«Le Déversoir», «J'envisage l'impossible» et «Tenir debout» : la poésie à découvrir cet été

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Transcript

00:00 Le club de l'été, j'en aide.

00:02 L'invité du club de l'été ce matin, Antoine Reynard, César, du meilleur acteur dans un

00:05 second rôle pour le rôle de Thibaut dans le bouleversant 120 battements par minute.

00:09 Comment vous choisissez vos rôles en général et est-ce que vous les choisissez ? C'est-à-dire

00:14 est-ce que parfois on se dit, il y a celui-là, il me dit mais est-ce que vous les choisissez

00:17 et comment vous les choisissez ?

00:18 En fait c'est surtout que moi quand c'est trop convenu, trop convention, je trouve un

00:24 peu mal écrit, je ne sais pas le faire.

00:27 C'est-à-dire que par exemple il y a des gens qui sont acteurs à la comédie française,

00:30 on leur donne un rôle, ils doivent le jouer, ils sont toujours bons.

00:32 Moi non, si ce n'est pas écrit pour moi, ce n'est pas bon.

00:35 Donc je n'ai pas le choix.

00:36 Vous avez besoin de quoi exactement ?

00:38 Je veux que ce soit vraiment très très proche du réel, que ce ne soit jamais une situation

00:42 qu'on eut attendue, genre là il y a de la colère parce que c'est écrit.

00:46 Je veux que ce soit vraiment, je me dis ah mais oui c'est évident et qu'il y ait de

00:49 l'humour un petit peu et qu'il y ait de la liberté.

00:54 J'ai besoin de réécrire un petit peu quand même.

00:56 On va parler poésie, j'espère que ça vous plaît.

01:00 C'est Clémence qui a décidé de nous parler poésie, elle est très contente avec une

01:04 sélection que vous avez dans les mains.

01:05 Et oui, et oui Jean, parce que la poésie c'est un peu comme la radio, le jaillissement

01:09 des sens et des meçons uniquement en passant par les mots.

01:12 Vous êtes poète ou lecteur de poésie Antoine ?

01:15 Très peu j'avoue.

01:16 Je vais vous faire découvrir ça là.

01:18 Avec plaisir.

01:19 On commence par lequel tiens ?

01:20 On commence par Arthur Teboul.

01:23 Écoutez.

01:24 Vous connaissez, c'est la Malinche de Feuchtertent, vous aimez ?

01:38 Oui bien sûr.

01:39 C'est bon, là c'est bon.

01:40 Alors écoutez ce son, cette voix c'est celle d'Arthur Teboul, le chanteur et écrivain

01:45 des textes du groupe.

01:46 C'est lancé dans la poésie, ce qui paraît tout naturel pour deux raisons.

01:50 Le nom du groupe Feuchtertent est inspiré de Thomas Feuchtertent, poète britannique

01:54 du 18e siècle.

01:56 Et puis le groupe reprend souvent des poètes, notamment du surréalisme, comme par exemple

02:01 Paul Eluard et Louis Aragon.

02:03 Les textes sont souvent emprunts de surréalisme courant poético-théâtro-littéraire du

02:08 20e siècle.

02:09 Ah tes souhaits.

02:10 Ici, dans le déversoir recueil publié aux éditions Segers, que j'adore, Arthur Teboul

02:16 a écrit des poèmes 10 minutes.

02:18 Alors pas une minute, enfin une minute pas dix minutes, il faudrait dire dix minutes,

02:21 une minute.

02:22 Bref, c'est un concept, forme d'écriture dite automatique, à la manière d'André

02:26 Breton, père du surréalisme.

02:28 Écoutez plutôt un extrait.

02:29 Extinction soudaine des feux, tout est calme et je me tiens debout dans le noir à tes

02:33 côtés.

02:34 Je renifle discrètement, j'ai toujours aimé l'odeur des cheveux.

02:37 On ne dit rien.

02:39 Dans la profondeur de l'instant sont rangées les attentes en désordre.

02:43 J'ai besoin de changer mon fusil d'épaule.

02:45 Nous guettons l'occasion.

02:47 Espérons qu'elle dresse son drapeau.

02:49 Quelle volupté soudaine qu'un bout de tissu qui flotte à l'horizon.

02:52 Lueur habillée pour l'hiver.

02:55 Nous guettons.

02:56 C'est beau non ?

02:57 Trop beau, super beau.

02:58 Je suis restée sur l'odeur des cheveux parce que ça c'est un truc, je sniffe les

03:03 cheveux de mon fils.

03:05 Quel bonheur donc pour nous tous de bon matin que d'écouter de la poésie ainsi déclamée.

03:10 Je ne peux cacher ni mon enthousiasme, ni mon sourire, ni mon plaisir.

03:13 La poésie est partout.

03:14 Et pour finir une phrase du recueil qui me colle au cœur, c'est assez difficile de

03:18 persévérer dans la désinvolture.

03:20 J'adore cette phrase.

03:21 Et si vous nous parliez d'un autre Arthur décidément ?

03:23 Oui, oui.

03:24 Qu'est-ce qui se passe avec Arthur ?

03:25 Oui, oui, Arthur Rimbaud, il a lancé une…

03:27 Arthur Poète, et lui aussi chanteur pareil.

03:30 Lui aussi chanteur, écoutons.

03:31 On a effacé l'idée, ou alors on l'a vendue.

03:40 Demain au mieux tu verras.

03:44 Alors lui aussi voix magnifique, il s'agit du groupe Catastrophe, la chanson s'appelle

03:47 Les Méridiens pour ceux qui veulent l'écouter en entier.

03:50 Arthur Navellou dont le premier recueil est paru à l'Iconopop.

03:53 J'envisage l'impossible, raconte avec pudeur, mélancolie et touche d'humour la vie, le

03:58 quotidien, le passé et les pensées d'un trentenaire.

04:02 Écoutez plutôt, j'ai dans mon bureau de nombreuses cartes postales, sans timbre, sans

04:06 adresse et sans but encore trouvé.

04:07 Elles attendent une amitié et l'inverse est vrai aussi.

04:10 Je suis complètement…

04:12 Son tout nouveau recueil de poèmes est nommé « Tenir debout » publié aux éditions du

04:17 Castor Astral et il est sous-titré « Et pourquoi le cœur n'aurait-il pas d'estomac ? »

04:21 C'est vrai ça, pourquoi pas ? Il pourrait se nourrir d'amour ou bien de sang via les

04:26 artères mais c'est une vision nettement moins poétique, hors poétique et rendre

04:30 le quotidien d'autant plus merveilleux car c'est dans les merveillements qu'à mes

04:33 yeux se situe la véritable poésie.

04:34 Arthur Navellou sait faire.

04:37 Quand bien même ce recueil est bien plus sombre, il est emprunt de mélancolie douce,

04:41 étonnamment triste, il parle d'entraves et de chutes fatales et d'autres formes

04:45 de chutes absurdes dont il est ridiculement difficile de se relever mais il faut le faire

04:50 et quoi de mieux que la poésie pour nous y aider ?

04:52 Est-ce qu'on peut retirer les titres ?

04:55 Bien sûr !

04:56 Le déversoir poème minute de Arthur Teboul aux éditions Segers, Arthur Navellou « J'envisage

05:04 l'impossible » à l'Iconopop, Arthur Navellou toujours « Tenir debout » au Castor Astral.

05:09 Donc des Arthur finalement.

05:10 - Que des Arthurs ! - Très bien, ça rime très bien.

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