Le Tigre et le Président
Le Président fou tombé d’un train : c’est l’image laissée dans l’Histoire par Paul Deschanel, retrouvé en septembre 1920 errant en pyjama sur une voie ferrée. Une postérité évidemment réductrice. Élu sept mois plus tôt à l’Élysée après avoir ridiculisé par son art oratoire Georges Clémenceau, « le père la Victoire », l’ex-journaliste était une figure progressiste, un visionnaire humaniste dans une France traumatisée par la Grande guerre.
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00:00 Georges Clemenceau, candidat à la présidence de la République !
00:02 Monsieur Deschanel, vous avez devant vous le futur président de la République.
00:07 Vous avez entendu quelqu'un, Miron ?
00:09 Monsieur Clemenceau, vous avez gagné la guerre, laissez-nous gagner la paix.
00:14 Monsieur Deschanel, je suis comme la guerre.
00:16 C'est vrai que vous êtes fini.
00:18 Monsieur le président.
00:23 Je me moquerais bien d'avoir été président si je ne change pas l'avis des Français.
00:28 Je guiderai le gouvernement vers des mesures importantes.
00:30 Et aujourd'hui, le ravi de la crèche veut faire un grand discours
00:34 pour annoncer toutes ses idées d'enfance de 6 ans.
00:37 Il paraît que vous aimeriez que mesdames votent.
00:40 À quoi bon dépouiller le doute de Bulta pour obtenir le même résultat ?
00:43 Une abolition de la peine de mort, c'est bien joli, mais acceptez-donc elle qu'a.
00:48 Aucun qu'a.
00:48 Ah, les idées saugrenues, j'en ai eu un.
00:51 Tellement absorbé par l'écriture de son grand discours,
00:54 qu'il en oublie totalement ce qu'il fait.
00:57 Bonsoir, monsieur.
00:58 Bonsoir.
00:59 Paul Deschanel, président de la République.
01:03 Etienne Radeau, reine d'Angleterre.
01:05 Il s'est paru.
01:09 Volatilisé.
01:10 Avec lui, il faut s'attendre à tout.
01:13 Vous êtes bourgeois.
01:16 Pourquoi ?
01:18 Parce que j'ai perdu l'élection.
01:20 Votre discours.
01:24 Le pays retient son sou.
01:27 J'y travaille, j'y travaille.
01:28 C'est pas tous les jours facile de changer la France.
01:35 [Musique]