Le président de la République Emmanuel Macron à propos du port de l’abaya à l’école : «On ne laissera rien passer. A la rentrée on sait qu’il y aura des cas. Les uns par négligence peut-être, mais beaucoup pour essayer de défier le système républicain. Nous devons être intraitables».
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00:00 D'abord, je veux ici redire que nous avons toujours été flexibles
00:02 sur ce sujet.
00:04 Quelques semaines, malheureusement,
00:06 avant l'assassinat terrible de Samuel Paty,
00:08 et j'ai une pensée pour, évidemment, lui
00:10 et toute sa famille en ce moment de rentrée,
00:14 j'avais, au Mureau, annoncé un plan d'action
00:16 pour lutter contre tous les séparatismes
00:19 et renforcer la laïcité à l'école et ailleurs.
00:21 Et c'est d'ailleurs sur la base de ce discours
00:23 qui avait précédé cet attentat terroriste terrible
00:26 sur notre sol
00:28 que j'avais lancé ce plan de travail,
00:30 une loi s'en est suivie,
00:31 qui nous a permis, je veux le rappeler ici,
00:33 de fermer des centaines d'associations
00:36 et des centaines d'établissements
00:38 dans lesquels étaient déscolarisés nos enfants,
00:40 au nom de la religion,
00:41 j'oserais dire d'un détournement de la religion.
00:44 Et donc nous n'avons jamais montré
00:45 quelque complaisance que ce soit,
00:47 et en particulier en renforçant les obligations
00:49 d'aller à l'école et de contourner le système qui est le nôtre.
00:53 Ensuite, vous avez tout à fait raison de dire
00:55 qu'il y a des atteintes à la laïcité.
00:57 Nous sommes lucides, nous les regardons en face,
01:00 mais la volonté du gouvernement et de moi-même,
01:03 et ce qu'a rappelé à juste titre le ministre,
01:05 c'est que l'école dans notre pays
01:07 est laïque, gratuite et obligatoire.
01:09 Mais elle est laïque.
01:11 Parce que c'est la condition même
01:13 qui rend possible la citoyenneté.
01:15 C'est ce qui fait que dans notre école,
01:17 et c'est la base du modèle français,
01:19 il est au coeur du pacte républicain,
01:21 quelle que soit l'origine,
01:23 quelle que soit la religion, la famille de pensée
01:26 des parents, de la famille d'un enfant ou d'un adolescent,
01:29 il arrive à l'école pour être formé aussi comme citoyen.
01:33 Et donc les signes religieux, quels qu'ils soient,
01:35 n'ont pas lieu d'y avoir une place.
01:38 Et nous défendrons avec vigueur cette laïcité.
01:40 Des circulaires ont été prises, le ministre a été clair,
01:43 et la clarté de ses propos avait aussi vocation à dire,
01:46 je fais référence à ce que vous avez dit à juste titre
01:48 dans votre question,
01:50 au fait que les enseignants, les chefs d'établissement
01:52 ne doivent jamais être laissés seuls
01:54 face aux pressions qu'ils subissent
01:56 ou aux défis qui existent sur ce sujet.
01:58 Ils ont raison de défendre la laïcité,
02:00 nous devons les soutenir quand ils sont menacés, bousculés.
02:03 Il n'y a pas d'interdit quand on évoque
02:05 les principes de la République qui doivent être
02:07 pas simplement défendus, mais enseignés dans notre école.
02:11 Et nous serons intraitables sur ce sujet.
02:13 Et avec le pragmatisme qui doit à chaque fois
02:15 accompagner la détermination,
02:17 au-delà des mots, nous mènerons les actions.
02:19 Et dans les lycées ou les collèges
02:21 qui sont les plus sensibles,
02:23 des personnels spécifiques seront détachés
02:25 aux côtés des chefs d'établissement
02:26 et des enseignants pour les soutenir
02:28 et pour engager aussi un dialogue nécessaire
02:30 avec les familles et les élèves.
02:32 Mais on ne laissera rien passer.
02:34 A la rentrée, je vais être franc avec vous,
02:36 on sait qu'il y aura des cas.
02:39 Parce qu'on sait qu'il y aura les uns
02:43 par négligence peut-être, mais enfin beaucoup
02:44 pour essayer de défier le système républicain.
02:47 Nous devons être intraitables.
02:48 Simplement, les hussars de la République,
02:50 celles et ceux qui sont au front, ce sont les enseignants.
02:53 On ne doit jamais laisser s'installer l'idée
02:55 qu'ils seraient seuls ou qu'ils doivent céder à une pression.
02:58 Ce qui était très important, et ce que le ministre a dit
03:00 à juste titre, c'est que l'Etat, la République
03:03 est derrière eux et ils ont raison.
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