• l’année dernière
Le maître de conférence en droit public, Benjamin Morel, réagit suite au drame à Mantes-la-Jolie, où un éboueur s'est fait tirer dessus par un automobiliste : «On est face à un fait divers dont on aurait sans doute du mal à tirer des conclusions générales».

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Transcription
00:00 -Major Morel, on voit forcément aussi des habitants un peu incrédules,
00:03 parce que quand on voit une scène d'une telle banalité,
00:06 être coincé derrière un camion, poubelle, de livraison,
00:09 quelqu'un qui est un peu mal garé,
00:11 on se dit ça en disant aussi sur ce sentiment d'insécurité,
00:14 comme l'utilisent certains.
00:15 -Oui, je veux dire, c'est plutôt quand même rassurant.
00:17 C'est-à-dire que, tout à l'heure, on l'a dit,
00:18 et je rejoins ce qui a été dit,
00:20 qu'il y avait une sorte de banalisation de la violence
00:22 et que ce que tout un chacun pouvait jadis intérioriser
00:25 en termes de violence, eh bien aujourd'hui,
00:26 certains en tout cas n'ont plus de limites pour le faire ressortir
00:30 et que la régulation, qui était la régulation sociale
00:32 ou la régulation étatique, eh bien a été fragilisée.
00:34 Certes, mais malgré tout, ça choque.
00:36 Et malgré tout, vous avez une grande partie de la population
00:38 qui, en effet, ne trouve pas tout à fait sain, normal,
00:41 de tirer au pistolet à grenailles derrière les éboueurs.
00:43 Donc, on a quand même... -C'est rassurant.
00:44 -C'est rassurant malgré tout.
00:45 C'est-à-dire qu'on voit qu'il y a, en effet,
00:47 une faillite sociale sur certains individus.
00:50 Probablement, même si je rejoins ce qui a été dit,
00:52 il ne faut pas non plus en faire une généralité
00:53 et on est face à un fait divers
00:56 dont on aurait sans doute du mal à tirer des conclusions générales.
01:00 Mais malgré tout, je dirais que c'est une addition de faits divers
01:02 qui nous permettent de réfléchir.
01:04 Mais évidemment, la majeure partie des Français sont inquiets de ça.
01:07 Aujourd'hui, sont en demande et de sécurité et d'ordre public.
01:11 Ensuite, c'est à l'État d'y répondre,
01:13 parce que si l'État n'y répond pas,
01:15 eh bien là, il y a en fait une perte de confiance
01:17 dans les pouvoirs publics et on peut arriver à un type de justice
01:20 qui est un type de justice en mode vendetta,
01:23 avec des Français qui tentent de se faire justice eux-mêmes.
01:25 Et là, on rejoint notamment, par exemple, ce qui se passe en Corse.
01:28 [Musique]
01:32 [SILENCE]

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