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  • 01/09/2023
Marc Madiot, le manager de la Groupama-FDJ, au micro de Cyclism'Actu. Ses impressions, son analyse sur son jeune coureur Lenny Martinez porteur du maillot rouge de leader de La Vuelta et du Tour d'Espagne.

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Sport
Transcription
00:00 C'est déjà première question, on n'est pas sur la Vuelta,
00:03 on vous imagine devant votre poste de télévision, devant nos confrères d'Eurosport,
00:08 comment on a vécu cette sixième étape de la Vuelta qui s'est déroulée jeudi ?
00:11 Je vais être honnête, je ne l'ai pas vue en entier, je n'ai vu que la dernière ascension.
00:17 Avant, je suivais sur les réseaux sociaux ce qui se passait,
00:22 donc quand je me suis aperçu qu'il y avait une grosse échappée,
00:24 qu'elle avait beaucoup d'avance et qu'on avait des coureurs dedans,
00:26 forcément j'ai été un peu plus attentif.
00:29 Après, j'ai suivi la dernière montée devant mon écran de télévision, bien évidemment.
00:33 Vous avez vu l'essentiel ?
00:35 Oui, sûrement.
00:37 Rémi Martinez en rouge, le plus jeune coureur,
00:42 porteur du maillot rouge de leader de la Vuelta,
00:44 ça représente quoi pour vous ?
00:48 C'est pas mal de fierté et de satisfaction.
00:53 On a lancé un programme jeune il y a quelques années maintenant de cela.
00:59 Je pense qu'on a une réussite totale et absolue avec cette nouvelle vague,
01:05 comme on l'appelle, qui est venue auprès de nos glorieux anciens.
01:10 Ils se sont intégrés, adaptés,
01:12 ils ont fait communion et fusion avec le reste de l'équipe
01:16 et ça porte ses fruits aujourd'hui parce qu'au-delà des jeunes,
01:20 il faut aussi souligner le comportement des anciens,
01:22 les guides et les encadres, à l'image d'un Rudy Mollard par exemple,
01:27 ce qui est remarquable et très intéressant pour le devenir et l'avenir de l'équipe.
01:34 Vous êtes surpris par Lenny ?
01:37 Pas vraiment, non, parce qu'on sait qu'il a des grosses qualités de grimpeur.
01:40 Il est sur un type de course qui lui convient parfaitement.
01:42 On l'a amené progressivement dans ce type de course.
01:45 Il a commencé par la Catalogne, il est passé par le Dauphiné.
01:49 Là, maintenant, il est sur le Tour d'Espagne.
01:51 On est monté crescendo en difficulté et en niveau d'épreuve.
01:56 Et puis, on savait et on sait qu'il a des grosses qualités de grimpeur.
02:01 Il a gagné le Ventoux.
02:02 Chez les jeunes, on savait déjà qu'il allait très bien en montagne.
02:05 Donc, ce n'est pas une grande surprise.
02:08 En plus, c'est un coureur qui est dans une grande culture cycliste.
02:12 Il est issu d'une famille vélo à 100%.
02:16 Donc, il a été imprégné du sujet par la famille depuis très longtemps.
02:22 Donc, il a déjà une expérience, même s'il ne l'a pas mis en application
02:27 sur le terrain, il a déjà une expérience mentale du métier de coureur cycliste
02:31 qu'il a pu avoir à travers son père et à travers les souvenirs de son grand-père.
02:35 Vous l'avez eu forcément au téléphone ?
02:37 Oui, je l'ai eu hier à sa descente du podium ou au moment où il allait
02:40 au podium. Il était sur son soulage.
02:43 Quels furent vos mots ?
02:45 D'abord, j'ai félicité. Ensuite, j'ai dit qu'il fallait rester calme
02:47 parce que ça n'était que le début.
02:50 Alors justement, la suite, parce que si on regarde le classement général,
02:54 il a quasiment presque trois minutes sur les grands favoris de cette Vuelta.
02:57 C'est quoi l'idée, du coup ?
02:59 L'idée, on sait très bien qu'ils vont nous repasser devant.
03:02 Je n'ai pas d'inquiétude là-dessus.
03:05 Après, moi, ce que j'attends, c'est
03:08 une Vuelta pleine et régulière de sa part.
03:13 Il y aura peut-être des jours où il sera un peu moins bien,
03:14 mais moi, j'ai envie qu'il fasse un petit peu ce qu'il a réalisé
03:17 toute la première semaine, qu'il tente de le faire
03:21 sur la deuxième et la troisième semaine.
03:22 Voilà un petit peu.
03:23 Alors il n'y aura sûrement pas les mêmes...
03:27 peut-être les mêmes niveaux de performance avec un maillot rouge,
03:30 mais je l'espère, la mise à plat de ce qu'il est capable de réaliser
03:36 dans la durée à un très bon niveau.
03:39 Est-ce que la grande interrogation pour Lenny ou comme Bromain Grégoire,
03:42 c'est que pour la première fois de leur jeune carrière,
03:44 ils vont passer huit jours de course pour savoir ce que ça donne physiquement ?
03:49 Oui, mais je n'ai pas d'inquiétude là-dessus.
03:50 Ils ont un physique qui est déjà très largement au-dessus de la moyenne.
03:54 Donc, j'ai pas d'appréhension là-dessus.
03:57 Après, on va voir comment ça se passe sur le terrain, au quotidien.
04:01 Et on ne va pas se poser de questions, pas se mettre de barrières,
04:03 ni dans un sens ni dans l'autre, d'ailleurs, ni vers le haut ni vers le bas.
04:07 On va continuer notre bonhomme de chemin.
04:10 Il y a une bonne dynamique.
04:12 On va essayer de rester dans cette dynamique.
04:13 Parce que je n'oublie pas les autres non plus,
04:15 les Watson, les Ashki et tous les gars qui sont là-bas,
04:19 qui sont dans un bon tempo.
04:23 Tous les jours, ils vont chercher un top 10.
04:24 Ils ont fait un gros chrono par équipe.
04:27 Donc, pour nous, c'est intéressant que ça continue dans cette boule de neige-là.
04:35 L'idée du top 10, vous parlez de top 10.
04:37 L'idée du top 10 pour Lenny Martinez à la fin de cette Vuelta,
04:40 elle n'est pas d'actualité pour vous en ce moment ?
04:42 Pas pour le moment.
04:44 On est dans la gestion du quotidien.
04:45 On va additionner les étapes les unes aux autres.
04:47 Puis, on verra où on se situe.
04:49 Si on fait un petit retour en arrière, Marc,
04:51 on se souvient que votre sélection pour le Tour de France a été pas mal commentée.
04:55 Là, cette Vuelta, vous misez sur les jeunes et c'est Paris gagnant
04:58 parce que votre Vuelta est forcément réussie.
05:00 Petite revanche personnelle peut-être du coup, non ou pas ?
05:03 Non, mais je souligne et je note quand même qu'il y avait eu des sourires
05:07 quand on avait annoncé notre programme de l'année
05:10 aussi bien avec les jeunes qu'avec les plus anciens.
05:14 Je pense que sur cette Vuelta,
05:16 on est en train de démontrer qu'on ne s'était pas trompé
05:18 en faisant confiance aux jeunes et en les mettant en situation
05:20 comme il l'était par le passé dans la comptie.
05:23 Donc, on est dans une logique sportive.
05:25 Alors certes, elle peut paraître audacieuse et ambitieuse,
05:29 mais on sait, on est convaincu
05:34 qu'on a les éléments pour mener à bien nos aspirations et nos objectifs.
05:40 Si vous aviez un conseil, Marc, à donner à Aleni et vos gars
05:43 du côté de la Vuelta pour la suite de ce Tour d'Espagne, ce serait lequel ?
05:48 Restez comme vous êtes.
05:50 Et votre podium dans deux semaines à Madrid, ce serait quoi selon vous ?
05:56 Ah, je pense que les petits hommes jaunes vont être
06:02 difficile à manœuvrer parce qu'ils ont, on l'a vu hier,
06:06 la capacité d'être en surnombre, de jouer sur plusieurs têtes et ils vont le faire.
06:11 Ils vont le faire et vont essayer de mettre le plus souvent possible en difficulté
06:15 Ivan Okoul, qui est quand même l'adversaire numéro un.
06:17 Donc,
06:19 ils vont essayer de le mettre, de l'isoler le plus souvent possible
06:24 et puis de mettre des gars à l'avant comme ils l'ont fait hier.
06:26 Ça risque de se reproduire.
06:27 Et ce qui va arriver par la suite pour la Groupama FDJ,
06:30 c'est que du bonus en fait maintenant.
06:32 C'est du bonus, mais je veux surtout qu'on continue dans l'état d'esprit qu'on a.
06:36 Des gars qui n'ont peur de rien, qui vont au combat, qui courent devant,
06:41 qui courent groupés, qui courent en équipe et qui s'investissent les uns pour les autres.
06:44 Donc, si on conserve ça, il y aura des hauts,
06:46 il y aura des bas, mais on sera sur un bon bilan à la fin de la Vuelta.
06:49 Vous avez prévu de faire un petit tour du côté de l'Espagne ou pas du tout ?
06:53 Bien évidemment.
06:54 Pour fêter tout ça ?
06:57 Pas pour fêter ça, pour soutenir et encourager.
07:00 Merci Marc, à très vite.
07:02 À bientôt.
07:03 Merci.

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