:34 Et... Et c'est scandaleux,
01:35:36 en fait. C'est-à-dire qu'en fait, moi, quand je
01:35:38 parle du harcèlement, je parle de
01:35:40 la protection de l'enfant. C'est-à-dire que, je répète,
01:35:42 nos enfants ont le droit d'être protégés,
01:35:44 c'est notre devoir de le faire. On peut pas
01:35:46 se dire "C'est pas grave, c'est des
01:35:48 chamailleries, ça va passer". Si je vous dis,
01:35:50 je sais pas, il y a un million de personnes
01:35:52 harcelées dans
01:35:54 tel niveau, vous diriez "Mais c'est
01:35:56 scandaleux". Et quand c'est les enfants,
01:35:58 c'est pas grave, ça va passer. Quand ce sont des
01:36:00 adultes, c'est toujours hyper scandaleux.
01:36:02 Moi, je ne comprends pas pourquoi les Français
01:36:04 ne soient pas beaucoup plus...
01:36:06 Je sais pas, qu'ils réagissent pas,
01:36:08 qu'ils se disent "Bah, bien sûr".
01:36:10 Vous savez, moi, quand ça m'est arrivé,
01:36:12 jamais j'aurais imaginé que Marion a été harcelée.
01:36:14 Je lui disais toujours en tant que témoin, interagit,
01:36:16 porte secours, voilà,
01:36:18 c'est l'empathie. Je dis
01:36:20 à mes enfants qui sont scolarisés
01:36:22 "Ne sois jamais un suiveur,
01:36:24 n'aie pas peur,
01:36:26 ne deviens pas harceleur, c'est notre travail
01:36:28 à nous". Mais les Français devraient réclamer
01:36:30 beaucoup, beaucoup, beaucoup plus.
01:36:32 Beaucoup plus de moyens, beaucoup plus
01:36:34 de... Il faudrait qu'on ait des campagnes nationales,
01:36:36 qu'on en parle matin, midi et soir,
01:36:38 que nos enfants savent qu'il faut manger 5 fruits et légumes
01:36:40 par jour et devraient apprendre qu'on doit pas harceler.
01:36:42 - À la veille de la rentrée, qu'est-ce que vous préconisez ?
01:36:44 Qu'est-ce que vous proposez déjà dans votre action
01:36:46 et que préconisez-vous pour tous ceux
01:36:48 qui nous regardent et qui sont peut-être victimes
01:36:50 ou dont les enfants sont peut-être, ou seront peut-être
01:36:52 victimes de harcèlement ? - Je vais m'adresser au harceleur
01:36:54 si vous le permettez. - Bien sûr. - Voilà.
01:36:56 C'est de dire à ces enfants que
01:36:58 harceler, c'est pas jouer.
01:37:00 Harceler, c'est grave. Harceler,
01:37:02 ça a des conséquences pour leur vie
01:37:04 à eux s'ils ont pas d'empathie.
01:37:06 Que c'est toute leur vie
01:37:08 scolaire et toute leur vie tout court
01:37:10 qui va être impactée par ça.
01:37:12 De se dire que l'autre, c'est moi.
01:37:14 Insulter, menacer, frapper,
01:37:16 humilier,
01:37:18 c'est extrêmement grave.
01:37:20 De leur dire que s'ils ont envie
01:37:22 d'avoir une vie scolaire heureuse, c'est de se dire
01:37:24 que demain... Non, oui, c'est
01:37:26 demain, déjà.
01:37:28 Même s'ils sont jaloux de quelqu'un,
01:37:30 même s'ils souffrent, même s'ils ont envie
01:37:32 de frapper, il va falloir qu'ils verbalisent
01:37:34 leurs émotions. Il faut en parler aux parents.
01:37:36 Il faut dire aux harceleurs que
01:37:38 il y a des enfants qui souffrent
01:37:40 et qui peut-être demain ne reviendront pas
01:37:42 à l'école. Donc c'est de leur responsabilité.
01:37:44 Mais pas seulement. C'est de dire aux parents
01:37:46 "Vous savez, on est responsable
01:37:48 de ces enfants. On doit les éduquer."
01:37:50 Et on peut avoir du mal parce qu'on peut vivre dans
01:37:52 des milieux où la violence,
01:37:54 elle est institutionnalisée, elle est banalisée.
01:37:56 Et on doit jamais banaliser la violence.
01:37:58 C'est de dire aux parents "Si vous avez besoin d'aide,
01:38:00 on peut vous accompagner." Vraiment.
01:38:02 Et c'est de dire "Demain, je ne veux que tu sois
01:38:04 ni harceleur, ni personne cible,
01:38:06 mais tu seras forcément témoin.
01:38:08 100% des agressions sont du fait des agresseurs.
01:38:10 On est forcément témoin.
01:38:12 Et on doit accompagner ces témoins-là."
01:38:14 Et de leur dire que normalement, j'ai travaillé pendant
01:38:16 trois ans et j'y tiens, que demain,
01:38:18 à la fin de la journée scolaire,
01:38:20 regardez si dans le carnet
01:38:22 de correspondance,
01:38:24 ils ont le nom
01:38:26 des personnes ressources.
01:38:28 C'est-à-dire que maintenant, en France, dans chaque établissement,
01:38:30 dès le CP jusqu'à la terminale,
01:38:32 vous devez avoir le nom et le prénom et le visage
01:38:34 de cette équipe ressource.
01:38:36 Et vous devez avoir une sensibilisation
01:38:38 au phénomène de harcèlement.
01:38:40 Vous ne pouvez pas dire aux parents de prévenir le harcèlement
01:38:42 s'ils ne connaissent pas la définition et auprès de qui
01:38:44 s'engager, pour que ça n'arrive pas,
01:38:46 ni à leur enfant, ni aux autres.
01:38:48 Nora Thiran-Fraise, quel est le rôle des enseignants,
01:38:50 des professeurs, des chefs d'établissement
01:38:52 aussi dans cette lutte contre le harcèlement ?
01:38:54 On leur demande déjà beaucoup.
01:38:56 On a vu dans le JDD aujourd'hui
01:38:58 que les agressions,
01:39:00 qu'elles soient le harcèlement,
01:39:02 les agressions verbales, les agressions physiques, les agressions sexuelles,
01:39:04 ont quasiment doublé.
01:39:06 Il y a un parent sur deux
01:39:08 qui raconte
01:39:10 qu'un enfant a été victime
01:39:12 de l'une de ces agressions.
01:39:14 Comment arriver à juguler ça ?
01:39:16 Et par le prisme du proviseur,
01:39:18 notamment, ou de l'enseignant,
01:39:20 est-ce que c'est possible ?
01:39:22 Oui, c'est possible. Et rappelez que les chiffres que vous donnez,
01:39:24 ce sont des enfants qui ont verbalisé.
01:39:26 Nous, on sait dans notre étude du baromètre
01:39:28 que 52 % des personnes victimes
01:39:30 n'en parlent jamais.
01:39:32 Jamais un proche de peur des représailles,
01:39:34 de peur que ça s'aggrave, parce qu'ils culpabilisent.
01:39:36 Ça veut dire qu'on est bien dans de ça.
01:39:38 Si vous interrogez les CM1, CM2,
01:39:40 c'est une étude du ministère, c'est pas moi,
01:39:42 8 % des jeunes filles et des garçons
01:39:44 se plaignent d'être embrassées de force.
01:39:46 Donc on travaille sur le consentement, sur les violences sexistes et sexuelles.
01:39:48 Et évidemment, on appelle la communauté éducative.
01:39:50 On l'entend souvent. C'est quoi, la communauté éducative ?
01:39:52 Ce sont à la fois les parents et tous ceux qui entourent les enfants.
01:39:54 Et oui, les enseignants ont besoin
01:39:56 d'être accompagnés et d'être formés.
01:39:58 Que les chefs d'établissement,
01:40:00 que ce soit du primaire, du collège et du lycée,
01:40:02 ont besoin d'être soutenus également.
01:40:04 Et puis de se dire que ça peut ne pas intéresser des personnes.
01:40:06 Ils peuvent ne pas avoir une appétence
01:40:08 sur ces sujets-là.
01:40:10 Moi, je leur en veux pas, mais je leur dis
01:40:12 si ça vous intéresse pas, vous en occupez pas.
01:40:14 Vous allez voir des gens qui ont une appétence pour ça.
01:40:16 C'est-à-dire l'équipe ressource qui a envie de s'en occuper.
01:40:18 Et il faut que quand ils signalent,
01:40:20 qu'ils aient pas derrière le pas de vague.
01:40:22 Il faut que derrière, on leur dise "on va vous accompagner".
01:40:24 Il faut pas qu'il y ait des enquêtes sociales sur les parents.
01:40:26 Parce que nous, on a beaucoup de cas où les parents
01:40:28 se plaignent et on nous dit "oui, c'est parce que
01:40:30 ce sont des familles monoparentales, oui, ils ont des difficultés
01:40:32 financières, oui, elle n'a pas rompu le lien
01:40:34 avec son enfant". Non !
01:40:36 Un enfant qui souffre doit être accompagné.
01:40:38 Donc les chefs d'établissement, j'en connais beaucoup,
01:40:40 et on va dire la plupart ont envie
01:40:42 que ça change. Ils le savent. Le climat scolaire,
01:40:44 l'ambiance en général à l'école,
01:40:46 elle est bonne quand les enfants
01:40:48 vont bien, quand les parents vont bien,
01:40:50 et quand les enseignants vont bien.
01:40:52 Donc forcément, ils ont envie que ça change.
01:40:54 Et a priori, on aura un coordonateur,
01:40:56 on nous a dit même plus coordinateur,
01:40:58 à la rentrée. J'aimerais bien savoir
01:41:00 qui c'est. - Elisabeth Born a
01:41:02 annoncé aujourd'hui que le gouvernement
01:41:04 allait présenter un plan anti-harcèlement
01:41:06 scolaire à la fin du mois. - D'accord.
01:41:08 - Qu'en pensez-vous ? - Bah je sais pas.
01:41:10 Un plan anti-harcèlement ? - Vous n'y croyez pas ?
01:41:12 Oui, un plan pour lutter contre le harcèlement
01:41:14 scolaire. - Oui, mais on est à la rentrée.
01:41:16 Dans un mois, je peux vous dire,
01:41:18 d'expérience, là on a eu beaucoup d'appels,
01:41:20 beaucoup de mails, de parents
01:41:22 qui ont besoin d'aide, qui ont déjà écrit à tout le monde,
01:41:24 à l'académie, qui ont des
01:41:26 enfants qui ont été harcelés,
01:41:28 qui vont se retrouver dans le même établissement
01:41:30 que leur harceleur, qui vont être dans les transports scolaires,
01:41:32 qui demandent de nouvelles affectations.
01:41:34 Il y a des enfants qui seront déscolarisés, il y a des parents
01:41:36 qui demandent l'école à la maison. Au bout
01:41:38 de 4 à 5 semaines, je peux vous dire que le harcèlement,
01:41:40 il est déjà bien installé. Donc je vous remercie.
01:41:42 - Il est déjà trop tard ? - Il est jamais trop tard.
01:41:44 - Non mais je veux dire par rapport au plan et à l'action
01:41:46 du gouvernement. - Je ne sais pas de quoi il s'agit, je ne sais pas avec qui elle l'a créé.
01:41:48 - On n'en connaît pas le contenu encore. - Mais avec qui ?
01:41:50 Avec des gens du terrain ? - On n'a pas plus de détails.
01:41:52 - Je veux dire, nous... - C'est une annonce pour l'instant.
01:41:54 On n'a pas plus de détails. - Oui, oui, bah écoutez,
01:41:56 c'est une annonce,
01:41:58 moi j'espère beaucoup, du ministre
01:42:00 Gabriel Attal, qui a écrit dans sa note
01:42:02 "Le harcèlement sous toutes ses formes,
01:42:04 ça paraît anodin,
01:42:06 mais c'est une avancée." Parce qu'avant
01:42:08 il disait "harcèlement scolaire", donc tout ce qui n'est pas en dehors de l'école
01:42:10 ne m'intéresse pas. Sous toutes ses formes,
01:42:12 que votre enfant il était violenté à l'école, en dehors de l'école,
01:42:14 dans les transports scolaires, à la méridienne,
01:42:16 eh bien on va le prendre en charge.
01:42:18 Après, ce plan, avec qui ?
01:42:20 On a un trou dans la raquette en France,
01:42:22 c'est la protection de l'enfance.
01:42:24 Je ne sais pas qui s'en occupe, comment on s'en occupe.
01:42:26 Si c'est du ressort
01:42:28 de Gabriel Attal, alors c'est
01:42:30 le ministre qui doit s'en emparer.
01:42:32 Mais la petite enfance, qui s'en occupe ?
01:42:34 Écoutez, je ne vous dis pas
01:42:36 que je vais attendre dans un mois, parce qu'on est déjà
01:42:38 sur le terrain. Mais pourquoi
01:42:40 fin septembre ? Je n'ai pas suivi l'interview,
01:42:42 peut-être que vous avez des informations ?
01:42:44 Pas plus que ça.
01:42:46 Je dis aux parents et aux enfants,
01:42:48 n'attendez pas fin septembre pour déclarer des faits de violence.
01:42:50 N'attendez pas.
01:42:52 Dites-vous qu'on est
01:42:54 à vos côtés. Ce n'est pas une prise de conscience
01:42:56 du gouvernement, parce que ce fléau en effet
01:42:58 existe depuis très longtemps,
01:43:00 trop longtemps sans doute, et comme vous avez eu la gentillesse
01:43:02 de le témoigner, vous en avez été victime
01:43:04 il y a
01:43:06 dix ans maintenant. Merci infiniment.
01:43:08 Merci beaucoup Nora Thiranfress. On aura l'occasion
01:43:10 de reparler avec vous. On aura plaisir à vous inviter
01:43:12 encore sur CNews, parce que votre action
01:43:14 évidemment vous honore, mais elle est très importante.
01:43:16 Elle est même capitale. Donc c'était
01:43:18 important que vous soyez en direct.
01:43:20 Avec CNews ce soir.
01:43:22 Merci infiniment. On marque une pause.
01:43:24 On se retrouve dans quelques instants. D'autres
01:43:26 débats à venir et un point sur l'actualité
01:43:28 dans 180 minutes.
01:43:30 Il y est.
01:43:32 180 minutes
01:43:34 info. La dernière partie. Nos débats
01:43:36 dans quelques instants avec Vincent Delamorandière
01:43:38 et Éric Tegner. Mais d'abord un point sur
01:43:40 l'actualité. Félicité Kinnoki.
01:43:42 Et on commence avec ce chiffre
01:43:44 alarmant des 168 féminicides
01:43:46 en 2022 qui vient d'être publié par
01:43:48 le ministère de l'Intérieur. Et pour
01:43:50 y faire rebond, l'affaire de la policière tuée jeudi
01:43:52 dans un village de Savoie,
01:43:54 eh bien évolue, puisque son ex-mari a été
01:43:56 interpellé vendredi matin à Harvillard.
01:43:58 Il vient d'être mis en examen et
01:44:00 croué pour assassinat par le parquet de
01:44:02 Chambéry. Dans l'actualité
01:44:04 internationale, au Niger,
01:44:06 un mois après le coup d'état par le régime militaire,
01:44:08 des milliers de manifestants anti-France
01:44:10 se sont rassemblés hier à Niamey
01:44:12 et à Wallaham pour demander le départ des
01:44:14 forces françaises. Dans la capitale, les
01:44:16 participants très déterminés se tenaient
01:44:18 près d'une base nigérienne abritant des
01:44:20 soldats français.
01:44:22 Joe Biden et son époux se sont
01:44:24 déplacés hier en Floride pour
01:44:26 défendre les sinistrés de l'ouragan Hidalia
01:44:28 qui a fait au moins un mort et endommagé
01:44:30 plusieurs villes dans cet état.
01:44:32 Il s'est dit prêt à mobiliser l'aide nécessaire
01:44:34 en cas de besoin.
01:44:36 Merci.
01:44:39 Merci, félicité Kinnoky
01:44:41 plus tard pour l'information à partir de 17h
01:44:43 pour le journal sur l'antenne de CNews.
01:44:45 À la veille de la rentrée, avec la polémique
01:44:47 autour du port de la Baïa, certaines idées
01:44:49 émergent comme celle d'expérimenter
01:44:51 le retour de l'uniforme avant de l'imposer
01:44:53 dans toutes les écoles de France. Est-ce que cela
01:44:55 réglerait le problème ? Je vous pose la question
01:44:57 dans quelques instants, mais c'est vrai qu'il y a déjà des politiques
01:44:59 notamment aujourd'hui le patron
01:45:01 des LR, Eric Ciotti, qui veut expérimenter
01:45:03 le port de l'uniforme dans les collèges
01:45:05 du département des Alpes-Maritimes.
01:45:07 Est-ce que véritablement
01:45:09 on ne parlerait plus de Baïa, il n'y aurait plus de problèmes
01:45:11 de laïcité ou de
01:45:13 prosélytisme dans les établissements
01:45:15 scolaires si tout le monde était habillé
01:45:17 de la même manière ? Eric Dechner.
01:45:19 Je pense qu'il faut voir la question de l'uniforme de façon
01:45:21 large, c'est-à-dire que on ne peut pas penser
01:45:23 que cela va résoudre le problème de la laïcité.
01:45:25 En tout cas, cela va contribuer à créer
01:45:27 un commun un peu plus important. Cela va également,
01:45:29 je pense, contribuer à avoir
01:45:31 aussi sur la question
01:45:33 sociale, faire en sorte que les enfants
01:45:35 voient moins leurs différences. Moi, c'est une expérience
01:45:37 personnelle parce que de la sixième à la terminale,
01:45:39 j'étais en pension et donc
01:45:41 j'avais l'obligation d'avoir
01:45:43 un uniforme. Je dis ça parce qu'en fait, c'est
01:45:45 une façon de dire que c'est possible aujourd'hui.
01:45:47 À l'heure où l'éducation nationale, les Français
01:45:49 payent beaucoup d'impôts, on pourrait faire en sorte aussi
01:45:51 que cet uniforme-là soit
01:45:53 tout à fait acheté, soit tout à fait proposé
01:45:55 justement pour les
01:45:57 parents, ce qui permettrait justement de ne pas avoir
01:45:59 de différence aussi entre différents types
01:46:01 d'uniformes. C'est important et surtout
01:46:03 qu'il y ait moins de problématiques de comment
01:46:05 je m'habille à l'heure où il y a une problématique
01:46:07 de mode qui se met en place. Après, de l'imposer
01:46:09 aujourd'hui, je pense que c'est un peu plus compliqué,
01:46:11 mais de l'expérimenter pour donner envie
01:46:13 progressivement aux établissements
01:46:15 de le faire volontairement, je pense que c'est
01:46:17 louable et c'est faisable surtout. Pourquoi ce serait
01:46:19 compliqué de l'imposer ? Même s'il n'y a jamais
01:46:21 eu de loi en France qui oblige le
01:46:23 port de l'uniforme, ça a été après oublié,
01:46:25 ça s'est dilué après
01:46:27 mai 68, mais pourquoi ce serait compliqué
01:46:29 d'imposer l'uniforme dans les établissements ?
01:46:31 En fait, il n'y a pas d'obstacle juridique
01:46:33 au port de l'uniforme. D'ailleurs,
01:46:35 dans une des écoles prestigieuses
01:46:37 de la République, la Légion d'honneur
01:46:39 qui est réservée aux enfants,
01:46:41 des gens qui ont eu
01:46:43 des distinctions officielles
01:46:45 dans la République, il y a un port
01:46:47 d'uniforme obligatoire,
01:46:49 donc ça c'est quelque chose d'établi.
01:46:51 Il n'y a pas d'obstacle,
01:46:53 ce n'est pas une solution miracle,
01:46:55 mais ça peut être un élément de réponse
01:46:57 quand on sait que l'école
01:46:59 est un lieu de fragilité.
01:47:01 Votre invité vient de le rappeler,
01:47:03 Nora, et en fait
01:47:05 se pose la question
01:47:07 à l'école,
01:47:09 c'est un lieu d'apprentissage, ça ne doit pas
01:47:11 être un lieu de revendication,
01:47:13 d'identification,
01:47:15 de port d'éléments
01:47:17 ostensibles. Et c'est vrai
01:47:19 qu'il y a un uniforme, ça pourrait être une solution
01:47:21 pour qu'il n'y ait pas que des problèmes
01:47:23 liés à la religion,
01:47:25 mais aussi des problèmes
01:47:27 liés aux marques, le port de marques,
01:47:29 c'est quelque chose qui ruine
01:47:31 certains parents qui n'ont pas beaucoup d'argent,
01:47:33 qui sont obligés d'acheter des vêtements
01:47:35 de marque pour que leurs enfants
01:47:37 se sentent bien dans leur basket.
01:47:39 On ne va donner
01:47:41 aucun nom de marque pour ne pas faire
01:47:43 de publicité, et on voit très bien
01:47:45 que c'est une question
01:47:47 de liberté. Et effectivement,
01:47:49 le port de l'uniforme, non seulement
01:47:51 ne me semble pas poser de problèmes juridiques
01:47:53 majeurs, mais pourrait être une solution
01:47:55 assez concrète à ces
01:47:57 différentes questions. Pour autant, est-ce que ça pourrait régler
01:47:59 ces problèmes de
01:48:01 prosélytisme, d'antrisme,
01:48:03 en tout cas toutes les réflexions qui sont les nôtres
01:48:05 depuis plusieurs jours maintenant ? On va demander à François
01:48:07 Denis Bé, qui est le directeur général
01:48:09 d'Espérance Banlieue, qui est un réseau d'écoles
01:48:11 où vraisemblablement on porte
01:48:13 l'uniforme. Merci François Denis Bé d'être
01:48:15 avec nous sur l'antenne de CNews.
01:48:17 Dites-nous, déjà à la veille de la rentrée, comment
01:48:19 cela va se passer dans votre réseau d'écoles
01:48:21 et si en effet, le port de l'uniforme
01:48:23 est plus qu'une avancée,
01:48:25 c'est dans le règlement
01:48:27 intérieur et c'est quelque chose qui
01:48:29 fonctionne concrètement ?
01:48:31 Aujourd'hui,
01:48:33 effectivement, l'ensemble des corps professionnels
01:48:35 se préparent à la rentrée de demain pour nos
01:48:37 plus de 1 200 élèves
01:48:39 dans nos 17 établissements de Roubaix
01:48:41 jusqu'à Marseille.
01:48:43 Espérance Banlieue a 10 ans et depuis
01:48:45 la création d'Espérance Banlieue,
01:48:47 l'uniforme fait partie des éléments qui constituent
01:48:49 le cadre qui est proposé
01:48:51 aux élèves et sur lequel les parents
01:48:53 d'élèves sont en totale adéquation
01:48:55 puisqu'ils viennent rechercher justement
01:48:57 ce cadre dans nos écoles,
01:48:59 considérant que ça fait partie des éléments qui vont
01:49:01 aider leurs enfants à se construire,
01:49:03 à devenir des citoyens de demain.
01:49:05 Et donc, nous avons dans notre projet pédagogique
01:49:07 l'utilisation de cette tenue
01:49:09 qui est la même pour tous, qui est composée
01:49:11 simplement pour le dire d'un polo blanc
01:49:13 et puis d'un sweatshirt de couleur, de couleur différente
01:49:15 entre les garçons et les filles.
01:49:17 Et puis pour les collégiens, ça évolue vers une chemise
01:49:19 et un pull gris.
01:49:21 Donc cet élément dans la pédagogie
01:49:23 est vraiment là pour aider
01:49:25 les élèves à se sentir appartenir
01:49:27 à une communauté plus large que leur famille,
01:49:29 en l'occurrence l'école, et c'est un chemin
01:49:31 d'apprentissage vers l'apprentissage,
01:49:33 vers le fait d'appartenir
01:49:35 à la communauté nationale.
01:49:37 Donc voilà, c'est perçu très positivement
01:49:39 par les familles, pour les différents arguments
01:49:41 que vous avez évoqués, de simplicité, de coût.
01:49:43 Et c'est également une très grande fierté des élèves
01:49:45 de porter cet uniforme
01:49:47 considérant qu'ils appartiennent à ce groupe
01:49:49 École, et ça les aide à grandir.
01:49:51 Tout ceci est appliqué
01:49:53 donc dans vos écoles,
01:49:55 pour des raisons d'égalité,
01:49:57 de parité, que tout le monde se sente
01:49:59 à l'aise et que tous les élèves se sentent
01:50:01 égaux. Avez-vous néanmoins
01:50:03 rencontré des problèmes tels que
01:50:05 des signes ou des ports de
01:50:07 vêtements ostentatoires
01:50:09 inhérents à la religion, comme
01:50:11 c'est le cas de la Baïa dans vos établissements ?
01:50:13 Nous n'avons
01:50:15 jamais été confrontés au cas de vous
01:50:17 citer là. Le fait est que
01:50:19 l'uniforme qui est remis aux élèves
01:50:21 après quelques jours de fonctionnement,
01:50:23 quand ils arrivent dans l'établissement, après avoir compris
01:50:25 les règles, il y a un moment important de remise de l'uniforme
01:50:27 par le directeur et le professeur
01:50:29 aux élèves, en présence
01:50:31 des parents, fait que
01:50:33 la question ne se pose pas et
01:50:35 l'uniforme, la tenue
01:50:37 est très clairement
01:50:39 annoncée dès le démarrage.
01:50:41 On n'a aucun cas dans nos
01:50:43 écoles où ça a posé de
01:50:45 difficultés. Quel regard vous portez
01:50:47 François Denis B sur la polémique
01:50:49 qui nous occupe et qui occupe tout le monde
01:50:51 à la veille de la rentrée depuis plusieurs jours
01:50:53 autour du port de la Baïa,
01:50:55 justement, vu de votre fenêtre et
01:50:57 par rapport à la politique que vous menez, la politique
01:50:59 pédagogique, bien sûr, que vous menez
01:51:01 au sein de vos établissements.
01:51:03 L'enjeu est vraiment
01:51:05 d'aider les élèves, non seulement à grandir
01:51:07 du point de vue académique,
01:51:09 mais également de les aider à se sentir
01:51:11 bien dans la culture française
01:51:13 et donc du coup,
01:51:15 tous les éléments qui permettent à ce qu'ils connaissent
01:51:17 les codes de la société française
01:51:19 doivent être transmis également par l'école et surtout
01:51:21 mis en œuvre dans l'école.
01:51:23 C'est pour ça que notre projet pédagogique,
01:51:25 au-delà d'avoir des méthodes d'apprentissage
01:51:27 qui sont des méthodes pragmatiques et efficaces,
01:51:29 prend du temps
01:51:31 pour que les codes de la culture française
01:51:33 soient bien transmis et vécus par les élèves.
01:51:35 L'uniforme,
01:51:37 c'est un moyen de dire qu'on appartient
01:51:39 à une communauté plus large que sa famille,
01:51:41 quelle que soit son origine sociale,
01:51:43 sa religion. Il y a des codes
01:51:45 et un moyen de s'intégrer dans la société française.
01:51:47 Donc, on l'expérimente
01:51:49 dans l'école. Le fait est que du coup,
01:51:51 le corps professoral, les adultes
01:51:53 s'intéressent à chacun des élèves en tant que personne
01:51:55 et ce n'est plus la façon
01:51:57 dont je suis habillé qui fait la différence
01:51:59 entre un élève ou un autre, mais c'est vraiment la personne que je suis.
01:52:01 Donc, voilà, ils expérimentent le fait
01:52:03 qu'on doit aller au-delà
01:52:05 des apparences, qu'on peut être dans une société
01:52:07 aujourd'hui qui est très mercantile,
01:52:09 commerciale et que des éléments comme l'uniforme
01:52:11 permettent d'aller au-delà
01:52:13 de ces aspects-là pour aller sur des aspects
01:52:15 plus fondamentaux dans la croissance des élèves.
01:52:17 - Merci François-Denis Bé, merci d'être
01:52:19 intervenu sur l'antenne de CNews et bonne rentrée
01:52:21 avec l'uniforme ou l'épaulot,
01:52:23 on l'a bien compris, notamment pour les collégiens
01:52:25 dans vos établissements.
01:52:27 Merci infiniment de nous avoir accompagnés avec
01:52:29 le réseau Espérance Banlieue
01:52:31 dont vous êtes le directeur général.
01:52:33 Je vais vous céder la parole encore sur ce sujet
01:52:35 qui est très intéressant, à quelques heures de cette rentrée,
01:52:37 mais écoutez ce qu'a dit François Bayrou,
01:52:39 qui était l'invité du grand rendez-vous
01:52:41 CNews Europe 1 Les Echos aujourd'hui.
01:52:43 L'uniforme, pourquoi pas, mais il faut
01:52:45 que cela concerne tout le monde.
01:52:47 - L'idée qu'il faut
01:52:49 tout généraliser
01:52:51 est une idée que l'on doit
01:52:53 prendre avec précaution,
01:52:55 avec réserve.
01:52:57 Si des établissements
01:52:59 souhaitent le faire,
01:53:01 quel que soit le quartier,
01:53:03 j'ai vu des déclarations
01:53:05 qui disaient qu'il faut faire ça dans les quartiers
01:53:07 politiques de la ville, comme on dit,
01:53:09 les quartiers populaires
01:53:11 dans les villes, prioritaires.
01:53:13 Non,
01:53:15 si on le fait, il faut ouvrir cette possibilité
01:53:17 partout.
01:53:19 - Et donc l'imposer, partout.
01:53:21 Est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est
01:53:23 applicable ? - D'autres le font.
01:53:25 Il y a quand même des pays où l'uniforme
01:53:27 n'est pas complètement généralisé,
01:53:29 mais on le voit dans nombreux établissements,
01:53:31 je pense justement à la Grande-Bretagne
01:53:33 aujourd'hui.
01:53:35 Une décision, si elle est prise,
01:53:37 ça peut être complètement appliqué. Moi ce que j'aimerais, c'est qu'à un moment
01:53:39 donné aussi, on arrête de se voiler la face.
01:53:41 On est en train d'essayer d'expliquer
01:53:43 qu'aujourd'hui, à 12 ans,
01:53:45 13 ans, 14 ans, les jeunes peuvent
01:53:47 tout à fait s'habiller comme ils veulent, donc ils vont être en jogging,
01:53:49 etc. Et que ça ne posera pas de problème
01:53:51 à l'âge de 20 ans. Moi ce que j'ai envie de dire, c'est que lorsqu'ils
01:53:53 arriveront sur le marché du travail,
01:53:55 il y a une réalité qui sera factuelle,
01:53:57 que lorsqu'ils se présenteront
01:53:59 à un entretien d'embauche, ou même
01:54:01 à un entretien pour entrer dans une école ou une université,
01:54:03 ils auront une tenue qui sera adéquate
01:54:05 et une autre qui ne sera pas adéquate. Et donc,
01:54:07 pour essayer de sortir aussi un peu
01:54:09 de cette condition sociale, souvent
01:54:11 des classes populaires ou des milieux défavorisés,
01:54:13 de pouvoir utiliser l'uniforme pour
01:54:15 leur permettre justement d'avoir de la fierté
01:54:17 et de s'habiller différemment que ce qu'ils
01:54:19 auraient habituellement fait dans leur quartier,
01:54:21 je pense que c'est absolument nécessaire.
01:54:23 Et sinon, on se voit complètement la face
01:54:25 à croire qu'en fait, il y a cette période de liberté
01:54:27 au niveau du collège et après que d'un coup, ils vont pouvoir
01:54:29 justement s'adapter alors qu'ils ne l'ont
01:54:31 jamais fait pendant 15 ans. Peut-être faut-il s'inspirer
01:54:33 de nos voisins également, outre-Mange,
01:54:35 pourquoi pas, à la Grande-Bretagne,
01:54:37 Sarah Menaille, correspondante permanente
01:54:39 de CNews à Londres, est avec nous.
01:54:41 Quel est le modèle ? Comment font
01:54:43 les jeunes élèves ? Est-ce
01:54:45 qu'il y a des uniformes obligatoires
01:54:47 dans les établissements scolaires, Sarah ?
01:54:49 Alors, ce n'est pas une obligation légale,
01:54:54 ce n'est pas quelque chose qui est inscrit dans la loi
01:54:56 britannique, mais c'est une tradition à laquelle
01:54:58 sont très attachés, notamment les Anglais,
01:55:00 les petits britanniques, de l'école
01:55:02 primaire jusqu'à la fin du collège, jusqu'à
01:55:04 l'année du brevet, à peu près, dernière
01:55:06 année de scolarisation obligatoire
01:55:08 dans le pays, portent l'uniforme
01:55:10 dans 90% des établissements
01:55:12 scolaires,
01:55:14 que l'établissement soit d'ailleurs privé
01:55:16 ou public.
01:55:18 Ici, en Angleterre, on voit beaucoup, beaucoup de petits
01:55:20 écoliers en uniforme, c'est une tradition.
01:55:22 Et c'est une tradition qui est encouragée quand même par
01:55:24 le gouvernement, même si je le disais, ce n'est pas une obligation
01:55:26 légale, mais le gouvernement estime
01:55:28 que le port de l'uniforme peut permettre
01:55:30 une ambiance apaisée, une ambiance
01:55:32 appropriée, ce sont les mots du 10 Downing
01:55:34 Street, pour imposer,
01:55:36 que les chefs d'établissement imposent
01:55:38 finalement l'uniforme.
01:55:40 C'est une tradition qu'on ne discute
01:55:42 pas beaucoup ici finalement, elle n'est pas très
01:55:44 débattue, c'est tellement ancré, si vous voulez,
01:55:46 dans les us et coutumes, c'est tellement quelque chose
01:55:48 de naturel qu'on ne discute pas et qu'on ne remet pas
01:55:50 vraiment en question le port de l'uniforme.
01:55:52 Et je vous le disais, c'est la norme pour 90%,
01:55:54 en tout cas ici en Angleterre, des établissements
01:55:56 du secondaire.
01:55:57 Ce qui veut dire qu'il n'y a pas d'entorse
01:55:59 à une forme de laïcité
01:56:01 en Grande-Bretagne, ou d'entorse
01:56:03 à faire du prosélytisme
01:56:05 religieux, notamment quand on porte un
01:56:07 uniforme, est-ce que cela règle véritablement
01:56:09 cette question chez vous, Sarah ?
01:56:11 Alors, pas véritablement. C'est vrai que ça règle
01:56:17 pas mal de problèmes, notamment le problème, vous en
01:56:19 parliez sur votre plateau il y a quelques minutes,
01:56:21 des inégalités sociales, c'est vrai que ça règle
01:56:23 le problème des marques, ça règle le problème
01:56:25 aussi en partie
01:56:27 on va dire du harcèlement scolaire à ce niveau-là,
01:56:29 puisqu'effectivement on ne peut pas voir de quel
01:56:31 milieu social vient l'élève.
01:56:33 En revanche, sont autorisés à l'école
01:56:35 les signes religieux. C'est-à-dire qu'il n'y a pas
01:56:37 de signes religieux, c'est-à-dire que les signes religieux
01:56:39 sont en fait, en France, en France,
01:56:41 on peut voir des signes religieux,
01:56:43 on peut voir des signes religieux,
01:56:45 on peut voir des signes religieux,
01:56:47 on peut voir des signes religieux,
01:56:49 on peut voir des signes religieux,
01:56:51 on peut voir des signes religieux,
01:56:53 on peut voir des signes religieux,
01:56:55 on peut voir des signes religieux,
01:56:57 on peut voir des signes religieux,
01:56:59 on peut voir des signes religieux,
01:57:01 on peut voir des signes religieux,
01:57:03 on peut voir des signes religieux,
01:57:05 on peut voir des signes religieux,
01:57:07 on peut voir des signes religieux,
01:57:09 on peut voir des signes religieux,
01:57:11 on peut voir des signes religieux,
01:57:13 on peut voir des signes religieux,
01:57:15 on peut voir des signes religieux,
01:57:17 on peut voir des signes religieux,
01:57:19 on peut voir des signes religieux,
01:57:21 on peut voir des signes religieux,
01:57:23 on peut voir des signes religieux,
01:57:25 on peut voir des signes religieux,
01:57:27 on peut voir des signes religieux,
01:57:29 on peut voir des signes religieux,
01:57:31 on peut voir des signes religieux,
01:57:33 on peut voir des signes religieux,
01:57:35 on peut voir des signes religieux,
01:57:37 on peut voir des signes religieux,
01:57:39 on peut voir des signes religieux,
01:57:41 on peut voir des signes religieux,
01:57:43 on peut voir des signes religieux,
01:57:45 on peut voir des signes religieux,
01:57:47 on peut voir des signes religieux,
01:57:49 on peut voir des signes religieux,
01:57:51 on peut voir des signes religieux,
01:57:53 on peut voir des signes religieux,
01:57:55 on peut voir des signes religieux,
01:57:57 on peut voir des signes religieux,
01:57:59 on peut voir des signes religieux,
01:58:01 on peut voir des signes religieux,
01:58:03 on peut voir des signes religieux,
01:58:05 on peut voir des signes religieux,
01:58:07 on peut voir des signes religieux,
01:58:09 on peut voir des signes religieux,
01:58:11 on peut voir des signes religieux,
01:58:13 on peut voir des signes religieux,
01:58:15 on peut voir des signes religieux,
01:58:17 on peut voir des signes religieux,
01:58:19 on peut voir des signes religieux,
01:58:21 on peut voir des signes religieux,
01:58:23 on peut voir des signes religieux,
01:58:25 on peut voir des signes religieux,
01:58:27 on peut voir des signes religieux,
01:58:29 on peut voir des signes religieux,
01:58:31 on peut voir des signes religieux,
01:58:33 on peut voir des signes religieux,
01:58:35 on peut voir des signes religieux,
01:58:37 on peut voir des signes religieux,
01:58:39 on peut voir des signes religieux,
01:58:41 on peut voir des signes religieux,
01:58:43 on peut voir des signes religieux,
01:58:45 on peut voir des signes religieux,
01:58:47 on peut voir des signes religieux,
01:58:49 on peut voir des signes religieux,
01:58:51 on peut voir des signes religieux,
01:58:53 on peut voir des signes religieux,
01:58:55 on peut voir des signes religieux,
01:58:57 on peut voir des signes religieux,
01:58:59 on peut voir des signes religieux,
01:59:01 on peut voir des signes religieux,
01:59:03 on peut voir des signes religieux,
01:59:05 on peut voir des signes religieux,
01:59:07 on peut voir des signes religieux,
01:59:09 on peut voir des signes religieux,
01:59:11 on peut voir des signes religieux,
01:59:13 on peut voir des signes religieux,
01:59:15 on peut voir des signes religieux,
01:59:17 on peut voir des signes religieux,
01:59:19 on peut voir des signes religieux,
01:59:21 on peut voir des signes religieux,
01:59:23 on peut voir des signes religieux,
01:59:25 on peut voir des signes religieux,
01:59:27 on peut voir des signes religieux,
01:59:29 on peut voir des signes religieux,
01:59:31 on peut voir des signes religieux,
01:59:33 on peut voir des signes religieux,
01:59:35 on peut voir des signes religieux,
01:59:37 on peut voir des signes religieux,
01:59:39 on peut voir des signes religieux,
01:59:41 on peut voir des signes religieux,
01:59:43 on peut voir des signes religieux,
01:59:45 on peut voir des signes religieux,
01:59:47 on peut voir des signes religieux,
01:59:49 on peut voir des signes religieux,
01:59:51 on peut voir des signes religieux,
01:59:53 on peut voir des signes religieux,
01:59:55 on peut voir des signes religieux,
01:59:57 on peut voir des signes religieux,
01:59:59 on peut voir des signes religieux,
02:00:01 on peut voir des signes religieux,
02:00:03 on peut voir des signes religieux,
02:00:05 on peut voir des signes religieux,
02:00:07 on peut voir des signes religieux,
02:00:09 on peut voir des signes religieux,
02:00:11 on peut voir des signes religieux,
02:00:13 on peut voir des signes religieux,
02:00:15 on peut voir des signes religieux,
02:00:17 on peut voir des signes religieux,
02:00:19 on peut voir des signes religieux,
02:00:21 on peut voir des signes religieux,
02:00:23 on peut voir des signes religieux,
02:00:25 on peut voir des signes religieux,
02:00:27 on peut voir des signes religieux,
02:00:29 on peut voir des signes religieux,
02:00:31 on peut voir des signes religieux,
02:00:33 on peut voir des signes religieux,
02:00:35 on peut voir des signes religieux,
02:00:37 on peut voir des signes religieux,
02:00:39 on peut voir des signes religieux,
02:00:41 on peut voir des signes religieux,
02:00:43 on peut voir des signes religieux,
02:00:45 on peut voir des signes religieux,
02:00:47 on peut voir des signes religieux,
02:00:49 on peut voir des signes religieux,
02:00:51 on peut voir des signes religieux,
02:00:53 on peut voir des signes religieux,
02:00:55 on peut voir des signes religieux,
02:00:57 on peut voir des signes religieux,
02:00:59 on peut voir des signes religieux,
02:01:01 on peut voir des signes religieux,
02:01:03 on peut voir des signes religieux,
02:01:05 on peut voir des signes religieux,
02:01:07 on peut voir des signes religieux,
02:01:09 on peut voir des signes religieux,
02:01:11 on peut voir des signes religieux,
02:01:13 on peut voir des signes religieux,
02:01:15 on peut voir des signes religieux,
02:01:17 on peut voir des signes religieux,
02:01:19 on peut voir des signes religieux,
02:01:21 on peut voir des signes religieux,
02:01:23 on peut voir des signes religieux,
02:01:25 on peut voir des signes religieux,
02:01:27 on peut voir des signes religieux,
02:01:29 on peut voir des signes religieux,
02:01:31 on peut voir des signes religieux,
02:01:33 on peut voir des signes religieux,
02:01:35 on peut voir des signes religieux,
02:01:37 on peut voir des signes religieux,
02:01:39 on peut voir des signes religieux,
02:01:41 on peut voir des signes religieux,
02:01:43 on peut voir des signes religieux,
02:01:45 on peut voir des signes religieux,
02:01:47 on peut voir des signes religieux,
02:01:49 on peut voir des signes religieux,
02:01:51 on peut voir des signes religieux,
02:01:53 on peut voir des signes religieux,
02:01:55 on peut voir des signes religieux,
02:01:57 on peut voir des signes religieux,
02:01:59 on peut voir des signes religieux,
02:02:01 on peut voir des signes religieux,
02:02:03 on peut voir des signes religieux,
02:02:05 on peut voir des signes religieux,
02:02:07 on peut voir des signes religieux,
02:02:09 on peut voir des signes religieux,
02:02:11 on peut voir des signes religieux,
02:02:13 on peut voir des signes religieux,
02:02:15 on peut voir des signes religieux,
02:02:17 on peut voir des signes religieux,
02:02:19 on peut voir des signes religieux,
02:02:21 on peut voir des signes religieux,
02:02:23 on peut voir des signes religieux,
02:02:25 on peut voir des signes religieux,
02:02:27 on peut voir des signes religieux,
02:02:29 on peut voir des signes religieux,

Recommandée