Calais, pour une fois racontée par les Calaisiens

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Calais, pour une fois racontée par les Calaisiens
Transcript
00:00 [musique]
00:24 Ils sont là derrière, ils sont là derrière, c'est tout.
00:26 Ils sont pour lui, ils passent à côté de la maison, bonjour.
00:29 Bon, ils ne sont pas tous pareils, c'est comme chez nous,
00:31 comme les Calaisiens, il y en a des bons, il y en a des mauvais.
00:34 Au mois d'octobre, on va dire que c'était la guerre.
00:37 C'était vraiment la bombe acrymogène.
00:39 On s'est fait casser la voiture deux fois de suite par des jets de pierre.
00:43 Ils n'étaient pas agressifs vis-à-vis de nous, plutôt vers la police, on va dire.
00:46 C'est certains qui se sont énervés. Ils se sont énervés, pourquoi ?
00:49 Parce qu'ils veulent passer en Angleterre et on les empêche de passer en Angleterre.
00:52 [musique]
00:54 Ce n'est pas la meilleure image de voir ces personnes
00:57 attendre dehors, surtout l'hiver.
00:59 Vous avez des 200, 300, 400 migrants qui attendaient sur le trottoir pour entrer dans ce magasin.
01:05 C'est des situations qui ne nous plaisent pas forcément, mais compréhensibles.
01:10 Automatiquement, vous pensez à déménager,
01:12 mais aujourd'hui, vous vivez une situation où rien n'est vendable.
01:16 Nous sommes obligés de continuer à travailler.
01:18 Je vais partir de Calais parce que je suis en retraite bientôt.
01:22 La ville se déserte, les commerçants se plaignent.
01:26 Il y a un tas de trucs qui ne marchent plus.
01:28 On avait une belle ville et maintenant c'est triste, les gens sont moroses.
01:33 Le gouvernement ne fait rien, ou n'en fait pas assez, ou s'en fout.
01:37 Nous on subit et c'est tout. C'est triste.
01:40 [musique]
01:42 Moi, ça ne me touche pas personnellement. Mon établissement n'est pas touché personnellement.
01:45 Par contre, c'est vrai que c'est un gros problème pour l'image de marque,
01:48 surtout pour l'information faite par les médias,
01:50 qui présentent tout le temps notre ville comme la ville des migrants.
01:53 Alors que Calais, ce n'est pas que la ville des migrants.
01:55 Il n'y a aucune agressivité, il y a le respect de l'un de l'autre.
01:58 Le Calaisien par lui-même n'est pas forcément raciste.
02:01 C'est une minorité qui ne les accepte pas.
02:03 Je crois que c'est compliqué pour eux.
02:04 Quand on a quitté sa famille, ses racines, on les comprend.
02:07 Mais nous, on est dans l'incapacité de tous les recevoir.
02:10 Ça, ce n'est pas possible.
02:11 J'ai envie de déménager, franchement, parce que franchement, ce n'est plus une vie.
02:15 Alors qu'on est une belle ville, mais on a peur qu'on n'ait plus en sécurité.
02:19 J'ai deux enfants et dès qu'ils rentrent de l'école, ils ne sortent plus.
02:24 L'afflux le plus important au soir, c'est vers 17h-18h.
02:27 On part tous pour aller vers la jungle, on les voit tous passer.
02:30 Ils ne nous disent rien, mais c'est là que les gens ont peur, ils ne sortent plus de chez eux.
02:35 C'est très difficile.
02:37 On peut se promener à Calais, on est en sécurité.
02:40 Même le soir, ils n'agressent personne, ils n'attaquent personne.
02:44 Ce sont des êtres humains.
02:45 Mais je sais que c'est pénible pour les Calaisiens, je les comprends.
02:48 Ils ont fait un démantèlement, apparemment, ils font partir une moitié, ils poussent le problème.
02:53 Tant que les Anglais ne feront rien, il n'y aura pas de solution.
02:57 L'Union européenne peut faire beaucoup de choses, tous ensemble, mais bon...
03:01 La solution est une solution de prévention, à la base, dans les pays concernés,
03:06 pour leur expliquer que le nord de l'Europe ou l'Europe, ce n'est pas forcément ce qu'ils attendent.
03:12 À quel niveau on va arriver, l'avenir nous le dira.
03:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
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