• l’année dernière
Touché à un tendon au niveau des ischio-jambiers et forfait pour les Mondiaux qui se disputent du 19 au 27 août à Budapest (Hongrie), Renaud Lavillenie était mardi l'invité de « L'Équipe de choc ». Le champion olympique à la perche 2012 a évoqué sa situation avant de commenter les chances françaises à un an des Jeux Olympiques à Paris.

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Sport
Transcription
00:00 -On a fait appel à un autre expert,
00:02 vous êtes talentueux, Maël, mais on a quelqu'un
00:04 qui brille souvent en athlète, qui sauve l'honneur des bleus.
00:08 C'est le perchiste Renaud Lamellini.
00:10 Bienvenue dans l'équipe de choc.
00:12 Je pensais que tu serais torse nu, mais tu t'es habillé.
00:15 -C'est quand même... Bonjour à tous.
00:17 -On prend des nouvelles de toi.
00:19 Renaud aurait dû être aligné sur ses mondiaux,
00:22 mais il a renoncé en raison d'une blessure.
00:24 Ca doit être dur de renoncer à une telle compète.
00:27 C'était par précaution ?
00:30 -C'était un peu l'ensemble.
00:31 C'était un, forcément, par prudence,
00:33 car je n'avais pas envie d'aggraver plus mon tendant
00:36 que ce qu'il était.
00:38 Et le fait de ne pas être compétitif
00:40 fait qu'aller aux championnats du monde
00:42 pour regarder les autres, j'y voyais pas beaucoup d'intérêt.
00:45 C'est dur de rester à la maison,
00:47 mais c'était le choix à faire pour penser pour après.
00:52 -C'est pour toi un an des Jeux,
00:54 parce que le compte à rebours est lancé,
00:56 tu as 9 jours, tu seras bien au jeu, en bon état ?
00:59 -Je vais faire tout pour.
01:02 Je vais avoir une opération,
01:04 car le tendant, comme on disait,
01:06 j'ai une rupture partielle,
01:08 donc il faut le recoller à sa base.
01:10 A partir de ce moment-là,
01:11 je vais avoir un compte à rebours qui va être lancé.
01:14 Si tout se passe bien,
01:15 je devrais pouvoir reprendre la perche en avril.
01:18 Ca va me laisser pas énormément de temps,
01:20 mais suffisamment pour déjà me qualifier.
01:24 Et puis après, continuer la préparation pour les Jeux.
01:27 En tout cas, je pense qu'on me connaît,
01:29 je suis pas dans l'onde à lâcher le morceau,
01:32 donc je suis déjà remonté à bloc pour cet objectif-là.
01:35 -Est-ce que tu prends des nouvelles du clan français à Budapest ?
01:38 Le moral est pas très folichon,
01:40 surtout depuis qu'on a appris la nouvelle, Julien, de Kevin Mayer.
01:44 -Oui, il pourrait renoncer au Mondiaux de Budapest.
01:47 Il était touché en séance de 400 m au tendon d'Achille,
01:51 une inflammation du tendon d'Achille.
01:53 Il a parlé à la France de presse ce matin.
01:55 Il disait qu'il avait l'expérience d'une grosse blessure
01:59 de décathlon à Doha, où il a mis jusqu'à février
02:01 pour en courir.
02:03 Je ne veux pas que ça m'arrive avant Paris.
02:05 Je suis deux fois champion du monde.
02:07 Si il fallait rater une compétition, je choisis Budapest.
02:11 Il doit faire quoi, Kevin ?
02:12 -Je suis pas à sa place,
02:14 parce qu'on fait pas la même discipline,
02:16 mais je pense que maintenant, il est à Budapest,
02:19 donc je le vois mal abandonner tout de suite.
02:22 Par contre, je pense qu'il y a de fortes chances
02:24 qu'il essaye.
02:25 S'il voit que ça devient trop compliqué,
02:28 surtout d'un point de vue physique,
02:30 évidemment, il n'y aura aucune hésitation à arrêter
02:33 pour se réparer à fond pour l'année prochaine.
02:36 Lui-même l'a dit, il a déjà gagné la compétition deux fois,
02:39 il est double champion du monde,
02:41 et il n'a jamais été champion olympique.
02:43 S'il a un choix à faire, je pense que ça va être vite résolu.
02:48 -On le répète, même si ça fait pas plaisir à entendre,
02:51 c'est un grand moment pour le clan français,
02:53 notamment en perche, femme.
02:55 Nous, ici, en plateau, on juge, c'est notre métier,
02:58 on est triste, on est énervé.
03:00 Toi, en tant qu'athlète, comment tu réagis à ça ?
03:03 Tu trouves ça désolant ? Comment tu le vis ?
03:05 -Je dirais, je regarde pas forcément
03:07 par rapport au nombre de médailles,
03:09 parce que c'est pas forcément vraiment révélateur,
03:12 mais c'est plus par rapport à l'attitude
03:15 et aux attentes que l'on peut avoir des athlètes,
03:18 et surtout, je dirais, de cette génération 2024,
03:21 qui est tant attendue pour l'année prochaine.
03:23 Et je rejoins un petit peu ce qui a été dit
03:26 par certains d'entre vous tout à l'heure,
03:28 c'est que, je vous avoue, j'ai pas trop regardé les images.
03:31 Pendant les championnats, c'est assez dur,
03:34 mais par contre, je suis beaucoup les résultats,
03:37 et quand on voit des athlètes qui sont, je dirais,
03:40 satisfaits d'être en finale,
03:42 mais ils sont pas abattus d'avoir raté l'opportunité
03:46 de faire quelque chose,
03:47 voilà, c'est peut-être un petit peu désolant,
03:50 parce que c'est même pas une question d'âge,
03:52 quand on parle de Sacha, qui a 21 ans,
03:54 ou de Willem, qui est un peu plus âgé,
03:57 on sait que si on n'est pas capable de gagner
03:59 une grande compétition,
04:00 ou tout du moins de faire partie des 3 meilleurs un an avant,
04:04 ça va être compliqué de faire mieux, en tout cas, l'année d'après.
04:09 Donc après, il faut relativiser dans le sens
04:11 où le championnat vient presque juste de commencer,
04:14 il reste encore 5-6 jours,
04:16 mais oui, on peut se poser des questions,
04:19 et c'est légitime.
04:20 -Les espoirs de médaille,
04:21 parce qu'on a pas mal de choses à venir,
04:24 qui peuvent nous redonner le sourire.
04:26 -On a ratissé très large pour les choses de médaille.
04:29 D'abord, au disque, avec Mélina Robert-Michon,
04:31 de la finale pour elle,
04:33 Azzedine Abz, au 1500 m,
04:35 le 4 x 400 hommes et 4 x 400 femmes aussi,
04:38 pourrait nous faire une belle surprise.
04:40 Renel Lamotte, 800 m, femme, pourquoi pas également.
04:43 Le 4 x 100 m, homme aussi,
04:45 eh bien, pourrait être une chance de médaille.
04:48 On peut terminer avec la Liloise Cyrena,
04:50 au 100 m, ou encore Gabriel Tchoual et Benjamin Robert,
04:53 au 800 m, homme.
04:54 Maël, tu vois qui a décroché une médaille ?
04:57 -Tu disais "très large",
04:58 je pense qu'on a ratissé très large,
05:01 c'est XXXL. -C'est un râteau.
05:03 -L'air de Troyes, une question pour Renaud.
05:05 -Renaud, hormis quelques individualités,
05:08 dont tu fais ou as fait partie,
05:09 c'est-à-dire des années qui masquent un bilan plus global,
05:13 comment, avec l'expérience qui est la tienne,
05:16 l'Atlée, qui a 65 ou 70 millions d'habitants,
05:18 n'ait jamais eu un vivier de médaillable
05:22 aussi dense qu'on pourrait l'espérer,
05:24 sachant que l'Atlée est pratiquée dans tous les pays,
05:27 mais globalement, au niveau mondial, on n'est pas invité.
05:31 As-tu des éléments de réponse à ces carences-là ?
05:34 -Des éléments de réponse, je ne sais pas.
05:38 Le constat que l'on peut avoir, c'est que, oui,
05:41 on est un grand pays de sport,
05:43 mais l'Atlée ne fait pas partie des priorités en France.
05:47 Ce qui fait qu'à partir de ce moment-là,
05:50 on le voit notamment, par exemple, si on prend l'exemple des lancers,
05:54 j'ose imaginer que tous les meilleurs lanceurs de France
05:58 que l'on peut avoir ne font pas d'Atlée.
06:00 Ils font du handball,
06:02 ils peuvent faire du rugby, du basketball,
06:04 mais en fait, des sports qui sont professionnels,
06:08 où forcément, il y a aussi de l'argent qui rentre en compte,
06:13 et que nous, en Atlée, on n'est pas assez attractifs pour cela.
06:19 Après, c'est aussi un sport où il y a beaucoup de passionnés,
06:22 mais des fois, les choix se font,
06:25 et je pense que si on compare par rapport à d'autres pays,
06:29 il y a vraiment le côté où l'Atlée...
06:31 Il faut se dire une chose, je pense que l'athlétisme,
06:34 c'est tous les sports réunis.
06:35 Dans tous les sports, il faut courir, lancer ou sauter.
06:39 Et nous, on a cette base-là,
06:41 qui est clairement sous-exploitée dès le plus jeune âge,
06:45 ce qui fait qu'après, les répercussions au niveau mondial
06:48 sont directes.
06:50 -Vous me le vendez, cet athlétisme ? J'ai envie d'en faire.

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