Double Homicide Sordide En Californie | Nouveaux Détectives | True Crime Stories
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AmusantTranscription
00:00 [Générique]
00:10 En Floride, une jeune femme est heurtée par un train.
00:14 Ce qui a tout l'air d'un suicide peut fort bien être la tentative du meurtrier de maquiller la scène de son crime.
00:22 [Générique]
00:25 En Arizona, une femme disparaît de chez elle.
00:29 Sans son corps, les policiers ne peuvent compter que sur quelques gouttes de sang pour déterminer le sort qu'elle a connu.
00:36 En Californie, des enquêteurs sont dépêchés sur la scène d'un sordide double homicide.
00:42 Seuls les experts judiciaires pourront déterminer s'il s'agit d'un cas de légitime défense ou d'un meurtre commis de sang-froid.
00:49 Il y a des meurtriers qui se donnent beaucoup de mal pour maquiller une scène de crime,
00:53 mais il est difficile de cacher la vérité aux experts en criminalistique car ils sont formés spécialement pour discerner le vrai du faux.
01:01 Ils peuvent même faire parler le sang suspect.
01:04 [Générique]
01:25 [Musique]
01:35 Le 5 décembre 1993, vers 4 heures du matin, un train de marchandises traversait la petite ville de Crestview, en Floride.
01:44 Dans un secteur isolé, le conducteur remarqua quelque chose en travers de la voie ferrée, à peu de distance en avant.
01:52 Cela ressemblait à un corps humain.
01:54 Le conducteur donna plusieurs coups de sifflet, puis effectua au plus vite toutes les manœuvres nécessaires pour stopper le train.
02:01 Écrasé sous le train de 12 tonnes, gisait le corps sans vie d'une femme.
02:13 Le conducteur appela sans tarder à l'aide sur sa radio.
02:20 Quelques minutes plus tard, des policiers et des ambulanciers du service de police de Crestview furent dépêchés sur les lieux.
02:27 La jeune femme avait subi d'importantes blessures à la tête et la poitrine.
02:34 Un imperméable noir taché de sang la recouvrait partiellement.
02:40 Les policiers tentèrent de trouver des pièces d'identité.
02:49 Mais en vain.
02:50 On put déterminer le point d'impact par la mare de sang sur les rails et sur le balast, à quelques mètres de l'endroit où la victime s'était immobilisée.
03:02 Sur le devant de la locomotive, on ne trouva que quelques cheveux et d'infimes gouttes de sang.
03:09 Mais il n'y avait rien sur la voie ferrée entre le point d'impact et l'endroit où gisait la victime.
03:19 Le conducteur déclara aux policiers que pendant qu'il tentait d'arrêter le train, il avait cru voir la victime le regarder droit dans les yeux.
03:27 Elle n'avait même pas sillé à l'approche du train.
03:31 Elle le regardait fixement.
03:35 Les experts photographièrent les lieux avant de partir.
03:46 Lors de l'autopsie, le médecin légiste détermina que la mort de la victime avait été causée par un grave traumatisme à la poitrine et à la tête.
03:54 Elle avait subi de nombreuses fractures du crâne et une de ses côtes était brisée.
04:00 Le médecin légiste croyait que ces blessures pouvaient avoir été causées par le train.
04:08 Comme aucun indice ne laissait présumer qu'un meurtre pouvait avoir été commis, les détectives se mirent en quête d'une autre explication à la tragédie.
04:16 Pour le chef de police, Maxie Barrow, une seule hypothèse était possible.
04:21 Nous pensions qu'il s'agissait d'un suicide. Cette personne était peut-être en dépression.
04:26 Elle avait décidé d'en finir en se couchant sur la voie ferrée en attendant qu'un train lui passe sur le corps.
04:34 Pour confirmer leur soupçon, encore fallait-il identifier la jeune femme.
04:38 De nombreux habitants de l'endroit croyaient qu'il s'agissait de Sherry Morrow, 24 ans.
04:45 Elle vivait avec son mari à moins de 2 km de la voie ferrée.
04:49 Les policiers se rendirent à l'adresse des Morrow.
04:55 Ils y rencontrèrent John Morrow, le mari de Sherry, ainsi que leur colocataire.
05:02 Ils montrèrent au mari la photo de la victime.
05:05 John Morrow parut stupéfait lorsqu'on lui montra la photo de sa femme, étendue sur la voie ferrée.
05:14 Il déclara qu'il s'était disputé avec elle la veille lors d'une soirée à la maison.
05:28 Sherry l'avait accusée de draguer une autre femme venue chez eux à cette occasion.
05:32 Elle était furieuse.
05:35 John l'avait suivie à l'extérieur de la maison, résolue à la convaincre qu'elle se trompait et qu'il n'aimait qu'elle.
05:43 Ils marchèrent jusqu'à une cabine téléphonique.
05:48 Comme Sherry avait froid, John lui prêta son imperméable noir.
05:53 Malgré toutes les tentatives de réconciliation de John, elle était toujours en colère.
05:58 Elle semblait aussi dépressive.
06:03 John rentra à la maison en se disant que la meilleure solution c'était de la laisser tranquille.
06:07 Il était persuadé qu'elle demanderait à l'une de ses amies de venir la chercher.
06:12 Il n'avait jamais pensé qu'elle sauterait la vie.
06:21 Le colocataire du couple confirma l'inversion des événements de John.
06:25 La déclaration du mari s'ajoutant aux conclusions du rapport d'autopsie ne permettait plus de douter de la thèse du suicide.
06:36 Le dossier de l'enquête entourant la mort de Sherry Morrow allait être fermé.
06:41 Le lendemain toutefois, la mère de la victime se rendit au poste pour parler au policier.
06:51 Elle était persuadée que sa fille n'avait pas pu s'enlever ainsi la vie.
06:56 Selon elle, John avait eu de nombreuses liaisons et Sherry l'avait appris.
07:03 Elle avait alors décidé de mettre un terme à leur mariage instable.
07:09 Depuis peu, elle s'était mise en quête d'un endroit où vivre situé plus près de chez sa mère.
07:18 Bien que Sherry ait été furieuse d'apprendre les infidélités de son mari, sa mère était convaincue qu'elle ne se serait jamais suicidée.
07:26 De fait, Sherry était prête à faire face à un divorce coûteux, ce que John voulait à tout prix éviter.
07:33 Il n'est pas rare que les proches d'une personne soupçonnée de s'être suicidée soutiennent qu'il ne s'agit pas d'un suicide.
07:46 Mais dans ce cas-ci, la mère de Sherry a été particulièrement convaincante.
07:52 Sherry n'a pas fait cela, nous a-t-elle juré. Elle n'a pas pu faire cela.
07:58 Malgré leurs nouveaux soupçons, les enquêteurs ne disposaient d'aucun indice qui laissait croire que Sherry avait été assassinée.
08:11 Près d'un mois après la découverte du corps de la jeune femme sur une voie ferrée, on mit sa dépouille en terre.
08:17 Au cours des années suivantes, les enquêteurs interrogèrent des dizaines d'amis de Sherry.
08:26 Ils espéraient découvrir quelque chose qui soutiendrait la thèse du meurtre, mais ils ne trouvèrent rien.
08:32 L'enquête sur la mort de Sherry Morrow ne progressait plus.
08:39 On transmit le dossier de l'affaire au lieutenant Jérôme Whirley de la police de Crestview.
08:44 Ce dernier était déterminé à donner un second souffle à l'enquête.
08:50 Il commença par interroger à son tour les parents et amis du couple, en commençant par leur colocataire.
08:56 Encore une fois, ce dernier corrobora la version des faits fournies par John deux ans plus tôt.
09:05 Le soir de la mort de Sherry, John l'avait suivi à l'extérieur après qu'elle soit sortie en fulminant de la maison.
09:11 Il était revenu peu de temps après et il n'avait pas quitté la maison du reste de la nuit.
09:17 Les détectives eurent l'impression que le colocataire ne leur disait pas toute la vérité.
09:23 Quand on lui rappela qu'il pouvait faire face à des accusations, le colocataire changea sa version des faits.
09:31 Il déclara que John était là de sa femme et qu'il se vantait qu'il lui serait facile de la tuer
09:36 et d'ensuite maquiller le meurtre en suicide ou en accident.
09:40 Le colocataire ajouta que le soir de la mort de Sherry,
09:43 John était resté hors de la maison plusieurs heures après être parti avec elle.
09:48 Quand il était rentré, il était agité.
09:53 Ses jointures étaient toutes rouges.
09:59 Il avait confié à son colocataire qu'il était passé à l'acte.
10:03 Le témoignage du colocataire confirmait les soupçons des enquêteurs sur l'implication de John Morrow dans la mort de sa femme,
10:12 mais la preuve était encore à établir.
10:15 Le colocataire contredisait sa première déclaration.
10:20 De plus, en cours ce serait sa parole contre celle du mari.
10:23 Nous devions trouver des preuves matérielles pour soutenir l'enquête.
10:28 Malheureusement, la victime avait été inhumée et il restait bien peu d'indices de la scène du crime,
10:33 pour prouver qu'un homicide avait été commis.
10:36 Depuis près de trois ans, des policiers de Crestview en Floride
10:44 tentaient de faire la lumière sur la mort de Sherry Morrow.
10:48 Tous les indices semblaient indiquer qu'elle s'était suicidée en se couchant sur la voie ferrée devant un train qui arrivait à toute à l'heure.
10:56 Les enquêteurs croyaient toutefois que son mari John l'avait tué,
10:59 mais ils n'avaient pas encore l'ombre d'un indice pour étayer leurs soupçons.
11:03 Ils envoyèrent les rares éléments trouvés au laboratoire judiciaire de l'état de la Floride, à Pensacola.
11:11 L'analyste John Johnson, une experte en interprétation de projections de sang,
11:19 examina les photos de la scène de même que les vêtements de la victime.
11:23 Elle commença par analyser les taches de sang à l'endroit où l'impact avait eu lieu.
11:27 En général, quand un corps gît inerte sur la voie ferrée et qu'un train le percute,
11:37 il devrait y avoir des éclaboussures de sang au point d'impact.
11:41 Fait étrange, le sang n'avait pas giclé.
11:49 Mais il avait plutôt formé une mare.
11:51 Pour Johnson, il n'y avait qu'une seule explication possible.
11:55 Sherry perdait déjà du sang quand on l'avait couché sur la voie ferrée.
11:59 L'absence de traces de sang sur la voie, entre le point d'impact et l'endroit où s'était immobilisé la victime,
12:05 était également troublante.
12:08 Normalement, nous aurions dû apercevoir une longue trace de sang
12:13 depuis le point d'impact de la voie ferrée.
12:17 Jusqu'à l'endroit où le corps s'était immobilisé.
12:19 De fait, les blessures causées par le train n'avaient pas provoqué d'hémorragie.
12:25 Par conséquent, cela ne laissait qu'une seule explication.
12:29 Sherry était déjà morte lors de l'impact.
12:32 Quand le cœur cesse de battre, la circulation sanguine est interrompue.
12:38 Donc, toute blessure qui est infligée après le moment du décès ne produit que peu de saignements.
12:44 Mais si le train n'avait pas tué Sherry, quelle était la cause de sa mort ?
12:48 Pour le savoir, Johnson analysa les taches de sang sur les vêtements de la victime.
12:53 Elle remarqua une trace de sang sur son T-shirt,
12:58 qui ne pouvait pas avoir été produite par les blessures à la tête remarquées lors de l'autopsie.
13:03 La grosseur et l'emplacement de cette tache étaient caractéristiques de la victime.
13:10 La grosseur et l'emplacement de cette tache étaient caractéristiques d'un type de blessure précis.
13:15 Si je n'avais pas su que cette enquête impliquait un accident de train,
13:20 et si l'on m'avait seulement envoyé le vêtement au laboratoire,
13:23 j'aurais été convaincue que cette femme avait été battue.
13:26 L'analyse judiciaire avait convaincu les détectives de l'assassinat de Sherry Morrow.
13:36 Trois ans après son enterrement, on exhuma la dépouille de Sherry,
13:40 et on l'envoya au laboratoire judiciaire pour une seconde autopsie.
13:44 Le nouveau médecin légiste se mit à la recherche de traces d'homicide.
13:51 Sur la nuque de la victime, il remarqua des blessures causées par un objet contondant.
13:57 Elle ne pouvait pas avoir été causée par la collision avec le train.
14:06 Le médecin légiste Michael Birkland examina ensuite les photos de la première autopsie
14:11 à la recherche de toute anomalie.
14:14 Il remarqua une contusion étrange au cou de la victime,
14:18 qui n'avait pas été notée dans le rapport d'autopsie.
14:21 Sur la radio, il s'aperçut que l'océoïde situé dans le cou,
14:27 juste à la base de la langue, était fracturé.
14:30 Birkland, en tant que médecin légiste,
14:34 ne croyait pas que le train pouvait avoir causé cette blessure.
14:38 Comment le train aurait-il pu provoquer la fracture de l'éoïde
14:44 tout en laissant la mâchoire intacte ?
14:46 C'est un os qui est bien protégé loin dans le cou et qui se trouve derrière le maxillaire.
14:51 L'explication la plus vraisemblable était qu'on avait étranglé Sherry Morrow.
15:03 La blessure par objet contondant à la nuque et l'os fracturé du cou
15:06 fournissait aux enquêteurs les preuves nécessaires
15:09 pour démontrer que Sherry Morrow avait été victime d'un homicide.
15:13 Même si quelques années s'étaient écoulées depuis l'événement,
15:19 les policiers parvinrent à retracer tous les conducteurs de train
15:22 qui avaient traversé le secteur la nuit du décès de Sherry.
15:25 L'un d'eux reconnut immédiatement John et Sherry Morrow à partir d'une photo.
15:32 Le couple selon lui marchait dangereusement près de la voie ferrée.
15:35 Ils se disputaient si fort qu'ils ne semblaient pas entendre ces coups de sifflet répétés.
15:42 Le conducteur se rappelait plus particulièrement de l'homme John Morrow
15:49 qui portait un imperméable noir.
15:51 Le 29 avril 1997,
15:58 John Morrow fut mis en état d'arrestation et accusé de meurtre au premier degré.
16:02 Bien qu'il ait toujours clamé son innocence,
16:08 les policiers croient qu'il n'a pas supporté d'apprendre que Sherry voulait divorcer.
16:13 Au cours de leur dispute, le long de la voie ferrée,
16:21 John a saisi un objet contondant et frappé Sherry à l'intérieur.
16:25 Quand il s'est aperçu qu'elle était toujours consciente,
16:27 il a fini la salbosogne en la battant, en l'étranglant et en lui fracturant l'océoïde.
16:32 Il a ensuite déposé son corps ensanglanté sur la voie ferrée
16:37 et il l'a recouvert de son imperméable.
16:39 Sherry est sans doute morte au cours des minutes suivantes.
16:43 Un jury a jugé John Morrow coupable de meurtre et l'a condamné à la prison.
16:51 Un jury a jugé John Morrow coupable de meurtre et l'a condamné à la prison à vie,
16:55 sans possibilité de libération conditionnelle.
16:58 John Morrow a tenté de berner les enquêteurs en maquillant la scène de son crime.
17:05 Dans une banlieue au nord de Phoenix, en Arizona,
17:10 les enquêteurs allaient devoir prouver qu'un meurtre avait été commis,
17:14 même s'ils ne disposaient pas du corps de la victime.
17:18 Dans la soirée du 4 juin 1989,
17:21 les policiers du bureau du shérif de Marie Copacanti
17:24 furent dépêchés à la maison Durl et Ruby Morris.
17:27 Leur fille, Cindy, était inquiète au sujet de sa mère de 49 ans.
17:34 Elle devait la rencontrer ce jour-là, mais Ruby lui avait fait faux bon.
17:40 Quand Cindy s'arrêta chez elle pour voir si tout allait bien,
17:43 elle trouva la chambre à coucher de ses parents dans un désordre inhabituel.
17:48 Elle s'aperçut également que leur pistolet de calibre 22 avait disparu.
17:52 Elle déclara à la police que Earl, son père, se trouvait à Los Angeles,
17:56 mais qu'il devait rentrer tôt le lendemain.
17:59 Mais le lendemain matin, il n'y avait toujours aucune trace de Earl ni de Ruby.
18:06 Le lieutenant Lee Lugimbeau du bureau du shérif de Marie Copacanti
18:10 fut assigné à l'affaire.
18:12 Après avoir lu la déposition de la fille du couple,
18:16 il ouvrit une enquête.
18:17 Plus tard, au cours de l'après-midi, il retourna à la maison de Morris
18:21 pour y interroger les membres de leur famille.
18:24 Cindy déclara au policier que le mariage de 30 ans de ses parents
18:28 s'était détérioré au cours des derniers mois.
18:31 Ruby avait découvert que Earl avait une liaison.
18:37 Elle était furieuse.
18:40 Elle avait menacé de le quitter et de le ruiner.
18:45 Earl, un comptable de 49 ans aux affaires prospères,
18:48 avait juré qu'il ne la laisserait pas faire.
18:51 Cindy ne croyait toutefois pas son père capable de violences envers sa mère.
18:57 Alors que l'interrogatoire se poursuivait,
19:02 Earl Morris rentra de voyage.
19:05 Cindy remarqua qu'il n'était pas arrivé avec sa voiture.
19:14 Son père expliqua que son auto, une El Camino,
19:17 était tombée en panne à environ 300 km de la maison.
19:20 Après plusieurs heures à attendre sur la route,
19:23 il s'était fait raccompagner par une âme charitable
19:26 à l'aéroport de Sky Harbor de Phoenix,
19:28 où il avait loué une voiture pour rentrer chez lui.
19:31 Presque immédiatement, les détectives trouvèrent l'histoire de Earl invraisemblable.
19:35 Voici à ce sujet le lieutenant Lee Lugimbeaule
19:38 du bureau du shérif de Murray Coper.
19:42 J'ai regardé ses vêtements et son attitude générale,
19:45 et il était très propre.
19:47 Il n'avait pas l'air d'avoir passé plusieurs heures
19:49 à tenter d'arrêter un automobiliste sur la route.
19:51 Sa tenue était très correcte.
19:54 Le détective remarqua également de nouvelles étiquettes d'aéroport récentes
19:59 sur les bagages de Earl,
20:01 ce qui laissait croire qu'il avait pris l'avion
20:03 plutôt que de rentrer en voiture.
20:05 Autre incohérence, les étiquettes avaient été apposées à San Diego
20:10 et à la station à Los Angeles.
20:11 L'enquêteur questionna Earl sur la disparition de Ruby.
20:15 L'absence de sa femme ne semblait pas le préoccuper outre mesure.
20:19 Ruby était déjà partie souvent quelques jours de suite,
20:22 sans l'en aviser.
20:24 Ce dernier ne put par contre expliquer la disparition
20:27 de son pistolet de calibre 22.
20:30 Pour corroborer la déclaration de Earl,
20:34 les policiers firent ratisser les autoroutes
20:36 à la recherche de l'El Camino en panne,
20:39 mais ce fut peine perdue.
20:40 De plus, aucune entreprise de remorquage
20:43 n'avait signalé son être chargé.
20:45 On transmit un communiqué spécial à toutes les unités de patrouille.
20:51 Peu de temps après, la voiture de Earl Morris fut retrouvée.
20:58 Elle était à plus de 600 km de là,
21:01 près de l'aéroport de San Diego.
21:03 Les autorités de cette ville la furent remorquée
21:08 et prirent les arrangements nécessaires
21:10 pour qu'elle soit renvoyée en Arizona.
21:12 Pour les enquêteurs, il était maintenant évident
21:19 que Earl Morris mentait.
21:21 Ils obtinrent un mandat de perquisition
21:24 pour tenter de découvrir ce qu'il cachait.
21:27 Plus tard, au cours de la soirée, les policiers retournèrent chez lui.
21:37 Même si rien n'indiquait qu'un homicide avait été commis,
21:39 ils se mirent à la recherche d'indices dans la chambre à coucher.
21:42 Il y avait de nombreuses taches de sang sur la moquette près du lit.
21:49 James Serpa, le superviseur du laboratoire judiciaire de Murray Copacanti,
21:54 remarqua quelque chose d'étrange dans ces taches.
21:57 On pouvait voir que les brins de la moquette
22:03 allaient dans un sens circulaire,
22:06 comme si on les avait frottés avec un produit nettoyant.
22:08 Les techniciens trouvèrent également de fines éclaboussures de sang sur la tête de lit.
22:17 Ils recueillirent tous ces indices
22:21 et les envoyèrent au laboratoire pour analyse.
22:24 Les techniciens fouillèrent ensuite le véhicule de Earl Morris.
22:33 Ils y trouvèrent de nombreuses taches de sang sur la moquette près du siège du passager.
22:37 Des échantillons furent recueillis et envoyés au laboratoire pour analyse.
22:43 Même si les résultats allaient prendre un certain temps avant d'être précisés,
22:49 les policiers n'en croyaient pas moins que Earl Morris avait assassiné sa femme,
22:53 puis transporté son corps à bord de l'El Camino.
22:56 Le corps de Ruby pouvait se trouver n'importe où entre Phoenix et San Diego.
23:02 Les enquêteurs entreprirent les recherches pour retrouver la dépouille de Ruby.
23:05 C'est alors qu'une des filles du couple les rencontra pour leur donner de nouvelles informations.
23:10 Earl possédait un bateau à quai à San Diego.
23:14 Comme il y avait peut-être un lien entre ce bateau et le meurtre,
23:19 les policiers entrèrent immédiatement en contact avec les autorités de cette ville.
23:23 Quelques jours plus tard, des policiers de la baie de San Diego leur firent parvenir une vidéocassette.
23:31 Sur le ruban magnétoscopique enregistré le jour même de la disparition de Ruby,
23:35 on voyait un bateau en flamme en pleine mer.
23:38 Selon les autorités, il s'agissait du bateau de Earl Morris.
23:43 Aucun doute n'était plus possible.
23:47 Le bateau avait fini par sombrer dans des eaux dangereuses et trop profondes pour qu'on puisse le récupérer.
23:52 Malheureusement, en dépit des mensonges boiteux qu'il avait racontés à la police,
23:58 Earl pouvait encore s'en tirer à bon compte.
24:01 Des détectives de Maricopa County, en Arizona,
24:09 étaient persuadés que Earl Morris avait assassiné sa femme de 49 ans, Ruby.
24:14 Ils croyaient aussi qu'il avait fait disparaître son corps dans la mer,
24:18 à plusieurs kilomètres de la côte, en Californie.
24:25 Sans l'arme du crime, ni le corps de la victime,
24:28 ils ne pouvaient compter que sur la criminalistique pour prouver cet homicide.
24:32 Mais d'abord, ils devaient démontrer que le sang trouvé dans la voiture de Earl était bien celui de sa femme.
24:39 Comme les experts ne disposaient pas d'échantillon de sang de Ruby pour fin de comparaison,
24:48 ils effectuaient un test de paternité inversé.
24:52 Ce test isole les segments d'ADN qui sont transmis de la mère à l'enfant.
24:56 Le superviseur du laboratoire de Maricopa County, Jim Serpa,
25:03 compara ensuite le profil génétique des échantillons recueillis dans la El Camino
25:08 à celui obtenu à partir du sang des deux filles de Ruby et de ses frères et soeurs.
25:12 Les taches de sang de la moquette de l'El Camino
25:18 provenaient bien de la mère des enfants de Ruby et de la soeur des autres membres de sa famille.
25:23 Même si l'enquête reposait largement sur des preuves indirectes,
25:30 les enquêteurs purent faire arrêter Earl Morris et l'inculper de meurtre.
25:34 Son avocat déclara que ce dernier se refusait à toute déclaration.
25:39 Le procès arrivait à grands pas et les enquêteurs travaillaient d'arrache-pied
25:46 à l'incriminant contre le suspect.
25:48 Mais ils ne trouvèrent guère d'autre chose.
25:52 Ils apprirent alors que Earl Morris désirait leur parler.
25:57 Il reconnut avoir menti aux autorités,
26:02 mais dit-il, ce n'était pas en vue de dissimuler le meurtre de sa femme.
26:06 Il leur dit que Ruby s'était tuée.
26:14 Selon lui, à l'aube du 4 juillet, il était entré dans la chambre à coucher
26:17 où il avait trouvé Ruby morte, le pistolet de calibre 22 dans la main.
26:22 Il y avait du sang partout.
26:26 Pour éviter la honte de ce suicide à sa famille,
26:30 il avait nettoyé la chambre à coucher, puis emmené le corps de Ruby à San Diego
26:34 où il s'en était débarrassé.
26:37 Il s'était dit que ses enfants auraient moins de difficultés
26:42 à accepter la disparition subite de leur mère que son suicide.
26:45 Aux yeux des détectives, ces déclarations étaient ridicules,
26:53 mais elles pouvaient toutefois semer le doute dans l'esprit des jurés.
26:57 À moins de trouver des preuves concrètes de la culpabilité de Earl Morris,
27:03 ce dernier risquait de recouvrer bientôt sa liberté.
27:06 Malheureusement, en l'absence du corps de la victime,
27:11 il serait difficile de faire la preuve du contraire.
27:14 Le lieutenant-commandant Rod Englert,
27:19 expert en analyse de la morphologie des tâches de sang,
27:22 fut appelé à participer à l'enquête.
27:25 Englert et Serpa commencèrent par réexaminer la tête de lit
27:30 qu'on avait prise dans la chambre du couple.
27:33 Après y avoir appliqué du luminol et analysé la façon dont le sang s'était pulvérisé,
27:40 Englert n'avait plus aucun doute sur la cause de la mort.
27:43 Lorsque nous enquêtons sur les crimes violents,
27:48 nous classons la morphologie des tâches de sang sous trois catégories.
27:51 Dans la première catégorie, on retrouve les éclaboussures causées par un impact à basse vélocité.
27:56 Ce sont les gouttes et les traces de sang, de même que les tâches par transfert.
28:00 La deuxième catégorie est celle des traumatismes infligés avec des objets contondants,
28:05 c'est-à-dire à une vélocité moyenne.
28:08 Dans ce cas-ci, nous avions affaire à des tâches de sang dans la troisième catégorie,
28:11 c'est-à-dire produites à haute vélocité.
28:14 Autrement dit, il s'agissait de la pulvérisation qu'on observe
28:18 lorsqu'une blessure est infligée avec une arme à feu.
28:21 L'endroit précis sur la tête de lit où le sang avait giclé
28:27 permit aux analystes de déterminer la position de la tête de la victime au moment du coup de feu.
28:33 L'obie était étendue sur le dos, comme si elle était en train de dormir.
28:37 Cette découverte étayait les soupçons des policiers,
28:40 mais à elle seule, elle ne contredisait pas la thèse du suicide avancée par Earl Morris.
28:46 Après avoir soigneusement examiné la morphologie des tâches de sang,
28:50 Englert se mit à la recherche d'un homme à lit.
28:53 Quelque chose retint immédiatement son attention.
28:56 Si l'on regarde la tête du lit, on peut voir qu'une tâche commence à gauche et va vers la droite.
29:05 En regardant de plus près, on discerne une autre tâche qui la chevauche et qui va dans la direction opposée.
29:10 Il s'agit donc ici du résultat de deux situations qui ne se sont pas produites en même temps.
29:14 La morphologie des tâches de sang indiquait que l'on avait tiré sur Ruby au moins deux fois.
29:22 Si elle s'était suicidée, comme Earl avait déclaré,
29:25 il lui était assez difficile pour elle d'utiliser l'arme de nouveau.
29:32 D'abord, Ruby aurait dû armer son revolver de calibre 22 qui ne tirait qu'un seul coup à la fois,
29:37 puis se tirer dans la tête.
29:39 Ensuite, après avoir perdu beaucoup de sang,
29:42 elle aurait armé de nouveau le revolver, puis appuyé sur la détente une deuxième fois,
29:47 et peut-être même une troisième fois.
29:49 C'était fort peu vraisemblable.
29:52 Les enquêteurs partageaient l'opinion des experts.
30:00 L'analyse permettait de conclure que Ruby Morris avait été tuée.
30:04 Les policiers croient que pour éviter d'être ruinée par le divorce,
30:12 Earl Morris a choisi de tuer sa femme.
30:15 Pendant que Ruby dormait, il a saisi son pistolet de calibre 22
30:20 et lui a tiré plusieurs balles dans la tête.
30:29 Après avoir nettoyé la scène du crime, il a mis le corps ensanglanté dans sa voiture
30:33 et s'est rendu à San Diego, à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui.
30:37 Une fois sur place, il a mis le corps et peut-être également l'arme du crime dans son bateau.
30:43 Il a mis le feu au bateau et revenu au quai, puis a commencé à brouiller toutes les pistes.
30:50 Grâce à l'analyse de la morphologie des taches de sang de Rod Anglott,
30:58 Morris a été jugé coupable de meurtre au premier degré et condamné à la prison à vie.
31:02 Earl Morris a tenté de faire croire que sa femme s'était suicidée.
31:09 Parfois, les criminels reconnaissent avoir commis un meurtre.
31:15 Mais ils prétendent qu'ils l'ont fait en état de légitime défense.
31:24 Vers 1h30 du matin, le 18 octobre 1984, le service de police de Sacramento reçut un appel désespéré.
31:31 Brett Harris, 24 ans, déclara que sa mère Barbara avait été tuée.
31:38 Son beau-père, Bob Gisler, gisait mort lui aussi.
31:43 Brett était dans un grave état de panique et il menaçait de se donner la mort.
31:52 Les agents du bureau du shérif de Sacramento se ruèrent sur les lieux.
31:55 En s'approchant de la maison, ils furent surpris en découvrant que Brett Harris était monté dans un arbre pour se cacher.
32:06 Après l'en avoir fait descendre, l'un des policiers entra dans la maison.
32:15 "Viens ici !"
32:16 "Viens, maintenant !"
32:19 Dans la chambre accouchée, il fit la découverte macabre.
32:26 Une femme gisait morte dans son lit.
32:29 Par terre se trouvait un autre cadavre, inerte.
32:34 Les enquêteurs interrogèrent le fils de Barbara, Brett Harris, qui avait appelé le service d'urgence.
32:43 Après s'être calmé quelque peu, il parvint à raconter ce qui s'était produit.
32:47 Brett déclara qu'il avait entendu du bruit, puis un cri dans la chambre du couple vers 1h30.
32:57 En entrant dans la chambre, il vit son beau-père debout au-dessus du corps de sa mère.
33:08 Par terre, il aperçut le manche d'une hache.
33:12 Il essaya de l'attraper, mais son beau-père l'attaqua à l'aide d'un cutter.
33:16 Brett déclara qu'il était parvenu à le maîtriser, et que pour se défendre, il l'avait battu à mort.
33:25 On conduisit le jeune homme au poste de police.
33:30 Des techniciens entrèrent dans la chambre accouchée.
33:37 Selon l'enquêteur Brian Kennedy du service des homicides, les deux victimes avaient été sauvagement battues.
33:43 Leur visage était complètement défiguré.
33:51 Il y avait du sang partout.
33:55 À un moment donné, il y a dû y avoir du sang en suspension dans l'air.
34:03 Ces gouttelettes se sont ensuite déposées partout.
34:06 C'était assez horrible à voir.
34:10 Les experts se mirent à la recherche d'indices pour tenter de reconstituer les événements qui s'étaient produits dans la chambre.
34:19 En plus d'un manche de hache, ils trouvèrent un cutter taché de sang sur la poitrine de Bob Gisler.
34:31 Les taches de sang furent toutes soigneusement photographiées.
34:35 Au cours de leur fouille de la maison, les policiers remarquèrent des empreintes de pas pleines de sang entre la chambre et la cuisine.
34:46 Les traces se terminaient devant un tiroir.
34:50 Les policiers prirent quelques photos, mais n'étaient pas sûrs que le contenu de ces traces soit le même.
34:58 Des policiers du service de police de Sacramento avaient été dépêchés à la résidence d'un homme de 55 ans, Bob Gisler, et de Barbara, sa femme.
35:06 Le couple avait été brutalement assassiné.
35:10 Au poste, les enquêteurs avaient du mal à obtenir des réponses.
35:16 Les policiers se sont donc mis à la recherche de la maison.
35:20 Les policiers ont été rappelés par un homme de 55 ans, Bob Gisler, et Barbara, sa femme.
35:27 Ils avaient du mal à obtenir des réponses cohérentes de leur fils, Brett Harris.
35:31 Ils ne voulaient répondre à aucune de leurs questions.
35:34 Ils se mit alors à tenir des propos incohérents au sujet du diable.
35:38 Les agents photographièrent les quelques blessures superficielles sur son corps.
35:45 Ils réquisitionnèrent ensuite ses vêtements tachés de sang.
35:55 Ayant obtenu si peu de réponses à leurs questions, les policiers espéraient en apprendre davantage lors de l'autopsie.
36:01 Le médecin légiste conclut que Bob et Barbara Gisler étaient morts des suites d'un puissant coup porté à la tête à l'aide d'un objet contondant.
36:11 Les attaques avaient été si violentes qu'ils en avaient eu les bras cassés en se défendant.
36:16 L'assistant du procureur, David Ruhleiner, suivait l'enquête de près.
36:25 Pour lui, les informations obtenues lors des autopsies étaient troublantes.
36:29 La mère de Harris et son beau-père ont tous les deux été victimes d'une brutalité très semblable.
36:40 Si le beau-père avait été le premier meurtrier et Brett Harris le second, les deux meurtres ne se seraient pas ressemblés à ce point.
36:53 Les autorités ne pouvaient ignorer la possibilité qu'il n'y ait qu'un seul meurtrier.
36:56 Si Brett Harris avait commis ce violent double homicide, les enquêteurs devaient découvrir ce qui avait suscité autant de rage.
37:14 Ils interrogèrent les autres membres de la famille.
37:20 La fille de Bob Gessler déclara au détective que son père et sa belle-mère avaient toujours eu une excellente relation avec Brett.
37:27 Selon elle, il était atteint d'une maladie mentale, mais il avait fait beaucoup de progrès au cours des derniers mois.
37:34 Grâce aux médicaments qu'il prenait, on pouvait penser qu'il s'en sortirait.
37:39 Elle ajouta que le mariage de Bob et Barbara était très solide et qu'elle ne pouvait s'imaginer que son père puisse faire du mal à sa belle-mère.
37:50 Rien dans ces déclarations ne corroborait la version des événements de Brett Harris.
37:54 Les enquêteurs croyaient qu'il mentait.
37:58 Ils demandèrent aux spécialistes du laboratoire judiciaire de leur fournir des réponses.
38:03 Brian Kennedy tenta de reconstituer les événements en examinant les tâches de sang.
38:11 C'était un cas intéressant.
38:17 Trois personnes se trouvaient dans la maison et seulement l'une d'entre elles en sortirait vivante et fournirait une version des faits.
38:24 Cette version était vraisemblable.
38:27 En mettant les morceaux du puzzle ensemble, j'ai essayé d'appuyer sa version.
38:33 Mais sur l'une des photographies de la chambre, Kennedy remarqua quelque chose d'étrange.
38:44 Bien que toute la pièce fût couverte de sang, il n'y en avait pas une goutte sur la moquette sous le corps du beau-père.
38:50 Pour Kennedy, il n'y avait qu'une seule explication possible.
38:55 Il était tombé et ne pouvait plus bouger.
39:01 Son corps a servi d'écran et protégé la moquette du sang qui venait de sa femme.
39:07 Il est donc tombé le premier.
39:11 Sa femme a ensuite été attaquée et son sang a giclé partout, y compris sur le corps du beau-père, mais évidemment pas sous lui.
39:22 Cette découverte contredisait la version des faits de Brett,
39:29 selon laquelle sa mère avait été frappée et perdait déjà du sang lorsqu'il était entré dans la chambre.
39:34 Les indices de la mort de Kennedy ne sont pas les mêmes.
39:39 Les indices semblent maintenant pointer Brett Harris du doigt.
39:43 Kennedy analysa les tâches de sang sur ses vêtements.
39:47 Les tests sérologiques démontrèrent que le sang provenait de son beau-père.
39:55 Mais comment Brett avait-il pu frapper sa mère à mort sans avoir de sang sur lui ?
40:04 Pour le découvrir, Kennedy met au point une expérience.
40:08 En se mettant dans la peau de l'assaillant, il commença à frapper des éponges imbibées de sang à l'aide d'un instrument de bois.
40:17 Il cherchait à savoir comment le sang qui giclait allait tâcher ses vêtements.
40:23 Ses résultats furent étonnants.
40:29 Lors des premiers essais, je me suis tourné la tête de côté tellement j'étais convaincu que je serais aspergé en plein visage, mais il n'y a rien eu.
40:39 J'ai commencé à me laisser aller et j'ai frappé de plus en plus fort.
40:44 Le sang giclait de tous les côtés, mais très peu sur moi.
40:49 Kennedy a donc découvert que la mort de sa mère était en fait une expérience de sang.
40:58 Kennedy avait réussi à démontrer que l'assaillant de Barbara pouvait aisément n'avoir reçu que très peu de sang.
41:05 Ces informations ajoutées aux autres découvertes démontraient que Brett Harris mentait.
41:14 Après avoir été inculpé de deux chefs d'accusation de meurtre au premier degré, Brett Harris fut soumis à un examen psychiatrique.
41:25 Il était connu alors avoir commis les deux meurtres, mais selon lui c'était un cas de légitime défense.
41:30 Après avoir déclaré que ses parents étaient possédés par des sorciers, il plaida non coupable pour cause d'aliénation mentale.
41:38 Même si les troubles mentaux de Brett étaient connus, les enquêteurs croyaient qu'il tentait désespérément par son histoire d'échapper à la justice.
41:52 Il n'était pas idiot. Je veux dire par là qu'il savait ce qu'il faisait.
41:59 Il savait qu'il avait tué deux êtres vivants et qu'il n'aurait pas dû le faire.
42:03 Sinon il n'aurait pas appelé le service d'urgence. Il était conscient d'avoir commis un crime.
42:14 Pour prouver qu'il mentait pour échapper à la peine de mort, les autorités firent de nouveau appel à la criminalistique.
42:21 L'expert Brian Kennedy examina tous les indices recueillis sur la scène du crime.
42:30 Il tentait de trouver des éléments qui démontreraient que Brett Harris savait pertinemment ce qu'il faisait au moment des meurtres.
42:38 Il se concentra en premier sur le cutter trouvé sur la poitrine de Bob Gisler.
42:44 Après avoir lu les rapports d'autopsie, Kennedy estimait qu'il était fort peu vraisemblable que ce couteau ait servi d'arme contre Brett ainsi qu'il l'avait déjà déclaré.
42:53 Les deux victimes avaient les bras cassés.
42:59 Si elles avaient eu quelque chose en main à ce moment-là, elles l'auraient forcément laissé tomber.
43:05 Le beau-père n'aurait pas pu continuer à tenir le cutter.
43:11 Il aurait été impossible pour quiconque de se faire casser le bras et d'ensuite placer la lame sur sa poitrine.
43:19 Kennedy croyait que Brett Harris avait maquillé la scène pour mettre les enquêteurs sur une fausse piste.
43:29 Il tenta ensuite d'expliquer la présence de blessures faites au couteau sur le corps du suspect.
43:38 Il pouvait voir qu'il s'était lui-même infligé ses blessures.
43:41 Il était droitier et les blessures se trouvaient sur son bras gauche, sa joue droite.
43:47 Celle sur sa poitrine allait de gauche à droite.
43:50 Il pouvait évidemment s'être infligé lui-même ses blessures.
43:54 Les policiers ignorent toujours le mobile du crime,
44:01 et le 18 octobre 1984, Brett Harris est entré dans la chambre du couple pendant leur sommeil.
44:07 A l'aide d'un manche de hache, il a frappé Bob et Barbara Gisler à mort.
44:12 Après avoir commis ce double homicide, il est allé dans la cuisine,
44:18 s'est tailladé à l'aide du couteau pris dans le tiroir,
44:21 puis il est retourné sur la scène du crime pour y laisser le faux indice.
44:30 Devant ses preuves, Brett Harris retira son plaidoyer de non-culpabilité.
44:34 Il plaida coupable de meurtre au premier degré d'une des victimes,
44:39 et du meurtre au second degré de l'autre victime.
44:42 Il a été condamné à une peine d'emprisonnement minimale de 41 ans.
44:47 Certains meurtriers ne sont pas ses maîtres dans l'art du camouflage.
44:53 Ils espèrent mettre les enquêteurs sur de fausses pistes en maquillant la scène de leur crime.
44:59 Mais les experts judiciaires peuvent rendre justice aux victimes de ces homicides,
45:03 car ils ont appris à ne pas se laisser berner.
45:07 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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